Le nouveau Premier ministre Michel Barnier poursuit ses consultations pour former son futur gouvernement.
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00:00Michel Barnier poursuit ses consultations, évidemment, pour composer à la fois sa majorité et son gouvernement.
00:05Et Gérard Larcher, le président du Sénat, l'annonce ce matin dans Le Figaro, la droite devrait accepter d'y participer.
00:12C'est une surprise ou quoi ?
00:14Regardez la phrase de Gérard Larcher.
00:16« Le Premier ministre me semble avoir fait sienne nos propositions », dit le président du Sénat,
00:21« et je crois que nous pourrons participer au gouvernement ».
00:23Gérard Larcher le précise aussi.
00:25Le dialogue que nous avons instauré avec Michel Barnier est fluide.
00:28Pince-moi, je rêve, c'est quand même la moindre des choses.
00:30J'imagine un peu quand même la tête des gens qui nous regardent.
00:32Attends, il a fallu que les LR aillent voir un Premier ministre LR pour discuter et savoir s'ils étaient d'accord pour gouverner ensemble ?
00:39On en est là, ça en dit quand même long sur le niveau de n'importe quoi dans lequel on nage depuis la dissolution.
00:44Mais ce n'était pas couru d'avance, cela dit.
00:46Parce qu'en juillet dernier, Laurent Wauquiez, qui est le nouveau patron des LR, qui s'appelle désormais DR,
00:50droite républicaine à l'Assemblée et qui a les yeux rivés sur 2027, avait dit non, pas question de monter dans le radeau de la méduse du macronisme.
00:56Mais maintenant que le capitaine s'appelle Michel Barnier, évidemment, ça fait réfléchir.
01:00En fait, ils ne peuvent pas faire autrement.
01:01Alors, on ne sait pas encore qui ni vraiment combien il y aura de LR au gouvernement, mais ça ne sera pas pour faire de la figuration.
01:07Et ça, c'est la première brique de la majorité.
01:09Toujours utile de rappeler combien il y a de députés LR à l'Assemblée.
01:11Ils sont 47.
01:14Bon, alors ça, c'était la première brique.
01:15La deuxième brique, c'est peut-être bientôt, puisque Michel Barnier se rend ce soir à la rencontre des députés Renaissance et Demain auprès des groupes Horizons et Modem.
01:24Alors, là aussi, ce n'était pas gagné d'avance.
01:26Gabriel Attal, qui est le nouveau patron des députés Renaissance, s'est fait tirer l'oreille pour inviter Michel Barnier.
01:31Il voulait marquer son indépendance.
01:32Et puis, quand il a appris qu'Edouard Philippe, son grand rival dans le camp présidentiel, le patron d'Horizons, avait convié lui, le Premier ministre, il a fait machine arrière.
01:40Ils ont des états d'âme, les macronistes, à l'idée de soutenir un gouvernement de droite.
01:44Ce qui, entre nous, fait doucement rigoler parce que, d'abord, ils avaient quand même moins de scrupules quand c'est eux qui lançaient les invitations et débauchaient les LR par pelleté.
01:51Et puis, ensuite, parce que la politique qui sera menée changera peut-être sur la forme, mais pas sur le fond.
01:56J'en veux pour meilleure preuve que le directeur de cabinet de Michel Barnier, qu'il vient de recruter, il l'a recruté où ?
02:01Dans le cabinet de Bruno Le Maire, l'actuel ministre de l'économie.
02:04Donc, vous imaginez qu'il n'y aura pas...
02:05C'est les directeurs qui font la politique.
02:06Non, mais il n'y aura pas de grand écart en termes de politique.
02:09Mais ça tousse quand même, ça couine dans le camp présidentiel, en particulier dans ce qu'on appelait l'aile gauche de la majorité.
02:14Si, si, ça existait.
02:15Hier, dans Libération, l'ancien ministre de l'industrie Roland Lescure, qui est lui venu du PS, expliquait que sa confiance ne serait pas automatique à l'égard du gouvernement de Barnier
02:25et que s'il s'agissait notamment de piocher dans le programme du RN en matière d'immigration, ce serait sans lui.
02:31Est-ce qu'il a envie d'aller chercher des ministres de gauche, Michel Barnier ? Est-ce qu'il va y arriver ?
02:34Ça l'arrangerait bien, ne serait-ce que pour le symbole.
02:37Il a prévenu vendredi soir sur TF1, mon gouvernement ne sera pas seulement de droite.
02:41Tout est dans le pas seulement, j'ai envie de dire.
02:43Il suffit d'un, il suffit d'une prise de guerre.
02:45Mais le problème, c'est que personne à gauche ne veut finir avec du goudron et des plumes.
02:50Tous les partis qui composent le nouveau Front populaire ont fermé la porte à double tour.
02:54Alors peut-être trouvera-t-il une personnalité en rupture devant, mais ça ne changera rien à l'affaire.
02:58Michel Barnier est un Premier ministre en équilibre sur une tête d'épargne et à la merci du moindre vent à l'Assemblée.
03:03Mathieu, il y a une question d'Antoine Fernandez, question de téléspectateurs de première édition, qui s'adresse je crois à Mathieu, Antoine, c'est ça ?
03:13Oui, j'ai une question pour Mathieu de la part de Nourdine.
03:16On commence à parler de la création d'un éventuel ministère de l'immigration alors qu'on dit qu'il faut réduire la dépense publique.
03:22La question de Nourdine, elle est toute simple, un simple service dédié à l'immigration ne suffirait-il pas ?
03:28Alors il a tout à fait raison, Nourdine.
03:30Je précise que Matignon a démenti l'idée qu'il y aurait un ministre de l'immigration hier soir à l'AFP.
03:37C'est une vieille idée le ministère de l'immigration.
03:39Elle avait été lancée par Nicolas Sarkozy en pleine campagne en 2007 pour siphonner les voix du RN.
03:45Ça n'avait servi à rien, le ministère avait été supprimé dès 2010.
03:48On voit bien que si ce sujet ressurgissait, ce serait évidemment pour faire un gros clin d'œil au Rassemblement national.
03:54– Merci Mathieu, tout de suite c'est Lorraine, c'est Culture & Vous et merci à Antoine.