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00:00Et pendant ce temps-là, François Bayrou, lui, est resté à Paris, bien sûr, il y a un peu d'urgence, il a promis effectivement de former son gouvernement
00:07avant Noël et
00:09la question du 49-3 est revenue sur la table, puisqu'on le sait, il essaie de nouer des alliances avec la gauche,
00:15voilà, de rassurer aussi les républicains,
00:17et il tend finalement la main à une partie de la gauche, puisqu'il a promis hier de ne pas recourir à la manière forte du
00:2449-3 à l'Assemblée.
00:25Ce que nous avons devant nous est tellement difficile
00:28qu'il faut qu'on s'associe. Il y a un deuxième cercle,
00:32et c'est peut-être cela qui est un peu nouveau, de gens qui disent nous nous sommes dans l'opposition,
00:39mais nous acceptons de dialoguer, et accepter de dialoguer, ça veut dire
00:45nous ne renverserons pas le gouvernement, et pour cela
00:49j'ai dit moi je n'utiliserai pas le 49-3,
00:52sauf s'il y a blocage absolu sur le budget.
00:55Voilà, François Bayrou, l'équation est complexe, j'ai envie de dire presque insoluble,
01:00Bayrou, Barnier, même combat.
01:02Je connais tellement le Bayrou illustré et le sous-texte sous l'anglaise que je vais...
01:07Le Bayrou illustré, c'est un peu la même histoire, on vous en est promis que ça irait vite.
01:11Décryptez-nous le Bayrou illustré.
01:12De toute façon, François Bayrou, il fait de la politique, il fait ça depuis 40 ans, donc là il continue à faire de la politique.
01:17Le socle commun va peut-être être
01:20renforcé avec l'entrée de Laurent Wauquiez. En fait, l'opération venait, très cher chef de parti,
01:27certains ont eu des nuits sans sommeil en imaginant l'arrivée tonitruante de Madame Tondelier, c'était absolument pas ça, c'était
01:36un mécanisme pour faire rentrer Laurent Wauquiez d'un dispositif, comme disait un général
01:41dont j'ai oublié le nom,
01:42parlant d'un autre général, je préfère l'avoir dans la tente qui pisse dans la tente que derrière, à l'extérieur de la tente, qui pisse
01:48sur la tente. Mais c'est un procédé qui fait qu'il vaut mieux avoir les gens dedans.
01:53Et après, le nouveau Premier ministre donne quand même deux choses. Il donne une méthode, les trois cercles,
01:59et il donne un calendrier, à savoir gouvernement avant Noël et peut-être d'ici,
02:05ultimatum avant la demi-journée, à 14h vous venez votre réponse.
02:09Vous venez sous la tente ou pas.
02:11Avant Noël,
02:12déclaration politique générale le 14 janvier.
02:15Il met à l'agenda un PLF, un projet de loi de finances 2025 à la mi-février, ça paraît extrêmement ambitieux et une
02:23discussion sur la réforme des retraites qui peut courir jusqu'en septembre prochain. Il commence à amorcer un récit après un début
02:30d'arrivée à Matignon, brinque-ballon, disons.
02:33Vous parlez de récente, on a l'impression que c'est du camping quand même, pardonnez-moi, on n'a pas le réchaud.
02:37Ça dépend combien d'étoiles.
02:39On a la sensation, voilà, qu'on est parti pour tenir un siège quand même à Matignon pour trouver les bonnes personnes.
02:43Et voilà, l'histoire du 49-3, il tend la main à la gauche.
02:47Oui, mais non.
02:48Parce que le souci c'est que la non-utilisation du 49-3 n'était qu'une seule des conditions du Parti Socialiste.
02:55Bruno Retailleau, c'est-à-dire le départ du Bruno Retailleau de ce gouvernement, en tous les cas le non-renouvellement du mandat de Bruno Retailleau, en était une autre.
03:01Or on a compris que François Bayrou allait a priori garder Bruno Retailleau dans son gouvernement,
03:05qui aura une place quand même assez centrale en tant que ministre de l'Intérieur toujours.
03:08Donc le Parti Socialiste, si vous voulez,
03:12a d'ores et déjà dit, il me semble que c'est Olivier Faure qui a dit,
03:15nous n'avons pas trouvé des raisons de ne pas censurer François Bayrou.
03:20Alors que François Bayrou dit, oui je fais un pas vers vous en n'utilisant pas le 49-3,
03:24mais c'est faux.
03:25Et le Parti Socialiste, à mon avis, finira par censurer avec le reste du Nouveau Front Populaire.
03:30Donc tout ça ne sert à rien.
03:31Juste une petite parenthèse, avant de poursuivre le débat sur ce futur gouvernement,
03:35comment est-ce que vous évaluez la première semaine de François Bayrou ?
03:39François Bayrou, parce que là, ça fait pile-poil une semaine qu'il est avec nous,
03:42à Matignon, ça a démarré...
03:44Elle n'est pas terrible, mais c'est un cul-de-buto,
03:46il peut s'en mettre dans l'axe.
03:48C'est-à-dire qu'il y a un côté tracteur.
03:51C'est vrai qu'au début, la première vitesse,
03:53il semble qu'il patinait un peu dans la saoule,
03:56c'est un peu embrouber sur d'autres choses qu'il aurait pu éviter.
03:58C'est plus de la politique que de la communication,
04:03on a oublié ça, que ça pouvait être aussi comme ça la politique.
04:06Nous verrons, c'est-à-dire qu'il ne peut qu'aller vers du mieux.
04:08On regarde des premières difficultés.
04:11Mais avec quelque chose qui est nouveau aussi,
04:14c'est que l'ORN...
04:15Est-ce que vous l'avez trouvé meilleur hier soir que depuis ?
04:17Oui, mais tout le monde, c'est vrai.
04:19Avec une chose nouvelle vis-à-vis de la séquence Barnier,
04:22l'ORN, alors qu'il y avait beaucoup de sujets de polémiques, de controverses,
04:26a plutôt, très généralement, épargné le nouveau Premier ministre.
04:30C'est à noter.
04:31Victor Héros sur la première semaine de François Bayrou ?
04:33Moi, je serais un peu plus sévère.
04:35C'est catastrophique, vraiment, vous disiez,
04:37il ne pourra pas faire pire, c'est pas fou.
04:39Est-ce que ça va mieux depuis hier soir ?
04:41Est-ce que ça va mieux depuis hier soir, pour vous ?
04:43Non, oui, si vous voulez,
04:45parce que c'était vraiment dramatique avant hier soir,
04:47mais hier soir, oui, on est dans le mieux.
04:50Peut-être que le mieux pour François Bayrou serait d'être vite censuré,
04:53de vite rentré à peau.
04:54Oui, carrément, vous êtes comme ça, vous.
04:56Si vous voulez, il y a même des conseillers ministériels
04:58qui nous disent, il tombera avant même d'avoir fait son gouvernement.
05:02Qui ne sont pas d'ailleurs des anti-Bayrou primaires.
05:05Un jeune journaliste qui me paraît plein d'avenir.
05:07Faites attention aux entourages.
05:09Aux paroles des entourages, j'en ai conscience.
05:11Non, mais si vous voulez, c'est tout ça.
05:13Dans le discours, il a été mieux.
05:15Maintenant, l'équation est impossible à résoudre.
05:18Impossible à résoudre.
05:19Écoutez, il y a quelques inconnus dans cette équation,
05:21on va en parler dans quelques instants.
05:22On reste ensemble, évidemment.
05:23Alors, à gauche comme à droite, voilà,
05:25comment faire ?
05:26La droite qui demande des garanties,
05:27et le Rassemblement National,
05:29qui finalement était contre Xavier Bertrand,
05:31qui calme un peu le jeu aussi.
05:32Ça, c'est un élément important,
05:33on va en parler dans quelques instants.
05:34Il est 13h43, bon début d'après-midi,
05:36avec Céline Giraud sur Europe 1.
05:38Europe 1, 13h.
05:4013h14.
05:41Europe 1, 13h.
05:42Europe 1, 13h.
05:43Dernière partie sur Europe 1 avec vous,
05:44Céline Giraud et aujourd'hui,
05:45le journaliste politique à Valeurs Actuelles,
05:47Victor Ayrault,
05:48et le chroniqueur politique,
05:49Olivier Tartigol.
05:50Et cette question,
05:51un gouvernement avant le 25 décembre,
05:53peut-on croire au Père Noël ?
05:55Pourquoi ?
05:56Parce qu'il l'avait promis d'aller très vite,
05:57François Bayrou.
05:58Mais ça traîne toujours,
05:59pas de gouvernement.
06:00Il a demandé au parti
06:01une réponse sur leur participation
06:03à ce gouvernement d'ici la mi-journée.
06:05On y est presque.
06:06En attendant,
06:07j'avais envie de revenir avec vous
06:08sur ce qui s'est passé
06:09du côté du Rassemblement National.
06:11L'été dernier,
06:12souvenez-vous,
06:13l'ERN avait fait de la nomination
06:14de Xavier Bertrand à Matignon
06:15une ligne rouge.
06:16Et bien ce matin,
06:17l'ERN calme le jeu.
06:18Écoutez Sébastien Chenu,
06:19député RN du Nord,
06:21alors que le nom du Républicain
06:22revient avec insistance
06:23pour faire partie de ce gouvernement.
06:25Xavier Bertrand,
06:26on a dit que comme Premier ministre,
06:27c'était absolument inacceptable
06:28Maintenant,
06:29si Xavier Bertrand,
06:30demain,
06:31est secrétaire d'État au tourisme,
06:32qu'est-ce que voulez que je vous dise ?
06:33C'est pour nous un très mauvais signal
06:34qui nous est envoyé.
06:35C'est une provocation,
06:36une façon de nous mépriser
06:37que de nommer Xavier Bertrand.
06:38Ce que vous dites
06:39est un peu méprisant pour lui là.
06:40Mais oui,
06:41parce que Xavier Bertrand
06:42passe son temps à nous mépriser.
06:43Les discours de Xavier Bertrand,
06:44moi je suis élu
06:45du Conseil Régional des Hauts-de-France
06:46face aux élus
06:47du Rassemblement National,
06:48sont épouvantables
06:49depuis des années.
06:50C'est une ligne rouge
06:51filer tête à Matignon.
06:52Si demain,
06:53il est dans un gouvernement,
06:59On a un censuré.
07:00Si on devait censurer,
07:01ce serait sur le fond du budget.
07:02Voilà, Sébastien Chenu.
07:03Alors, pas de censure immédiate,
07:04mais un adoucissement.
07:05Comment est-ce que vous interprétez,
07:06justement,
07:07Victor Leroux ?
07:08Exactement de la même façon
07:09que nous avions interprété
07:10ce qu'avait fait
07:11le Rassemblement National
07:12avec Michel Barnier.
07:13Ils sont en train de faire
07:14exactement la même stratégie.
07:15C'est-à-dire qu'ils s'adoucissent
07:16au début,
07:17tandis que la gauche
07:18qui, je pensais que
07:19le Parti Socialiste
07:20avait compris
07:21ce qu'avait fait
07:22le Rassemblement National
07:23vis-à-vis de Michel Barnier,
07:25comment il s'était retrouvé
07:26avec le levier
07:27de la salette de Barnier
07:28entre les mains.
07:29Je pensais que
07:30le Parti Socialiste
07:31avait compris.
07:32Et puis maintenant,
07:33le Parti Socialiste
07:34commence à dire,
07:35nous l'avons dit tout à l'heure,
07:36nous n'avons pas trouvé
07:37les raisons de ne pas censurer
07:38François Bayrou.
07:39Et le Rassemblement National,
07:40en parallèle,
07:41arrive en disant,
07:42écoutez, nous,
07:43on n'a pas de raisons
07:44en principe
07:45de censurer tout de suite
07:46et se retrouvera donc
07:47mécaniquement avec le levier
07:48entre les mains.
07:49Mais on se souvient
07:50sur le personnage
07:51de Xavier Bertrand
07:52que Marine Le Pen
07:53n'a pas d'intérêt
07:54et là,
07:55il n'y a pas d'éprit
07:56pour François Bayrou.
07:57D'ailleurs,
07:58il joue assez intelligemment
07:59cette carte-là
08:00puisque dans un échec
08:01qui est politique
08:02où aujourd'hui,
08:03les Français disent
08:04que tout le monde
08:05ne joue que pour son petit parti,
08:06sa petite personne
08:07ou son petit dégoût de l'autre
08:08ou sa jalousie.
08:09Là,
08:10le Rassemblement National
08:11passe pour,
08:12je dis bien passe pour
08:13parce que la détestation
08:14de Xavier Bertrand
08:15est toujours aussi réelle
08:16au sort du Rassemblement National
08:17mais il passe pour ceux
08:18qui disent,
08:19écoutez,
08:20nous,
08:21on met dans l'intérêt
08:22de renforcer
08:23notre petite boutique,
08:24on met de côté
08:25notre animosité
08:26vis-à-vis de Xavier Bertrand
08:27puisqu'on ne va pas censurer
08:28le gouvernement.
08:29La situation est trop grave
08:30pour qu'on censure
08:31ce gouvernement
08:32sur cette simple nomination
08:33de Xavier Bertrand.
08:34Enfin,
08:35il parle du secrétariat
08:36du tourisme aussi.
08:37Oui,
08:38mais avec un changement
08:39fondamental
08:40qui explique peut-être tout,
08:41un changement tellurique.
08:42Au moment
08:43de Michel Barnier,
08:44c'est sûr
08:45qu'il y avait des irritants
08:46type
08:47Xavier Bertrand
08:48mais tout ça
08:49a été évacué,
08:50devient secondaire
08:51et insignifiant
08:52au regard
08:53d'une stratégie
08:54du Rassemblement National
08:55qui n'est plus
08:56de cibler
08:57le locataire
08:58de Matignon
08:59mais suite
09:00à l'entretien
09:01de Marine Le Pen
09:02dans les colonnes du Parisien
09:03d'ouvrir
09:04pour la première fois
09:05l'agenda politique
09:06à une élection présidentielle
09:07anticipée,
09:08ce que Marine Le Pen
09:09n'avait jamais fait
09:10auparavant,
09:11ajoutant sa voix
09:12à d'autres voix politiques.
09:13Donc,
09:14aujourd'hui,
09:15la cible directe
09:16pour le Rassemblement National
09:17n'est absolument plus
09:18le locataire
09:19de Matignon
09:20quel que soit
09:21son profil d'ailleurs
09:22il me semble,
09:23mais bel et bien
09:24Emmanuel Macron
09:25parce que Marine Le Pen
09:26a tout intérêt
09:27à anticiper
09:28un calendrier politique
09:29au regard
09:30de son propre
09:31calendrier judiciaire.