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00:00Au Liban, vous le savez, au bord du gouffre, trois jours après la mort d'Hassan Nasrallah, les questions fusent au pays du Cèdre.
00:06Quelles seront les suites de ce conflit ? Benyamin Netanyahou ira-t-il plus loin ? Lancera-t-il une incursion terrestre au sud de Liban ?
00:13La rhétorique israélienne du jour laisse penser que l'opération n'est pas totalement terminée.
00:19Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galand, a fait savoir aujourd'hui que l'élimination de Nasrallah était une étape importante,
00:26mais pas la dernière étape. En un peu plus d'une semaine, vous l'avez vu, les frappes israéliennes au Liban ont tué sept commandants responsables de Horan.
00:36Le numéro 2 du mouvement a pris pour la première fois la parole ce matin, pour la première fois depuis qu'Hassan Nasrallah a été tué.
00:44Il s'est exprimé, il assure que la milice chiite va se relever. Écoutez Naïm Kassem.
00:50Nous nous tenons prêts à tout scénario. Si Israël décide de mener une opération terrestre, nos forces, les forces de la résistance seront prêtes à la confrontation terrestre.
01:08Nous allons choisir un secrétaire général du parti dans les plus brefs délais et, selon la procédure interne du parti, désigner les nouveaux chefs et postes de commandement.
01:27— Et on va retrouver tout de suite notre envoyé spécial à Beyrouth, Tarek Kaï. Bonjour, Tarek. Vous vous trouvez en plein cœur de la capitale libanaise,
01:35là où, pour la première fois, une frappe a été menée d'ailleurs ce matin. Peut-être pour commencer un commentaire sur les propos du numéro 2 du Hezbollah,
01:46qui tente de se montrer toujours là. Il promet d'ailleurs qu'un nouveau chef sera désigné incessamment sous peu.
01:55— Tout à fait. Naïm Kassem, donc, première prise de parole d'un responsable du Hezbollah après l'assassinat de Hassan Nasrallah, donc Naïm Kassem,
02:04qui est apparu contrairement aux autres apparitions télévisées qu'on avait l'habitude de suivre de Hassan Nasrallah au cours des années où l'on voyait Hassan Nasrallah.
02:13Et derrière lui, que ce soit des photos des martyrs ou des slogans, Naïm Kassem est apparu. Et derrière lui, des volets fermés pour dire qu'il était donc sûrement
02:23dans un lieu secret. Naïm Kassem, donc, a parlé de Hassan Nasrallah. Il a évoqué dans ses mots, en parlant de lui comme étant un frère, un père, un leader.
02:36Il a évoqué l'opération militaire qui a mené à l'assassinat de Nasrallah en niant le fait que Nasrallah s'était réuni avec 20 membres.
02:45Et il disait qu'il était plutôt avec sa garde à rapprocher. Il a également parlé des capacités militaires du Hezbollah pour dire que l'Hezbollah n'avait rien perdu
02:54de ses capacités militaires en prenant pour preuve les missiles que l'Hezbollah aurait utilisés pour cibler des villes comme Haïfa, qui est à 150 km de la frontière libanaise avec Israël.
03:09«Nah nous moustamérons, nous poursuivrons», c'est une phrase que Naïm Kassem a répétée à plusieurs reprises. Nous poursuivrons donc ce combat contre l'armée israélienne.
03:19Et en cas d'invasion terrestre israélienne, Naïm Kassem a promis que l'Hezbollah sortira gagnant, comme c'était le cas en 2006.
03:27Il a également évoqué le remplacement de Hassan Nasrallah pour dire que ça se fera selon les mécanismes du parti prochainement.
03:36Mais Naïm Kassem n'a pas du tout évoqué les funérailles d'Hassan Nasrallah et qui, en toute logique, devraient avoir lieu cette semaine.
03:47Tarek, on aperçoit derrière vous la façade de cette immeuble qui a donc été prise pour cible ce matin par l'armée israélienne.
03:57Une phrase a visé pour la première fois le cœur de Beyrouth, racontez-nous.
04:04Absolument, je me trouve actuellement dans ce quartier qui porte le nom de Kola.
04:09Le quartier de Kola, c'est la première fois que Beyrouth, un tremoros, est ciblé par l'armée israélienne.
04:16Depuis le début de ces confrontations entre l'armée israélienne et le Hezbollah, le 8 octobre 2023,
04:24ce bâtiment a été visé par un drone israélien qui aurait tué des membres du FPLP, le Front populaire pour la libération de la Palestine.
04:42Comme vous voyez derrière moi, les débris sont toujours présents avec beaucoup de voitures qui ont été endommagées.
04:49J'ai pu m'entretenir avec des habitants de ce quartier qui m'ont parlé de la terre qui avait tremblé à 1h du matin quand cette frappe a eu lieu.
04:58D'autres me disaient que si la frappe avait eu lieu pendant la journée, il y aurait eu de nombreuses victimes civiles.
05:04Je viens à l'instant même, il y a à peine quelques minutes, de m'entretenir avec une mère de famille complètement choquée après la frappe d'hier,
05:12qui s'apprêtait à prendre la voiture avec ses deux filles de 11 et de 9 ans.
05:18Elle m'a fait part de sa peur et de cette angoisse qu'il habite depuis hier après cette frappe.
05:24Cette mère de famille, à l'image de beaucoup de civils et de Beyroutins, prend la route du nord et compte se réfugier dans cette partie qui reste tout de même épargnée.
05:37Pour une grande partie de ses habitants de Beyrouth, ce quartier, comme d'autres quartiers, était encore épargné puisque ce quartier-là est plutôt mixte.
05:47Donc sunnites et chiites, contrairement aux frappes qui avaient visé la banlieue sud, la majorité chiite.
05:53Et donc, après la frappe d'hier, la peur habite beaucoup d'habitants ici et c'est un nouvel exode qui commence pour ces habitants de Beyrouth.
06:02Merci beaucoup Tarakaï en direct de Beyrouth.