F. Degois - "5 ans d’inéligibilité requis contre Marine Le Pen : Un tremblement de terre politique"

Sud Radio

14/11/2024

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##L_EDITO_POLITIQUE-2024-11-14##

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Transcription

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00:00– Ben oui. – Françoise de Croix, ça va Françoise ?

00:04– Ça va très bien, bien sûr.

00:05– Dites-moi, c'est un tremblement de terre politique ce qui se passe,

00:085 ans d'inéligibilité et 5 ans de prison, de deux avec sursis,

00:12ce sont les réquisitions, attention, ce ne sont que des réquisitions

00:17contre Marine Le Pen et tous les prévenus dans le procès Fleuve

00:20des assistants parlementaires du Front National,

00:23parce qu'à l'époque c'était le Front National et non pas le RN.

00:25C'est très lourd Françoise.

00:27– Alors Jean-Jacques, c'est même un coup de massue pour Marine Le Pen,

00:30elle dit qu'elle s'y attendait mais en réalité ce sont des réquisitions

00:33extrêmement lourdes mais qui ne vont pas au-delà du cadre de la loi

00:37parce que cette peine requise est assortie d'une exécution immédiate,

00:41c'est ça le codicide qui est tout à fait meurtrier, ça signifie quoi ?

00:45Ça signifie qu'en février, si les juges suivent les réquisitions

00:49du procureur, eh bien l'inéligibilité est immédiate

00:52car l'appel n'est pas suspensif.

00:54– Donc Marine Le Pen perdra son siège de député.

00:56– Oui, en plus de ça, inéligibilité, appel ou cassation,

01:00ça veut dire que vous pouvez arriver dans le calendrier actuel de 2027

01:04avec une Marine Le Pen qui ne peut pas se présenter.

01:07Ça signifie que c'est un coup de massue après 10 heures de réquisitions.

01:11C'est énorme, une tempête parce que la patronne du RN est dans les cordes,

01:15évidemment Jean-Jacques, elle n'est pas qu'à haut debout

01:18mais presque, ce sont certes que des réquisitions

01:21et nul ne peut préjuger justement de la décision des juges

01:25mais ce réquisitoire est tellement lourd qu'il plante non seulement la cheffe

01:30mais tout le parti et le dispositif politique, c'est pas la peine…

01:32– Louis Alliaud, tous, pratiquement.

01:34– Et puis Bardella, c'est pas la peine de barguigner,

01:36Jean-Jacques, le RN c'est Marine Le Pen bien avant Jordan Bardella

01:39qui d'ailleurs a réussi à passer à travers les gouttes sur ce procès,

01:43ça c'est assez intéressant.

01:44Jordan Bardella, on l'a appris par des indiscrétions

01:46auxquelles Marine Le Pen a demandé il y a quelques jours de se tenir prêt.

01:50Le problème justement Jean-Jacques, c'est qu'il ne l'est pas prêt.

01:53On a vu sa limite lors des législatives lorsqu'on monte en altitude

01:58que le débat devient technique et débat de fond,

02:00il n'y a plus de Jordan Bardella, il a du mal à nager,

02:03il montre finalement qu'il a l'âge de ses artères,

02:05il est très efficace en gros sur TikTok,

02:08beaucoup moins sur le temps long et sur les débats de fond.

02:11Tremblement de terre enfin j'ai envie de vous dire

02:13parce que ce réquisitoire est empêchant psychologiquement Jean-Jacques,

02:17comment garder de la force politique

02:19notamment dans les interventions à l'Assemblée nationale

02:21quand on a évidemment cette épée de Damoclès sur la tête.

02:24Oui mais que peut faire maintenant Marine Le Pen ?

02:26Alors écoutez, il y a deux stratégies,

02:28j'imagine que ses conseillers politiques lui ont donné ces deux stratégies,

02:31il n'y en a pas plusieurs, il n'y en a que deux.

02:33La première c'est de faire profil bas,

02:35d'attendre patiemment le jugement

02:38et de préparer son dispositif politique en cas de malheur,

02:41c'est ce qu'avait fait François Bayrou par exemple qui avait complètement disparu

02:44mais les peines requises n'étaient pas aussi lourdes

02:46car de toute façon le chef de prévention n'était pas aussi lourd.

02:50Donc pour ça c'est la version numéro un,

02:52qu'est-ce qu'elle a gagné Marine Le Pen ?

02:54Je n'en sais rien, je ne suis pas Madame Soleil.

02:56Et puis il y a l'autre option,

02:57c'est de provoquer la crise qui la protégera.

03:00Si elle est stratégique, c'est ce qu'elle peut faire évidemment.

03:03La crise qui protège, c'est-à-dire c'est plus qu'une diversion,

03:06c'est montrer le poids politique qu'on a.

03:08C'est soit censurer le budget,

03:10soit aller censurer la loi immigration

03:12qui devrait arriver au Parlement début février.

03:15Montrer son poids politique en espérant que les juges

03:19en tiendront compte dans leur réflexion avant leur décision.

03:22Parce que dans ce procès quand même Jean-Jacques,

03:24tout le monde s'accorde à dire, tout le monde absolument,

03:26que les magistrats ont été méticuleux, très professionnels.

03:30Il n'y a pas eu d'idéologie.

03:31Mais la justice, vous le savez vous et moi,

03:33elle n'est jamais totalement déconnectée.

03:35– Mais il faut peut-être rappeler quelles étaient les accusations

03:39et quelles sont les accusations.

03:40– C'est des tournements de fonds, vous vous rendez compte ?

03:43– Voilà, des tournements de fonds,

03:44ce sont les assistants parlementaires des députés européens du Front National

03:50qui en fait étaient payés par l'Europe et travaillaient pour le Front National.

03:54– C'est une méthode, comment dirais-je,

03:56c'est une méthode qui est assez classique.

03:58Mais la différence par exemple entre François Bayrou et Marine Le Pen,

04:01c'est que lui-même n'était pas dans le système

04:04parce qu'il n'était pas député européen.

04:06– Eh oui, il n'était pas député européen.

04:07– Ce qui est grave pour Marine Le Pen…

04:08– Sinon il aurait été condamné d'ailleurs.

04:09– Oui, mais ce qui est grave pour Marine Le Pen,

04:11c'est qu'elle est députée européenne à l'époque

04:14et qu'elle est censée avoir profité du système.

04:16C'est pour ça que ces détournements de fonds, c'est très grave.

04:18Donc, je le disais quand même, la justice,

04:21elle n'est jamais déconnectée de la réalité politique.

04:25Organiser une crise, c'est envoyer au juge l'idée

04:28qu'est-ce qu'ils peuvent avoir l'écrasante responsabilité

04:31d'éliminer quasiment définitivement une candidate à la présidentielle,

04:35pas n'importe laquelle, deux fois finaliste, c'est un vrai sujet.

04:37– Bien, 7h52, vous êtes sur Sud Radio, merci Françoise.

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