L'Heure des Pros Été (Émission du 01/08/2024)
Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'heure des pros, le roi, Léon, le tout puissant, voilà ce que dit la presse ce matin de Léon Marchand,
00:00:08le nageur qui a signé hier un doublé historique sur le 200 m papillon. Puis Bras, un journaliste présent sur place, disait qu'il n'était pas sûr d'avoir déjà entendu quelque chose de similaire.
00:00:18Un jour, il faisait référence bien entendu à l'ambiance incroyable pendant la compétition. La France totalise actuellement 26 médailles, dont 8 en or avant de commencer cette 6ème journée d'épreuve.
00:00:28Et ce qui marque c'est la ferveur, enfin presque a-t-on envie de dire. Après beaucoup de râleries, après tout nous restons français, les fanzones et les sites olympiques laissent place aux encouragements.
00:00:38Et à la joie, les polémiques autour de la cérémonie d'ouverture ont vite laissé place au sport. Et c'est peut-être tant mieux, les français se retrouvent derrière leurs athlètes depuis leur défilé.
00:00:47Sur la scène, ils nous offrent un spectacle incroyable entre frissons et performances. Et c'est peut-être ça finalement dont nous avions besoin.
00:00:54Le président de la République voulait une trêve olympique. De fait, il l'a. Les déplacements de l'ex-futur Premier ministre Lucie Castex n'intéressent plus qu'elle et ses amis, bien que ce soit finalement un peu le cas.
00:01:03Depuis le début, les déclarations des uns et des autres ne passent pas le mur du son. Et le Premier ministre démissionnaire devient presque un français, comme les autres, à passer ses journées dans les allées des sites olympiques.
00:01:13Les fans des JO, à chaque jour plus nombreux, célèbrent leurs athlètes. Des marseillaises sont entonnées un peu partout. Les drapeaux français sont agités. On a presque l'impression que nous avons enfin retrouvé une part de fierté.
00:01:24D'être français, car être chauvin n'est jamais un défaut quand il s'agit notamment de supporter nos sportifs. Le sport permet ce dont rêveraient sans doute nos politiques, recréer le temps d'une compétition.
00:01:34Une communauté diverse, mais qui se retrouve pour une seule et même cause, la fameuse Union Nationale, dont rêve Emmanuel Macron, est ici bien réelle.
00:01:42Bref, les Bleus nous rappellent enfin que nous avons vraiment des raisons d'être fiers d'être français, notamment en cette période si trouble.
00:01:48Tout de suite, l'actualité avec Jeanne Alousteau.
00:01:50Bonjour Élodie, bonjour à tous. Le risque d'embrasement au Proche-Orient. Benyamin Netanyahou s'est adressé aux Israéliens hier soir. Il dit avoir porté des coups sévères à ses ennemis ces derniers jours, sans pour autant commenter l'élimination du chef du Hamas à Téhéran.
00:02:16Je rappelle que pour le moment, personne n'a revendiqué cette attaque. Écoutez Benyamin Netanyahou.
00:02:20Depuis le début de la guerre, j'ai clairement indiqué que nous luttons contre l'axe du mal iranien. Il s'agit d'une guerre d'existence contre des armées terroristes.
00:02:32Dans mon discours au Congrès il y a quelques jours, j'ai mentionné trois branches principales de cet axe du mal. Le Hamas, les Houthis et le Hezbollah, les trois H.
00:02:44Ces derniers jours, nous avons porté des coups sévères à chacune d'entre elles.
00:02:51En France, les recherches reprennent ce matin dans les Vosges pour retrouver Lina. La deuxième journée de fouilles n'a rien donné hier. En revanche, on n'en sait plus sur le profil du principal suspect, celui qui s'est suicidé après la découverte de l'ADN de la jeune fille dans sa voiture.
00:03:06L'homme de 43 ans était déjà connu de la police et avait fait plusieurs séjours en psychiatrie.
00:03:12Et puis vous l'avez dit Elodie, impossible n'est pas Léon Marchand. Le nageur a réalisé un véritable exploit hier soir en décrochant deux médailles d'or olympique en moins de deux heures.
00:03:21Le Toulousain de 22 ans a relevé le défi complètement fou qu'il s'était fixé. Il est arrivé premier au 200 m papillon et au 200 m brasse. Deux victoires qui s'ajoutent à celles de dimanche dernier au 400 m quatre nages.
00:03:34Autant vous dire qu'au Club France, les supporters tricolores ont laissé exploser leurs joies.
00:03:41C'est incroyable, Léon Marchand, oui ! Il est exceptionnel, il est au-dessus, c'est comme du bon rugby, il est au-dessus, c'est pas un homme, c'est un surhomme.
00:03:49Il est trop fort, il est trop fort, il a tout survolé. Quelle fierté de l'avoir, il est français et c'est trop beau. Il gagne tout, c'est trop facile pour lui, trop facile.
00:03:57Voilà, explosion de joie comme je vous l'avais dit. C'est à vous Elodie.
00:04:01Merci beaucoup Shana Gusto. Effectivement, on va parler beaucoup des Jeux olympiques aujourd'hui avec Charlotte Dornelas.
00:04:07Bonjour. Journaliste, entre autres, vous n'allez pas être commentatrice sportive, je vous rassure tout de suite.
00:04:11Michel Thau, bonjour. Éditorialiste politique, Paul Melun, bonjour. Écrivain et président de Souverain Demain, Nathan Devers, bonjour.
00:04:19Écrivain et Thomas Bonnet, bonjour, du service politique de CNews. Effectivement, on va revoir une autre séquence.
00:04:25C'était donc hier dans la fan zone, au moment où Léon Marchand a réalisé cet exploit. Regardez la ferveur des supporters.
00:04:38Et Léon Marchand, on le rappelle, il est né en 2002. Il a un père qui est ancien médaillé d'argent en natation et athlète olympique.
00:04:56Et sa mère, ancienne des entrées, c'est un record de France toujours en natation.
00:04:59Michel Thau, les images qu'on a vues et ce qu'on entendait aussi pendant le journal, tous ces Français fiers, ça fait du bien quand même ces images.
00:05:06Oui, oui, ça fait du bien. Léon Marchand nous aide à nous élever plus haut, plus haut, fort, plus loin.
00:05:12Ça fait du bien. On en a évidemment besoin dans un pays, dans une période où la déprime et les raisons d'être déprimé sont quand même importantes.
00:05:21Oui, ça a été un moment historique. Et puis après, moi, j'ai noté un titre dans le télégramme Aquaman. Aquaman est né.
00:05:28Je pense que c'est vraiment quelqu'un d'extraordinaire. Et le titre d'un dessin, d'un dessinateur que j'adore, Hector,
00:05:33le Français marchant sur l'eau, que je trouve bien vu. Non, c'était un élément très, très important sur le plan sportif et certainement bien au-delà.
00:05:41Nathan Devers, effectivement, c'est vrai qu'on a eu la cérémonie d'ouverture, la polémique, les jours avant aussi,
00:05:46parce qu'il y avait toutes ces histoires de barrières, de Français bloqués, etc. Là, on se dit, on a un peu oublié ça.
00:05:50On repense au sport et on voit quand même une bonne humeur, un peu plus généralisée qu'il y a une semaine ou deux,
00:05:56quand on était coincés derrière nos barrières.
00:05:58Oui, vous avez tout à fait raison. Il est vrai que même avant la cérémonie d'ouverture, il y a eu une sorte de mauvaise atmosphère
00:06:07qui s'est peu à peu créée, instaurée comme ça en France. Aussi bien avec ce modèle de société de surveillance qui s'est imposé,
00:06:15notamment dans la semaine qui a précédé les Jeux olympiques et notamment à Paris, où on a vu une sorte de retour à ce monde des QR codes,
00:06:21des barrages, etc. Les polémiques qui commençaient à enfler au sujet, en quelque sorte, de la vision qu'il fallait donner à cette cérémonie d'ouverture.
00:06:31Et certains n'étaient pas contents que ce soit une vision qui est celle, en gros, de Patrick Boucheron, de l'histoire mondiale de la France,
00:06:37de ce qu'il a appelé dans une interview récente au Grand Continent, le bordel joyeux qu'est notre pays.
00:06:43Et puis, la crainte que les choses ne se passent pas bien. Je pense que ce qui se passe depuis la cérémonie d'ouverture tient en quelque sorte presque
00:06:52d'une forme de miracle, c'est-à-dire la joie retrouvée immédiatement. Une fierté qui s'est créée, je pense, dès cette cérémonie.
00:07:00Cérémonie dont certains pensaient qu'elle allait cliver et qui, en fait, 85% des Français estiment que c'était une belle cérémonie,
00:07:08qu'elle nous a tous rendus fiers. Ensuite, on peut discuter, ne pas avoir exactement la même vision des choses.
00:07:13Et que depuis, c'est précisément ça ce qui se passe. Un retour à une grande célébration. Ensuite, évidemment, c'est pas parce qu'il y a une joie sportive,
00:07:20même si elle a des connotations politiques, qu'on pourra en tirer des conclusions politiques. Regardez la France de 1998.
00:07:27Cette célébration de la diversité, ça n'a pas duré très très longtemps et il ne faudrait pas, à mon avis, faire une sorte d'extrapolation.
00:07:35Mais ça a quand même une importance symbolique énorme et évidemment qu'en politique et dans une société, ce sont les symboles qui gouvernent les choses.
00:07:41On cherche un Premier ministre. On l'a peut-être trouvé hier, notre Premier ministre.
00:07:44Oui, alors beaucoup sur Twitter, dès que quelqu'un gagne une médaille, le proposent comme Premier ministre.
00:07:47Ça fait plein de nouvelles propositions.
00:07:48Honnêtement, pour être sérieux deux secondes, je n'ai jamais connu d'émotion collective à ce point forte pour une performance individuelle.
00:07:57On a eu évidemment la Coupe du monde de football, etc. Mais hier, il faut vraiment prendre la conscience que beaucoup de gens ont vibré devant leur télé
00:08:03pour ces deux performances de Léon Marchand. D'ailleurs, sur le plan sportif, ce n'est jamais arrivé qu'un champion gagne deux médailles d'or en si peu de temps.
00:08:10C'est vraiment légendaire et le mot est bien choisi.
00:08:13Je voudrais qu'on écoute ce que disait la ministre des Sports, des missionnaires, Amélie Houdéac, etc.
00:08:17Elle était l'invitée de nos confrères de France 2 ce matin. Écoutez comment elle juge un petit peu la situation.
00:08:23En tout cas, là, on voit des choses qui sont tellement extraordinaires et tellement contributives au PIB du bonheur
00:08:30qu'on a envie de se dire qu'on verra chaque chose en son temps. Pour l'instant, restons comme ça sur notre rythme.
00:08:36On est la deuxième nation en volume de médailles derrière les États-Unis, la deuxième au tableau des médailles après la Chine quand on décompte les médailles d'or.
00:08:48Il y a une dynamique qui est formidable. Ce que je veux souligner, c'est qu'il y a la natation, il y a le judo, il y a les scrims, il y a le VTT,
00:08:57il y a le rugby, il y a le triathlon, mais il y a aussi le tir à l'arc, l'équitation, le canoë, le BMX,
00:09:03ce qui montre la diversité de disciplines dans lesquelles nos athlètes sont en train de s'illustrer.
00:09:08Ce qui valide Thomas Soto, ce qui valide la dimension un peu universaliste du modèle sportif français.
00:09:14Le PIB du bonheur, Jean-Luc Dornelas, c'est presque beau.
00:09:18C'est presque beau, c'est dans le presque.
00:09:22Je ne sais pas si c'est beau ou si c'est un peu infétent.
00:09:24Elle a toujours des expressions un peu…
00:09:25Elle est contente à milieu de la caissière.
00:09:26C'est l'essentiel. Je ne vais pas lui enlever sa joie.
00:09:29Nous aussi.
00:09:30Non, c'est sûr, mais chez Léon Marchand, non seulement c'est vrai que c'est assez rare qu'il y ait un enthousiasme comme ça,
00:09:34et en plus en France, pour quelqu'un qui gagne.
00:09:36Parce qu'en d'habitude, on adore les perdants magnifiques.
00:09:39Là, en plus, il gagne, donc c'est incroyable.
00:09:41Là, ce n'est pas Poulidor.
00:09:42Oui, ce n'est pas Poulidor.
00:09:44Tout est beau dans la ferveur qu'il y a derrière Léon Marchand.
00:09:49Même son nom a quelque chose d'un peu d'une image d'épinal.
00:09:52Parmi ses fans, on entendait quelqu'un dire que c'est facile pour lui.
00:09:59Je ne suis pas sûre que ce soit le mot, justement.
00:10:00C'est ça qui est magnifique.
00:10:01Hier, on nous expliquait qu'il travaillait.
00:10:03Il s'entraînait cinq à six heures par jour dans son bassin, tous les jours.
00:10:07Il y a en effet la question de la transmission de la passion par ses parents.
00:10:11Le travail accompli, la fierté.
00:10:13En plus, il a un côté, je ne le connais pas,
00:10:15mais dans toutes les interventions qu'il fait,
00:10:17sa manière de sortir du bassin, de célébrer, qui est belle.
00:10:20Je ne sais pas, il est à sa place.
00:10:21En même temps, il est vraiment fier.
00:10:23Par ailleurs, l'émotion de la joie est sans doute la plus belle.
00:10:26C'est vraiment une émotion qui est très belle et que nous apporte le sport.
00:10:29Je pense que c'est complètement indépendant.
00:10:30Je rejoins un peu.
00:10:31C'est indépendant.
00:10:32Par ailleurs, on est français aussi,
00:10:33donc on s'engueule sur la cérémonie d'ouverture.
00:10:35C'est normal.
00:10:36On va s'engueuler demain en politique,
00:10:37parce que là, personne ne sait trop ce qui se passe.
00:10:40Mais au milieu, on est heureux d'avoir de belles victoires et c'est tant mieux.
00:10:45Il y a par ailleurs derrière ça des modèles.
00:10:47On se dit souvent qu'on est souvent inquiet du manque de repères des plus jeunes.
00:10:53Là, on a des modèles magnifiques de travail, de fierté, de persévérance.
00:10:58Franchement, ce sont des beaux modèles.
00:11:01Et dans le sport, on ne triche pas, en tout cas dans la plupart des cas.
00:11:05C'est vrai que ça remet un peu tout le monde à un niveau de compétence reconnu ou pas.
00:11:11Je voudrais qu'on écoute ce que disait Antoine Léaumont,
00:11:14le député La France Insoumise était votre invité ce matin à Thomas Bonnet.
00:11:17Regardez justement ce qu'il dit de toute cette ferveur.
00:11:20Ça pourrait être intéressant de mettre en lumière un certain nombre d'athlètes d'autres pays,
00:11:24parce qu'il n'y a pas que la France qui gagne des médailles.
00:11:26Et l'idée de l'olympisme, c'est aussi de faire la paix par le sport d'une certaine manière.
00:11:31Je pense que c'est ça qu'a voulu dire mon collègue.
00:11:33Paul Mollin, effectivement, il justifie les propos de son collègue.
00:11:36Certes, il n'y a pas que la France qui gagne des médailles,
00:11:38mais c'est vrai qu'on ne va peut-être pas célébrer de la même manière les victoires des autres.
00:11:43On se dit, est-ce qu'après tout, c'est une honte d'être chauvin
00:11:46et de se dire qu'on est content d'être très haut dans le tableau des médailles.
00:11:49On a été premier quelques temps avant de se faire redépasser,
00:11:51mais on se dit qu'il n'y a pas de honte non plus à être content, il y a de fier.
00:11:54Je pense que, si vous voulez, M. Léaumont est en train de découvrir la ferveur patriotique
00:11:58et ça doit lui faire très mal à son petit cœur d'internationaliste,
00:12:02ou plutôt de mondialiste, je dirais.
00:12:04Son collègue disait, effectivement, la tradition des Jeux olympiques est internationaliste.
00:12:09Oui et non.
00:12:10C'est-à-dire que les racines de l'olympisme, c'est quand même des cités antiques
00:12:15qui se font la guerre par d'autres moyens, par les moyens du sport.
00:12:19Et d'ailleurs, dans l'idée d'Aristote, c'était une idée d'extrême justice,
00:12:24parce que c'était le sport comme élément de comparaison ultime entre les hommes.
00:12:30Donc, dès le début, intrinsèquement, je dirais, le sport et plus encore l'olympisme,
00:12:36c'était un affrontement, disons, dans les différences des uns et des autres.
00:12:41Et effectivement, ce que nous a d'ailleurs montré aussi la cérémonie,
00:12:45c'est que le monde avait encore des peuples différents, des nations différentes,
00:12:49avec des frontières, qu'on n'avait peut-être pas la même perception du blasphème
00:12:52et des religions dans le monde musulman qu'en Occident,
00:12:55dans certains pays chrétiens que dans d'autres qui sont plus enclins à la laïcité,
00:12:59à l'athéisme comme nous les Français.
00:13:01Donc, tout ça montre quand même qu'il y a une permanence des nations.
00:13:05Et effectivement, quand vous voyez la ferveur des supporters qui disent
00:13:08« on est fiers d'être français », « il est français »,
00:13:10qui sont peinturelurés avec des drapeaux tricolores, etc.,
00:13:13on voit bien que tout ça n'est pas qu'un cérémonial,
00:13:16que tout ça ce n'est pas que de la blague,
00:13:17que les gens se sentent appartenir à un ensemble.
00:13:20Alors après, est-ce que ce sentiment d'appartenance et cette ferveur,
00:13:23ça va être contributif au PIB du bonheur,
00:13:26avec cette formule un peu horrible de la ministre ?
00:13:29Je ne sais pas. Il faut laisser au sport,
00:13:31le sport, Nathan et Charlotte l'ont dit,
00:13:33le sport à ses vertus, qu'il soit pratiqué individuellement
00:13:36ou qu'il soit célébré collectivement.
00:13:38Et ensuite, la vie politique reprendra ses droits.
00:13:41Et les doutes, les misères du quotidien reprennent vite leurs droits, malheureusement aussi.
00:13:45Et croire que parce que les gens vont se réjouir d'une victoire,
00:13:49vont se réjouir d'une victoire sportive,
00:13:51ils vont oublier leurs problèmes de fin de mois,
00:13:53leurs problèmes de pouvoir d'achat, etc.
00:13:55C'est vraiment n'importe quoi pour le coup.
00:13:57Justement, vous parlez de cette ferveur et des supporters.
00:14:00Je voudrais qu'on regarde ce sujet de Noemi Hardy
00:14:03et bambaguer justement sur les fameuses fanzones
00:14:05qui sont évidemment ouvertes pour suivre les compétitions.
00:14:08Et regardez, elle rencontre un franc succès.
00:14:10Musique, écrans géants, photos souvenirs.
00:14:18Les fanzones des Jeux Olympiques cartonnent
00:14:21et séduisent de plus en plus de Français.
00:14:23C'est plus sympa, il y a tout le monde.
00:14:25Tout le monde est en train de supporter son équipe, les Français.
00:14:28Il y a vraiment une ambiance d'équipe.
00:14:30C'est toujours mieux d'être là que d'être dans le salon.
00:14:32Et puis voilà, on prend du plaisir, on boit des coups et puis c'est sympa.
00:14:36C'est un bon exemple de vivre ensemble.
00:14:39Je trouve ça super, c'est génial de la part de la ville de Paris.
00:14:43Profiter des gens, de la foule, des animations, de la beauté de Paris.
00:14:47Un engouement largement partagé par les touristes.
00:14:50On voulait voir ce qu'il se passait à Paris.
00:14:58Pour les JO, on voulait être ici.
00:15:04On soutient la France, on est super motivés pour la France.
00:15:07On est mexicains, c'est un endroit incroyable ici.
00:15:11Entrée gratuite et sans réservation.
00:15:14Cette fan zone affiche complet depuis le début des Jeux.
00:15:17On peut accueillir 3000 personnes en instantané.
00:15:20De l'ouverture à la fermeture, entre 10h et minuit, on est constamment complet.
00:15:25Plusieurs dates clés rythment l'espace.
00:15:28Le départ des marathons olympiques,
00:15:30le bal des 80 ans de la libération de Paris
00:15:33ou encore l'arrivée de la flamme paralympique.
00:15:36Des rendez-vous à ne surtout pas manquer.
00:15:41Michel Thaub, est-ce qu'elle est là, la fameuse fête populaire que promettait Anne Hidalgo ?
00:15:45Parce que quand on a vu le prix des billets pour assister aux compétitions,
00:15:49on s'était dit que ça ne sera pas franchement populaire.
00:15:51Mais là, on voit que ces fan zones fonctionnent bien.
00:15:53Il y en a plusieurs, là c'était à Hôtel de Ville, mais évidemment il y en a d'autres.
00:15:55Les fan zones, les stades, ils ont battu tous les records de vente de billets.
00:15:59Il faut le reconnaître, il y a plus de 1 million de billets qui ont été vendus.
00:16:03Je voulais juste redire sur Oudière Castera, sa phrase sur le PIB du bonheur.
00:16:07En fait, ça me fait penser à…
00:16:09Il y a un pays qui a instauré le produit national du bonheur,
00:16:12c'est le royaume du Bhoutan, qui est levé dans l'Himalaya.
00:16:17Donc peut-être que Mme Oudière Castera a trouvé là un modèle pour notre pays.
00:16:22Il faudra scanner pour dire quel est notre meilleur joueur.
00:16:26La réalité, c'est que les Jeux sont un énorme succès, c'est une réalité.
00:16:31Les stades sont extraordinaires.
00:16:35Le Grand Palais pour accueillir la Tour Eiffel, la Concorde, c'est fantastique.
00:16:41Apparemment, ça donne de l'énergie et une force aux athlètes qui est absolument extraordinaire.
00:16:47Après, il y a un paradoxe quand même, que j'ai du mal à résoudre.
00:16:52C'est qu'en même temps, c'est un très grand succès populaire.
00:16:55Toutes les images et tout ce qu'on dit l'attestent.
00:16:59En même temps, le tourisme parisien est en berne.
00:17:02Beaucoup d'hôtels ne sont pas pleins.
00:17:04Les restaurants sont quand même bien vides.
00:17:08Il y a énormément de quartiers qui sont déserts.
00:17:11Moi, je navigue en deux roues, en scooter.
00:17:14Je me balade beaucoup et je vois que Paris est désert.
00:17:17Vraiment, c'est ça la réalité.
00:17:19On est dans un drôle de paradoxe qui est quand même difficile à décrypter.
00:17:23C'est qu'en même temps, vous avez dans un périmètre extrêmement restreint Paris jusqu'à Saint-Denis.
00:17:29Grosso modo, tous les épreuves ne se passent pas là.
00:17:31Mais la plupart se passent à Paris et en Seine-Saint-Denis.
00:17:34Sur un périmètre extrêmement réduit, vous avez à la fois un énorme événement médiatique et populaire.
00:17:41C'est incontestable.
00:17:43Et en même temps, vous avez un désert et vous avez une absence d'activité économique qui est sidérante.
00:17:49Et ce paradoxe-là, il est difficile à décrypter.
00:17:52Il provient, on peut l'analyser, mais il est quand même assez sidérant.
00:17:56Et je pense qu'au moment du bilan des Jeux Olympiques, il faudra peser ces deux dimensions-là.
00:18:02On va faire le point justement sur les épreuves du jour avec Amaury Bachelet.
00:18:06Et on continue de parler des JO juste après, évidemment.
00:18:09Au début ce matin, des épreuves de BMX Racing à suivre trois Français.
00:18:13Ce sont les meilleurs du monde.
00:18:14Joris Dodet, champion du monde en 2024.
00:18:16Romain Maillot, champion du monde en 2023.
00:18:18Et enfin, Sylvain André, champion du monde en 2018.
00:18:20Tous rêvent d'or.
00:18:21Tous peuvent prétendre un podium.
00:18:23Et les trois, ils sauront peut-être qu'on reste à 50 ans en Yvelines avec le début des épreuves de golf.
00:18:28Où on suivra Victor Perez et Mathieu Pavon.
00:18:30Mathieu Pavon, auteur d'un excellent début de saison sur le PGA Tour.
00:18:33On espère qu'il pourra rééditer ses performances pour aller chercher un podium.
00:18:37En judo, Madeleine Malonga, en moins de 78 kg, va tenter de faire oublier l'échec de Marie-Eve Gaillet hier.
00:18:42Malonga, vice-championne olympique à Tokyo, qui vient ici à Paris pour faire mieux.
00:18:47Elle rêve donc d'or.
00:18:48On termine avec de la natation.
00:18:50On suivra l'entrée en lice du porte-drapeau Florent Manoudou pour les séries et les demi-finales du 50 mètres nage libre.
00:18:55Le champion du monde de Londres vise la médaille d'or lui aussi.
00:18:59Et enfin, la superstar Léon Marchand, après sa journée exceptionnelle d'hier,
00:19:03il est déjà de retour dans le bassin pour les séries et les demi-finales du 200 mètres 4 nage.
00:19:09Voilà pour le programme sportif du jour.
00:19:11Je voulais qu'on regarde aussi la réponse d'Anne Hidalgo à Donald Trump.
00:19:15Vous vous en souvenez peut-être.
00:19:17On l'attendait.
00:19:18Oui, ça fait déjà rire tout le monde, mais elle a répondu.
00:19:21Donald Trump qui a expliqué que la cérémonie d'ouverture était une honte, qu'il ne ferait pas ça.
00:19:25Et bien, Anne Hidalgo lui répond ceci.
00:19:27Donald Trump n'est vraiment pas une référence pour moi.
00:19:30Il fait partie de ces suprémacistes blancs, de cette extrême droite qui est aujourd'hui en train de prospérer dans le monde.
00:19:36Le message puissant qui lui a été envoyé avec cette cérémonie d'ouverture par Thomas Joly et tous les artistes,
00:19:41c'est qu'on aime la diversité.
00:19:43Elle poursuit la vie.
00:19:44C'est la diversité.
00:19:45L'humanité, c'est la diversité.
00:19:46C'est une façon de leur dire qu'on n'a pas peur de quoi on ne sait pas.
00:19:49Vous n'allez pas nous contraindre à vivre autrement que dans cette liberté et cette générosité qui ont émané de cette très belle cérémonie.
00:19:56Charlotte, un avis ?
00:19:58Je ne sais pas la lecture morale du camp dans l'histoire.
00:20:03On aime la diversité, sauf quand ça s'appelle Marie-Antoinette, apparemment.
00:20:06Juste un exemple.
00:20:07Mais la vie, c'est la diversité.
00:20:10Je veux dire, c'est une somme de mots-clés un peu illisibles.
00:20:17Par ailleurs, il y avait dans cette cérémonie beaucoup d'affrontements de fond que connaît la France depuis au minimum 250 ans.
00:20:24On a Antoine Léaumant ce matin à votre micro qui disait que c'était magnifique puisque c'était toute l'histoire de France à partir de la Révolution.
00:20:29Déjà là-dedans, dans cette phrase, il y a une bataille qui dure depuis longtemps.
00:20:34Je fais partie des gens qui pensent que l'histoire de France a commencé un peu avant.
00:20:39Un peu avant la Révolution.
00:20:40Mais c'est vrai que la lecture de la France et réellement la France depuis la Révolution, c'est un des affrontements historiques.
00:20:47Le rapport, la matrice, le rapport de détestation au catholicisme en France, aussi depuis de très nombreuses années, anime les débats aussi en France.
00:20:56Il y avait la petite partie un peu moderne et progressiste de l'imposition LGBT à tout craint.
00:21:04Quoi qu'il arrive, au milieu de ça, on ne sait pas très bien ce que ça vient faire ici.
00:21:07Donc voilà, Anne Hidalgo communie à cette lecture-là de la France d'aujourd'hui.
00:21:13Peut-être faudrait-il que tout le monde accepte qu'on ne soit tout simplement pas d'accord sur certains sujets sans qu'immédiatement, il faille que ça parte dans des affrontements détestables.
00:21:24Vous avez raison, qu'on puisse ne pas être d'accord, qu'on puisse en discuter, qu'on puisse en débattre, absolument.
00:21:29Surtout, je pense vraiment que c'est sans doute le débat le plus intéressant de l'année, celui sur la cérémonie d'ouverture.
00:21:35Parce qu'en fait, toute la société est là.
00:21:37Quelle est la définition qu'on veut de la France ? Est-ce qu'on veut une France, entre guillemets, puits du fou ?
00:21:41Est-ce qu'on veut une France, entre guillemets, cérémonie d'ouverture ?
00:21:44Ce sont deux visions complètement différentes de la manière dont on construit une société.
00:21:47C'est un débat passionnant.
00:21:49Il est vrai que de la part de Donald Trump, on assiste, je pense, à autre chose.
00:21:53On assiste à quelqu'un qui brandit, qui lui-même a une vie, je veux dire, c'est pas moi qui vais le juger,
00:21:59mais qui a une vie de débauche, qui lui-même a une vie de luxure,
00:22:02qui a été l'incarnation dans sa vie de tous les péchés capitaux, sans aucune exception,
00:22:06et qui, si vous voulez, se permet de brandir, comme ça, une sorte de respectabilité religieuse,
00:22:11à la manière du Tartuffe, dans ce qu'il y a de plus insupportable là-dedans.
00:22:14À la manière d'un Américain, surtout.
00:22:16Oui, mais peut-être.
00:22:18Ils le feraient tous.
00:22:19Mais c'est profondément, si vous voulez, on voit bien ce qui est en jeu ici.
00:22:22C'est la captation de l'héritage, en l'occurrence ici chrétien,
00:22:27par des gens qui incarnent le contraire des valeurs du Christ.
00:22:31Le contraire.
00:22:32Et je pense qu'il y a une hypocrisie là-dedans,
00:22:35et qu'on voit très, très bien chez une grande partie de ceux
00:22:38qui ont été sincèrement choqués par les images qui célébraient Dionysos ou la Seine, peu importe.
00:22:45Et j'aimerais juste dire, vraiment, je recommande de lire l'entretien que Patrick Boucheron a donné à cette revue,
00:22:50à cette revue Le Grand Continent, parce qu'il revient sur toute l'explication
00:22:53de la manière dont il a créé cette cérémonie.
00:22:56Et par exemple, il dit une chose, il dit, moi j'ai voulu créer une cérémonie polysémique.
00:23:01Ça veut dire qu'il n'y a pas de discours, il n'y a quasiment que des images.
00:23:03Et ensuite, les images, chacun peut les interpréter comme on veut.
00:23:05Alors il dit, par exemple, la cavalière.
00:23:07Il dit, on peut y voir Jeanne d'Arc.
00:23:09On peut y voir la déesse Séquona.
00:23:12On peut y voir, il dit, le cheval de Beyoncé.
00:23:14Alors je ne sais pas à quel cheval il fait référence.
00:23:16Mais il dit, on peut y voir absolument ce qu'on veut.
00:23:18Et c'est ça qui est intéressant.
00:23:19Et donc, certains ont peut-être vu la célébration d'une France qui naissait en 1789
00:23:23et qui n'existait pas avant.
00:23:24Mais je crois que précisément, dans l'esprit des gens qui ont écrit cette cérémonie,
00:23:28là il laisse...
00:23:29Objectivement, la liberté était associée à Marie-Antoinette, sa tête sanguinolante dans ses mains.
00:23:33Je veux dire, il y a un moment, Patrick Boucheron...
00:23:35Je suis d'accord avec vous pour critiquer ça.
00:23:36Moi, je n'ai pas de problème ni avec Patrick Boucheron,
00:23:38ni avec tous les gens qui ont travaillé Patrick Boucheron.
00:23:40On ne peut pas dire qu'on a découvert pendant la cérémonie d'ouverture
00:23:42ce qu'il pensait et sa lecture de l'histoire.
00:23:44Simplement, qui a choisi de donner cette cérémonie-là à ces personnes-là
00:23:50qui ont un message à la fois politique dans leur lecture de l'histoire
00:23:53et même de l'actualité, d'ailleurs ?
00:23:55Ça, c'est une question qui est hautement politique, évidemment.
00:23:57Parce que, je veux bien qu'on se cache tous, c'était très polysémique, c'était machin.
00:24:00À un moment, il y avait une imposition de la lecture de ce qu'est la France
00:24:03par Patrick Boucheron, en l'occurrence, dans cette cérémonie.
00:24:05Il ne faut pas non plus se cacher derrière son petit doigt tout le temps.
00:24:07Il y a évidemment que si vous l'aviez confiée à quelqu'un d'autre,
00:24:09on n'aurait pas eu la même cérémonie, on n'aurait pas eu les mêmes choix
00:24:12qu'avaient été faits.
00:24:13Simplement, je reviens sur la lecture.
00:24:14Alors, je mets Donald Trump, c'est-à-dire le personnage et le candidat
00:24:17aux élections américaines, de côté.
00:24:19Simplement, ce qui est amusant, c'est que, dans ce que vous dites,
00:24:21même là, il y a un débat, puisque précisément la captation,
00:24:24on va dire, de l'héritage chrétien sépare précisément le pécheur du péché,
00:24:28en l'occurrence.
00:24:29Donc, on peut vouloir prôner un modèle politique, un modèle de société
00:24:34en sachant que l'homme est faible soi-même en premier
00:24:36et en se disant même moi, si je ne le suis pas, c'est quand même le modèle qui est bon.
00:24:40Donc, même là, en fait, c'est vrai que c'est passionnant comme débat.
00:24:43Il y a dans cette cérémonie des débats interminables que, ces dernières années,
00:24:47malheureusement par l'affaissement un peu du niveau général,
00:24:49nous n'avons pas eu de la même manière que les générations précédentes.
00:24:53Simplement, il faudrait que tout le monde accepte que ce débat soit possible.
00:24:56Or, quand vous faites des choix pareils dans une cérémonie d'ouverture
00:24:59et que derrière vous expliquez, ce qui était quand même le summum
00:25:02du foutage de gueule, pardon pour cette expression,
00:25:04mais que vous expliquez à la fin, c'est marrant, les gens qui ont des critiques
00:25:07à faire sur cette cérémonie sont antipatriotiques.
00:25:09Pardon, c'est-à-dire que le choix de lecture qui a été fait,
00:25:12et Daphné Burkine nous le rappelait au micro en plus en même temps,
00:25:15en disant ce chant est très antipatriotique, il est très anticlérical,
00:25:18et quand derrière vous dites, alors moi je ne l'aurais pas fait comme ça,
00:25:21moi cette lecture-là, ce n'est pas la mienne, et qu'on vous explique
00:25:24que vous êtes quasiment un traître à votre pays, c'est quand même un peu énorme.
00:25:28Donc, si ce débat existe, qu'on le mette sur la place,
00:25:32mais qu'on accepte que tout le monde ait un avis pertinent.
00:25:35Je pense que la réponse d'Anne Hidalgo à Donald Trump, elle est terrible,
00:25:39parce qu'en fait elle fait l'éloge de la diversité,
00:25:42je suis pour et j'aime la diversité, je n'ai pas de problème à le dire,
00:25:45mais le wokisme de cette cérémonie d'ouverture, c'est une arme de guerre,
00:25:53à la fois contre l'unité de la patrie, mais aussi contre la diversité,
00:25:57parce qu'elle donne de la diversité une vision caricaturale,
00:26:02archi minoritaire, et exemple, moi j'ai des amis homosexuels
00:26:06qui me disent qu'ils ne se reconnaissent pas du tout dans cette mise en scène
00:26:10LGBTQIXYZ+, et je ne sais quoi, parce que justement,
00:26:15il y a une mise en valeur et une mise de côté de personnes
00:26:19qui demandent tout simplement à être considérées comme normales
00:26:22et comme les autres, alors que là, on les stigmatise en apparence positivement
00:26:26et en fait de façon caricaturale.
00:26:28On va marquer une pause dans l'heure des pros et on continuera à parler
00:26:30de Jeux Olympiques et notamment des athlètes, quels avis ils ont eu
00:26:33après leur baignade dans la scène, vous allez voir, ce sont des avis assez partagés.
00:26:41De retour pour l'heure des pros, on continue nos discussions,
00:26:44nos débats dans un instant, mais on fait le point sur l'actualité avec vous,
00:26:47Soumaya Labidi, bonjour Soumaya.
00:26:51Bonjour Élodie, bonjour à tous, au lendemain de son doublé historique
00:26:54sur le 200 mètres papillons et le 200 mètres brasses,
00:26:57Léon Marchand replonge dès ce matin, le prodige tricolore des bassins
00:27:01est attendu sur le 200 mètres catenage et on lui souhaite évidemment
00:27:05de décrocher une quatrième médaille d'or.
00:27:08Une marée humaine, funérailles en Iran du chef du Hamas,
00:27:12Ismaël Agné, tué dans une frappe imputée à Israël.
00:27:15Le numéro un du Hamas sera enterré demain au Qatar où il vivait en exil.
00:27:20Et puis une décision lourde de sens, le chef de l'organisation des États américains
00:27:25va demander à la CPI d'inculper Nicolas Maduro pour, je cite,
00:27:29le bain de sang au Venezuela, une inculpation qui devrait être assortie
00:27:33d'un mandat d'arrêt contre le président vénézuélien.
00:27:38Merci beaucoup Soumaya, on vous retrouve dans 30 minutes
00:27:40pour un prochain point complet sur l'actualité.
00:27:43Vous l'avez peut-être suivi, les triathlètes féminines hier ont pu finalement
00:27:46plonger dans la scène après des analyses qui ont été jugées bonnes.
00:27:50Alors on va regarder l'avis d'abord de la ministre des Sports
00:27:53et ensuite d'une athlète, regardez.
00:27:56On sera au rendez-vous et on l'a été.
00:27:58Il ne fallait pas nous demander d'être prêts avant le jour J,
00:28:00il fallait nous demander d'être prêts au jour J,
00:28:02avec éventuellement une ou deux journées de contingence
00:28:05qu'on avait prévues dans le calendrier parce qu'on savait que la seule chose
00:28:08à laquelle on était vulnérable c'était un aléa météo de très grande ampleur.
00:28:12Il s'est produit, on ne peut pas dire qu'on est aidé par les circonstances météo
00:28:16et je suis profondément heureuse qu'en équipe, avec un investissement majeur
00:28:22de la part de l'État, une orchestration menée par le préfet de la région Île-de-France,
00:28:25un travail mené main dans la main avec la ville de Paris et les collectivités,
00:28:29on va se baigner dans la scène et pas que dans la scène, dans la marne aussi.
00:28:34Voilà, alors ça c'est la version de la ministre des Sports,
00:28:37effectivement il vaut mieux être prêt le jour J, mais on a aussi...
00:28:40De toute façon, il n'y avait pas le choix.
00:28:41Oui, de toute façon, à un moment donné, il était temps d'y aller.
00:28:43Mais alors vous pouvez regarder aussi ce que dit cette athlète
00:28:46qui donc, pour le coup, a dû se baigner dans la scène pour les épreuves.
00:28:49J'ai bu beaucoup d'eau, donc on saura demain si je suis malade ou pas.
00:28:52Ça ne goûte pas le Coca-Cola ou le Sprite, évidemment.
00:28:55En nageant sous le pont, j'ai senti et vu des choses
00:28:58auxquelles on ne devrait pas trop penser.
00:29:01La scène est sale depuis 100 ans, alors ils ne peuvent pas dire
00:29:03que la sécurité des athlètes est une priorité.
00:29:05C'est des conneries, je cite effectivement les propos de cette athlète.
00:29:08Paul Melun, on voit la différence entre Amélie Oudéa-Castérat
00:29:11qui a kiffé, je la cite, sa baignade dans la scène
00:29:14et les athlètes qui, visiblement, n'ont pas passé le meilleur moment de leur carrière.
00:29:17J'espère qu'elle l'a kiffé et que ça a contribué à son PIB personnel du bonheur,
00:29:20pour reprendre ces termes tout à fait amusants.
00:29:23Non, je trouve qu'il y avait quand même dans cette histoire de scène baignable
00:29:26quelque chose qui était de l'ordre du mirage communicationnel.
00:29:30C'est-à-dire qu'en plus, on a appris il n'y a pas très longtemps
00:29:33que les athlètes avaient déjà pu se baigner dans la scène il y a quelques années.
00:29:37Donc on nous disait, c'est un moment historique.
00:29:40J'entendais hier le Premier ministre nous parler de moment historique, d'un héritage.
00:29:43Alors là, on est en train de se dire, quand même, notre époque est un peu folle
00:29:46parce qu'employer des expressions comme moment historique ou comme héritage,
00:29:50il faut avoir les reins solides derrière.
00:29:52Par exemple, la Tour Eiffel en 1889, c'est devenu un moment historique
00:29:56parce qu'elle est restée après cette exposition universelle.
00:29:59C'est effectivement aussi un héritage, un lex, c'est devenu le symbole de Paris.
00:30:02Mais aujourd'hui, les mots n'ont plus de sens.
00:30:04C'est-à-dire qu'une ministre qui fait trempette dans la scène ou Mme Hidalgo,
00:30:08ça va devenir un moment historique pour la postérité.
00:30:10Enfin, ce n'est pas sérieux.
00:30:11Peut-être pas.
00:30:12Ou peut-être pas, ou peut-être un moment un peu ridicule.
00:30:15Mais en tout cas, je trouve ça un peu terrifiant.
00:30:17Moi, j'aurais aimé que dans ces Jeux Olympiques, on ait un lex,
00:30:20pour le coup, un vrai héritage, peut-être un héritage architectural.
00:30:23Nathan en avait parlé, peut-être qu'on est d'accord là-dessus,
00:30:25mais quelque chose qui transcende un peu les années, quelque chose qui reste.
00:30:29Alors, est-ce que cette vasque qui pourrait rester,
00:30:31ce serait de nature à remplir cette mission-là ? Peut-être.
00:30:33Mais en tout cas, moi, je pense que c'est vraiment ça,
00:30:36parce que là, on est en train de faire des belles images,
00:30:38mais les images, généralement, s'envolent.
00:30:40Il faudrait peut-être quelque chose qui dure.
00:30:42Et après, cette baignade dans la scène,
00:30:44je ne suis pas sûr que ce soit quelque chose qui dure.
00:30:46Et effectivement, là où je donnerais peut-être raison à ce sportif
00:30:49et à son coup de gueule, en quelque sorte,
00:30:51c'est que même si je ne suis pas un grand expert en traitement des eaux,
00:30:541,4 milliard mis en place pour traiter, effectivement,
00:30:57des dizaines et des dizaines d'années,
00:30:59voire même des centaines de pollutions de tout genre de la scène,
00:31:02ça me paraissait un peu court.
00:31:04Et je me dis, peut-être, moi, je connais des petits ruisseaux très clairs,
00:31:06en montagne ou dans la campagne, dans lesquels il fait très bon se baigner,
00:31:09il n'y a pas besoin de les nettoyer, peut-être qu'on peut se dire
00:31:11qu'on peut se baigner dans les ruisseaux où on peut se baigner,
00:31:13et que dans d'autres, peut-être les grands fleuves qui traversent
00:31:16des grandes villes où il y a des industries, etc.,
00:31:18laissons-les peut-être tels qu'ils sont et allons nous baigner ailleurs.
00:31:21C'est une suggestion qui coûterait peut-être moins cher
00:31:23que ce 1,4 milliard et qui permettrait peut-être de les allouer,
00:31:26ce 1,4 milliard, je ne sais pas moi, à l'eau à Mayotte, par exemple,
00:31:29pour que tout le monde ait un bon réseau de distribution d'eau,
00:31:31notamment l'eau potable.
00:31:32C'est peut-être plus important que la baignade de Mme Hidalgo
00:31:35ou de la ministre Oudiak, etc.
00:31:37– C'est vrai, Nathan Devers, qu'on se dit, alors effectivement,
00:31:39ça fait des images de ces athlètes dans la scène,
00:31:42mais est-ce que ça valait le coup d'injecter autant d'argent,
00:31:44en fait, pour quelques minutes d'image, en fait ?
00:31:47Parce que malheureusement, c'est un peu le cas,
00:31:48autant un stade à la rigueur, vous construisez, vous dites,
00:31:50ça peut servir après.
00:31:51Là, c'est plutôt, comme le disait Paul Melun, un peu un coup de com'.
00:31:54– Oui, alors je pense qu'il faut être patient avant de juger,
00:31:57parce que Gabriel Attal, Mme Hidalgo, tout le monde ont promis
00:32:02que la Seine resterait un espace de natation
00:32:06et que même dans 5 ans, dans 10 ans, ce serait encore mieux
00:32:09et que vraiment les Parisiens changeraient leur rapport aux fleuves.
00:32:12Si c'était le cas, je suis d'accord avec vous,
00:32:15ce n'est pas un événement extraordinaire dont on se souviendra dans 3 000 ans,
00:32:19mais enfin, c'est quand même un changement de notre rapport à la ville
00:32:22et objectivement, ça changerait complètement la manière,
00:32:25si vous voulez, dont on investit, dont on aménage,
00:32:28dont on se sent habiter dans la ville de Paris.
00:32:30Cependant, et je suis d'accord avec vous sur ce point,
00:32:33c'est qu'on est incapables aujourd'hui à Paris
00:32:35de penser la question de laisser une nouveauté architecturale.
00:32:40Regardez quelque chose comme la Tour Triangle.
00:32:43La Tour Triangle, c'est une tour qui est construite porte de Versailles,
00:32:46qui n'a pas un grand intérêt architectural.
00:32:48Ce n'est pas la Tour Eiffel, ce n'est pas la Défense,
00:32:51ce n'est pas l'Opéra Bastille, c'est une pauvre tour qui fait quelques mètres.
00:32:54Ça fait 20 ans qu'il y a des protocoles, des disputes, des contestations,
00:33:00des contentieux juridiques de partout pour construire une Tour Triangle.
00:33:03Regardez la manière dont les pays émergents vont sortir des villes de nulle part
00:33:06et nous, on est incapables de construire cette tour-là.
00:33:09Regardez aussi la manière dont, par exemple,
00:33:12quelqu'un comme François Mitterrand a, lui, laissé véritablement
00:33:16une forme d'héritage pharaonique dans Paris.
00:33:19Lui, il l'a fait parce que d'abord, il estimait que c'était sa priorité.
00:33:22Je ne suis pas dans sa tête, mais je pense que c'était vraiment
00:33:25ce qui l'intéressait le plus en tant que président, sa dimension un peu royale,
00:33:28mais surtout parce qu'il n'en avait rien à faire des critiques.
00:33:30Chaque construction qu'il a faite, d'ailleurs,
00:33:33aussi bien celles qui peuvent être contestables que les colonnes de Buren,
00:33:36systématiquement, il y avait les mêmes râleurs
00:33:38pour dire qu'il défigurait Paris, etc.
00:33:40Paris, c'est une ville, le Paris moderne,
00:33:42qui a été construite par quelqu'un qui l'a défigurée, à savoir Napoléon III.
00:33:45On est incapables d'avoir ce rapport-là, me semble-t-il, à l'architecture.
00:33:49Et une preuve, d'ailleurs, de cela, quand il y a eu l'incendie de Notre-Dame.
00:33:53Notre-Dame, qui est, comme toutes les cathédrales, une sorte de palimpsest,
00:33:57ça veut dire chaque époque qui s'est retrouvée confrontée
00:33:59à la perspective de la construire, a ajouté quelque chose
00:34:02parce qu'on se dit que notre époque va léguer le meilleur d'elle-même
00:34:04en rajoutant quelque chose de nouveau.
00:34:06Eh bien, on a décidé de la reconstruire à l'identique
00:34:08et ça dit tout de notre rapport à l'architecture.
00:34:10— Pas que à l'architecture, je crois. À l'époque, peut-être.
00:34:13— Bien sûr.
00:34:14— Du rapport de l'époque au beau et au sens.
00:34:17Parce que quand vous expliquez que tout est relatif,
00:34:19que le beau n'existe pas, que chacun en fait son idée,
00:34:21forcément, vous avez peur.
00:34:22Et vous dites, vous savez quoi ? On ne va pas toucher.
00:34:24Et le geste architectural sur Notre-Dame, c'était ça.
00:34:26D'abord, un Notre-Dame. Est-ce que le geste architectural,
00:34:29toutes les époques l'ont fait en sachant que Notre-Dame était tournée vers le ciel ?
00:34:33Là, ce n'était pas évident pour tout le monde.
00:34:35Pour la première fois, je pense, dans une restauration d'une cathédrale.
00:34:37Ce n'était pas évident.
00:34:38Et par ailleurs, même le beau, le rapport au beau.
00:34:41Et alors la cérémonie d'ouverture, je remets une pièce dans la machine,
00:34:44mais le rapport au beau n'était clairement pas universel.
00:34:46Ça, c'est sûr et certain.
00:34:47Donc je pense que c'est ça aussi qui inquiète.
00:34:50Je suis d'accord sur l'aspect un peu craintif
00:34:55par rapport à notre propre époque et à ce qu'on va laisser.
00:34:58Et par ailleurs, il y a des choses qui sont édifiées
00:35:00et qui ne font pas consensus.
00:35:03Je suis d'accord.
00:35:04Quand vous voyez, par exemple, Damo, on a fait pire que de ne rien bâtir.
00:35:09On a bâti des choses qui sont, je ne dirais pas laides,
00:35:11parce que le terme serait un peu terrible,
00:35:13mais le village olympique, par exemple, si vous voulez,
00:35:15on aurait pu faire un magnifique village olympique qui serait resté.
00:35:18Parce qu'en plus, il a vocation à rester pour faire du logement.
00:35:20On aurait pu faire un village olympique qui aurait marqué, pour le coup, les siècles.
00:35:23Et un jour, les gens passeraient devant et se diraient,
00:35:25tiens, ce village olympique, c'était les JO de Paris en 2024.
00:35:28Or là, on a fait quelque chose de vraiment pas terrible, d'assez horrible.
00:35:31Et ça, c'est assez dramatique.
00:35:32On va parler un peu politique, justement, puisque Gabriel Attal,
00:35:35qui est toujours Premier ministre, évidemment,
00:35:36même si les démissionnaires ont réuni hier une partie de son gouvernement
00:35:39pour faire un premier point d'étape sur les Jeux olympiques,
00:35:42le Premier ministre est plutôt satisfait.
00:35:44Regardez les précisions d'Audrey Bertheau.
00:35:46Un succès sur tous les plans pour Gabriel Attal.
00:35:50Le Premier ministre démissionnaire a réuni son gouvernement à Matignon
00:35:53pour faire un point d'étape sur les JO.
00:35:56Il est notamment revenu sur la cérémonie d'ouverture des Jeux
00:35:59qui a eu lieu vendredi dernier.
00:36:01Je pense que cette cérémonie d'ouverture a fait la fierté de la France
00:36:04parce que c'était magnifique, parce que c'était courageux,
00:36:08parce que c'était ambitieux, parce que c'était audacieux à certains points de vue.
00:36:14Gabriel Attal s'est également félicité en termes de sécurité
00:36:17en mettant en avant l'engagement des forces de l'ordre.
00:36:20Cette première semaine est aussi une réussite d'un point de vue sécuritaire
00:36:24et vous savez combien cet enjeu est au cœur de l'organisation de ces Jeux.
00:36:2830 000 policiers et gendarmes, 10 000 militaires
00:36:31sont encore mobilisés au quotidien à Paris.
00:36:34Aucun incident majeur ou notable n'est à déplorer à ce stade.
00:36:38La cybersécurité est aussi au cœur des enjeux du gouvernement.
00:36:42Le Premier ministre a évoqué 68 cyberattaques détectées et déjouées
00:36:46depuis le début des Jeux, dont deux visant directement des sites olympiques.
00:36:51Mais les JO sont loin d'être terminées.
00:36:53Les compétitions se poursuivent jusqu'au 11 août
00:36:56et les Jeux paralympiques auront lieu du 28 au 8 septembre.
00:37:01Thomas Bonnet, on imagine quand même un petit peu de soulagement du côté du Premier ministre
00:37:04de se dire que les Jeux ne sont pas terminés.
00:37:06Il le dit, mais à ce stade, on est effectivement sur des images plutôt jolies,
00:37:10pas d'incidents majeurs, etc.
00:37:12Le Premier ministre qui peut profiter de ce moment de répit peut-être ?
00:37:16Oui, il profite à moindre frais d'un bilan des Jeux olympiques
00:37:19qui n'est pas uniquement le sien.
00:37:21Gabriel Attal n'a jamais été directement impliqué dans l'organisation de ces JO.
00:37:24Il a été au travers d'un certain nombre de réunions,
00:37:26mais c'était surtout le fait d'Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin
00:37:29et Amélie Oudéa Castera, évidemment.
00:37:32C'était un exercice de communication pour Gabriel Attal.
00:37:34Il a profité des vacances aussi d'Emmanuel Macron pour prendre un peu de place.
00:37:37Pour prendre encore plus de place.
00:37:38Toute ressemblance avec un conseil des ministres était fortuite, évidemment.
00:37:41Oui, ça n'avait juste pas lieu à l'Élysée.
00:37:43Ça n'avait rien à voir avec un conseil des ministres.
00:37:45C'est une comparaison.
00:37:46Mais le fait même qu'il s'exprime à l'issue de cette réunion est relativement rare.
00:37:50Et je parle aussi là sous votre contrôle, Élodie.
00:37:52Vous avez la volonté de s'attirer justement le bilan,
00:37:55de s'octroyer une partie du bilan réussi de ce début des Jeux Olympiques.
00:38:00On notera aussi qu'il n'a jamais employé l'expression de Premier ministre démissionnaire,
00:38:04mais de Premier ministre en charge des affaires courantes.
00:38:06Ce qui, sémantiquement, dit un peu long peut-être sur l'état d'esprit dans lequel il est.
00:38:10Lui qui d'ailleurs se projette aussi sur les Jeux paralympiques.
00:38:12On rappelle que ça démarre fin août.
00:38:15Probablement, nous aurons un nouveau gouvernement d'ici là.
00:38:17En tout cas, c'est ce qu'on espère.
00:38:19Peut-être. Un jour, ça arrivera.
00:38:20Oui, Michel.
00:38:21Je pense qu'à la prochaine conférence de presse de Gabriel Attal,
00:38:23il mettra le maillot de l'équipe de France,
00:38:25comme l'avait fait Jacques Chirac en 1998.
00:38:28Il pourrait ne jamais l'utiliser.
00:38:30Avec un F qui n'apparaissait pas, ce qui laissait un mot.
00:38:33Tout à fait.
00:38:34Mais j'attends que Gabriel Attal et Emmanuel Macron
00:38:38se présentent aux Français comme des sportifs.
00:38:41Non, mais très sérieusement.
00:38:43Moi, ce que je veux dire, je le dirai systématiquement,
00:38:45je trouve que d'un point de vue démocratique,
00:38:47séparation des pouvoirs,
00:38:49moi, je trouve ça vraiment scandaleux
00:38:51qu'un gouvernement démissionnaire
00:38:53fasse plus que gérer les affaires courantes.
00:38:56Franchement, je trouve qu'en termes de principe,
00:38:58et l'article 23 de la Constitution est extrêmement clair là-dessus,
00:39:01d'avoir le matin un Premier ministre
00:39:03et l'après-midi un député,
00:39:05honnêtement, moi, d'un point de vue strictement démocratique,
00:39:07ça ne veut pas.
00:39:09La sécurité, la continuité.
00:39:11Est-ce que la communication politique, ça fait partie des affaires courantes ?
00:39:13Le problème, c'est que si personne ne communique,
00:39:15on dira qu'on ne les entend pas là-dessus.
00:39:17Effectivement, Charlotte, on disait tout à l'heure,
00:39:19les JO ne feront pas oublier totalement la politique.
00:39:21On voit qu'en tout cas, il se dit, j'ai un petit moment de répit,
00:39:23le Premier ministre, j'en profite un peu.
00:39:25Il n'ignore sans doute pas que très vite,
00:39:27il y aura de nouvelles polémiques et que les JO vont s'arrêter,
00:39:29mais on sent qu'ils surfent un petit peu
00:39:31sur cette vague JO, comme tous les politiques
00:39:33ont essayé de le faire après les compétitions,
00:39:35et comme on a vu, à chaque fois que ça ne fonctionnait pas.
00:39:37On ne peut pas le reprocher, il est Premier ministre,
00:39:39il y a deux fêtes, les Jeux Olympiques se passent très bien.
00:39:41Il y a eu ce qu'il ne faudrait pas...
00:39:43C'est-à-dire que ça se passe très bien.
00:39:45Il y avait des craintes qui pesaient, qui n'ont pas lieu jusqu'à maintenant.
00:39:47En effet, notamment sur le terrain sécuritaire,
00:39:49ça se passe vraiment extrêmement bien, c'est vrai.
00:39:51Ça n'enlève rien à la pertinence du débat,
00:39:53non pas sur ce qui pourrait arriver,
00:39:55mais sur les outils utilisés,
00:39:57notamment sur le terrain sécuritaire.
00:39:59Vous évoquiez tout à l'heure la question du QR code
00:40:01et de ce recours au QR code, aux barrières partout,
00:40:03et à cette présence policière massive.
00:40:05C'est évidemment, temporairement,
00:40:07le fait est que ça fonctionne bien
00:40:09et on espère, évidemment,
00:40:11que ça fonctionnera jusqu'au bout de ces Jeux Olympiques.
00:40:13Ça n'enlève rien à la question de l'insécurité
00:40:15des Français en général
00:40:17qui ont le droit, hors Jeux Olympiques,
00:40:19aussi d'espérer avoir une vie plus paisible.
00:40:21Vous voyez, tous ces débats-là
00:40:23ne sont pas rendus illégitimes
00:40:25par le fait que ça se passe bien.
00:40:27Tant mieux, vraiment tant mieux,
00:40:29et de manière absolument sans arrière-pensée.
00:40:31Tant mieux si tout se passe bien, c'est normal.
00:40:33Alors là, pour le coup, ça ne me choque absolument pas
00:40:35que le Premier ministre s'en félicite
00:40:37et même que les ministres en charge de la préparation
00:40:39des Jeux Olympiques en tirent une certaine fierté aussi.
00:40:41Moi, honnêtement, ça ne me choque pas.
00:40:43Nathan et Paul.
00:40:45Je pense que Gabriel Attal,
00:40:47je ne parle pas du Premier ministre,
00:40:49je parle de Gabriel Attal,
00:40:51vit un moment de grand bonheur politique
00:40:53parce que, symboliquement, il y a quelque chose
00:40:55presque d'analogue entre la séquence qu'on a vécue
00:40:57au moment de la dissolution et des législatives
00:40:59et les Jeux Olympiques.
00:41:01Finalement, ça s'est passé presque de la même manière,
00:41:03à savoir, initialement, une énorme psychose.
00:41:05De la part de Gabriel Attal,
00:41:07la crainte d'une défaite
00:41:09historique et absolue
00:41:11et d'être remplacée par Jordan Bardella,
00:41:13ce qui laisse une trace, quand même,
00:41:15dans l'histoire de France et de la Ve République
00:41:17qui, je pense, ne correspondait pas du tout
00:41:19à ses désirs. Et puis, de manière totalement
00:41:21imprévue, on se souvient tous
00:41:23du soir du deuxième tour des législatives
00:41:25quand on commence à découvrir les résultats,
00:41:27qu'au début, on se dit, mais est-ce que c'est les instituts ?
00:41:29C'était cette victoire-là que personne n'avait vu venir
00:41:31du nouveau Front populaire
00:41:33mais surtout du Bloc central qui avait
00:41:35beaucoup mieux tenu que prévu.
00:41:37Et un peu de la même manière, oserais-je dire,
00:41:39sur les Jeux Olympiques,
00:41:41il y a eu une psychose, psychose sécuritaire
00:41:43le matin même quand il y avait
00:41:45les trains qui étaient sabotés,
00:41:47psychose du fait
00:41:49que ça se passe mal, et puis psychose aussi
00:41:51du fait qu'il n'y avait pas une forme de grande
00:41:53joie dans l'attente de cet événement.
00:41:55Et finalement, en effet, une cérémonie
00:41:57d'ouverture qui, un, est une cérémonie
00:41:59qui obtient
00:42:01un succès indéniable
00:42:03aussi bien en France qu'à l'international
00:42:05et qui, deux, évidemment, était une cérémonie
00:42:07qui avait aussi un message
00:42:09« idéologique ». Et d'ailleurs, je reviens
00:42:11à l'interview de Patrick Boucheron, il le dit clairement,
00:42:13il dit oui, en effet, il y avait un parti pris,
00:42:15en tout cas historique, historiographique de lecture des choses
00:42:17qui correspond grosso modo, je pense,
00:42:19à la manière dont Gabriel Attal perçoit la France.
00:42:21Donc, si vous voulez, dans les deux cas,
00:42:23il y a une sorte de victoire inattendue
00:42:25du progressisme,
00:42:27on pourrait dire.
00:42:28Paul Melun pour terminer sur ce tour de table.
00:42:30Non, mais d'un mot, permettez-moi, Nathan,
00:42:32pour diviser un peu, peut-être, le satisfait-il
00:42:34sur les Jeux olympiques et son succès.
00:42:36C'est le moment PIB bonheur de Nathan Delacroix.
00:42:38Oui, c'est ça, je pense qu'il a été contaminé, il a été piqué au PIB du bonheur
00:42:40de Mme Oudéa Castera, peut-être qu'il va se réfugier
00:42:42au bout de temps. Je suis un peu inquiet.
00:42:44Non, je pense que, si vous voulez,
00:42:46le succès des Jeux olympiques,
00:42:48c'est avant tout le succès des athlètes français
00:42:50et du sport. Donc, il ne faut pas tout confondre.
00:42:52Le succès du sport. Ensuite, il faut voir
00:42:54les concessions, quand même, que nous avons
00:42:56consenties pour que ça se passe bien
00:42:58et aussi au plan sécuritaire. Vous avez rappelé l'année
00:43:00l'autre, Charlotte et Nathan, le sujet des QR codes.
00:43:02Moi, je m'en suis parmi,
00:43:04comme on dit. C'est-à-dire que, franchement,
00:43:06j'y étais très opposé. Voir ce Paris
00:43:08claque-murée, ses barrières partout,
00:43:10ses blocs de béton, ça m'a déplu.
00:43:12Je pense aussi qu'effectivement, on a
00:43:14vidé, quelque part, Paris
00:43:16de sa substance, de ses problèmes,
00:43:18de ses ennuis sécuritaires.
00:43:20On a tout déplacé, on a fait du cache-misère.
00:43:22On a déplacé un certain nombre aussi
00:43:24de pauvres gens qui étaient à Paris,
00:43:26qu'on n'a pas voulu montrer au monde et qu'on a voulu cacher.
00:43:28On a voulu, effectivement,
00:43:30mettre sous cloche Paris.
00:43:32Et donc, aujourd'hui, effectivement, il y a une ville
00:43:34un peu fantomatique.
00:43:36Tout est un peu payant pour aller à ses épreuves,
00:43:38etc., ce qui est un peu légitime. Mais du coup,
00:43:40les gens qui n'avaient pas les moyens de payer ou qui ne payaient pas
00:43:42sont partis. Et c'est aussi
00:43:44une cérémonie, et d'ailleurs, le déroulé
00:43:46des JO est la cérémonie, qui est très parisiano-parisienne.
00:43:48Et effectivement, il ne faut pas oublier
00:43:50que la France, ce n'est pas que Paris.
00:43:52Il y a peut-être, accessoirement, 80 % des Français qui vivent
00:43:54hors de l'Île-de-France, qui n'ont pas été représentés
00:43:56à la cérémonie d'ouverture. Il n'y a pas eu
00:43:58un seul tableau, je ne sais pas, moi, sur le Mont-Saint-Michel,
00:44:00sur la cité de Carcassonne, sur nos Outre-mer,
00:44:02sur nos régions, sur les talents
00:44:04de nos régions, etc. On est resté très
00:44:06centré sur Paris, en plus d'être centré sur le progressisme.
00:44:08Et je pense que tout ça, quand même,
00:44:10témoigne d'une certaine...
00:44:12Le mot exclusion serait trop fort.
00:44:14Mais en tout cas, c'est assez partiel,
00:44:16ces JO, et ça traite
00:44:18une partie de la France à un moment donné.
00:44:20Donc, il faut, je pense, moduler
00:44:22notre enthousiasme. Et en tout cas,
00:44:24je déplore, moi, qu'il y ait autour de ces JO
00:44:26une injonction à l'enthousiasme. On a le droit
00:44:28d'être très enthousiaste autour des capacités
00:44:30de nos sportifs, et de se réjouir des médailles,
00:44:32de se réjouir des performances comme Léon Marchand.
00:44:34C'est vrai que pour le coup, ça, c'est des choses de plaisir,
00:44:36bien sûr, pour tout le monde. Mais,
00:44:38on n'est pas obligé de trouver
00:44:40que tout était formidable, sauf à être traité
00:44:42de pisse-vinaire ou d'extrême droite.
00:44:44Ça, c'est un peu insupportable.
00:44:46On vient de parler du Premier ministre démissionnaire. On va maintenant parler
00:44:48de l'ex-futur Premier ministre.
00:44:50Je ne sais pas comment il faut l'appeler, Lucie Castet,
00:44:52puisqu'elle continue, en fait, ses déplacements.
00:44:54L'ex-futur. Elle a failli,
00:44:56mais en fait, non. Elle était
00:44:58en visite à l'usine Duralex,
00:45:00à la chapelle Saint-Méma, et justement,
00:45:02elle explique toujours qu'elle compte bien
00:45:04être Première ministre. Regardez ce sujet
00:45:06de Félix Pérolaz.
00:45:08Bonjour.
00:45:10Un déplacement avant même
00:45:12d'être nommé Premier ministre.
00:45:14La candidate pour le nouveau Front Populaire
00:45:16à Matignon, Lucie Castet,
00:45:18multiplie les déplacements et tente
00:45:20de se faire connaître, malgré la trêve politique
00:45:22imposée par Emmanuel Macron.
00:45:24C'est passionnant. Vous racontez ça
00:45:26très bien, parce que c'est très clair.
00:45:28Accompagnée de membres du nouveau Front Populaire,
00:45:30elle s'est rendue dans la verrerie
00:45:32Duralex, qui a été reprise par les salariés
00:45:34sous forme de société coopérative
00:45:36de production. Au côté des salariés,
00:45:38Lucie Castet proclame un changement
00:45:40de méthode et critique la politique
00:45:42menée par le gouvernement. C'est ce qu'on voit
00:45:44aujourd'hui à Duralex, mais ça doit être le cas
00:45:46partout en France, et c'est ça
00:45:48qu'on entend porter avec le nouveau Front Populaire.
00:45:50C'est un changement de méthode qui fait
00:45:52confiance davantage aux salariés et aux représentants
00:45:54syndicaux. C'est un dialogue qui est ouvert et qui
00:45:56ne doit pas se refermer, et ça contraste beaucoup
00:45:58avec ce qui est fait aujourd'hui par le gouvernement
00:46:00sur temps. Une visite que fustige
00:46:02le maire d'Orléans. Mais que vient faire la directrice
00:46:04des finances de la ville de Paris,
00:46:06Madame Castet, chez Duralex ? Personne
00:46:08n'est dupe. Elle, qui s'est quasiment autoproclamée
00:46:10première ministre, vient faire un coup
00:46:12de com', une petite récupération
00:46:14politicienne. C'est ça, la nouvelle gauche ?
00:46:16Après son premier déplacement
00:46:18à Lille samedi dernier, Lucie Castet
00:46:20compte bien augmenter ses chances d'arriver à
00:46:22Matignon.
00:46:24Thomas Bonnet, c'est vrai qu'elle fait des déplacements
00:46:26comme si elle était ministre.
00:46:28Elle veut rencontrer les syndicats
00:46:30cette semaine comme si elle était sur
00:46:32une réforme qu'elle allait leur présenter à Matignon.
00:46:34Et on se dit, on voit
00:46:36à la gauche qu'ils continuent à y croire, ou est-ce qu'ils feignent
00:46:38d'y croire, parce qu'à un moment donné, Emmanuel Macron a plutôt été
00:46:40assez clair sur son cas.
00:46:42Oui, pourtant, tout le monde a bien compris
00:46:44qu'elle ne sera jamais première ministre.
00:46:46Ou alors, elle feint de ne pas le savoir.
00:46:48Je pense que même elle, elle a compris.
00:46:50L'idée, c'est quand même de maintenir une forme de
00:46:52pression sur le président de la République.
00:46:54Donc, il n'y a pas d'alternative.
00:46:56En tout cas, pour l'instant, le président de la République n'a avancé aucune
00:46:58alternative. Donc, Lucie Castet est le seul nom
00:47:00qui existe dans le paysage médiatique
00:47:02et politique aujourd'hui pour le poste de
00:47:04premier ministre. Elle ne le sera sans doute pas.
00:47:06Néanmoins, le Nouveau Fonds Populaire
00:47:08veut maintenir cette pression. Antoine Léaument
00:47:10a dit ce matin, on peut même aller jusqu'à des mobilisations
00:47:12dans la rue, etc. Donc, on comprend bien
00:47:14que la pression, elle va augmenter.
00:47:16Et c'est vrai que ça pose un certain nombre de questions
00:47:18sur les institutions. Peut-être aurait-il fallu
00:47:20nommer Lucie Castet première ministre,
00:47:22constater qu'elle était victime
00:47:24de censure et ensuite
00:47:26passer à autre chose. Mais dès lors que vous ne
00:47:28ne procédez pas à cette nomination, vous allez
00:47:30continuer à avoir cette petite musique de la gauche
00:47:32qui va vous dire, on a gagné, on a gagné, on a gagné.
00:47:34Même si c'est dans les faits, ce n'est pas
00:47:36réellement bien.
00:47:38Quand on l'entend, parce que quand elle dit on va proposer une nouvelle méthode,
00:47:40le dialogue, davantage
00:47:42de dialogue avec les syndicats, il y en a une qui a dit ça
00:47:44dès qu'elle a été nommée première ministre, c'est Elisabeth Warren.
00:47:46C'est-à-dire que ça, vous prenez les deux discours,
00:47:48il n'y a rien de différent.
00:47:50Je crois me souvenir qu'Emmanuel Macron
00:47:52avait aussi dit en 2022
00:47:54que pour son deuxième quinquennat
00:47:56s'il était élu, il changerait de méthode.
00:47:58Moi, il y a deux choses.
00:48:00Je ne parlerai plus à personne.
00:48:02Avec moi, il n'y aura plus de dialogue.
00:48:04D'abord,
00:48:06le malin célargneau de
00:48:08beaucoup qui se disent que
00:48:10Emmanuel Macron devrait nommer
00:48:12un représentant
00:48:14du pseudo Nouveau Front Populaire
00:48:16à Matignon pour qu'il se plante
00:48:18rapidement, qu'il échoue rapidement
00:48:20et qu'enfin il trouve une issue derrière,
00:48:22loin d'être totalement écarté.
00:48:24Pour exemple, très simple, c'est que
00:48:26mi-août, fin août, mi-septembre,
00:48:28Emmanuel Macron va se retrouver exactement
00:48:30dans la même situation qu'il ne l'était il y a 15 jours,
00:48:32à savoir sans avoir
00:48:34la moindre perspective de créer,
00:48:36de nommer un gouvernement
00:48:38qui rassemblerait des macronistes,
00:48:40quelques socialistes et des LR.
00:48:42Ça ne se produira pas. Je n'y crois pas du tout.
00:48:44Moi, personnellement, je n'y crois pas du tout.
00:48:46Mais ensuite, et surtout,
00:48:48Lucie Castet, en fait, ce n'est pas
00:48:50la prochaine première ministre que l'on voit.
00:48:52C'est la nouvelle leader
00:48:54porte-parole du pseudo
00:48:56Nouveau Front Populaire. C'est-à-dire que
00:48:58je pense qu'il ne faut pas prendre à la légère
00:49:00sa présence, sa tournée
00:49:02médiatique et syndicale d'été,
00:49:04parce qu'en fait, elle se chauffe
00:49:06en vue, à mon avis,
00:49:08d'assurer véritablement un leadership
00:49:10à gauche parce que le
00:49:12pseudo Nouveau Front Populaire a un problème
00:49:14de gouvernance entre quatre
00:49:16parties. Et là, ils ont trouvé
00:49:18avec elle, à mon avis, une possibilité
00:49:20d'avoir une figure emblématique
00:49:22qui s'installe dans la durée.
00:49:24Et au final, ça rend service à une personne
00:49:26très fortement, c'est Jean-Luc Mélenchon
00:49:28qui se prépare, à mon avis, pour 2027
00:49:30et qui ne veut peut-être pas tous les jours
00:49:32être comme il l'était ces derniers
00:49:34mois dans les commentaires d'actualité.
00:49:36Il va peut-être laisser ça à Lucie Castez.
00:49:38Sans faire offense à Lucie Castez, moi je pense qu'elle n'est pas
00:49:40leader de la gauche. Le leader de la gauche, pour le moment,
00:49:42c'est quand même encore Jean-Luc Mélenchon, selon moi.
00:49:44Elle est plus plus petit comme un dénominateur
00:49:46et elle a été installée là
00:49:48parce qu'il fallait bien quelqu'un et elle est utilisée.
00:49:50Ça ne dit rien d'ailleurs.
00:49:52Je ne veux pas d'ailleurs lui porter offense en disant cela.
00:49:54Ça ne dit rien de son talent
00:49:56politique ou autre, mais en tout cas,
00:49:58elle est utilisée comme ça. Et ensuite, deuxième élément,
00:50:00quand même, quand on voyait ces images
00:50:02de tous ces représentants de la gauche en bleu de travail
00:50:04chez Duralex, ça a quand même un côté un peu
00:50:06pardon, carnavalesque. C'est-à-dire que ces gens-là
00:50:08qui ont fait la gauche Terra Nova pendant des
00:50:10années, qui ont délocalisé les usines,
00:50:12etc.
00:50:14Ils disaient que c'était l'équipement de sécurité.
00:50:16Pardon, mais quand on les voit
00:50:18prendre la pause avec leur équipement de sécurité sur le parking,
00:50:20ils sont en sécurité sur le parking, vous pouvez l'enlever.
00:50:22Bon, en fait, non, c'est un côté ridicule
00:50:24parce que quand vous portez les vêtements
00:50:26et que vous essayez les symboles, c'est que vous avez échoué sur le fond.
00:50:28Et les grandes délocalisations d'usines,
00:50:30les raisons qui ont poussé Duralex,
00:50:32et ça fait maintenant quelques mois que Duralex est en difficulté,
00:50:34on n'a pas vu les leaders de la gauche, au moment
00:50:36où, avant qu'ils se constituent en scope,
00:50:38les salariés de Duralex avaient des
00:50:40problèmes parce que, à cause de l'inflation,
00:50:42à cause de la hausse des prix des matières premières, on ne pouvait plus
00:50:44fabriquer les verres Duralex. Et à ce moment-là,
00:50:46on ne les voyait pas tellement arriver.
00:50:48Ils étaient plus concentrés à parler de la Palestine
00:50:50ou à parler du
00:50:52Xème combat progressiste, comme ils le font depuis des décennies.
00:50:54Donc, ils utilisent à chaque fois les mobilisations
00:50:56des ouvriers avant les élections,
00:50:58et puis après, ils les laissent choir. Et ça, je trouve
00:51:00ça insupportable. Et je pense
00:51:02qu'effectivement, une grande
00:51:04politique industrielle de gauche,
00:51:06c'est exactement ce qui manquerait au programme
00:51:08économique du nouveau Front populaire aujourd'hui.
00:51:10On va marquer une pause et puis on écoutera justement
00:51:12ce que disait Lucie Cassé sur une potentielle
00:51:14coalition, juste après la pause. Restez avec nous.
00:51:20De retour dans l'heure des pros. Et comme d'habitude,
00:51:22on commence d'abord avec les informations
00:51:24avec Somaïa Lhabidi. Rebonjour Somaïa.
00:51:28L'intriguant profil
00:51:30de Samuel G, principal suspect
00:51:32dans la disparition de Lina, qui devait être
00:51:34jugée pour des vols avec violence.
00:51:36Cet homme de 43 ans s'est suicidé
00:51:38le 10 juillet dernier, un mois
00:51:40après la saisie de son véhicule, véhicule dans
00:51:42lequel l'ADN de l'adolescente a été
00:51:44retrouvé.
00:51:46500 caravanes envahissent l'agglomération
00:51:48de Saint-Gilles-Croix-de-Vie en faisant fi
00:51:50à un terrain d'accueil. En signe
00:51:52de protestation, les élus des 14 communes
00:51:54vendéennes de la collectivité ont décidé
00:51:56de fermer les portes de leur mairie.
00:51:58Et puis, une mariée humaine,
00:52:00comme vous pouvez le voir sur ces images,
00:52:02funéraille en Iran du chef du Hamas,
00:52:04Ismail Haniye, tué dans une frappe amputée à Israël.
00:52:06Le numéro 1 du Hamas sera enterré
00:52:08demain au Qatar, où il vivait en exil.
00:52:12Merci Somaïa. On se retrouve dans
00:52:1430 minutes pour un prochain journal.
00:52:16On revient rapidement sur, effectivement, Lucie Cassé
00:52:18et sa tournée d'été,
00:52:20telle une première ministre
00:52:22déjà en action. Ce qu'on voit aussi,
00:52:24Charlotte Dornelas, c'est que c'est très fidèle
00:52:26à ce qu'a fait la gauche avec Rima Hassan,
00:52:28un peu avec Marine Tandelier, etc. C'est de prendre
00:52:30quelqu'un, de le starifier, effectivement.
00:52:32Alors, on disait, elle ne va pas remplacer Jean-Luc Mélenchon,
00:52:34mais on voit que c'est celle qu'ils ont envie de mettre en avance.
00:52:36C'est-à-dire que c'est celle dont tout le monde parle
00:52:38et c'est celle qu'on veut vraiment... On mise
00:52:40toute la com' là-dessus.
00:52:41Moi, je pense que la pression, elle est moins
00:52:43avec cet épisode-là,
00:52:45elle est moins envers Emmanuel Macron qu'envers
00:52:47l'électorat réel
00:52:49et potentiel qu'imagine la gauche
00:52:51pour les années à venir. C'est-à-dire,
00:52:53ce récit qu'ils ont fait, et ça, c'est
00:52:55Jean-Luc Mélenchon qui l'a installé,
00:52:57le soir du second tour de la victoire,
00:52:59indiscutable,
00:53:01ils sont arrivés en tête, c'est indiscutable,
00:53:03victoire, c'est un autre
00:53:05débat qu'on a eu depuis, mais ils ont installé
00:53:07ce récit-là, et là, ils maintiennent
00:53:09la pression en proposant un Premier ministre
00:53:11et le fêter, qui sont les seuls à donner un nom
00:53:13et à s'entendre sur un nom.
00:53:15Donc oui, il y a une pression qui est mise à Emmanuel Macron
00:53:17dans les circonstances, mais la pression,
00:53:19c'est surtout ce récit-là de dire
00:53:21on a gagné, on nous a privés de cette victoire-là,
00:53:23il faut qu'elle soit encore plus
00:53:25éclatante
00:53:27dans les urnes la prochaine fois pour qu'elle soit
00:53:29réellement indiscutable. Ce qui prouve
00:53:31d'ailleurs qu'ils savent eux-mêmes qu'elle est pour l'instant
00:53:33discutable, en tout cas
00:53:35par rapport aux résultats qu'ils ont eus,
00:53:37mais je pense qu'ils sont en train d'écrire l'histoire des années à venir
00:53:39beaucoup plus que des semaines à venir,
00:53:41ils savent eux-mêmes évidemment qu'elle ne sera pas
00:53:43Premier Ministre
00:53:45dans quelques jours ou dans quelques semaines,
00:53:47mais ils préparent la suite.
00:53:49Nathan Devers,
00:53:51on voit effectivement qu'il y a cette volonté
00:53:53de la gauche de ne rien aller lâcher, de se dire
00:53:55malgré la fin de non recevoir d'Emmanuel Macron,
00:53:57on continue, on fait comme si, on y croit
00:53:59parce que c'est aussi un moyen, et Antoine Léaumont
00:54:01le disait ce matin dans l'interview avec Thomas Bonnet
00:54:03qu'ils iront jusqu'au bout, s'ils veulent
00:54:05tenter la pression de la rue, ils iront
00:54:07parce qu'ils se disent on a un coup à jouer, ils le joueront
00:54:09jusqu'au bout. Oui mais c'est une absence de dignité,
00:54:11pas seulement de la gauche, d'ailleurs de la classe politique dans son ensemble,
00:54:13depuis l'illustrative, on voit
00:54:15ces gens-là, de manière totalement
00:54:17indécente et vraiment, j'emploie le mot
00:54:19je sais qu'il est grave, mais presque pornographique
00:54:21nous imposer leurs histoires
00:54:23d'intrigues, de postes, de gyrophares,
00:54:25c'est insupportable en fait.
00:54:27C'est insupportable parce qu'il y a un déni
00:54:29absolu de quasiment toute la classe politique
00:54:31à part quelques exceptions. Personne
00:54:33n'a gagné ses élections, aucune force politique
00:54:35ne pourra mettre en oeuvre son programme,
00:54:37du côté de la gauche, le Front Populaire
00:54:39ça n'existe pas, ça n'existe pas, c'était une alliance
00:54:41électorale pour se faire élire, aujourd'hui il n'existe
00:54:43pas pour une raison très simple, c'est que
00:54:45s'ils arrivaient au pouvoir, pour appliquer
00:54:47leur programme, il y aurait immédiatement une motion
00:54:49de censure comme vous l'avez dit, ils sauteraient dans la minute.
00:54:51Ils gouverneraient 3 jours, 4 jours. Donc ils ne gouverneraient pas,
00:54:53donc il faut qu'ils arrêtent si vous voulez
00:54:55avec ce déni-là qui est insupportable.
00:54:57On est revenu à une situation parlementaire,
00:54:59on n'en a pas l'expérience en France
00:55:01depuis très longtemps. Dans un régime parlementaire,
00:55:03dans une situation parlementaire,
00:55:05ce n'est pas nécessairement la force politique
00:55:07qui fait le meilleur score à l'issue
00:55:09des élections législatives qui peut bâtir une coalition.
00:55:11Je veux dire, vous regardez, je prends un exemple
00:55:13très simple, quand Netanyahou a perdu
00:55:15les élections et qu'il avait été remplacé par
00:55:17Naftali Bennett, il était arrivé en tête,
00:55:19largement en tête des élections, ce n'est pas pour autant
00:55:21qu'il arrive à construire un gouvernement. Et les
00:55:23exemples sur les Légions, on pourrait en citer 10 000.
00:55:25Donc si vous voulez, le sujet est que
00:55:27aujourd'hui, les Français
00:55:29vont globalement mal, ils l'ont fait savoir
00:55:31pendant les européennes et aux deux tours
00:55:33des élections législatives, nous avons des défis
00:55:35majeurs, nous avons un budget qui n'est pas
00:55:37banal dans un contexte d'explosion de la dette
00:55:39où la France est particulièrement vulnérable,
00:55:41je ne parle même pas de la situation internationale,
00:55:43on a besoin d'une classe politique qui fasse preuve de grandeur.
00:55:45Et dans l'occurrence, quand elle a présenté
00:55:47un programme qui était intéressant,
00:55:49ce n'est pas le sujet, mais un programme qui
00:55:51ne pourra pas être appliqué,
00:55:53et bien là, il faut qu'elle arrête avec son programme
00:55:55et qu'elle réfléchisse à la manière
00:55:57dont on construit réellement une politique
00:55:59noble. Et ce n'est pas le cas,
00:56:01ni de la gauche, ni je trouve de la droite,
00:56:03ni d'ailleurs du centre.
00:56:05Je voudrais justement qu'on l'écoute Lucie Cassé sur ce qu'elle disait
00:56:07sur cette possibilité de faire des compromis
00:56:09ou des coalitions, écoutez.
00:56:11On va aller
00:56:13construire des coalitions texte
00:56:15après texte, évidemment avec tout le monde
00:56:17sauf le Rassemblement National,
00:56:19on déposera des textes dont l'objectif
00:56:21est de changer la vie des gens.
00:56:23Et là on verra
00:56:25qui s'oppose à la revalorisation
00:56:27du travail de nuit des infirmières,
00:56:29au recrutement d'AESH pour
00:56:31accompagner les enfants en situation de handicap
00:56:33à l'école, qui s'oppose à l'ouverture
00:56:35de nouvelles places en crèche,
00:56:37qui s'oppose à la revalorisation des métiers
00:56:39de la petite enfance. Je pense que nous sommes
00:56:41en mesure de proposer un certain
00:56:43nombre de textes qui susciteront
00:56:45du consensus bien au-delà
00:56:47du Nouveau Front Populaire
00:56:49parce que cela répond aux aspirations
00:56:51des Français.
00:56:53C'est drôle ce qu'on voit qu'effectivement maintenant
00:56:55on doit mettre candidate au poste de Premier Ministre
00:56:57qui était quand même un rôle qui n'existait pas.
00:56:59Oui mais le problème c'est comment
00:57:01c'est une fonction qu'ils ont inventée.
00:57:03Effectivement le problème, Thomas Bonnet, c'est que là
00:57:05elle a l'air de dire cette fois
00:57:07des compromis, pourquoi pas, etc.
00:57:09Un, ce n'est pas ce qu'elle disait il y a quelques jours
00:57:11et deux, surtout, dans son camp, ça n'est pas
00:57:13non plus la vie qui est le plus largement partagée.
00:57:15Encore ce matin, Antoine Léaumant
00:57:17qu'on a cité tout à l'heure, disait
00:57:19sur la réforme des retraites, très concrètement
00:57:21si vous voulez la faire abroger, il va falloir s'allier avec
00:57:23le Rassemblement National. Ça ne semblait pas lui poser
00:57:25un problème sur ce texte-là précisément.
00:57:27Alors là, je donne le point à Lucie Castex
00:57:29c'est que c'est vrai, il y a une majorité de Français
00:57:31qui souhaitent l'abrogation de la réforme
00:57:33des retraites, donc on pourrait trouver un consensus
00:57:35à l'Assemblée Nationale. Mais simplement
00:57:37sur la désignation de Lucie Castex
00:57:39pour être candidate au poste de Premier ministre
00:57:41la gauche sait pertinemment
00:57:43qu'elle n'a aucune chance et pour répondre
00:57:45à Michel Taubes, je pense qu'elle n'a pas
00:57:47de responsabilité à gauche, au contraire c'est un fusible.
00:57:49Elle a été désignée spécifiquement
00:57:51parce que justement les éminences
00:57:53grises de gauche savaient qu'elle n'avait aucune chance
00:57:55qu'elle pourrait se cramer, pardonnez-moi du terme
00:57:57sans que ça leur cause de problèmes
00:57:59à eux en particulier. D'ailleurs, vous remarquerez
00:58:01les trois noms qui sont sortis depuis le début
00:58:03des discussions à gauche pour le poste de Premier ministre
00:58:05Laurence Tsubiana,
00:58:07Huguette Bellot, Lucie Castex
00:58:09aucune figure très connue de gauche
00:58:11parce que justement
00:58:13depuis le résultat des législatives
00:58:15la gauche sait pertinemment qu'elle n'a pas
00:58:17gagné et qu'elle n'aura pas de Premier ministre
00:58:19à Matignon et donc l'idée c'est d'abord
00:58:21d'apporter une sorte de satisfaisite
00:58:23aux électeurs du Nouveau Front Populaire
00:58:25pour leur dire, regardez, on s'est mis d'accord sur un nom
00:58:27mais ils savent pertinemment que ça n'a aucune chance
00:58:29d'aboutir et donc il fallait trouver un nom
00:58:31qui soit grillable, encore une fois
00:58:33pardonnez-moi du terme, mais qui puisse ensuite être
00:58:35passé à autre chose. Vous avez raison Thomas
00:58:37et en fait le point commun entre Huguette Bellot,
00:58:39Laurence Tsubiana et Lucie Castex
00:58:41et c'est d'ailleurs un calcul infiniment cynique de la part
00:58:43de la gauche, c'est que la gauche
00:58:45se dit anti-sexiste, etc.
00:58:47mais ne propose des femmes, entre guillemets,
00:58:49issues pour certaines d'entre elles de la société civile, etc.
00:58:51que lorsqu'on sait que le poste
00:58:53il est impossible et dès qu'il y a
00:58:55des postes à se distribuer qui eux par contre
00:58:57sont assurés, là on met des bons vieux politicards
00:58:59souvent des hommes, qui ont
00:59:0140 ans d'expérience de vie politique derrière eux
00:59:03donc c'est quand même un calcul un peu
00:59:05terrible quoi. Très rapidement pour
00:59:07terminer là-dessus Michel. Moi je crois qu'il y a une personne qui refusera
00:59:09d'être uniquement infusible, c'est Lucie Castex
00:59:11elle-même et que
00:59:13si elle fait cette tournée médiatique
00:59:15et si elle fait cette tournée médiatique
00:59:17c'est bien tenter, peut-être que ça ne marchera pas
00:59:19mais de s'imposer dans le paysage
00:59:21de la gauche et à mon avis elle a ses chances
00:59:23de jouer. Je voudrais rebondir
00:59:25sur les mots
00:59:27très singuliers
00:59:29mais je trouve tellement important car employé Nathan
00:59:31parlait d'un manque de noblesse
00:59:33manque de grandeur
00:59:35de la part de nos politiques, c'est vrai
00:59:37qu'on en a grandement besoin, on parlait de la beauté des Jeux
00:59:39Olympiques, on parlait de la beauté
00:59:41de Paris, etc. On a besoin de
00:59:43tout cela, la France en a besoin.
00:59:45Et c'est vrai qu'elle en manque terriblement
00:59:47et le premier d'entre nous qui en manque
00:59:49c'est d'ailleurs Emmanuel Macron car honnêtement
00:59:51c'est quand même lui qui a créé les conditions
00:59:53de cet impasse généralisé
00:59:55dans lequel nous sommes et dont personne n'arrive
00:59:57finalement à sortir, à commencer par lui-même.
00:59:59On va reparler justement de l'Assemblée nationale
01:00:01vous en souvenez peut-être
01:00:03le 22 juillet dernier, les députés
01:00:05insoumis avaient saisi le Conseil constitutionnel
01:00:07concernant l'élection de Yael Brune-Pivet
01:00:09à la présidence de l'Assemblée
01:00:11puisque les ministres démissionnaires
01:00:13mais qui sont aussi députés avaient pris part au vote
01:00:15ces 17 ministres qui donc forcément
01:00:17ont changé l'issue du scrutin
01:00:19et bien finalement
01:00:21c'est Yael Brune-Pivet qui se félicite puisqu'il a
01:00:23rejeté cette demande d'annulation. Yael Brune-Pivet
01:00:25qui dit ceci
01:00:39et vous voyez aussi ce que dit le député
01:00:41LFI Thomas Porte
01:00:45Alors je vous donne la parole en premier Michel Thaube
01:00:47parce que justement tout à l'heure vous abordiez
01:00:49ce sujet, c'est vrai qu'effectivement
01:00:51ça donne cette situation particulière
01:00:53où des ministres démissionnaires
01:00:55qui sont aussi députés ont pris part à ce vote
01:00:57alors que les quartiers de l'Assemblée nationale
01:00:59ne sont pas députés.
01:01:01C'est-à-dire qu'il n'y a pas de députés
01:01:03qui sont députés.
01:01:05C'est-à-dire qu'il n'y a pas de députés
01:01:07qui sont députés.
01:01:09C'est-à-dire qu'il n'y a pas de députés
01:01:11qui sont députés.
01:01:13Les députés ont pris part à ce vote
01:01:15alors que les quarts n'étaient que de 14 voix et ça en fait 17 de plus
01:01:17et où on voit effectivement d'un côté
01:01:19un Premier ministre qui est aussi
01:01:21président du groupe. C'est-à-dire qu'on se dit à un moment donné
01:01:23les vacances parlementaires vont aider
01:01:25certes, mais à un moment donné quand il va falloir se mettre au travail
01:01:27il va falloir savoir où est-ce qu'on habite.
01:01:29Moi je suis rarement d'accord
01:01:31avec LFI mais je dois reconnaître que
01:01:33sur ce plan-là, moi je pense qu'ils ont raison
01:01:35et d'ailleurs le Conseil constitutionnel
01:01:37respecte lui la séparation des pouvoirs
01:01:39parce qu'il se dit le pouvoir judiciaire n'a peut-être pas
01:01:41s'immiscer dans des questions
01:01:43de l'imitation du périmètre de l'exécutif
01:01:45d'un côté et du législatif de l'autre
01:01:47mais enfin, l'article 23 du Conseil
01:01:49de la Constitution de la Seconde République
01:01:51est très clair, il pose une séparation
01:01:53des pouvoirs. Il y a vraiment une tradition
01:01:55que l'exécutif n'aille pas
01:01:57ne serait-ce que sur le périmètre géographique
01:01:59du législatif
01:02:01et le fait d'avoir
01:02:03des ministres, à commencer par le premier d'entre eux
01:02:05un matin
01:02:07ministre de plein exercice
01:02:09parce que la réalité c'est qu'ils le sont
01:02:11notamment en matière de communication politique
01:02:13et l'après-midi sur les bancs de l'Assemblée nationale
01:02:15moi ça me choque profondément du point de vue
01:02:17des principes. Après, au niveau de la loi
01:02:19il y a une loi organique
01:02:21de 1962
01:02:23je crois
01:02:25qui habille en fait l'article 23
01:02:27de la Constitution
01:02:29et qui permet de faire passer
01:02:31cette situation inédite
01:02:33mais elle était prévue pour que
01:02:35cela puisse se tenir quelques jours
01:02:37c'est-à-dire qu'effectivement un ministre
01:02:39puisse être en même temps député pendant quelques jours
01:02:41mais là ça va durer
01:02:43on en est déjà à plus de 15 jours
01:02:45ça va probablement durer entre un mois et deux mois
01:02:47et d'ailleurs il va y avoir
01:02:49urgence à ce qu'il y ait enfin
01:02:51un véritable gouvernement. Par exemple
01:02:53le comité, le CIO
01:02:55le comité international olympique a attribué
01:02:57les Jeux olympiques de 2030
01:02:59à la région sud-est
01:03:01de la France. Très très belle décision
01:03:03mais c'est une décision sous condition
01:03:05Sous condition de quoi ?
01:03:07Sous condition que le gouvernement
01:03:09de la République puisse signer
01:03:11la caution financière de ce que va
01:03:13représenter les coûts de Paris
01:03:15de France 2030
01:03:17mais le gouvernement actuel
01:03:19ne peut pas signer cela. Donc il faut un gouvernement
01:03:21de plein exercice. Donc on va
01:03:23être à la fin août dans une urgence
01:03:25face à laquelle le Président de la République aura du mal
01:03:27à agir parce qu'il sera toujours dans l'impasse
01:03:29dans laquelle il est aujourd'hui. Nathan Devers
01:03:31Moi déjà je ne suis pas d'accord avec Thomas Porre
01:03:33sur l'aspect constitutionnel des choses
01:03:35Dominique Rousseau qui est un grand constitutionnaliste
01:03:37d'ailleurs entre guillemets
01:03:39pas forcément proche de la France insoumise mais qui est pour une
01:03:41déprésidentialisation du régime
01:03:43c'est un peu ce que dit la France insoumise dans l'avenir en commun
01:03:45Dominique Rousseau lui-même dit
01:03:47en l'état, dans la constitution, vous avez des gens
01:03:49qui font office de ministre, qui ne sont pas
01:03:51ministre, il n'y a pas de problème constitutionnel
01:03:53il dit il y a un problème peut-être politique
01:03:55mais pas juridique en quelque sorte
01:03:57ça c'est la première chose. La deuxième
01:03:59je répète, quel est
01:04:01l'intérêt de venir nous
01:04:03casser les pieds sur l'histoire de l'élection
01:04:05de la présidente de l'Assemblée nationale ?
01:04:07La présidence de l'Assemblée nationale c'est un poste
01:04:09honorifique, à part
01:04:11diriger les séances, être
01:04:13consulté par le président en cas de dissolution
01:04:15en 30 secondes
01:04:17avec le succès
01:04:19c'est un poste
01:04:21symbolique, donc si vous voulez
01:04:23il y a une forme, je reprends le mot d'indécence
01:04:25on sait très bien ce que c'est
01:04:27c'est comme les postes de casteur, de vice-président
01:04:29c'est des questions de logement de fonction
01:04:31c'est des questions de
01:04:33cuisinier, on se souvient de quelqu'un qui
01:04:35prenait du homard dans ce bâtiment
01:04:37etc.
01:04:39C'est pas très très noble, ce n'est pas
01:04:41tout à fait à la hauteur de venir nous
01:04:43imposer leurs petites disputes pour des
01:04:45histoires de gyrophares et de le
01:04:47faire comme ça au grand jour
01:04:49à la limite qu'ils fassent leurs petites intrigues entre eux
01:04:51dans les couloirs de l'Assemblée nationale
01:04:53qu'ils réservent ça aux commentateurs
01:04:55que ça peut intéresser, mais qu'ils ne prennent pas
01:04:57en otage le débat public pour des questions aussi
01:04:59superficielles, et c'est la meilleure manière
01:05:01de faire monter d'ailleurs le Rassemblement national
01:05:03de se comporter. Oui, puisque c'est vrai que Thomas Bonnet, ce qu'on a vu
01:05:05sur l'élection de ces postes, comme le disait Nathan
01:05:07effectivement, qui sont honorifiques, président,
01:05:09vice-président, casteur, etc.
01:05:11Le spectacle qu'on a vu entre, elle est à peine
01:05:13élue, on dit déjà qu'elle n'est pas légitime,
01:05:15on ne veut pas du RN, c'est-à-dire qu'avant ils avaient des postes
01:05:17qui sont deux fois plus, ils n'en ont plus,
01:05:19les petites combines entre amis etc.
01:05:21C'est vrai que ça a donné en deux-trois jours
01:05:23une image de l'Assemblée qui ne part pas très bien.
01:05:25Les règles, c'est un peu quand ça les arrange,
01:05:27parce que c'est vrai qu'on parle des ministres, mais par contre
01:05:29la règle qui dit qu'il faut s'efforcer
01:05:31d'avoir une représentativité de toutes
01:05:33les forces politiques dans le bureau de l'Assemblée nationale,
01:05:35ça ils s'en fichent, parce que le RN n'a eu
01:05:37aucune voix de la part de la France Insoumise
01:05:39pour y siéger. D'ailleurs,
01:05:41le Nouveau Front Populaire a la majorité au bureau
01:05:43de l'Assemblée, et c'est là véritablement où réside
01:05:45le pouvoir, c'est eux qui vont avoir un certain
01:05:47pouvoir sur les
01:05:49sanctions qui vont être prononcées, sur l'ordre du jour.
01:05:51Il n'y aura plus de sanctions pour le Nouveau Front Populaire.
01:05:53Ils vont pouvoir peser.
01:05:55Ça m'embête un peu de les voir être à ce point
01:05:57à cheval sur des règles qu'ils ne respectent
01:05:59pas par ailleurs.
01:06:01Si ce n'est défendre,
01:06:03je ne sais pas si il y a besoin d'être défendu, mais en tout cas aller dans le sens
01:06:05de l'élection d'Yael Brown-Pivet, c'est quand même
01:06:07que pour répondre à Thomas Porte, Yael Brown-Pivet
01:06:09ce qu'elle a fait et qui n'a pas pu faire André Chassaigne, c'est qu'elle a fait
01:06:11des alliances par-delà son propre groupe.
01:06:13Ce qui est aussi, c'est ce que disait Nathan tout à l'heure,
01:06:15la règle dans le parlementarisme.
01:06:17C'est-à-dire que là, nous sommes
01:06:19au sein de cet hémicycle.
01:06:21Ils sont obligés de faire des alliances.
01:06:23Avec M. Courson, en l'occurrence,
01:06:25avec des gens de l'IOT,
01:06:27avec des gens de LR, peut-être qu'un ou deux
01:06:29députés RN ont voté aussi pour Mme Brown-Pivet.
01:06:31Elle est allée au-delà
01:06:33de son propre camp, ce que n'a pas pu faire
01:06:35la gauche.
01:06:37Ça dit aussi quelque chose d'assez important
01:06:39sur un potentiel gouvernement, c'est que
01:06:41pourquoi est-ce que le Nouveau Front Populaire ne peut pas,
01:06:43contrairement à ce que dit Lucie Casté, incarner le pouvoir ?
01:06:45Parce qu'ils n'arrivent pas à élargir
01:06:47leur base et à faire des alliances.
01:06:49Oui, mais le RN aussi n'a pas réussi
01:06:51à faire d'alliances. Donc, ni le RN, ni le
01:06:53NFP ne peuvent faire d'alliances. Par conséquent,
01:06:55la victoire relative revient quand même
01:06:57au camp présidentiel, parce que les seuls,
01:06:59aujourd'hui, à pouvoir faire une forme de force
01:07:01pivot au sein de l'Assemblée nationale,
01:07:03c'est bien les macronistes.
01:07:05Le camp présidentiel qui peut aller
01:07:07chercher, avec son fameux pacte législatif
01:07:09proposé par Gabriel Attal,
01:07:11quelques personnes sur sa droite, jusqu'à peut-être
01:07:13Laurent Wauquiez, et quelques personnes sur sa gauche,
01:07:15pourquoi pas une vingtaine ou une trentaine
01:07:17de députés socialistes de la gauche dite de gouvernement,
01:07:19qui ne se reconnaîtront peut-être pas
01:07:21dans Raphaël Arnault, mais peut-être plus
01:07:23dans le centre-gauche incarné par
01:07:25Gabriel Attal, par exemple. Donc, si vous voulez,
01:07:27aujourd'hui, on a quand même une situation
01:07:29parlementaire où la prime est quand même,
01:07:31pour moi, plutôt au centre. Ce qui peut, d'ailleurs,
01:07:33je terminerai par là, sonner
01:07:35comme une forme de paradoxe, alors que
01:07:37les Français se sont majoritairement prononcés,
01:07:39que ce soit pour LFI ou le NFP,
01:07:41ou pour le RN, pour des programmes de rupture.
01:07:43Et programmes de rupture qui se soldent
01:07:45par Yael Brown-Pivet, qui revient au perchoir,
01:07:47et par peut-être Xavier Bertrand, Premier ministre.
01:07:49Effectivement, on a vu mieux dans la rupture
01:07:51que Xavier Bertrand et Yael Brown-Pivet.
01:07:53Donc, ça va créer un trauma
01:07:55démocratique aussi, à mon avis.
01:07:57Attention, parce qu'on a des précédents,
01:07:59le référendum de 2005, lorsque la souveraineté
01:08:01populaire est balayée, ou qu'on met
01:08:03la poussière sous le tapis, après,
01:08:05dans les urnes, effectivement, je rejoins ce que disait Nathan,
01:08:07ça peut faire monter le Rassemblement national,
01:08:09ou en tout cas, des mouvements
01:08:11qui même, peut-être, pourraient être des mouvements
01:08:13authentiquement populistes, ou authentiquement démagogues,
01:08:15plus dangereux, bien sûr, que le RN.
01:08:17Donc, tout est possible, mais quand on fait des dénis
01:08:19de démocratie, il faut savoir à quoi on s'engage.
01:08:21Nathan, vous vouliez rajouter quelque chose, je crois.
01:08:23Oui, une toute petite remarque, un peu fleur bleue.
01:08:25PIP du bonheur, ou pas ?
01:08:27En l'occurrence, pas du bonheur,
01:08:29mais quand on regarde les attaques politiques
01:08:31que subit Yael Brown-Pivet,
01:08:33c'est extrêmement suspect, en fait.
01:08:35Quand on voit la brutalisation du débat,
01:08:37on en parle tout le temps, mais par exemple,
01:08:39quand la brutalisation du débat se déchaîne sur elle,
01:08:41en l'occurrence, de la part d'un certain nombre
01:08:43de députés LFI, pas que, mais notamment,
01:08:45il faut quand même rappeler que la phrase
01:08:47idéologique qui est reprise contre Yael Brown-Pivet
01:08:49est très intéressante.
01:08:51C'est une femme, c'est une femme juive,
01:08:53on dit qu'elle campe à l'étranger,
01:08:55on dit que voici la France,
01:08:57autrement dit qu'elle ne sert pas
01:08:59les intérêts de la France.
01:09:01En gros, on lui retire son statut
01:09:03de femme politique républicaine
01:09:05pour systématiquement la présenter
01:09:07ou bien comme la télégraphiste
01:09:09de l'Elysée, ou bien comme quelqu'un
01:09:11qui vient camper à Tel-Aviv.
01:09:13Il y a quelque chose là-dedans
01:09:15qui, vraiment, je suis désolé
01:09:17de réfléchir avec mes narines, mais qui ne sent pas bon.
01:09:19Qui ne sent pas bon dans la démocratie.
01:09:21Ce qui n'a pas empêché, quand même, c'est toujours bon de le rappeler,
01:09:23le camp présidentiel de s'allier avec LFI
01:09:25lors de l'entre-deux-tours des élections législatives.
01:09:27C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on semble redécouvrir
01:09:29que la France insoumise n'était pas parmi
01:09:31ceux qui étaient pour cette alliance.
01:09:33Elle a fait partie d'un camp qui a fait alliance
01:09:35avec LFI. Vous parliez des alliances.
01:09:37Il y a eu une alliance entre-deux-tours.
01:09:39Le camp présidentiel a fait alliance
01:09:41avec la France insoumise pour battre le RN.
01:09:43Aujourd'hui, il redécouvre
01:09:45peut-être les outrances. Elles ont toujours été là.
01:09:47C'est vrai que, Charlotte, pour terminer, on se dit
01:09:49que l'Assemblée version 2022-2024
01:09:51nous semblait un peu ingérable.
01:09:53On se dit que celle qui va débuter cette législature
01:09:55va l'être encore plus.
01:09:57Comme le rappelait Thomas, le bureau,
01:09:59maintenant, c'est une majorité de nouveaux fronts populaires.
01:10:01Donc, ils ne pourront pas être sanctionnés.
01:10:03J'imagine qu'ils vont s'en donner à cœur joie.
01:10:05Ce que n'a pas contesté non plus le camp présidentiel,
01:10:07cette distribution des postes.
01:10:09Là, je rejoins assez Nathan.
01:10:11Je pense que si les Jeux olympiques ont du mal
01:10:13parfois, peut-être, en tout cas,
01:10:15ce qu'il y a autour des Jeux olympiques à passer les frontières
01:10:17de Paris, alors je pense que le sketch
01:10:19de l'Assemblée, alors là, je suis certaine
01:10:21qu'il n'a pas dépassé les frontières
01:10:23de l'Assemblée elle-même, en tout cas des plateaux de télévision
01:10:25sur lesquels ils viennent s'y exprimer.
01:10:27On verra à la fin. Mais évidemment,
01:10:29sur le fond, ce qui était difficile
01:10:31dans l'Assemblée hier, les lignes de force ont été
01:10:33aggravées, on va dire,
01:10:35par les derniers résultats. Donc, ça va être
01:10:37d'autant plus difficile, mais avec au milieu
01:10:39une force qui ne joue pas
01:10:41le jeu systématiquement,
01:10:43même de la réalité des résultats
01:10:45et de la réalité des forces
01:10:47politiques en présence, avec un camp
01:10:49présidentiel qui a beau dire du matin
01:10:51au soir que c'est insupportable, mais qui
01:10:53au moment de faire des alliances
01:10:55s'oppose systématiquement
01:10:57au RN, si possible,
01:10:59si nécessaire,
01:11:01avec LFI. Donc, c'est vrai que même la distribution
01:11:03des comportements
01:11:05par rapport à tel ou tel
01:11:07est quand même assez,
01:11:09j'allais dire élisible, non, elle est très élisible,
01:11:11mais elle est un peu à contre-courant
01:11:13du discours politique
01:11:15qui est porté. Donc oui, ça va être compliqué.
01:11:17On va parler maintenant de la disparition de Lina,
01:11:19avec Célia Barotte qui nous a rejoint. Bonjour.
01:11:21Célia du service Police-Justice,
01:11:23puisque les recherches pour la retrouver,
01:11:25elle qui a disparu en septembre dernier
01:11:27dans le barin, pour l'instant ne donne rien.
01:11:29En revanche, on en sait un peu plus sur le profil
01:11:31du suspect. Il s'est suicidé
01:11:33début juillet. Il avait confié à son psychiatre
01:11:35à voir Josy, disjoncté en 2023.
01:11:37Les premières pressions écoderaient Berthaud et après, on affine ça
01:11:39avec vous, Célia Barotte.
01:11:41C'est dans ce quartier de Besançon
01:11:43que le 10 juillet dernier,
01:11:45un homme, Samuel G,
01:11:47ancien commercial dans l'automobile, est retrouvé
01:11:49pendu à la fenêtre de cette maison.
01:11:51Les voisins se
01:11:53souviennent de cet homme.
01:11:55J'avais des voisins qui me confiaient de temps en temps
01:11:57qu'il y avait une musique un peu forte.
01:11:59Je n'ai pas eu d'autres échos.
01:12:01Samuel G était déjà connu
01:12:03défavorablement de la justice,
01:12:05notamment pour vols et violences.
01:12:07Il avait également séjourné plusieurs fois
01:12:09en psychiatrie et avait reconnu auprès
01:12:11d'un expert psychiatre avoir
01:12:13disjoncté à partir de 2023.
01:12:15Le 25 août dernier à Besançon,
01:12:17il aurait volé le sac à main
01:12:19d'une vieille dame de 90 ans
01:12:21avant d'entrer dans ce supermarché
01:12:23dans le but de braquer la caisse.
01:12:25Il avait le sourire.
01:12:27Je l'ai pris pour un client normal comme les autres.
01:12:29Je l'ai pris pour lui rendre la monnaie.
01:12:31C'est là qu'il l'a pris dans la caisse.
01:12:33Au début, je l'ai arrêté en disant
01:12:35tu fais quoi ?
01:12:37Il m'a dit arrête ou je te plante.
01:12:39Il avait un petit couteau dans la main droite.
01:12:41Son visage s'est un peu crispé en mode énervement
01:12:43mais en même temps paniqué de faire ce qu'il faisait.
01:12:45Un mois après, l'Ina disparaît.
01:12:47L'ADN de la jeune femme de 15 ans
01:12:49sera retrouvée dans la voiture de Samuel G.
01:12:51Les recherches continuent dans les Vosges
01:12:53pour tenter de localiser l'Ina.
01:12:55Célia Barol, les fouilles
01:12:57de nouvelles fouilles ont lieu aujourd'hui.
01:12:59Troisième jour de recherches
01:13:01dans le secteur frontalier
01:13:03entre les Vosges et le Barin.
01:13:05Il y a toujours le même dispositif,
01:13:07des moyens importants engagés.
01:13:0980 gendarmes dont des locaux,
01:13:11des gendarmes issus de la cellule
01:13:13enquête dédiée à l'affaire mais aussi
01:13:15des experts de l'IRCGN.
01:13:17Et il y a aujourd'hui le renfort
01:13:19des unités de fouilles d'opérations spécialisées
01:13:21de l'armée de terre.
01:13:23Cette unité, c'est les militaires du génie.
01:13:25Ils ont la capacité de fouiller
01:13:27et de sonder les sols
01:13:29sur de longues distances, sur des zones
01:13:31très étendues.
01:13:33Ce qui est important de souligner
01:13:35et c'est ce que la gendarmerie nous a fait savoir
01:13:37c'est que cette unité
01:13:39est déjà intervenue
01:13:41dans le cadre de la disparition
01:13:43du petit Emile.
01:13:45On est vraiment sur l'élite de la gendarmerie,
01:13:47l'élite militaire
01:13:49puisqu'ils ont des moyens
01:13:51importants pour fouiller les sols,
01:13:53pour accéder à des zones
01:13:55qui sont difficiles d'accès.
01:13:57Hier sur le terrain, on a aussi pu voir
01:13:59des gendarmes patrouiller et circuler
01:14:01à bord de motocross, ce qui leur permet
01:14:03d'aller vraiment
01:14:05sur le vaste territoire des Vosges
01:14:07puisque là on est dans la saison
01:14:09estivale, la flore est très dense, très intense.
01:14:11Il est compliqué pour les gendarmes
01:14:13de fouiller
01:14:15mais hier la météo était
01:14:17clémente, était en leur faveur.
01:14:19Il y a eu cette nuit des précipitations
01:14:21qui peuvent permettre
01:14:23également que le terrain, que les sols
01:14:25évoluent et qu'il y ait, comme dans l'affaire
01:14:27d'Emile, des trouvailles
01:14:29concernant cette affaire.
01:14:31On va revenir sur justement
01:14:33le principal suspect, son profil.
01:14:35Comme l'a très bien rappelé Audrey Bertheau,
01:14:37cet homme de 43 ans
01:14:39qui s'est pendu le 10 juillet dernier
01:14:41était placé sous contrôle judiciaire
01:14:43dans l'attente de sa comparution
01:14:45prévue le 22 juillet dernier
01:14:47et puis avant qu'il ne se suicide
01:14:49il avait laissé une lettre assez proche
01:14:51dans laquelle il expliquait
01:14:53j'ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir
01:14:55je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite
01:14:57je souffre trop, c'est mieux
01:14:59t'ainsi. Donc pour l'instant aucun lien
01:15:01aucune officialisation n'a été établie
01:15:03pour définir
01:15:05que cette personne est la personne qui a kidnappé
01:15:07qui a embarqué Lina dans son véhicule
01:15:09mais c'est le principal suspect
01:15:11dans cette affaire, des fouilles qui continuent
01:15:13dans une configuration
01:15:15très compliquée
01:15:17puisque nous sommes dans des reliefs, dans des montagnes
01:15:19dans des forêts très intenses
01:15:21et le travail des gendarmes
01:15:23mobilisés sur place est compliqué
01:15:25mais ils sont mobilisés
01:15:27à 100%, je les ai vus hier.
01:15:29Merci beaucoup en tout cas Célia Barraud
01:15:31de vous rester avec nous jusqu'à la fin
01:15:33de cette partie. Effectivement on dit
01:15:35un homme déjà connu de service de police
01:15:37pour vol, vol avec violence, refus d'obtempérer
01:15:39conduit sous stupéfiant mais n'était pas connu
01:15:41pour des agressions asexuelles, dépressif
01:15:43ne travaillait plus, il avait confié à son psychiatre
01:15:45qu'il avait disjoncté
01:15:47on voit une fois de plus, malheureusement
01:15:49j'ai envie de dire Michel Taubes, le problème aussi de la psychiatrie
01:15:51qui est le parent pauvre souvent de la justice
01:15:53on dit et aussi avec ce problème
01:15:55de détection de personnalités
01:15:57comme la sienne qui peuvent passer à l'acte
01:15:59un homme qui reconnaît lui-même qu'il
01:16:01n'y arrivait plus. Mais tous
01:16:03les professionnels de la psychiatrie disent qu'il y a
01:16:05beaucoup beaucoup de personnes
01:16:07mais il y en a de plus en plus
01:16:09qui sont dans une très très grande fragilité
01:16:11psychologique et même bien au-delà
01:16:13qui sont
01:16:15en danger eux-mêmes
01:16:17et qui mettent en danger les autres
01:16:19et qui sont dans la nature
01:16:21c'est-à-dire dans la société, qui vivent
01:16:23dans nos communes, dans nos villes, dans nos campagnes
01:16:25etc. Et puis ensuite
01:16:27ce qui est dramatique aussi c'est que la justice avait été saisie
01:16:29si la justice
01:16:31avait agi plus rapidement
01:16:33et ce n'est pas de lui reprocher parce que
01:16:35il manque de moyens etc. Mais la réalité
01:16:37c'est que là aussi lorsque la justice
01:16:39tarde à faire son travail
01:16:41et bien ça crée les risques, ça augmente
01:16:43les risques de passage
01:16:45à l'acte soit sous forme de suicide
01:16:47soit sous forme de commission
01:16:49d'acte de violence sur
01:16:51autrui et donc on a malheureusement là
01:16:53bien plus qu'un fait divers
01:16:55mais un fait tellement signifiant sur
01:16:57l'état de la société française. Le problème c'est
01:16:59qu'il a été interpellé seulement le 17 juin
01:17:01dernier pour des faits qui remontent
01:17:03à l'automne d'août 2023 donc à l'époque
01:17:05au moment de la commission des vols
01:17:07il n'a pas été interpellé
01:17:09et donc
01:17:11on ne sait pas si
01:17:13il a décidé de mettre fin à ses jours
01:17:15suite à ses affaires judiciaires
01:17:17aucune certitude
01:17:19mais le fait qu'il soit interpellé le 17 juin
01:17:21il devait passer devant la justice
01:17:23le 22 juillet, tout cela a accéléré
01:17:25le processus et il s'est donné la mort
01:17:27le 10 juillet dernier donc là
01:17:29ce n'est même pas un manque de travail de la justice
01:17:31c'est plutôt le fait qu'il soit interpellé
01:17:33très tardivement et son profil
01:17:35a été reconnu très tard.
01:17:37Pour terminer, c'est vrai que Charlotte Dernalas il y a quelque chose un peu
01:17:39frustrant parce qu'on se dit qu'effectivement comme le disait
01:17:41Michel, des gens
01:17:43qui sont totalement dérangés
01:17:45qui sont dans la nature en liberté il y en a beaucoup
01:17:47et en fait malheureusement on se dit on ne pourra jamais
01:17:49parfois il y a des failles dans l'assurance
01:17:51ou dans la gestion, la non-déclaration
01:17:53de ces personnes là mais en fait on se dit on ne pourra jamais
01:17:55empêcher ces gens là, on ne pourra jamais détecter tout le monde
01:17:57en fait. Non ça c'est impossible évidemment
01:17:59je pense qu'il y a des progrès à faire et à la fois
01:18:01d'ailleurs sur le terrain
01:18:03de l'enquête judiciaire donc toute la chaîne pénale
01:18:05en fait regrette elle-même
01:18:07de ne pas pouvoir aller plus vite dans
01:18:09beaucoup de cas, c'est vrai sur l'interpellation
01:18:11déjà et après sur l'exercice
01:18:13de la judiciaire on va dire
01:18:15c'est vrai aussi sur le terrain psychiatrique en effet
01:18:17avec une grosse inquiétude et je pense
01:18:19d'ailleurs tout à l'heure on participait de la défiance
01:18:21de manière générale et parfois difficile
01:18:23à discerner
01:18:25par rapport à l'époque mais comme vous voyez une époque qui génère
01:18:27autant de
01:18:29déséquilibre psychologique
01:18:31autant de personnes sous médicaments
01:18:33et ce recours
01:18:35aux psychotropes notamment
01:18:37une population aussi déprimée
01:18:39dans le fond qui a autant recours
01:18:41à la pharmacologie pour
01:18:43réguler on va dire les émotions
01:18:45et avec après un
01:18:47vivier de personnes
01:18:49avec un déséquilibre psychologique
01:18:51grave pour eux-mêmes et pour les autres
01:18:53oui là il y a une défiance
01:18:55c'est difficile à expliquer
01:18:57la psychiatrie l'explique dans une certaine mesure
01:18:59la psychologie peut-être encore plus largement
01:19:01mais de manière
01:19:03générale c'est vrai qu'il y a une inquiétude
01:19:05de fond on va se dire mais
01:19:07qu'est-ce qui nous arrive en réalité c'est vrai
01:19:09qu'il y a des profils extrêmement
01:19:11souvent qui se répètent
01:19:13et qui parfois ont des conséquences
01:19:15absolument dramatiques parfois passent beaucoup plus
01:19:17inaperçus mais ne serait-ce que
01:19:19Paris est encore une fois une caricature
01:19:21probablement sur ce terrain là mais honnêtement
01:19:23moi qui suis arrivé pour faire mes études à Paris
01:19:25donc il y a quand même quelques années maintenant
01:19:27j'hallucine du nombre de fous
01:19:29dans la rue, dans le métro
01:19:31de personnes qui sont vraiment
01:19:33déséquilibrées alors là au sens strict du terme
01:19:35donc c'est vrai que c'est une question qui se pose
01:19:37et quand on a des professionnels qui sont
01:19:39très inquiets de la saturation
01:19:41de leur propre service
01:19:43bah oui c'est une inquiétude
01:19:45importante. On va marquer
01:19:47une pause, je vous remercie Célia Barotte pour toutes vos
01:19:49précisions et on se retrouve pour la dernière partie
01:19:51de l'heure des pros, on va parler notamment
01:19:53de la prison de Perpignan, vous verrez à la fois
01:19:55les incidents qui s'y produisent et la surpopulation
01:19:57carcérale et forcément
01:19:59ceux qui y travaillent n'en peuvent plus. A tout de suite
01:20:03De retour pour la
01:20:05dernière partie de l'heure des pros
01:20:07tout de suite on fait le point sur l'actualité avec Somaïa
01:20:09Labidi
01:20:11Au lendemain de son
01:20:13doublé historique sur le 200 m papillon
01:20:15et le 200 m brasse
01:20:17Léon Marchand replonge dès ce matin
01:20:19Le prodige tricolore des bassins est attendu
01:20:21sur le 200 m catenage et on lui souhaite
01:20:23évidemment de décrocher
01:20:25une quatrième médaille d'or
01:20:27Un jeune de 17 ans est culpé pour le
01:20:29meurtre de trois fillettes lors d'une attaque au couteau
01:20:31à Southport dans le nord-ouest
01:20:33de l'Angleterre. L'adolescent sera
01:20:35présenté à un tribunal dans la journée
01:20:37Et puis le cerveau
01:20:39des attentats du 11 septembre échappe à la
01:20:41peine de mort, emprisonné depuis 18 ans
01:20:43à Guantanamo
01:20:45Khalid Sheikh Mohamed que vous découvrez sur ces images
01:20:47a accepté un accord lui permettant
01:20:49d'éviter un procès en échange
01:20:51d'une sentence de réclusion criminelle
01:20:53à perpétuité
01:20:55Merci beaucoup
01:20:57Somaïa, on va parler maintenant de la situation
01:20:59à la prison de Perpignan
01:21:01Plusieurs incidents se sont succédés
01:21:03les dernières en date, un détenu a cassé
01:21:05une canalisation, il a mis le feu à sa cellule
01:21:07avant de s'attaquer aux agents
01:21:09ça fait un moment que les gardiens de prison alertent
01:21:11justement sur la situation de manière
01:21:13globale dans les prisons mais plus particulièrement
01:21:15à celle de Perpignan, je voudrais qu'on écoute justement
01:21:17Frédéric Genot, il est secrétaire FO Justice
01:21:19Occitanie, il explique
01:21:21un petit peu à quel point
01:21:23la tension est évidemment très forte dans les prisons
01:21:25Donc on a vraiment des degrés
01:21:27d'agression
01:21:29extrêmement élevés, on se trouve
01:21:31souvent avec des
01:21:33détenus qui sont armés
01:21:35armés d'armes artisanales
01:21:37c'est des armes qui sont confectionnées
01:21:39dans la prison même, dans les détentions
01:21:41même, avec
01:21:43par exemple des lames de rasoir
01:21:45qui sont chauffées
01:21:47et collées sur des
01:21:49comment je dirais
01:21:51des petites
01:21:53matraques en plastique
01:21:55de façon à taillader
01:21:57les visages, les conditions de travail
01:21:59se détériorent
01:22:01le manque de personnel
01:22:03met en défaut la sécurité
01:22:05du personnel et des détenus
01:22:07que l'on garde parce qu'inévitablement
01:22:09quand vous avez moins de bleus
01:22:11vous avez moins de sécurité
01:22:13entre les détenus aussi
01:22:15Effectivement, parmi les autres incidents
01:22:17à la prison de Perpignan, il y a une tentative
01:22:19de prise d'otage au cours de laquelle un agent
01:22:21pétancière a été agressé et taillé
01:22:23de l'épaule jusqu'au bras, c'est ce qu'expliquait justement
01:22:25ce secrétaire FO
01:22:27qu'on vient d'entendre, et puis la même personne
01:22:29qui a mis le feu à sa cellule est aussi évacuée d'avoir agressé
01:22:31sexuellement la psychologue de la protection
01:22:33judiciaire de la jeunesse
01:22:35C'est vrai que Paul Melun voit aussi ce cercle vicieux
01:22:37c'est-à-dire que la surpopulation carcérale
01:22:39on en parle maintenant, tout le monde est au courant
01:22:41tout le monde le sait, on ne fait pas forcément grand-chose pour changer ça
01:22:43qui crée des conditions
01:22:45de travail pour ces agents pénitentiaires
01:22:47qui sont... c'est même plus difficile
01:22:49en fait ils risquent leur vie chaque fois qu'ils rentrent dans une cellule
01:22:51Absolument, et c'est un peu
01:22:53dans un autre registre, mais c'est un peu
01:22:55le même sujet que le débat qu'on avait précédemment
01:22:57sur la psychiatrie, parce qu'en fait
01:22:59dans la psychiatrie comme dans les prisons
01:23:01il y a effectivement, on peut le pointer
01:23:03du doigt, un sous-investissement
01:23:05chronique, des moyens qui sont insuffisants
01:23:07les syndicalistes de la pénitentiaire
01:23:09le disent, les personnes, les psychiatres
01:23:11qui travaillent dans les unités pour les malades difficiles
01:23:13le disent, il n'y a pas assez de prisons
01:23:15il n'y a pas assez d'unités pour les malades difficiles
01:23:17on sous-investit, et cercle
01:23:19non vertueux par excellence, non seulement
01:23:21on n'investit pas, mais en plus il y a de plus en plus
01:23:23de prisonniers, et il y a de plus en plus
01:23:25de fous qui sont éligibles à aller
01:23:27effectivement à l'hôpital psychiatrique
01:23:29et donc cette conjonction de phénomènes
01:23:31fait qu'on a des prisons qui sont pleines
01:23:33à craquer, qu'il y a des conditions pour les détenus
01:23:35qui se détériorent, et que
01:23:37les conditions aussi pour les gardiens de prison
01:23:39se détériorent, puisqu'évidemment, ils sont
01:23:41soumis à une pression qui est considérable
01:23:43qui est croissante, et qu'ils risquent
01:23:45leur vie, on l'a vu malheureusement
01:23:47avec la triste affaire
01:23:49récente de ce qu'on voit pénitentiaire
01:23:51qui a été attaqué, ça s'est soldé par des morts
01:23:53donc à un moment donné, il y a ça, et ensuite
01:23:55le pouvoir public, le législateur
01:23:57qui traite le sujet des moyens, bien sûr
01:23:59qui se disent, on a moins de... notre justice
01:24:01est plus pauvre par exemple que la justice allemande
01:24:03donc on doit s'aligner, ok, mais il faut
01:24:05aussi qu'ils traitent les causes en amont
01:24:07pourquoi il y a cette explosion
01:24:09de prisonniers ? Est-ce que
01:24:11les raisons de la crise générale
01:24:13de l'Occident et de la décivilisation qu'a pointé
01:24:15le président de la République, on peut penser par exemple
01:24:17à l'individualisme, au nihilisme
01:24:19contemporain, à la société de consommation
01:24:21tout ça s'est jamais traité, il y a le sujet
01:24:23évidemment, et là c'est l'éléphant dans le couloir
01:24:25il y a le sujet de l'immigration
01:24:27le rapport entre l'immigration et une
01:24:29certaine partie de la délinquance, donc tous ces
01:24:31sujets-là, s'ils ne sont pas abordés
01:24:33on ne va pas résoudre le problème de la surpopulation
01:24:35carcérale en deux ans, il faut que ce soit
01:24:37abordé au long cours, il faudra peut-être plusieurs
01:24:39décennies pour traiter ces deux sujets principaux
01:24:41celui de la décivilisation
01:24:43et celui de notre politique migratoire
01:24:45mais ça, si vous voulez, aujourd'hui
01:24:47ça demande un tel courage politique
01:24:49et un tel changement de logiciel, pour paraphraser
01:24:51notre ami Pascal Praud, que
01:24:53si vous voulez, ce serait, comment dirais-je
01:24:55un basculement terrible auquel
01:24:57les gouvernements centristes qu'on a eu
01:24:59depuis des décennies n'étaient pas prêts
01:25:01et qui ne sont pas prêts d'assumer, alors que
01:25:03il y aurait une forte volonté de la
01:25:05souveraineté populaire, une forte volonté du peuple
01:25:07que les choses changent, parce que tout le monde
01:25:09aujourd'hui a ras-le-bol de cette situation
01:25:11et conçoit qu'elle ne peut plus durer comme ça
01:25:13parce que c'est vrai que Charles Dornelas, quand il y a eu
01:25:15l'agression, vous parliez de des agents pénitentiaires
01:25:17qui malheureusement ont trouvé la mort
01:25:19dans une évasion, on a vu
01:25:21qu'à ce moment-là, tout le monde
01:25:23a reçu les syndicats pénitentiaires
01:25:25c'était important de les entendre, d'écouter leurs
01:25:27revendications et malheureusement, comme un peu à chaque fois
01:25:29une fois que l'émotion est passée
01:25:31en fait, les choses ne changent pas
01:25:33ou sinon par des mesures un peu gadget qui
01:25:35ne changeraient à la surpopulation carcérale
01:25:37ou à la sécurité dans leur travail
01:25:39Mais le seul fait que le
01:25:41seul mot admis soit la surpopulation carcérale
01:25:43et que pas un homme politique ne se dit
01:25:45on va désormais parler de sous-dotation carcérale
01:25:47ce qui ne génère pas la même chose dans le débat public
01:25:49et dans les moyens qui sont faits
01:25:51pour agir, et par ailleurs
01:25:53je pense qu'il y a un rapport général aussi
01:25:55dans le débat à ce qu'est la prison
01:25:57et à ce qu'elle représente
01:25:59il y a un débat de fond, la lecture
01:26:01qui a gagné en France ces dernières
01:26:03années, c'est le fait que la prison elle-même
01:26:05génère de la délinquance, alors c'est sûr
01:26:07la prison dans l'état actuel
01:26:09c'est indiscutable
01:26:11dans la prison et ce
01:26:13surveillant pénitentiaire rappelait que les violences
01:26:15entre détenus sont en explosion
01:26:17et en augmentation permanente
01:26:19à l'égard des surveillants également
01:26:21et à l'égard de la société tout entière
01:26:23puisque évidemment le travail
01:26:25légitime auprès
01:26:27de prisonniers méritants
01:26:29dans la prison qui veulent travailler
01:26:31eux-mêmes sur leur réinsertion
01:26:33est rendu impossible par des surveillants
01:26:35absolument dépassés et des institutions
01:26:37à l'intérieur de la prison qui ne peuvent pas
01:26:39différencier même
01:26:41les prisonniers au mérite par rapport
01:26:43à leur retour dans la société
01:26:45c'est une catastrophe à tous les points de vue
01:26:47absolument, évidemment
01:26:49à l'intérieur de la prison, évidemment à la sortie
01:26:51évidemment dans l'imagination
01:26:53pour rentrer dans la prison
01:26:55c'est vrai qu'il y a une
01:26:57conception générale où on se dit
01:26:59cette question des écrans dans les prisons
01:27:01le rapport aux salles de sport etc
01:27:03mais quand vous êtes dans une situation pareille
01:27:05c'est un peu comme d'ailleurs
01:27:07parfois dans certains quartiers dans la société
01:27:09certains quartiers libres
01:27:11certains quartiers tout courts du pays
01:27:13vous finissez par acheter la paix sociale avec des outils
01:27:15qui sont absolument illégitimes
01:27:17dans une prison où évidemment
01:27:19le recours à la privation de liberté
01:27:21est décidé par la justice
01:27:23donc en effet ça a des conséquences
01:27:25on ne parle de la surpopulation carcérale
01:27:27que pour s'inquiéter de la
01:27:29dignité des prisonniers, sujet absolument
01:27:31légitime, je ne le conteste pas
01:27:33en France on peut s'attendre à ce que des prisonniers
01:27:35on les prive de liberté, on les prive pas
01:27:37de leur dignité élémentaire dans la manière dont ils vivent
01:27:39dans la prison, j'ai absolument aucun problème
01:27:41avec ce sujet, simplement il en génère
01:27:43beaucoup d'autres à l'égard aussi de beaucoup de Français
01:27:45innocents, c'est à dire de la société tout entière
01:27:47et je trouve qu'ils sont un peu oubliés
01:27:49dans ce débat sur
01:27:51la sous-dotation carcérale
01:27:53justement. C'est vrai que Thomas Bonnet
01:27:55la promesse de construction
01:27:57de places de prison, alors on l'a à chaque
01:27:59élection présidentielle
01:28:01et on fait le même constat après chaque
01:28:03élection présidentielle, après chaque quinquennat
01:28:05qui se termine, en fait parfois on en construit un peu
01:28:07mais on est toujours très loin du compte
01:28:09Oui et puis l'argument qui est toujours utilisé c'est de dire que
01:28:11les maires ne veulent pas accueillir de prison
01:28:13sur leur commune, c'est assez commode là aussi
01:28:15de se réfugier derrière cet argument parce qu'en effet
01:28:17à chaque fois on nous dit, on va
01:28:19construire des milliers de places de prison et ça ne voit
01:28:21jamais le jour, mais vous savez vous parliez justement du fait
01:28:23qu'on avait accordé quelques
01:28:25au moment de l'écoute aux surveillants pénitentiaires
01:28:27après l'évasion de Mohamed Amra
01:28:29il faut noter aussi que ce sujet
01:28:31existe depuis très longtemps, il se trouve que j'ai travaillé sur ce sujet
01:28:33il y a quelques années sur les téléphones portables
01:28:35en prison plus précisément
01:28:37ce qu'on me racontait à l'époque, par exemple
01:28:39le fait qu'il y ait des téléphones portables pose
01:28:41un nombre de problèmes incalculables
01:28:43pour les surveillants pénitentiaires
01:28:45parmi ces problèmes il y a le fait que les détenus
01:28:47peuvent les prendre en photo, envoyer
01:28:49à leurs amis, leurs camarades
01:28:51qui sont en dehors de la prison, ce qui fait que
01:28:53les problèmes ne s'arrêtent pas aux portes de la prison
01:28:55aussi pour les surveillants, ils sont parfois attendus
01:28:57suivis, surveillés par des individus
01:28:59sur le parking des prisons
01:29:01donc en fait c'est devenu véritablement un enfer
01:29:03aujourd'hui de travailler dans ces conditions là
01:29:05et il n'y a pas de réponse politique à la hauteur, c'est vrai
01:29:07deux trois petites choses, d'abord
01:29:09la commission qui est chargée de proposer
01:29:11à la ministre de la justice la prochaine
01:29:13construction de prison n'est composée que
01:29:15de hauts fonctionnaires de l'état, il n'y a aucune
01:29:17collectivité locale, on aurait pu imaginer
01:29:19que les associations de maires, de départements
01:29:21de régions soient associées pour pouvoir
01:29:23en amont essayer de trouver des emplacements
01:29:25qui fassent un peu plus consensus
01:29:27le deuxième point, soyons très précis
01:29:29en 2017 Emmanuel Macron s'était engagé
01:29:31sur la construction de 15 000 places de prison
01:29:33en 7 ans il n'y en a eu que 2000
01:29:352500 qui sont sortis de terre
01:29:37donc le déficit il est considérable
01:29:39alors il n'est pas le seul, ses prédécesseurs
01:29:41oui pour le coup là ça a été à peu près tout le temps la même chose
01:29:43il y avait aussi eu des engagements qui n'avaient pas été tenus
01:29:45donc ce n'est pas qu'une spécialité
01:29:47Macronienne, et le dernier point je voudrais dire
01:29:49c'est que
01:29:51vous parliez de ces deux surviants de prison
01:29:53qui ont été sauvagement assassinés
01:29:55dont Arnaud Garcia
01:29:57le 14 mai dernier et auquel la France
01:29:59a rendu hommage quelques jours
01:30:01après, les syndicats
01:30:03surviants de prison
01:30:05ont fait grève
01:30:07et ont négocié très fermement
01:30:09avec le ministre de la justice
01:30:11les conditions d'amélioration de leurs conditions de travail
01:30:13et ils ont signé un accord
01:30:15le 11 juin dernier avec le ministre de la justice
01:30:17sauf que ensuite
01:30:19qu'est-ce qu'il s'est passé ?
01:30:21Dissolution de l'Assemblée Nationale, gouvernement des missionnaires
01:30:23et puis même au-delà de ça ils n'ont pas non plus obtenu des avancées
01:30:25extraordinaires
01:30:27plus précisément non, ils ont signé un accord
01:30:29par lequel l'Etat s'engageait
01:30:31à leur proposer le plus rapidement possible
01:30:33des solutions concrètes
01:30:35parce que ce travail-là
01:30:37qui ne relève pas de la gestion des affaires courantes
01:30:39qui consiste à préparer des engagements
01:30:41notamment financiers qui vont lier les prochains gouvernements
01:30:43donc là le gouvernement des missionnaires
01:30:45actuel est bloqué et ne peut rien faire
01:30:47donc moi ce que je voudrais ici souligner
01:30:49c'est que la dissolution
01:30:51l'admission d'un gouvernement
01:30:53ça entraîne que pour des catégories
01:30:55entières de notre société
01:30:57tout est gelé
01:30:59des décisions qui sont attendues
01:31:01dans de très nombreux corps de société
01:31:03sont totalement gelées
01:31:05et notamment pour les citoyens de prison
01:31:07très concrètement, parce qu'on parle de débats politiques
01:31:09d'enjeux politiciens, d'enjeux idéologiques
01:31:11qui sont extrêmement importants
01:31:13mais qui aussi impactent sur la vie quotidienne
01:31:15de nos concitoyens
01:31:17et notamment de certaines forces vives
01:31:19qui ont besoin de moyens pour agir
01:31:21et notamment les citoyens de prison
01:31:23qui ne savent pas comment les choses vont évoluer
01:31:25bref, la situation
01:31:27reste bloquée et leurs conditions de travail
01:31:29se dégradent de jour en jour
01:31:31et de semaine en semaine
01:31:33Nathan Devers pour terminer sur ce thème là
01:31:35Je pense qu'il y a deux types de problèmes sur la prison
01:31:37aujourd'hui, il y a un problème de fonctionnement
01:31:39en gros la prison dysfonctionne
01:31:41et il y a un problème de principe
01:31:43le problème de fonctionnement d'abord
01:31:45on est dans une situation, jamais dans l'histoire de France
01:31:47il y a eu autant de personnes incarcérées qu'aujourd'hui
01:31:49plus de 76 000, alors on parle beaucoup
01:31:51de la surpopulation et il est évident
01:31:53que, moi j'ai eu plusieurs fois
01:31:55l'occasion d'aller en prison, en effet
01:31:57les effets de la surpopulation on les voit
01:31:59des conditions de détention qui sont de plus en plus
01:32:01indignes pour les individus
01:32:03des conditions de travail
01:32:05pour les agents qui se détériorent
01:32:07à vue d'oeil, énormément de mythes
01:32:09dans le débat public sur la prison
01:32:11par exemple cette question, vous parliez des écrans
01:32:13à part dans les centres
01:32:15extrêmement sécurisés pour les anciens
01:32:17terroristes etc, évidemment que
01:32:19la prison, comme tous les lieux d'ailleurs
01:32:21n'est jamais une institution entièrement
01:32:23hermétique et évidemment que vous avez
01:32:25des choses qui passent, que ce soit des écrans
01:32:27que ce soit de la drogue, en fait ça n'aurait
01:32:29aucun sens quand vous en discutez avec un agent
01:32:31ça n'aurait aucun sens de
01:32:33vouloir rendre impossible
01:32:35ce genre de choses parce que ça ne serait même pas possible
01:32:37et par rapport même à la détention
01:32:39voilà, premièrement, deuxièmement
01:32:41enfin ça se régule quand même
01:32:43entre quelques portables et 53 000 saisis en un an
01:32:4553 000 saisis en un an
01:32:47justement j'y viens sur la question de principe
01:32:49et je suis pas d'accord avec vous là dessus
01:32:51précisément sur la question
01:32:53du taux de récidive qui est très important
01:32:55on sait qu'en France dans les
01:32:5718 mois qui suivent la libération
01:32:59vous avez quasiment 30%
01:33:01entre 30 et 50% de gens qui récidivent
01:33:03donc dans l'année et demie sans parler
01:33:05même de la suite, je pense au contraire
01:33:07que vraiment aujourd'hui, l'institution
01:33:09prison, telle qu'elle est pensée
01:33:11pas seulement telle qu'elle fonctionne, telle qu'elle est pensée
01:33:13elle est faite absolument pas
01:33:15pour la réinsertion sociale mais pour fabriquer
01:33:17massivement de la récidive, pour plusieurs types de raisons
01:33:19première raison, vous avez une situation
01:33:21où vous estimez
01:33:23c'est le principe de la prison
01:33:25que par l'inertie, vous enfermez quelqu'un
01:33:27dans une pièce, avec des gens, sans rien faire
01:33:29que ça va l'arranger moralement
01:33:31il faut m'expliquer quelle est philosophiquement
01:33:33la raison d'être
01:33:35de l'incarcération
01:33:37justement j'y viens dans un instant
01:33:39ça c'est la première chose, deuxièmement
01:33:41vous avez une situation aussi
01:33:43où quand vous êtes en prison, vous vous retrouvez
01:33:45très souvent dans la prison qui est de votre
01:33:47commune, de votre région, de votre département
01:33:49donc c'est à dire à fréquenter tout le milieu de la délinquance
01:33:51auquel on vous dit de vous arracher
01:33:53ce qui n'a absolument aucun sens
01:33:55troisièmement, il y a des alternatives
01:33:57à notre modèle de prison, dont on ne parle pas
01:33:59vous avez, encore une fois
01:34:01je ne parle pas des criminels, des gens qui ont fait des actions
01:34:03absolument terribles, mais par exemple des gens
01:34:05dans des trafics de drogue etc
01:34:07qui ne génèrent pas du tout de crimes horribles
01:34:09je parle de gens qui n'ont pas
01:34:11pu écouler du sang, qui ne présentent pas un danger
01:34:13vous avez par exemple en Corse
01:34:15une prison, c'est la seule de France, qui est une prison ouverte
01:34:17c'est à dire qu'il y a des surveillances
01:34:19qu'il n'y a pas de mur, qu'il n'y a pas de système comme ça
01:34:21avec des barbelés etc
01:34:23dans cette prison en Corse, à Casablanca, vous pouvez voir
01:34:25le taux de récidive, le taux de suicide
01:34:27le taux de récidive et le taux de suicide
01:34:29est beaucoup plus bas que dans les autres prisons
01:34:31et le taux de réinsertion sociale
01:34:33est plus élevé, donc vous voyez ça fonctionne plus
01:34:35ça s'appelle le bracelet électronique et c'est la catastrophe
01:34:37donc on a en permanence
01:34:39des délinquants
01:34:41chevronnés
01:34:43qui ont des casiers extrêmement longs, qui n'ont jamais mis
01:34:45un pied en prison, les alternatives aux poursuites
01:34:47aujourd'hui, en dessous de 2
01:34:49voire 1 an désormais depuis Nicole Belloubet
01:34:51ça n'existe pas
01:34:53la prison aujourd'hui et vous avez en revanche
01:34:55des exemples à échelle d'un pays entier
01:34:57où les courtes peines ont là
01:34:59produit d'excellents résultats sur l'absence totale
01:35:01de récidive, vous prenez extrêmement
01:35:03tôt avec de très courtes peines
01:35:05incarcérées et là en effet
01:35:07dans les Pays-Bas, ils ferment des prisons
01:35:09parce qu'il n'y en a plus besoin, parce que vous avez stoppé tout de suite
01:35:11le processus de délinquance, je pense qu'on a un rapport
01:35:13à la prison, on imagine que le seul
01:35:15enfermement peut provoquer
01:35:17de la délinquance
01:35:19elle-même, mais l'enfermement c'est pas
01:35:21on décide au hasard d'enfermer quelqu'un, il y a déjà
01:35:23un acte grave qui a été commis
01:35:25la délinquance est déjà là, et par ailleurs
01:35:27aujourd'hui en France, on n'enferme pas
01:35:29pour de la petite délinquance la première fois
01:35:31ça n'est pas vrai, donc c'est pas ça qui génère
01:35:33de la récidive aujourd'hui
01:35:35certainement pas par ce biais-là
01:35:37puisque les alternatives aux poursuites sont
01:35:39très largement utilisées
01:35:41dans l'immense majorité des cas dans la délinquance
01:35:43initiale, donc ce rapport-là
01:35:45à la prison n'existe pas en France
01:35:47Ah vous avez en prison des individus qui sont là
01:35:49avec la récidive etc
01:35:51mais pour avoir commis, bien sûr
01:35:53mais je veux dire qui ne sont pas arrivés en prison
01:35:55en étant des grands criminels
01:35:57Non mais qui récidivent en permanence
01:35:59c'est-à-dire qu'il y a un moment, il y a une règle
01:36:01on vous dit oui, on vous dit non
01:36:03une fois, deux fois, trois fois, quatre fois
01:36:05au bout d'un moment il faut que la sanction tombe
01:36:07ou alors on bascule sur le terrain
01:36:09de l'impunité qui génère
01:36:11dans la délinquance et dans le passage de la délinquance
01:36:13à la criminalité pour le coup
01:36:15énormément de profils, donc il y a aussi
01:36:17cette question de l'impunité qui est très très forte
01:36:19et là aussi bien de la police
01:36:21au magistrat, et on l'a vu récemment notamment dans le trafic
01:36:23de drogue, il y a une immense inquiétude
01:36:25sur l'absence
01:36:27de sanctions prévues
01:36:29et prononcées et ensuite appliquées
01:36:31ça c'est un autre sujet mais cette
01:36:33question elle existe quand même et elle est
01:36:35assez partagée d'un bout à l'autre de la chaîne pénale
01:36:37aujourd'hui quand même. Je voudrais qu'on parle justement
01:36:39de trafic de drogue puisque une fusillade
01:36:41a éclaté dans la nuit de lundi à
01:36:43mardi c'est à Valence, dans le quartier
01:36:45des Fonts-Barlettes, sur fond donc de trafic de stupéfiants
01:36:47trois personnes ont été blessées
01:36:49le ou les tireurs sont toujours recherchés, regardez ce reportage
01:36:51il est signé Olivier Madinier et Mathilde Fouvilleur-Fleurnoy
01:36:53Trois jeunes hommes
01:36:55âgés de 18 à 22 ans
01:36:57ont été blessés par balle dans la soirée de ce lundi
01:36:59à Valence, et plus précisément
01:37:01dans le quartier de Fonts-Barlettes
01:37:03connu pour ses points de deal. L'un a été
01:37:05touché au thorax et est en urgence absolue
01:37:07les deux autres ont été touchés
01:37:09à la cheville et à la cuisse. Les victimes
01:37:11étaient connues des services de police
01:37:13Ce sont des gens associés au trafic de
01:37:15stupéfiants, l'endroit où ça s'est
01:37:17passé est un point de deal référencé
01:37:19on peut penser que ce qui s'est passé
01:37:21c'est la conséquence d'une guerre de territoire
01:37:23entre différentes factions intéressées
01:37:25par le trafic de stupéfiants. Cet habitant
01:37:27qui a souhaité rester anonyme nous a
01:37:29confié sa peur quotidienne dans le quartier
01:37:31Personne ne sent en sécurité ici
01:37:33j'ai discuté avec les anciens un peu
01:37:35et eux aussi ne sont pas en sécurité
01:37:37Ce mardi, la préfecture de
01:37:39la Drôme a dépêché sur les lieux une
01:37:41trentaine de membres de la CRS 83
01:37:43pour fouiller le quartier et contrôler
01:37:45certains habitants. Nous maintenons une
01:37:47présence policière depuis le début de l'année encore une fois
01:37:49ça ne veut pas dire tous les jours
01:37:51mais ça veut dire à des heures, à des jours
01:37:53de manière aléatoire pour déstabiliser
01:37:55les trafics. La CRS 83
01:37:57restera encore mobilisée quelques jours
01:37:59le ou les auteurs des tirs sont toujours recherchés
01:38:01L'enquête a été ouverte par la
01:38:03division de la criminalité organisée spécialisée
01:38:05Michel Thaubon
01:38:07on voit là en l'opulence quand on entend le préfet
01:38:09qu'il semble y avoir une volonté politique pour que ça s'arrête
01:38:11il parle de présence policière systématique
01:38:13mais en fait pas vraiment systématique
01:38:15et pourtant on voit bien que malheureusement ça ne fonctionne pas
01:38:17ou en tout cas ça n'éradique pas le trafic
01:38:19de drogue dans ce quartier. On dirait vraiment
01:38:21un jeu du chat et de la souris qui se courent
01:38:23les uns derrière les autres. Le fait que le préfet
01:38:25dise on envoie de façon aléatoire
01:38:27des policiers pour essayer
01:38:29de disperser un moment
01:38:31des trafiquants
01:38:33de drogue. Malheureusement ce qui se passe à Valence
01:38:35ça se passe dans de plus en plus de villes
01:38:37de France. On pensait
01:38:39pendant des années que c'était que dans les grandes métropoles
01:38:41on parlait même de Marseillais
01:38:43la réalité maintenant c'est qu'on envoie
01:38:45très très nombreux villes et notamment des
01:38:47villes de taille moyenne
01:38:49en nombre de population. Récemment
01:38:51à Bobigny aussi il y a eu des règlements de comptes
01:38:53extrêmement violents, certainement liés au trafic
01:38:55de drogue. Donc je pense que effectivement
01:38:57c'est devenu une réalité
01:38:59de nos territoires
01:39:01et de la plupart de nos territoires qu'effectivement
01:39:03le trafic de drogue gangrène
01:39:05la vie quotidienne de nos habitants
01:39:07et met en danger beaucoup d'entre eux
01:39:09par des balles perdues, par la
01:39:11violence qui y règne, malheureusement.
01:39:13C'est vrai que Thomas Bonnet on se rappelle
01:39:15les opérations Plasnet lancées
01:39:17par Gérald Darmanin pendant une semaine ou deux
01:39:19grand renfort de communication, le président de la République
01:39:21à Marseille, etc.
01:39:23Et comme on disait la même chose d'ailleurs avec les prisons
01:39:25et là en fait on n'entend plus
01:39:27parler. Alors certes là on est sur
01:39:29un gouvernement démissionnaire mais ça a été
01:39:31un coup de com' mais on n'est pas allé bien loin.
01:39:33Ce que disaient beaucoup de policiers à l'époque c'était qu'il
01:39:35fallait travailler au temps long, démanteler
01:39:37des réseaux de trafiquants, ça ne se fait pas en une
01:39:39semaine de Plasnet XXL,
01:39:41aussi XXL soit-elle d'ailleurs, c'est
01:39:43vraiment un travail au temps long. Mais c'est intéressant parce que
01:39:45le quartier en question à Valence c'est
01:39:47précisément là où s'était rendu Gabriel Attal
01:39:49cette année pour parler de justice des mineurs à l'époque.
01:39:51Bon tout ça évidemment maintenant
01:39:53à la poubelle puisque le gouvernement
01:39:55va partir mais à l'époque déjà
01:39:57on ne connait pas le profil des auteurs présumés
01:39:59qui sont en suite, etc. Mais
01:40:01s'ils avaient été mineurs on voit bien qu'il y a
01:40:03un défaut, il y a un problème dans la réponse
01:40:05pénale que l'on apporte pour les personnes
01:40:07qui sont mineurs. Les mesures qui avaient
01:40:09été présentées à l'époque par Gabriel Attal
01:40:11étaient une forme d'évolution mais on était
01:40:13encore très loin d'une réponse
01:40:15qui serait dissuasive pour
01:40:17ceux qui passent à l'acte et qui sont
01:40:19âgés parfois de 14 voire 15 ans.
01:40:21On a entendu aussi dans le reportage
01:40:23de Paul Melun que la CRS 83 a été envoyée
01:40:25sur place. Alors à chaque fois on se dit la même chose
01:40:27c'est-à-dire que pendant quelques jours il reste
01:40:29éventuellement ça peut être dissuasif mais
01:40:31en même temps les dealers savent très bien
01:40:33aussi que comme c'est temporaire à la rigueur
01:40:35il suffit d'attendre 2-3 jours et les choses
01:40:37reprennent malheureusement leur cours. On a vu parfois
01:40:39où la CRS 83 ou la CRS 8 a été envoyée c'est
01:40:41toujours la même histoire. Oui vous avez
01:40:43ces images très symboliques qu'on est amenés de temps à autre
01:40:45à commenter. Vous voyez un bulldozer
01:40:47qui détruit trois piliers de béton
01:40:49où se réunissaient les trafiquants
01:40:51qui se marrent 100m plus loin
01:40:53et après ils reconstituent leur point de deal
01:40:55400m plus loin. Et après les malheureux
01:40:57policiers les poursuivent comme ça
01:40:59de lieu en lieu et vous avez
01:41:01toujours une caméra, un préfet
01:41:03un sous-préfet ou un ministre pour nous dire
01:41:05regardez on a pris le problème à bras le corps. C'est une plaisanterie
01:41:07de mauvais goût. Une plaisanterie
01:41:09sinistre parce que derrière
01:41:11on l'a vu dans votre reportage, ce sont les habitants
01:41:13qui pâtissent de cette situation
01:41:15terrible. Et ensuite autre
01:41:17sujet qu'il faut toujours évoquer dans le trafic
01:41:19de drogue. C'est que le trafic
01:41:21de drogue est le grand levier
01:41:23de financement et
01:41:25l'occupation favorite de la délinquance
01:41:27mais la délinquance précède le trafic
01:41:29de drogue et même si à ceux
01:41:31qui disent il faudrait légaliser
01:41:33le cannabis par exemple et les drogues
01:41:35dites douces, vous auriez une
01:41:37déportation du trafic sur d'autres modalités
01:41:39le seul but de la délinquance c'est de se
01:41:41financer par des moyens, par des
01:41:43voies illicites. Alors si ce n'était pas la drogue
01:41:45ce serait peut-être la prostitution, le trafic d'armes
01:41:47des drogues plus dures, c'est déjà le cas
01:41:49tout ça effectivement prend plusieurs formes
01:41:51et la vraie réflexion sur
01:41:53la contagion à toutes nos villes et à toutes nos
01:41:55petites sous-préfectures et préfectures
01:41:57de cela, c'est la délinquance
01:41:59plus encore que la drogue et c'est la réflexion sur
01:42:01ce qui crée cette délinquance et là
01:42:03ce serait un très long débat.
01:42:05C'est la fin de l'heure des pros, merci à tous les
01:42:07cinq d'avoir été mes invités, merci à Stéphane
01:42:09à la réalisation bouclée à la Vision Gregg
01:42:11au son évidemment à Marie Lançon et
01:42:13Briac Japiot. Tout de suite vous allez retrouver
01:42:15à Paris Cabane pour Midi News, moi je vous retrouve
01:42:17ce soir à 20h.