La Coordination rurale menace de bloquer Paris : «Depuis trois ou quatre gouvernements, on nous dit “ça va s’arranger“ et il n’y a rien qui se passe», dénonce Patrick Legras

Europe 1

31/12/2024

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00:00Europe 1, 11h, 13h, Jacques Serret et vous.

00:0712h32, bienvenue sur Europe 1, Jacques Serret est avec vous jusqu'à 13h01, 80, 20, 39, 21

00:12pour réagir avec Jacques Serret et vous recevez Jacques avec vous en ligne, Patrick Legras

00:17porte-parole de la Coordination Rurale.

00:19Oui Géraldine, peut-être commencer cette année 2025 encore avec les agriculteurs sur

00:28les routes.

00:29Patrick Legras, bonjour, porte-parole de la Coordination Rurale, deuxième syndicat agricole,

00:36nous sommes le 31 décembre et dans quelques jours vous allez peut-être appeler les agriculteurs

00:42à monter sur Paris, à bloquer les accès de la capitale, ça pourrait être à partir

00:47de dimanche, pourquoi entre guillemets cette mise en alerte, si j'ose dire, des agriculteurs

00:53et par la même occasion des franciliens ?

00:56Ça va faire tout juste un an qu'on a commencé à manifester notre problème on va dire financier

01:07général de l'agriculture avec 20 à 25% de gens qui étaient mal en 2023 au niveau

01:15financier.

01:16On a amplifié la crise avec le contexte 2024 aussi bien sur les céréales que sur l'élevage

01:24que l'ensemble des filières avec un effondrement des prix, des mauvaises qualités et depuis

01:293 ou 4 gouvernements à force on ne sait plus bien, on nous dit ça va s'arranger, on s'occupe

01:34de vous, on va prendre en compte vos demandes et il n'y a rien qui se passe et vous avez

01:39des gens qui sont très très mal, qui sont en dressement judiciaire, qui peuvent se payer

01:45leur facture et on nous dit il y aura les Jeux Olympiques, on va attendre un peu, il

01:50y aura la Coupe d'Europe, il y aura un gouvernement, on va attendre Noël mais quand on peut, quand

01:56on a plusieurs milliers d'euros par mois, ce n'est pas un problème mais quand vous

01:59n'avez plus rien, vous êtes coincé donc aujourd'hui la démarche, on a attendu le

02:05gouvernement et ce que l'on souhaite c'est avant de repartir sur des problèmes intrinsèques

02:10on va dire entre les groupes, on va dire à l'Assemblée Nationale, on veut qu'on trouve

02:16une décision pour le monde agricole qui est très simple parce que nos revendications

02:21immédiates ne coûtent rien à la France, c'est uniquement du bon sens et uniquement

02:25des engagements qu'on nous dit avoir pris mais qui ne sont pas appliqués ou qui ne

02:29sont pas applicables et les trois principaux en fait, c'est très simple, c'est comme

02:35on a dit arrêter de faire des lois franco-françaises supérieures à respecter pour les agriculteurs

02:41français par rapport à l'Europe, c'est-à-dire qu'on ne veut plus de surtransposition, c'est-à-dire

02:46ce qui existe en Europe, ce qui existe en France, ça, ça ne nous dérange pas, alors

02:49on nous dit que ça va bientôt arriver mais ça n'arrive pas, ça fait un an et en plus

02:56vous l'avez vu, on a été voir énormément de rayons dans les grandes surfaces et on

03:01se rend compte qu'il y a de la marchandise sans normes, sans qualité, qui ne respecte

03:06absolument pas ce que doivent faire les producteurs français, qui est vendue dans les supermarchés,

03:11dans les plats cuisinés et là on veut que les contrôleurs, au lieu d'être focalisés

03:15sur les agriculteurs, soient également focalisés sur tous les produits d'importation dont

03:20les normes ne sont pas respectées, donc ça, c'est les deux principaux points, sachant

03:24que le troisième, il est pour nous quasiment accepté et il est acceptable puisque M.

03:29Attal avait dit au mois de février l'année dernière qu'il fallait regarder comment

03:32on pouvait peut-être sortir de l'agriculture française de l'Organisation Mondiale du

03:37Commerce, on a juste, on demande simplement que ce soit dans les premiers dossiers à

03:43regarder à l'Assemblée Nationale, vous voyez, ces trois dossiers ne coûtent rien

03:48à l'État français et rien aux contribuables français, vous voyez, donc c'est quand même

03:52pas la mer à boire, ce qu'il faut c'est du courage et ce qu'on espère c'est que

03:55M. Bayrou et la ministre de l'Agriculture en aient suffisamment pour signer ces engagements

04:02sur lesquels on tourne depuis maintenant 12 mois.

04:04Mais concrètement, là vous demandez quoi ? Un rendez-vous à M. Bayrou, à Annie Gennevard ?

04:10On demande un rendez-vous évidemment et un engagement simple puisque c'est la volonté

04:14de l'ensemble des consommateurs, de l'ensemble des groupes parlementaires puisqu'on les

04:18a tous vus et également de l'ensemble des agriculteurs et ça c'est totalement asyndical.

04:23C'est vraiment une demande générale ou généraliste qui soulagerait énormément

04:28la pression qui est mise sur les agriculteurs.

04:30Il y a d'autres dossiers où là on peut prendre un peu de temps mais ces dossiers-là,

04:35il n'y a juste qu'à signer, tamponner, c'est acté, c'est très simple mais c'est

04:38une question de volonté et sortir de l'idéologie que les Français sont toujours meilleurs

04:43que les autres.

04:44Moi ça ne me dérange pas d'être meilleur mais pour être meilleur, il faut avoir des

04:47éléments pour être meilleur et là, l'aspect financier, c'est le prix mondial donc être

04:51meilleur avec un prix mondial, les agriculteurs français ne savent pas faire.

04:55Mais vous voulez être reçu d'ici dimanche avec soit François Bayrou, soit avec Annie

05:01Gennevard pour ne pas se mobiliser d'ici dimanche ?

05:06Au lieu de voir l'un ou l'autre, je pense qu'il vaut mieux voir les deux ensemble

05:12parce que depuis maintenant 12 mois, les ministres se renvoient les patates chaudes, ça fait

05:1612 mois que ça dure.

05:17Donc là c'est tout, on dit stop et on dit stop parce que les gens aujourd'hui essayent

05:23encore d'écouter les syndicats agricoles mais dans quelques semaines, tout le monde

05:29va faire à sa mode.

05:30Donc ça va être intenable et ça va être intenable parce qu'on a des politiques qui

05:33ne sont pas courageux.

05:34Je regrette.

05:35Aujourd'hui, nous dire oui, oui, oui et ne rien acter, c'est un manque de courage.

05:39C'est tout.

05:40Ça n'est que ça.

05:41Ça n'est qu'un manque de courage.

05:42On ne demande pas l'argent.

05:43Vous connaissez beaucoup de syndicats qui demandent des nouvelles organisations ou des

05:49nouvelles réglementations sans demander de salaire.

05:51Aujourd'hui, ces trois dossiers ne demandent pas de salaire, ils ne demandent que du courage.

05:54Est-ce que les autres syndicats, je pense à la FNSE, par exemple, sur cette menace

06:00de mobilisation, est-ce qu'ils sont sur la même ligne que vous ? Ou est-ce que vous

06:03êtes les seuls à la coordination ?

06:05Aujourd'hui, menacés de bloquer les routes dimanche.

06:08Aujourd'hui, je vous ai dit, c'est un syndical.

06:12Évidemment, la coordination rurale a fait cette démarche de façon, on va dire, on

06:17est les premiers à la faire.

06:18On sait qu'on a d'autres personnes, d'autres syndicats qui vont nous rejoindre.

06:21Mais ça, ce n'est pas aujourd'hui.

06:23La démarche, elle est agricole, elle n'est pas syndicale.

06:26Aujourd'hui, ce que l'on souhaite, c'est préserver et sauver le maximum d'agriculteurs.

06:30Et là, c'est une question, ce n'est plus une question d'années ou de dizaines d'années.

06:34C'est une question de semaines ou de mois.

06:36Donc aujourd'hui, évidemment qu'il y a d'autres personnes qui sont syndicailleurs

06:39qui vont nous rejoindre, mais ce n'est pas le problème.

06:41Les gens, après, vous leur demandez aux autres syndicats ce qu'ils en pensent.

06:44Je pense qu'ils ont la même philosophie que nous.

06:46Après, ils font ou ils ne font pas, c'est totalement différent.

06:49Nous, ça fait longtemps que le dossier est acté, ça fait longtemps qu'on nous donne

06:56des promesses de réalisation, elles ne sont pas faites.

06:59Vous imaginez si demain, dans un mois, dans trois mois, dans six mois, le gouvernement

07:02veut qu'on soit ensemble.

07:03On est reparti encore pour trois ou six mois.

07:04On ne peut pas continuer comme ça.

07:06Tout le monde est d'accord, donc jusqu'à signer, c'est très simple, pour nous, c'est

07:10très, très simple.

07:11Il faut de la volonté et la volonté, on sait très bien que le premier ministre, que

07:15le président de la République ont les moyens d'acter ce que nous demandons.

07:19Après, c'est une question, est-ce qu'ils veulent ? Et au moins, s'ils ne veulent pas,

07:23on saura que le discours est une chose et que les actes en font une autre.

07:28Vous envisagez d'appeler les agriculteurs à monter sur Paris, à bloquer les accès

07:32de la capitale, à partir de dimanche, ce serait uniquement la capitale, la région

07:39parisienne, il ne s'agit pas de bloquer d'autres grandes agglomérations françaises ?

07:43On vous l'a déjà dit depuis un an, la coordination rurale, c'est un syndicat d'agriculteurs,

07:49donc les agriculteurs nous ont demandé de monter sur la capitale, il y aura certainement

07:54d'autres actions sur d'autres villes, plus ou moins éloignées de la capitale, mais

08:02fort de ce qu'on a pu vivre au printemps dernier, vous comprendrez qu'on va rester

08:07assez discret, aussi bien sur la manière dont ça va se passer et sur les moyens mis

08:12en oeuvre, parce que la dernière fois, on nous demandait les engagements, mais de l'autre

08:18côté, les ministres avaient du mal à tenir les leurs, donc vous comprendrez que chat

08:22et chauder, calo-froide.

08:23Patrick Legras, parole de la coordination rurale, juste pour conclure, vous demandez

08:29donc un rendez-vous à François Bayrou, ou bien à Annie Gennevard, mais le Président

08:34de la République va prendre la parole ce soir, pour ses voeux aux Français à 20h,

08:40ce sera bien sûr à suivre en direct sur Europe 1, est-ce que vous attendez, est-ce que vous

08:44espérez un mot du Président pour les agriculteurs, justement, à l'occasion de ses voeux du

08:5031 décembre ?

08:52Je répète, la force d'un syndicat, c'est non seulement d'espérer, mais c'est de

08:58mettre tous les moyens pour que ce soit effectif.

09:01Les démarches, les échanges, les rendez-vous avec tous les ministres, avec tous les membres

09:07de l'Assemblée nationale, le Sénat ont été faits.

09:10Qu'est-ce que vous voulez d'autre que l'on fasse, à part mettre une pression supplémentaire

09:15pour réaliser ce qui est raisonnable ? Donc oui, il peut prendre lui-même la décision

09:20ce soir de dire qu'il a bien entendu le monde agricole et que ce monde agricole, il

09:24va régler les problèmes dans les 24 ou 48 heures, ça ne demande pas d'argent, dans

09:27le contexte actuel, avec un déficit pareil, c'est quand même une force, et ça soulagerait

09:31beaucoup d'agriculteurs, et peut-être même qu'en cette fin d'année, ce serait le plus

09:35beau cadeau qu'on pourrait leur faire.

09:36Merci beaucoup Patrick Legra, porte-parole de la coordination orale.

09:40Bon réveillon à vous et à très bientôt sur l'antenne d'Europe 1.

09:45On marque une courte pause et dans un instant, on va parler justement de ce 31 décembre,

09:49du réveillon côté cuisine.

09:51Nous serons en ligne avec deux chefs d'ici 13h.

09:55A tout de suite sur Europe 1.

09:56Et vous aussi, vous pouvez nous raconter votre réveillon, vos repas aussi, 01.80.20.39.21,

10:02vous écoutez Jacques Serais et vous sur Europe 1.

10:04Juste avant la pause, je vous rappelle que cet après-midi de 15h à 16h, vous retrouvez

10:08Stéphane Berne que nous avons eu tout à l'heure en ligne.

10:1015h-16h, c'est au cœur de l'histoire, Stéphane Berne qui du lundi au vendredi vous

10:14fait le récit d'événements, de lieux et de personnages qui ont façonné l'histoire,

10:18et cet après-midi au programme, Stéphane Berne nous racontera le triomphe de la flûte

10:23enchantée de Mozart.

10:24Au cœur de l'histoire de 15h à 16h et dès maintenant bien sûr, en podcast sur

10:28Europe 1.fr et l'application Europe 1.

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