Écoutez les débats entre Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la Revue Regards, Tugdual Denis, directeur de la rédaction de Valeur Actuelle et Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi et Agnès Bonfillon du 28 août 2024.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi et Agnès Bonfillon du 28 août 2024.
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00:00Yves Calvi, Agnès Bonfillon, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:06Agnès, on revient avec vous sur le drame de Mougin et l'émotion suscitée par les
00:09propos de l'épouse du gendarme tué sur la route.
00:12Et notamment la déclaration de la journée.
00:14La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance.
00:20Les mots de l'épouse du gendarme tué lundi soir à Mougin, elle fait évidemment référence
00:26au chauffard responsable de la mort de son mari, l'homme, un Capverdien de 39 ans,
00:30situation régulière, a été arrêté à Cannes quelques heures après le drame.
00:33Il possède dix condamnations à son casier judiciaire pour des infractions à la circulation
00:39routière mais aussi des atteintes aux personnes.
00:42On rappelle qu'il a été testé positif à un dépistage d'alcoolémie après son interpellation.
00:47Bonsoir David Lissnard, merci de nous rejoindre, vous êtes le maire Nouvelle Énergie de Cannes,
00:51président de l'association des maires de France, vous venez de rendre un hommage au
00:54gendarme tué lundi soir par ce chauffard, que nous dit ce drame, sont vous ?
00:59Bonsoir, ce drame d'abord il nous dit qu'une famille est endeuillée et qu'une veuve et deux
01:06enfants se retrouvent sans leur mari et sans leur père et il nous dit aussi qu'il faut soutenir les
01:12forces de l'ordre, on est dans une république, un état de droit, le contradictoire s'exprime,
01:17on a de beaux principes donc les forces de l'ordre doivent être soutenues.
01:21Il nous dit aussi qu'il y aura toujours des violences dans les sociétés humaines,
01:25il y aura toujours des tragédies mais qu'en l'occurrence ce que nous avons vécu et affronté
01:32là comme d'autres phénomènes n'est pas qu'un fait divers, c'est un phénomène de société et
01:38que cette mort aurait pu être évitée lorsque l'on sait que le suspect interpellé a été condamné à
01:47dix reprises et qu'il n'aurait pas dû être sur le territoire national depuis bien longtemps ou au
01:51moins en Bastille. Ça explique les propos de son épouse, je l'affirme haut et fort,
01:56la France a tué mon mari, la France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son
02:01excès de tolérance, ce sont des propos d'une extrême violence. Je crois qu'on n'a pas commenté
02:06les propos d'une veuve depuis quelques heures mais ce qu'elle dit renvoie à une question politique,
02:14c'est indéniable, c'est indéniable le phénomène de la multirécidive, le fait que moi je le vois,
02:22je parcours le pays à la rencontre de mes collègues maires, partout on a une minorité
02:27de population qui pollue la vie jusqu'à des drames de la majorité des gens, c'est comme ça.
02:33Donc la difficulté c'est de ne pas tomber, nous politiques, dans les postures martiales,
02:39dans les postures morales et évidemment dans la récupération et la démagogie,
02:45mais à un moment donné il faut bien regarder les choses en face, il faut retrouver du bon sens.
02:48Si on veut éviter que la France tombe dans l'autoritarisme et dans l'extrémisme il va
02:54bien falloir que les peines soient exécutées dans le respect de la graduation, du contradictoire etc.
02:59Mais on ne peut plus, parce que là on le vit, il y a un prisme médiatique, on le vit tous les jours
03:06dans nos communes, dans nos mairies, tout le temps. Souvenez-vous il y a un an et demi ou deux ans,
03:10l'agression de cette dame âgée de 89 ans par trois mineurs, ça avait fait beaucoup de bruit,
03:16c'était à Cannes aussi. Les trois interpellés, deux ont été condamnés, un avait été innocenté.
03:22Les trois on les retrouve, mais au moins une fois tous les quinze jours, dans des faits d'îles,
03:27de violences, de rôdeurs urbains, donc on n'en peut plus de tout ça, vous comprenez ? C'est ça
03:32que ça veut dire. Qu'est-ce qu'il faut faire ? Si vous voulez, là-dessus je crois que c'est un
03:39travail général, mais on va dire des choses précises. Il y a des ajustements juridiques,
03:45alors sur le refus de tempérer, pour le coup le code pénal n'est pas assez ferme, mais très souvent
03:50la loi elle est plutôt ferme. Mais le problème il est dans l'exécution des choses, c'est-à-dire que
03:54dans le pays, dans notre pays, merveilleux pays la France, qui a le record du monde de la dépense
03:59publique, on est à 57% de la richesse produite de dépenses publiques, on a des services régaliens,
04:05c'est-à-dire des services de justice, de diplomatie, de police, de gendarmerie,
04:09qui manquent de moyens. Et on adapte, ce « on » est un pronom indéfini, c'est-à-dire l'État
04:14adapte sa doctrine à la pénurie. Le prévenu en l'occurrence, moi je ne veux pas accabler ce
04:22monsieur, ce n'est pas la question et j'essaie de rester de façon objective, mais il est de
04:26nationalité étrangère, de façon régulière sur le territoire. Il a eu dix condamnations inscrites
04:33à son casier judiciaire, dont conduite sans permis, dont un refus d'obtempérer avec délit de fuite,
04:38dont des violences, dont un port d'armes prohibé, violences et outrages, une rébellion et violences,
04:45et tenez-vous bien, en 2023 une conduite en état d'ivresse. Donc ce n'est pas une question de
04:50droit, c'est une question d'application et d'exécution. Pourquoi il a bénéficié d'un
04:55titre de séjour de quatre ans malgré tous ces faits ? Si on veut éviter l'extrémisme,
05:01il faut avoir un peu de bon sens, donc ce monsieur aurait dû retourner dans son pays,
05:06aurait dû être expulsé. Et s'il avait été français, il aurait dû évidemment être privé
05:10de permis de conduire et il aurait dû évidemment faire de l'emprisonnement.
05:14Merci beaucoup David Lysnard. Vous êtes, je le rappelle, le maire Nouvelle Énergie de Cannes.
05:18Merci d'avoir pris la parole dans cette émission. Nous sommes rejoints par Nathalie Saint-Cricq,
05:22éditorialiste politique, Tuck Duhaldeny, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles et Pablo
05:27Piovivien, rédacteur en chef de la revue Regards. Tuck Duhaldeny, la France est-elle laxiste d'une
05:33façon générale et notamment avec ses chauffards ? Il semble que oui, puisque l'uniforme fait
05:39beaucoup moins peur qu'avant et que vous avez 60 refus d'obtempérer par jour. Les mots,
05:46vous avez dit tout à l'heure Yves Calvi, les mots violents de cette femme, moi je crois que
05:51c'est des mots pleins de force. Alors ça bouscule, ça secoue, c'est dur à entendre parce que ça met
05:57les gens face à leurs responsabilités. Et d'ailleurs, je pense que ce centre concerné,
06:01ceux qui doivent se sentir concernés par ces mots, parce que je veux dire, moi je ne suis pas
06:05législateur, mais tous ceux qui, des magistrats qui remettent des chauffards en liberté, des
06:11hommes politiques qui détricotent les lois pour qu'elles soient toujours moins sévères, doivent
06:16se sentir concernés. Mais c'est un discours qui fera date, c'est absolument certain, parce que
06:20ce qu'elle a dit avec une émotion, une colère et une dureté, mais à la hauteur du drame qu'elle
06:27vit, évidemment que ça parle à tout le monde. Je veux dire, à cause d'un, j'ai vraiment envie de
06:32dire un gros mot, mais d'un monsieur qui ne mérite aucune considération, vous avez deux enfants qui
06:38n'ont plus de père aujourd'hui et une femme qui n'aura plus jamais ce mari jusqu'à la fin de ses
06:43jours. C'est juste inacceptable. Nathalie Saint-Clicq, vous avez réagi. Effectivement que le discours de
06:49cette femme veuve de M. Comine, de la division Comine, il n'y a rien à dire. Je serai dans sa
06:55situation, probablement, peut-être l'allusion à 1981, la peine de mort, je ne l'aurai pas cite, mais
07:00qu'il y ait une espèce de fureur, de colère, de détresse, c'est totalement normal. Après, je me
07:09poserai la même question que celle que vous avez posée à David Lissner, en disant, en gros, il dit
07:12embastillé. Alors embastillé, ça veut dire, il aurait dû être en prison. Il y a jusqu'un nouvel
07:16ordre, d'une proportionnalité. Alors, ça va peut-être vous faire hurler, mais on ne peut pas
07:21forcément mettre en prison quelqu'un qui a commis des délires routiers. Il y a un code, il y a un
07:25code qui condamne avec une proportionnalité. Et pour avoir pris des renseignements cet après-midi,
07:31en sachant que je venais vous voir, un procureur m'a dit, mais attendez, si on leur retire leur
07:36permis, ils n'en ont rien à faire. Parce que c'est ceux-là, justement, qui, même avec son permis,
07:39avec ou sans assurance, ils continueront. Donc, moi, je ne dis pas qu'il ne faut pas
07:46renforcer les sanctions. Je pense que si, et il y a eu des rapports qui ont été faits là-dessus,
07:51peut-être un endroit spécial pour détenir les gens. Parce qu'on ne peut pas, ils m'ont répondu
07:57également, et ce n'est pas quelqu'un de gauche qui m'a parlé, on ne peut pas mettre quelqu'un
08:01qui a fait un délire routier, admettons que les assassins, les violeurs et tout ça. Donc,
08:04peut-être travailler, et c'est régulièrement proposé, sur une peine spécifique. Deuxièmement,
08:09et ça c'est sur le climat de la société, je l'ai entendu à des collègues d'Eric Comines,
08:12réhabiliter les flics. C'est-à-dire, en gros, cesser d'avoir une image de la police tue.
08:20C'est-à-dire, en gros, essayer déjà, ça les aiderait. Ils le disent tous qu'on les respecte,
08:25et qu'on ne les traite pas, même si c'était équivalent avec les délinquants.
08:29Votre analyse, Pablo Piovivian.
08:30Oui, je suis assez d'accord sur le début de ce qu'a dit Nathalie. C'est-à-dire que, déjà,
08:36il y a plusieurs choses, dans ce qui a été dit, notamment par David Lissnard. C'est-à-dire qu'il
08:43y a la question du fait qu'il est étranger, que c'est un étranger sur le territoire français.
08:49Je ne vois pas trop ce que ça a à voir avec le schmilblick. Et ensuite, il y a la question de la
08:57récidive.
08:58Si vous voulez, on a déjà des délinquants français. Donc, si en plus, il faut gérer des délinquants
09:01étrangers...
09:02Mais en fait, c'est des gens qui sont sur le territoire français, qui ont des impôts en France.
09:05Mais si vous voulez, on a déjà des délinquants français. Si vous voulez, on a déjà des délinquants
09:07français, qui ont des impôts en France.
09:08Mais attendez, pourquoi on n'a pas le débat, alors ? Moi, je ne passe pas des hurlements en disant
09:11qu'il soit capverdien et que celui qui a attaqué la synagogue, qui, parce qu'il a un enfant, est né
09:19sur le territoire français, ne peut pas être expulé. Ayons ce débat sans hystérie. Demandons-nous,
09:24à partir de quel taux de délinquance, quel acte commis, on peut considérer que les gens doivent
09:28être, comme on dit, renvoyés dans leur pays ? Et disons aussi qu'on ne peut pas les renvoyer dans
09:32leur pays, dans la majorité des cas. Faut-il changer la loi ?
09:35On peut la changer. Faut-il que les pays les acceptent ? En général, quand c'est des délinquants,
09:38ils n'en veulent pas. Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire.
09:41Mais ce qui serait bien, c'est que dans un pays mûr, on parle de tout ça sans devenir taré,
09:48c'est-à-dire soit se renvoyer l'extrémisme à la figure.
09:52Et je voulais rebondir là-dessus aussi, c'est que notre République, elle est assise sur des
09:59principes. Ces principes, parfois, ils sont compliqués à tenir lorsque l'on a des situations
10:04qui sont aussi violentes, aussi abominables que ce qui s'est passé avec l'adjuvant Comine.
10:11J'ai entendu les paroles de sa veuve éplorée. Elle a tout à fait le droit de tenir ses propos.
10:20Ses propos sont ultra violents. Et c'est pour ça que je comprends aussi, même que David Disnard
10:26dise qu'il ne m'appartient pas de commenter ce qu'elle a dit. Il faut faire attention à,
10:32derrière, comme vous l'avez fait Tuck Duhal, dire « Ah ben, il faudrait peut-être changer la loi, etc. »
10:38On ne peut pas changer une loi parce qu'il est arrivé sur le territoire un fait divers aussi
10:44abominable soit-il. Précisément parce que la République doit tenir sur ses principes.
10:49Et on retrouve nos débatteurs dans un instant sur RTL, il est 19h28.
10:53Jusqu'à 20h, Yves Kellevy et Agnès Bonfillon refont le monde sur RTL.
11:03Les titres de l'actualité avec Brandon Warhead.
11:0550 000 spectateurs, plus de 4 400 athlètes, de 150 délégations.
11:10La cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques de Paris débute dans moins de 30 minutes.
11:15Un spectacle de trois heures entre les Champs-Élysées et la place de la Concorde,
11:19en présence de 2,5 millions d'athlètes.
11:22Les spectateurs se réveillent.
11:24La cérémonie de l'ouverture des Jeux Paralympiques de Paris débute dans moins de 30 minutes.
11:27Un spectacle de trois heures entre les Champs-Élysées et la place de la Concorde,
11:31en présence de nombreux chefs d'États étrangers de gouvernement.
11:35Le Premier ministre britannique, le Président allemand, tchèque, islandais.
11:39Le Prince Albert II de Monaco, tous reçus cet après-midi à l'Élysée par Emmanuel Macron.
11:45Le Président de la République qui continue ses consultations en vue de la nomination d'un Premier ministre.
11:51L'entretien aujourd'hui avec la droite républicaine, Annie Gennevard, Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez.
11:56Demain, le chef de l'État retrouvera Renaud Muselier pour Renaissance,
12:00David Lysnard pour Les Républicains, Carole Delga pour le Parti Socialiste.
12:04La France a tué mon mari, la veuve du gendarme décédé après un refus d'obtempérer à Mougins,
12:10s'est exprimée aujourd'hui lors d'une cérémonie d'hommage à Mandelieu-Lanapoule.
12:14Elle pointe du doigt le laxisme de la justice.
12:17De son côté, le chauffard doit être présenté à un juge d'instruction à Grasse dans les prochaines minutes en vue de sa mise en examen.
12:25Le chômage baisse, moins 0,9%. Au mois de juillet, pour la catégorie A,
12:30France Travail Ex-Pôle Emploi comptabilise un peu plus de 3 millions de demandeurs d'emploi.
12:36Merci beaucoup Brandon Ouaret, RTL 19h32.
12:40Yves Calvi et Agnès Bonfillon ont refait le monde dans RTL soir.
12:45Et on retrouve Pablo Piovivien, rédacteur en chef de la revue Regarde,
12:49Hugues Duhaldeny, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles,
12:51et Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique.
12:54On fait un point sur les déclarations qui ont eu lieu après ce drame de Puzy.
12:58Oui, et notamment après la déclaration de l'épouse du gendarme ce matin,
13:02lors d'une cérémonie à Mandelieu-Lanapoule.
13:05Il y a eu Jordan Barzella qui, sur Twitter, a dit que c'était des mots bouleversants,
13:09qu'il n'y avait rien à retirer à ce constat.
13:11Laurent Giacobelli, et là j'aimerais avoir votre avis quand même.
13:14Si le gendarme tué à Mougins, écrit-il, avait tiré sur le voyou qui l'a assassiné,
13:18toute la gauche serait aujourd'hui en train de prendre la défense des délinquants face aux forces de l'ordre.
13:24Il faut créer une présomption de légitime défense pour les policiers et gendarmes.
13:28On ne l'a pas entendu, assez entendu, la gauche, cet après-midi ?
13:33Il lance ce qu'il veut.
13:35En l'occurrence, Pablo Piovivien.
13:37En l'occurrence, Pablo Piovivien, la parole à la défense.
13:39La gauche, et d'ailleurs les politiques, n'ont pas forcément à se prononcer
13:44sur tous les faits divers qui adviennent dans notre pays.
13:47Après, si vous voulez qu'on en fasse un débat politique,
13:50peut-être que ça peut arriver, cette question à l'Assemblée nationale,
13:53que ça peut se transformer en proposition de loi éventuellement émanant du Rassemblement national,
13:58alors la gauche sera obligée de se prononcer.
14:02La question, déjà pour l'instant, on ne sait pas, il y a une instruction qui est en cours,
14:08on ne sait pas si le monsieur qui a froncé dans le policier l'a fait de façon volontaire
14:15ou l'a fait de façon involontaire.
14:17On ne sait pas, si je ne m'abuse, s'il était alcoolisé.
14:21Il lui a déclaré qu'il était alcoolisé.
14:24Il était alcoolisé, donc on peut imaginer...
14:27Le magistrat que nous avons pris en tout début de tranche affirme, lui,
14:30que les images permettent d'affirmer qu'il a décidé délibérément de faire...
14:35Très bien, vous avez raison, l'enquête n'est pas terminée,
14:37mais je donne ces deux éléments qu'on a entendus sur notre antenne.
14:40Sur la question de la présomption d'innocence d'un policier qui tirerait sur un délinquant,
14:49je pense qu'elle n'est pas bonne, que ce n'est pas ça la solution pour enrayer,
14:53effectivement, ces problèmes de délinquance du quotidien
14:56qui, parfois, se transforment en drame.
14:59Vous avez des pays, je prends par exemple les Etats-Unis,
15:02qui ont une législation, notamment à l'égard de la récidive,
15:05qui a été, et qui, dans certains états, est toujours beaucoup plus dure que la nôtre.
15:09Par exemple, la Californie, il y a encore quelques années,
15:12vous commettiez trois délits mineurs.
15:14Par exemple, vous vous bagarriez, vous voliez un téléphone,
15:16et après vous voliez une voiture.
15:17Vous pouviez faire de la prison à perpétuité.
15:20À perpétuité.
15:21Et bien, aujourd'hui, heureusement, il n'y a plus cette loi.
15:24Est-ce que ça a enrayé la violence en Californie ?
15:27Pas du tout.
15:28Et d'ailleurs, ça ne l'a tellement pas enrayé,
15:30alors que, pour le coup, c'était vraiment dissuasif.
15:32On ne pouvait pas dire que c'était laxiste.
15:34Et bien, ça n'a tellement pas enrayé qu'ils ont supprimé la loi.
15:36La tolérance zéro à New York sous Rodolphe Gugliani,
15:39ça a fait reculer la délinquance de manière spectaculaire.
15:42Il y a d'autres aspects, notamment, par exemple,
15:45l'élévation du niveau de vie des New-Yorkais,
15:47et notamment des New-Yorkais les plus pauvres.
15:49Pour revenir à la question d'Agnès Bonfillon,
15:52le silence de la gauche est quand même, excusez-moi, assourdissant.
15:55Et évidemment qu'en creux,
15:58derrière la remarque du député Rassemblement National,
16:01Laurent Jacobelli,
16:03il y a la référence à Naël,
16:05qui, quand on a vu, je me souviens notamment d'un document de TF1,
16:09pour ne pas les citer,
16:11le déroulé de la journée de Naël, ce jour-là,
16:15les multiples refus d'obtempérer,
16:17les courses-poursuites, etc., dans Nanterre,
16:19et que, effectivement, ça s'est terminé par ce drame,
16:23mais immédiatement, vous avez tous les footballeurs de la planète,
16:26et tous les responsables de gauche de la planète,
16:28qui ont agonisé, entre guillemets,
16:32la police d'insulte et de responsabilité,
16:35et on a eu les droits aux émeutes que vous savez.
16:37Donc, je suis désolé.
16:39S'il y a ça d'un côté,
16:41avec le comportement qu'avait eu Naël ce jour-là,
16:43on peut quand même attendre
16:45de ces mêmes responsables politiques, mêmes observateurs,
16:47même influenceurs, tout ce que vous voulez,
16:49qui manifestent un peu d'émotion, de compassion,
16:51même d'indignation, à l'égard de l'assassinat de ce policier.
16:55Mais moi, il y a un truc qui m'a encore plus interpellé,
16:57sur le plan politique,
16:59c'est, évidemment, dans la dureté du discours de cette veuve,
17:02aujourd'hui, il y a la question de la peine de mort.
17:04La peine de mort, il n'y a aucun parti politique,
17:06aujourd'hui, qui propose son rétablissement.
17:08Pas Éric Zemmour, pas le Rassemblement National.
17:10Et même Éric Zemmour,
17:13il ne proposait pas dans son programme,
17:15il se dit philosophiquement plus ou moins d'accord,
17:18mais il ne prend pas le risque, entre guillemets, politique d'aller jusque-là.
17:21Elle, elle pose la question de la peine de mort,
17:23qui est une question taboue en France.
17:25Moi, ça m'étonne énormément
17:27de savoir que, sur une question
17:29où il n'y a aucun parti politique,
17:31quand bien même ceux qui sont taxés d'extrême droite, etc.,
17:34qui proposent son rétablissement,
17:36chaque année, le CIVIPOF fait une enquête
17:38sur l'indice de confiance des Français.
17:40Et bien, chaque année, figurez-vous que
17:42le rétablissement de la peine de mort
17:44prend des points.
17:46Et aujourd'hui, on a 48% de la population française
17:48qui veut le rétablissement de la peine de mort.
17:50Donc, pour une mesure qui n'est proposée par aucun parti politique.
17:52Donc, c'est dire...
17:54Moi, je ne prends pas position sur ce sujet,
17:56mais c'est dire le désarroi,
17:58la sidération, la stupéfaction,
18:00le sentiment, j'imagine,
18:02de perdition, entre guillemets, de cette population française
18:04face à une insécurité endémique,
18:06face à ces drames toujours plus violents,
18:08qui sont récidives à chaque fois,
18:10et l'absence de solution.
18:12C'est pour ça que le discours de David Lyssenaar,
18:14c'est de dire d'essayer de s'en emparer
18:16avant que ce soit pris par les extrêmes
18:18et que tout et n'importe quoi soit dit.
18:20Et quand je dis s'en emparer, ce n'est pas pour avoir une position
18:22moyenne ou médiocre
18:24ou genre, oui, peut-être bien que oui, peut-être bien que non.
18:26C'est qu'il n'y a aucun problème qui peut se résoudre
18:28de façon simple. Autrement, aucun gouvernement
18:30serait suffisamment stupide pour ne pas le décider.
18:32Alors, la gauche est gênée en entournure.
18:34Évidemment. Puisque traditionnellement,
18:36la gauche est plutôt du côté des victimes
18:38que du côté... Enfin, des victimes.
18:40Quand les victimes les arrangent,
18:42dirons-nous.
18:44Ça, c'est traditionnel. Quand on est en plus
18:46en pleine alliance avec
18:48un parti qui a quand même montré du doigt,
18:50je parle de la FI, systématiquement,
18:52au moment des Gilets jaunes,
18:54par la suite et tout, qui considèrent que
18:56spontanément, celui qui est fautif
18:58c'est forcément le policier
19:00ou le gendarme, ils sont effectivement...
19:02Qu'est-ce que vous voulez qu'ils disent ?
19:04Qu'ils aient de la compassion, ça serait
19:06logique, mais Dieu merci,
19:08on nous a évité les larmes de crocodile.
19:10Donc, après, moi, je suis toujours
19:12contre la même chose, c'est que tous ces sujets-là
19:14de délits routiers, il faut aussi dire
19:16c'est qu'avant qu'on tue quelqu'un, on ne l'a pas tué.
19:18Donc, il faut voir comment
19:20on peut neutraliser
19:22toutes ces personnes. Mais, surtout, je suis étonnée
19:24par le fait qu'en France, on n'ait pas la capacité
19:26de discuter. Normalement, je reviens
19:28toujours à mon côté sorcière.
19:30Attendez, attendez. Non, mais,
19:32je ne suis pas en train de dire qu'il a été
19:34condamné pour...
19:36Délits routiers,
19:38ce n'est pas...
19:40Un délit routier,
19:42ce n'est pas une contravention.
19:44Ce n'est pas une contravention
19:46qu'on n'a pas payée par maître.
19:48Donc,
19:50que l'on demande aux policiers,
19:52que l'on voit les gendarmes, que l'on voit
19:54les syndicats de police, qu'on leur demande pour l'histoire
19:56de légitime défense,
19:58qu'on voit des gens non hystériques,
20:00qui n'en font pas à dire systématiquement
20:02à la population, il n'y a qu'à faire ci.
20:04Je pense que c'est une bonne solution
20:06et c'est d'autant plus une bonne solution que ça nous évitera
20:08d'avoir les trucs à l'emporte-pièce.
20:10Dans un pays, quand même, on a le plus grand
20:12taux de gens en prison par rapport
20:14à la population. C'est contre-intuitif.
20:16De même que l'immigration, il va falloir
20:18se pencher dessus. Si, par hasard, on avait un gouvernement,
20:20ça aiderait. On marque une petite pause.
20:22Notre prochain débat, je l'ai intitulé
20:24Macron, tu dors ? Point d'interrogation, vous me direz si c'est le cas.
20:34On refait le monde, avec Yves Calvi
20:36et Agnès Bonfillon.
20:38Il est 19h41, merci à vous tous qui nous écoutez.
20:40On refait le monde, deuxième débat. Nous sommes toujours avec
20:42Nathalie Saint-Gricq, éditorialiste politique,
20:44Pablo Piovivien, rédacteur
20:46en chef de la revue Regard et Tuck Duhaldeny,
20:48directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles.
20:50Et nous sommes aussi avec un gros, gros
20:52scoop. Je pense que je vais vraiment vous apprendre
20:54quelque chose. Emmanuel Macron cherche toujours
20:56un nom pour Matignon.
20:58Et pour ce faire, le Président poursuit ses
21:00consultations, un coup à droite, un coup à gauche.
21:02Les dirigeants LR ont été reçus,
21:04dont Laurent Wauquiez,
21:06ce matin, qui à la sortie parlait d'un
21:08entretien, je cite, décevant.
21:10Aucune position nouvelle.
21:12Nous avons dit au Président de la République
21:14qu'il fallait maintenant qu'il assume
21:16ses responsabilités et qu'il nomme enfin
21:18un Premier ministre. Il n'y a plus aucune raison
21:20maintenant de procrastiner.
21:22Alors demain, c'est au tour des élus locaux
21:24d'être reçus par Emmanuel Macron,
21:26la socialiste Carole Delga, Renaud Muselier,
21:28mais aussi le maire de Cannes, David Lysnard,
21:30qui était avec nous il y a quelques instants,
21:32sont conviés à l'Elysée.
21:34Et donc, ça ne s'arrange pas, Nathalie Sarkozy ?
21:36De notre côté, il y a à peu près tous les ingrédients,
21:38donc ça ne s'arrange pas.
21:40Les socialistes de gauche ne sont pas d'accord.
21:42D'ailleurs, on verra demain Carole Delga
21:44qui est plutôt sur une ligne. On peut continuer
21:46à négocier, même sans aléphie.
21:48Chacun s'intéresse à lui-même, c'est-à-dire à la présidentielle.
21:50Laurent Wauquiez ne veut pas
21:52participer. Il ne veut pas que les LR participent
21:54à un gouvernement parce qu'il ne faut
21:56pas plomber, il ne faut pas être une
21:58bouée ou une béquille à Emmanuel Macron.
22:00Emmanuel Macron donne des ordres
22:02à la gauche, en sachant très bien que ça n'a pas
22:04facilité la tâche, c'est-à-dire l'autre soir
22:06le communiquer avec, alors vous êtes bien gentil maintenant.
22:08Vous dégagez les filles,
22:10et puis vous allez me voir avec des gens de la droite.
22:12Ce n'est pas d'unabilité
22:14ou alors c'est parce que ça l'amuse.
22:16Si c'est subtil, ça va trop loin.
22:18Bernard Cazeneuve, tout le monde en parle, mais il va falloir
22:20aussi se mettre au clair sur, je vous rappelle
22:22qu'il demande la suspension de la loi sur les retraites,
22:24qui était quand même un des gros
22:26piliers d'Emmanuel Macron.
22:28On le sait tellement que je n'y crois plus.
22:30En plus, je ne suis pas sûre qu'il y ait véritablement
22:32envie de se faire injurier
22:34par les écologistes, parce qu'il a un contentieux
22:36au moment de Sylvette et avec Rémi Fraisse,
22:38quand on l'a traité d'assassin.
22:40Et puis au milieu de ça, vous avez les macronistes
22:42qui sont un peu à gauche,
22:44beaucoup au centre, on ne sait pas très bien.
22:46Et les LR qui ne sont pas très nombreux, Elliot,
22:48c'est une nouvelle marque, comme on dit,
22:50dont on a entendu parler l'autre fois.
22:52Donc si vous voulez, personne n'a la majorité, et maintenant
22:54on n'en est pas à essayer de trouver une majorité,
22:56on est en train d'essayer de trouver une non-majorité contre.
22:58Mais quand vous regardez les chiffres,
23:00moi je ne vois même pas
23:02un technicien, ça ne veut rien dire
23:04à un gouvernement technique, outre le fait
23:06qu'il y a un sondage qui dit qu'on n'en veut pas.
23:08Un technicien, c'est on augmente le SMIC, on n'augmente pas.
23:10C'est une décision politique. Un technicien,
23:12les retraites, on fait quoi ?
23:14Je ne vois pas bien, sauf à jouer
23:16à nommer quelqu'un au bout d'un moment,
23:18en faisant porter à la responsabilité
23:20à l'autre que ça n'a pas marché. Mais il ne faut peut-être pas
23:22anné 20 septembre, procédure pour déficit
23:24de la France, il faut aller en Europe.
23:26Il faudrait peut-être qu'il y ait des choses qui se passent.
23:28Un jeu d'échecs où il n'y a que des pièces noires.
23:30C'est de la politique politicienne au carré.
23:32Au cube.
23:34Ce qui est très étonnant je trouve, c'est
23:36cette naïveté d'Emmanuel Macron qui a beaucoup de défauts
23:38mais qui normalement est quand même
23:40pas trop un perdro de l'année.
23:42Un lapin de six semaines.
23:44Il n'y a rien de lapin de six semaines.
23:46Mais qu'est-ce qu'il croyait ?
23:48C'est son expression.
23:50En conviant Laurent Wauquiez deux fois.
23:52Evidemment qu'il laisse l'opportunité à Laurent Wauquiez
23:54le lendemain de lui dire
23:56finalement ce n'était pas beaucoup plus intéressant que la veille.
23:58Et qu'est-ce qu'il croit ?
24:00Comment il peut croire
24:02qu'à la fin, effectivement, le RN
24:04va dire qu'on avait dit
24:06ce qu'on avait à dire, on ne veut même pas revenir.
24:08Quand bien même ne sont-ils pas invités
24:10vous me ferez remarquer. Vous vous rendez compte que ça fait
24:12deux minutes qu'on débat et qu'on en est déjà à refaire
24:14de la psychanalyse sur ce qui se passe dans la tête du président de la République.
24:16Ah oui mais écoutez, parce qu'il est trop bas ses pouvoirs.
24:18En fait, normalement, ce n'est pas une quelque chose
24:20qui se passe à l'Elysée. Moi, je suis désolé.
24:22Je suis peu soupçonnable d'amitié
24:24pour LFI et d'envie féroce
24:26de voir le NFP au pouvoir.
24:28Il y a un moment, ce n'est pas à lui de faire les comptes
24:30d'émotions de censure à l'avance. Je veux dire, il est président de la République.
24:32Il n'est pas arbitre de
24:34Babyfoot.
24:36Qui laisse le Parlement
24:38se patouiller entre eux.
24:40C'est une vraie question que je me pose depuis le début.
24:42Qu'est-ce qu'il est allé faire dans cette galère ? Pourquoi est-ce qu'il n'a pas nommé
24:44Lucie Castex quand le Nouveau Vrombula lui a dit
24:46de nommer Lucie Castex ?
24:48Et puis derrière,
24:50elle se fait renverser
24:52par une motion de censure. Mais ce n'est pas son problème.
24:54Là, maintenant, il est comptable
24:56de la personne qu'il va nommer à Matignon.
24:58Parce que s'il n'arrête pas de dire
25:00« Moi, je ne nommerai à Matignon que quelqu'un qui n'aura pas
25:02de motion de censure, etc. », mais s'il ne le trouve pas.
25:04Si jamais il nomme quelqu'un,
25:06et puis deux semaines après, il y a une motion de censure. On va dire
25:08« Écoutez Emmanuel Macron, écoutez Monsieur le Président de la République,
25:10vous avez mal fait votre job, puisque
25:12vous nous avez répété pendant deux mois
25:14qu'il fallait absolument quelqu'un qui n'ait pas de motion
25:16de censure face à lui ou à elle.
25:18Donc, il y a un gros problème, et j'avoue que je ne comprends pas.
25:20Alors, peut-être que...
25:22Vous ne comprenez vraiment pas ?
25:24Moi, je pense que vous comprenez très bien.
25:26En fait, ce que je pense profondément,
25:28c'est que ce monsieur aime bien être au centre du jeu.
25:30Et que là, il aurait pu se passer
25:32des choses à l'Assemblée Nationale,
25:34et il s'est dit « Oh là là, si ça se passe à l'Assemblée Nationale
25:36et que ça ne se passe plus à l'Élysée,
25:38ça va être un problème. Donc,
25:40comment faire pour qu'on parle de moi ?
25:42Je vais jouer l'horloge.
25:44C'est-à-dire, je vais attendre,
25:46attendre, attendre, attendre, attendre,
25:48jusqu'à quand ? Les constitutionnalistes nous disent qu'on peut tenir
25:50jusqu'en 2027, sans gouvernement,
25:52avec un gouvernement démissionnaire.
25:54Nathalie Saint-Grég, Pablo Piovi, vient de nous dire
25:56« En bas, c'est entre des rocs, en l'en-sauce ».
25:58Je ne pense pas que votre explication psychanalytique
26:00sur qu'il veut être le centre du monde soit entièrement fausse.
26:02Je pense surtout qu'il veut aller au bout de son rêve.
26:04Alors, ça a l'air joli, comme écrit,
26:06qu'il peut devenir un cauchemar.
26:08J'ai dit « ça peut devenir un cauchemar ».
26:10C'est quoi son rêve ? Napoléon ?
26:12Son rêve, c'est centre-gauche, centre-droite, ensemble.
26:14C'est-à-dire, en gros, faire un truc,
26:16soit Cazeneuve, avec des gens du Bloc central,
26:18soit Bertrand, avec des gens noirs,
26:20et qu'il veut aller jusqu'au bout.
26:22C'est exactement ce que je pense.
26:24Mais c'est une forme de fantasme qui se passe uniquement
26:26dans la tête du président, sauf pour les centristes.
26:28Mais c'est le fantasme depuis le début.
26:30Donc, il essaie, et puis après...
26:32Le problème, c'est que ce centre ne fait que se réduire comme peau de chagrin,
26:34année après année, élection après élection.
26:36Là, il n'a plus que 160 députés.
26:38Non, mais je ne suis pas en train de dire que c'est bien.
26:40Je suis en train de dire que je pense que c'est comme ça que ça marche.
26:42Que ça se passe dans sa tête, et qu'éventuellement, ça peut vivre.
26:44Y'a quelque chose de très gênant, quand même,
26:46dans ces consultations qui s'étirent en longueur.
26:48Déjà, je mets de côté le paradoxe
26:50d'avoir précipité, après la dissolution,
26:52l'organisation des élections législatives,
26:54comme si ça ne pouvait pas attendre
26:56deux semaines de plus pour faire ça,
26:58avec un peu de sérénité,
27:00ou même de repousser la dissolution, évidemment,
27:02après les Jeux olympiques.
27:04Et donc, là, tout d'un coup, de prendre son temps,
27:06mais ce qui est très étonnant,
27:08si vous voulez, c'est qu'à la fin, il ne reste
27:10comme interlocuteur du Président de la République.
27:12Donc,
27:14Nathalie a évoqué l'IA de tout à l'heure.
27:16Moi, j'ai lu des grandes déclarations du Président
27:18du Parti Radical, Guillaume Lacroix,
27:20dont, apparemment, tous les Français ont envie
27:22de savoir ce qu'ils pensent
27:24que le Président de la République doit faire.
27:26Et pendant ce temps-là, vous avez les 9 millions d'électeurs...
27:28C'est pas bien de se moquer du Parti Radical.
27:30Non, mais moi, je vous ai dit, on a un problème
27:32de crise de la représentation.
27:34On a un sérieux problème de crise de la représentativité
27:36dans ce pays. Donc, il y a un moment,
27:38si vous vous mettez de côté les 9 millions de personnes
27:40qui nous font populaire, et les 11 qui votent
27:42Rassemblement National, bah, écoutez, vous ne vous étonnez pas
27:44que la démocratie soit considérée comme malade.
27:46On va revenir à ce que disait Pablo
27:48tout à l'heure, concernant, finalement,
27:50Emmanuel Macron aurait dû laisser
27:52l'Assemblée Nationale faire.
27:54Je vous rappelle, quand même, qu'aujourd'hui, le groupe des députés
27:56communistes demande à nouveau
27:58la convocation d'une session extraordinaire
28:00du Parlement, qui permette, donc,
28:02de reprendre les règles, c'est ce qu'ils disent,
28:04et se mettre au travail sans plus attendre, et Marine Le Pen
28:06l'avait fait également.
28:07On en débat dans un instant.
28:09Merci d'écouter RTL.
28:11Yves Kelvy et Agnès Bonfillon
28:13refont le monde sur RTL.
28:18Yves Kelvy et Agnès Bonfillon
28:20ont refait le monde dans RTL soir.
28:22Nous nous sommes séparés,
28:24en fait, on était en train d'expliquer que le président
28:26de la République avait encore une sorte de fantasme
28:28centriste, qu'on peut comprendre tout à fait
28:30de son point de vue,
28:32mais est-ce qu'il y a aujourd'hui
28:34la possibilité en France de
28:36couper les deux bouts de la baguette
28:38d'une certaine façon, Nathalie Saint-Cricq ?
28:40On va voir, déjà du côté de la gauche.
28:42À partir de demain, ils se réunissent
28:44tous à Blois,
28:46les socialistes. On va voir le retour
28:48de Raphaël Glucksmann, qui a dû avoir une longue absence
28:50alors qu'il avait quand même gagné les Européennes.
28:52Au moins sorti
28:54les socialistes débats faux.
28:56Vous savez qui c'est Raphaël Glucksmann ?
28:58Pouvez-vous m'expliquer
29:00pourquoi il a disparu
29:02totalement pendant deux mois ?
29:04Parce que c'est pas un apparatchik, pas suffisamment,
29:06et que le soir des Européennes, quand il arrive
29:08avec 14, c'est Mélenchon qui
29:10prend la parole, qui dit rendez-vous demain matin, et qu'après Olivier Faure,
29:12on lui emboîte le pas. Donc il a regardé passer
29:14les trains. Si je puis me permettre,
29:16Raphaël Glucksmann, il a un micro-parti
29:18qui s'appelle... Il n'est pas au PS, d'accord. Non mais il n'est pas au PS,
29:20mais c'est quand même très important, parce qu'en fait,
29:22qui parle dans le nouveau Front Populaire,
29:24ce sont les états-majors des partis, et lui, il n'a pas de parti.
29:26Il a regardé passer les trains.
29:28Non, mais je suis d'accord.
29:30Mais même le Parti Communiste,
29:32le Parti Communiste est un parti qui est constitué,
29:34qui est installé un peu partout en France,
29:36et donc ils n'envoient au chapitre pas le parti de Raphaël Glucksmann.
29:38Et ça bouge à l'intérieur
29:40du Parti Socialiste, puisque des gens
29:42qu'on ne connaît pas beaucoup, puisque c'est Olivier Faure
29:44qui décide de tout, sans même qu'il y ait de convention,
29:46ou qu'il y ait une façon de choisir
29:48un programme, choisir des gens,
29:50il y a deux minoritaires qui avaient
29:52concouru pour la tête
29:54du Parti Socialiste, qu'Olivier Faure avait pris
29:56à 51%, qui sont Hélène Geoffroy
29:58et Nicolas Meilleur-Rossignol,
30:00qui eux veulent continuer à négocier et veulent
30:02couper avec LFI.
30:04S'il ne se passe rien ce week-end, ça va continuer,
30:06c'est-à-dire le côté en prise
30:08de LFI sur les autres, qui n'osent pas
30:10avancer. Est-ce qu'il peut y avoir un vote ?
30:12Mais ça serait pas mal, les votes. Mais vous savez que
30:14ce n'est pas fréquent depuis quelques temps.
30:16Ils demandent, Geoffroy et
30:18Meilleur-Rossignol, demandent à ce qu'on fixe la date
30:20d'une convention, qu'on parle d'un programme,
30:22parce que pour l'instant, ils ont signé un truc sur lequel
30:24ils ne sont pas d'accord sur tout, notamment
30:26sur le nucléaire, où ils n'en parlent même pas.
30:28Mais si je puis me permettre, Nicolas Meilleur-Rossignol,
30:30comme Hélène Geoffroy,
30:32comme Lamia El Haraj,
30:34c'est-à-dire tous les gens qui veulent
30:36effectivement se séparer
30:38effectivement
30:40du nouveau Front Populaire,
30:42de la France Insoumise en tous les cas,
30:44ils sont aussi pour une rupture
30:46avec le macronisme.
30:48Ils le répètent à l'envie.
30:50Non mais ça veut dire que, moi j'ai un problème
30:52quand on dit tout à l'heure, vous avez parlé
30:54de couper les deux bouts de la baguette,
30:56d'essayer de garder le centre. Moi je pense qu'il faut
30:58arrêter de raisonner avec
31:00est-ce que t'es plus à gauche, t'es plus à droite, etc.
31:02Les gens ont des projets. Les partis politiques,
31:04les mouvements politiques ont des projets
31:06politiques qui sont différents.
31:08Et effectivement, vous avez un projet politique
31:10à gauche avec des sensibilités,
31:12vous avez un... Mais à gauche,
31:14en fait, c'est un projet, on va dire, socialiste
31:16avec des variantes
31:18communistes, plus ou moins révolutionnaires,
31:20etc. ou plus ou moins
31:22réformistes. Vous avez un projet libéral
31:24que, aujourd'hui,
31:26vous appelez le centre, mais en fait qu'on peut le placer
31:28autre part. Je veux dire, c'est juste la façon
31:30dont ils sont placés dans l'échiquier politique.
31:32Aujourd'hui, ils ne sont plus raccords,
31:34ces projets. C'est ça que je veux dire.
31:36Le centre,
31:38il est au milieu de rien du tout.
31:40Ils ont un projet qui est différent que le projet
31:42socialiste qui est porté par
31:44ce qu'on appelle la gauche. Et de la même manière,
31:46à droite. Enfin, je veux dire, le projet
31:48des DLR, bon, j'avoue qu'on le comprend
31:50pas trop, mais genre, le projet de
31:52l'extrême droite, que moi, je place
31:54à l'extrême droite pour des raisons
31:56historiques et politiques, parce que je voulais
31:58sortir du champ républicain, mais
32:00ils ont un projet, en fait, qui est
32:02cohérent. Mais je peux pas vraiment les
32:04placer, en fait, sur une ligne avec gauche,
32:06droite, centre. Je pense que c'est une...
32:08Je pense que c'est une bêtise, parce que
32:10placer le projet
32:12d'Emmanuel Macron au centre,
32:14vous savez, il y a beaucoup de gens à gauche qui disent
32:16« Ah, c'est l'extrême centre ! » Précisément
32:18pour le placer à un extrême, et vouloir le sortir.
32:20C'est-à-dire que tout ça, en fait, cette
32:22géométrie où il y aurait un centre est
32:24absurde. – Une certaine façon, on cherche à faire peur, en tout cas.
32:26– Exactement. – Thauvia Denis, que pensez-vous
32:28de ce que vient de nous dire Pablo Piovivien ?
32:30– Je suis en profond désaccord. – Je m'en doutais un peu.
32:32– Non, blague à part,
32:34moi, j'observe avec délice, en fait,
32:36quand même, la gauche en train de se fracturer,
32:38parce qu'évidemment que, souvent, nous, nous,
32:40le NFP se forme, les écologistes
32:42en avaient marre de Jean-Luc Mélenchon,
32:44les socialistes
32:46cherchaient à s'émanciper, eux aussi,
32:48et que Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon,
32:50le communiste Roussel et Jean-Luc Mélenchon
32:52ne s'entendent pas vraiment à merveille, et que donc tout ça
32:54n'était que, selon moi, une coalition quand même
32:56très électoraliste. Là, ça commence à se craqueler,
32:58la manifestation du 7 septembre
33:00que Jean-Luc Mélenchon annonce,
33:02Nathalie a rappelé tout à l'heure que
33:04Jean-Luc Mélenchon prend la parole à chaque fois, en premier,
33:06au soir des élections.
33:08Surtout quand il n'est pas candidat.
33:12Oui, alors moi, j'aurais attendu
33:14sur le 7 octobre que
33:16les partis alliés
33:18à la France Insoumise soient encore plus
33:20clairs dans leur désaccord. Malheureusement,
33:22ils n'ont pas été assez amédieux.
33:24Mais donc, il y a cette gauche
33:26quand même qui est en train de craqueler d'une part,
33:28et puis il y a cette évidence, depuis le départ,
33:30enfin, je veux dire, comment
33:32on peut être aussi candide pour croire
33:34qu'Emmanuel Macron va nommer Lucie Casté
33:36à Matignon ? Évidemment que, depuis le début,
33:38Emmanuel Macron veut nommer quelqu'un
33:40de centre-gauche ou de centre-droite.
33:42Jamais il n'a eu une autre idée en tête.
33:44Et en plus, il n'a même pas bluffé, pour le coup,
33:46parce que, souvenez-vous, il y a eu une interview estivale
33:48télévisuelle pendant l'été,
33:50je crois que c'était sur France 2, Nathalie,
33:52où Emmanuel Macron
33:54a dit que Lucie Casté
33:56ce n'est pas la peine. Donc, il a évidemment
33:58redit un mois et demi après.
34:00Mais ce que Pablo, c'était pour faire endosser la responsabilité.
34:02C'est-à-dire qu'il y a deux thèses.
34:04On la nomme, on perd 15 jours
34:06jusqu'à ce qu'elle se fasse renverser,
34:08si elle se fait renverser, avec un danger
34:10qu'elle prenne par décret un certain nombre de choses, la hausse du SMIC,
34:12un certain nombre d'éléments qui bloquent.
34:14Ou alors,
34:16il assume lui-même
34:18de dire qu'elle n'est pas conforme
34:20aux valeurs où elle dit
34:22crise institutionnelle. Après, c'est un choix
34:24de stratégie politique. C'est à peu près
34:26comme la dissolution. S'il l'avait faite en septembre,
34:28il l'aurait subie. Alors que là,
34:30comme il l'a décidé, on lui dit, mais tu n'avais qu'à ne pas le faire
34:32si tu n'étais pas fichu après de constituer
34:34un gouvernement. Donc ça, c'est de la
34:36stratégie, en fait.
34:38Moi, j'aimerais juste noter quelque chose. C'est-à-dire que Emmanuel Macron
34:40n'a jamais réussi à rallier aucune force
34:42à lui, sauf vaguement
34:44le modem. Le reste, il a chopé...
34:46Excusez-moi, mais François Bayrou, en ce moment, fait la tournée des médias.
34:48Exactement. C'est le porte-parole du Président.
34:50Je suis tout à fait d'accord. Petite attention
34:52derrière la tête. C'est pour ça que je dis
34:54vaguement le modem.
34:56Il serait le meilleur Premier ministre de France.
34:58C'est pour ça que je dis vaguement le modem. La seule chose
35:00qu'il a réussi à faire Macron, c'est
35:02qu'il a balancé des Marocains
35:04et il a récupéré des personnalités.
35:06Mais c'est vrai. Il a dit à des personnalités
35:08de gauche, du Parti Socialiste,
35:10il a dit à des personnalités
35:12DLR, tenez, venez, rentrez
35:14dans un ministère. Mais c'est tout ce qu'il a fait.
35:16Il n'y a pas de famille politique. Ni les LR
35:18n'ont rejoint Macron,
35:20ni le Parti Socialiste n'a rejoint Macron.
35:22Et c'est quand même très important. C'est-à-dire qu'il n'a jamais
35:24réussi à créer, à subsumer
35:26la gauche et la droite, si ce n'est
35:28en faisant des propositions d'offres d'emploi.
35:30Parce qu'ils n'ont jamais voulu non plus.
35:32Moi j'ai l'impression qu'on se ment tous à nous-mêmes
35:34depuis deux mois. Il nous reste une minute.
35:36En une minute, voire en trente secondes, évidemment
35:38qu'à un moment c'est en coupant les deux bouts de l'omelette
35:40qu'il va réussir à faire son truc. Il va mettre quelqu'un de centre-gauche
35:42que, même le RN d'ailleurs
35:44ne censurera pas in fine, mais que
35:46les républicains
35:48soutiendront, que
35:50Ensemble pour la République, les macronistes soutiendront
35:52et l'éco-cul de l'histoire, bah désolé Pablo,
35:54ça sera les gens du NFP, mais c'était prévu
35:56à l'avance. C'est pas grave, ils continueront
35:58de se battre, ils continueront à défiler
36:00dans la rue. Non, non, non,
36:02c'est pas une histoire d'être cocu, c'est une histoire
36:04de genre, comment est-ce qu'on se mobilise ?
36:06Et je pense que la mobilisation du
36:087 septembre... Déjà c'est un truc de loser
36:10le 7 septembre. Pourquoi c'est un truc de loser ?
36:12Pourquoi il fait la lose ?
36:14Parce qu'ils attendent,
36:16ils essayent de faire monter la sauce
36:18et peut-être qu'au bout d'un moment, les centrales syndicales
36:20appelleront aussi à se mobiliser le 7 septembre.
36:22Vous me donnez une date, quand est-ce qu'on a un Premier ministre ?
36:25Ce week-end ?
36:27Moi je dis aussi ce week-end parce que je suis journaliste.
36:29On en est dix jours.
36:31Dans la dizaine de jours.
36:33Après pour le gouvernement, alors là...
36:35Bonsoir.
36:37Merci à vous trois d'avoir participé.
36:39Vous me demandez pas, c'est étonnant.
36:41Comme Nathalie, pareil.
36:43Ce week-end. C'est le groupe femmes.
36:45Merci à tous.
36:47Dans un instant, un point sur l'actualité sur RTL.