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00:00Mes camarades de la première heure sont là, bonsoir Victor Hérault, journaliste politique à Valeurs Actuelles, bonsoir Joseph Messiaen-Scarron, écrivain et essayiste, invité politique d'Europe Un Soir, le député EPR des Yvelines, Charles Rodwell, bonsoir à vous.
00:19Merci d'être avec nous Emmanuel Macron, invite donc à des discussions demain à l'Elysée, l'ensemble des partis disant se situer dans une logique de compromis dans le but de constituer un gouvernement d'intérêt général. La fenêtre est assez étroite.
00:37Ah oui bien sûr qu'elle l'est et je pense qu'on voit les événements de ces dernières semaines, de ces derniers mois l'ont parfaitement illustré mais je crois qu'on n'a pas d'autre choix que de réussir.
00:47Donc en fait c'est la même chose qu'avec Michel Barnier qui à l'époque était considéré comme le plus petit dénominateur commun.
00:52Michel Barnier a fait un choix politique de définir une ligne politique affirmée sur les questions économiques, sur les questions régaliennes, sur les questions migratoires.
01:02On a ensuite vu le Rassemblement national s'allier à LFI pour censurer la politique migratoire la plus à droite de la Vème République au mépris des promesses faites à leurs électeurs.
01:12Et donc nous sommes aujourd'hui dans une situation où nous n'avons pas d'autre choix que de trouver des compromis entre les forces républicaines de cette assemblée.
01:21Quand je parle de forces républicaines je parle des forces qui appartiennent à des partis de gouvernement, qui aspirent à gouverner ce pays pour le bien des Français et j'espère qu'on arrivera à se mettre d'accord.
01:31Et c'est qui les personnes entre guillemets autorisées ? Parce qu'on a eu à une époque l'arc républicain, maintenant on a l'arc de gouvernement.
01:37Moi j'aime bien les évolutions de la sémantique mais on aimerait bien savoir qui a le droit de venir et qui n'a pas le droit de venir.
01:43Non mais c'est pas une question de droit ou pas droit.
01:45Simplement lorsque vous voyez l'attitude de la France Insoumise je ne crois pas que ce soit en partie qui soit prêt à s'associer à nos discussions.
01:53Et j'en suis d'ailleurs tout à fait heureux car nous n'avons absolument rien en commun avec la logique communautariste et islamiste de LFI.
01:59Et de l'autre, le Rassemblement National a montré qu'au mépris des promesses qu'il faisait à ses électeurs, il préfère censurer une politique migratoire qu'il a encore.
02:09Je la répète, celle de Bruno Retailleux, la plus à droite de la Vème République, plutôt que de tenir ses engagements.
02:14Donc vous mettez à l'écart la représentation de 300 députés nationaux aujourd'hui.
02:19Si on met le RN plus LFI, ça fait plus ou moins 300. Je parle sur le contrôle de Victor et de Joseph Macéscar.
02:26Non ça fait moins 300, ce serait le NFP tout entier.
02:28Oui, mais 300 le NFP tout entier, il y a 192.
02:33Le NFP et le RN.
02:35192 le NFP.
02:38En fait on n'est pas du tout de quel droit serions-nous, nous, dans une logique d'exclusion, sachant que nous avons perdu les élections le 17 mai.
02:45Nous c'est EPR.
02:46Oui, je finis juste sur ce point et après je voudrais une précision.
02:49Si une majorité se dégageait à l'Assemblée Nationale sans nous, on pourrait s'y jeter dans l'opposition.
02:56Mais factuellement, aujourd'hui, nous ne voyons pas d'autres majorités qui pourraient se dégager à l'Assemblée Nationale qui excluraient le socle commun au Bloc Central.
03:05La démocratie, nous la respectons. Je crois que comme l'ensemble des parlementaires, excepté quelques-uns, à mon avis, membres de LFI,
03:12si une majorité pouvait se dégager sans nous, nous siégerions dans l'opposition.
03:15Mais factuellement, aujourd'hui, les seuls à qui l'ensemble des groupes politiques veulent parler et avec qui ils veulent bâtir une majorité au moment de nos censures,
03:24c'est avec les groupes du Bloc Central. Donc on prend nous aussi nos régions de sécurité.
03:28Oui, vous avez parlé de LFI, on comprend bien.
03:31Les verts qui pourtant, avec Mme Tendelier, ont accepté de venir à la table de négociation, vous les mettez dans cet arc de gouvernement ?
03:39Parce que très franchement, je ne vois pas de différence entre la ligne politique d'un grand nombre de verts et ceux de LFI.
03:45Je vais être franc, c'est par le bon grain de l'ivraie.
03:47C'est-à-dire que les députés écologistes qui étaient présents, par exemple à Seine-Solyne, et qui ont accepté que des machettes ou des cocktails Molotov sont enlevés sur une force de l'ordre,
03:57pour un combat qui n'est pas le leur, moi je ne veux pas discuter avec eux.
04:01En revanche, si vous avez une partie des écologistes, et il y en a, et je pense qu'on le reconnaît tous,
04:05avec qui j'ai des divergences mais fondamentales sur tous les sujets, mais qui respectent nos institutions, ceux-là on peut échanger avec eux.
04:12Donc Marine Tendelier, par exemple, qui était présente à l'Élysée aujourd'hui, peut échanger avec vous ?
04:15Elle a été reçue par le Président de la République.
04:17En revanche, moi je pense qu'un compromis ne veut pas dire compromission.
04:20C'est-à-dire que trouver des compromis avec un parti qui veut une immigration de masse dans ce pays,
04:26qui veut désarmer la police, et qui est contre le nucléaire, me semble un tout petit peu compliqué, idéologique.
04:32Certains verts changent. M. Hurmik a donné des armes à sa police militaire.
04:37En fait, grosso modo, ce que vous voulez refaire, c'est ce que le Front National a à un moment donné dénoncé,
04:44et qui peut être incarné demain, c'est l'UMPS.
04:46Lui, il le qualifie de l'UMPS, mais moi je veux dire, l'UMPS, en 2017...
04:51Il y a copyright sur cette expression, mon cher Joseph.
04:54Je vais citer d'ailleurs le copyright.
04:56Nous, nous avons assumé en 2017, au tour d'Emmanuel Macron, de créer le dépassement.
05:01C'est-à-dire d'appeler les forces politiques de centre-gauche et de centre-droite à gouverner ensemble.
05:06Mais la grande différence avec cette époque, c'est que nous avons perdu les élections législatives il y a seulement quelques mois.
05:14C'est la raison pour laquelle la première chose, la première décision qu'a prise Gabriel Attal,
05:19et d'ailleurs les autres membres du haut socle commun,
05:21et heureusement, c'est de dire que le premier ministre, la tête de pont, le premier ministre au lendemain des élections législatives,
05:26ne pouvait pas venir de notre camp.
05:28Quel aurait été le message qu'on adresserait aux gens si, dès les élections législatives perdues,
05:33on se disait que finalement ce n'était pas grave, on nommait un premier ministre de chez nous ?
05:37C'était parfaitement impossible.
05:38Et donc le président de la République a pris la bonne décision, dès juin, juillet dernier,
05:42de consulter l'ensemble des forces politiques.
05:44Souvenez-vous quand même que parmi les options qui étaient considérées, il y avait celle de Bernard Cazeneuve.
05:49Bernard Cazeneuve a été trahi par les siens, par les socialistes et les écologistes qui ont fermé la porte.
05:53C'est la raison pour laquelle Michel Barnier a été nommé.
05:55Je suis désolé, mais là vous me dites Gabriel Attal qui ne veut pas qu'un premier ministre soit issu de vos rangs,
05:59donc vous ne voulez pas non plus de Sébastien Lecornu ?
06:02Non mais là je vous parle monsieur de juillet dernier.
06:04Ah ça a changé ? Donc vous accepteriez la candidature de Sébastien Lecornu ?
06:08Alors je vous réponds sur ce point parce qu'il est important.
06:11Je vous répète le point que je disais.
06:13Je vous disais le point que nous avions en début d'entretien.
06:16Si une majorité se dégageait sans nous,
06:18c'est le jeu démocratique le plus absolu et le plus fondamental
06:23de laisser évidemment d'autres forces politiques que nous-mêmes construire une majorité.
06:27Il se trouve que l'ensemble des forces politiques qui sont prêts à discuter avec nous
06:31veulent bâtir une majorité de non-censure avec le socle commun,
06:34avec le bloc central, avec Ensemble pour la République, Horizon et le MoDem.
06:37Il me paraît donc légitime de considérer aussi les candidatures
06:42pour le poste de premier ministre nommé par le président de la République venu de ces rangs-là,
06:45vu le contexte politique aujourd'hui.
06:47Pourquoi monsieur Attal n'en veut pas de cette candidature ?
06:49Je vous parle de juillet dernier monsieur.
06:51On sortait des élections législatives.
06:54Il me paraissait quand même évident qu'au lendemain des élections législatives,
06:58si un premier ministre directement venu de Renaissance avait été nommé,
07:02les Français n'auraient pas pu le comprendre.
07:04Aujourd'hui, comme tous les Français, c'est aujourd'hui qui nous intéresse.
07:07En l'occurrence, la question qui m'a été posée il y a une minute,
07:09elle était d'il y a six mois.
07:11Donc moi je réponds aux questions que vous me posez.
07:13Je ne crois pas que j'ai posé la question par rapport à il y a six mois.
07:16Ce qui nous intéresse c'est la question d'aujourd'hui.
07:18Vous savez, il y a deux passages possibles.
07:20Il y a un choix politique assumé qui a été fait lorsque Michel Barnier a été nommé premier ministre.
07:25La politique migratoire, là encore pardonnez-moi,
07:27la plus à droite de la Ve République qui était proposée au Parlement,
07:30a été censurée par le Rassemblement National.
07:33Quelle est l'autre option qui est sur la table
07:37que celle de négocier avec les Républicains dans le sac à dos du socle commun
07:41et une majorité de non-censure avec les socialistes aujourd'hui ?
07:43Si vous avez d'autres possibilités, d'autres solutions que celle-ci,
07:46honnêtement je suis très preneur de vos lumières.
07:49Quelques instants, 19h27, on revient dans un instant, tout de suite sur Europe.
07:55Europe Un Soir
07:5619h21, Pierre de Villeneuve.
07:58Invité d'Europe Un Soir, Charles Rodwell, député EPR, Désive Ligne,
08:02et je suis avec Joseph Messes-Caron et Victor Hérault de Valeurs Actuelles qui vous questionne.
08:07Moi, il y a quelque chose qui me dérange dans l'allocution et l'expression du Président de la République,
08:11c'est ce gouvernement d'intérêt général.
08:13Alors déjà, est-ce que ça sous-entend qu'il y a eu des gouvernements,
08:16il y a eu des gouvernements par le passé qui n'ont pas été d'intérêt général ?
08:19Auquel cas, il faudrait les pointer du doigt.
08:21Et puis, est-ce que le Président n'est pas ici en train de vouloir dire,
08:25d'avoir l'air de dire, gouvernement d'union nationale, sans vraiment le dire ?
08:29Auquel cas, le gouvernement d'union nationale, ça n'a rien à voir,
08:31ça voudrait dire intégrer un peu de rassemblement national peut-être,
08:34un peu d'écologiste peut-être,
08:35la France Insoumise ne voudrait pas entrer dans ce gouvernement-là,
08:37mais est-ce que l'intérêt justement,
08:39est-ce que l'objectif ne serait pas plutôt, la solution ne serait pas plutôt,
08:42d'ouvrir le gouvernement à réellement toutes les forces,
08:44plutôt que de se canterner à cet archi-publicain,
08:46qui est franchement un synonyme du macronisme pur et dur de 2017 ?
08:50Je pense que votre question est excellente,
08:53parce que nous aussi, on travaille à ce sujet.
08:55Je pense que l'intergénération, qu'est-ce que ça veut dire,
08:57au-delà de la pure sémantique ?
08:59Ça veut dire qu'on ne sera pas tous d'accord.
09:01C'est déjà le cas aujourd'hui, dans les forces qui composent,
09:03ce qu'on appelle le socle commun.
09:05Et en élargissant les forces politiques,
09:08qui seraient prêtes à participer à un gouvernement d'intérêt général,
09:11ça veut dire qu'on assumerait de ne pas toucher à certains sujets.
09:14C'est-à-dire qu'il y a des sujets qui sont clivants,
09:16entre nos forces politiques.
09:18Je pense qu'il y a une question, par exemple,
09:20le sujet des retraites.
09:22Peut-être qu'il y a un sujet,
09:24bien sûr,
09:26le sujet qui est lié à l'énergie,
09:30qui pourtant est un sujet prégnant aujourd'hui.
09:32Mais de toute façon, il y aura des sujets,
09:34sur lesquels nous serons en désaccord fondamentaux.
09:37Parce que nous avons pris des engagements,
09:39vis-à-vis de nos électeurs, lors des dernières élections.
09:41Mais il y a aussi des sujets,
09:43sur lesquels, à mon avis,
09:45on peut essayer de se mettre d'accord,
09:47et définir un gouvernement dans lequel nous assumons
09:49qu'il y a des divergences profondes,
09:51mais où on définit un programme de travail de 5 points,
09:53peut-être 6, pas plus,
09:55sur lequel on légifère et sur lequel on prend des décisions pour les Français.
09:57Je vous prends quelques exemples.
09:59On est en plein conflit russo-ukrainien.
10:01La France doit se protéger
10:03et doit soutenir ses industries.
10:05Doit lancer, par exemple, la commande
10:07pour un prochain porte-avions,
10:09qui est essentiel à notre sécurité.
10:11Est-ce que oui ou non, il y a des forces politiques de cette Assemblée
10:13qui sont capables de se mettre d'accord
10:15pour garantir le financement du ministère des Armées
10:17à hauteur de 3,3 milliards d'euros ?
10:19Je pense que voilà un sujet sur lequel on peut se mettre d'accord.
10:21Deuxième sujet,
10:23le nucléaire.
10:25On connaît les engagements de beaucoup de socialistes sur ce sujet,
10:27y compris sous le quinquennat de François Hollande.
10:29Il faut qu'on tienne la trajectoire de construction
10:31de nos centrales nucléaires
10:33pour tenir notre trajectoire d'électrification de la France.
10:35Un enjeu fondamental
10:37pour le prix de l'électricité dans notre pays.
10:39Voilà un sujet sur lequel on peut se mettre d'accord.
10:41Y compris avec les verres ?
10:43Mais c'est la grande question !
10:45Y compris avec certains verres, d'ailleurs.
10:47Je corrige ma question puisque vous avez dit qu'il fallait faire le tri.
10:49Je suis convaincu qu'il faut faire le tri.
10:51Faire le tri sur les verres.
10:53Pardon.
10:55Je pense que ça fera le best-of
10:57de la fin de semaine.
10:59Honnêtement, ça fait partie des lignes rouges
11:01qui doivent être fixées demain.
11:03La maîtrise de l'immigration.
11:05Il devait y avoir 750 millions d'euros
11:07en plus
11:09pour le ministère de l'Intérieur
11:11qui voudrait faire partie du gouvernement.
11:13Pour assurer la rétention administrative
11:15des personnes qui n'ont pas vocation
11:17à rester sur le territoire français.
11:19J'espère bien que dans les compromis
11:21que nous allons définir,
11:23nous ne renoncerons pas
11:25à une politique migratoire forte
11:27qu'attendent plus de 80% des Français.
11:29Voilà des points sur lesquels
11:31nous pouvons nous mettre d'accord.
11:33Il faudra assumer aussi
11:35de laisser d'autres sujets de côté.
11:37Est-ce que la fin de vie,
11:39c'est le moment de remettre le sujet sur la table
11:41sachant qu'elle clive les partis politiques
11:43qui pourraient faire partie de ce gouvernement
11:45qualifié d'intérêt général ?
11:47Pourrait-on imaginer un ministre du RN
11:49dans un gouvernement d'union nationale ?
11:51Je ne pense pas.
11:53Si on prend l'ensemble des sujets
11:55que je viens d'évoquer,
11:57j'ai jamais fait partie de ceux
11:59qui estimaient que le RN
12:01c'est un ramassis de fascistes, de nazis et autres.
12:03Simplement, je crois que
12:05sur l'ensemble des politiques que je viens d'évoquer,
12:07nous avons des divergences
12:09qui sont trop profondes pour pouvoir
12:11former un gouvernement ensemble.
12:13Je vous évoque un sujet à l'instant, l'immigration.
12:15Le RN, et c'est son droit,
12:17considère que l'immigration n'est qu'un sujet national.
12:19Et donc, ils ont voté
12:21comme d'un seul homme à l'échelle européenne
12:23contre l'immigration
12:25à l'échelle du Parlement européen.
12:27Lorsqu'il faudra retranscrire...
12:29Il y a aussi d'autres forces politiques que vous intégrez dans l'arc de gouvernement
12:31qui ont voté contre. Et bien, le Parti socialiste, par exemple.
12:33Il faut vérifier.
12:35Vous êtes sûr ?
12:37Vous êtes sûr que le Parti socialiste à l'échelle du Parlement européen
12:39a voté contre ce pacte ?
12:41Le pacte asile-immigration a été
12:43voté par une seule tête de lit,
12:45c'était Valérie Ayé. Quand nous avons fait les débats
12:47aux européennes,
12:49avec Laurence Ferrier sur cette antenne et sur celle de CNews...
12:51Le Parti socialiste, à l'échelle européenne,
12:53quand vous prenez l'ensemble du SPD...
12:55Je ne vous parle pas du SPD.
12:57Je vous parle des Français.
12:59Laissez-moi aller jusqu'au bout de ma logique.
13:01À partir du moment où vous avez l'ensemble de ces forces politiques
13:03à l'échelle européenne qui ont voté
13:05le pacte asile-immigration,
13:07est-ce qu'on est capable de le retranscrire ensemble
13:09dans notre Parlement
13:11à l'échelle nationale ?
13:13Valérie Ayé s'est gosillée contre
13:15toutes les forces politiques lors de nos débats
13:17en disant pourquoi, diable, vous n'avez pas
13:19voté le pacte asile-immigration ?
13:21Elle était la seule.
13:23C'était le Parti central,
13:25le Parti du Bloc central qui avait voté.
13:27Et aujourd'hui,
13:29vous me dites que le SPD
13:31ne va pas venir à la table des négociations
13:33demain à l'Élysée.
13:35Est-ce que le PS fait partie
13:37d'un groupe politique à l'échelle européenne
13:39qui a voté le pacte asile-immigration ?
13:41Est-ce que le candidat des Républicains
13:43fait partie du groupe politique...
13:45Vous parlez de vous détourner et vous le savez.
13:47Pas du tout.
13:49Honnêtement,
13:51à partir du moment où ces partis politiques français
13:53appartiennent à des forces politiques à l'échelle européenne
13:55qui ont voté ce pacte, il me semblerait
13:57logique qu'elles soutiennent la
13:59transposition dans la législation française.
14:01Vous savez très bien que la logique
14:03ne peut pas être mise entre parenthèses dans la politique.
14:05Dans ce cas-là, j'aimerais comprendre.
14:07Ou alors, vous êtes très jeune en politique, si je puis me permettre.
14:09Je suis un tout petit peu plus jeune que vous, c'est vrai.
14:11Mais je tiens juste à vous dire qu'à partir du moment
14:13où je suis un sujet aussi structurant
14:15pour les Français que celui
14:17de l'immigration...
14:19Croyez-le bien qu'en 25 ans de métier, j'en ai vu d'autres.
14:21En tout cas,
14:23moi j'avoue que j'ai une certaine logique sur le sujet.
14:25Bien sûr, moi en tout cas j'ai une certaine logique sur le sujet.
14:27Mais à partir du moment où vous appartenez à un groupe politique
14:29à l'échelle européenne qui a voté favorablement
14:31sur ce pacte, j'imagine qu'à l'échelle
14:33nationale, vous y voterez favorablement
14:35également dans sa transposition.
14:37Nous n'imaginons pas trop de choses, Charles Audewell, si vous le voulez bien.
14:39Je serais ravi que dans ce cas-là, lorsque nous arriverons à ce point...
14:41Je vous pose une question, puisque vous parlez d'immigration,
14:43puisque les prisons
14:45de Damas s'ouvrent
14:47avec la chute du régime.
14:49C'est toujours comme ça quand il y a une chute du régime,
14:51et notamment un régime qu'on peut qualifier
14:53dictatorial avec celui de Bachar al-Assad.
14:55La grande question,
14:57c'est de savoir s'il va y avoir plus de réfugiés
14:59syriens en Europe.
15:01Et on a vu certains pays se barricader.
15:03Est-ce que la France doit suivre l'exemple de...
15:05Là, il n'y avait pas de logique européenne.
15:07C'est chaque nation qui a décidé.
15:09Chaque nation qui a décidé...
15:11La logique européenne a été...
15:13A la poubelle.
15:15Il n'y a pas de groupe européen.
15:17On est d'accord.
15:19En effet, et c'est une précision
15:21très importante, l'Autriche, l'Allemagne,
15:23certains pays scandinaves, le Danemark,
15:25la Norvège, la Suède qui doivent le faire,
15:27et qui doivent d'ailleurs éviter les expulsions,
15:29alors que l'Autriche va justement accélérer les expulsions.
15:31Quelle position doit adopter la France
15:33à ce moment très précis de l'histoire ?
15:35Ça me paraît important
15:37de rappeler la position
15:39officielle qui vient d'être prise.
15:41Je la cite.
15:43Toujours en cas de situation évolutive
15:45dans un pays d'origine de demandeurs d'asile,
15:47cela peut conduire à suspendre
15:49provisoirement la prise de décision
15:51sur les demandes d'asile émanant
15:53de ces ressortissants, en fonction des motifs
15:55et selon l'évolution de la situation.
15:57Honnêtement, j'ai le sentiment que...
15:59Communiqué de l'OFPRA...
16:01À la suite des annonces qui ont été faites
16:03par Bruno Retailleau, que pour le coup, je soutiens à 100%.
16:05C'est-à-dire qu'on est dans une situation
16:07où vous avez un dictateur qui vient de tomber,
16:09tant mieux, mais je crois que la situation
16:11semble quand même assez peu claire aujourd'hui,
16:13tant sur le volet politique que sur le volet économique
16:15concernant la situation en Syrie.
16:17Il me semble donc assez judicieux
16:19que l'on considère, à l'échelle de la France,
16:21de suspendre au moins provisoirement
16:23les demandes d'asile pour les réfugiés syriens
16:25le temps de savoir qui demande
16:27à rentrer sur le territoire français.
16:29C'est le principe du contrôle aux frontières.
16:31En prenant cette décision, on ne remet évidemment
16:33pas en cause le droit d'asile,
16:35mais ça me semble fondamental de savoir,
16:37de voir l'évolution de la situation
16:39en Syrie, et surtout de constater
16:41qui rentre sur le territoire français
16:43à partir de cette crise
16:45qui vient, qui se poursuit dans un pays
16:47qui a été naufri depuis maintenant 15 ans.
16:49Je voudrais bien comprendre,
16:51je voudrais bien te comprendre.
16:53Pendant 14 ans, on a
16:55ouvert nos portes
16:57à des Syriens qui étaient opposants
16:59à Bachar el-Assad, dont certains
17:01étaient liés à des organisations
17:03dits djihadistes
17:05ou au minimum salafistes.
17:07Je parle de Al-Nosra, d'accord ?
17:09Pendant 14 ans, nous avons ouvert
17:11nos portes, et aujourd'hui,
17:13alors qu'en raison
17:15d'un pouvoir djihadiste
17:17qui vient d'arriver à Damas,
17:19il y a un certain nombre de minorités, je pense
17:21d'abord aux chrétiens d'Orient,
17:23qui sont en danger de mort,
17:25et c'est maintenant que nous allons fermer les portes ?
17:27C'est ce que vous me dites ?
17:29Je crois qu'il ne faut pas raconter n'importe quoi sur ce sujet.
17:31Pardon ? N'importe quoi ? Alors je suis désolé,
17:33je connais certainement mieux la Syrie que vous.
17:35Franchement, êtes-vous allé en Syrie, monsieur ?
17:37Pardonnez-moi.
17:39Non, je ne suis pas allé en Syrie.
17:41Déjà, ça fait une différence.
17:43L'autre différence, pardonnez-moi, c'est qu'aujourd'hui,
17:45j'ai eu la possibilité
17:47d'être rapporteur sur l'immigration
17:49depuis maintenant plusieurs mois.
17:51Je reprends 2-3 éléments que vous avez cités.
17:53La première des choses,
17:55c'est que depuis 15 ans, non,
17:57nous n'avons pas nos portes ouvertes à tout bout de champ
17:59pour les personnes syriennes qui viennent de Syrie.
18:01C'est la raison pour laquelle,
18:03justement, nous avons signé un partenariat
18:05structurant avec la Turquie,
18:07qui nous a...
18:09C'est faux, mais pardonnez-moi,
18:11je suis désolé de vous le dire.
18:13Vous dites maintenant qu'elles sont fermées,
18:15ça veut dire qu'avant, elles étaient ouvertes.
18:17C'est simplement du bon sens.
18:19Pour empêcher les réfugiés syriens de rentrer sur le continent européen,
18:21qui nous a été suffisamment reproché.
18:23En tout cas, on avait 4000 demandes enregistrées en 2020.
18:25La deuxième des choses, c'est que vous le savez bien, à mon avis,
18:27que les minorités qui étaient
18:29pénalisées, qui étaient même martyrisées
18:31sur le territoire syrien,
18:33ont toujours pu rentrer sur le territoire français
18:35au nom du droit d'asile. Je pense notamment
18:37aux chrétiens d'Orient, je pense également aux druses,
18:39et je pense à d'autres minorités
18:41qui sont présentes sur le territoire syrien.
18:43Et pardonnez-moi, mais vu
18:45la situation actuelle
18:47du conflit syrien que vous connaissez très bien,
18:49je connais vos engagements sur le sujet,
18:51il me paraît juste un tout petit peu judicieux
18:53que la France se pose la question de contrôler
18:55au moins provisoirement ses frontières de manière
18:57renforcée pour savoir qui rentre
18:59sur le territoire français venant de Syrie.
19:0119h43, le temps nous manque,
19:03vous avez répondu Charles Rodwell,
19:05on va passer à la suite, le rappel des titres de l'actualité,
19:07on se retrouve dans un instant dans Europe 1,
19:09au revoir tout de suite.

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