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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre.
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Transcription
00:00Et il est 18h, bienvenue si vous nous rejoignez sur nos deux antennes. Nous sommes avec Eric Nolot, bonsoir Eric.
00:06Nous sommes avec Alexandre de Vecchio, merci d'être avec nous Alexandre.
00:10Catherine Ney, nous avons le plaisir d'avoir Catherine Ney sur notre plateau. Louis de Ragnel, merci d'être là.
00:14Et Céline Pina. On va peut-être, et je l'aimerais, prendre la direction de l'hôtel de Matignon où se trouvent nos envoyés spéciaux.
00:21Est-ce que nous avons une équipe sur place qui pourrait nous raconter un peu l'ambiance de cette Passation des Pouvoirs qui va se dérouler dans quelques instants ?
00:29Qui attend en ligne ? Thomas Bonnet avec Charles Bajet. Bonsoir tous les deux. Qu'est-ce qui se passe là ?
00:38Bonsoir Laurence. Tout est prêt pour accueillir Michel Baragné qui devrait arriver d'ici une minute à l'autre dans la cour de Matignon
00:45où il est attendu par plusieurs centaines de personnes qui se sont rassemblées.
00:50Pour décrire notamment pour nos auditeurs sur Europe 1, vous avez plusieurs centaines de personnes qui sont d'un côté de la cour
00:56alors que Gabriel Attal vient d'apparaître devant l'hôtel de Matignon où il est longuement applaudi.
01:01Vous entendez derrière moi Gabriel Attal qui est donc applaudi chaleureusement par les personnes qui sont là pour l'accueillir.
01:07Il y a notamment des ministres et des parlementaires qui sont présents pour cette Passation des Pouvoirs.
01:11Et Michel Baragné devrait donc arriver d'ici quelques instants. Le voilà qui arrive à l'instant sous mes yeux.
01:17Michel Baragné qui franchit effectivement le perron de la cour de Matignon, qui remonte cette allée pavée,
01:25qui salue évidemment son prédécesseur Gabriel Attal. Ils se tendent la main.
01:32Voilà Michel Baragné et Gabriel Attal qui se serrent rapidement la main, qui ne prennent pas la pause pour l'instant pour les photographes
01:39qui vont évidemment, Louis de Ragnel, discourir un petit peu.
01:42Voilà quand même ma petite pose photo, Gabriel Attal très souriant, Michel Baragné aussi, avec une petite main posée sur le perron.
01:49Louis de Ragnel, qu'est-ce qui va se passer là ?
01:51Il va y avoir un entretien qui peut durer entre 10, 15, 20 minutes. Il y a eu des entretiens qui ont été plus longs,
01:57parfois 20 à 30 minutes, entre le premier ministre sortant et le nouveau premier ministre.
02:03Alors, ils discutent de choses assez simples, humaines, qu'il y a forcément quand vous arrivez, c'est jamais très simple
02:12de trouver les bons mots pour celui qui part. Et puis ils discutent des sujets prioritaires.
02:17Gabriel Attal a deux, trois sujets aussi qui lui tiennent à cœur.
02:22Il va peut-être demander à Michel Baragné, voilà j'aimerais que là-dessus ça puisse avancer.
02:26Michel Baragné de son côté peut aussi se livrer un petit peu, expliquer peut-être ce qu'il va dire aussi
02:31dans son mot qui va suivre, donc son discours.
02:33On va vivre ça sur CNews et Europe 1 en direct, Louis.
02:36Et puis pour terminer, il arrive assez souvent que le premier ministre sortant demande à son successeur
02:41une nomination, par exemple, pour un de ses proches, pour un directeur de cabinet.
02:45Recaser les collaborateurs, ça s'appelle.
02:47Souvent c'est pour des hauts fonctionnaires, donc globalement c'est pour une administration.
02:50Des grands serviteurs de l'État.
02:51Et qu'ils rejoindront de toute façon.
02:52Gauthier Lebret nous a rejoint, bonsoir Gauthier.
02:54Alors, Michel Baragné, ça y est, c'est le nouveau premier ministre de la France.
02:57Emmanuel Macron a trouvé le dénominateur commun ?
03:00Alors, c'est le plus vieux premier ministre de l'histoire de la Ve,
03:03et ça a été le plus jeune député de l'histoire de la Ve République.
03:07Son record a ensuite été battu.
03:09Oui, alors, le problème de Michel Baragné, ça va être de naviguer entre l'aile gauche de la Macronie
03:14et le rassemblement national qui ne veut pas d'une continuité du macronisme.
03:18Parce que comme ça, quand on regarde le profil de Michel Baragné,
03:20on peut se dire, il est Macron, il est Macron compatible.
03:22Il avait demandé à Macron de le soutenir pour la présidence de la Commission européenne
03:26qu'il n'avait finalement pas eue.
03:28Ce n'est pas une rupture totale avec, évidemment, Emmanuel Macron.
03:31Et si Emmanuel Macron n'a pas nommé, par exemple, quelqu'un comme David Lissnard,
03:35qui avait des ambitions plus lointaines que Matignon pour 2027,
03:38alors que Michel Baragné ne sera pas candidat, évidemment, à la prochaine présidentielle.
03:42Evidemment, évidemment, Gauthier, vous avancez.
03:45Joe Biden.
03:47La fétide y attendra aussi.
03:48On surnomme le Joe Biden français, donc il a dix ans de moins.
03:52Mais voilà, il n'est pas, a priori, dans la course.
03:55Il n'a pas des veilléités présidentielles, contrairement à David Lissnard.
03:58Donc, il garde quand même un peu les cartes en main.
04:02Le président de la République, il reste au centre du jeu,
04:05même s'il va devoir, Michel Baragné va devoir droitiser la politique qui était actuellement menée
04:11pour ne pas se faire censurer par le Rassemblement national.
04:14Quand il était, d'ailleurs, sur votre plateau pendant la primaire des Républicains,
04:19il n'avait pas de proposition assez dure sur l'immigration,
04:22avec notamment un moratoire, une rupture avec la Cour européenne des droits de l'homme,
04:27à rebours total, d'ailleurs, de ce qu'il avait défendu
04:29quand il a été deux fois commissaire européen à Bruxelles.
04:32Et puis après, vous savez qu'il a négocié le Brexit.
04:34Donc, il est habitué, malgré tout, à des moments compliqués.
04:38Le Brexit, il fallait mettre 27 pays d'accord face au Royaume-Uni.
04:42Ça n'a pas été simple.
04:43Il a réussi à aboutir à un accord, alors qu'à un moment donné,
04:45on a cru qu'il n'y aurait pas d'accord.
04:46Finalement, il a eu un accord.
04:47Ça, ça a été une réussite de Michel Baragné.
04:49Et c'est pourquoi il espérait devenir ensuite président de la Commission européenne.
04:53Mais ça a été compliqué de naviguer entre l'aile gauche de la Macronie et le Rassemblement national.
04:56À l'instant, Emmanuel Macron tweet.
04:58« Merci, cher Gabriel Attal.
04:59Pour ces huit mois en tant que Premier ministre,
05:01avec le gouvernement, vous avez fait avancer le pays,
05:04contribué à son rayonnement dans un moment important
05:06au service de nos concitoyens, la France au cœur. »
05:09Catherine Ney, voilà l'épitaphe pour Gabriel Attal.
05:12Le chapitre Baragné s'ouvre.
05:14Aura-t-il les moyens d'imposer quoi que ce soit au président de la République ?
05:19Selon vous ?
05:20On l'avait appelé au début du mois de juillet,
05:25enfin à l'lexicoler et pas à le président.
05:28Et on ne lui avait pas du tout dit
05:30« Est-ce que ça vous intéresserait, Matignon ? »
05:32On lui posait des questions.
05:33Il avait très bien compris que ça voulait dire que peut-être il serait sollicité.
05:37Alors il marchait en montagne avec un ami en disant
05:39« Moi, je suis très tranquille. »
05:40Mais de toute façon, il était sûr que Xavier Bertrand, ça ne le ferait pas.
05:44Il a contre lui à la fois le Rassemblement national et Laurent Wauquiez.
05:51Donc il dit ça ne pourra pas le faire.
05:53Tandis que lui, il est tout à fait compatible avec Laurent Wauquiez
05:56et assez compatible avec le Rassemblement national
05:59parce que comme on vient de le dire, comme je le disais tout à l'heure,
06:01il a sur les questions régaliennes, sur la sécurité et sur l'immigration,
06:07il a vu les ravages que cela faisait en Angleterre, d'abord,
06:12lorsqu'il le négociait avec le...
06:14Non, il dit qu'il était prêt à proposer un changement de constitution
06:18pour se défaire du joug des institutions européennes.
06:21Des règles européennes.
06:22Pour régler, voilà, des règles européennes.
06:23Donc, là, ça ne peut pas plaire, ça ne peut pas déplaire au Rassemblement national.
06:27Un bouclier constitutionnel pour placer la politique migratoire française
06:30au-dessus des traités européens ou binationaux.
06:32Il n'a jamais eu de mots avec le Rassemblement national
06:35pour la bonne raison que d'abord, c'est quelqu'un qui est toujours très poli, très courtois
06:39et en plus, il n'a jamais eu le Front national ou le Rassemblement national
06:42contre lui en sa voix.
06:43Donc, c'est des adversaires qu'il n'a jamais eus.
06:45Donc, ça permet d'avoir des relations décomplexées.
06:47Bon, très bien.
06:48Alexandre de Vécu, je vois vous agiter.
06:50Non, non.
06:51Vous ne croyez pas qu'il va mettre en place ce programme, en fait ?
06:53Non, il n'aura pas le pouvoir, tout simplement, de mettre un moratoire,
06:57encore moins de faire un référendum, c'est la prérogative du Président de la République
07:00et moi, je me suis toujours interrogé, en particulier au moment de la primaire de la droite,
07:05sur la sincérité de Michel Barnier.
07:08Je veux bien qu'il ait changé complètement, éclairé par le Brexit,
07:12mais je n'en suis pas convaincu, d'autant plus qu'il a très mal défendu
07:15ces soudaines nouvelles convictions pendant la primaire de la droite
07:19et qu'il a terminé troisième.
07:21Donc, on se retrouve finalement avec pour premier ministre…
07:23Devant Xavier Bertrand.
07:24Le perdant, oui, à un cheveu, mais Xavier Bertrand, c'est pareil,
07:28il n'a pas non plus des convictions très grandes sur le régalien.
07:32Donc, on se retrouve avec le perdant de la primaire de la droite,
07:36d'un parti qui a lui-même fait 4 % à l'élection présidentielle,
07:39comme plus petit dénominateur commun.
07:41En réalité, c'est ce qui se passe.
07:42C'est mathématique.
07:43Il pourrait éviter tout simplement une motion de censure dès le début
07:46et le seul avantage qu'il a, c'est qu'effectivement,
07:48il a été courtois et respectueux avec ses adversaires politiques.
07:51Écoutez ce qu'il disait en 2021, pendant cette fameuse primaire de la droite
07:54que vous évoquez, je vous passe la parole, Céline, juste ensuite.
07:56Il se disait Michel Barnier prêt à gouverner et à rassembler les Français.
08:02Je voudrais aussi ajouter un mot plus personnel sur l'état d'esprit qui sera le mien.
08:07J'ai entendu des questions après les deux premiers débats avec mes amis.
08:12Michel Barnier est quelqu'un d'expérimenté, il est sérieux, oui je suis sérieux.
08:17Est-ce qu'il aura l'énergie nécessaire pour gagner et pour gouverner ?
08:22L'énergie, à mes yeux, ce n'est pas de l'agitation, ce n'est pas de l'agressivité,
08:27ça ne consiste pas à parler plus fort que les autres.
08:29Ce n'est pas de l'intolérance.
08:31L'énergie, c'est la capacité de rassembler et de faire.
08:36Et donc je veux simplement dire que cette énergie-là, pour gouverner, pour faire,
08:41pour obtenir des résultats, je l'ai au fond de moi depuis ma première élection
08:46comme conseiller général, j'avais 22 ans, mon premier engageant dans le mouvement gaulliste,
08:51que personne ne doute de cela, que tout le monde en soit sûr.
08:54Voilà Michel Barnier qui était sur CNews et Europe 1.
08:57On co-animait le débat avec Sonia Mabrouk, que j'embrasse et qui revient la semaine prochaine.
09:01Il avait des convictions, Céline Pina, il les a sans doute toujours peut-être.
09:05Il dit on peut rassembler.
09:06Est-ce qu'on n'a pas besoin un tout petit peu de pacifier les débats,
09:09d'avoir quelqu'un qui instaure le dialogue, qui quand même n'insulte pas tout le monde ?
09:14Mon sens, ça nous changerait un peu.
09:16Oui, on en a besoin et on en a surtout besoin parce que la politique, ce sont des alliances.
09:20Des alliances qui d'ailleurs peuvent se retourner, des contours qui peuvent changer,
09:24mais le politique, c'est quelqu'un qui sait tisser des liens.
09:26Et ce qu'il vient de nous raconter, c'est une méthode pour tisser des liens.
09:30Oui, on en a besoin et on pourrait prendre son exact inverse,
09:34c'est-à-dire qu'on se moque de lui en disant il n'est pas charismatique.
09:37Prenez par exemple Jean-Luc Mélenchon qui est très charismatique,
09:40qui a un verbe pour le coup fort et puissant,
09:42et qui en arrive à détruire tout ce qui a fait le fondement de notre contrat social
09:49par sa violence verbale, par ses attaques envers des groupes ethniques.
09:54On pense à ses dérives antisémites, etc.
09:57Et là, on voit à quel point on a besoin de cette méthode-là.
10:01Mais surtout, cet homme a une utilité politique.
10:04La politique, c'est tisser des liens et c'est quelque chose de parfaitement utilitaire.
10:08On n'y met pas d'affect, on peut y mettre des objectifs.
10:11Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a ?
10:13On a un mur qui est le mur budgétaire.
10:15Il faut voter ce budget, sinon vous ne payez pas vos fonctionnaires, par exemple.
10:19Ça pose quand même un problème dans un pays normal.
10:21Ils seront toujours payés, je crois.
10:22Ce n'est pas le système américain où il y a un shutdown et plus rien n'est payé.
10:25Mais vous vous trouvez quand même dans des situations
10:27où derrière, il y a des engagements budgétaires que vous ne pouvez pas tenir
10:30et qui posent vraiment des problèmes.
10:31Or, Michel Barnier est parfait pour faire passer cet exercice budgétaire.
10:35Il négocie avec la Commission européenne, qui nous a collé des procédures pour dérapage excessif.
10:41Une fois que l'exercice sera passé, je crains fort qu'il ne devienne une cible.
10:45Il l'est de facto, déjà.
10:47Demain, Michel Barnier est une cible.
10:50Attendez, vous allez rebondir dans un instant.
10:53Je vais rebondir à La Baule pour l'instant avec Franck Louvrier, le maire LR de La Baule.
10:57Bonsoir, Franck Louvrier.
10:58Votre première réaction à la nomination de Michel Barnier ?
11:01Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour votre famille politique et pour le pays, accessoirement ?
11:07Président de la République, par l'apaisement et la sérénité.
11:11Michel Barnier, d'abord, est un homme de grande expérience.
11:13Vous l'avez dit, c'est un homme d'État.
11:15C'est une chance, je pense, pour la France, parce que c'est un choix raisonnable.
11:18C'est un homme de terrain.
11:19Je voulais qu'un vent de démocratie locale souffle sur le gouvernement.
11:23Et je pense qu'il en fait partie, parce que, bien évidemment, il en est le symbole.
11:26Il est respectueux des autres et de nos institutions.
11:29Donc, l'enjeu, maintenant, pour ce montagnard, c'est l'ascension du Mont-Blanc par la face nord,
11:35notamment au niveau budgétaire.
11:36Ça ne va pas être simple.
11:37Et je pense que c'est des enjeux qui sont importants pour les semaines et les mois à venir, bien sûr.
11:44À votre avis, Franck Louvrier, est-ce qu'il y a eu un deal qui a été passé avec Marine Le Pen ?
11:49Est-ce que Michel Barnier a été accepté, en gros, par Marine Le Pen, à un certain nombre de conditions ?
11:56Le président de la République, là-dessus, n'a pas changé d'avis.
11:59Il a toujours dit qu'il attendrait le paysage politique du Parlement pour pouvoir désigner son Premier ministre.
12:06Il l'a désigné en adéquation avec le paysage parlementaire.
12:10Et donc, de ce fait-là, il veut éviter, bien évidemment, le sur-accident,
12:13éviter d'avoir une motion de censure dans la foulée de la nomination du président de la République.
12:18Donc, c'est en adéquation par rapport aux tendances du Parlement.
12:21Et c'était nécessaire pour pouvoir, justement, essayer de continuer à gérer les affaires du pays
12:26et de répondre surtout aux préoccupations des Français,
12:28parce que c'est tout l'enjeu, quand même, des élections législatives.
12:30C'est répondre aux problèmes de pouvoir d'achat, aux problèmes de sécurité,
12:34aux problèmes de logement, aux problèmes de cadre budgétaire qui va être un enjeu important.
12:39Donc voilà, c'est ça aussi l'enjeu.
12:41Vous ne redoutez pas qu'il soit censuré, que son gouvernement tombe assez rapidement, Franck Louvrier ?
12:46Il va pouvoir réunir assez largement pour faire passer les textes, le premier d'entre eux, le budget ?
12:51Je pense qu'avec Michel Barnier, il a pris la solution parfaite pour pouvoir, justement,
12:55éviter des censures successives, en tout cas une première censure, qui mettraient le gouvernement à plat.
13:01C'est vraiment l'enjeu.
13:02Après, il va y avoir la deuxième fusée, bien sûr, qui est celui de la composition du gouvernement,
13:07qui est aussi un enjeu important parce que c'est un équilibre.
13:10Mais voilà, je pense qu'aujourd'hui, en tout cas, on a une solution qui permet de répondre à la situation politique du moment.
13:17Il y a la gauche aussi qui crie au scandale.
13:20Jean-Luc Mélenchon estime que l'élection a été volée et qu'il appelle, évidemment,
13:24à une grande manifestation le 7 septembre.
13:26Il peut y avoir des troubles, des désordres, selon vous ?
13:28Non, mais ça, bien évidemment qu'il y aura des tensions dans le pays, il y en a toujours eu.
13:32Il y en aura.
13:33Ce qu'il faut, c'est l'apaisement.
13:34Aujourd'hui, l'enjeu, ce n'est pas le chaos.
13:36L'enjeu, c'est de répondre aux préoccupations des Français.
13:39On ne va pas répondre aux préoccupations des Français en manifestant dans la rue.
13:42On va répondre aux préoccupations des Français dans le débat politique
13:44pour permettre d'avancer sur les questions de pouvoir d'achat.
13:46Oui, il va falloir y réfléchir, y répondre rapidement sur les questions de sécurité.
13:51Il va falloir aussi y répondre rapidement.
13:53Donc voilà, on a des enjeux importants, qui sont des enjeux essentiels auxquels il faut répondre tout de suite.
13:58Sur l'immigration, il avait des propositions très concrètes en 2022,
14:02Franck Louvrier, un moratoire sur l'immigration,
14:04la création d'une aide sociale unique pour que le travail paye plus que la cistana.
14:09Vous pensez qu'il aura les moyens de mettre en place tout ça ou pas du tout ?
14:12Je pense qu'en tout cas, il connaît parfaitement bien le sujet,
14:15étant donné ses bonnes connaissances des institutions européennes.
14:18Ce qui nous permettra aussi d'envoyer un message plutôt positif au niveau budgétaire aux institutions européennes.
14:24Parce qu'ils connaissent leurs interlocuteurs.
14:26Michel Barnier est connu des institutions européennes.
14:28Et ça va permettre aussi de calmer un peu le jeu.
14:30Mais je pense qu'en matière d'immigration, il est essentiel qu'on agisse.
14:33On le voit encore avec les difficultés que l'on a sur le nord de la France.
14:37Il faut à tout prix avancer sur ce sujet, notamment avec l'Angleterre,
14:41comme on le sait, sur un texte pour permettre justement de pouvoir éviter
14:44ce qu'on a connu comme drame encore il y a quelques jours.
14:47Franck Louvrier, si Michel Barnier vous demande d'être dans son gouvernement, vous vous acceptez ?
14:51Moi, je suis ministre de la Bôle et je suis pleinement dans ma fonction de ministre de la Bôle.
14:56Et j'en suis ravi.
14:57Les choses font que ce n'est pas moi qui suis, bien sûr, maître de ce calendrier.
15:02Merci Franck Louvrier d'avoir choisi CNews et Europe 1 pour réagir à la nomination de Michel Barnier.
15:07Qu'est-ce qui se passe Gauthier Lebret ?
15:08Il faut quand même dire que quand on vote un budget, on est de facto dans la majorité.
15:12Voter le budget, c'est être dans la majorité.
15:14Or le RN, s'il ne censure pas par principe Michel Barnier, contrairement à Xavier Bertrand,
15:20explique qu'ils vont rester évidemment dans l'opposition
15:24et qu'il n'y aura pas de ministre RN dans le gouvernement de Michel Barnier.
15:28Donc la logique voudrait qu'il ne vote pas le budget.
15:31Donc si le RN ne vote pas le budget, il n'y a pas de majorité pour ce budget.
15:35Donc quelle est l'option ?
15:36Sur la table, ça sera évidemment un 49-3.
15:38Je rappelle que les deux derniers budgets précédents, ceux d'Elisabeth Borne, de Gabriel Attal,
15:43ont été tous ratifiés par 49-3.
15:45Il y a plusieurs articles dans un budget.
15:47Ça a été une ribambelle de 49-3 puisque sur le budget, la Constitution est faite ainsi.
15:52Les 49-3 sont illimités.
15:54Donc ça sera intéressant de voir ce que fera le RN évidemment dès octobre sur le budget.
15:59Parce que s'il vote contre, est-ce qu'ensuite il censure ?
16:02La logique voudrait que non au vu de l'engagement de Marine Le Pen auprès d'Emmanuel Macron.
16:06On écoute Marine Le Pen qui a réagi à la nomination de Michel Barnier.
16:09Je vous passe la parole ensuite, Catherine.
16:10Marine Le Pen d'abord.
16:11Monsieur Michel Barnier semble répondre au moins aux premiers critères que nous avions réclamés,
16:20c'est-à-dire un homme qui soit respectueux des différentes forces politiques
16:23et capable de pouvoir s'adresser au Rassemblement national,
16:26qui est le premier groupe de l'Assemblée nationale,
16:28de la même façon qu'aux autres groupes.
16:32Et ce sera utile parce que des compromis vont devoir être retrouvés
16:35compte tenu de la situation budgétaire de notre pays.
16:38Catherine, est-ce que Marine Le Pen est l'arbitre des élégances au fond ?
16:42En tous les cas, oui, c'est elle qui est la faiseuse de roi quand même.
16:46Parce que là, tous ceux dont on a donné le nom étaient des reines d'un jour.
16:50Là, elle ne dit rien sur Michel Barnier parce que, comme je vous l'ai dit,
16:53il n'y a jamais eu de contentieux entre ces deux parties
16:55puisqu'il n'y a jamais eu d'adversaires, ni Front national, ni Rassemblement national.
16:59Et puis, je crois que Marine Le Pen quand même sort d'un printemps et d'un début d'été difficile
17:06parce qu'elle est arrivée en tête des élections, d'abord européennes et communs,
17:12et après aux législatives.
17:14Et après, ça a été un torrent d'insultes de tous les côtés.
17:17On l'a dénoncé comme le mal qu'il fallait absolument réduire.
17:21Et ça, je pense que là, elle veut une revanche.
17:25Et elle sait qu'avec le Premier ministre Barnier,
17:29je pense qu'il prendra le temps de parler avec le Rassemblement national.
17:34Parce que d'abord, c'est dans sa nature, parce qu'il a toujours fait
17:37« si tous les gars du monde vous laissez donner la main »,
17:40et il fait ça en douce, sans esbrouf, sans parler.
17:43Et je pense qu'il les recevra, il les considérera.
17:46Et je crois que côté Rassemblement national, on a besoin d'un peu de considération.
17:50Ce dont ils ont manqué du côté de la Macronie,
17:53et du côté évidemment du reste de l'opposition.
17:56Donc, je pense que l'atout pour Emmanuel Macron,
18:00c'est d'avoir un homme comme Michel Barnier,
18:03qui est un homme pondéré, qui est calme, qui ne fait pas dans l'esbrouf,
18:07et puis qui a aussi une devise que « trop dire fait rire, mais bien faire fait taire ».
18:11Ah, j'aime beaucoup cette devise, Catherine.
18:14« Trop dire fait rire, bien faire fait taire ».
18:17Céline Pinard, vous avez toujours dit que c'est le RN au fond
18:21qui a été le maître des horloges dans cette nomination.
18:24Oui, il l'est.
18:26Et en fait, ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui,
18:29tout le monde a intérêt, à part éventuellement LFI,
18:32à ce que Michel Barnier réussisse pendant quelques mois.
18:36On a besoin de calmer le jeu.
18:38Les vrais politiques ont compris qu'il n'y a pas d'issue possible.
18:41C'est-à-dire que même s'il poussait le président à la démission,
18:44de toute façon, le jeu est encore trop bloqué
18:47pour que vraiment il puisse se passer quelque chose de fort
18:50et qu'on clarifie la situation.
18:52Donc, tout le monde a besoin de temps et on sait qu'il faut que le budget soit voté.
18:56Et pourquoi pas par Michel Barnier ?
18:59Puisque soit ça le carbonise, mais de toute façon, il n'avait pas d'avenir.
19:02Soit il s'en sort bien, et de toute façon, il n'en a toujours pas
19:05parce que la société est tellement clivée.
19:08Non, mais c'est parfois, vous pouvez être la bonne personne,
19:10mais vous n'arrivez pas au bon moment.
19:12La société est tellement clivée que chacun va essayer de nourrir sa meute
19:16et donc personne ne va...
19:18Sa meute, hein ?
19:19Oui, parce qu'en fait, on a aujourd'hui...
19:22La vision de la politique.
19:23Oui, mais avant, on avait des sociétés qui étaient apesées,
19:26qui se retrouvaient sur un commun.
19:28Aujourd'hui, le commun se réduit de plus en plus
19:31et l'autre devient presque un ennemi.
19:33Et chacun, quand je parle de meute,
19:35c'est parce que chacun nourrit sa meute pour attaquer l'autre.
19:38Ce n'est pas comme ça que ça peut avancer.
19:40Sauf qu'aujourd'hui, je pense que le choix, finalement, de Barnier,
19:45arrange tout le monde, permet de calmer le jeu au moins 3-4 mois.
19:48Oui, mais voilà.
19:49Louis et Gauthier.
19:50Est-ce que c'est une parenthèse ou est-ce que c'est une solution durable ?
19:53C'est une parenthèse.
19:54Et je pense que tout le monde est d'accord pour dire que c'est une parenthèse,
19:57parce que ça va être extrêmement compliqué.
19:59Il y a plein de questions.
20:00Il y a des parenthèses qui peuvent durer.
20:01Il faudra son positionnement par rapport à Emmanuel Macron.
20:03Qu'est-ce qu'Emmanuel Macron lui laissera faire ?
20:05Ce n'est même pas institutionnel, c'est dans la nature d'Emmanuel Macron
20:08d'avoir un Premier ministre qui n'existe pas.
20:10Donc ça, ça va être un vrai sujet.
20:11Est-ce que Michel Barnier se considère dans la majorité ou dans l'opposition ?
20:15Écoutez, on va vivre ça dans un instant.
20:17On va voir si c'est un discours de cohabitation.
20:19On va surtout écouter.
20:20Est-ce qu'il pose le mot de la cohabitation ?
20:23Non, mais c'est très intéressant.
20:25Ce sera le mot-clé, cohabitation.
20:27Ce ne sera pas très juste, parce que les LR ne sont pas majoritaires.
20:30Ce n'est pas une cohabitation.
20:31Ce n'est pas vraiment non plus une cohabitation.
20:33Ce n'est pas une cohabitation du tout.
20:34Et puis, est-ce que ce n'est pas le prévu ?
20:36Il ne va pas dire le mot cohabitation.
20:37Il ne peut pas, il a besoin d'Emmanuel Macron.
20:39Bien sûr, mais ce n'est pas non plus de la majorité.
20:41Non, mais c'est quelque chose de totalement nouveau.
20:43Quand il n'y a pas de majorité absolue, il n'y a pas de cohabitation.
20:45Attendez, Madame Ney était en train de parler.
20:47Quand il n'y a pas de majorité...
20:48La cohabitation, c'est comme par exemple en 1997,
20:51lorsque Jacques Chirac a perdu la dissolution, autre idée de génie.
20:54Il avait la majorité absolue partout.
20:56Il a perdu 200 députés.
20:57Toutes les dissolutions, c'est génial.
20:58Oui, surtout quand ce n'est pas justifié.
21:00Et donc, la gauche est arrivée, Lionel Jospin.
21:04Les socialistes étaient majoritaires.
21:08Jacques Chirac s'est effacé.
21:09Donc, il n'y avait pas...
21:10C'était une cohabitation.
21:12C'est-à-dire que tous les pouvoirs étaient à Matignon.
21:15Et donc, ça, c'était normal parce que c'était une cohabitation franche.
21:18Tandis que là, il n'y a pas de cohabitation
21:20puisqu'il n'y a pas de majorité.
21:21C'est trois gros tiers.
21:23Donc, on s'arrange comme on peut.
21:24Non, mais c'est du bricolage.
21:25Est-ce que les conseillers qui sont à l'Elysée à Matignon
21:27continueront d'être à l'Elysée à Matignon ?
21:29Non, mais c'est un détail, mais c'est un symbole.
21:30Ah oui, ça, ça vous intéresse, vous ?
21:32Vous aimez la paupe politique ?
21:33Non, mais il y a quelque chose d'intéressant.
21:36C'est qui va accepter d'aller, les grands fonctionnaires
21:39qui sont capables de venir à Matignon
21:41parce qu'ils savent que peut-être ça va durer deux mois, trois mois.
21:43Vous voyez Emmanuel Moulin qui était directeur du Trésor
21:46et qui a accepté parce que Colère lui a demandé
21:49d'être directeur de cabinet de Gabriel Attal.
21:53Voilà, il se retrouve sur le tapis.
21:55Il n'est plus directeur du Trésor.
21:56C'est quand même une carrière qui est interrompue.
22:00Gautier, Gautier, Gautier Lebret, Alexandre de Vecchio.
22:03Le mot, ce n'est pas cohabitation.
22:04Le mot, c'est rassemblement.
22:05C'est le mot du communiqué de la République.
22:07Il ne peut pas cohabiter Michel Barrier
22:10parce qu'il a besoin des macronistes.
22:12On parle quand même d'un homme qui a 47 députés,
22:15si je ne regarde que le groupe LR, à l'Assemblée.
22:1747 députés.
22:19Il est vrai que pour le bloc Nouveau Front Populaire
22:22qui a 190 députés et le Rassemblement National 160,
22:26comme ça sur le papier,
22:27ça me parait quand même inédit d'avoir un homme à Matignon
22:29qui a 47 députés.
22:30Donc la logique, c'est évidemment celle du rassemblement.
22:32Et pourquoi ? C'est une parenthèse.
22:34Parce que l'ORN a été très clair.
22:36Ils veulent la proportionnelle
22:38et ils veulent une nouvelle dissolution
22:40avec application de la proportionnelle.
22:42Donc ils ne vont pas censurer Michel Barrier
22:45dans 3 ou 4 mois.
22:48Mais il n'est pas là pour 3 ans, Michel Barrier.
22:50Il ne va pas terminer le quinquennat d'Emmanuel Macron.
22:52Mais Martine Le Pen, elle aussi,
22:54elle a besoin d'un temps de se reposer,
22:56de se reposer, respirer un peu.
22:58Parce que là, il va y avoir son procès
23:00sur les emplois fictifs.
23:03Ceux dont l'opinion se moquent.
23:05Tout le monde achète du temps.
23:07Tout le monde achète du temps.
23:09Donc là, il va y avoir sûrement la presse de gauche
23:11qui va sûrement être très dure avec elle.
23:13Donc elle a besoin de souffler un peu.
23:15Est-ce qu'elle a les solutions elle-même ?
23:17Elle a un groupe énorme.
23:21C'est un groupe qui est unique.
23:23C'est la première fois qu'elle a fait une alliance
23:25grâce à Éric Ciotti.
23:27Mais le reste, elle a ce groupe compact
23:29de nouveaux élus qui sont sûrement des amateurs.
23:31Et je ne sais pas si elle a dans son groupe
23:33de quoi faire un gouvernement.
23:35Je pense qu'elle n'a pas les compétences.
23:37Elle compte sur M. Tanguay, elle est mal barrée.
23:41Tout le monde achète du temps.
23:43On n'a pas parlé, et ça va être intéressant
23:45de voir son attitude.
23:47C'est Laurent Wauquiez.
23:49Vous avez vu son message de félicitations ?
23:51Oui.
23:53C'est de lui de louange sur Michel Barnier.
23:55Allez-y Alexandre, terminez.
23:57C'est son attitude maintenant.
23:59Mais si Laurent Wauquiez veut avoir un destin politique,
24:01on sait qu'il embauchonne la présidentielle.
24:03Pour l'instant, s'il suit très longtemps
24:05Michel Barnier,
24:07il fait partie de la majorité puisqu'à priori
24:09il va voter le budget.
24:11Pour l'instant, ce à quoi on assiste,
24:13c'est la dilution de LR.
24:15La dilution, la dissolution,
24:17on est dans les ions.

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