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Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00 Vous êtes en direct pour face à Philippe Devilliers, cher Philippe Devilliers, bonsoir.
00:05 Bonsoir, Eliott.
00:06 Est-ce que vous allez bien ?
00:07 Ça va bien parce qu'en fait, on est tous les trois dès le début de l'émission.
00:10 Geoffroy Lejeune, je crois que ça vous était adressé.
00:15 Bonsoir, cher Geoffroy.
00:16 J'ai été en retard une fois et ça me fera reprocher jusqu'à la fin des temps.
00:20 Il n'a pas la mémoire courte.
00:22 Ah non, pas du tout.
00:23 Il a raison.
00:24 Il a raison, c'était...
00:25 Au début, il y avait très peu de monde qui nous regardait, c'est normal, ils ne connaissaient
00:28 pas l'émission, donc il était en polo, etc.
00:32 Et maintenant, ça donne l'aune de notre succès.
00:38 Il met une cravate.
00:39 Mais il est d'une élégance.
00:40 C'est la seule émission où il met une cravate.
00:43 Alors, c'est possible, mais en tous les cas, Geoffroy Lejeune, vous êtes aussi élégant
00:48 que brillant.
00:49 Il y a un point commun, d'ailleurs, entre l'émission, Eliott, votre émission, et le
00:55 JDD, c'est la montée continue.
00:59 C'est vrai.
01:00 Et c'est grâce à vous, Philippe Devilliers.
01:03 Et on remercie les téléspectateurs et les auditeurs de nous écouter toujours attentivement.
01:09 Philippe Devilliers, on va commencer l'émission.
01:11 Cette semaine, il n'aura été question dans les médias que d'une seule actualité politique,
01:15 le changement de Premier ministre et de gouvernement.
01:18 Pendant ce temps-là, la colère gronde, et tout particulièrement celle des agriculteurs.
01:22 Un mouvement historique se déroule sous nos yeux, dans l'indifférence la plus totale,
01:26 notamment en Allemagne.
01:28 On parle de 10 000 agriculteurs allemands lundi prochain, pour une manifestation inédite
01:33 de par son ampleur.
01:35 Mais en France, voilà des années que nos agriculteurs souffrent en silence.
01:40 Pourquoi on n'en parle pas, Philippe Devilliers ?
01:42 Parce qu'ils sont moins nombreux qu'avant.
01:46 Il faut savoir ce qui leur arrive, en fait.
01:51 Aux agriculteurs européens, et notamment aux agriculteurs français.
01:56 Premièrement, il y a la pluie de Sauterelle d'énormes, au nom du Green Deal,
02:03 du réchauffement climatique.
02:05 On leur inflige des normes discriminatoires par rapport aux paysans du monde entier.
02:09 Deuxièmement, au nom de la guerre en Ukraine derrière l'OTAN,
02:18 les commissaires de Bruxelles ont décidé d'ouvrir les marchés de céréales ukrainiennes,
02:23 ce qui inonde l'Europe, et en particulier l'agriculture allemande.
02:29 Et troisièmement, c'est l'idéologie libre-échangeiste des commissaires
02:34 qui signent ou présignent des accords, par exemple, de libre-échange,
02:38 avec par exemple Mercosur, sans se préoccuper de l'incidence
02:43 de ces accords sur l'agriculture européenne.
02:46 Et vous voyez, je suis content que vous commenciez comme ça,
02:50 parce que j'ai reçu hier une lettre qui m'a bouleversé,
02:57 de quelqu'un que j'aime beaucoup.
02:59 Les jeunes générations ne le connaissent pas forcément,
03:03 il s'appelle François Guillaume.
03:05 C'était un grand ministre de l'agriculture,
03:07 c'était le grand patron du syndicalisme dans les années 70-80,
03:12 un bûcheron, l'œil bleu de la Lorraine, un charisme incroyable.
03:19 Et il m'a écrit une lettre dans laquelle il dit "Philippe, c'est tragique,
03:23 la France est en train de perdre sa souveraineté alimentaire,
03:29 la France est en train de perdre ses paysans".
03:33 "Jadis on disait, dit-il, quand on était syndicaliste,
03:38 pas de pays sans paysans".
03:40 Je pense toujours à la phrase de Jaquel Hélias,
03:44 le poète breton, qui glisse une confidence,
03:48 dans son livre "Le cheval d'orgueil".
03:50 "Un paysan qui meurt, c'est comme une bibliothèque qui brûle".
03:56 On aurait très bien pu commencer cette émission en parlant du remaniement,
04:01 en parlant du nouveau Premier ministre.
04:03 Mais cette émission, c'est la France qui nous rassemble également,
04:06 et c'était important de rendre hommage aux agriculteurs français.
04:11 Est-ce que si on n'en parle pas, Philippe Devilliers,
04:14 c'est en quelque sorte parce qu'on a peur que les gilets jaunes d'hier
04:19 soient les agriculteurs de demain ?
04:21 - Probablement.
04:24 Je pense que ça va mal se terminer,
04:29 parce qu'ils se sentent complètement abandonnés.
04:33 À songer, je l'ai déjà dit, mais je le répète,
04:36 qu'on est en train de compter leur cheptel,
04:39 au nom du principe que les vaches fabriquent du CO2, du méthane.
04:47 Donc, en fait, quand il n'y aura plus de vaches,
04:50 quand il n'y aura plus de veaux,
04:52 comme dirait de Gaulle, il restera peut-être des Français,
04:55 mais il n'y aura plus d'agriculture française.
04:58 Et quand il n'y aura plus d'agriculture française,
05:00 ce ne sont pas les bobos écolo qui viendront entretenir les prairies,
05:05 entretenir nos paysages.
05:07 Ce qu'on est en train de faire, là,
05:09 on est en train d'installer des éoliennes partout,
05:11 donc on massacre les paysages, on massacre les haies,
05:15 et on dit aux agriculteurs "vous êtes trop nombreux".
05:18 Vous savez ce qu'ils sont en train de faire, en fait, l'Europe ?
05:21 Et je réponds à votre question.
05:23 Ils sont en train de sacrifier la petite exploitation familiale
05:29 au nom d'une agriculture agro-industrielle
05:33 avec des géants mondiaux.
05:36 Là aussi, le mondialisme fait ses ravages.
05:38 - Eh bien, pensons aux agriculteurs français,
05:42 qui sont entre 300 et 400 000 agriculteurs.
05:46 J'étais cet après-midi au téléphone avec l'un d'entre eux
05:50 qui nous disait qu'un tiers des agriculteurs
05:52 toucheraient quasiment 500 euros par mois.
05:56 Ce vendredi, Emmanuel Macron a réuni Philippe de Villiers à l'Elysée,
06:00 l'ensemble des ministres qui composent ce nouveau gouvernement.
06:03 Passons à la politique, donc.
06:05 Au travail a lancé le chef de l'État,
06:07 mais pas que, selon les informations du service politique d'Europe 1.
06:10 Voilà ce qu'aurait dit Emmanuel Macron.
06:12 C'est très intéressant.
06:14 "Votre mission est d'éviter le grand effacement de la France
06:17 "face au défi d'un monde en proie au tumulte.
06:20 "Si vous ne vous en sentez pas capable,
06:23 "quittez cette pièce à l'instant.
06:25 "Évitez le grand effacement, le déclin français Philippe de Villiers."
06:29 C'est pas un peu d'extrême droite, ça ?
06:32 C'est extraordinaire.
06:36 Vous êtes sûr qu'il a dit ça ?
06:38 Ah bah oui ! J'ai une pleine confiance au service politique d'Europe 1, bien sûr.
06:41 Alors, le grand effacement...
06:44 Pour avoir utilisé cette expression pendant 40 ans à peu près,
06:50 je me sens concerné.
06:52 On disait "ouais, les déclinistes !"
06:55 Et je vais vous dire, c'est un miracle.
06:58 À mon avis, c'est quand il est allé à Notre-Dame.
07:02 Et je connais ce genre de miracle,
07:06 parce que c'est le deuxième miracle à mes yeux,
07:08 puisque le premier miracle, je l'ai vécu avec Emmanuel Macron,
07:12 quand il est venu au Pays du Fou.
07:14 Je l'ai amené devant l'anneau de Jeanne d'Arc.
07:16 Il s'est retourné vers la presse,
07:18 et il a eu cette phrase, que vous pouvez retrouver,
07:21 qui a été enregistrée par tous les journalistes,
07:24 qui était sidérée.
07:26 Il regarde l'anneau, il se retourne,
07:28 il met la main sur l'épaule de Brigitte,
07:30 et l'autre main sur mon épaule,
07:32 et il dit...
07:34 Il hésite quand même, c'est dur.
07:36 Mais le miracle arrive, je ne suis plus socialiste.
07:40 Et donc là, c'est le deuxième miracle, le grand effacement.
07:44 Et le troisième miracle, à mon avis,
07:47 c'est la nuit de Pascal qui va arriver.
07:51 Ça va être le grand remplacement.
07:53 Alors là, la boucle sera bouclée.
07:56 - Geoffroy.
07:58 Geoffroy Lejeune.
07:59 - Je vous en demandais beaucoup.
08:01 Ces victoires sémantiques,
08:02 est-ce que vous pensez qu'elles annoncent
08:04 un changement de cap, de direction,
08:07 de conception sur beaucoup de choses ?
08:10 Vous, Emmanuel Macron, vous l'avez connu au Pays du Fou,
08:12 comme vous l'avez dit,
08:13 et ce jour-là, il a fait sa révélation
08:15 sur le fait qu'il n'était pas socialiste.
08:17 Entre-temps, il vous a aussi beaucoup déçu.
08:20 Est-ce que vous espérez à nouveau
08:23 avec ce qui est en train de se passer en ce moment,
08:25 ou est-ce que vous êtes dubitatif ?
08:28 - Je suis dubitatif.
08:31 Mais il faut être factuel pour être crédible.
08:36 Alors je vais être factuel.
08:38 Pour que le nouveau Premier ministre
08:43 et son gouvernement réussissent,
08:46 il y a quatre conditions.
08:48 Elles ne sont pas alternatives, mais cumulatives.
08:52 Première condition,
08:55 il faut un nouveau cap.
08:59 Parce que réussir, ça veut dire
09:01 sauver les œuvres vives,
09:07 dont je parlais ici même avant Noël,
09:10 les œuvres vives du paquebot,
09:12 qui sont en perdition,
09:13 le paquebot est en train de couler.
09:15 Un nouveau cap, ça veut dire
09:17 il y a un trou dans la coque,
09:18 un trou financier,
09:19 il y a une quille qui se promène sous le bateau,
09:23 la quille de la souveraineté qui branle,
09:26 et puis le gouvernail est parti à Bruxelles, etc.
09:30 Donc nouveau cap.
09:32 Est-ce qu'il en est capable ?
09:35 Ce n'est pas la même chose que là-bas,
09:36 là c'est plus large,
09:37 et puis là ce n'est pas simplement
09:38 des mesures réglementaires,
09:39 il va falloir des lois, etc.
09:41 Première condition.
09:43 Deuxième condition, l'autonomie.
09:46 Il faut que le Premier ministre
09:49 puisse appliquer l'article 20,
09:51 il gouverne la France,
09:52 mais il faut qu'il soit autonome,
09:54 or c'est le fils prodige du macronisme.
09:58 Donc il faut qu'il s'émancipe,
10:01 dans des bonnes conditions harmonieuses,
10:04 dans une hyper-présidentialisation,
10:07 comme dirait Gérard Larcher.
10:09 La troisième condition,
10:11 c'est l'autorisation de Bruxelles.
10:13 C'est Bruxelles qui commande,
10:16 on l'a vu en matière d'immigration,
10:18 dans tous les domaines.
10:19 Je répète que les lois françaises
10:21 sont des transpositions des lois européennes,
10:26 des règlements européens.
10:28 Et puis la dernière condition,
10:31 et là on entre dans le vif du sujet, je suppose,
10:34 il faut avoir une majorité.
10:36 Parce que si vous n'avez pas de majorité,
10:39 vous faites comme là depuis la présidentielle.
10:42 Vous faites ce qu'on appelle dans le Vendée Globe
10:44 du cabotage.
10:45 - Philippe Devilliers,
10:47 vous avez commencé à en parler.
10:49 On va revenir sur Gabriel Attal.
10:51 À 34 ans, Gabriel Attal,
10:53 qui je le rappelle a été formé au Parti socialiste,
10:56 Strauss-Kanien convaincu,
10:58 est devenu le plus jeune Premier ministre
11:00 de la Ve République.
11:02 On va l'écouter,
11:03 ce nouveau chef du gouvernement.
11:05 C'était lors de la passation de pouvoir,
11:07 cette semaine, non loin d'Elisabeth Borne.
11:10 - La France ne rimera jamais avec déclin.
11:14 Car la France, elle rime avec sursaut.
11:16 Elle rime avec audace.
11:18 Elle rime avec grandeur.
11:20 Et c'est précisément à cette tâche
11:22 que je vais m'atteler sous l'autorité
11:24 du Président de la République.
11:25 Garder le contrôle de notre destin,
11:27 c'est lutter pour la maîtrise de notre modèle social.
11:30 C'est agir pour la solidarité entre les Français.
11:33 C'est assumer de faire de l'autorité
11:35 et de faire de l'un l'aspect de l'autre
11:37 une valeur politique de premier ordre.
11:39 Et de la sécurité,
11:40 un objectif absolument prioritaire.
11:42 C'est agir pour le renforcement
11:44 de nos services publics,
11:45 au premier rang desquels l'école,
11:47 j'en parlais il y a un instant.
11:49 Mais aussi la santé.
11:50 Et en premier lieu, évidemment, notre hôpital.
11:52 C'est renforcer notre souveraineté nationale
11:54 et celle de l'Europe,
11:56 en maîtrisant mieux notre immigration.
11:58 C'est garantir l'avenir de notre planète,
12:00 qui est le bien commun de notre humanité.
12:04 – Quand on écoute Gabriel Attal,
12:06 j'ai une question Philippe Devilliers.
12:08 Est-ce que pour Emmanuel Macron,
12:10 Gabriel Attal est un bon choix ?
12:12 – Alors, c'est un joli coup tactique.
12:19 Il faut le reconnaître.
12:22 Dans la pharmacopée présidentielle,
12:28 que j'ai eu l'occasion de visiter à plusieurs reprises,
12:32 pour avoir fréquenté les lieux, et les hommes,
12:35 il y a deux remèdes quand vous allez mal.
12:40 La transfusion sanguine et l'antidote.
12:47 La transfusion sanguine, ça consiste à transfuser,
12:52 je parle à un fils de médecin,
12:56 à transfuser un corps fatigué
13:00 avec un corps fortement vitaminé.
13:06 Bien joué.
13:09 Transfusion de popularité.
13:11 Ça ne dure qu'un temps, mais bon,
13:15 un blessé au bord de la route,
13:16 ça lui permet d'aller jusqu'à l'hôpital.
13:18 Après, on verra.
13:21 Et deuxièmement, un antidote,
13:23 le jeunisme, pour soigner le jeunisme.
13:29 Vous savez, la tragédie de la vie,
13:32 c'est qu'on devient vieux trop tôt,
13:36 et on devient sage trop tard.
13:40 Mais le jeunisme, c'est le hochet politique
13:45 des sociétés vieillissantes.
13:47 Nous sommes une société qui ne fait plus d'enfants,
13:49 d'ailleurs il n'y a pas de ministère de la famille,
13:51 c'est fini, on fait venir les immigrés,
13:54 à la place des français.
13:56 Et le jeunisme, c'est fascinant.
14:00 Dans une société vieillissante,
14:02 on recherche le jeune
14:05 comme un véritable trésor,
14:08 avec le magnétomètre à protons.
14:10 Et là, on a trouvé un jeune qui est bon,
14:13 qui est agile, qui est habile,
14:17 qui est souple d'échine et souple d'esprit.
14:20 Geoffroy Lejeune.
14:21 Quand il a été nommé à l'éducation nationale,
14:24 vous avez été critique au début.
14:25 Avant qu'il ait commencé.
14:27 Puis vous avez dit, finalement,
14:29 il y a quand même du bon à tirer
14:31 de ce Gabriel Attal à l'éducation nationale.
14:33 Qu'est-ce que vous pensez de Gabriel Attal,
14:36 Premier ministre ?
14:37 Est-ce que vous avez des espoirs dans ce qu'il va faire ?
14:39 Comment vous le jugez à l'aune
14:41 de ce qu'il va faire à partir de maintenant ?
14:43 Alors, il faut faire très attention en politique.
14:53 On peut toujours être surpris.
14:55 Est-ce que vous l'avez été au moment de son passage très rapide ?
14:58 Oui, justement.
15:00 Je vais vous dire, qui est Gabriel Attal ?
15:05 Mais je ne réponds pas à votre question.
15:08 Je dis simplement ce qu'il a fait au ministère de l'Éducation nationale
15:11 nous a tous surpris.
15:13 Parce qu'il a enchaîné les performances
15:16 en allant de la gauche vers la droite.
15:18 C'est-à-dire qu'il a piqué tout le patrimoine d'idées
15:22 de la droite depuis 40 ans.
15:25 Bon, la BAYA, les groupes de niveau, etc.
15:29 Donc, il ne faut pas être pérande toi.
15:32 Alors, Gabriel Attal, je viens de le dire, il est agile.
15:35 C'est-à-dire, il a un instinct.
15:38 À cet âge-là, c'est assez étonnant.
15:41 Alors, moi, je ne critique pas du tout la jeunesse,
15:44 je vais vous dire pourquoi.
15:46 Un jour, j'ai parlé avec Giscard,
15:50 quand il est venu au Puy-du-Fou,
15:52 il m'a dit "Vous avez fait ça il y a combien de temps ?"
15:54 J'avais 28 ans.
15:55 Il me dit "C'est bien, c'est l'âge où on fait des choses."
15:58 Je lui ai dit "Pourquoi vous dites ça ?"
15:59 Il m'a dit "Parce que quand on a trop d'expérience,
16:02 on voit les obstacles sur la route,
16:05 alors que quand on est jeune, on ne les voit pas et on les avale."
16:08 Moi, j'ai été nommé secrétaire d'État à 37 ans.
16:12 Donc, je comprends très bien.
16:15 Je n'en veux pas, au président de la République,
16:17 d'avoir nommé un jeune Premier ministre de 34 ans.
16:22 Habile, cas de l'instinct.
16:24 Ensuite, c'est un as de la com'.
16:27 C'est vraiment l'archange Gabriel qui annonce.
16:32 Alors, c'est un ouvreur de chantier.
16:38 Après, il ne termine pas, il n'a pas le temps.
16:41 Il est sur autre chose.
16:43 Mais surtout, il est polyglotte, je crois.
16:48 C'est-à-dire qu'il parle à la gauche, évidemment, très bien,
16:57 puisque c'est sa langue maternelle, la gauche.
17:00 Mais il parle couramment la langue de la droite.
17:04 Et ça, c'est fort.
17:06 Parce que du coup, il envoie des messages et des mots,
17:09 comme on l'a vu sur le perron,
17:12 qui sont pris au pied de la lettre
17:14 et qui font douter en disant, mais c'est extraordinaire,
17:17 cet homme est en train de muter.
17:19 C'est un alchimiste qui, avec ses corps nus,
17:22 est en train de faire des nouveaux mélanges.
17:24 Voilà.
17:25 Alors, j'ajoute un point qui est peu connu.
17:28 C'est qu'il a été repéré très tôt, en fait.
17:32 Et pas par la France, par le Forum de Davos.
17:38 Et il a été distingué comme Young Global Leader
17:44 par le Forum de Davos.
17:47 C'est-à-dire qu'en fait, il a appris très tôt
17:51 à communier sous les deux espèces du mondialisme,
17:56 capitalisme globalisé, et du progressisme sociétal.
18:02 Ce qu'il a préparé, ce qu'il prépare à faire,
18:05 ce qu'il va devoir faire aux ordres du président de la République,
18:08 très vite, le raccourcissement de la vie par les deux bouts,
18:11 avec l'avortement constitutionnel,
18:14 et l'euthanasie et le suicide assisté.
18:17 Justement, Philippe Devilliers,
18:21 quel est votre pronostic sur sa réussite à Gabriel Attal ?
18:26 Alors, il ne peut réussir
18:30 que s'il traite les mots de la France en profondeur.
18:34 Est-ce qu'il a conscience
18:39 que le pays est au bord de l'abîme ?
18:43 Tout à l'heure, il y a une heure,
18:48 il y avait une dame qui a un commerce depuis 20 ans,
18:53 dans le sud de la France,
18:55 qui a été cambriolé trois fois, il ne s'est rien passé.
18:58 C'est ça la France aujourd'hui.
19:01 Est-ce qu'il a conscience de ça ?
19:06 Bon, moi ce qui m'inquiète,
19:09 c'est qu'en fait,
19:12 comme je suis un provincial,
19:15 j'ai un maniaque des numéros de département,
19:19 que j'ai appris par cœur quand j'étais petit.
19:22 Et là, j'ai regardé, en fait,
19:25 il y a des régions entières qui n'ont pas de ministre,
19:29 et donc, sauf erreur de ma part,
19:32 j'ai compté que sur 15 ministres, il y en a 10 franciliens.
19:36 C'est trop ?
19:39 C'est-à-dire que c'est un gouvernement francilien.
19:42 Et en tant que Vendéen, ça vous pose problème ?
19:45 Je ne sais pas, vous ?
19:48 C'est-à-dire qu'en fait, ils vont discuter francilien,
19:51 la langue francilienne.
19:53 Autre question, Philippe Devilliers,
19:55 là c'est très important,
19:57 vous avez raconté ce changement de Premier ministre
20:00 en se posant cette question,
20:02 est-ce que c'est un coup dur pour la droite ?
20:04 Je ne parle pas du changement de ministre
20:06 et de la nouvelle composition,
20:08 là je parle uniquement de Gabriel Attal.
20:10 Et je reviens sur ce que vous avez dit,
20:12 vous avez dit "il parle bien la droite",
20:14 donc est-ce que c'est un coup dur pour la droite ?
20:16 Alors, tout le monde le croit,
20:19 mais moi je ne le crois pas.
20:21 Je pense que c'est une aubaine pour la droite.
20:24 Et je voudrais vous expliquer pourquoi.
20:26 Avec mon expérience.
20:28 Pendant 40 ans,
20:31 qu'a fait la droite ?
20:33 Elle a parlé à la droite
20:36 avec les mots de la gauche.
20:38 Et ça l'a perdu.
20:41 C'est-à-dire par exemple,
20:44 vivre ensemble, les quartiers sensibles,
20:46 la politique de la ville,
20:48 les territoires, etc.
20:50 On arrête là la sémantique,
20:52 on peut passer la soirée là-dessus.
20:54 C'était la gauche qui proposait la sémantique,
20:59 et la droite prenait la sémantique.
21:01 Elle n'osait pas parler de la droite, jamais.
21:03 Moi je me souviens très bien,
21:05 je ne veux pas citer de nom,
21:07 mais même Chirac, un jour je lui dis "vous qui êtes de droite,
21:09 il dit "oh jamais !"
21:11 Si vous disiez que vous étiez de droite,
21:14 c'était épouvantable.
21:16 Économie de marché,
21:18 famille, nation,
21:21 voilà.
21:22 Donc en fait, la droite a disparu,
21:25 et la gauche n'avait pas besoin de parler comme la droite,
21:31 elle avait son discours, son langage, sa langue, sa sémantique.
21:35 Et qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
21:37 Il se passe l'inverse.
21:39 C'est la gauche qui court après les mots de la droite,
21:43 et qui les adopte.
21:45 Le grand effacement,
21:47 c'est maintenant autorité, souveraineté,
21:51 et ça va continuer.
21:53 Sécurité, etc.
21:55 Bon.
21:57 En fait,
21:59 ce qu'il va faire le Premier ministre,
22:01 et son gouvernement,
22:03 ils vont acclimater le corpus idéologique de la droite.
22:08 Et ce faisant,
22:10 ils pratiquent ce que mon voisin,
22:14 à la macarrière,
22:16 il a eu il y a 10 ans,
22:17 qui s'appelait Samuel Gilbert,
22:18 dont j'ai déjà parlé,
22:20 qui est ma référence.
22:22 Un jour, il me disait,
22:25 "Mon petit gars,
22:28 quand c'est que tu te risques
22:30 à aller sommer dans le champ du voisin,
22:35 c'est pas toi qui récolte,
22:37 c'est le voisin qui moissonne."
22:39 - Philippe Devilliers, très rapidement,
22:41 on a parlé donc du runon pour la droite,
22:45 avec le changement de Premier ministre,
22:47 et le changement de ton.
22:49 Parlons à présent du gouvernement,
22:51 du remaniement.
22:53 Il pourrait être frappé du sceau de Nicolas Sarkozy,
22:55 Catherine Vautrin, Rachida Datti,
22:57 respectivement ancienne porte-parole
22:59 et garde des Sceaux sous la présidence sarkoziste.
23:02 On rejoint les deux, Bruno Le Maire,
23:04 Sébastien Lecornu, ou encore Gérald Darmanin.
23:06 Que pensez-vous, Philippe Devilliers,
23:08 de ce remaniement, rapidement, comme réponse, s'il vous plaît.
23:11 - Alors c'est un remaniement,
23:13 qui est très bon,
23:15 pour la presse.
23:18 - C'est vrai.
23:21 - Et pour les franciliens.
23:23 Le jeu de chaises musicales est plutôt réussi.
23:28 On a les ténors,
23:30 on a les percussions qui restent,
23:34 les premiers violons qui restent,
23:36 et puis on ajoute
23:38 deux flûtes traversières,
23:42 qui vont ajouter leurs notes,
23:45 et qui viennent d'un orchestre,
23:48 qui est l'Orchestre d'en face,
23:50 qui était un orchestre philharmonique dans le temps,
23:52 et qui devient un orchestre de chambre.
23:54 Donc, Rachida Datti, Madame Vautrin,
24:00 le chef d'orchestre est réputé
24:03 avoir la baguette agile,
24:06 et celui qui compose,
24:12 il est à l'Elysée,
24:14 il va suivre avec bonheur
24:16 les exercices de ces chaises musicales,
24:19 quand elles vont se mettre à jouer ensemble.
24:22 Mais, je ne suis pas sûr que ce qui vaut
24:25 pour le pays virtuel, la presse,
24:28 vaille pour le pays réel. Pourquoi ?
24:31 Et là, j'entre dans le vif du sujet.
24:34 Parce que ce qu'attend le pays réel,
24:37 c'est un redressement,
24:40 pas un remaniement.
24:42 Et pour faire un redressement,
24:44 il y a deux conditions.
24:46 La première, c'est un nouveau cap,
24:49 une nouvelle ligne,
24:51 et la deuxième condition,
24:54 c'est le déplacement de la tectonique des plaques.
24:58 C'est-à-dire,
25:00 arracher un morceau de l'opposition
25:04 pour faire une majorité.
25:06 Or, ce n'est pas le cas.
25:08 Un casting ne remplace pas une nouvelle majorité.
25:12 Et c'est la grande défaillance de ce remaniement
25:15 qui n'est pas, hélas, un redressement.
25:18 - La publicité, on revient dans un instant,
25:20 Philippe Devilliers.
25:21 On reviendra encore un tout petit peu
25:23 sur cette question de remaniement.
25:24 Mais je sais que les téléspectateurs
25:26 ou les auditeurs apprécient énormément
25:28 lorsque l'on se plonge dans notre histoire.
25:31 Avec, je le dis, on a des très belles thématiques.
25:34 On reviendra sur le grand froid.
25:36 Je donne juste un indice.
25:38 J'ai retrouvé une séquence extraordinaire
25:41 d'un débat que vous avez eu avec un certain Pierre Moscovici.
25:44 Il doit être content, Pierre Moscovici,
25:45 parce que normalement, il aurait dû être
25:46 au cœur de l'actualité cette semaine,
25:48 lui qui a reporté la publication
25:50 de ce rapport sur l'immigration illégale.
25:52 J'ai retrouvé, elle date de 2004.
25:54 C'était il y a 20 ans.
25:55 Très intéressant.
25:56 On voit ça juste après la publicité.
25:58 Nous sommes toujours en direct
26:02 pour Face à Philippe Devilliers,
26:03 avec Philippe Devilliers, bien sûr,
26:05 et Geoffroy Lejeune.
26:07 Parlons très rapidement de Rachida Dati,
26:09 qui, c'est le coup médiatique,
26:11 qui depuis jeudi soir,
26:13 il annonce du gouvernement
26:14 alimentant tous les débats télé.
26:15 Il est 19h46, ce jeudi,
26:17 lorsqu'Alexis Kholer, secrétaire général de l'Élysée,
26:20 annonce le nom de la nouvelle ministre de la Culture.
26:23 Dix minutes plus tard seulement,
26:25 Éric Ciotti tweete
26:26 « Rachida Dati a fait le choix d'entrer au gouvernement.
26:28 Elle se place en dehors de notre famille politique.
26:30 Elle ne fait désormais plus partie des Républicains.
26:33 Nous sommes dans l'opposition.
26:35 Nous tirons donc les conséquences de son choix avec regret. »
26:39 Quel regard vous portez sur ce choix-là
26:42 et cette décision de Rachida Dati
26:44 d'intégrer le gouvernement ?
26:46 Ces coups-là,
26:48 quand on pique quelqu'un dans le camp d'en face,
26:50 ça ne marche jamais.
26:52 Est-ce que vous vous souvenez de Sarko, Sarkozy ?
26:59 On a eu, avec Sarko,
27:02 le Karcher,
27:08 il nous a promis le Karcher,
27:09 et on a eu Kouchner.
27:11 Donc Rachida Dati,
27:14 la porte est fermée.
27:16 Donc en fait,
27:18 quand Chirac, en 1974,
27:22 quitte Chaban pour rejoindre Giscard,
27:27 il rejoint Giscard avec 40 députés.
27:29 Là, c'est un fait politique.
27:31 Mais là, Rachida, c'est un hilacom.
27:35 Bon, cela dit,
27:36 moi je suis très content,
27:38 très content pour la culture,
27:40 très content pour le ministère,
27:41 très content qu'elle ait remplacé,
27:43 qui vous savez,
27:44 la pape Ndiaye de la culture.
27:46 Et Rachida, je la connais bien.
27:50 On était ensemble député européen,
27:55 on se connaît bien.
27:56 J'ai beaucoup d'estime pour elle.
27:57 C'est une femme de la poigne.
27:59 Elle est cultivée,
28:00 elle vient des milieux populaires,
28:01 donc elle sera pour la culture populaire.
28:04 C'est une grande nouveauté.
28:05 Je peux vous raconter une anecdote.
28:07 Je suis avec Nicolas De Villiers,
28:10 mon fils, et Laurent Albert,
28:12 à Los Angeles.
28:14 On récupère l'Oscar
28:17 du plus beau parc du monde,
28:19 du plus fou.
28:20 Et j'ai à peine le temps
28:23 de répondre à la presse américaine.
28:26 Que je reçois un appel urgent.
28:28 C'est Rachida,
28:30 en dépit du décalage horaire,
28:34 qui m'appelle, dit "Bravo Philippe,
28:35 toute la France t'embrasse".
28:37 C'est quelqu'un qui a la délicatesse.
28:41 Et je lui dis "toi,
28:44 tu serais une bonne ministre de la culture".
28:45 C'était en 2012.
28:48 - Visionnaire.
28:49 - La préscience.
28:50 - Il y a 12 ans déjà.
28:51 Voilà ce qu'on pouvait dire
28:53 sur le remaniement Philippe De Villiers.
28:54 Il y en a un qui s'en sort très bien,
28:56 qui n'est pas au gouvernement,
28:58 mais aurait dû être au cœur
28:59 de l'actualité politique,
29:00 c'est Pierre Moscovici.
29:01 On en a un peu parlé la semaine dernière.
29:03 Le président de la Cour des comptes
29:04 assume avoir volontairement reporté
29:06 la publication du rapport
29:08 sur l'immigration illégale.
29:09 Or on manque de tout sur cette question-là,
29:11 Philippe De Villiers,
29:12 et vous l'avez dit la semaine dernière.
29:13 Il s'avère que vous avez déjà débattu
29:16 en 2004 avec Pierre Moscovici.
29:19 On est en pleine campagne
29:21 pour les européennes.
29:23 Vous êtes tous les deux
29:24 sur France Télévisions
29:25 et vous allez aborder une question
29:26 qui vous tenait à cœur à l'époque.
29:28 La question turque
29:30 et l'adhésion ou non de la Turquie
29:32 dans l'Union européenne.
29:33 Regardez, écoutez,
29:35 tendez l'oreille.
29:36 Cette séquence
29:37 mérite d'être bien entendue.
29:41 - Premièrement,
29:43 elle n'est européenne
29:44 ni par sa géographie,
29:45 ni par son histoire,
29:46 ni par son univers cultural.
29:48 Deuxièmement,
29:49 c'est la plateforme aujourd'hui
29:51 du terrorisme,
29:52 de la drogue,
29:53 de toutes les mafias,
29:54 ce qu'on appelle
29:55 la route des Balkans.
29:56 Et troisièmement,
29:57 le nouveau processus de décision
30:01 que Pierre Moscovici connaît très bien
30:04 puisqu'il l'a négocié
30:05 avec Jacques Chirac
30:06 et Lionel Jospin à Nice.
30:07 Et le processus de décision
30:10 de la future Constitution européenne,
30:12 hélas,
30:13 s'appuie de plus en plus
30:14 sur le point démographique.
30:15 - Nous avons,
30:17 contrairement à ce que vous dites
30:18 et je reprends votre première objection,
30:20 une histoire commune
30:21 avec la Turquie
30:22 qui est extrêmement ancienne.
30:23 Et nous avons cette histoire commune
30:25 et nous avons des engagements.
30:26 Moi, je suis peut-être ringard,
30:27 pardonnez-moi,
30:28 mais quand un État s'engage,
30:30 quand un pays donne sa parole,
30:31 comme c'est le cas de la France,
30:32 je crois qu'il doit la respecter.
30:34 Moi, je suis pour contraire
30:35 ce grand pays qui est la Turquie
30:36 de bonne foi, tout simplement.
30:37 Alors, qu'est-ce que ça veut dire ?
30:39 Ça veut dire que
30:40 si on me pose la question
30:41 de savoir si la Turquie est
30:42 dans les frontières de l'Europe,
30:44 je vous réponds
30:45 oui, elle peut l'être.
30:46 Parce que ni l'histoire
30:47 ni la géographie
30:48 ne sont probantes en la matière.
30:49 Ce qui compte, c'est les valeurs
30:51 qu'on est capable de partager,
30:52 les valeurs des droits de l'homme,
30:53 les valeurs de la démocratie.
30:54 C'est les politiques
30:55 qu'on peut mener en commun.
30:56 Et là où je me sépare de vous,
30:58 c'est parce que je refuse
30:59 de faire peur au sujet de la Turquie.
31:01 Vous dites que c'est
31:02 la plateforme de l'islamisme.
31:03 Pour moi, ça peut être
31:04 exactement l'inverse.
31:05 J'ajoute, parce que c'est très important,
31:07 qu'il faut que la Turquie,
31:08 pour entrer dans l'Union,
31:09 respecte les conditions
31:10 qu'elle n'est pas en mesure
31:11 d'observer aujourd'hui.
31:13 Pour ce qui concerne la démocratie,
31:14 le régime,
31:15 on ne peut pas avoir des militaires
31:16 qui sont dans un régime en Europe.
31:18 On ne peut pas avoir
31:19 des minorités opprimées.
31:20 On ne peut pas avoir
31:21 des prisonniers politiques.
31:22 Il faut reconnaître
31:23 le génocide arménien.
31:24 Mais si la Turquie fait tout ça,
31:25 si elle fait tout ça,
31:26 moi je dis oui,
31:27 on peut discuter de la Turquie.
31:28 En fait, on a tous halluciné
31:32 quand Pierre Moscovici,
31:34 quand on a appris
31:36 qu'il n'avait pas diffusé
31:38 le rapport de la Cour des comptes
31:39 sur l'immigration à temps,
31:41 le 13 décembre,
31:42 comme c'était prévu.
31:43 Mais vous, vous êtes le seul français
31:44 qui n'a pas été surpris, non ?
31:46 Non, pas du tout surpris.
31:47 Non, non.
31:48 Non, non.
31:49 Mais je n'avais pas le souvenir,
31:50 en fait, de ce débat.
31:51 Mais bon, voilà.
31:53 Et il me mort hygiène.
31:57 Vous avez vu ?
31:59 Et il disait à l'époque,
32:01 il ne faut pas que l'Europe
32:03 devienne un club chrétien.
32:05 Donc il ne faut pas que l'Europe
32:07 se souvienne qu'elle a des racines.
32:09 En fait, je vais vous dire,
32:11 Pierre Moscovici,
32:13 il appartient à la caste.
32:16 Cette caste dirigeante
32:19 est composée de gens inamovibles.
32:22 Il est inamovible,
32:23 vous ne pouvez pas le virer.
32:25 Et de gens qui croient
32:27 à la cité sans frontières ni racines.
32:31 Ils pensent que le bonheur cosmique
32:35 arrivera lorsque l'on se sera débarrassé
32:38 des passions nationales mortifères.
32:41 Et en réalité,
32:43 je me souviens très bien maintenant
32:45 que vous avez repassé les images,
32:47 qu'après ce débat, ou un autre débat,
32:49 je crois qu'il y en a eu un autre,
32:51 qui était encore plus rude,
32:53 je lui ai dit, toi en fait,
32:55 Pierre, tu es l'adepte de Bertolt Brecht.
32:59 Elle me dit pourquoi ?
33:00 Je dis, Bertolt Brecht a dit,
33:02 quand le peuple cesse d'obéir au gouvernement,
33:06 il faut changer le peuple.
33:07 La seule solution, c'est de changer de peuple.
33:09 C'est ce qu'il propose.
33:11 - Laurent Wauquiez appelle à sa démission.
33:13 Est-ce que Philippe Devilliers appelle également
33:15 à la démission de Pierre Moscovici ? En un mot.
33:17 - Je propose à monsieur Attal,
33:20 ça va être un test au carbone 14,
33:24 puisqu'il s'occupe de problèmes d'immigration
33:26 et d'insécurité.
33:28 Il y a eu une violation de l'article 44.7
33:32 de la Constitution,
33:34 puisque la Cour des comptes est censée
33:36 éclairer et assister le Parlement.
33:39 Ça n'a pas été le cas.
33:41 Il assume la décision,
33:43 il faut qu'il assume les conséquences de la décision.
33:45 Il s'agit d'une forfaiture.
33:47 - Je crois que c'est l'article 42-7.
33:50 - Comment ?
33:51 - Je crois que c'est l'article 42-7,
33:53 mais c'est vraiment un tout petit détail.
33:55 - 42-7 ?
33:57 - On tient le pari.
33:59 On a commencé l'émission,
34:02 Philippe Devilliers,
34:03 en parlant d'Emmanuel Macron
34:05 et cet appel au grand effacement,
34:10 l'alerte, le grand effacement de la France.
34:12 Le poids de la France a été raconté
34:14 la semaine dernière par Donald Trump
34:16 lors d'un meeting.
34:17 Le candidat à la présidentielle américaine
34:20 avait eu un échange en 2019
34:22 avec Emmanuel Macron.
34:24 Il revient sur l'imposition des entreprises américaines
34:26 à hauteur de 25 %.
34:28 On est donc en 2019.
34:29 La taxe GAFA sur les géants du numérique.
34:32 Et en réponse, parce que ça ne plaît pas du tout à Donald Trump,
34:36 le droit de douane pour les vins français aux US
34:39 aurait pu augmenter de 100 %,
34:42 selon Donald Trump.
34:43 Et il explique, il raconte cet échange
34:46 qu'il a eu avec Emmanuel Macron
34:48 et cette crainte d'Emmanuel Macron.
34:50 Écoutez, là aussi c'est savoureux.
34:52 - Macron, vous connaissez Macron ?
34:58 C'est un type très gentil,
34:59 vraiment très gentil.
35:01 Mais il est pour la France et moi pour les Etats-Unis.
35:04 - Emmanuel, j'ai cru comprendre
35:05 que vous avez l'intention de taxer les entreprises américaines.
35:08 - Oui, la loi est passée.
35:10 - Eh bien, vous feriez mieux de l'annuler
35:12 parce que si vous ne l'annulez pas,
35:14 vous allez payer des droits de douane de 100 %
35:16 sur tous les vins et champagnes expédiés aux Etats-Unis
35:18 à partir de ce soir.
35:20 Je sais que c'est un point faible pour eux.
35:22 - Non, non, non, vous ne pouvez pas faire ça, Donald.
35:24 Vous ne pouvez pas faire ça.
35:26 - Je vous donne 5 minutes.
35:28 - Emmanuel Macron me rappelle et me dit "OK, on est d'accord".
35:31 Ça m'a pris 5 minutes pour avoir son accord.
35:34 C'était si facile.
35:36 - Il est en train, Donald Trump,
35:41 Philippe de Villiers, de se moquer d'Emmanuel Macron.
35:44 - Mais vous savez, la vie internationale,
35:47 c'est un grand bain.
35:49 Il faut se jeter dans le bain.
35:52 C'est une piscine, en fait.
35:55 C'est une piscine où s'affrontent, se combattent, se débattent
35:59 dans une eau sanguinolente des caïmans et des crocodiles.
36:03 Il faut avoir la force du caractère.
36:06 Et là, en fait, Emmanuel Macron me fait penser
36:09 face à un squal, à un poisson rouge d'appartement.
36:14 - L'article de la Constitution pour la Cour des comptes,
36:17 c'est l'article 47-2, Philippe de Villiers.
36:20 Je crois que, et vous, et moi, aviez tort.
36:23 - Et moi aussi. - Et vous aussi, Geoffroy Lejeune.
36:26 - Je me suis fait engueuler, j'ai reçu des SMS.
36:29 - Parlons de l'affaire Delon à présent.
36:30 Philippe de Villiers, la semaine dernière,
36:32 et on a reçu énormément de messages,
36:33 vous avez rendu hommage à Alain Delon en disant
36:36 toute la partie polémique, l'utilisation
36:39 qui en est faite par les médias, moi, je la mets de côté.
36:42 Je connais Alain Delon, c'est un ami,
36:45 et je veux rendre hommage à Alain Delon.
36:47 Il s'avère que cette semaine, Brigitte Bardot a fait de même.
36:50 Voilà ce qu'elle dit, c'est lamentable de médiocrité,
36:53 de salir l'image d'Alain Delon, icône sublime
36:57 qui représente la France avec panache.
36:59 Geoffroy Lejeune a une question pour vous.
37:01 - En fait, vous dites pareil, enfin,
37:03 Brigitte Bardot dit pareil que vous.
37:05 Est-ce que vous avez un message aujourd'hui à adresser,
37:07 déjà à Alain Delon, vous lui avez parlé un peu
37:10 via notre... par notre voix la semaine dernière,
37:15 à Alain Delon et aux gens qui l'aiment ?
37:19 - C'est difficile de répondre à votre question.
37:26 Il ne faut pas tomber dans l'indélicatesse,
37:31 il faut rester dans la discrétion.
37:33 Simplement, ce que je peux dire, c'est que,
37:37 aujourd'hui, depuis 15 jours,
37:42 l'exhibitionnisme des uns, pour régler des comptes,
37:48 va au-devant du voyeurisme des autres.
37:52 Et moi, je serais tenté de dire à la famille,
37:59 quittez l'Agora, où vous n'avez rien à faire,
38:06 occupez-vous de votre papa.
38:08 L'intimité de votre famille ne regarde pas les journalistes,
38:15 ni le public, qui doit garder la belle image,
38:20 le praxitèle, le visage oriental.
38:23 Et puis, je dirais aussi aux journalistes,
38:27 je sais bien que l'audience, et pour la presse,
38:36 que les élexirs aphrodisiaques sont à l'amour.
38:40 C'est excitant, mais du calme.
38:43 On arrête les frais.
38:45 Rentrez chez vous, il est trop tard.
38:48 Laissez tranquille Alain, notre ami Alain, un grand français.
38:55 Laissez-le, et laissez l'imagination s'emparer
38:59 de ce que ce beau visage a apporté au cinéma français
39:04 et à la France tout entière.
39:06 Voilà pour le message adressé, Philippe de Villiers,
39:09 à Alain Delon et sa famille, mais également aux médias.
39:12 Philippe de Villiers, on a connu une semaine de grand froid,
39:16 la neige, le gel, avec des conséquences dramatiques.
39:19 Dans l'histoire, Philippe de Villiers,
39:21 quand on pense au froid, on peut penser à Napoléon,
39:24 à la campagne en Russie, à ce qu'on a appelé également
39:27 la Bérezina, et vous vouliez nous en parler aujourd'hui.
39:30 J'ai retrouvé le journal intime d'un grognard vendien
39:37 qui était fifre d'honneur parmi les oiseaux de paradis,
39:41 comme on les appelait, de la musique de la Grande Armée.
39:44 Il raconte sa retraite de Russie.
39:49 Le 19 octobre, au cœur de la nuit, la Grande Armée quitte Moscou
39:55 et commence sa retraite.
39:57 Le froid s'invite très vite, -5, -10, -20.
40:01 Il faut briser la glace pour faire manger les chevaux.
40:04 La faim fait de nous des bêtes humaines, des enragés.
40:12 Quand il n'y a plus de farine, on mange les chevaux.
40:15 Quand il n'y a plus de chevaux, on mange des quartiers d'humains grillés.
40:19 L'effondrement de la force morale accompagne la lente descente aux enfers.
40:24 Il n'y a plus d'instructions, il n'y a plus d'ordres serrés.
40:28 On n'entend même plus le son assourdi du canon sur la neige.
40:35 Les lois sont devenues des salsifis.
40:40 Les flûtes sont devenues des bâtons de givre.
40:45 Et nous tous, nous sommes devenus les soldats d'une armée qui n'a plus de combattants.
40:55 Des soldats sans discipline, des chefs sans troupes, des canonniers sans canon.
41:01 Des cavaliers sans monture, des musiciens sans musique.
41:08 Napoléon était obéi, il ne l'est plus.
41:15 Napoléon était invincible, il ne l'est plus.
41:19 À côté de moi, il y a le sergent-major qui grommelle.
41:23 Mais quel est donc ce conscrit impubère
41:28 qui a pris la décision de rester trop longtemps à Moscou ?
41:33 Il faut être un conscrit impubère pour faire de ses hommes
41:37 des bonhommes de neige au bout du monde.
41:41 Qui est ce génie militaire qui a cru que l'été allait durer tout l'hiver ?
41:47 On s'enfonce, on marche, on titube, on glisse sur les glaces éternelles.
41:58 Et je vois autour de moi des corbeaux qui s'envolent et qui retombent,
42:03 saisis par le froid.
42:07 Alors une seule pensée me tient, me tient debout.
42:15 Il ne faut pas que je tombe, parce que celui qui tombe,
42:21 je le vois à chaque heure du jour et de la nuit, ne se relève pas.
42:25 Il choisit la neige comme l'un seul.
42:31 Bientôt je vois une petite lumière diaphane,
42:34 une petite lumière tiède au loin, l'ouest.
42:40 Mon petit Diré, je vais revenir.
42:43 Je marche, je suis prêt à traverser l'enfer pour retrouver ma France chérie.
42:50 Là-bas, le soleil et la mort ne se regardent jamais fixement.
43:00 On a eu le conte de Noël, on a désormais le conte de la retraite de Russie.
43:06 Philippe Devilliers, on dit tout aux téléspectateurs,
43:10 on devait parler du Mont-Saint-Michel, mais l'émission s'achève.
43:14 Alors ce qu'on va faire, c'est qu'on va promettre que la semaine prochaine,
43:18 le Mont-Saint-Michel, millénaire, 3 millions de visiteurs chaque année,
43:24 vous allez nous raconter la semaine prochaine votre Mont-Saint-Michel,
43:28 votre histoire.
43:30 Vous savez pourquoi ?
43:31 Ah bah oui !
43:32 Parce qu'il y a des gens qui sont en grève.
43:34 Allez, 10 secondes, vraiment 10 secondes Philippe.
43:37 10 secondes, parce qu'ils ne veulent pas monter les 365 marches.
43:41 Il se trouve que moi, ces marches, je les ai comptées,
43:44 recontées avec mon frère et ma soeur,
43:47 parce que tous les ans on allait au Mont-Saint-Michel,
43:49 on comptait les marches,
43:50 et pour moi elles ont une signification profonde et très poétique.
43:54 Une bien belle manière de teaser pour la semaine prochaine l'une des thématiques.
43:58 Merci beaucoup Philippe Devilliers, Geoffroy Lejeunin, grand merci.
44:01 L'info se poursuit sur CNews, on se retrouve dans un instant avec l'heure des pros.
44:05 A tout de suite.
44:06 *Bruit de démarrage*

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