• il y a 2 semaines
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00Quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Philippe Devilliers, Philippe bonsoir.
00:06Bonsoir Eliott, bonsoir Geoffroy.
00:08Geoffroy Lejeune est avec nous également ce vendredi soir.
00:11Avant de commencer sur l'actualité, il faut quand même souhaiter un joyeux anniversaire à Dominique, la reine mère.
00:19Philippe Devilliers, cette semaine c'était l'anniversaire de votre épouse et donc on peut lui souhaiter un joyeux anniversaire.
00:28C'est ce que je lui ai offert.
00:29Des verres.
00:30Pourquoi ?
00:31Pour boire.
00:34C'était ce qu'elle voulait ?
00:35Pour noyer notre chagrin.
00:36Oh non !
00:38On va voir ce qu'il se passe.
00:40Bon, on souhaite un joyeux anniversaire à Dominique qui suit attentivement l'émission.
00:45Parfois elle m'envoie des messages, notamment sur les informateurs bien informés.
00:49Elle est toujours très attentive à notre émission.
00:52Philippe Devilliers, un peu de sourire avant une actualité très lourde.
00:55On va parler évidemment de la crise politique qui touche la France.
00:59Mais avant cela, et c'est parce que vous l'avez décidée et vous souhaitez le faire chaque semaine,
01:04tant que nous n'aurons pas de nouvelles, de problèmes sensables, qui est arrêté depuis désormais 20 jours, écroué le 26 novembre dernier.
01:14Vous souhaitez commencer cette émission en ayant un mot pour l'écrivain.
01:19J'ai lu l'interview de son avocat en France, Maître François Zimré, qui dit
01:24il est clair que si nous ne sortons pas d'une logique de passion et de vengeance,
01:28dans laquelle Boilem Sansal devient le bouc émissaire d'une relation bilatérale en feu,
01:32il risque de finir sa vie en prison.
01:35Philippe Devilliers, les jours passent et se ressemblent,
01:37sans le moindre éclairci autour de l'avenir de Boilem Sansal.
01:43Ben voilà, on pense à lui et on ne veut pas l'oublier.
01:47Personne ne doit l'oublier.
01:49Et j'ajouterai ceci, ceux qui l'oublient et ceux qui l'abandonnent à ses persécuteurs
01:58trahissent, comme l'a très bien dit l'écrivain et philosophe Robert Redeker,
02:06trahissent l'essence spirituelle de l'Europe.
02:11Parce que Boilem Sansal, ce n'est pas n'importe qui, c'est un écrivain, certes,
02:15donc c'est la question de la liberté d'expression,
02:18c'est un combattant, c'est un résistant, c'est un réfractaire,
02:23c'est un homme qui comptera dans l'histoire de l'Occident.
02:27Et donc je lui dis, pourvu qu'il m'entende ou qu'il m'entende un jour,
02:32nous sommes là.
02:36Et chaque semaine, vous avez décidé d'avoir un mot pour Boilem Sansal.
02:43Dans l'actualité également, ce vendredi, et c'est probablement
02:46l'information la plus importante de la journée, je sais que ce combat,
02:50vous le menez depuis plusieurs années, la Commission européenne
02:55et les pays du Mercosur ont validé l'accord de libre-échange
02:59Philippe de Villiers en matière commerciale.
03:01Ce traité, vivement contesté par les agriculteurs français,
03:05pourrait marquer un tournant après 25 ans de négociations.
03:08Je vous propose d'écouter Ursula von der Leyen,
03:11la présidente de la Commission européenne.
03:14À nos agriculteurs, nous vous avons entendu.
03:18Écoutez vos préoccupations et nous agissons en conséquence.
03:22Cet accord comprend des garanties solides pour protéger
03:25vos moyens de subsistance.
03:27L'accord UE-Mercosur est le plus important jamais conclu
03:30en matière de protection des produits alimentaires
03:33et des boissons européennes.
03:35Plus de 350 indications géographiques protègent
03:38ces produits.
03:39Et en plus, nos normes européennes en matière de santé
03:42et d'alimentation restent intouchables.
03:50C'est cela la réalité, la réalité d'un accord qui permettra
03:53aux entreprises européennes d'économiser 4 milliards d'euros
03:56de droits d'exportation par an, tout en élargissant nos marchés
04:03et en ouvrant de nouvelles opportunités de croissance
04:06et d'emploi des deux côtés.
04:08Geoffroy Lejeune.
04:09La question est assez simple, Philippe.
04:11Est-ce que l'adoption de cet accord pour la France
04:14représente une humiliation ?
04:16C'est une humiliation.
04:18Et en regardant les images à l'instant, je pensais
04:22à une soirée sur France 2 où je m'étais fait conspuer
04:28par tous les journalistes qui étaient présents
04:34parce que je venais de dire ceci.
04:37Un jour viendra, sans doute, où le président de la commission
04:46de Bruxelles viendra annoncer aux Français,
04:49aux nez à la barbe de nos gouvernants,
04:52le sort qui leur sera réservé.
04:55Et là, je me souviens, tous les journalistes,
04:58et non des moindres, c'était que des grands noms,
05:01qui disaient, voilà, l'excès, l'excès.
05:05L'excès, c'était une anticipation.
05:09En fait, ce qui vient de se passer,
05:12c'est porteur de symbole.
05:15On a la France qui dit non, on ne veut pas de cet accord.
05:20Et on a Mme van der Leyen qui va à Montevideo,
05:25qui scelle l'accord et qui fait une conférence
05:28de presse triomphale.
05:31On suppose que les Allemands sont contents
05:34parce que cet accord favorise l'automobile,
05:36l'industrie allemande.
05:38Donc, la différence entre un Allemand et un Français,
05:41un dirigeant allemand, un dirigeant français,
05:43vous savez ce que c'est ?
05:45Un dirigeant allemand, il protège les intérêts allemands.
05:48Un dirigeant français, il dit l'Europe, l'Europe, l'Europe.
05:52Et donc, elle triomphe, elle nous poignarde,
05:56elle nous nargue, elle nous piétine,
05:59elle nous humilie.
06:03Je veux être très précis pour être compris,
06:07pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté,
06:09parce qu'il y a beaucoup de mensonges qui circulent.
06:13Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
06:17Écoutez bien, c'est incroyable.
06:20Ce que la bureaucratie et la technocratie de marché
06:24peuvent inventer, de finasserie.
06:30Pour faire passer l'accord,
06:34la Commission de Bruxelles a décidé de scinder l'accord
06:38en deux parties.
06:42La première partie, c'est la partie commerciale,
06:46c'est la partie dont parle Madame l'impératrice de l'Empire de la Norme.
06:53Et puis, il y a une deuxième partie qui viendra plus tard,
06:55c'est l'accord cadre,
06:57qui est évidemment vidé de sa substance.
06:59Donc, l'accord cadre viendra dans les parlements nationaux.
07:03Plus tard, beaucoup plus tard.
07:06Et donc, les peuples pourront se prononcer,
07:09ou leurs représentants, mais beaucoup plus tard.
07:11En revanche, dans l'immédiat,
07:13c'est la Commission qui a négocié,
07:15et qui signe.
07:19Elle a expliqué, elle l'a dit.
07:23Et ensuite, c'est le Conseil
07:27qui va voter à la majorité qualifiée.
07:31La majorité qualifiée,
07:33ça veut dire qu'il n'y a plus de droit de veto.
07:36J'entendais tout à l'heure Julien Dray,
07:38qui visiblement ne connaît pas son dossier,
07:40qui s'en prenait à Louis Dragnel,
07:42et qui disait,
07:44mais on a le droit de veto, on a le droit de veto.
07:46Parce que les européistes, il n'y a rien à faire.
07:48Jusqu'au bout, ils expliqueront
07:50que c'est mieux comme ça.
07:52Alors, il n'y a pas le droit de veto.
07:54Il n'y a plus le droit de veto.
07:56Le droit de veto, c'est la souveraineté.
07:58Quand vous avez le droit de veto, c'est que vous êtes encore souverain.
08:00Là, il n'y a plus le droit de veto, c'est la majorité qualifiée.
08:02Donc, il faut qu'on aille faire la cuisine.
08:04Il faut qu'on aille sur le Formica,
08:07chez les Polonais, chez les Autrichiens,
08:10chez les Italiens,
08:12leur dire, allez, soyez gentils,
08:14si vous vous pouviez, ensemble,
08:16on pourrait faire une petite équipe,
08:18une minorité agissante,
08:20une minorité de blocage.
08:22Voilà, on en est réduit là.
08:24Alors, maintenant,
08:26ça pose deux questions.
08:28Premièrement,
08:30la question de l'Europe
08:32par rapport à l'agriculture,
08:34et ensuite,
08:36la question de la classe politique française,
08:38par rapport à nous,
08:40par rapport à tous les citoyens.
08:42Première question,
08:44l'Europe,
08:46en fait, elle a fait un choix,
08:48et personne ne veut le dire.
08:50Elle a choisi
08:52de déléguer
08:54son alimentation
08:56au marché mondial.
08:58Donc, il faut que quelqu'un le dise
09:00une fois pour toutes. C'est-à-dire qu'en fait,
09:02aujourd'hui, il y avait un million de
09:04paysans.
09:06À l'époque, il y avait 15 000
09:08fonctionnaires à l'agriculture,
09:10au ministère.
09:12Maintenant, il y en a plus de 400 000.
09:14Il y a 32 000
09:16fonctionnaires.
09:20Et ils veulent
09:22tomber à 200 000.
09:24Ils pensent que c'est suffisant.
09:26C'est-à-dire que pour eux,
09:28c'est comme l'industrie
09:30avec les délocalisations,
09:32ce sont des statistiques.
09:34Et donc,
09:36l'Europe,
09:38la bourgeoisie
09:40mondialisée,
09:42expatriée
09:44effectivement,
09:46se moque
09:48de la manière
09:50dont la terre
09:52est cultivée en Europe.
09:56Et alors après, il y a la classe politique française.
10:00Monsieur Attal
10:02a osé dire que
10:04les responsables,
10:06c'étaient les gens qui avaient voté la motion de censure.
10:08C'était un mensonge.
10:10Monsieur Attal est un falsificateur.
10:12En effet, j'ai annoncé
10:14ici même, je ne sais pas si vous vous en souvenez,
10:16il y a 4 mois,
10:18qu'on aurait l'accord du Mercosur
10:20avant la fin de l'année. C'est-à-dire que la date, c'était
10:22le 5, 6, 7 décembre.
10:24Donc ça n'a rien à voir avec la motion de censure.
10:26Et ensuite,
10:28Monsieur Attal savait très bien,
10:30Monsieur Macron savait très bien,
10:32ils savent tous très bien, depuis longtemps,
10:34qu'ils vont passer à la casserole.
10:36Que la France va passer à la casserole.
10:38Mais ils ne veulent pas nous le dire.
10:40Et là, ils font les soins palliatifs.
10:42Pendant que Madame van der Leyen,
10:44elle a mis la piqûre létale.
10:46Et donc moi,
10:48je suis outré par cette attitude.
10:50Et j'ajouterai ceci,
10:52à destination
10:54de l'ancien Premier ministre,
10:56Michel Barnier.
10:59Avec Monsieur Macron,
11:01ils ont décidé
11:03de faire une entourloupe,
11:05qui a très très bien marché,
11:07sur tous les bancs de l'Assemblée.
11:09On a réuni l'Assemblée pour dire,
11:11voilà, l'Assemblée est souveraine.
11:13Le mot a même été repris
11:15tout à l'heure par des souverainistes.
11:17L'Assemblée souveraine
11:19décide que ça sera non au Mercosur.
11:21Donc tout le monde était content,
11:23les tracteurs sont repartis chez eux.
11:25Sauf que,
11:27le rédacteur du traité de Lisbonne,
11:29Michel Barnier,
11:31connaît la situation mieux quiconque
11:33puisque dans le traité de Lisbonne,
11:35qui fait suite au traité de Maastricht,
11:37je me souviens,
11:39j'avais hurlé à l'époque,
11:41il y a le transfert
11:43de la compétence commerciale
11:45à la Commission de Bruxelles.
11:47Et à l'époque, toute la classe politique,
11:49toute la classe politique,
11:51les mêmes qui sont ici encore aujourd'hui,
11:53expliquait
11:55que le traité, ce sera plus efficace
11:57et nos intérêts seront mieux défendus.
11:59Voilà.
12:01La Commission de Bruxelles,
12:03il faut bien comprendre ce que ça veut dire.
12:05La Commission de Bruxelles, ce sont
12:07des gens nommés.
12:09Ce ne sont pas des gens élus.
12:11Et donc le peuple français
12:13est impuissant.
12:15Quant à la Macronie,
12:17elle devrait se souvenir
12:19qu'elle a un élément
12:21dans la Commission de Bruxelles,
12:23et non des moindres,
12:25Monsieur Séjournet, un proche,
12:27le talerant de poche de Macron.
12:29Et il faudrait
12:31que les journalistes fassent leur métier
12:33et essayent de retrouver
12:35les votes,
12:37tous les gens qui ont voté,
12:39les français notamment,
12:41qui ont voté pour la Commission de Bruxelles.
12:43Parce qu'en votant pour la Commission de Bruxelles,
12:45ils ont voté pour Mme von der Leyen,
12:47il y a quelques heures là.
12:49Et donc en fait, ils ont voté
12:51pour Mme von der Leyen,
12:53en bonne Allemande qu'elle est,
12:55elle défend les intérêts
12:57de son pays.
12:59Et donc les commissaires de Bruxelles
13:01sont des gens hors sol,
13:03c'est ce que j'appelle
13:05l'Etat profond,
13:07le super Etat profond.
13:09Voilà où nous en sommes.
13:11Quand vous n'êtes plus souverain,
13:13je crois, vous n'avez plus la compétence
13:15de la compétence.
13:17Comme disait Marie-France Garot,
13:19à moitié souverain,
13:21comme une femme ne peut pas être à moitié enceinte.
13:23Vous êtes souverain ou vous n'êtes pas souverain.
13:25Si pour sortir de chez vous,
13:27vous avez besoin d'une autorisation préfectorale,
13:29vous n'êtes plus souverain.
13:31Nous ne sommes plus souverains.
13:33Voilà ce que j'explique
13:35depuis 30 ans, depuis 40 ans, depuis 50 ans.
13:37Et il y a encore beaucoup de français,
13:39une majorité de français disent
13:41l'Europe, l'Europe,
13:43l'Union européenne, c'est une machine
13:45à nous broyer.
13:47Je regardais justement
13:49parce que j'avais retrouvé la liste
13:51des partis
13:53qui avaient voté lors de l'élection de la Commission européenne.
13:55C'est un document
13:57qui date du 27 novembre
13:59qui avait voté pour et qui avait voté contre.
14:01C'est assez compliqué, mais
14:03vous voyez que par exemple du côté de Renew
14:05et de la PPE, Renew c'est le parti Renaissance
14:07et de la PPE, les Républicains,
14:09ils ont tous voté visiblement
14:11pour cette commission
14:13et ces votes des députés français
14:16à l'élection de la Commission européenne
14:18et ceux qui ont voté contre, les Patriotes
14:20et Reconquête notamment avec Mme Knafo.
14:22Je vous propose qu'on aille
14:24sur cette actualité
14:26et cette semaine politique historique,
14:28Philippe Devilliers. Jamais depuis
14:301962 un gouvernement n'avait été
14:32censuré. Vous l'aviez annoncé
14:34pardonnez-moi,
14:36il y a, j'en perds mon français, trois semaines.
14:38Vous aviez une nouvelle fois
14:40raison. Michel Barnier est tombé
14:42jeudi soir, Emmanuel Macron a pris la parole
14:44jeudi et il s'en est pris
14:46aux parlementaires qui ont fait le choix de la censure.
14:48Je vous propose de l'écouter.
14:50L'extrême droite
14:52et l'extrême gauche se sont unis
14:54dans un front
14:56anti-républicain et parce que
14:58des forces qui hier encore
15:00gouvernaient la France ont choisi de les aider.
15:02Je n'assumerai jamais
15:04l'irresponsabilité des autres
15:06et notamment des parlementaires qui ont choisi
15:08en conscience de faire tomber
15:10le budget et le gouvernement de la France
15:12plus qu'au jour des fêtes de Noël.
15:14C'est vrai qu'on vous a pris pour un fou
15:16quand vous avez annoncé la censure il y a trois semaines
15:18maintenant. Qu'est-ce que vous retenez
15:20de l'allocution d'Emmanuel Macron hier soir ?
15:22Qu'est-ce que je retiens ?
15:24Rien.
15:28Il y a un truc à l'ENA
15:30c'est un cours, c'est apprendre à parler
15:32pour ne rien dire. C'est un champion.
15:38Mais quand même, l'impression physique
15:40je vais vous dire
15:46on a vu un homme, seul
15:48assiégé
15:50essolé
15:54qui appelle. Mais il m'a rappelé
15:56vous savez, vous connaissez
15:58le caracara des îles ?
16:00Non, allez-y.
16:02C'est un oiseau, il en a vu
16:04récemment quand il était dans les sables du désert
16:06avec ses lunettes de soleil
16:08il devait se dire
16:10je pourrais faire l'échec
16:12aux électeurs français.
16:14Et là, à décompression
16:16il arrive
16:18j'ai vu moi chuter de son nid
16:20au pied du fou
16:22un caracara des îles.
16:24Et c'est vraiment pathétique parce que
16:26il fait cuicui
16:28il bat de l'aile
16:30et il appelle sa maman. Donc lui
16:32il appelle Brigitte, il est perdu
16:34il n'y a plus personne autour de lui
16:36et d'ailleurs tous ceux qui l'a formé
16:38c'est un gras, tous ceux qui l'a formé
16:40n'ont qu'une idée maintenant
16:42c'est de prendre la place.
16:44Et
16:46il y a une autre image
16:48en le regardant à l'instant
16:50qui m'est revenue
16:52c'est l'image
16:54du dernier empereur
16:56d'Occident
16:58le jeune Romulus Augustule
17:00et pourquoi je pense
17:02à cette image ? Parce que
17:05l'historien raconte que il est là en Suisse de nuit
17:07dans les marais de Raven
17:09il court, il jette les régalia
17:11les instruments
17:13impériaux
17:17dans les marécages
17:19et il chante
17:21c'est pas ma faute, c'est pas ma faute
17:23c'est pas ma faute
17:25j'ai à peu près résumé le topo
17:27d'hier soir.
17:29Emmanuel Macron a reçu vous le savez
17:31ce vendredi
17:33des parties, certains partis
17:35du fameux front républicain
17:37allant du PS jusqu'au LR
17:39est-ce que vous arrivez
17:41à décrypter, décoder
17:43à comprendre cette stratégie Philippe de Villiers ?
17:47D'abord
17:49il faut voir quelle est la signification
17:51de ce qui s'est passé
17:57La motion de censure
17:59c'est le match
18:01de retour
18:03du front républicain
18:07Éric Ciotti
18:09à la tribune
18:11était très clair et je trouvais
18:13qu'il était très pédagogue
18:15en disant, vous M. Attal
18:17qu'est-ce que vous avez fait au mois de juin ?
18:19Vous avez fait voter pour LFI
18:21pour faire battre
18:23le Rassemblement National
18:25Vous M. Édouard Philippe,
18:27qu'est-ce que vous avez fait au mois de juin ?
18:29Vous M. Xavier Bertrand,
18:31vous avez fait voter pour LFI
18:33et il y a beaucoup
18:35de députés LR ici qui n'auraient pas
18:37été élus, n'est-ce pas M. Wauquiez ?
18:39S'il n'y avait pas eu l'appui
18:41de LFI. Et il y a beaucoup de gens
18:43de LFI
18:45qui n'auraient pas été élus
18:47et de
18:49le NFP, M. Hollande
18:51sans l'apport de LR
18:53donc en fait
18:55ben
18:57en politique c'est comme
18:59sur un terrain de jeu
19:01tu marques un but, t'en prends un
19:03c'est la revanche
19:05il y a eu un front républicain
19:07alors le front républicain
19:09trois formes successives
19:11du front républicain
19:13au lendemain du
19:15premier tour
19:17ils ont fait les fronts républicains tous ensemble
19:19c'est-à-dire qu'ils ont fait une alliance
19:21électorale
19:23pour faire battre ce qui était arrivé en tête
19:25en l'occurrence les candidats
19:27du RN est assimilé
19:29ensuite un deuxième front républicain
19:31dès l'arrivée à l'assemblée
19:33ils ont dit non non, il n'y aura pas de
19:35poste de responsabilité pour le RN
19:39évidemment ça se paye
19:41et enfin
19:43le front républicain le dernier
19:45c'est Michel Barnier qui dit vous inquiétez pas
19:47j'écouterai tout le monde, j'entendrai tout le monde
19:49et puis en fait il n'écoute personne
19:52parce qu'il pense, il parie
19:54que ça va bien se passer, qu'elle n'osera pas
19:56voilà
19:58ça ne s'est pas passé
20:00comme ça
20:02qu'est-ce qui s'est passé à la motion de censure ?
20:06c'est l'idée suivante
20:08vous avez voulu nous exclure
20:10vous avez voulu établir un cordon sanitaire
20:12vous avez fait comme si on était des moufettes
20:14qui sentent mauvais
20:18c'est la réplique sismique
20:20il y a une réplique
20:22ensuite, mais c'est pas fini
20:24il y a aussi
20:26la capital budgétaire
20:28et je voudrais revenir là-dessus un instant
20:32en fait
20:34la France
20:36vit une situation
20:38inconnue depuis
20:401958
20:42c'est-à-dire qu'elle a perdu
20:44le contrôle
20:46de ses finances publiques
20:48avec un déficit qui file vers les 6%
20:50à la fin de l'année
20:52avec une dette
20:54qui file vers les 3 milliards
20:56300
20:58à la fin de l'année
21:00et puis
21:04une absence totale
21:06de réaction
21:08puisqu'en fait on a un budget des affaires courantes
21:12on creuse la dette et le déficit
21:14on ne fait pas
21:16de coupes dans les dépenses structurelles
21:18et on augmente
21:20l'impôt de 40 milliards
21:24et c'est drôle parce qu'hier je me suis intéressé
21:26un peu au budget dans le détail
21:28vous vous rendez compte que
21:30on fait un malus sur la Renault Dacia
21:32sur la 208
21:34ça vous dit quelque chose ?
21:36c'est pas des grosses voitures
21:42et on fait un déremboursement
21:44des médicaments pour les citoyens français
21:46en refusant de toucher à l'AME
21:48pour les clandestins
21:50donc si vous voulez
21:52moi j'aurais été parlementaire
21:54j'aurais dit à Michel Barnier
21:56non pas toi, pas toi Michel
21:58on se connait bien
22:00pas 40 milliards d'impôts supplémentaires
22:02avec des prélèvements
22:04qui sont à 48%
22:06c'est pas possible
22:08et donc
22:10en fait dans l'histoire
22:14depuis toujours
22:16il y a deux sortes de budget
22:18le budget des affaires courantes
22:20on augmente les dépenses
22:22et les impôts
22:24c'est ce qu'on vient de faire
22:26et puis il y a le budget de redressement
22:28RUEF 1958
22:30le baron Louis
22:32qui dit à Louis Philippe
22:34et à Louis XVIII
22:36faites moi de bonnes politiques
22:38je vous ferai de bonnes finances
22:40et donc en fait un vrai budget
22:42vous voyez tout de suite 4 lignes
22:44les 4 lignes de crête
22:46les 4 orientations
22:48du budget
22:50donc rétablir les comptes publics
22:52et ensuite
22:54favoriser, souligner
22:563 ou 4 orientations
22:58l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat etc
23:00c'est simple
23:02c'est ça un bon budget
23:04or là c'est un budget
23:06qui a été fait par les hauts fonctionnaires
23:08la publicité
23:11On revient dans un instant pour la 2ème partie
23:13de face à Philippe de Villiers
23:19De retour sur CNews
23:21pour la suite de face à Philippe de Villiers
23:23toujours avec Philippe et Geoffroy Lejeune
23:25Philippe de Villiers, les hommes politiques
23:27ne manquent pas de superlatifs
23:29pour définir ce qu'il se passe depuis
23:31la motion de censure
23:33et une majorité de français approuvent
23:35cette dernière, cette motion de censure
23:37mais beaucoup également sont inquiets
23:398 français sur 3 sont inquiets
23:41pour l'avenir du pays
23:43je vous propose d'écouter Manuel Valls
23:45l'ancien Premier Ministre qui parle d'une France
23:47au bord du gouffre
23:49Il faut d'abord analyser
23:51la situation dans laquelle nous sommes plongés
23:53depuis des mois et notamment depuis
23:55la dissolution et les choses malheureusement
23:57s'accélèrent et moi je veux vous dire à la fois
23:59mon inquiétude
24:01et ma tristesse après le spectacle
24:03que nous avons vécu
24:05en regardant ce qui se passait à l'Assemblée Nationale
24:07cette motion de censure
24:09un Premier Ministre digne
24:11qui tombe une impasse
24:13regardons les unes
24:15de la presse internationale
24:17la possibilité, madame Van der Leyen
24:19la présidente de la commission européenne
24:21signe contre l'avis de la France
24:23l'accord du Mercosur
24:25nous sommes dans un moment
24:27non seulement de chaos
24:29de division mais au bord du gouffre
24:31et j'ai dit 8 français sur 3
24:338 français sur 10 se disent inquiets
24:35pour l'avenir du pays, Geoffroy Lejeune
24:37Philippe comment pourriez-vous qualifier la crise politique
24:39dans laquelle nous sommes plongés depuis quelques jours ?
24:41Comme Manuel Valls
24:43il a raison, au bord du gouffre
24:45alors en fait
24:49on pourrait penser que
24:51il s'agit d'une crise parlementaire
24:53une crise politique
24:55au sens classique
24:57comme on en a connu une crise d'alternance
24:59moi j'ai connu par exemple
25:01le mai 81
25:03c'était une vraie crise d'alternance
25:05c'était une violence extrême
25:07la droite contre la gauche
25:09mais
25:11le système fonctionnait
25:13continuait à fonctionner
25:15parce que l'alternance
25:17fait partie des institutions
25:19là il ne s'agit pas de ça
25:21là on est plus proche de Baden Baden
25:23avec le général de Gaulle qui quitte l'Elysée
25:25et on ne sait plus
25:27on n'a plus de Noël
25:29on peut partir en Arabie Saoudite
25:31Emmanuel Macron
25:33alors qu'il y avait la motion de censure
25:35en même temps
25:37on s'est dit, quelle désinvolture
25:41on ne sait plus trop où est le pouvoir
25:45il n'est plus nulle part en fait
25:47donc ce n'est pas une crise classique
25:51c'est une crise institutionnelle
25:53et c'est une crise de régime
25:55j'arrête pas de penser
25:57à ce que mon père me racontait
25:59quand j'étais petit
26:01sur la guerre d'Algérie
26:03et il disait tu vois
26:05la quatrième république
26:07avec la proportionnelle
26:09la partitocratie
26:11elle a été remportée
26:13parce qu'elle n'a pas pu faire face
26:15à la décolonisation
26:17et moi je dis
26:19aujourd'hui
26:22euh
26:24la cinquième république
26:26sera remportée
26:28parce qu'elle n'a pas su faire face
26:30au problème
26:32de la souveraineté perdue
26:36on y revient toujours
26:38cette crise elle est
26:40institutionnelle, elle est existentielle
26:42elle est existentielle
26:44parce qu'on a perdu
26:46donc
26:48le contrôle de nos finances publiques
26:52mais aussi
26:54parce qu'on a perdu le contrôle de notre
26:56souveraineté, qu'on a perdu aussi
26:58le contrôle de notre identité
27:00notre identité est en train de se diluer
27:02on a perdu
27:04le contrôle de qui entre
27:06qui sort
27:08et on a perdu le contrôle
27:10de notre démographie
27:12et donc en fait
27:14une nation qui perd
27:16sa souveraineté, son identité
27:18et qui a
27:2048% de prélèvements
27:22les créateurs n'ont
27:24aucune envie c'est de s'en aller
27:26et donc
27:28il y aurait trois choses à faire
27:30immédiates
27:32premièrement recouvrer la souveraineté
27:34la souveraineté
27:36juridique, la souveraineté des frontières
27:38la souveraineté
27:40sur notre décision
27:42deuxièmement
27:44franciser la France
27:46refranciser la France
27:48réaffirmer notre identité
27:50et notamment le droit
27:52à la continuité historique
27:54pour chaque français
27:56et enfin troisièmement se donner
27:58une règle, on revient au prélèvement
28:00à 40%, moi quand j'étais jeune sous-préfet
28:02à Vendôme, on était à 40%
28:04et je l'ai dit
28:06déjà, je vous le répète, le président Oscar d'Estaing
28:08m'avait dit oh là là à 40% on flirte avec
28:10un pays collectiviste
28:12et en fait on commémore cette année
28:14le cinquantième anniversaire du premier
28:16budget en déficit comme l'a dit Jean-Pierre Fourcade
28:18remarquable ministre des Finances
28:20et très pointilleux
28:22voilà
28:24donc en fait
28:26le pays
28:28est au bord de l'abîme
28:30mais
28:32je repense toujours à la phrase célèbre
28:36à chaque fois que la France s'est approchée de l'abîme
28:38elle s'est accrochée
28:40à deux môles qui n'ont pas vacillé
28:42le tronçon de l'épée
28:46et la pensée française
28:48ça y est il y a une phrase de Richelieu
28:52à laquelle je pense toujours en ce moment
28:54pour faire ce que je viens de dire
28:56il faut accepter d'être
28:58impopulaire
29:00et la phrase de Richelieu
29:02c'est ceux qui sont dans le ministère de l'Etat
29:06doivent se comparer
29:08aux astres
29:10qui nonobstant l'aboiement des chiens
29:12ne laissent pas de les éclairer
29:16Philippe de Villiers je voudrais qu'on parle d'Emmanuel Macron
29:18à présent un président de la République
29:20qui est rattrapé par ses propos
29:22tenus en 2019
29:24beaucoup et nombreux
29:26sont ceux qui considèrent
29:28parce que le président
29:30n'a plus la main sur la vie politique
29:32aujourd'hui, parce qu'il est
29:34en quelque sorte désavoué
29:36et bien il devrait démissionner
29:38et je vous propose d'écouter ce qu'il disait
29:40justement sur un
29:42président qui ne devrait pas rester
29:44s'il y avait un véritable désaveu
29:46la question c'est comment on crée
29:48des mécanismes
29:50de responsabilité et de respiration démocratique
29:52et là
29:54où je vous rejoins, il me semble en creux
29:56vous avez moins détaillé ce point
29:58mais vous l'avez à plusieurs reprises écrit
30:00c'est que le quinquennat phasé
30:02ne permet plus une forme de respiration démocratique
30:04de mid-terme à la française
30:06en tout cas de césure de respiration
30:08où le peuple français peut dire
30:10j'ai confiance dans votre projet donc je vous redonne une majorité pour le faire
30:12la réalité
30:14si on allait au bout de la logique, c'est que le président de la république
30:16ne devrait pas pouvoir rester s'il avait un vrai
30:18désaveu en termes de majorité, en tout cas c'est l'idée
30:20que je m'en fais et qui est la seule qui peut accompagner
30:22le fait d'assumer
30:24les fonctions qui vont avec
30:26Philippe, pensez-vous qu'il existe
30:28une sortie de crise et si oui laquelle ?
30:30Alors
30:32on peut examiner les sorties
30:34hypothétiques, la première sortie c'est la
30:36dissolution, mais c'est pas
30:38possible juridiquement avant le mois de juillet
30:40pour les raisons que vous savez
30:42c'est la constitution
30:44la deuxième sortie c'est l'article 16 mais
30:46ça ne vaut que pour des
30:48circonstances particulières
30:50de danger quant au
30:52maintien de l'ordre, on n'est pas dans ce cas-là
30:54il y aura un risque de
30:56destitution, pour forfaiture
30:58il y a une
31:00troisième hypothèse c'est
31:02le départ
31:04du président de la république
31:06alors
31:08moi je porte pas de jugement
31:10je dis simplement qu'il va y avoir une
31:12triple pression
31:14la pression populaire
31:16la pression politique
31:18de ses propres amis
31:20et la pression
31:24des milieux d'affaires
31:26donc
31:28cette pression va s'accroître
31:30parce que la crise
31:32va continuer
31:34et elle va s'accroître
31:36parce que les français sont de plus en plus
31:38nombreux
31:40à se poser la question suivante
31:42qu'est-ce qu'a fait Emmanuel Macron
31:44il a abîmé
31:46l'Etat
31:48il a
31:50effondré les deux clés de voûte
31:52le corps préfectoral, le corps diplomatique
31:54il a abîmé la nation
31:56en tentant
31:58de substituer une souveraineté européenne
32:00fantasmée, on en voit le résultat
32:02à la souveraineté nationale
32:04c'est grave
32:06et troisièmement il a abîmé la société
32:08en triturant la société
32:10il a joué avec la mort
32:12avec la vie, il continue d'ailleurs
32:16la filiation, la transmission
32:18c'est une sorte d'alchimiste
32:20je sais pas si vous
32:22vous souvenez de ces images
32:24à la renaissance, on voit un
32:26alchimiste avec ses corps nus
32:28qui tente de
32:30mêler des liquides
32:32contradictoires pour transformer
32:34le plomb en or
32:36lui il a fait l'inverse
32:38il a plombé son
32:40il a plombé son mandat
32:42il a
32:44il a joué avec le feu
32:46il a joué avec la vie
32:48il est faustien, il est prométhéen
32:50il pratique
32:52la phrase célèbre
32:54du jardin d'Éden
32:56si coup de déil hérétise vous serez comme des dieux
32:58rien ne l'arrête, il est à la fois
33:00transhumaniste
33:02progressiste, démiurgique
33:04et il se prend pour un roi tomaturge
33:06je pense que
33:08là il a pas fait preuve de modestie
33:10hier il a dit je n'ai pas été
33:12compris
33:14ça veut dire que
33:16si on n'a pas compris
33:18nous, c'est parce qu'on est bête
33:20donc
33:22il nous prend pour des veaux
33:24Philippe Devilliers
33:26vous avez publié il y a un mois
33:28Memoricid, ce livre est d'ailleurs un
33:30best-seller et vient dessiner
33:32une France millénaire qui s'effondre
33:34mais qui peut renaître, un pays fracturé, une nation blé
33:36vous en parliez plus divisé que
33:38jamais, un président désavoué
33:40voilà peut-être les causes d'une France
33:42qui ne marche plus droit
33:44vous avez déjà parlé un peu de la situation
33:46de la France aujourd'hui mais
33:48quelle diagnostic faites-vous
33:50de notre pays aujourd'hui ?
33:52plus que jamais
33:54le diagnostic que j'avais fait
33:56avec vous il y a peu de temps
33:58en sortant mon livre
34:00Memoricid
34:04le pronostic vital
34:06de la France engagé, je le répète
34:08c'est sérieux
34:10c'est grave
34:12pour deux raisons
34:14la première c'est
34:16une raison qui touche à la survie biologique
34:18un peuple qui
34:20sous-traite la fabrication de ses enfants
34:22à
34:24des populations immigrées
34:26un peuple qui n'est plus
34:28capable
34:30de reprogrammer la vie
34:32qui n'en a plus la volonté
34:34un peuple qui ne veut pas se reproduire
34:36est un peuple qui est appelé à sortir
34:38de l'histoire
34:40c'est le cas du peuple français
34:42et deuxièmement, la deuxième raison
34:44c'est l'absence de transmission
34:46Jacques Dupaquet
34:48le grand démographe disait que
34:50lorsqu'il y a moins de transmetteurs
34:52il y a moins de transmission
34:54vous voyez, on voit les métiers de notre âme en ce moment
34:56c'est les derniers métiers
34:58c'est des métiers très rares
35:00si ces métiers disparaissent, on ne pourra plus réparer une cathédrale
35:02c'est pareil pour tout en fait
35:04c'est pareil pour la philosophie
35:06c'est pareil pour la culture, c'est pareil pour la littérature
35:08regardez la médiocrité
35:10de la classe politique aujourd'hui
35:12c'est le résultat d'une déséducation nationale
35:14et donc
35:16oui, le pronostic vital
35:18de la France est engagé
35:20parce que le droit à la continuité
35:22historique
35:24n'existe plus
35:26revenons sur cette crise politique
35:28mais également, et vous en avez un peu parlé juste avant
35:30une crise économique
35:32et derrière les difficultés budgétaires
35:34il y a des difficultés très graves
35:36économiques, Philippe Devilliers
35:38je voulais vous poser cette question
35:40n'assistons-nous pas à la faillite
35:42de cet Etat Providence ?
35:44le paradoxe
35:46c'est que l'Etat Heugalien
35:50ne répond plus à ses missions
35:52comme on peut le voir tous les jours
35:56et l'Etat Providence
35:58ne répond pas aux besoins d'une société
36:00sous perfusion
36:02alors en fait, qu'est-ce qui s'est passé ?
36:04je voudrais vraiment insister là-dessus
36:06parce que je l'ai vécu
36:08de près
36:10et c'est simple
36:12à comprendre
36:14mais c'est déterminant si on le comprend
36:16nous avons
36:18en fait choisi
36:20la classe dirigeante
36:22a choisi
36:24de changer de modèle, de paradigme
36:26comme elle dit
36:28le nouveau modèle
36:32est établi sur deux principes
36:34premier principe
36:36c'est l'extension
36:38l'extension indéfinie
36:40de la sphère publique
36:42et de la dépense improductive
36:44pour parler comme les experts
36:46et le deuxième principe
36:48c'est le primat de la consommation
36:50sur la production comme moteur de la croissance
36:52ce choix-là
36:54il a été fait le 15 avril
36:561994
36:58lors de l'accord de Marrakech
37:00conséquences
37:02première conséquence
37:04le marché mondial
37:06se substitue
37:08désormais aux marchés locaux
37:10on va chercher son lait en Australie
37:12deuxième conséquence
37:14je cite
37:16l'accord de Marrakech
37:18la nation n'est plus un espace
37:20économique pertinent
37:22troisième conséquence
37:24il n'y a plus de préférence nationale ou européenne
37:26plus de préférence douanière
37:28écoutez bien ce que je vous dis là
37:30on est en 1994
37:32et donc en fait
37:34chacun va produire là où c'est le moins cher
37:36là où on peut exploiter
37:38des gens qui ne peuvent pas
37:40se syndiquer
37:42les petits indiens, les petits chinois etc
37:44donc ça marche un temps
37:46on va donc produire là où c'est le moins cher
37:48et on revient vendre là où il y a du pouvoir d'achat
37:50conséquence
37:52de tout ça c'est la fin de l'usine
37:54c'est le déclin
37:56de notre appareil de production
37:58puisqu'on importe au lieu de produire
38:00et c'est
38:02quelque chose à le temple sacré
38:04qui s'est substitué à notre
38:06lame et au cathédral
38:08c'est l'émergence de la
38:10grande distribution qui forme
38:12avec l'importation à binôme un succès
38:14seulement voilà au bout d'un
38:16certain temps il n'y a plus
38:18assez de consommateurs puisqu'on ne fait plus d'enfants
38:20on va chercher les immigrés
38:22comme consommateurs de substitution
38:24et pour fouetter la consommation
38:26on creuse
38:28les déficits
38:30et pour accompagner les consommateurs
38:32on fait une politique de l'assistance
38:34et ça se termine par
38:36on fait des dettes
38:38pour payer la dette
38:40et pendant ce temps là
38:42pendant que nous on se livre à ce libre-échange
38:44mondialisé, nous la France et l'Europe
38:46tout à coup
38:48on est les seuls dans le monde à continuer à pratiquer
38:50ce système parce que
38:52les deux grands concurrents
38:54ont fait un chemin
38:56inverse
38:58ils préconisent pour nous le libre-échange
39:00absolu et pour eux ils préconisent
39:02un protectionnisme défensif
39:04pour protéger
39:06leur production
39:08et un protectionnisme
39:10offensif pour encourager
39:12leurs exportations et nous voilà gros gens
39:14comme devant, comment dirais-je
39:16si j'étais la Fontaine, les deux
39:18mâchoires se referment
39:20sur la France et sur
39:22l'Europe
39:24Philippe Devilliers, vous avez
39:26il y a un article
39:28cette semaine qui vous a marqué puisque derrière
39:30la bataille des chiffres il y a également la bataille
39:32des idées comme Le Monde l'a montré
39:34cette semaine, voilà
39:36ce qui est titré par Le Monde, du puits du fou
39:38à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris
39:40la bataille politique se livre désormais
39:42sur le plan
39:44esthétique et Le Monde conclut
39:46la guerre culturelle
39:48est déclarée car la bataille
39:50imaginaire ne fait que
39:52commencer. Geoffroy Lejeune
39:54en fait Philippe vous m'avez appelé pour me dire
39:56lis cet article absolument, c'est très important
39:58il y a deux pages dans Le Monde
40:00et vous ne le faites pas souvent, je le précise aux téléspectateurs
40:02je l'ai lu, je l'ai trouvé
40:04c'est vrai, très très intéressant
40:06est-ce que vous pensez que cette analyse
40:08est juste ? Oui
40:10je vais donner le point au monde
40:14enfin temporairement
40:16ça n'arrivera pas souvent ouais
40:18en fait
40:20ce que la droite a
40:22jamais compris
40:24c'est que la culture et la politique vont ensemble
40:26mais qu'il n'y a pas de politique sans culture
40:28et ce n'est pas avec l'économie
40:30qu'on remplace la culture
40:32il faut des créateurs de valeur ajouter mais aussi
40:34des créateurs de valeur
40:36la gauche a compris ça depuis longtemps
40:40et il y a une référence pour la gauche
40:42c'est Gramsci qui dit très bien d'une phrase
40:44les victoires culturelles précèdent
40:46les victoires politiques, elles les préparent
40:48et les engendrent
40:50moi j'ai une autre référence
40:52c'est Bernanos avec le dialogue des carmélites
40:54où il y a la jeune soeur
40:56blanche de la force
40:58qui reprend la mer avec beaucoup
41:00d'impertinence et qui lui dit
41:02mais c'est nous qui tenons la règle
41:04et la mère supérieure lui répond
41:06non c'est la règle qui nous tient
41:08en fait c'est la définition même
41:10sous-jacente
41:14de la politique et de la culture
41:16il y a ceux qui croient que ce sont les hommes
41:18qui font les institutions
41:20et il y a ceux qui croient que ce sont les institutions
41:22qui font les hommes
41:24donc
41:26on est là devant
41:28la dialectique
41:32de la glèbe féconde
41:34entre les fabricants de terreau
41:36des culturels
41:38et les semeurs d'idées
41:40les politiques
41:42s'il n'y a pas de terreau
41:44c'est la rocaille
41:46et s'il y a un terreau
41:48et qu'il n'y a pas de semeur
41:50c'est la stérilité
41:52ceci étant dit
41:54ce que j'ai lu
41:56le filigrane de l'article des deux pages du monde
41:58qui ne cache pas
42:00son inquiétude, le journal Le Monde
42:02le journal de la société de connivence
42:04et je voudrais compatir
42:06à cette inquiétude
42:08la partager un instant
42:10avec eux, il y a de quoi être inquiet
42:12mais je serais à leur place encore plus inquiet
42:14pour la raison que je vais dire
42:16maintenant
42:18alors en fait ils décrivent
42:20un face-à-face sociologique
42:22et un face-à-face
42:24anthropologique
42:26un face-à-face sociologique
42:28entre ce que les américains
42:30et les anglais appellent
42:32les anywhere et les somewhere
42:34je trouve que c'est assez juste
42:36les anywhere c'est les gens
42:38de nulle part
42:40qui préfèrent New York
42:42à Guéret ou Rocamadour
42:46et les somewhere c'est les gens
42:48de quelque part
42:50il y a encore une autre expression
42:52c'est Metropolia
42:54et Periferia, ça dit bien ce que ça veut dire
42:56c'est Christophe Juli qui dit ça
42:58alors
43:00ce face-à-face
43:02il y a les anywhere
43:04donc la bourgeoisie mondialisée
43:06extraterritoriale
43:08qui en fait va se fournir
43:10au supermarché mondial
43:12des identités
43:14c'est une
43:16les anywhere sont des
43:18post-identitaires
43:22ils n'ont que mépris
43:24pour les beaufs
43:26pour le modèle du pavillon avec jardin
43:28pour le duo des bodins
43:30et pour le virilisme
43:32des barbecues
43:34et puis d'autre côté
43:36oublié
43:38le petit peuple des parias
43:42accusé de populisme
43:44quand ils votent mal
43:46on a les somewhere
43:48ceux qui sont de quelque part
43:50et qui se sentent un peu en exil
43:52vous savez l'exil c'est pas le fait
43:54d'être décroché de son pays
43:56et de vivre ailleurs
43:58et d'avoir la nostalgie du pays qu'on a quitté
44:00le véritable exil, le pire
44:02de tous les exils, c'est quand vous vivez
44:04là où vous êtes nés
44:06mais que vous ne retrouvez plus
44:08ce qui vous a fait aimer l'endroit
44:10où vous êtes
44:12et donc en fait
44:14les somewhere ils ont connu
44:16une double spoliation
44:18la spoliation de l'outil de travail pour les raisons
44:20que j'ai dit tout à l'heure
44:22l'usine délocalisée, il n'y a plus de boulot
44:24et puis
44:26la deuxième spoliation qu'on a vu
44:28avec la cérémonie des jeux
44:30et qu'on lit à travers le papier
44:32c'est la spoliation culturelle
44:34la spoliation identitaire
44:36on les a spoliés
44:38de ce qui les constitue
44:40de leurs racines
44:42de leur encre
44:44de miséricorde, tout ce qui les a
44:46reliés
44:48à leurs héritages
44:50alors le problème
44:52dans ce face-à-face sociologique
44:54ce que dit le monde
44:56c'est que
44:58la bourgeoisie mondialisée
45:00elle vit dans l'entre-soi
45:02donc c'est le même théâtre, les mêmes pièces
45:04les mêmes acteurs, les mêmes metteurs en scène
45:06ils tournent en rang et
45:08l'article du monde dit
45:10c'est terrible
45:12oserais-je le répéter
45:14le peuple est parti
45:16et vous savez où il est parti
45:18Eliott, le peuple
45:20oh purée
45:22au puits du fou
45:24c'est une catastrophe
45:26le puits du fou qui était
45:28l'arrière-garde de Roland
45:30de Roncevaux qui jouait de la trompe
45:32folklorique avec le Vicomte et ses métaillés
45:34là tout à coup
45:36il faut qu'on aille voir
45:38comment ils font, pourquoi il y a tout ce monde
45:40et l'article le raconte
45:42les médailles de Massabielle
45:44les tatouages de Johnny, ils sont tous là
45:46alors justement j'aborde la deuxième question
45:48c'est le face-à-face
45:50anthropologique
45:52et l'article se termine par
45:54la guerre des imaginaires
45:56est déclarée
45:58vous avez l'imaginaire
46:00post-français
46:02de la transmémoire
46:04on a vu ce que ça donnait cet été
46:06avec la cérémonie des Jeux
46:08le déracinement
46:10complet
46:12et puis
46:14l'autre imaginaire
46:16qui veut faire
46:18aimer la mémoire
46:20vivante du dépôt millénaire
46:22qui veut faire aimer notre art de vivre
46:24ancestral, qui veut faire aimer notre langue
46:26qui embrase
46:28notre imaginaire
46:30et qui veut surtout
46:32que l'on puisse
46:34demain, nous, nos enfants
46:36et nos petits-enfants, aller chercher
46:38dans les siècles passés
46:40les mélodies manquantes
46:42Philippe Devilliers
46:44une belle mélodie
46:46qu'on va entendre de nouveau
46:48avec la renaissance de Notre-Dame
46:50à partir de ce week-end
46:52vous souhaitiez pour terminer
46:54cette émission nous parler de Notre-Dame
46:56pourquoi cet édifice
46:58fascine la France
47:00mais également le monde, Philippe Devilliers
47:04Alors d'abord, elle fascine la France
47:06parce que
47:08Notre-Dame
47:10a toujours été la maison
47:12du peuple français depuis le
47:14Moyen-Âge
47:16et elle l'est encore un peu
47:18Pourquoi ?
47:20Parce que le peuple français
47:22a déposé
47:24et a déployé
47:26les
47:28expressions
47:30les plus pures de son génie créateur
47:32il y a
47:34entassé
47:36dans ce
47:38vaisseau de haut bord
47:40renversé
47:42tourné vers
47:44la plèbe de Dieu
47:46il y a entassé nos forêts
47:48nos jardins
47:50nos climats
47:52nos soleils levant
47:56et jusque dans
47:58les tuyaux d'orgue
48:00nos tempêtes intimes
48:02Mais Notre-Dame
48:04c'est aussi, d'où la présence
48:06des 50 chefs d'État
48:08une part essentielle
48:10du patrimoine de l'humanité
48:12Pourquoi ? Parce que c'est là qu'est né
48:14le fameux art Ogival
48:16qui a fait le tour du monde
48:18sous le nom
48:20de l'ouvrage français
48:24Cologne, Malmeux
48:26Westminster
48:28Tolède, etc.
48:30Chacun voulait avoir son architecte français
48:32chacun voulait avoir sa cathédrale
48:34française et chacun
48:36venait voir le roi Saint-Louis pour dire
48:38est-ce que vous pouvez m'envoyer votre architecte
48:42Et il faut voir que
48:44la cathédrale
48:46l'art gothique
48:48vient après une période
48:50délicate
48:52c'est l'an 1000
48:54tout ce qui tourne autour de l'an 1000 c'est la peur
48:56de la fin du monde
48:58on a peur de la fin du monde
49:00avant l'an 1000, après l'an 1000
49:02et en fait
49:04on se terre
49:06il y a un ciel bas
49:08et on a construit
49:10comme on a pensé
49:12on a pensé à la fin du monde
49:14on a donc construit des grottes
49:16des joutes épaisses
49:18et basses
49:20et puis
49:22la fin du monde n'est pas arrivée
49:24alors
49:26plus personne n'a pu retenir
49:28l'envol de l'âme
49:32on a regardé au ciel
49:34on a espéré
49:38et on a cherché la lumière
49:40il y a un dialogue
49:42extraordinaire
49:44de Saint Louis
49:46avec son architecte Pierre de Montreuil
49:48il lui dit
49:50Pierre
49:52jusqu'à présent dans toute l'histoire
49:54de l'architecture
49:56dans toute l'histoire
49:58du blanc manteau d'église
50:00c'était
50:04la pierre
50:06qui tenait
50:08la lumière
50:10et bien je veux
50:12que désormais
50:14ce soit la lumière
50:16qui tienne la pierre
50:18Notre-Dame de Paris
50:20Notre-Dame de Paris
50:22que vous pouvez voir les images
50:24elles sont en direct
50:26pendant votre apologue
50:28cher Philippe Devilliers
50:30puisque c'est ce week-end
50:32historique, week-end de réouverture
50:34de Notre-Dame
50:36c'était un plaisir d'être avec vous bien sûr
50:38merci à vous Geoffroy Lejeune
50:40on se retrouve la semaine prochaine
50:42pour un nouveau rendez-vous
50:44nouveau face à Philippe Devilliers
50:46avec encore énormément de choses
50:48évidemment à traiter
50:50à tout de suite pour l'heure des pros

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