Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, Aurore Bergé, députée EPR des Yvelines, ancienne ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, ancienne ministre des Solidarités et des Familles. Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir
00:04Toujours avec Jean-Claude Dacier, Sébastien Ligné et Louis de Ragnel et nous accueillons la députée EPR des Yvelines et ancienne ministre Aurore Berger.
00:11Bonsoir, merci d'être avec nous. Des informations sur le casting...
00:17Le président de la République s'exprime à 20h, vous savez bien que je n'ai rien à dire avant que le président s'exprime.
00:22Peut-être, mais sur la ligne Barnier, c'est fini ça.
00:27Sur la ligne Bayrou ou sur la ligne Lecornu ?
00:30Les deux sont légitimes, parce qu'ils sont à la fois en soutien de l'action qu'on mène depuis 7 ans
00:38et parce que les deux, je pense, sont en capacité de maintenir la coalition qu'on essaye de construire avec la droite.
00:44Et c'est sûr que ça prend du temps de construire une coalition, ça ne se fait pas en quelques semaines à peine.
00:48Et je crois que c'est la seule qui peut tenir le choc parce qu'elle est cohérente,
00:53idéologiquement, elle est cohérente dans le projet qu'on peut réussir à porter ensemble.
00:57Vous parlez d'une coalition en direction de la droite, mais il y a aussi une tentation au sein de l'EPR,
01:02justement, d'aller plutôt vers la gauche. Il y a des tractations qui ont lieu en ce moment,
01:06il y a même un certain nombre de députés socialistes qui disent,
01:08maintenant, pourquoi pas, on envisagerait de travailler avec l'EPR et donc avec les députés de votre groupe.
01:14Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:16Moi, j'espère, encore une fois, que la gauche pourrait redevenir une gauche raisonnable, responsable, républicaine et laïque.
01:22Je pense que ce serait bien pour le pays.
01:24La difficulté, c'est qu'aujourd'hui, la gauche, en tout cas le Parti Socialiste,
01:28est complètement tenue par la France Insoumise et c'est encore plus le cas des écologistes et même des communistes.
01:33Donc ça veut dire que peut-être qu'il y a quelques députés...
01:36Mais vous êtes favorable ou défavorable à ça ?
01:38La question, elle est double. 1. Est-ce que c'est réaliste ou pas ?
01:42Parce qu'après tout, si on ne fait que de la politique fiction, c'est intéressant de faire des conjectures.
01:46Mais la politique fiction, après, c'est ce que nous on entend, ce sont les parlementaires de votre groupe qui en parlent,
01:50mais ce n'est pas tant notre volonté qui compte que de savoir si les députés socialistes, eux, sont prêts à faire ce pas-là.
01:57Moi, ce que j'ai entendu, y compris d'Olivier Faure, encore hier soir, c'est quoi ?
02:02C'est qu'on veut un Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire,
02:05on veut un gouvernement composé par le Nouveau Front Populaire,
02:07comprendre donc avec la France Insoumise.
02:10Or, avec la France Insoumise, pour nous, c'est une ligne rouge absolue et non négociable,
02:15et en plus, ils le disent, sans aucun membre du Bloc Central.
02:19Vous voyez que c'est des conditions qui rendent un peu difficiles.
02:22Mais vous, avec des socialistes, est-ce que ça vous gênerait ?
02:26Mais ça dépend, et deuxième chose, ça dépend du projet.
02:29Qu'est-ce qu'on va porter, en fait ?
02:31Je pense que la question qu'on est en train de se poser, c'est pas juste qui peut tenir plus de trois mois.
02:35Ben, un peu, quand même.
02:36Ben oui, mais c'est un peu triste de résumer la vie politique à ça.
02:39La question ne devrait pas être juste de savoir combien de temps un nouveau Premier ministre ou un nouveau gouvernement va tenir.
02:44C'est tenir pour faire quoi ?
02:46Tenir pour faire quoi pour les Français ?
02:48On va faire quoi sur un nouveau budget ?
02:49Moi, j'entends le Rassemblement National qui dit, tout ça n'est pas bien grave, on va voter un nouveau budget.
02:54Mais avec quelle majorité à l'Assemblée ?
02:56C'est les mêmes députés.
02:57Bien sûr, mais regardez, si vous travaillez avec des députés du Parti Socialiste,
03:01ce sont des gens qui ont censuré le gouvernement que vous souteniez.
03:03Mais ça, je l'ai bien en tête.
03:04Enfin, la cohérence des deux côtés.
03:06Non, mais ça, je l'ai évidemment bien en tête, Louis Dragnel.
03:09Du fait que, encore une fois, à part une députée socialiste,
03:12qui a été, elle, raisonnable, une seule,
03:15tous les autres ont censuré.
03:16Même un ancien Président de la République,
03:18qui a considéré qu'il fallait censurer ce gouvernement.
03:21Ça montre bien la déliquescence, quand même, de la gauche française.
03:25C'est pour ça que j'ai du mal à croire que ça puisse exister.
03:27Le nommer Sébastien Ligné, pour Vallès Actuel.
03:29Si on va dans l'autre côté de l'hémicycle,
03:32est-ce que vous comprenez la rhétorique de Marine Le Pen
03:35qui nous explique, finalement, que si on l'écoute,
03:38si on la considère, si on considère ces lignes rouges,
03:42elle est prête à travailler sur un budget commun
03:45et à travailler avec un gouvernement sans y être.
03:47Est-ce qu'il ne faut pas accepter, un jour ou l'autre, quand même,
03:50de travailler avec Marine Le Pen ?
03:52Mais, encore une fois, déjà, est-ce que c'est sincère cette demande
03:55ou est-ce qu'on est juste dans la surenchère constante ?
03:57Moi, j'ai eu l'impression, quand même, d'avoir un Premier ministre
03:59qui a fait des concessions.
04:01La copie finale qui a été présentée,
04:03ce n'était pas du tout la copie originale, initiale.
04:06Ce n'était pas suffisant selon Marine Le Pen.
04:07Elle a dit qu'il y avait trois propositions sur 57
04:10et que ces trois-là n'étaient pas remplies.
04:15Moi, je lis qu'elle fait une interview le dimanche
04:19où elle dit que c'est soit le déremboursement des médicaments,
04:22soit la désindexation des retraites.
04:24L'un ou l'autre.
04:25C'est écrit noir sur blanc.
04:26J'imagine qu'elle a relu l'interview qu'elle a donnée, quand même.
04:29Et puis, le dimanche soir, elle dit,
04:31finalement, c'est les deux.
04:33Donc, à un moment, elle est où, la sincérité ?
04:35Elle est où, l'honnêteté ?
04:37Est-ce qu'on est juste dans une surenchère constante
04:39parce qu'en fait, elle avait pris la décision de censurer
04:41le gouvernement de Michel Barnier
04:43et qu'elle voulait trouver un prétexte pour le faire ?
04:45Auquel cas, elle a trouvé un prétexte.
04:47On trouve toujours un prétexte quand on veut censurer.
04:49Quel devra être, selon vous, l'axe principal
04:54du futur Premier ministre face à une situation
04:59à l'Assemblée nationale qui n'est pas facile ?
05:01Est-ce qu'il doit s'atteler, comme semble-t-il,