L'Heure des Pros Été (Émission du 20/08/2024)

  • il y a 2 mois
Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00Il est 9h, bonjour, soyez-les, bienvenue, je suis très heureux de vous retrouver en ce mardi 9h11h, c'est votre heure des pros, des témoignages, des reportages et des débats.
00:00:08Je vous présente mon équipe du mardi, dans quelques instants ils seront en pleine forme, certains reviennent tout juste de vacances, donc ils sont encore plus en grande forme.
00:00:16Je vous le présente dans quelques instants, c'est un visage que vous connaissez bien, bien sûr, mais tout de suite on fait un tour de l'information avec Marine Sabourin que je salue en ce mardi, bonjour Marine.
00:00:25Bonjour Thierry, bonjour à tous, elle est une de l'actualité en Israël, le kibbutz Niros annonce la mort d'un otage israélien, il s'agit d'Ovrah Munder, 79 ans, son corps a été retrouvé dans un tunnel de la bande de Gaza.
00:00:39Alors qu'Israël avait accepté le plan américain pour une trêve à Gaza, Joe Biden vient d'annoncer que le Hamas était en train de faire machine arrière dans les négociations.
00:00:47Joe Biden qui a passé le flambeau à Kamala Harris depuis Chicago à l'occasion de la première journée de la convention démocrate.
00:00:53Le président américain a promis d'être le meilleur bénévole de la campagne de sa vice-présidente et il en a profité pour tacler son adversaire Donald Trump, on l'écoute.
00:01:02Il dit que nous sommes en train de perdre, c'est lui le loser, il a tout faux.
00:01:08Nous mettrons une procureure dans le bureau ovale à la place d'un criminel condamné.
00:01:16Il y a deux semaines du retour à l'école, l'allocation de rentrée scolaire est versée à partir d'aujourd'hui.
00:01:22Cette année comptait entre 416 et 454 euros d'aides par enfant en fonction de leur âge.
00:01:273 millions de familles sont concernées, le dispositif est accessible sous certaines conditions financières.
00:01:33Merci beaucoup Marina, à tout à l'heure.
00:01:36Je vous présente l'équipe qui m'accompagne ce mardi, Judith Vintraud, grand reporter, soyez la bienvenue, vous êtes en forme ?
00:01:42Arnaud Benedetti, bonjour, vous allez bien ? Très bien.
00:01:45Michel Taubes, toujours présent ? Bonjour cher Thierry.
00:01:48Et le retour, Kevin Bossuet, les vacances ont été bonnes ? Ah très bien.
00:01:52C'est votre rentrée ? Ah ben avec plaisir, j'ai envie de vous retrouver Thierry.
00:01:56C'est un plaisir de vous avoir à mes côtés évidemment, beaucoup de sujets pour ce mardi, vous allez voir.
00:02:01Et on va commencer avec cette affaire dont on vous a beaucoup parlé, avec cette fameuse vidéo qu'on va vous montrer dans quelques instants.
00:02:08Si vous vous souvenez, c'était cet homme qui avait proféré des insultes à caractère antisémite dans le métro à Paris.
00:02:13Regardez la séquence et puis je vous dis ce qu'il s'est passé hier.
00:02:16Incroyable.
00:02:18Vous faites crime quand il mentait, vous faites les crimes qu'on voit.
00:02:22Il est clair, il a des raisons, il a été tué, il devait tuer tous les loups.
00:02:26Il est clair.
00:02:28Là il s'est emporté un cancer.
00:02:30Vous, vous faites du mal au monde.
00:02:32Je vous crache dans la gueule.
00:02:34J'ai tué des enfants.
00:02:37Je vais porter plainte contre toi, ok ?
00:02:39Je vais aller voir la police.
00:02:41Je crache ou pas ?
00:02:43Crache, crache, moi je vais aller porter plainte contre toi, ok ?
00:02:45Ouais, c'est ça, vas-y, sors du métro.
00:02:47Allez, sors.
00:02:48Le métro t'en prie.
00:02:49Je suis malade.
00:02:51Si vous vous souvenez évidemment de cette séquence et pourquoi je dis que cette histoire est incroyable,
00:02:57parce que le procès devait avoir lieu hier, eh bien il a été envoyé en janvier 2025.
00:03:04Le suspect est pendant ce temps-là placé en contrôle judiciaire.
00:03:07Et le juge, écoutez bien, a estimé que son placement en détention provisoire n'était pas proportionné vis-à-vis de l'infraction.
00:03:13Fin de l'histoire. Judith.
00:03:15C'est un peu le symbole de beaucoup de choses quand même.
00:03:17Oui. Est-ce qu'on a les raisons du renvoi ?
00:03:20Est-ce que c'est faute de personnel parce qu'on est en doute ?
00:03:23On n'a pas spécialement, je n'ai pas au moment où vous m'en parlez, les raisons.
00:03:28Si ce n'est que le juge des libertés et de la détention a estimé qu'il n'était pas nécessaire de placer le suspect en détention provisoire pour ce type d'infraction,
00:03:34et a donc décidé de renvoyer le procès sans aucune explication, uniquement celle-ci.
00:03:40Le fait qu'il ne soit pas placé en détention provisoire, quelles que soient les raisons du renvoi du procès,
00:03:48oui il m'étonne parce que là on n'est pas juste dans le domaine du simple délire antisémite sur les réseaux sociaux.
00:03:58On est face à quelqu'un qui a agressé verbalement des gens,
00:04:05qui est donc susceptible de recommencer à tout moment, donc qui représente un danger.
00:04:13Ce qui veut dire que concrètement on peut insulter, proférer en totale liberté, c'est ça que ça veut dire.
00:04:20Le message qui est envoyé c'est ça, il n'y a aucun souci.
00:04:23Oui, mais moi je fais une différence entre l'insulte sur les réseaux sociaux, que je condamne évidemment, mais je ne suis pas très pour.
00:04:30Je ne pense pas, si vous voulez, que par la loi et en restreignant la liberté d'expression, ce soit une bonne façon de lutter contre l'antisémitisme.
00:04:40Mais là on est face à une agression physique, même si elle est verbale, en présence des victimes.
00:04:46Et on se rappelle le courage de cette jeune femme qui avait osé sortir son téléphone justement dans le but d'interpeller cet individu.
00:04:55Ce qui a été fait parce que, je ne sais pas si vous vous souvenez, mais personne ne bougeait dans le métro au moment où les faits se sont déroulés.
00:05:01Personne ne bougeait si ce n'est cette jeune femme.
00:05:04Et l'objectif c'était ça. Je me mets à la place de cette jeune femme, elle filme pour l'interpellation et au final la personne est renvoyée en janvier.
00:05:14Les termes que vous avez rapporté, cher Thierry, sont scandaleux.
00:05:17Puisque le juge dit que la détention provisoire n'est pas proportionnée aux faits incriminés.
00:05:25N'est pas proportionnée ? Ah bon ?
00:05:27Parce que non seulement il y a des propos d'un antisémitisme virulent,
00:05:32non seulement vous avez des témoins qui ont dû être, j'imagine, tétanisés, choqués par la violence de ces propos.
00:05:39Et puis vous avez derrière des millions de Français et de personnes dans le monde entier qui ont vu cette vidéo.
00:05:45Et le trouble à l'ordre public qui est constitué par ce fait d'antisémitisme, d'une très grande violence, n'est pas un motif proportionné suffisant pour une mise en détention.
00:05:55Mais quel message on envoie ?
00:05:57Mais le message qu'on envoie c'est « Allez-y, continuez ! »
00:06:01Parce que non seulement il ne sera jugé qu'en janvier, mais qu'est-ce qu'il va y avoir comme condamnation ?
00:06:06Un rappel à la loi ?
00:06:07Vous comprenez pourquoi j'ai voulu commencer l'émission avec ça ?
00:06:09Une qualité de loi ex sur si dont il ne comprendra même pas le sens.
00:06:11Non mais c'est scandaleux.
00:06:12Kevin ?
00:06:13Depuis le 7 octobre, on a vu l'explosion de l'antisémitisme dans notre pays.
00:06:18Évidemment, il y a eu de beaux discours.
00:06:20Il faut lutter contre l'antisémitisme.
00:06:22On a même organisé une marche contre l'antisémitisme.
00:06:25Très bien.
00:06:26Sauf qu'après, il y a les actes.
00:06:28Et les actes ne suivent pas.
00:06:29Le fait que le président de la République refuse de participer à une marche contre l'antisémitisme
00:06:35pour ne pas effrayer, pour ne pas vexer une partie de la population,
00:06:40ça en dit long sur cette volonté de lutter réellement contre l'antisémitisme.
00:06:45Et là, la justice.
00:06:46Mais quel laxisme !
00:06:47On a affaire ici quand même à quelqu'un qui tient des propos haineux vis-à-vis des juifs.
00:06:53Qu'est-ce que cela veut dire ?
00:06:54Vous pouvez insulter les juifs.
00:06:55C'est ça le message.
00:06:56Vous pouvez dire tout et n'importe quoi.
00:06:59Il ne vous arrivera rien.
00:07:01Ou alors, vous aurez une petite peine.
00:07:03Moi, j'ai mal à mon pays.
00:07:04J'ai mal à ma justice.
00:07:06Quand allons-nous prendre conscience que l'antisémitisme est un véritable problème dans notre pays ?
00:07:11Allez dans la communauté juive.
00:07:12Vous verrez qu'il y a plein de gens qui nous racontent
00:07:15qu'ils se sentent plus en sécurité en Israël, dans un pays en guerre,
00:07:18qu'en France, dans un pays en paix.
00:07:20Il y a plein de gens qui veulent partir de ce territoire,
00:07:22qui veulent partir de la France,
00:07:24alors qu'ils aiment la France tout simplement parce qu'ils ne se sentent plus en sécurité
00:07:27et ils ont l'impression que l'antisémitisme n'est pas une cause nationale.
00:07:31J'ai regardé la presse avec attention ce matin,
00:07:33à moins que cela m'ait totalement échappé,
00:07:34mais je n'ai pas vu grand-chose par rapport à cette décision,
00:07:38par rapport à cet acte.
00:07:41Arnaud ?
00:07:42D'abord, il faudrait connaître les motifs du renvoi.
00:07:45Ce serait intéressant de voir comment le juge a motivé sa décision de renvoyer à janvier ce procès.
00:07:51Évidemment, ça envoie un message qui est profondément négatif
00:07:54et qui montre que la justice ne s'est pas aussi jugée en fonction du contexte
00:07:59et du contexte d'urgence, qui est aujourd'hui la lutte contre l'antisémitisme.
00:08:03Je voudrais revenir sur les propos de Kevin.
00:08:06Oui, l'antisémitisme a explosé récemment dans la libération de sa parole,
00:08:10depuis le 7 octobre, et il est devenu de fait un enjeu politique.
00:08:16À nouveau, ce qui n'était plus de fait depuis, finalement,
00:08:20pratiquement la seconde guerre mondiale et l'occupation.
00:08:25Mais on voit cette montée de l'antisémitisme venir depuis très longtemps.
00:08:30Elle ne s'est pas cristallisée seulement à partir du 7 octobre.
00:08:36Je rappelle qu'en 2012, des enfants ont été assassinés parce que juifs,
00:08:42dans une école française.
00:08:44C'est-à-dire que le 7 octobre l'a décomplexé.
00:08:47Voilà, c'est ça. Le 7 octobre l'a décomplexé et donc, en conséquence,
00:08:52l'a rendu beaucoup plus visible qu'il ne l'était.
00:08:55C'est ça la vraie rupture.
00:08:57C'est-à-dire qu'en fait, la dynamique, malheureusement,
00:09:00existait depuis un certain nombre d'années, dans un certain nombre de quartiers,
00:09:04mais elle n'avait pas finalement investi l'espace public
00:09:08comme elle a investi l'espace public ces derniers mois.
00:09:11Et c'est ça la nouveauté, c'est ça qui nous ramène à un climat
00:09:14qu'on avait pensé quand même derrière nous.
00:09:18Avec en plus des forces politiques, on y reviendra peut-être tout à l'heure,
00:09:22qui, par des discours pour le moins ambivalents et ambigus, alimentent cette...
00:09:29C'est pour ça que moi j'aimerais rendre hommage à Georges Bensoussan
00:09:33qui, en 2002, avait dénoncé cette montée de l'antisémitisme en Seine-Saint-Denis.
00:09:38Ces enfants juifs qui fuyaient les écoles publiques.
00:09:41Ces enseignants qui ne pouvaient plus enseigner la Shoah.
00:09:45Et Georges Bensoussan, qui est un homme de gauche, a été roulé dans la boue par ses amis.
00:09:51On l'a traité de tous les noms, de fachos, d'extrême droite, parce qu'il disait la réalité.
00:09:56Et aujourd'hui, vous prenez un autre sujet comme le racisme anti-blanc,
00:09:59il se passe également la même chose.
00:10:01Vous verrez que dans 10 ou 15 ans, on verra que tous ces lanceurs d'alerte
00:10:05qui ont dénoncé le racisme anti-blanc avaient raison.
00:10:08Cette gauche réactionnaire qui vit dans le fantasme et qui refuse de voir la réalité
00:10:12est l'une des causes, à mon avis, de la montée de cet antisémitisme
00:10:16et aujourd'hui du racisme anti-blanc.
00:10:18Vous parliez du... Oui, je vous en prie.
00:10:20Il y a aussi la dimension culturelle et religieuse.
00:10:23Je repense à ce sondage de l'IFOP dont j'ai déjà parlé de décembre 2023
00:10:28qui interrogeait des Français non-musulmans et des Français musulmans.
00:10:33Déclaratif, évidemment, puisqu'on n'a pas le droit de faire de sondage ethnique en France.
00:10:38Est-ce que vous avez de la sympathie pour le Hamas ?
00:10:4219% des Français qui se déclaraient musulmans disaient oui,
00:10:46entre 3% en moyenne nationale.
00:10:49Est-ce que le Hamas est un mouvement de résistance ?
00:10:5445% des Français d'origine musulmane disaient oui, c'est un mouvement de résistance.
00:11:02Alors l'autre information qui vient de tomber, puisqu'on évoquait le 7 octobre,
00:11:06elle vient de tomber par une simple dépêche AFP.
00:11:09L'armée israélienne annonce avoir récupéré six corps d'otages morts à Gaza.
00:11:14Voilà, cette information vient de tomber à l'instant.
00:11:16C'est une triste nouvelle.
00:11:19Je reviens sur cette décision d'un juge qui a été pris hier.
00:11:25Je me demande si le parquet ne peut pas faire appel pour essayer d'obtenir un jugement plus rapide.
00:11:30La temporalité est décisive dans ce genre d'affaires qui revêt un caractère d'ordre public vraiment manifeste.
00:11:40Vu l'ampleur qu'a pris la relation des faits, il faut que la justice en tienne compte.
00:11:46Le juge a certainement pris sa décision avec l'accord du parquet.
00:11:50Ça m'étonnerait qu'il n'ait pas pris la décision avec l'accord du parquet.
00:11:53Donc je pense qu'il n'y a pas de possibilité de procédure via le parquet.
00:11:57Un avocat nous le dirait certainement beaucoup plus précisément.
00:12:00On aura quelqu'un dans quelques instants.
00:12:03Je vous propose de poursuivre les sujets sur lesquels j'aimerais vous faire réagir.
00:12:08Là aussi, ça c'est incroyable.
00:12:11C'est peut-être le climat actuel et le symbole de la situation de notre France.
00:12:16C'est Tony Pitaro, un journaliste de notre rédaction qui m'a alerté sur le sujet hier et qui a fait une véritable enquête.
00:12:24Ce sont ses détenus qui se filment comme ça depuis leur cellule.
00:12:29Ça paraît totalement lunaire et ça se passe sur l'application, la fameuse application TikTok.
00:12:35Les prisonniers publient leur quotidien sur les réseaux sociaux,
00:12:38répondent parfois en direct aux questions des internautes.
00:12:41Vous vous souvenez de Mohamed Amra, qui est le détenu le plus recherché.
00:12:45On avait trouvé plus de neuf téléphones, je crois, si je m'abuse, dans sa cellule.
00:12:50Regardez ce reportage étonnant de Tony Pitaro.
00:12:53Et puis, on en parle évidemment. Mais c'est ça, la France en 2024, c'est un peu ça.
00:13:01Il suffit de se connecter sur TikTok pour visionner des vidéos en direct de prisonniers
00:13:07et interagir avec eux sans la moindre difficulté.
00:13:10Abonnez-vous à la famille, ceux qui ne sont pas abonnés, les gars, parce que chaque jour, les gars, je fais des lives.
00:13:13Certains détenus peuvent même gagner de l'argent grâce à des dons directement envoyés par les utilisateurs.
00:13:20Si je veux rien qu'avec mon TikTok, je mets plus de côté que ton père en un an.
00:13:24À ta mère réunie.
00:13:29Pour lutter contre les téléphones en prison, de nombreux moyens sont pourtant mis en place,
00:13:33comme des tunnels à rayons X, des portiques de détection au niveau des portes d'entrée,
00:13:38des détecteurs de masse métallique, des fouilles, des brouilleurs téléphoniques
00:13:42ou encore des dispositifs anti-drone.
00:13:44Malgré ces moyens, des téléphones parviennent tout de même à pénétrer,
00:13:48notamment par les airs, comme le montre ce prisonnier sur une vidéo postée sur TikTok.
00:13:53Contacté, le ministère de la Justice rappelle sa fermeté.
00:13:58Toute découverte de téléphone portable fait l'objet d'une procédure disciplinaire et judiciaire
00:14:03systématique à l'encontre de la personne détenue, susceptible d'alourdir sa peine.
00:14:08En 2023, 53 000 téléphones et accessoires ont été saisis en prison.
00:14:14J'espère que vous allez bien.
00:14:17Voilà, vous allez bien. Je ne sais pas si Wilfried Fonck va bien.
00:14:21C'est le secrétaire national UFAP, une salle à justice.
00:14:24Merci Wilfried Fonck d'être avec nous.
00:14:26Oui, tout a l'air d'aller bien dans les prisons françaises.
00:14:30C'est totalement lunaire.
00:14:32Je ne pense pas que ce soit vraiment nouveau, mais ça interpelle toujours.
00:14:38Effectivement, vous avez raison, ce n'est pas nouveau, c'est un peu sur TikTok.
00:14:41Ce sont des choses que l'on peut constater quotidiennement.
00:14:45TikTok, finalement, c'est la conséquence de quoi ?
00:14:48C'est la conséquence de la présence de téléphones portables
00:14:51et de leur prolifération depuis plus d'un quart de siècle au sein des prisons françaises.
00:14:55Aujourd'hui, en dépit des moyens qui sont déployés,
00:14:58l'administration pénitentiaire a du mal à lutter contre la présence de ces téléphones.
00:15:05On parlait tout à l'heure du dispositif dont le ministère de la Justice faisait état.
00:15:11Mais il faut savoir que toutes les prisons françaises ne sont pas équipées de dispositifs antidrones
00:15:17qui, bon an, mal an, ont quand même un impact plutôt positif lorsque les mises à jour sont faites régulièrement.
00:15:24Aujourd'hui, il n'y a pas non plus de dispositif anti-projection sur l'ensemble des structures.
00:15:30Et surtout, les personnels pénitentiaires, notamment les personnels de surveillance,
00:15:36sont aujourd'hui dans une situation un peu schizophrénique
00:15:41puisque depuis 2009, il est interdit de fouiller systématiquement les détenus à la sortie des parloirs suite à la loi pénitentiaire.
00:15:49Ce qui est totalement lunaire.
00:15:51On se souvient, quand on avait évoqué l'opération Placenet à Marseille,
00:15:55il y avait un caïd qui était en prison qui avait réagi en disant
00:15:59« De toute façon, on s'en moque de l'opération Placenet.
00:16:01Moi, j'ai mon téléphone, je continue mon business et mes affaires avec mon téléphone.
00:16:04Et les Français, ils ne peuvent pas comprendre tout cela. »
00:16:10Vous l'avez dit vous-même, les chiffres parlent.
00:16:12C'est-à-dire que l'année dernière, c'était 53 000 téléphones portables en France,
00:16:16plus de 600 à la prison de la santé, puisque vous faisiez référence notamment au cas de Mohamed Abra.
00:16:24Dès lors que les personnels découvrent un téléphone, vous en avez trois ou quatre qui circulent encore à côté
00:16:29ou qui arrivent sur les cours de promenade ou qui rentrent par les parloirs ou qui rentrent par d'autres biais.
00:16:35Effectivement, c'est une éternelle fuite en avant.
00:16:38Aujourd'hui, la seule issue, c'est de permettre à nouveau aux personnels pénitentiaires
00:16:43d'être en mesure d'effectuer des fouilles systématiques à l'issue des parloirs
00:16:48et quel que soit le contact, j'ai envie de dire, avec l'extérieur, de toute façon,
00:16:52et puis de déployer des moyens, même si ça coûte, et notamment en termes de filets antiprojections.
00:16:57Après, on sait aussi que, de toute façon, ce type de dispositif et ce type de procédure
00:17:03auront forcément des conséquences à l'intérieur des établissements,
00:17:06puisque, au même titre que la circulation des stupéfiants,
00:17:09si demain on arrive à endiguer la circulation des téléphones portables,
00:17:12on sait très bien que ça fera monter la pression à l'intérieur des établissements.
00:17:15Ça, c'est une certitude.
00:17:16Parfois, on peut aussi s'interroger légitimement en se demandant si, finalement,
00:17:20l'administration pénitentiaire, le ministère de la Justice, ne trouve pas son compte à tout ça,
00:17:24puisque ça permet, quelque part, à la population pénale d'avoir une vie qui, peu ou prou,
00:17:30commence un peu à ressembler à ce qu'est la vie à l'extérieur.
00:17:35C'est un peu la politique de la normalisation carcérale qu'on retrouve, d'ailleurs,
00:17:40dans des groupes de réflexion jusqu'à l'ONU aujourd'hui.
00:17:43Restez avec nous, Wilfried, on ouvre le débat avec mes invités.
00:17:46Réaction, Judith ?
00:17:47Oui, évidemment qu'il faut revenir sur cette mesure d'interdiction de fouille.
00:17:53Évidemment qu'il faut faire le maximum pour empêcher les téléphones d'entrer dans les prisons.
00:17:59Mais une fois qu'ils sont entrés, il y a des moyens de faire en sorte qu'ils ne soient plus efficaces.
00:18:06C'est le brouillage, tout simplement.
00:18:08Moi, j'avais travaillé sur le sujet.
00:18:10J'avais trouvé des gens qui m'expliquaient que le brouillage était totalement impossible
00:18:14parce que technologiquement, de toute façon, les délinquants avaient toujours un train d'avance.
00:18:22Et puis, en fait, en creusant, on s'aperçoit que ça a été tenté.
00:18:27Et notamment, si ma mémoire est bonne, en Hauts-de-Saône, dans une prison, ça a parfaitement fonctionné.
00:18:34Alors, l'autre argument, c'est comment fait le personnel de la prison pour communiquer si on brouille, évidemment ?
00:18:41Eh bien, on trouve d'autres moyens.
00:18:43Donc, en Hauts-de-Saône, ils ont trouvé d'autres moyens.
00:18:45Donc, c'est possible.
00:18:46Il y a eu brouillage, c'était possible.
00:18:48Comme le disait M. Fonck, le problème, ça a été que les prisonniers se sont révoltés contre ce brouillage
00:19:00et que l'expérience a été stoppée parce que ça n'était plus tenable.
00:19:04Et en fait, tout est lié.
00:19:06L'absence de places de prison, le manque de places de prison en France,
00:19:10le fait que des détenus soient parfois emprisonnés dans des conditions
00:19:16régulières de la Cour européenne est lié avec cette impossibilité d'empêcher l'approvisionnement.
00:19:25On voit la situation, tout est lié.
00:19:27On compense socialement nos lacunes en termes de sécurité.
00:19:32Vous voyez les messages qu'on envoie.
00:19:33Premier sujet, cette personne qui lance des insultes incroyables.
00:19:37Pas de souci, on verra ça en 2025.
00:19:39Là, on enchaîne avec la situation dans les prisons.
00:19:42Les téléphones sont omniprésents.
00:19:43On communique, tout va bien.
00:19:47C'est ça la France, Kevin Bossuet ?
00:19:49Malheureusement, je l'ai constaté dans les pays de l'Est encore une fois.
00:19:52Quand je suis revenu, c'est ça la France, malheureusement.
00:19:54Mais pour être un TikTok addict, j'ai vu des lives avec des prisonniers
00:19:59qui se filment en effet dans leurs cellules et qui narguent l'administration pénitentiaire,
00:20:05qui narguent la police et qui nous racontent globalement que la casse-prison
00:20:10n'est qu'une étape dans un parcours de délinquants ou dans un parcours de dealers.
00:20:15Vous avez cité le cas de Mohamed Hamra qui est quand même incroyable.
00:20:18Il se faisait livrer des téléphones et même de la nourriture.
00:20:21Comment rentrent ces téléphones ?
00:20:24Il y a trois possibilités.
00:20:25Soit il y a une complicité de l'administration de certains gardiens,
00:20:28soit tout simplement c'est au niveau des parloirs,
00:20:31soit c'est des jets en effet depuis l'extérieur.
00:20:34Mais à un moment qu'on ne dise pas qu'on est quand même capable d'endiguer ce phénomène,
00:20:40parce qu'on ne parle pas d'un téléphone de temps en temps.
00:20:42On parle de 4, 5, 6 téléphones.
00:20:45Il y a des téléphones dans toutes les cellules.
00:20:47Et vous avez raison.
00:20:48Qu'est-ce que ça renvoie ?
00:20:49Que finalement le système judiciaire est complètement laxiste
00:20:52et quand vous voyez les commentaires des gens sur TikTok,
00:20:54ils vous disent finalement ce n'est que ça la prison.
00:20:57Finalement, ce n'est plus dissuasif.
00:20:59Et on a l'impression encore d'un État qui est en dessous de tout
00:21:04et qui se fait narguer en direct.
00:21:07Hier soir, je terminais l'heure des pros
00:21:09et je discutais avec Tony Pitarou qui a réalisé cette enquête
00:21:13et j'ai assisté à la scène.
00:21:14Il s'est branché avec son téléphone, il est rentré en discussion
00:21:17et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
00:21:18Il m'a dit, c'est incroyable.
00:21:20C'est incroyable.
00:21:21C'est lui qui m'a alerté sur le sujet.
00:21:22Alors évidemment, ce n'est pas un sujet nouveau,
00:21:24mais quand même, c'est totalement lunaire.
00:21:27Michel ?
00:21:28Je crois que comme le suggère M. Fonck,
00:21:31les autorités achètent une forme de paix sociale dans les prisons
00:21:35parce que ce serait des cocottes munies
00:21:38qui exploseraient beaucoup plus qu'elles ne le font.
00:21:40Mais quel message on envoie là aussi ?
00:21:42Après s'y ajoute aussi, à mon avis, une idéologie.
00:21:46Cette loi qui a interdit les fouilles systématiques,
00:21:49elle avait été adoptée, si je ne me trompe…
00:21:52Par un gouvernement de droite, il me semble, non ?
00:21:54Non, je crois que c'était sur la présence de François Hollande.
00:21:56C'était 2009 ?
00:21:58Non, c'est 2009.
00:22:00Il faudrait peut-être demander à M. Fonck,
00:22:02il va le savoir mieux que nous.
00:22:04S'agissant d'un président de la République dit de droite
00:22:08qui avait déshabillé la police de proximité
00:22:11et apparemment fragilisé aussi le système pénitentiaire.
00:22:14Mais il n'y a pas que cette paix sociale qu'on achète dans les prisons.
00:22:17Il y a aussi un laxisme de l'ensemble de la chaîne pénale dans notre pays
00:22:23qui n'est pas assez ferme sur tous les manquements à la loi.
00:22:27Et le dernier point que je voudrais dire,
00:22:29dans le sens de ce que disait Kevin Bossuet,
00:22:31c'est que ça renvoie…
00:22:33Parce que qui va sur TikTok ?
00:22:35C'est les jeunes, c'est surtout les jeunes.
00:22:37Et Kevin est très jeune, c'est pour ça qu'il est un TikTok addict.
00:22:40Mais pour les jeunes, l'image que ça renvoie de la prison,
00:22:43c'est une colonie de vacances.
00:22:45Ils ne voient plus du tout la dimension privation de liberté.
00:22:49Ils y voient la continuation de leur vie hors-la-loi,
00:22:55mais véritablement hors-la-loi,
00:22:57parce que c'est hors-la-loi dans un lieu où on est censé faire respecter la loi.
00:23:01Donc en termes de prévention de la délinquance
00:23:04et ensuite de la criminalité, c'est évidemment catastrophique.
00:23:08Arnaud Hamot avant de donner la parole.
00:23:10C'est vrai que ça renvoie tout simplement
00:23:12à l'idée que le système carcéral est devenu très permissif.
00:23:15Alors il y a plusieurs raisons.
00:23:17En effet, il y a récemment une sorte de philosophie laxiste,
00:23:21qui est vieille d'ailleurs, qui n'a pas commencé ces dernières années
00:23:24et qui malheureusement nourrit le débat public depuis très longtemps.
00:23:27Mais il y a aussi manifestement un manque de moyens.
00:23:30Il n'y a pas suffisamment de places de prison.
00:23:32Les prisons sont engorgées.
00:23:34Donc en effet, il y a de cela une sorte du double discours des pouvoirs publics.
00:23:38C'est-à-dire qu'on condamne, on dit qu'on va prendre les mesures nécessaires
00:23:41pour renforcer finalement la surveillance
00:23:45et éviter que les téléphones circulent de manière tout à fait libre au sein des prisons.
00:23:52Mais de fait, ça joue aussi pour les pouvoirs publics
00:23:56comme un facteur de décompression du système.
00:23:59Donc je crois que c'est malheureusement plusieurs causes
00:24:02qui expliquent aujourd'hui ce phénomène.
00:24:04Wilfried, vous êtes toujours avec nous.
00:24:06Judith nous disait, Judith Vintraub,
00:24:08qu'il y avait une expérience qui avait été menée
00:24:10et qui fonctionnait plutôt pas mal.
00:24:13Pourquoi on ne l'applique pas ?
00:24:14Parce qu'évidemment, ça ne plaît pas aux détenus.
00:24:20Quelque part, j'ai envie de vous dire,
00:24:22ce ne sont malheureusement pas les personnels pénitentiaires
00:24:26qui choisissent les orientations de la politique carcérale française.
00:24:31Malheureusement, parce que si ça ne tenait qu'à eux,
00:24:33je pense que l'expérience aurait été menée jusqu'au bout
00:24:36et qu'elle aurait sûrement été mise en œuvre ailleurs.
00:24:40Aujourd'hui, on a un système carcéral et un système judiciaire
00:24:46qui, bon an, mal an, essaye de faire le travail,
00:24:49mais à partir du moment où vous ne mettez pas les moyens nécessaires
00:24:53là où il faut les mettre.
00:24:55Tout à l'heure, Judith faisait référence notamment au manque de place.
00:24:59J'y ajouterais également le manque de personnel.
00:25:02Pendant que la population pénale augmente mensuellement,
00:25:05puisqu'on en est aujourd'hui à plus de 79 000 détenus,
00:25:08c'est-à-dire que même le plan 15 000 aujourd'hui,
00:25:11qui n'est pas encore totalement sorti de terre,
00:25:14on est déjà en surpopulation, malgré ces 15 000 places.
00:25:18Vous avez les effectifs en personnel pénitentiaire
00:25:20qui, eux, suivent une courbe inverse,
00:25:22c'est-à-dire qu'ils ne cessent de décroître,
00:25:24plus derrière des obligations réglementaires et législatives
00:25:28qui interdisent au personnel de faire ce pour quoi ils sont payés,
00:25:33de faire leur mission et d'aller quelque part fouiller systématiquement les dénus.
00:25:37Quelque part, on ne peut pas s'en sortir.
00:25:40C'est une espèce de paix sociale d'accord tacite passé, c'est ça ?
00:25:47Je ne sais pas si c'est un accord tacite.
00:25:50Vous savez, ça fait 25 ans que je suis dans ce milieu-là.
00:25:53Ça fait 25 ans que je vois les choses évoluer pas forcément dans le bon sens.
00:25:58Effectivement, on voit toujours que la partie la plus visible des choses,
00:26:06mais vous avez derrière tout un mode de fonctionnement qui est à revoir.
00:26:11On pensait légitimement, en tout cas à l'UFA,
00:26:14que les événements du 14 mai dernier allaient permettre
00:26:19de ne pas faire réformer le système,
00:26:24mais en tout cas de revoir totalement le logiciel.
00:26:26Parce qu'aujourd'hui, le système carcéral ne doit pas être réformé,
00:26:29il doit être changé de tout au tout.
00:26:31Il faut reprendre les choses depuis le départ et savoir ce qu'on veut faire.
00:26:34Est-ce qu'effectivement, on veut faire de la prison un moment
00:26:38où il y a à la fois une privatité de liberté,
00:26:41mais aussi une découverte de la contrainte,
00:26:43un apprentissage aussi vers la liberté,
00:26:46et quelque part de mettre aussi en place des systèmes de réinsertion
00:26:50qui soient efficaces et qui fassent qu'un passage en prison soit unique
00:26:55et qu'il n'y ait pas derrière finalement une fabrique de la récidive.
00:26:58Merci beaucoup. Vous avez une question à poser Michel ?
00:27:01C'est une rectification, effectivement, comme vous le disiez.
00:27:03C'est la loi de 2009 sous Nicolas Sarkozy
00:27:06et dont la ministre de la Justice était madame Michèle Alliot-Marie.
00:27:10Voilà, il faut être précis.
00:27:11Ce qui en dit long quand même sur les doubles discours,
00:27:15entre un discours de droite et des mesures prises qui sont totalement laxistes.
00:27:19Wilfried Fong, merci d'avoir accepté notre invitation dans l'heure des pros.
00:27:24Je rappelle que vous êtes secrétaire national de l'UFAP.
00:27:26Une ça, justice !
00:27:28On va marquer une première pause dans cette heure des pros
00:27:32et on va revenir justement sur l'affaire
00:27:35avec laquelle nous avons décidé d'ouvrir notre émission
00:27:38puisque nous serons avec Franck Serfati,
00:27:40avocat du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme.
00:27:43On lui posera des questions sur justement la décision
00:27:47qui a été prise à l'encontre de cette personne
00:27:49qui a proféré des insultes et qui est en totale liberté
00:27:53et dont normalement le procès doit être prévu en janvier 2025.
00:27:58On lui demandera toutes les explications.
00:28:00On se retrouve dans quelques instants.
00:28:01A tout de suite, on a beaucoup de sujets à aborder dans l'heure des pros aujourd'hui.
00:28:08Il est quasiment 9h30.
00:28:09Oui, il est 9h30, c'est l'heure des pros.
00:28:11Nous sommes ensemble jusqu'à 11h.
00:28:12Merci de nous accueillir.
00:28:13On fait un nouveau tour de l'information avec Marine Sabourin
00:28:15et on reprend nos débats avec nos invités.
00:28:20Grenoble fait face à une explosion de violence inédite
00:28:23liée au trafic de stupéfiants.
00:28:25C'est ce qu'affirme le procureur de la République Eric Vaillant
00:28:27dans les colonnes du Parisien.
00:28:29Pour déstabiliser les dealers, plusieurs actions sont menées.
00:28:32Notamment une collaboration inédite avec la caisse d'allocations familiales.
00:28:36L'argent des trafics est directement déduit des revenus des délinquants
00:28:39baissant alors leurs allocations perçues.
00:28:41Face à la recrudescence de l'épidémie de Hempox dans le monde,
00:28:44l'institut Pasteur se dit prêt à tester et vacciner les patients
00:28:47à la demande des autorités françaises.
00:28:49Le centre médical avait pris en charge des patients
00:28:51atteints de la variole du singe en 2022.
00:28:53Et puis après l'offensive ukrainienne sur son sol,
00:28:56la Russie exclut toute négociation avec Kiev.
00:28:58Depuis le 6 août, Volodymyr Zelensky revendique le contrôle
00:29:01de plus de 1250 km2, 92 localités par ses forces armées.
00:29:07Merci Marine.
00:29:08Toujours avec moi pour commenter cette actualité très riche en ce mardi,
00:29:12Judith Vintraud, Michel Taubes, Kevin Bossuet et Arnaud Benedetti.
00:29:15Autre histoire sur laquelle j'aimerais vous faire réagir ce matin,
00:29:19c'est cette jeune femme qui a été poignardée au cou
00:29:22après avoir refusé une relation sexuelle.
00:29:24Fort heureusement, elle s'en est sortie.
00:29:26Les faits se sont déroulés il y a à peu près une semaine
00:29:28à la gare de Savigny-sur-Orge en Essonne,
00:29:30et son agresseur est un marocain sous OQTF.
00:29:33Obligation donc de quitter le territoire français.
00:29:36Reportage Bamba Gay avec le récit de Chloé Tarka.
00:29:41Il est aux alentours de minuit lorsqu'une jeune femme de 31 ans
00:29:44sort de la gare de Savigny-sur-Orge.
00:29:46Selon la victime, un homme l'aborde et lui propose 50 euros
00:29:50contre une faveur sexuelle, ce qu'elle refuse.
00:29:52Elle est rattrapée un peu plus loin et reçoit deux coups de cutter
00:29:55au niveau du cou. Opéré en urgence, le pronostic vital
00:29:58de la victime n'est pas engagé. Le suspect, un homme de 45 ans,
00:30:01né au Maroc, sous obligation de quitter le territoire français
00:30:04depuis janvier 2023, est condamné à deux reprises
00:30:07pour vol et violence, prend alors la fuite.
00:30:09Une nouvelle agression qui souligne un manque de suivi
00:30:12concernant les personnes sous OQTF.
00:30:14On a une OQTF qui est prononcée contre un étranger
00:30:17en situation régulière, ensuite il n'y a pas de suivi.
00:30:19On ne sait pas où ils sont, ils peuvent être n'importe où,
00:30:22et comme on a aujourd'hui ce qu'on voit aujourd'hui,
00:30:25des gens sous OQTF qui se livrent à minima à des petits larcins,
00:30:30à des vols, à des cambriolages, et puis on a d'autres
00:30:34qui versent dans des choses qui sont beaucoup plus graves
00:30:36comme on a eu tout simplement là à Savigny.
00:30:39Dès le lendemain, l'homme a été repéré par des policiers
00:30:41de la BAC dans la même gare, alors qu'il suivait une autre femme,
00:30:44un couteau à la main. Le suspect a été placé en détention
00:30:47provisoire et mis en examen pour tentative d'assassinat.
00:30:52Vous savez, en voyant les sujets d'actualité, je me disais
00:30:56qu'on n'a passé qu'un jour, trois semaines.
00:30:59C'est vrai, on utilisait beaucoup le terme avec une espèce
00:31:01de parenthèse enchantée, on a dû le dire trois millions de fois.
00:31:06On avait une actualité plus légère où on était très heureux,
00:31:11des médailles, de ce climat, de la sécurité,
00:31:14tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
00:31:16Et là, écoutez, c'est la rentrée.
00:31:18Retour à la réalité.
00:31:19Retour à la réalité avec les sujets qu'on ne cesse d'évoquer.
00:31:24Et ces sujets majeurs sont bien là.
00:31:26Les causes de la situation n'ayant pas disparu,
00:31:29il n'y a aucune raison que la situation s'améliore.
00:31:33Le Maroc est considéré comme un pays sûr.
00:31:36Vous savez que quand on examine les demandes d'asile,
00:31:39il y a une liste de pays non sûrs.
00:31:44L'Afghanistan, par exemple, dont les ressortissants
00:31:50qui demandent l'asile bénéficient d'un préjugé favorable
00:31:54puisqu'on connaît très bien la situation là-bas.
00:31:57En revanche, au Maroc, ce n'est pas du tout la même situation.
00:32:03Il n'y a pas de guerre civile, il n'y a pas les talibans, etc.
00:32:09Plusieurs partis politiques ont proposé que quand
00:32:13le demandeur vient d'un pays sûr, sa demande soit traitée
00:32:18selon une procédure très accélérée, en quelques jours,
00:32:23et distinguer des demandeurs qui viennent de pays non sûrs.
00:32:27C'est une première réponse à ce genre de situation.
00:32:30Ce Marocain, que faisait-il sur le territoire français ?
00:32:34Deuxième observation, multicondamné,
00:32:38dans la dernière loi sur l'immigration en décembre de Gérald Darmanin,
00:32:51il prévoit une double peine, c'est-à-dire le renvoi dans le pays d'origine,
00:32:55en plus de la peine de prison, mais pour des délits passibles
00:32:59d'un nombre d'années de prison beaucoup trop haut.
00:33:04La règle devrait être premier délit, renvoi dans le pays d'origine,
00:33:10étant donné le niveau de l'immigration clandestine en France.
00:33:16Arnaud ?
00:33:17Oui, alors le problème c'est que les voies de recours pour les EQTF,
00:33:21si mes souvenirs sont bons par rapport à la loi dont parle Judith,
00:33:24ont été déjà réduites par le nouveau dispositif législatif,
00:33:28parce que je crois qu'il y avait une dizaine de possibilités de recours,
00:33:31il n'y en a plus que quatre aujourd'hui.
00:33:33Mais ce n'est pas suffisant, ça c'est un premier point.
00:33:36Deuxième point, ce que met très bien en exergue votre reportage,
00:33:40c'est qu'il y a un défaut de suivi, évidemment,
00:33:43des personnes qui sont sous une procédure d'EQTF.
00:33:46Mais comme il y en a tellement en l'occurrence,
00:33:49nous n'avons pas les moyens malheureusement de les suivre.
00:33:52Puis il y a un troisième problème, c'est l'acceptation,
00:33:54alors je crois qu'avec le Maroc c'est quand même beaucoup plus simple,
00:33:57l'acceptation des pays dont sont ressortissants ces EQTF,
00:34:02d'accepter le retour au pays.
00:34:04On voit bien que par exemple avec l'Algérie,
00:34:06on a un vrai sujet en l'occurrence.
00:34:08C'est beaucoup plus simple depuis la position d'Emmanuel Macron sur le Sahara.
00:34:11Voilà maintenant, exactement, pour le Maroc c'est beaucoup plus simple.
00:34:14Ça ne l'est pas forcément pour l'Algérie.
00:34:16Les choses sont inversées.
00:34:18Et l'autre difficulté, c'est que je veux dire,
00:34:21on reste malgré tout, et c'est le problème de fond,
00:34:23contraints par un certain nombre de règles,
00:34:26qui sont des règles extra-françaises en fin de compte,
00:34:29qui sont des règles européennes,
00:34:31qui viennent aujourd'hui rendre extrêmement difficile
00:34:34l'exécution des EQTF en question.
00:34:37Kévin ?
00:34:39Thierry, vous venez de parler d'une parenthèse enchantée.
00:34:43Mais c'est une parenthèse enchantée pour vous
00:34:46qui parliez beaucoup des Jeux olympiques.
00:34:48Croyez-moi que pendant les Jeux olympiques à certains endroits,
00:34:51la délinquance a continué et les gens...
00:34:53C'est une image, Kévin.
00:34:55Peut-être que moi, j'ai connu une véritable parenthèse enchantée
00:34:59en Pologne, en Lituanie, en Lettonie, en Estonie ou en Inde.
00:35:03C'est vrai, il y a longtemps que vous n'aviez pas parlé de la Pologne.
00:35:05J'en étais persuadé.
00:35:06Je me sentais enfin en sécurité, aucune incivilité,
00:35:11le bonheur de vivre la France que j'ai connue d'antan.
00:35:14Et quand j'en suis revenu hier, je me suis dit,
00:35:16mais qu'est devenu ce pays ?
00:35:19Ensuite, il y a quelque chose qui me marque aussi,
00:35:21c'est le discrédit de la parole politique.
00:35:23Monsieur Macron nous avait promis quand même l'exécution
00:35:26de 100% des OQTF.
00:35:28Comment voulez-vous que les hommes politiques soient crédibles
00:35:30et que le président de la République soit crédible
00:35:33quand il annonce des choses qui ne se matérialisent pas concrètement ?
00:35:38Et enfin, c'est ce qu'évoquait Arnaud Bénédité,
00:35:41mais est-ce que la France est assez puissante pour imposer
00:35:45à des pays comme le Maroc ou l'Algérie de reprendre les OQTF ?
00:35:50J'espère que oui, mais apparemment non.
00:35:52On est dans une forme de soumission, même vis-à-vis de l'Algérie
00:35:56qui nous insulte depuis des années,
00:35:59qui joue sur une rande victimaire,
00:36:01qui considère, pour reprendre l'un des propos d'un ministre algérien,
00:36:05que la France est un ennemi éternel.
00:36:08Et nous, qu'est-ce que l'on fait ?
00:36:10On se soumet, on accepte.
00:36:12Mais pourquoi en fait la France est-elle encore la France ?
00:36:15Je ne crois pas.
00:36:16Perte d'autorité, perte d'influence,
00:36:19de s'estimant finalement que la France que l'on a connue jadis
00:36:22n'existe plus à cause de la lâcheté des politiques
00:36:26et à cause également d'une insécurité persistante
00:36:29et d'une immigration qu'on n'arrive pas à contrôler
00:36:32ou qu'on ne veut pas contrôler.
00:36:34Deux petites choses pour compléter ce qui a été dit sur ces faits.
00:36:38Il y a une misère sexuelle qui se transforme en délinquance
00:36:42et criminalité sexuelle parmi les nombreux migrants
00:36:45qui n'ont aucun avenir sur notre territoire.
00:36:47Et malheureusement, souvent l'actualité le montre.
00:36:49Et je ne comprends pas que dans la nouvelle loi
00:36:52notamment qui a été adoptée sous la fiérule de Gérald Darmanin,
00:36:56on n'ait pas mis notamment dans les faits de criminalité sexuelle,
00:36:59de délinquance sexuelle, un des motifs d'accélération des procédures
00:37:03pour leur expulsion.
00:37:04Le deuxième point, c'est que la coopération judiciaire
00:37:07avec le Maroc fonctionne bien.
00:37:08Rappelez-vous l'imam Iqyussène,
00:37:10lorsque Gérald Darmanin a obtenu son expulsion,
00:37:14le Maroc a accepté illico, immédiatement,
00:37:18de le recevoir sur le sol marocain.
00:37:21Donc moi je me demande si, en ce cas d'espèce,
00:37:27est-ce que l'administration française a fait son travail
00:37:29de demander aux autorités marocaines de reprendre cette occultité.
00:37:33Je n'en sais rien parce qu'évidemment,
00:37:35ces procédures sont souvent faites de façon très confidentielle.
00:37:38Mais je pense qu'il y a peut-être eu,
00:37:40je crains qu'il y ait peut-être eu,
00:37:42un déficit au niveau de l'administration française.
00:37:45Un dernier mot.
00:37:47Un dernier mot, et ça pose aussi la question du facteur culturel.
00:37:50Est-ce que les gens que l'on accueille sur notre territoire
00:37:53sont compatibles avec notre manière de vivre
00:37:55ou sont compatibles finalement avec nos valeurs ?
00:37:58Mais dans quel pays on voit comme ça un type se promener dans la rue
00:38:03et proposer 50 euros à une femme pour une faveur sexuelle ?
00:38:07Mais ça en dit long sur la conception que cet individu a des femmes.
00:38:11Donc à un moment donné, je veux bien qu'on accueille,
00:38:14mais il faut une immigration choisie et surtout dans notre choix,
00:38:18qu'on mette en avant le facteur culturel
00:38:20et que l'on accueille des gens qui sont compatibles avec nos valeurs.
00:38:23Ce n'est actuellement pas le cas.
00:38:25Allez, je voudrais qu'on revienne sur cette information
00:38:27avec laquelle nous avons ouvert notre émission.
00:38:29Nous sommes avec Franck Serfati, avocat du Bureau national de vigilance
00:38:32contre l'antisémitisme.
00:38:34Franck Serfati, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:38:36Je voulais absolument vous avoir et mes invités aussi.
00:38:38Je voulais qu'on revienne sur cet homme qui avait, je ne sais pas si vous avez suivi
00:38:42le début de notre émission, qui avait proféré des insultes
00:38:44à caractère antisémite dans le métro à Paris.
00:38:46Et il se trouve que le suspect est placé sous contre une judiciaire
00:38:50en attendant son procès en janvier.
00:38:52Le juge a estimé, et c'est là-dessus que l'on vous attend
00:38:55et on a plein de questions à vous poser avec mes invités.
00:38:57Le juge a estimé que son placement en détention provisoire
00:39:00n'était pas proportionné vis-à-vis de l'infraction
00:39:03et donc a envoyé le procès du suspect en janvier prochain.
00:39:06Comment déjà, un, votre réaction, et deux, comment la chose est possible,
00:39:10juridiquement parlant ?
00:39:12Alors, tout d'abord, j'ai reçu mon dame hier matin.
00:39:16J'étais à l'étranger jusqu'à hier.
00:39:18Et effectivement, je me suis déplacé au tribunal correctionnel de Paris
00:39:22hier dans l'après-midi et j'ai appris, comme vous,
00:39:25qu'un renvoi avait été décidé au préalable.
00:39:29Alors, certains de vos confrères étaient également présents à l'audience,
00:39:32mais un juge, a priori un juge des libertés de la détention,
00:39:39a fait ce choix avec un renvoi pour jugement
00:39:43à la fin du mois de janvier prochain,
00:39:46où cet individu comparaîtra donc devant le tribunal correctionnel.
00:39:51Alors, pour répondre à votre question,
00:39:53est-ce que cette solution est possible ?
00:39:55Oui, bien évidemment, puisque la justice,
00:39:57et notamment le magistrat qui s'est prononcé à une liberté totale,
00:40:03la prison n'est pas une obligation qui s'impose au juge,
00:40:07et lui a fait ce choix, bien évidemment, à la place qui est la mienne,
00:40:11compte tenu de la gravité des faits.
00:40:13Et vos invités sur le plateau ont évoqué un phénomène sociétal
00:40:19qui perdure depuis plusieurs années, à mon avis,
00:40:22si vous voulez, cette dégénération des valeurs républicaines
00:40:27ne remonte pas au 7 octobre.
00:40:29Le 7 octobre et le pogrom du 7 octobre en Israël
00:40:33est un fait révélateur où le comportement antisémite
00:40:39s'est totalement normalisé.
00:40:42Le gouvernement a évoqué plus de 400% d'augmentation,
00:40:47mais je situe cette vague, cette recrudescence des violences antisémites
00:40:53à 2002 au moment de la seconde typhada.
00:40:56Donc aujourd'hui on est dans une banalisation qui nous inquiète fortement,
00:41:01et tous les jours, pour ne pas dire toutes les heures,
00:41:04nous avons des violences, notamment à caractère antisémite,
00:41:08ce qui nous préoccupe au quotidien.
00:41:10Mais Franck, quel message on en voit ?
00:41:12Parce que là c'est caractérisé, je le répétais,
00:41:15il y a une jeune femme très courageuse qui a filmé la scène
00:41:17dans la perspective qu'on puisse interpeller cet individu.
00:41:20Quel message on envoie aux Français qui nous regardent ?
00:41:23C'est-à-dire que là aujourd'hui, on peut traiter de sale juif,
00:41:26comme ça, ouvertement, sans aucune impunité.
00:41:30Parce que c'est ça, c'est ça le sens.
00:41:34Alors vous avez totalement raison sous un prisme social.
00:41:38Maintenant je fais confiance en la justice de notre pays,
00:41:42et je tiens à dire que depuis quelques mois, voire quelques années,
00:41:46nous avons des décisions qui ne sont pas des décisions de principe.
00:41:51Il fut un temps, et je pense à Dieu donné les autres,
00:41:54il y a une vingtaine d'années, qui étaient condamnées à un euro symbolique,
00:41:58à une peine d'avertissement.
00:41:59Aujourd'hui nous avons des sanctions fermes,
00:42:02avec des peines de prison fermes,
00:42:05qui sont prononcées par les juridictions partout en France.
00:42:09QC, où j'avais fait condamner Armel Moualek à 5 ans d'emprisonnement ferme.
00:42:14Nous avons eu également à Nîmes, à Avignon, des peines d'emprisonnement fermes.
00:42:19Alors un petit bémol, avec votre permission, l'affaire n'est pas jugée.
00:42:24Attendons de passer devant la juridiction de jugement,
00:42:28le 30 janvier prochain, où là nous espérons,
00:42:32et nous nous battrons avec véhémence, comme nous le faisons à chaque fois,
00:42:37pour que le tribunal correctionnel prenne la mesure de la gravité des faits,
00:42:42et pour reprendre votre décision, votre position,
00:42:47apporte un message fort à la société française,
00:42:51pour que la justice répète et rappelle systématiquement
00:43:00que l'antisémitisme est un délit très fort,
00:43:02et qu'il faut le combattre et le sanctionner de façon extrêmement sévère.
00:43:07– Franck Servati, Judith Vintraud, une question à vous poser, et Michel Taubes aussi.
00:43:11– Oui, bonjour maître, est-ce que le parquet aurait pu faire appel
00:43:14de la décision du juge des libertés ?
00:43:17– Oui.
00:43:18– Oui ?
00:43:19– Donc il peut encore le faire ?
00:43:21Ça veut dire que concrètement, ce que dit Michel Taubes, il peut encore le faire ?
00:43:24– Je n'ai pas du renvoi.
00:43:27Il a un délai de 5 jours, on est encore dans le délai d'appel, oui.
00:43:33On est encore dans le délai d'appel de 5 jours.
00:43:36– Michel.
00:43:37– Donc il y a encore une possibilité de jugement plus rapide que fin janvier,
00:43:41parce qu'en fait, là où il y a préjudice collectif, me semble-t-il,
00:43:45maître Servati, que je salue, c'est encore une fois le délai,
00:43:49la lenteur de la justice.
00:43:51Moi je me mets à la place de la jeune femme qui a filmé
00:43:55et qui est la seule personne qui a osé interpeller ce délinquant,
00:44:01je ne sais pas comment il faut le qualifier.
00:44:03Mais vous imaginez le préjudice pour cette personne ?
00:44:05L'insécurité dans laquelle elle doit se sentir.
00:44:08Elle a osé résister à une personne antisémite et elle voit que la justice
00:44:13prend son temps comme s'il n'y avait pas eu un acte d'une gravité extrême.
00:44:18– Alors vous faites référence à la personne qui a filmé,
00:44:20mais je me mets aussi à la place des personnes qui ont été littéralement insultées aussi.
00:44:25– Pour maître Servati, la question est de savoir
00:44:28si le parquet pouvait-il faire appel du renvoi ?
00:44:34– Non, absolument pas.
00:44:38Le parquet a la possibilité de contester la décision
00:44:42de placement sous contrôle judiciaire.
00:44:44Par contre, la date de renvoi est fixée par le magistrat homme ou femme
00:44:51en fonction des contraintes du greffe.
00:44:54Avec, si vous me permettez, un petit bémol.
00:44:56Vous êtes journaliste et j'entends bien les propos qui sont les vôtres,
00:45:01mais le temps judiciaire répond à un paradigme qui est différent.
00:45:05Et rappelons-le avec objectivité, les faits remontent au 15 août,
00:45:11si ma mémoire est bonne.
00:45:13Donc on est à quelques mois à partir des faits.
00:45:17Dans le temps judiciaire, ce n'est pas un délai long.
00:45:21Étant précisé, encore une fois, et je suis le premier à porter un bémol
00:45:26qui n'est pas toujours satisfaisant lorsqu'il y a des lacunes ou des manquements,
00:45:31cet individu a été interpellé extrêmement rapidement.
00:45:35Vous l'avez rappelé, grâce à cette vidéo devenue virale,
00:45:38mais le temps judiciaire doit être respecté.
00:45:41Et quelques mois à compter des faits pour passer devant la jurisdiction
00:45:47de jugement n'est pas un temps long.
00:45:49J'entends Franck Serfati.
00:45:51Moi ce qui m'a interpellé, c'était surtout le thème.
00:45:55En fait, ce n'était pas proportionné vis-à-vis de l'infraction.
00:45:59Et c'est ça qui m'a interpellé en tant que journaliste, Franck Serfati.
00:46:02Michel et Kévin Bossuet.
00:46:04Mais Franck Serfati, je me permets quand même d'insister.
00:46:06Pourquoi ne pouvait-il pas y avoir de comparution immédiate ?
00:46:10Il y a quand même des motifs dans le droit pénal pour des comparutions immédiates
00:46:13lorsqu'il y a des faits d'une particulière gravité.
00:46:16Est-ce que là, le fait de tenir des propos antisémites sur la voie publique
00:46:20et de les voir relayer sur les réseaux sociaux
00:46:23ne peut pas être un motif de comparution immédiate ?
00:46:27Bien évidemment.
00:46:29Et je soulignais à titre liminaire que je me suis déplacé hier depuis 12h45
00:46:36pour plaider en comparution immédiate.
00:46:40Donc il y avait effectivement une autre issue possible.
00:46:42On est d'accord.
00:46:44Bien évidemment.
00:46:46C'est tout l'objet de ce débat.
00:46:48Hier au tribunal, viser justement à plaider
00:46:52dans le cadre de cette audience de comparution immédiate qui est totalement possible.
00:46:57Il s'agit du droit consensuel qui est appliqué par la justice.
00:47:02Sauf que là, voici quelques jours vraisemblablement samedi,
00:47:07un juge de la Liberté a dû décider autrement.
00:47:11Et lorsque je suis arrivé à l'audience hier correctionnelle
00:47:14pour plaider devant la chambre des comparutions immédiates,
00:47:19nous avons appris, par le greffe au correctionnel,
00:47:22ce renvoi fin janvier.
00:47:24Voilà, c'était l'objet justement de mon interrogation
00:47:27et le choix d'aborder ce sujet,
00:47:29parce qu'évidemment il y avait une autre option.
00:47:31J'entends ce que vous dites sur le temps judiciaire,
00:47:34mais il y avait une autre solution.
00:47:35Kévin Bossuet.
00:47:36Bien sûr qu'il y a le temps judiciaire.
00:47:39Personne ne remet en cause cela.
00:47:41Mais on voit bien ici que la décision qui a été prise
00:47:43est une décision profondément laxiste.
00:47:46Et moi, ce qui m'intéresse, c'est les conséquences de cette décision.
00:47:48La justice est rendue au nom des Français,
00:47:51avec l'impôt des Français.
00:47:53Et parmi ces Français, il y a des Juifs qui payent des impôts
00:47:56et qui aimeraient que la justice française soit intransigeante
00:48:03vis-à-vis de l'antisémitisme.
00:48:05Cette affaire me fait penser à Sarah Halimi.
00:48:07Cette jeune femme qui a été tuée car juive.
00:48:10Et au bout, il y a eu une irresponsabilité pénale du meurtrier.
00:48:16Cela a renvoyé une image catastrophique,
00:48:20comme quoi il y a une forme d'impunité,
00:48:22notamment dans notre société, vis-à-vis de l'antisémitisme.
00:48:26Et encore une fois, moi je le redis, il y a des discours.
00:48:29Et la lutte contre l'antisémitisme n'est pas une cause nationale dans notre pays.
00:48:33On fait semblant, et c'est tout malheureusement.
00:48:36Vous n'étiez pas une jeune femme.
00:48:38Je n'étais pas une jeune femme, pardon.
00:48:40J'avais une autre question pour Maître Serfati.
00:48:44C'est Michel Thaube qui a souligné ce fait.
00:48:48Le contrôle judiciaire, est-ce que ça veut dire simplement
00:48:51pointer au commissariat une ou deux fois par semaine ?
00:48:54Et dans ce cas, quid de la protection de la jeune femme
00:48:59qui a filmé et qui est à l'origine de l'interpellation de cet individu ?
00:49:06À l'heure où nous discutons, je n'ai pas les obligations et contraintes qui ont été posées.
00:49:12Alors le contrôle judiciaire, c'est effectivement une obligation de pointage.
00:49:16Il peut également être une interdiction,
00:49:19et j'imagine que le JLD a dû envisager cette hypothèse,
00:49:23interdiction formelle de rencontrer les victimes,
00:49:26parce qu'il y en a, enfin les parties civiles, parce qu'il y en a plusieurs,
00:49:29interdiction peut-être aussi de quitter le territoire français.
00:49:33Mais excusez-moi, je me dois d'apporter quand même une précision.
00:49:37Je suis le premier, tout comme vous,
00:49:40et je sais très bien à quel point votre chaîne est totalement engagée
00:49:44dans cette lutte contre l'antisémitisme.
00:49:47J'entendais parler de causes, d'intérêts nationals, bien évidemment,
00:49:51et nous nous battons au quotidien.
00:49:53Par contre, permettez-moi de rappeler que la justice n'est pas rendue.
00:49:56On a une première décision qui a été rendue par un magistrat
00:50:02qui n'est pas juridiction de jugement.
00:50:05Donc attendons, attendons.
00:50:07Il fut un temps où les décisions de justice étaient totalement insuffisantes,
00:50:13totalement ridicules, sans aucune finalité sociale.
00:50:19Aujourd'hui, on a des décisions.
00:50:22J'ai eu l'occasion de débattre avec vous sur ces news
00:50:27concernant l'agression de Marco Sillon.
00:50:30Marco Sillon, voici maintenant une petite année.
00:50:33L'auteur des faits a pris trois ans de prison ferme.
00:50:36Donc je crois aujourd'hui, et je tiens, quatre ans de prison,
00:50:40parce que le tribunal avait même ordonné révocation d'un précédent sursis,
00:50:46donc trois plus un, ça faisait quatre ans de prison ferme.
00:50:49Donc quand on a des peines d'emprisonnement ferme,
00:50:52la justice est dans son droit, est dans son rôle,
00:50:56et elle sanctionne les faits.
00:50:58Je crois qu'il y a aussi, au-delà de ce phénomène judiciaire,
00:51:02certains l'ont rappelé avant moi sur votre plateau,
00:51:05un phénomène aussi social.
00:51:07Parce que vous savez, lorsqu'un individu de 30 ans ou 40 ans
00:51:11arrive devant une juridiction, qu'elle soit correctionnelle ou criminelle,
00:51:15parce que malheureusement, cet antisémitisme dont j'aurais pelé
00:51:19que la cause remonte vraisemblablement à la seconde ITIFADA en 2002,
00:51:25il occupe tous les pannels du droit pénal,
00:51:30depuis les agressions physiques, délituelles et criminelles,
00:51:34les atteintes aux biens, les incendies de synagogues,
00:51:38les arrachages de Mézouzade, de Mézouzote.
00:51:42Donc on voit qu'il y a un phénomène, une tendance antisémite
00:51:46totalement régulière, et je crois qu'à côté de la répression judiciaire,
00:51:52il y a un véritable problème sociétal qui tient aussi à l'éducation.
00:51:57– Juste une petite précision, Franck Servati,
00:52:00vous dites que notre chaîne est engagée à des engagements,
00:52:03on n'a pas d'engagement spécifique, et je rectifie vos propos,
00:52:06on est là juste simplement pour évoquer les problématiques des Français,
00:52:09et l'antisémitisme fait partie également de la situation.
00:52:13On est là pour relater des faits, et évidemment souligner des choses
00:52:16qui nous paraissent totalement incohérentes,
00:52:18on ne mène pas de combat spécifique si ce n'est que d'évoquer la situation,
00:52:22les thématiques qui sont les problématiques de tous les Français,
00:52:26c'est-à-dire l'insécurité, les problèmes de chômage, etc.
00:52:29Voilà, je voulais juste vous apporter cette petite rectification.
00:52:33– Je crois que vous faites votre rôle de journaliste,
00:52:36parce qu'une chaîne de télé et un journaliste de façon générale,
00:52:40un média me semble-t-il, doit relater les phénomènes de la société,
00:52:45et aujourd'hui l'antisémitisme, chacun peut le constater,
00:52:49est un véritable problème de société.
00:52:52Donc je crois qu'il faut en parler, vous en tant que journaliste,
00:52:56nous en tant qu'avocat, le défendre, le combattre,
00:53:00c'est ce que nous faisons en tant qu'avocat du BNBCA.
00:53:03– Et il n'y a même pas de débat évidemment sur l'antisémitisme,
00:53:06il va s'en dire, voilà.
00:53:09– Malheureusement si, parce que certaines personnes
00:53:17ne voient pas cette situation comme nous,
00:53:21je pense à certains élus de la gauche radicale que nous avons combattus
00:53:26et qui n'ont pas du tout la même sensibilité.
00:53:28– J'entends.
00:53:29– Donc ce qui nous semble à nous une vérité acquise,
00:53:32n'apparaît pas comme tel aux yeux de tout le monde.
00:53:38Michel Thaub, rapidement.
00:53:40– Oui, Franck Servati soulignait le fait, et c'est peut-être un élément nouveau,
00:53:44que des décisions de justice ont été prises avec des condamnations
00:53:49à la prison ferme pour des faits d'antisémitisme,
00:53:52et c'est une très bonne chose.
00:53:53Mais moi je mets ces décisions sur le compte d'une vigilance de la société
00:53:58et notamment d'acteurs comme le Bureau national de vigilance
00:54:02contre l'antisémitisme et d'autres acteurs de la société
00:54:04qui sont en fait des vigis de la société, des lanceurs d'alerte
00:54:10et qui font ce travail de pression positive sur la justice
00:54:13pour l'aider à aller de passer aux actes et pas uniquement être dans le discours,
00:54:20sauf que ça ne marche pas toujours.
00:54:22Il y a aussi des faits d'antisémitisme qui ne sont pas condamnés.
00:54:25Moi je n'ai toujours pas digéré, en tant que citoyen d'une part
00:54:28et en tant qu'éditorialiste d'autre part, cette décision par exemple de la justice
00:54:32en première instance et en appel qui n'a condamné qu'à une peine de prison avec sursis,
00:54:37cet imam de Bocquer qui quelques jours après le 7 octobre, c'était je crois le 14 octobre,
00:54:43avait proféré des discours d'un antisémitisme virulent
00:54:47et qui n'a pas été condamné à la prison ferme,
00:54:49malgré le préjudice que cela a causé pour la société.
00:54:53Donc il y a des décisions fermes mais pas tout le temps non plus
00:54:56et il faut que la société soit vigilante.
00:54:59Merci beaucoup Franck Serfati.
00:55:01Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:55:04Il était important de bien comprendre le sens de cette décision.
00:55:07Ce que je retiens et je pense que vous êtes d'accord autour de ce plateau,
00:55:10c'est qu'il y avait aussi une autre solution et une solution beaucoup plus rapide me semble-t-il
00:55:16et c'est un peu cela qu'on voulait dénoncer ce matin dans l'heure des pros.
00:55:21Petite réaction Arnaud Benedetti ?
00:55:23Non, ce qui lui était intéressant c'est encore une fois de savoir
00:55:26quelle est la motivation du juge pour décider du renvoi.
00:55:30Ça on ne le sait pas.
00:55:32Manifestement quand même il y avait une demande de comparution immédiate,
00:55:35que l'avocat était présent justement pour pouvoir plaider
00:55:38et que le juge en a décidé autrement.
00:55:41Ça c'est je pense une question à laquelle on n'a pas la réponse.
00:55:44Je vous redis la phrase, placement en détention provisoire
00:55:46parce que ce n'était pas proportionnel vis-à-vis de l'infraction.
00:55:48Non, ça c'est le placement en détention provisoire.
00:55:50Mais on pouvait très bien le placer en détention provisoire
00:55:53et reporter le jugement au mois de janvier, rien ne l'empêchait.
00:55:56La question c'est à voir pourquoi on a reporté le procès au mois de janvier.
00:56:00On verra ce qui se passera au mois de janvier parce qu'on va suivre évidemment l'affaire.
00:56:03Voilà les amis, c'est la mi-temps de l'heure des pros.
00:56:07Beaucoup de sujets et on a passé beaucoup de temps sur ce sujet
00:56:10et je pense qu'il le méritait largement.
00:56:12On marque une pause et on se retrouve dans quelques instants
00:56:15avec beaucoup d'autres sujets.
00:56:17L'actualité est très riche ce mardi.
00:56:19C'est vrai, c'est la parathèse enchantée.
00:56:21C'est fini, c'est vraiment fini.
00:56:23Allez, à tout de suite.
00:56:29Il est 10 heures, c'est la deuxième mi-temps de l'heure des pros
00:56:33puisque nous sommes ensemble jusqu'à 11 heures.
00:56:35Je vous présente mon équipe du mardi dans quelques instants
00:56:38mais elle est fidèle au poste.
00:56:39C'est Marine Sabourin pour un nouveau tour de l'Information 360.
00:56:44En Vendée, les urgences de l'hôpital de Montaigu n'ont pas rouvert leurs portes.
00:56:49Hier, fermées pendant un mois, faute de personnel.
00:56:52Les patients doivent alors se reporter vers l'hôpital de la ville préfecture
00:56:55à la Roche-sur-Yon, déjà saturée.
00:56:57C'est du jamais vu dans le département.
00:56:59Période noire pour la construction de maisons en France.
00:57:02Les permis de construire pour des maisons individuelles ont chuté de 18% sur un an.
00:57:06Le deuxième constructeur français de maisons individuelles, AST,
00:57:09vient d'ailleurs de voir son plan de sauvegarde rejeté par les créanciers
00:57:12près de 600 emplois sont menacés.
00:57:15Et puis on termine avec ces images du zoo de Londres
00:57:18où l'heure de la pesée a sonné pour les animaux.
00:57:20Lionceaux, chameaux ou cochons, tout le monde y est passé.
00:57:23Mais l'exercice est loin d'être simple pour les soigneurs.
00:57:25Surtout avec certaines espèces comme les pingouins
00:57:28qui sont un petit peu trop dispersés.
00:57:30C'est à vous.
00:57:31C'est trop mignon ces petites images.
00:57:32Vous savez que l'autre jour j'ai mis Mathieu Devese au...
00:57:35J'ai fixé un challenge de me trouver à chaque fois une petite image sympathique
00:57:39pour terminer vos flashs.
00:57:42Donc attention, Mathieu a réussi ce challenge.
00:57:45Je vous en fixe un autre, ma chère Marine.
00:57:47Allez, à tout à l'heure, évidemment, à 10h30.
00:57:49Je vous présente mon équipe qui m'accompagne
00:57:51pour cette deuxième mi-temps.
00:57:53Le retour de Kevin Bossuet sur CNews.
00:57:56Merci Kevin d'être avec nous.
00:57:58Judith Vintraube qui est rentrée de vacances déjà depuis quelques jours.
00:58:01Michel Thaube qui a passé son été avec nous.
00:58:05Avec Thierry Cabane.
00:58:06Merci.
00:58:07Et Arnaud Benedetti de retour aussi.
00:58:10On va commencer avec cette histoire qu'on a évoquée hier dans l'heure des Pro 2.
00:58:14Vous étiez avec moi, Arnaud.
00:58:17Une histoire totalement lunaire, mais vraiment lunaire là aussi.
00:58:20On est toujours dans ce fil rouge.
00:58:22Des décisions qui parfois peuvent interpeller les Français qui nous regardent.
00:58:26Mais c'est ça aussi.
00:58:28C'est ça aussi la France.
00:58:29Ça se passe à Toulouse.
00:58:31C'est un homme qui a squatté une piscine avec...
00:58:34Enfin un jeune homme, parce qu'il avait 18 ans au moment des faits.
00:58:37Qui a squatté la piscine de voisin.
00:58:39Ils avaient envie de se baigner.
00:58:40Donc ils sont allés chez le voisin.
00:58:42Les voisins n'étaient pas là.
00:58:44Sauf que la personne en question a voulu faire un plongeon.
00:58:47Il a visiblement chuté.
00:58:49Je ne connais pas très précisément les circonstances.
00:58:51Mais aujourd'hui, c'est triste parce qu'il est tétraplégique.
00:58:57Mais il a décidé tout simplement d'attaquer les propriétaires.
00:59:02Et d'engager la responsabilité.
00:59:04Alors on a interrogé hier un spécialiste.
00:59:07Pour qu'on tente de comprendre comment la chose est possible.
00:59:10Parce qu'en fait, ces propriétaires n'étaient pas là.
00:59:12Ils n'ont pas demandé à ce qu'on squatte la piscine.
00:59:14Ça me paraît évident.
00:59:16Eh bien, écoutez.
00:59:18Parce qu'ils risquent gros.
00:59:19Ils risquent même très gros.
00:59:21Écoutez cet avocat qui nous explique pourquoi cette démarche est recevable.
00:59:25Aujourd'hui, la partie plaignante.
00:59:27Donc le monsieur tétraplégique a porté plainte.
00:59:30C'est appuyé sur un article très concret.
00:59:32Qui est dans le texte du code civil, le code d'impôt léonien de 1804.
00:59:36C'est l'article 1244 du code civil.
00:59:38Je ne sais pas si vous le connaissez.
00:59:40Mais je vais vous le dire.
00:59:41Cet article 1244 du code civil.
00:59:43Prévoit que le propriétaire d'un bâtiment.
00:59:45Est responsable du dommage causé par sa ruine.
00:59:47Pour son défaut d'entretien.
00:59:49Lorsqu'elle arrive par suite d'un défaut d'entretien.
00:59:51Ou par son vice de construction.
00:59:52Autrement dit.
00:59:53Un propriétaire peut être reconnu responsable des blessures d'un squatteur.
00:59:57Même si ce dernier l'occupe illégalement.
01:00:00Parce qu'il y a une obligation d'entretien du bâtiment.
01:00:03Donc il faut laisser les clés.
01:00:05Mettre.
01:00:06Installer.
01:00:07Je ne sais pas.
01:00:08Les boissons.
01:00:09Le truc.
01:00:10Allez-y.
01:00:11Servez-vous.
01:00:12Libre service.
01:00:13Et c'est open bar.
01:00:14Dans ma piscine.
01:00:15Enfin.
01:00:16C'est totalement dingue.
01:00:17Moi je trouve ça complètement dingue.
01:00:18Ce qui est fou.
01:00:19C'est que je n'arrive même pas à compter.
01:00:20Le nombre de lois anti-squattes.
01:00:21Qui ont été élaborées.
01:00:22Et promulguées.
01:00:23Tout à fait récemment.
01:00:24Avec chaque fois des minutes du logement.
01:00:26Qui nous expliquaient.
01:00:27Que cette fois c'est la bonne.
01:00:29On allait en finir.
01:00:30Avec ce phénomène.
01:00:31Résultat.
01:00:32Ce genre de choses.
01:00:34Résultat.
01:00:35On n'a pas le droit.
01:00:36Quand on est propriétaire.
01:00:37Et qu'on est squatté.
01:00:38De profiter de l'absence des squatteurs.
01:00:39Pour changer la serrure.
01:00:40Parce que là on est.
01:00:41Condamné.
01:00:42Etc.
01:00:43Etc.
01:00:44C'est juste une atteinte.
01:00:45A une liberté fondamentale.
01:00:46Inscrite dans la constitution.
01:00:47Qui est le droit de propriété.
01:00:48Tout simplement.
01:00:49Excusez-moi.
01:00:50On n'a pas organisé les choses.
01:00:51Donc.
01:00:52Voilà.
01:00:53Mais.
01:00:54Vous imaginez.
01:00:55On est chez les dingues.
01:00:56Oui.
01:00:57On est chez les dingues.
01:00:58J'ai l'impression de sombrer.
01:00:59Dans l'idéologie commune.
01:01:00La plus absurde.
01:01:01C'est-à-dire.
01:01:02Que.
01:01:03D'après cette loi.
01:01:04Tout appartient à tout le monde.
01:01:05Vous rentrez chez quelqu'un.
01:01:06Vous utilisez la piscine.
01:01:07Etc.
01:01:08Ici.
01:01:09Vous arrive quelque chose.
01:01:10C'est prudent.
01:01:11C'est prudent.
01:01:12Vous attaquez le propriétaire.
01:01:13C'est le mot.
01:01:14Qui vient squatter.
01:01:15Non mais.
01:01:16Comment voulez-vous.
01:01:17Que les français.
01:01:18Vous avez oublié les cacahuètes.
01:01:19Vous avez oublié les cacahuètes.
01:01:20Et les boissons fraîches.
01:01:21Et.
01:01:22Et.
01:01:23Et.
01:01:24Et.
01:01:25Et.
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01:05:20Et.
01:05:21le lendemain on peut nous le voler tout simplement si quelqu'un force la serrure et s'y installe
01:05:26pendant un certain temps. Mais c'est ça la démocratie ? C'est ça la République ? Non,
01:05:31ça ce sont des lois d'un état communiste. Donc à un moment il faut les changer et qu'on ne dise
01:05:36pas que le législateur est évidemment capable de changer ces lois-là. Je pense qu'il y a un
01:05:41manque encore une fois de volonté politique et tant peu, tant pis pour ceux qui en font les frais.
01:05:45Alors pour les français qui nous regardent, qui doivent bondir en disant mais c'est dans
01:05:49quel monde on vit, quels conseils évidemment ? Qu'est-ce qu'il faut faire ? Écoutez l'avocat,
01:05:55on lui a posé la question. Écoutez-le. Pour que les copropriétaires s'en sortent,
01:06:00il faut qu'ils rapportent la preuve de manière irréfutable que la piscine était en bon état
01:06:05d'entretien. Alors vous me direz comment ? Tout le monde a de preuves, factures, photos etc. Mais
01:06:12ce que je conseille pour être très pragmatique avec les spectateurs qui nous écoutent, c'est
01:06:18que moi je conseille à titre personnel de faire un constat d'huissier, aujourd'hui on dit commissaire
01:06:23de justice, avec des prises de photos qui joint les attestations de conformité de norme 1F de la
01:06:28piscine, qui n'est pas dispensée de l'obligation de sécurité depuis 2004, et vous gardez ça dans
01:06:34un dossier. Pourquoi ? Parce que si jamais il y a quelqu'un qui vient dans votre piscine qui se
01:06:37fait mal, vous avez quand même une preuve que vous avez constitué avec un acte d'huissier qui
01:06:42a constaté qu'à l'instant T en fait vous avez fait ce qu'il fallait. Alors ça c'est du très
01:06:48concret, mais moi je me mets à la place des français qui décident de se faire construire une
01:06:52piscine, je pense que le premier réflexe c'est d'aller faire le plongeon et pas spécialement
01:06:56de penser qu'un jour ou l'autre la piscine va être squattée et que je vais penser à faire des photos
01:06:59de ceci, de cela. Enfin on est vraiment dans un monde mais c'est totalement lunaire.
01:07:05Je prends acte des déconseils de cet avocat évidemment et je m'adresse aux français
01:07:12qui nous regardent, écoutez bien parce que si demain ça vous arrive, protégez-vous.
01:07:17C'est-à-dire qu'on a peur des propres lois qui sont en vigueur dans notre pays et qui ne nous
01:07:22protègent pas finalement assez et ça aboutit à un système de méfiance perpétuelle où finalement
01:07:29les gens ont tout le temps peur, peur des agressions, peur des cambriolages et maintenant peur des
01:07:35squatteurs et des lois de ce pays qui donnent raison finalement aux squatteurs. Donc on est dans
01:07:42une insécurité permanente et ça aboutit au fait que les gens se barricadent pour installer des
01:07:47caméras etc et finalement on vit en autarcie chez soi donc c'est le modèle de société que nous
01:07:56offre ce genre de loi. Michel je vous donne la parole mais selon cet avocat également il nous
01:08:01dit que les propriétaires pourraient dédommager la victime avec une somme qui pourrait se chiffrer
01:08:04à plusieurs centaines, plusieurs centaines, milliers d'euros et voir qu'il dépasserait le
01:08:08million d'euros et attention si la personne était décédée à l'issue de son plongeon les
01:08:15propriétaires auraient pu être traînés en justice pour homicide involontaire. Il est
01:08:18paraplégique ce qui lui arrive. C'est dramatique, c'est important. Après il faut quand même préciser
01:08:24Rachel Kahn qui me le disait dans un échange récent là c'est pas une décision de justice là
01:08:31il y a un procès, il faut espérer que le juge finalement donnera tort à la personne et il y a
01:08:37un principe de jurisprudence qui est en latin nemo auditur, nul ne peut se prévaloir de sa
01:08:42turpitude et qui est un principe très important dans le droit et qui devrait permettre tout de
01:08:48même au final d'obtenir de la justice, qu'elle rééquilibre les choses. Encore une fois là il y a
01:08:54un procès qui va avoir lieu mais la justice n'a pas encore été rendue. Est-ce que la plainte a été
01:08:57jugée recevable ? C'est une bonne question parce que vous pouvez en effet
01:09:03entamer une action en justice mais est-ce que cette plainte a été jugée recevable ?
01:09:07Ce n'est pas la réponse.
01:09:09Moi je n'ai pas la réponse.
01:09:10Ce n'est pas la réponse. En tous les cas je voulais qu'on aborde ce sujet parce que ça me...
01:09:14Parce qu'elle n'est pas forcément recevable. Effectivement on peut se dire qu'elle est tellement
01:09:17excessive dans l'enchaînement des faits qu'elle peut être qu'elle ne sera pas recevable.
01:09:24Allez on va parler des cambriolages. 217 000 cambriolages ont été recensés en France l'année
01:09:31dernière selon un bilan du ministère de l'Intérieur. Ça vient de tomber. Ils se
01:09:34concentrent essentiellement dans les grandes agglomérations. Les mises en cause sont
01:09:37essentiellement des hommes dans 9 cas sur 10 près du quart à moins de 18 ans.
01:09:43Moins de 18 ans. Regardez le détail avec Célia Barraud du service police-justice de CNews.
01:09:48En 2023 les services de police et de gendarmerie ont enregistré plus de 217 000 infractions pour
01:09:55cambriolages de résidences principales et secondaires en France. C'est plus de 3% par
01:10:00rapport à 2022 mais moins qu'au cours des années précédentes la crise sanitaire. Au total l'an
01:10:06dernier 768 000 personnes âgées de 18 à 74 ans ont déclaré avoir été victimes de vols ou tentatives
01:10:13de vols avec effraction de leurs résidences principales. Pour les cambriolages le nombre
01:10:17s'élève à plus de 210 000. Un phénomène qui touche davantage les très grandes agglomérations par
01:10:22rapport à la campagne. Concernant le profil des victimes elles sont essentiellement françaises et
01:10:27âgées de 25 ans ou plus. Leur nombre augmente avec l'âge en lien avec l'accès à l'autonomie
01:10:33résidentielle pour les plus jeunes et avec l'accès progressif au patrimoine pour les plus vieux.
01:10:38Par exemple chez les plus de 60 ans on constate que près de six hommes sur mille ont été victimes
01:10:43de cambriolages en 2023. Néanmoins il est difficile d'avoir davantage de précisions sur le profil des
01:10:49victimes puisque les caractéristiques recensées sont généralement celles de la personne du foyer
01:10:54qui a déposé plainte pour cambriolage. Enfin 33 000 personnes ont été mises en cause en 2023,
01:11:00à plus de 90% il s'agit d'hommes et les deux tiers des mises en cause ont entre 13 et 29 ans.
01:11:06Kevin, petite réaction sur ce bilan 217 000 cambriolages. Oui en effet des cambriolages
01:11:15qui sont extrêmement importants et des personnes de plus en plus jeunes qui les commettent
01:11:19il faut quand même le dire on est une délinquance juvénile qui est de plus en plus puissante et moi
01:11:24ce qui me marque finalement c'est qu'aujourd'hui on est capable de voler tout et n'importe quoi.
01:11:30Souvenez-vous récemment avec ce cuivre ces câbles de cuivre que l'on vole et on est capable à travers
01:11:37cet acte de perturber tout un réseau SNCF. Je pense également au cambriolage dans les
01:11:42lieux de culte et dans les églises notamment rurales et aujourd'hui les communes rurales
01:11:47sont obligées de fermer les églises pour éviter les cambriolages en leur sein donc là encore c'est
01:11:54une perte de valeur totale il y a encore 30 ou 40 ans jamais on n'aurait pu penser qu'on aille
01:12:00voler un objet cultuel dans une église on est dans une société déliquescente où ce qui prime
01:12:06c'est le moi et tout m'appartient il n'y a plus aucun repère moraux et on vole tout et n'importe
01:12:14quoi et surtout ça touche aussi les milieux populaires il y a des gens qui se font cambrioler
01:12:20notamment en Seine-Saint-Denis j'en ai connu personnellement qui n'avaient pas beaucoup
01:12:24d'argent et je peux vous dire que les cambrioleurs ils prennent tout le tapis la playstation et tout
01:12:29et les gens se retrouvent sans rien donc encore une fois il y a une insécurité physique persistant
01:12:35de notre société et une insécurité également vis-à-vis de nos biens que l'on a payé à la
01:12:41sueur de son travail et c'est dramatique. Jeudi temps. Oui alors Célia nous explique que les
01:12:48chiffres sont trop récents pour qu'on ait du recul sur le profil des délinquants on a un recul
01:12:54sur une autre statistique de 2023 qui est que 43 % des cambriolages avec séquestration des
01:13:03habitants en Ile-de-France étaient commis par des mineurs on parle plus de jeunes on parle de
01:13:10mineurs et des mineurs qui venaient des quartiers dits populaires en fait quartier à forte à forte
01:13:18hauteur de population étrangère ou d'origine ou française mais d'origine étrangère d'une part
01:13:25donc ça pose encore une fois le problème de l'immigration et le fait qu'ils soient mineurs
01:13:30c'est juste parce qu'ils sont recrutés par des réseaux qui savent qu'en employant des mineurs
01:13:36c'est une main d'oeuvre corvéable à merci qui coûte pas cher qui est très instable complètement
01:13:43dingue donc qui est prête à commettre le pire beaucoup moins réfléchit le cerveau n'est pas
01:13:50n'est pas terminé cet âge là d'autant plus qu'on a été élevé dans des conditions difficiles donc
01:13:58première question immigration deuxième question totale inadéquation et on revient au sujet
01:14:05précédent de la justice des mineurs dans notre pays nous on retarde le plus possible la casse
01:14:11prison les pays qui ont un système judiciaire efficace pour réduire la délinquance des mineurs
01:14:19c'est casse prison dès le premier délit pas pour une forte peine pas pour une longue peine
01:14:24désocialisante pour une très courte peine mais pour marquer le coup et ça fonctionne et ces
01:14:29statistiques viennent d'où que vous venez d'évoquer l'intérieur du ministère d'intérieur c'est
01:14:34d'accord moi je voudrais insister 217 mille cambriolages je voudrais inciter sur le choc
01:14:41psychologique que cela entraîne pour les personnes qui en sont victimes et moi je peux en témoigner
01:14:46j'ai moi aussi j'ai vraiment très ému d'une personne qui ne fait pas son âge mais qui a rien
01:14:5371 ans et qui a été victime d'un cambriolage dans un immeuble où elle vivait où elle vit
01:14:59depuis 48 ans c'est la première fois qu'elle a été victime d'un cambriolage et le choc il est
01:15:06considérable l'effet il ya les aspects matériels il ya le fait évidemment que la personne n'a pas
01:15:11été arrêtée à ce jour la personne là où les personnes qui ont commis ce cambriolage mais c'est
01:15:17un sentiment de viol en fait que subissent les personnes et qui est d'une violence dont la
01:15:23société ne se préoccupe pas assez mais les effets psychologiques humains sont considérables et vont
01:15:29bien au delà des faits matériels qui sont constatés c'est d'une violence inouïe et 217
01:15:35mille personnes ou familles qui ont été victimes c'est considérable et c'est d'une très grande
01:15:41de ma vie mais j'ai été moi victime d'un cambriolage avec mon épouse et on a on garde
01:15:49toujours voilà mon fils venait de naître et en fait j'avais toutes les vidéos etc de la naissance
01:15:55de mon fils des premiers jours tout le matériel a été dérobé et j'avais lancé un appel etc et
01:16:01évidemment ben voilà c'est un traumatisme à vie il ya des choses beaucoup plus graves mais mine
01:16:05rien quand on le vit c'est profondément voilà choquant quoi et même parfois et vous vivez pas
01:16:12dans la sécurité d'un appartement dans lequel vous venez d'être cambriolé bien sûr c'est c'est
01:16:16un viol psychologique il ya aussi des conséquences physiques avec en effet des gens qui sont dans le
01:16:23logement pendant le cambriolage qui sont roués de coups qui sont ligotés etc et en effet c'est
01:16:28c'est dramatique on met longtemps à s'en remettre allez on va prendre la direction si vous voulez
01:16:34bien la ville de grenoble on en parle souvent de la ville de grenoble en isère qui fait face à
01:16:39une explosion de violences notamment dû au trafic de stupéfiants ce n'est pas la première fois que
01:16:45l'on évoque et eric vaillant le procureur de république s'exprime longuement dans les colonnes
01:16:52du parisien ce matin il dit c'est une guerre des gangs intenses les fusillades surviennent tous les
01:16:57deux trois jours dit-il alors pour déstabiliser les dealers plusieurs actions sont menées on voit
01:17:02tout ça avec audrey bertheau et on en parle juste après cette fusillade en seulement trois semaines
01:17:09à grenoble la ville subit une explosion de violences inédites liées au trafic de drogue
01:17:14dans le journal le parisien le procureur de grenoble affiche sa fermeté faire tomber les
01:17:20dealers par tous les moyens c'est ce que tente de faire eric vaillant on commence par arrêter les
01:17:25vendeurs du jour sur les points de deal et on les juge immédiatement on met aussi en place des pv
01:17:30simplifiés pour interpeller les guetteurs et saisir l'argent qu'ils ont sur eux pour lutter
01:17:34contre la criminalité la ville innove notamment en collaborant avec la caisse d'allocations
01:17:39familiales c'est une première en france afin que l'argent gagné illégalement par les délinquants
01:17:44soit réintroduit dans les revenus permettant de calculer les allocations qu'ils reçoivent grâce
01:17:48à ce dispositif 55 trafiquants ont vu leurs allocations diminuer ou supprimer nous l'avons
01:17:53étendu en 2023 à la caisse primaire d'assurance maladie qui recherche aussi des fraudeurs parmi
01:17:58les délinquants des résultats réels selon le procureur 35 points de deal ont été identifiés
01:18:03dans l'agglomération cependant eric vaillant l'affirme il est quasiment impossible d'éliminer
01:18:08le trafic leur responsabilité est d'en limiter les effets bon réaction par rapport à ça hallucinant
01:18:16alors le procureur est tout content il nous dit que 55 trafiquants ont vu leurs allocs diminuer
01:18:23voire être supprimés il appelle ça la stratégie al capone rien que ça al capone je le rappelle la
01:18:30stratégie c'était d'attaquer fiscalement pour démontrer que ses revenus étaient illégaux ils
01:18:38lui ont pas supprimé son impôt sur le revenu al capone c'est quand même fou que les trafiquants
01:18:44soient repérés puisqu'on sait que l'argent provient du trafic et que attention on va vous enlever un
01:18:50petit peu de vos allocations là on est vraiment vraiment on marche sur la tête et il y a de la
01:18:57part du procureur dont je salue l'initiative parce que je trouve ça très bien de frapper
01:19:00c'est ridicule non mais il faut savoir ce qu'on veut vous connaissez les coupables il faut non
01:19:07mais il faut multiplier les mesures et notamment frapper au porte-monnaie je pense que c'est une
01:19:11très bonne chose après je suis un peu après je suis non oui oui pourquoi pas mais laissons le
01:19:17le temps à nos pouvoirs publics d'en prendre conscience non mais la réalité c'est je trouve
01:19:21qu'il ya une forme de résignation de dépit dans les propos du procureur de la république qui sont
01:19:26quand même assez inquiétants c'est à dire il dit lui-même que il arrivera on n'arrivera pas à
01:19:31éradiquer cette gangrène des trafics de drogue mais on peut à la marge ça on dit long sur quand
01:19:39même l'état de de la société quant à sa détermination à lutter contre encore une fois
01:19:44c'est ces mafias parce qu'on est à grenoble à marseille dans notre ville ce sont des véritables
01:19:49mafias qui sont organisés et qui ont des moyens considérables face auxquels il faut que l'état
01:19:54se mobilise pleinement et totalement c'est vrai qu'on préférait parler de grenoble sur un autre
01:19:59aspect mais force est de constater que c'est souvent autour des trafics de drogue qu'on évoque
01:20:03la situation de grenoble kévin bossuet je suis d'accord avec judith c'est parfaitement ridicule
01:20:08et je me mets à la place des téléspectateurs qui doivent se dire mais qu'est ce que c'est
01:20:12que cet état qui nous raconte que finalement il arrive à repérer les trafiquants de drogue et la
01:20:20conséquence est de retirer une partie des aides sociales on pourrait pas évidemment les retirer
01:20:25complètement c'est quelque chose qui serait absurde et encore une fois ça rentre dans la
01:20:30vie quotidienne des gens quand vous allez dans certains quartiers vous voyez des gens en effet
01:20:35qui touche des aides sociales à longueur de temps et qui gagne beaucoup beaucoup d'argent avec le
01:20:43trafic de drogue qui fait vivre des familles entières et il ya un sentiment d'injustice qui
01:20:48naît de tout cela avec le matin des gens qui se lèvent à 6 heures du matin pour aller bosser
01:20:53toute la journée pendant que les autres en effet profitent s'achètent des téléphones des iphone
01:21:00s'achètent des produits de luxe etc pendant que les gens sont en train de trimer et forcément
01:21:06c'est le corps social qui s'en retrouve abîmé et les gens ne comprennent pas et on rejoint votre
01:21:12fil rouge Thierry mais qu'est ce que devenu ce pays on a l'impression d'une inversion totale des
01:21:17valeurs où finalement aujourd'hui la délinquance est valorisée puisque c'est ce qui permet en effet
01:21:22d'accéder à l'immense richesse et quand vous avez un petit travail et que vous bossez tous les
01:21:26matins vous n'arrivez pas à vous payer le dernier iphone ou à vous payer des objets de luxe donc le
01:21:33travail ne paye plus mais par contre le trafic de drogue ça ça paye. Arnaud. Moi ce qui me frappe
01:21:38dans cette affaire c'est ce dont on a déjà parlé c'est à dire qu'il y a une forme oui de résignation
01:21:43et cette résignation elle est alimentée par une sorte de désarmement moral intellectuel politique
01:21:49de l'état c'est frappant alors bien sûr qu'il ya des questions de moyens il faut plus de police
01:21:53il faut certainement un arsenal législatif qui soit beaucoup plus répressif qu'il ne l'est bon
01:21:59etc etc mais d'abord savez quand vous menez une guerre je veux dire si vous ne voulez pas la
01:22:03gagner en l'occurrence vous n'avez pas la gagner et là dans cette matière c'est qu'on a l'impression
01:22:07que finalement on ne veut pas mener cette guerre et qu'on se satisfait de mesures en effet qui
01:22:13apparaissent totalement dérisoires comme celle de couper une partie des allocations sociales pour
01:22:20des délinquants alors que cela devrait être je veux dire une coupure totale et que ça devrait
01:22:25être généralisé mais on voit bien que d'ailleurs qu'il ya des débats politiques autour de ce de
01:22:29ce sujet donc un état ne peut véritablement à un moment donné mener une guerre face à des gangs
01:22:35qui mènent une guerre de territoire c'est à dire qu'aujourd'hui eux ils font reculer l'état
01:22:40républicain dans tout un ensemble de territoires c'est eux qui font la loi clairement à partir du
01:22:48moment où les responsables de l'état ne sont pas capables de se réarmer intellectuellement de
01:22:54se réarmer moralement de vouloir véritablement mener cette guerre il n'est pas étonnant que
01:22:59finalement on soit dans une situation qui est une situation d'échec permanent bien sûr l'état est
01:23:03tellement dans une forme de démission que les habitants eux-mêmes maintenant en sont à négocier
01:23:09directement avec les dealers on l'a vu notamment à Saint-Ouen dans la cité Charles Schmitt où pour
01:23:14être tranquille après 22 heures les habitants ont fait un pacte avec les dealers et l'état est
01:23:19complètement absent là encore une fois mais que qu'est devenu ce pays ? Allez on continue à
01:23:24s'interroger à débattre évidemment on va marquer une nouvelle pause dans cette heure des pros on
01:23:28se retrouve dans dans quelques instants pour la dernière ligne droite puisque nous sommes
01:23:32ensemble je vous le rappelle jusqu'à 11 heures à tout de suite
01:23:35merci de nous accueillir et quasiment 10h30 on fait un nouveau tour d'horizon de l'information
01:23:46avec Marine Sabourin. Israël accepte le plan américain pour une trêve à Gaza c'est le
01:23:53secrétaire d'état américain Antony Blinken qui l'a annoncé hier depuis Tel Aviv il demande à
01:23:58présent au Hamas d'en faire de même alors que Joe Biden affirme que le mouvement terroriste est en
01:24:02train de faire marchine arrière dans ses négociations. Cet accident tragique en
01:24:07Ille-et-Vilaine un pompier est mort percuté par un train alors qu'il portait secours à
01:24:10une septuagénaire tombée sur la voie ferrée après un malaise il s'appelait Loïc Lenoir
01:24:14père de deux enfants il était âgé de 59 ans et puis comme promis Thierry on termine avec une
01:24:20belle image celle de la pleine lune capturée cette nuit à Paris elle est apparue plus grande et plus
01:24:24brillante que d'habitude au plus proche de la terre sur son axe de rotation le phénomène s'appelle
01:24:29super lune bleue. Bravo vous avez remporté le challenge. On a essayé. Oui c'est une très belle image en tout cas je
01:24:36vous remercie ça nous fait du bien vu l'actualité de ce matin c'est bien de regarder la lune profiter
01:24:41de cette belle image merci et encore bravo on continue c'est la dernière ligne droite pour
01:24:46l'heure des pros Judith Vintraud est toujours avec moi Michel Taubes également Kevin Bossuet
01:24:51et Arnaud Benedetti alors vous le savez avec la dite solution de l'assemblée un grand nombre de
01:24:57dossiers ont été mis sous la moquette je pense qu'évidemment la rentrée va s'annoncer un peu
01:25:02chaud parce qu'on pense au personnel de la santé, l'enseignement enfin bon les dossiers ne manquent
01:25:08pas c'est le moins qu'on puisse dire en tous les cas certains projets de loi ont été mis sur le
01:25:12mode pause comme la création du délit d'homicide routier c'est un texte que défendait ardemment et
01:25:19on le comprend aisément le chef étoilé Yannick Allénaud puisque je le rappelle son fils Antoine a
01:25:24été tué par un chauffard ivre et sans permis en 2022 et pour faire voter sa loi il faut donc tout
01:25:29reprendre à zéro et il lance un appel on voit tout cela avec Chloé Tarka. Voté à l'unanimité en
01:25:37première lecture le 31 janvier l'instauration d'un délit d'homicide routier a été suspendu suite à
01:25:42la dit solution de l'assemblée un combat que Yannick Allénaud n'abandonne pas pour autant.
01:25:47Là aujourd'hui j'en appelle à tous les responsables politiques de reprendre le flambeau de cette cause
01:25:51de reprendre le flambeau de cette loi parce qu'aujourd'hui cette loi est nécessaire nécessaire
01:25:54pourquoi nécessaire pour communiquer de dire à l'ensemble des usagers de l'automobile de dire
01:25:59c'est fini maintenant ce qui va se passer demain vous mettra face à vos responsabilités donc il y a
01:26:04urgence à faire passer ce texte de loi il faut recommencer et on va y retourner. Le texte visait
01:26:09à ne plus parler d'homicide involontaire mais d'homicide routier lorsqu'une circonstance aggravante
01:26:14entrait en cause comme la conduite sous alcool ou sous stupéfiants une loi qui incluait également de
01:26:19nouvelles circonstances aggravantes comme la conduite avec écouteurs ou portable à la main
01:26:23ainsi que le refus d'obtempérer un durcissement nécessaire selon le chef Allénaud. C'est la
01:26:27création d'une nouvelle loi c'est pas rien c'est pas du sémantique le refus d'obtempérer est rentré
01:26:33comme une circonstance aggravante qui n'existait pas le téléphone l'autre jour je rentrais de
01:26:37l'aéroport je regardais les gens en voiture ils téléphonent ils font des textos ils font
01:26:42des embardés ils mettent la vie d'autrui en danger avec leur téléphone. Selon le bilan annuel de la
01:26:46sécurité routière en 2023 près de 3400 personnes sont mortes sur les routes françaises. Et on
01:26:54comprend effectivement l'appel de Yannick Allénaud, Michel Théobin. Absolument c'était un drame et
01:26:59il n'est pas le seul il y a beaucoup de d'homicides routiers comme il le dit en fait cette loi fait
01:27:06partie de quelques lois qui ont été dont le vote a été coupé net par la dissolution subite et
01:27:13violente de l'Assemblée nationale le 9 juin la loi également pour les agriculteurs qui était
01:27:18fortement attendue voilà il faut espérer effectivement que la prochaine assemblée
01:27:23enfin que l'Assemblée nationale qui est sortie des urnes lorsqu'il y aura un nouveau gouvernement
01:27:26adoptera très très rapidement cette loi pour effectivement adapter le droit à la réalité
01:27:33parce que ces homicides ne sont évidemment pas involontaires ils sont ils sont commis dans des
01:27:40avec des circonstances aggravantes telles qu'ils ont été rappelés par le chef Allénaud.
01:27:44Kévin, Kévin Bossuet.
01:27:45Oui là aussi ça relève du bon sens populaire à partir du moment où vous êtes dans une voiture
01:27:50vous êtes potentiellement un danger pour les autres et quand vous prenez de l'alcool quand
01:27:56vous téléphonez au volant ou quand vous avez pris de la drogue évidemment que vous vous mettez dans
01:28:02une situation où vous représentez un danger pour les autres et malheureusement il arrive
01:28:08parfois qu'un accident se produise et encore une fois on a l'impression finalement d'une justice
01:28:14qui est davantage bienveillante vis-à-vis des coupables que vis-à-vis des victimes quand vous
01:28:20avez ce genre de choses vous avez perdu votre enfant dans un accident de voiture la justice
01:28:25est passée souvent avec une peine qui n'est pas à la hauteur du préjudice suivi qu'est-ce qu'il en
01:28:31est pour les victimes plus rien c'est terminé vous rentrez chez vous avec votre deuil avec vos
01:28:36souffrances et pendant ce temps-là le coupable en effet fait quelques années de prison ou payent
01:28:43une amende et c'est reparti pour un tour donc ce que dit Yannick Allénaud est très juste à un
01:28:47moment donné il faut vraiment que ceux qui mettent en danger les autres payent le prix fort quand
01:28:53cela débouche sur un accident qui a débouché sur des conséquences physiques graves ou même là sur
01:29:00le décès d'une ou de plusieurs personnes. Arnaud Bénédicte vous êtes d'accord avec ce que vient de
01:29:04dire ? Non mais là c'est pas tant la justice que le législateur en l'occurrence donc oui à un
01:29:10moment donné le responsable il est politique dans une démocratie donc c'est aux législatures de
01:29:15prendre les mesures législatives qu'il considéra comme indispensables pour justement pouvoir
01:29:21sanctionner ce type de comportement. Après on en a parlé hier, on a eu un débat sur le plan des
01:29:32principes et sur le plan juridique. Elisabeth Lévy n'était pas d'accord d'ailleurs. Oui justement mais
01:29:37elle le levait malgré tout j'allais dire une question qui mérite d'être analysée c'est que
01:29:43est-ce qu'on peut mettre sur le même plan quelle que soit la responsabilité et le caractère
01:29:48insupportable bien évidemment je prends toutes les precautions. Bien sûr et c'est important de le dire.
01:29:52De ce type d'événements est-ce qu'on peut le mettre ça sur le même plan que quelqu'un qui va
01:29:59décider d'attenter à la vie intentionnellement en prenant une arme, ce type de délit.
01:30:05Ça c'est une question qui doit être posée et sur laquelle le législateur doit quand même
01:30:11réfléchir en l'occurrence. Ensuite moi la vraie question c'est de savoir si ça peut avoir un
01:30:16effet et c'est ça le plus important un effet dissuasif c'est à dire qu'en effet d'adopter
01:30:21de telles mesures sur le plan législatif est-ce que ça va avoir un effet dissuasif
01:30:27et est-ce que ça va permettre de responsabiliser en effet les conducteurs qui peuvent avoir des
01:30:32pratiques lorsqu'ils sont dans une voiture qui sont des pratiques totalement je veux dire contraires
01:30:38j'allais dire au bon fonctionnement. C'est le choix de Yannick Elénaud en tous les cas il espère.
01:30:45Judith. Oui c'est toute la question parce qu'en fait en matière de délits routiers quand ils ne
01:30:52sont pas aussi dramatiques que celui-là il y a souvent des stages pour récupérer les points
01:31:01qui ont été supprimés à l'occasion de la commission du délit c'est une vaste fumisterie.
01:31:07Je ne suis pas allée personnellement je tiens à le souligner j'ai tous mes points mais des amis
01:31:14qui ont dû suivre ce genre de stage me disent que c'est absolument n'importe quoi.
01:31:20Ok fin de chapitre.
01:31:23Non mais encore une fois il faut espérer que la loi je pense que en fait ce qu'exprime Yannick
01:31:29Elénaud c'est une demande sociale elle ne vient pas que de lui sa colère sa souffrance beaucoup
01:31:38d'autres français la partagent. Le code de la route il est vrai et déjà très dur il multiplie les
01:31:44règles et les lois mais c'est parce que effectivement sur la route il y a de nombreux morts plus de
01:31:503000 morts il y en a beaucoup moins qu'il y a 20 30 ou 40 ans comme quoi quand il y a la volonté
01:31:54on arrive à faire baisser les faits de morts ou de délinquance mais effectivement c'est une demande
01:32:03sociale et donc c'est aux politiques d'y répondre le plus rapidement possible.
01:32:07Et puis il y a eu des évolutions aussi pour limiter les morts sur la route. Les ceintures
01:32:14de sécurité j'ai connu l'époque où il n'y avait pas de ceinture de sécurité évidemment et ça
01:32:20et on le voit dans les courbes les choses ont changé. Grâce à Christian Girondeau auquel il
01:32:26faut rendre hommage. Oui oui mais ça voilà ce sont mes cheveux blancs qui trahissent mais j'ai
01:32:31connu cette période où évidemment. Non mais comme c'est position sur le dérèglement climatique,
01:32:36le dual d'être traîné dans la boue c'est aussi l'homme qui a posé la ceinture de sécurité en
01:32:41France. Allez on va parler un petit peu de la situation à l'étranger on va prendre la direction
01:32:46des Etats-Unis. C'est important aussi ce qui se passe aux Etats-Unis un véritable scénario qui
01:32:51aurait cru il y a un temps enfin il n'y a pas si longtemps que ça que Kamala Harris allait revenir
01:32:56sous les feux des projecteurs. Joe Biden a passé le flambeau à Kamala Harris donc sous les vivas
01:33:02carrément des délégués de la convention d'investiture démocrate. Il a prononcé un long
01:33:06discours. Joe Biden a été cash d'ailleurs. Il a appelé à élire Kamala Harris une procureure plutôt
01:33:11que le républicain Donald Trump un repris de justice a-t-il dit. Il n'a jamais été aussi
01:33:16en bonne forme Joe Biden aussi offensif que depuis qu'il n'est plus candidat. On voit tout cela avec
01:33:21Sarah Fanzai. Innovation, des émotions et du clash. Donald Trump pense qu'on va perdre mais c'est un
01:33:35loser il a faux. Nous allons mettre une procureure dans le bureau ovale à la place d'un criminel
01:33:43condamné. Joe Biden passe définitivement le flambeau à sa vice-présidente Kamala Harris
01:33:48devant des démocrates bouleversés. Merci pour ton leadership historique, pour ton temps à servir la
01:33:56nation et pour tout ce que tu vas faire par la suite. Nous te sommes reconnaissants pour toujours.
01:34:01Merci Joe. La convention du parti démocrate a débuté ce lundi et pour quatre jours à Chicago,
01:34:09toute la semaine des dizaines de figures et même anciennes figures du parti comme
01:34:13Hillary Clinton vont s'exprimer. Nous allons voir Kamala Harris qui lève sa main et prête
01:34:21serment en tant que 47e présidente des États-Unis. Mercredi Kamala Harris nouvelle candidate à
01:34:29l'élection présidentielle sera investie par un vote symbolique décidé par les délégués.
01:34:34Scénario incroyable quand même Arnaud. Oui parce que s'il voulait il y a trois semaines c'était
01:34:42il y a trois semaines à moi. Quasiment. Donald Trump. Il y avait une autoroute pour la maison
01:34:46blanche. On pensait que l'élection était d'une certaine manière pardonnez-moi l'expression
01:34:50pliée. Pliée on peut le dire. Elle ne l'est pas, on s'en fout clairement. Mais si vous voulez la
01:34:55dynamique dont profite aujourd'hui Kamala Harris est une dynamique, là aussi il y a des effets
01:35:02d'optique à l'actualité. Rien n'est joué dans un sens comme dans l'autre. D'autant plus qu'aux
01:35:10États-Unis une élection se joue très souvent au dernier moment. Et tant que le résultat n'est pas
01:35:16là je crois qu'il faut se garder de tout pronostic. Mais en tout cas ça sera beaucoup plus serré. Et
01:35:22encore une fois ce qui fera la différence ce sera ces États notamment les États bascule du Midwest
01:35:30qui vont certainement encore une fois faire la différence. Les États qui avaient gagné d'ailleurs
01:35:34en 2016, il faut le rappeler Trump, il en avait perdu une certaine partie en 2020. Donc c'est là
01:35:43que ça va se jouer. Et ceux qui pronostiquent aujourd'hui l'irréversibilité de la victoire de
01:35:48Madame Harris devraient être prudents comme ceux qui pronostiquaient il y a quelques semaines encore
01:35:54l'irréversibilité de la victoire de M. Trump. Je crois qu'en effet aujourd'hui le jeu est
01:36:01redistribué manifestement mais rien n'est fait. Michel, en fait je pense que le principal effet
01:36:07du changement de casting chez les démocrates c'est que Donald Trump a pris un coup de vieux.
01:36:12Oui c'est lui. Il faut quand même se rappeler. 59 ans Kamala Harris c'est lui, 78 ans. Et dans une société
01:36:18américaine où le dynamisme, l'innovation, la jeunesse sont quand même des valeurs extrêmement
01:36:24fortes, honnêtement il se retrouve dans la situation qu'il n'imaginait pas avoir face à
01:36:30Joe Biden. Et ensuite il a eu quelques petits moments de faiblesse. Le prochain rendez-vous,
01:36:35bon là elle est un peu sur un petit nuage avec la convention démocrate qui va avoir des belles
01:36:39images à l'américaine. Et puis des stars qui sont annoncées. Comme il a eu lui-même il y a un mois.
01:36:45Mais le prochain grand rendez-vous ce sera le 10 septembre, le débat télévisé entre Kamala Harris
01:36:50et Donald Trump. Et là elle a aussi remporté une petite bataille parce qu'initialement il voulait
01:36:56que le débat se tienne le 4 septembre sur Fox TV, une chaîne très très conservatrice. Et finalement
01:37:03elle a obtenu ce qu'elle voulait, c'est-à-dire le débat se tient sur ABC qui est un réseau plus
01:37:07neutre, on va dire, chaîne de télévision. Et ce sera le 10 septembre. Donc effectivement je pense
01:37:13que la partie est loin d'être jouée. Et comme le disait Arnaud, je pense que le suspense va être
01:37:19considérable jusqu'à la dernière minute avec des risques, comme il y a quatre ans, de contestation
01:37:25des résultats. Et puis vous parlez très justement du débat. Mais là aussi Kamala Harris, c'est pas
01:37:30Joe Biden en vertu de son passé professionnel, procureur. Il y a aussi l'image, la forme et tout
01:37:39ça s'ajoute dans les débats. C'est pas le même adversaire. Mais oui bien sûr et d'ailleurs le débat
01:37:44Biden-Trump a servi d'accélérateur au retrait de Biden. Moi je pense que de toute façon il
01:37:53aurait dû se retirer parce qu'en fait les sponsors, les financiers de la campagne démocrate partaient
01:38:01par dizaines. Donc c'était plus tenable, c'était juste plus tenable. Sans argent aux Etats-Unis,
01:38:06vous ne pouvez pas mener une campagne présidentielle. Et juste sur ce point-là d'ailleurs, elle a battu
01:38:12tous les records. Jamais il n'y a eu autant de dons dans la semaine qui a suivi son investiture.
01:38:19Ce qui est quand même aussi un indice important de son dynamisme. Non, c'est surtout un indice du
01:38:26soulagement du corps démocrate. Il y a deux lectures évidemment. Je pense que vous avez raison tous les deux.
01:38:31Et il me semble que pour l'instant elle est sur cette aire-là. Les démocrates sont tellement contents
01:38:37que Biden ait été dégagé du paysage que pour l'instant... Mais c'est vrai, vous ne trouvez pas ce que je disais là ?
01:38:45Ça lui a donné un petit coup de jeûne à Biden. Plus offensif dans son discours, etc.
01:38:49Ça soulève. Il est soulagé. Ça enlève à boire. Non mais c'est vrai, honnêtement. Parce que là il était cash dans son discours.
01:38:55Non mais il y a quelque chose d'intéressant à noter, c'est qu'en histoire, c'est de l'histoire récente,
01:39:00l'événement est toujours roi et tout peut basculer du jour au lendemain.
01:39:04Évidemment que Donald Trump est extrêmement mécontent. Il avait en face de lui un gravataire.
01:39:09Maintenant il se retrouve avec une jeune femme dynamique, une jeune femme en effet qui est plutôt populaire,
01:39:15notamment chez les femmes et chez les jeunes. Et d'ailleurs, Donald Trump a du mal à trouver des angles d'attaque.
01:39:21Il essaye de ramener Kamala Harris au bilan de Biden, qui est très mauvais en termes d'inflation et en termes d'immigration.
01:39:30Il essaye également de lui trouver des petits surnoms, etc. tapageurs, puisque c'est la marque de Donald Trump.
01:39:37Mais on sent bien qu'il est aujourd'hui embêté. Et comme l'a très bien dit Arnaud Benedetti, je veux dire,
01:39:43on peut remporter une élection présidentielle aux États-Unis en étant minoritaire en termes de suffrage.
01:39:49Mais l'important, c'est de remporter en effet les États-clés. C'est ce qu'avait fait Donald Trump en 2016.
01:39:55Et c'est là-dessus qu'il faut insister. Donc rien n'est joué. Et on verra si Donald Trump est capable de séduire les modérés.
01:40:03Parce que quand on regarde les sondages, environ 15 % des Américains qui ne savent pas encore pour qui ils vont voter,
01:40:09c'est justement ces Américains-là qu'il va falloir s'assurer.
01:40:12Je ne sais pas, parce que vous étiez en vacances. Donc je suppose que vous n'avez pas regardé la télévision, mais l'autre jour...
01:40:15Mais j'ai tout suivi.
01:40:16Vous avez tout suivi quand même. Parce qu'il y avait... Donald Trump a convoqué la presse dans sa belle demeure, évidemment.
01:40:22Et ce qui m'avait frappé avec les invités du jour que j'avais sur ce plateau, c'était l'image qu'il avait.
01:40:26Il paraissait touché. Versus l'image, après cette tentative...
01:40:31Il a vraiment pris un coup de fouet.
01:40:33Il a pris... Mais c'était incroyable. Il y avait bien sûr le drapeau américain derrière, mais ce n'est pas du tout la même image. Rien à voir.
01:40:39Les Américains ne sont pas à ce point-là sensibles à l'âge. La preuve, Biden a été élu, alors qu'il était déjà élu.
01:40:44Mais cette image m'avait frappé.
01:40:46— Non, moi, je voulais juste souligner un autre point. C'est que l'une des difficultés, et Arnaud l'a dit aussi, pour Kamela Harris,
01:40:54c'est de convaincre les électeurs du Midwest, des États bascules. Et ceux-là, on ne les convainc pas avec du hoquisme.
01:41:02Or, elle a... — Oui. Et avec de l'image.
01:41:05— Et avec de l'image, par ailleurs. Or, en France, on est un peu déformé. Parce que par exemple, on a vu les images de ces manifestations...
01:41:13Les manifestants pro-Ramas à la convention démocrate, on a l'impression que la gauche américaine, c'est ça.
01:41:20Ben non. La gauche américaine, c'est pas ça. Ou en tout cas, ça n'est pas avec cette partie de la gauche qu'un candidat démocrate
01:41:28gagne la présidentielle aux États-Unis. — Je voudrais vous montrer une image également, puisque je parlais de cette tentative d'assassinat.
01:41:33Alors on va vous montrer une image, parce qu'en fait, il va être très protégé au cours de ses prochains meetings.
01:41:40On voit... Voilà. Ça, c'était en 2019. C'est ça, Samuel Vasselin. Et il aura maintenant la même vitre qui va le protéger
01:41:50durant ses prochains meetings, Donald Trump. Donc je voulais juste vous montrer cette image.
01:41:55Et je vais vous parler également d'Elon Musk, puisqu'en fait, il le verrait bien, Donald Trump, comme – je sais pas – conseiller
01:42:03ou potentiellement futur ministre. Il y a eu une rencontre, visiblement. — Ça, c'est un événement politique.
01:42:08— Ouais, c'est un événement. — En fait, qu'Elon Musk commence à avoir des ambitions politiques.
01:42:13— Ouais, mais regardez sur le dossier au Royaume-Uni. Il a pris position, là. — Complètement. Il avait annoncé une guerre civile
01:42:18en octobre. — Exactement. Qu'on a largement commenté. — Aux émeutes britanniques. Et Elon Musk, c'est une puissance d'action,
01:42:26d'influence surtout. — Bah d'influence. — Avec évidemment Twitter. — Et financière. — Et puissance financière considérable.
01:42:33— Effectivement. Je serais que de savoir comment va réagir un de ses concurrents, qui s'appelle Mark Zuckerberg, ou on pourrait dire...
01:42:40— Qu'on n'entend plus du tout. — Qu'on n'entend plus. Ou un Jeff Bezos, qui est un homme plus discret, mais très intéressé par l'influence,
01:42:46parce qu'il est quand même propriétaire de plusieurs grands journaux américains. Manifestement, il va y avoir... Vous suggérez, Thierry,
01:42:53que là, dans les jours qui viennent, à la convention démocrate, il va y avoir une pluie de stars. — Ouais, qui sont annoncées.
01:42:59— Qui vont soutenir Kamala Harris. Mais d'habitude, ils n'ont pas tant d'influence que ça sur les élections américaines. En revanche,
01:43:06les milliardaires qui sont à la tête des grandes plateformes web, ils ont une vraie capacité d'influence. Et ils vont jouer un rôle décisif,
01:43:14Elon Musk et les autres, dans l'issue de l'élection américaine. — On va enchaîner avec Israël, avec cette information que je vous donnais
01:43:23en tout début d'émission, information combien importante. L'armée israélienne annonce avoir récupéré 6 corps d'otages morts à Gaza.
01:43:32Alors trêve ou pas trêve entre Israël et le Hamas. Le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken a assuré depuis Tel Aviv que l'État hébreu
01:43:41a accepté le plan de compromis de Washington. Mais pour l'heure, le mouvement terroriste n'a toujours pas participé à des négociations et rejette
01:43:48toute proposition américaine. Je vous propose d'écouter Anthony Blinken. Et on en parle très rapidement, parce que c'est important d'en parler aussi.
01:43:55Le premier ministre Netanyahou s'est engagé à renvoyer son équipe d'experts à Doha ou en Égypte pour tenter de mener à bien ce processus.
01:44:10Mais nous attendons du Hamas, avant tout, qu'il soutienne le plan de compromis et qu'il se joigne ensuite à tous pour tenter de comprendre clairement
01:44:17comment les engagements seront mis en oeuvre.
01:44:24Oui, il faut préciser que quand on dit récupérer des corps, ce n'est pas le Hamas qui les a rendus. C'est une opération de l'armée israélienne qui a permis de les trouver et de les ramener.
01:44:37Le Hamas négocie les otages morts ou vivants exactement comme si c'était pareil. Donc, ça ne doit rien à son humanité que les familles aient retrouvé le corps des leurs et restent dans cet état.
01:44:55Donc, 6 corps d'otages récupérés. Michel ?
01:44:59Je dois dire qu'il faut espérer un accord de ces celles-là, ne serait-ce que pour essayer d'obtenir la libération du plus grand nombre possible d'otages, comme l'a demandé le Premier ministre israélien dans un communiqué hier.
01:45:10Mais après, je suis quand même assez sceptique. Le nouveau chef du Hamas, Yahya Sinwar, c'est un dur parmi les durs.
01:45:19Et l'Iran n'ayant pas encore à ce jour riposté suite à l'assassinat de son prédécesseur, l'assassinat ou l'élimination de son prédécesseur à Téhéran il y a trois semaines,
01:45:30moi, ma crainte, c'est qu'effectivement, le Hamas refuse un accord qui serait perçu comme un accord de politique de faiblesse.
01:45:39Je ne pense pas que c'est dans le style de cet homme. Cet homme, ce Sinwar, qui, je le rappelle, a fait plus de 20 ans de prison en Israël et qui avait fait partie des 1 200 prisonniers palestiniens libérés en échange du corps du franco-israélien Gilad Chahid.
01:45:59Ce qui en dit long quand même aussi sur cette histoire complètement tragique que vit en ce moment Israël et l'ensemble de la région.
01:46:06Je voyais qu'on termine par une histoire très très rapidement, on a appris ça, j'ai une petite réaction en Corée du Nord, il est désormais interdit de ressembler à la fille de Kim Jong-Sung.
01:46:17Désormais, les Nord-Coréennes ne pourront plus s'habiller ni se coiffer comme la fille du dictateur, une fille de 11 ans qui est régulièrement affichée en public par son père depuis deux ans lors d'événements militaires.
01:46:28C'est aussi ça l'actualité internationale. Arnaud Benedetti.
01:46:33– La Corée du Nord, c'est un système, je veux dire, totalement totalitaire, ubuesque, personnalisé, qui, je veux dire, offre toutes les caractéristiques de ce qu'est une dictature totalitaire
01:46:47et qui repose sur un homme qui a droit de vie et de mort sur l'ensemble de ses concitoyens, clairement.
01:46:55Voilà ce qu'on peut, je crois, dire. Après, sur la mesure qu'a prise le dictateur en question, je crois qu'elle dit quelque part aussi, je veux dire, de la réalité psycho-politique de ce pays.
01:47:08– Excusez-moi, j'ai juste une précision, Gilad Chalit a été récupéré vivant.
01:47:13– Oui, c'est moi.
01:47:15– Ubuesque, clairement ubuesque. D'habitude, les dirigeants, les femmes de dirigeants ou les conjoints de dirigeants servent d'exemple en termes de mode vestimentaire pour la population.
01:47:29Alors là, c'est l'inverse. Il faut manifestement que sa fille reste différente et au-dessus des autres.
01:47:34C'est complètement ubuesque, mais à ne pas prendre à la légère, parce que la Corée du Nord, c'est un pays qui, malheureusement, a une grande capacité de nuisance.
01:47:43La Corée du Sud, qui est un pays beaucoup plus démocratique, développé, très performant dans beaucoup de domaines, et beaucoup de Coréens, de Sud-Coréens, viennent d'ailleurs en France.
01:47:54Il y a une vraie proximité qui est vraiment souvent assez méconnue, la K-pop, musique, etc.
01:47:59Mais en Corée du Sud, les Sud-Coréens vivent sous la menace de la Corée du Nord.
01:48:05– Corée du Nord.
01:48:06– Ça permet de dénoncer cette dictature, et absolument nécessaire, dictature qui est d'ailleurs très protégée par la Chine, évidemment.
01:48:14– Et pour avoir parcouru cet été des pays comme la Lettonie, l'Estonie, qui ont connu la dictature communiste, je peux vous dire quelle chance on a aujourd'hui de vivre dans une démocratie,
01:48:26de vivre dans un pays de liberté, et c'est quelque chose d'extrêmement précieux, et j'en ai encore pris conscience cet été.
01:48:32– Allez, écoutez, c'est sur ce mot-là, cette conclusion-là, qu'on va refermer l'heure des pros.
01:48:38Voilà, il fallait terminer sur une note positive, merci Kévin Possuet.
01:48:41Voilà, merci de m'avoir accompagné, on a abordé beaucoup de sujets en ce mardi.
01:48:46Je voudrais remercier l'équipe qui m'a entouré ce matin, Samuel Vasselin, c'est fidèle,
01:48:50Briac Japiot, c'est fidèle également, Mickaël Martin, Haïm et David Bouinet,
01:48:53merci de la proclamation, Magdalena Dervich, merci aux équipes en régie,
01:48:56à la réalisation c'était Thibaut Palfroy, à la vidéo c'était Dominique Rémond,
01:49:00et au son c'était Jean-François Kouvelas.
01:49:02Dans quelques instants c'est Elédie Hichard pour Midi News,
01:49:06et moi j'aurai le plaisir de vous retrouver deux fois à 19h pour Face à l'Info,
01:49:09et à 20h pour le deuxième épisode de l'heure des pros.
01:49:13Passez une belle journée sur ces news et à tout à l'heure, bye bye.

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