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Hugo Auradou et Oscar Jégou : vers un retour des deux rugbymen français en France ?
Europe 1
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03/09/2024
Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu
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00:00
Heureux Pinsoir, 19h21, Pierre Deville.
00:04
Toujours avec Jean-Claude Dassier et Gilles-William Goldnadel et nous accueillons Maître Antoine Veil, bonsoir.
00:09
Bonsoir.
00:09
Avocats de Hugo Auradou et Oscar Gégou qui ont donc, si je comprends bien, obtenu leur dernier feu vert pour un retour en France.
00:17
Qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
00:18
Ils sont dans l'attente de la dernière décision qui va peut-être leur permettre de prendre l'avion très rapidement.
00:25
Il y a encore une autre décision ?
00:27
Il y a la bureaucratie, à l'heure où je vous parle, ils vont rentrer là.
00:30
Mais après, qu'est-ce qui va se passer ?
00:33
On va avoir une phase qui est assez inédite, qui est une phase de réhabilitation médiatique.
00:39
Parce qu'en fait, depuis un mois et demi, leur image a été celle de coupable.
00:45
Il y a eu très peu de gens qui...
00:48
Ils sont toujours inculpés de viol en Argentine.
00:50
Inculpé, ça veut dire présumé innocent.
00:52
Et c'est ça tout le débat en fait.
00:53
Quand je vois encore qu'aujourd'hui, alors même que le parquet argentin leur permet de rentrer dans leur pays,
00:59
qu'on a établi depuis un mois et demi les preuves de leur innocence.
01:02
Il y a encore des médias qui titrent les présumés violeurs, la présumée victime.
01:07
On voit bien qu'il y a un problème de présentation des dossiers judiciaires dans la presse.
01:10
Donc aujourd'hui, pour eux, d'abord, ça va être le retour dans leur famille.
01:15
Ils vont pouvoir souffler un peu, parce que vous imaginez la pression qui a été la leur.
01:20
Ils ont 21 ans.
01:22
Ils sont des internationaux de rugby.
01:25
A priori, ils n'ont pas le profil de violeurs, si vous voulez.
01:28
Et en 30 secondes, tout s'inverse.
01:31
C'est-à-dire que des gens qui sont hyper sains deviennent presque des alcooliques.
01:35
Des gens qui sont dans le respect des valeurs du rugby deviennent des gens violents.
01:40
Des gens qui sont innocents de tout deviennent des présumés violeurs.
01:43
Et donc, effectivement, pendant les prochains jours, d'abord, ils vont rentrer chez eux.
01:48
Ils vont retrouver leur famille, qui n'ont jamais douté un instant de leur culpabilité.
01:52
Ils vont retrouver leur club.
01:53
Vous savez, quand quelqu'un est mis en cause, parfois on le licencie,
01:56
avant même qu'il y ait une décision de justice.
01:58
Là, ils ont eu un soutien absolu des clubs.
02:00
Et ils vont retrouver, j'espère, l'équipe de France, parce que c'est des sportifs de haut niveau
02:04
et que la fédération ne peut pas les soutenir judiciairement, parce que ce n'est pas son rôle,
02:09
mais à organiser qu'ils puissent bénéficier d'une défense efficace.
02:14
Et aujourd'hui, on va se demander si on arrive à effacer une trace indélébile,
02:19
qui est qu'ils ont connu une campagne médiatique très difficile,
02:22
menée d'ailleurs par l'avocate de La Plaignante dans des conditions qui ne sont objectivement pas positives
02:26
ni pour la justice, ni pour le respect des individus.
02:29
Et on va essayer de voir comment l'opinion publique qui a été mobilisée sur ce dossier réagit à tout ça.
02:34
Le feu vert donné par le parquet au retour en France est assorti de règles précises de la justice argentine.
02:40
Les joueurs doivent notamment se présenter s'ils sont convoqués au consulat d'Argentine en France
02:45
et établir une adresse réelle et virtuelle, voire se présenter à Mendoza si cela leur est demandé.
02:50
C'est-à-dire qu'ils vont faire des allers-retours ?
02:51
Oui ou non, ils ne feront pas d'allers-retours parce que ce dossier ne tiendra pas et donc il va être classé.
02:55
La question c'est dans combien de temps et que depuis déjà plusieurs jours,
02:59
on a toutes les manœuvres dilatoires possibles et imaginables
03:01
pour demander des expertises, des contre-expertises, récuser les procureurs, etc.
03:05
Quel a été le déclic, Antoine Vé ? Parce qu'on se souvient de la justice extrêmement ferme.
03:09
Ferme et fermée, j'allais dire cadenassée au début de cette affaire.
03:13
Et là, tout d'un coup, on a ce retournement.
03:16
Il y a deux choses. D'abord, la justice n'est pas fermée ou ouverte, elle est comme on la présente.
03:21
Donc, en fait, on a présenté ces gens comme des violeurs puisque c'est ce qu'on entend.
03:24
Y compris en Argentine.
03:25
Y compris en Argentine, qui n'est d'ailleurs pas un pays qui est très favorable aux violeurs.
03:29
C'est-à-dire que c'est un pays dans lequel le droit des femmes...
03:31
Quel pays est favorable aux violeurs ?
03:32
Non, mais ce que je veux dire c'est qu'il y a une tradition dans les pays d'Amérique latine
03:35
qu'ils y ont été très marqués justement par les violences faites aux femmes.
03:39
Et on ne peut pas suspecter la justice argentine d'avoir été particulièrement sympathique ou laxiste avec ces deux joueurs.
03:44
Donc, très vite quand même, au regard du profil des explications données,
03:48
ils n'ont déjà pas été placés en détention.
03:50
Ce qui était un signal positif.
03:51
Parce que ça voulait dire qu'on donnait du crédit à leur parole, à leur profil et à ce qu'ils disaient.
03:57
Très vite sont apparus au dossier de l'enquête des éléments objectifs qui étaient très disculpants.
04:03
Les vidéosurveillances notamment, où on voyait bien que cette femme n'avait pas été prise par les cheveux pour être conduite dans une chambre.
04:09
La chronologie aussi. Elle est restée trois heures dans la chambre.
04:12
Le deuxième joueur arrive une heure plus tard.
04:14
La chambre n'est pas fermée, etc.
04:16
Et puis, au fil de l'enquête, des éléments disculpants complémentaires sont apparus.
04:21
Et notamment une expertise médico-légale qui dit, en substance,
04:25
que le récit qui est fait par la plaignante n'a pas pu se produire.
04:29
Parce qu'elle dit qu'elle a été attrapée par les cheveux, tirée au sol, asphyxiée, strangulée.
04:33
Et l'expert médical dit qu'il n'y a pas eu de marques qui correspondent à ça.
04:39
Puis d'autres éléments.
04:40
Le fait que la plaignante n'avait pas dit qu'elle était atteinte d'une maladie qui l'empêche de coaguler.
04:44
Et donc que ces marques qu'on avait vues sur sa peau étaient dues à cette maladie.
04:49
D'avantage qu'à des blessures, comme l'avocate de la plaignante a cherché à le faire croire dans la presse.
04:54
Et nous on a vécu à la fois une enquête qui progressait,
04:57
et qui objectivement marquait l'absence de culpabilité des joueurs,
05:01
et en même temps une campagne médiatique qui faisait passer tout un tas de fausses informations,
05:05
à droite, à gauche, et qu'il fallait...
05:07
Vous allez vous retourner contre la presse ?
05:08
Mais on ne peut pas.
05:09
Et d'ailleurs on ne veut pas, parce que la presse c'est comme les juges, on en a besoin.
05:13
Donc si vous voulez l'idée, c'est pas...
05:15
Quand vous dites par exemple les juges, les juges quand ils vous accusent, c'est dur.
05:19
Mais c'est aussi eux qui vous libèrent.
05:21
Aujourd'hui, il y a des juges qui ont libéré ces deux joueurs,
05:24
et c'est une décision qui est suffisamment rare pour qu'elle soit accueillie avec un certain soulagement.
05:28
Gilles William.
05:29
Je suis ravi de cette décision,
05:31
que j'ai suivie d'assez près, si vous voulez,
05:34
et en tant qu'avocat et en tant qu'homme.
05:36
Bon, il est difficile de résister à l'ère du temps,
05:39
comme quoi la parole des femmes est sacrée.
05:41
Non.
05:42
Il y a des femmes qui disent la vérité, il y a des femmes qui sont menteuses.
05:45
Comme n'importe qui.
05:47
Je n'ai pas trouvé qu'en France, je vous le dis confrère,
05:50
je n'ai pas trouvé qu'en France, même la fédération au début,
05:53
était un peu timide pour clamer l'innocence,
05:57
ou en tous les cas, la présomption d'innocence de nos deux joueurs.
06:01
Ce qui est vrai aussi, ce que je pense, ce que j'ai vu,
06:04
c'est qu'on a vu très vite les contradictions de la plaignante.
06:08
Il me semble également que le parquet argentin s'est montré quand même assez responsable dans cette affaire.
06:16
Mais malgré tout, l'ère du temps,
06:20
c'est que vous avez un musicien comme Ibrahim Mahalouf.
06:24
Lui, il a été relaxé.
06:26
Il a été relaxé.
06:27
Et bien malgré tout, vous avez des endroits où on ne veut pas de lui.
06:31
Le festival de Deauville.
06:32
Au festival de Deauville.
06:33
Donc, il faut comprendre dans quel contexte complètement irrationnel et idéologique nous vivons aujourd'hui.
06:40
Et moi, je le refuse, et en tant qu'avocat, et en tant qu'homme.
06:44
Je pense qu'il y a un souci de culture judiciaire.
06:46
C'est-à-dire que, par exemple, vous donnez l'exemple de la fédération.
06:49
Ce n'est pas qu'ils ne les ont pas soutenus.
06:51
C'est que la fédération n'est pas préparée à connaître ce type d'événement judiciaire.
06:55
Donc, l'emploi des mots, c'est pareil.
06:57
Une femme qui accuse, si elle accuse en justice, c'est une plaignante.
07:01
Mais ça ne devient pas une victime.
07:02
La victime, c'est la reconnaissance de quelque chose.
07:05
Déjà, utiliser les mauvais mots, ça veut dire qu'on parle mal des choses.
07:09
Et je crois que cette affaire montre que ce qui est très important, c'est qu'on doit respecter...
07:15
Alors, même ce mot-là, présomption d'innocence, ne veut rien dire, en fait.
07:18
Pourquoi ?
07:19
Parce que présumer les gens innocents, ça ne veut pas dire qu'on n'a pas le droit de parler de l'affaire.
07:23
Et donc, souvent, les avocats s'érigent en disant qu'on n'a pas le droit de présenter des faits.
07:27
Bien sûr que la presse a le droit de présenter des faits.
07:29
Mais elle doit le faire avec une certaine réserve, avec un discernement.
07:33
Et je crois qu'effectivement, quand il y a un courant qui emporte les choses, le discernement cède.
07:38
Je vous confirme que c'est un boulot aussi, le discernement.
07:40
Mais il y a un autre point, c'est que dès qu'on défend des accusés, on a l'impression qu'on attaque des victimes.
07:44
Ça, c'est faux.
07:45
Dès qu'on critique l'emploi d'un mot, on a l'impression qu'on attaque la presse.
07:49
C'est faux.
07:50
La presse, c'est la liberté d'expression.
07:51
La presse, c'est la liberté de s'informer.
07:53
Donc, il faut aussi pouvoir sortir d'un discours qui est toujours manichéen,
07:58
entre les femmes, les hommes, les victimes, les accusés, la justice, la presse.
08:02
En fait, il faut de la mesure, il faut de la proportion, il faut utiliser les bons mots,
08:06
et il faut parler des choses avec une certaine réserve.
08:09
Jusqu'à ce que la justice ait le temps de se prononcer.
08:11
Merci Maître Antoine Vey d'avoir trouvé le temps pour passer par le studio d'Europe 1.
08:17
Je rappelle que vous êtes l'avocat de Hugo Auradou et Oscar Gégou.
08:20
Merci beaucoup.
08:21
Jean-Claude Dassier, merci à vous.
08:22
Gilles-William Goldnadel.
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