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Gouvernement Bayrou : le changement, ce n’est pas pour maintenant…
Sud Radio
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24/12/2024
Avec Bruno Cautrès, politologue, chercheur CNRS au Cevipof, professeur à Sciences Po Paris
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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2024-12-24##
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Transcription
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00:00
Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Maxime Liédo.
00:04
Dites-le franchement, bonjour Bruno Cotteres.
00:07
Bonjour.
00:08
Merci beaucoup d'être avec nous, on avait besoin quand même du politologue et du chercheur enseignant à Sciences Po que vous êtes,
00:14
parce qu'on est quand même dans une situation un peu incompréhensible.
00:17
On entend au standard 0 826, 300, 300, puis ce matin des auditeurs qui nous disent
00:23
« bon, on a fait tout ça pour ça, c'est même pas la dernière chance, c'est le retour à la préhistoire en réalité ».
00:28
Quel est, vous, le regard de politologue, pas de langue dans sa poche,
00:32
que vous portez sur les nominations et sur les noms entendus depuis hier soir, 18h ?
00:38
C'est assez simple, on se demande s'il s'agit du gouvernement de Michel Barraud ou de François Beignet, si je puis dire.
00:44
C'est-à-dire qu'on a le sentiment qu'on a repris les mêmes pratiquement.
00:49
Non seulement il y a une partie importante de l'équipe qui était dans le gouvernement Barnier,
00:53
ou de personnalités qui ont déjà été dans les gouvernements d'Emmanuel Macron,
00:58
et puis on a le retour de personnalités qui, effectivement, certes, ont eu un rôle à un moment donné dans la gauche,
01:04
je pense en particulier à Manuel Valls, bien évidemment, au maire de Dijon, à François Rexamen, à Judith Mehadel,
01:10
mais qui sont clairement sortis de la gauche telle qu'elle s'est reconstruite depuis quelques années,
01:16
avec la NUPES, avec le nouveau Front populaire aujourd'hui.
01:19
Donc il s'agit d'un gouvernement qui est à peu de choses près, au fond,
01:22
la même équation que celui de Michel Barnier avec les mêmes problèmes.
01:26
Exactement les mêmes problèmes, c'est-à-dire pas de majorité à l'Assemblée nationale
01:30
et pas de majorité susceptible de s'élargir à l'Assemblée nationale,
01:34
et une perspective d'une attitude plus bienveillante du centre-gauche qui s'éloigne,
01:40
d'autant que la déclaration de Xavier Bertrand hier a été un véritable pavé dans la mare.
01:46
Et vous parlez d'une caste gesticulatoire, vous.
01:50
Oui, c'est vrai que l'expression peut sembler un peu forte,
01:52
mais c'est vrai qu'elle correspond à ce qu'on mesure, nous,
01:54
dans les enquêtes d'opinion que nous réalisons à Sciences Po.
01:57
Depuis des années, on a un baromètre de la confiance politique
02:00
que nous réalisons toutes les années au mois de janvier.
02:02
Je m'attends cette année à avoir une année particulièrement difficile
02:06
sur la vision qu'ont les Françaises et les Français de la classe politique,
02:08
de la vie politique, qui ressentent comme quelque chose de plus en plus étrange,
02:13
étrangers à eux-mêmes.
02:14
On ne comprend plus où on est, on ne comprend plus, au fond, où on va.
02:18
Le quinquennat d'Emmanuel Macron a toujours la même difficulté,
02:21
c'est-à-dire d'expliquer au pays à quoi sert ce deuxième quinquennat,
02:24
où va-t-il, quelle est la principale direction de l'action publique.
02:27
S'agit-il d'abord et avant tout de régler nos problèmes de déficit public,
02:31
ou s'agit-il d'affirmer un projet de société ?
02:33
Et là, pour le coup, le projet de société à travers le gouvernement qu'on a eu hier
02:38
ne s'affirme pas clairement, c'est le moins que je puisse dire.
02:41
Mais on a déjà des scores de personnes satisfaites
02:43
pour le Premier ministre François Bayrou,
02:44
qui est quand même largement en dessous de la moyenne.
02:46
Un des premiers ministres les plus impopulaires de la Ve République,
02:50
après si peu de temps d'entrée en fonction.
02:52
Qu'est-ce qu'on peut dire de François Bayrou ?
02:55
C'est en quelque sorte, si vous voulez, qu'il a fait quand même un peu moins bien que Michel Barnier,
03:00
puisqu'il s'est fermé un peu quand même le LR,
03:03
et il ne s'est pas non plus élergi à gauche,
03:05
alors qu'on nous l'avait vendu comme étant le politique habile,
03:09
qui était capable de tout rassembler.
03:10
Comment vous expliquez tout d'un coup la perte de la superbe de François Bayrou ?
03:14
Il y a eu un certain nombre de faux pas qui ont été commis par le Premier ministre.
03:20
L'opinion pourrait être indulgente pour quelqu'un qui rentre en fonction,
03:23
mais il s'agit d'une personnalité très expérimentée.
03:25
Donc il y a eu le premier peu choc dans l'opinion,
03:28
qui est une personnalité politique si expérimentée, au CV si long,
03:32
et qui fait un certain nombre de bourdes à l'entrée en fonction, bien évidemment,
03:36
mais c'est plutôt des problèmes de fond.
03:38
Il y a eu une lassitude de l'opinion vis-à-vis de la situation.
03:42
Le Premier ministre a même eu hier soir à l'antenne de BFMTV
03:45
une déclaration un peu curieuse sur ce manque de popularité.
03:48
Il a dit que lui voyait ses sondages comme indiquant
03:51
qu'il n'y avait pas deux tiers de gens qui doutent de lui,
03:53
mais au contraire un tiers qui sont prêts à avoir une vision plus optimiste.
03:57
On voit que c'est une déclaration qui est une déclaration un peu bizarre
04:00
pour quelqu'un qui démarre avec un seuil de popularité aussi bas.
04:04
Et ça n'a pas été la seule déclaration un peu étrange de François Bayrou hier.
04:08
Une question du camarade Jean-François Aquilic, resté en studio.
04:11
Bruno Cotteres, vous observez la vie politique depuis si longtemps.
04:15
Franchement, vous êtes pessimiste, optimiste.
04:18
Quelle serait la pierre philosophale pour que tout cela bouge enfin
04:23
ou bien nous sommes définitivement dans le corner ?
04:27
On est dans le corner pour un bon moment parce qu'on ne voit pas du tout de solution
04:32
dans la mesure où on a ces trois blocs à l'Assemblée nationale
04:35
issus de cette dissolution ratée.
04:37
Et aucun des deux ne peut sérieusement proposer un projet de gouvernement
04:42
qui stabilise et qui soit en accord sur des dimensions essentielles de l'action publique.
04:47
On voit bien qu'il y a une mission sacrée qui est les déficits,
04:51
la loi de finances et les déficits.
04:53
Mais même là-dessus, les moyens de résorber les déficits
04:56
et l'affirmation de direction de politique publique dans la loi de finances
05:00
ne font pas l'objet d'un accord entre ces trois blocs.
05:03
Il faudra sans doute qu'à un moment donné, quelque chose d'important se passe.
05:07
Est-ce que le chef de l'État peut prendre une initiative à un moment donné ?
05:10
Je ne sais pas. Est-ce qu'il s'agit d'un référendum ?
05:13
Est-ce qu'il s'agit d'une nouvelle dissolution ?
05:15
Mais on voit qu'on ne peut pas continuer comme ça jusqu'en 2027.
05:18
D'autant si jamais le gouvernement Bérou devait avoir la même destinée
05:22
que le gouvernement Barnier, là, on serait vraiment dans une grande, grande, grande difficulté.
05:26
Deux questions quand même encore Bruno Cotteres.
05:28
Est-ce que les Français prennent au sérieux tout ça ?
05:31
C'est-à-dire, est-ce qu'ils arrivent encore à s'y intéresser ?
05:34
Franchement, parce que mine de rien, ils ont conscience des enjeux qu'il y a derrière.
05:36
Vous aviez dit qu'il y a la dette, il y a les problèmes de sécurité,
05:39
il y a les problèmes du quotidien, de fin de mois, de pouvoir d'achat,
05:42
toutes les questions liées à la santé, etc.
05:44
Ou alors, ils regardent ça avec un flingue déconcertant
05:47
et ça leur passe largement au-dessus.
05:50
Les Français sont politisés.
05:52
Vous savez, on est dans des pays où on produit le plus de sondages,
05:56
le plus de sondages politiques.
05:57
Il y a beaucoup d'émissions politiques,
05:59
il y a beaucoup de livres politiques qui sont publiés.
06:01
Donc, il y a un appétit pour la politique dans le pays.
06:03
Par contre, c'est vrai que le regard qu'ils ont sur la vie politique
06:07
est un regard qui est un mélange de colère pour certains segments de l'opinion.
06:12
Il faut quand même rappeler des données de base.
06:13
Le Rassemblement national a gagné les deux tours des élections législatives en voie.
06:18
Le Nouveau Front populaire a gagné en siège.
06:20
Donc, on comprend que dans ces segments de l'opinion, il y a de la colère.
06:23
Et puis, il y a aussi une forme de regard un peu désespéré,
06:28
désabusé sur cette vie politique qui semble ne plus opérer qu'à ses propres codes.
06:33
En quelques mots encore, Bruno Cotteres,
06:36
finalement, il y a aussi au milieu de tout ça,
06:39
les Français, évidemment, c'est très concret,
06:41
mais il y a aussi l'attitude des oppositions.
06:43
Est-ce qu'on va pouvoir éternellement,
06:45
sans impact considérable dans l'opinion ou auprès de leurs électeurs,
06:48
avoir une gauche qui dit oui, peut-être non, on va censurer,
06:52
à l'extrême gauche qui dit de toute façon, on censura,
06:54
et à l'extrême droite, mine de rien, ou du côté du Rassemblement national,
06:57
des gens qui vont vous dire alors oui, peut-être,
06:59
on attend de voir si on censure, c'est-à-dire être dans la menace permanente.
07:03
Est-ce que ça ne va pas, au bout d'un certain temps, lasser les électeurs ?
07:07
Oui, il y a une lassitude déjà de la part des électeurs, c'est absolument certain.
07:12
Il restera effectivement aux oppositions à donner davantage de sens à leur opposition
07:18
si le gouvernement Bérou devait tomber.
07:21
C'est vrai que le Parti socialiste en particulier,
07:23
lui qui a voulu au cours des dernières semaines passer le message
07:27
qu'il était prêt, au fond, à être davantage conciliant,
07:30
à dire mais si Bérou va dans notre sens sur la réforme des retraites,
07:34
on ne va pas censurer automatiquement.
07:36
Le Parti socialiste, ce matin, est toujours un peu sur ces lignes de crête
07:39
qui est de dire pas de censure automatique,
07:41
mais François Bérou est en train, c'est les mots qu'a utilisés Marine Tendelier d'ailleurs,
07:47
François Bérou est en train, nous dit-elle, de paver lui-même le chemin qui conduira à la censure.
07:53
Donc effectivement, une opinion publique qui regarde tout ceci
07:56
de manière de plus en plus sidérée.
07:58
Déjà à l'ampleur de nos déficits publics,
08:01
donc l'opinion regarde ça de manière inquiète, sidérée,
08:05
et regardant la vie politique comme effectivement incapable,
08:09
incapable de faire face à cette situation.
08:12
– Merci beaucoup Bruno Codresse d'avoir été avec nous en direct sur Sud Radio.
08:15
On n'a même pas eu le temps de parler de ces petits bouts de papier
08:18
qu'on s'envoyait de Premier ministre à formation politique
08:21
pour être sûr que les lignes rouges ne seraient pas franchies
08:23
ou que les garanties ne sont rien accordées.
08:25
Vous êtes dans Sud Radio, dans quelques instants,
08:27
l'interview politique 8h30, Edwige Diaz, vice-présidente du RN,
08:32
sera avec nous pour aborder ces questions de censure, du nouveau gouvernement.
08:36
Est-ce qu'il sera question Xavier Bertrand, mais aussi du fond,
08:39
les agriculteurs, la politique économique ?
08:41
Mais juste avant, on est obligé de faire un tour du côté des dernières informations.
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