Morandini Live (Émission du 19/03/2024)

  • il y a 7 mois
Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00 [Générique]
00:00:07 Mardi 19 mars 2024, Morandinièvre numéro 1401, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:13 Et allez, nous partons justement tout de suite en direct à Marseille,
00:00:16 puisque on vient d'apprendre il y a quelques instants qu'Emmanuel Macron est arrivé à Marseille.
00:00:22 C'est une visite surprise d'Emmanuel Macron qui tweet en même temps ce message,
00:00:28 un tweet qui a une minute à peine, à Marseille et dans d'autres villes de France.
00:00:32 C'est une opération sans précédent que nous avons lancée pour porter un coup d'arrêt
00:00:37 au trafic de drogue assuré l'ordre républicain et faire place nette.
00:00:41 Emmanuel Macron qui atterrit à 10h à Marseille, ce n'était pas prévu.
00:00:46 Marseille où se trouvent en ce moment même Gérald Darmanin, Eric Dupond-Moretti,
00:00:50 s'ils sont en visite à Marseille.
00:00:51 C'est donc hier matin, une opération place nette a été lancée à la Castellane.
00:00:55 Des camions de CRS ont été déployés à toutes les entrées et sorties de la cité.
00:01:00 Une cité décrite comme une véritable toile d'araignée selon nos confrères d'Europe,
00:01:04 qui explique que des points de vente et des postes de guetteurs ont été abandonnés à la hâte,
00:01:09 tout comme des canapés, des barbecues et des tableaux
00:01:11 affichant les prix de stupéfiants BFM Marseille ce matin.
00:01:16 Des CRS, des unités territoriales et des équipes synophiles sont déployées pour cette opération.
00:01:21 Ils ont aussi pour objectif de nettoyer les rues obstruées par les trafiquants de drogue.
00:01:25 Une intervention qui n'est pas forcément bien vue des habitants de la cité.
00:01:28 Les trafics sont tout simplement déplacés, notamment dans le centre-ville de plus en plus.
00:01:33 Arrêtons avec ces petites opérations coup de poing.
00:01:35 Les habitants, de manière pérenne, ne voient rien évoluer et s'inscrire dans un schéma
00:01:40 de perspectives d'avenir positives pour eux et tous les habitants qui subissent.
00:01:44 Et bien sûr, nous serons une grande partie de la matinée en direct de Marseille
00:01:48 avec nos envoyés spéciaux Célia Barotte et Stéphanie Rouquet.
00:01:51 Nous allons y revenir dans un instant et sur cette visite.
00:01:54 Donc surprise d'Emmanuel Macron qui atterrit à 10 heures à l'aéroport de Marseille-Marignane.
00:01:59 On ne connaît pas son programme.
00:02:00 On ne sait pas ce qui va se passer dans les minutes à venir,
00:02:03 mais nous allons le vivre ensemble bien évidemment sur CNews.
00:02:06 Et pas très loin de Marseille, en Avignon cette fois.
00:02:08 Je vous montrais hier ces images de fusillade en plein jour entre des dealers
00:02:12 au milieu des cités et au milieu des immeubles.
00:02:15 Nous sommes retournés sur place et les habitants sont à bout de nerfs.
00:02:20 Dans ce quartier au sud d'Avignon, des bandes rivales, armées,
00:02:24 se sont affrontées samedi dernier en plein après-midi.
00:02:27 Les images de la fusillade ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
00:02:31 Aujourd'hui, peu d'habitants osent s'exprimer.
00:02:35 Ils craignent des représailles et expliquent vivre quotidiennement dans la peur.
00:02:40 On a peur. Mais qu'est-ce qu'on va faire ?
00:02:42 C'est à la mairie de voir le maire, madame le maire, c'est à elle de faire quelque chose.
00:02:47 C'est souvent qu'il y a des fusillades.
00:02:49 Moi, j'ai été agressée déjà deux fois.
00:02:51 J'ai été projetée en l'air en rentrant chez moi le soir.
00:02:54 - Vous n'en pouvez plus ? - Non, non, il a arraché mon sac à main.
00:02:57 Le trafic de drogue, suite à Vénissieux, cette fois dans le Rhône,
00:03:00 où un bailleur social a décidé de protéger ses immeubles du trafic de drogue
00:03:04 en installant des barrières et des vigiles.
00:03:06 Ça coûte à peu près 150 000 euros.
00:03:09 Et vous allez voir que le bilan est plutôt mitigé.
00:03:12 150 000 euros, c'est la somme investie par le propriétaire de cette résidence.
00:03:17 Une barrière de 200 mètres a été installée autour de l'immeuble.
00:03:21 Le but espéré étant d'éloigner les dealers.
00:03:24 Cette retraitée vit ici depuis les années 80.
00:03:27 Elle a vu les points de deal se multiplier
00:03:30 et elle reste sceptique sur l'efficacité de cette mesure.
00:03:34 - Vous mettez la barrière devant, c'est bien beau.
00:03:37 Mais derrière, parce qu'on peut faire le tour, les voitures, elles rentrent par derrière.
00:03:40 Ils peuvent y aller.
00:03:42 Mais dans ma tête, je me dis, les dealers, ils ne sont pas intéressés pour rester là derrière.
00:03:46 Ils aiment bien être aux endroits où on les voit.
00:03:49 En plus de la barrière, des vigiles sont désormais présents au pied de l'immeuble.
00:03:53 Une mesure provisoire.
00:03:55 À Paris, en revanche, les nouvelles sont mauvaises pour les habitants de La Villette.
00:03:59 Car les consommateurs de crack sont de retour.
00:04:01 Ils avaient été évacués en 2022.
00:04:03 Mais les revoilà depuis trois semaines.
00:04:06 Agression, mendicité, insalubrité.
00:04:09 C'est le retour de l'enfer.
00:04:11 Et les habitants constatent impuissant la situation.
00:04:15 Ça va, ça vient.
00:04:17 Moi, j'évite de passer par les zones où il y a vraiment beaucoup de craquettes,
00:04:20 où on est assez dérangé.
00:04:21 Si je prends une route un petit peu différente, ce n'est pas pour rien.
00:04:23 Il y a des personnes qui viennent devant vous, ils vous bloquent.
00:04:26 Il y a des autres qui viennent derrière vous, ils bloquent.
00:04:29 Et puis, hop, vous avez des mains qui tremblent.
00:04:31 Là, on porte un feu.
00:04:32 Ce qui leur intéresse, c'est de me déposer.
00:04:35 À partir de 17-18h, on sent que les drogués sont un peu plus agités.
00:04:38 Ils recherchent une nouvelle dose.
00:04:40 Ça va être de la manche, ça va être des cris.
00:04:44 Des excréments humains.
00:04:46 Rien ne va plus également dans un quartier résidentiel de Nice,
00:04:49 qui est habituellement paisible.
00:04:50 Mais depuis quelques jours, des voitures y sont régulièrement brûlées.
00:04:54 L'inquiétude monte chez les habitants, qui ne comprennent pas ce qui se passe
00:04:57 et quel est l'objectif de ces actes de vandalisme.
00:05:01 Six voitures vandalisées, dont trois incendiées,
00:05:03 et une dizaine de vitres brisées en quelques semaines.
00:05:06 C'est le bilan qu'ont établi les riverains de ce quartier résidentiel de Nice.
00:05:10 Les dames disaient que c'est ce matin vers 6h et que ça va continuer ce soir.
00:05:19 Des événements inédits dans ce quartier chic,
00:05:21 d'ordinaire paisible selon les habitants.
00:05:23 - Et alors, vous n'avez jamais vu ça ? - Jamais, jamais.
00:05:26 - Qu'est-ce qui se passe ? - On ne sait pas.
00:05:28 On se perd en conjecture, comme on dit.
00:05:30 C'est assez inquiétant parce que ce n'est jamais arrivé dans le quartier.
00:05:34 C'est un quartier plutôt calme.
00:05:36 Ce n'est pas juste des mauvaises intentions,
00:05:39 on sent qu'il y a de la violence et de la haine.
00:05:44 Face à la recrudescence de ces actes,
00:05:46 un comité de quartier a lancé une pétition
00:05:49 pour la mise en place de caméras de surveillance,
00:05:51 car ces riverains se sentent de moins en moins en sécurité.
00:05:54 Ça nous inspire que ça va mal un peu partout, mais ça c'est autre chose.
00:05:58 Il n'y a plus aucune sécurité de rien.
00:06:02 Je n'ai pas envie que ma fille, qui est ado,
00:06:04 se promène seule le soir quand même.
00:06:07 Il ne faudrait pas qu'elle tombe sur ces personnes.
00:06:10 Plusieurs plaintes ont déjà été déposées pour ces actes de vandalisme.
00:06:14 Et puis dans l'actualité, cette drôle d'idée de Najat Vallaud-Belkacem,
00:06:17 qui voudrait rationner Internet aux Français.
00:06:20 Non mais c'est très sérieux.
00:06:21 En tout cas, elle pense, elle, que c'est sérieux.
00:06:23 On aurait donc chacun un nombre limité de gigas à utiliser par semaine.
00:06:27 3 gigas maximum par semaine,
00:06:28 ce qui correspond à 20 minutes d'un film par semaine.
00:06:32 Regardez.
00:06:33 3 gigas octets par semaine et pas un de plus.
00:06:36 Pour Najat Vallaud-Belkacem,
00:06:38 rationner Internet n'aurait que des bienfaits.
00:06:40 Limiter le harcèlement en ligne, favoriser l'écologie, mais pas que.
00:06:44 Si nous savons que nous n'avons que 3 gigas à utiliser sur une semaine,
00:06:48 nous n'allons sans doute pas les passer à mettre des commentaires haineux
00:06:52 ou fabriquer des fakes.
00:06:53 Peut-être cesserons-nous de considérer comme normal
00:06:56 de passer plusieurs heures sur des sites pornographiques,
00:06:59 à regarder des vidéos en ultra HD.
00:07:01 Alors être limité chaque semaine sur votre consommation d'Internet,
00:07:04 qu'en pensez-vous ?
00:07:05 Je pense que dans un pays où on est censé être libre,
00:07:09 ce serait plutôt que de rationner les gens,
00:07:10 il faudrait plutôt éduquer les gens.
00:07:13 Pour moi c'est une bonne chose, au moins d'essayer de limiter.
00:07:16 Je ne sais pas si ce serait faisable,
00:07:17 parce que les gens ont besoin de travailler,
00:07:19 ils ont besoin de faire les études.
00:07:21 Pour moi par exemple, ça prend toute la journée.
00:07:23 Et pour moi aussi, les tops et les flops d'audience d'hier soir
00:07:26 en scène avec Mister Audience.
00:07:27 Allez, Est-ce qu'Yves ?
00:07:28 Va-t'en.
00:07:29 Grosse déception hier en Axes,
00:07:33 car les téléspectateurs ont booté toutes les chaînes
00:07:35 et tous les chiffres sont très bas.
00:07:36 Nagui est arrivé petit leader sur France 2 à moins de 2,8 millions.
00:07:40 Le feuilleton de TF1, Demain nous appartient,
00:07:42 n'est pas très loin derrière.
00:07:43 Le 19/20 de France 3 reprend un peu de couleur à 2,4 millions.
00:07:46 Sur M6, la meilleure boulangerie de France
00:07:48 est à plus d'un million et demi,
00:07:49 battant toujours cette avoue sur France 5.
00:07:51 Du côté des talk-show quotidiens sur TMC,
00:07:56 EO à 2,4 millions.
00:07:57 Yann Barthez recevait notamment Walidia.
00:08:00 Sur C8, Cyril Hanouna est également très en forme.
00:08:03 TPMP et O à plus de 2 millions de téléspectateurs.
00:08:05 Sur France 3, le jeu citoyen reste faible sous les 900 000
00:08:08 et se retrouve battu par cette avoue la suite sur France 5,
00:08:11 qui repasse au-dessus du million.
00:08:12 En prime time également, peu de monde devant la télé.
00:08:17 Hier soir, TF1 est tout petit leader
00:08:19 avec le final de la série Lycée Toulouse-Lautrec,
00:08:22 qui n'est qu'à 2,3 millions.
00:08:23 Le lancement de la nouvelle saison de Mario Premier Regard sur M6
00:08:26 n'est pas très loin derrière avec un score moyen.
00:08:28 France 3 est troisième à seulement 1,7 million,
00:08:31 mais le flop du jour est surtout attribué à France 2,
00:08:33 dont la série de ce cygne se retrouve battue
00:08:35 par commissaire Magellan sur C8.
00:08:36 Une catastrophe pour cette série.
00:08:38 Mister Eurodience vous dit à demain.
00:08:40 - Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct
00:08:42 jusqu'à midi.
00:08:43 Jordan Florentin, bonjour.
00:08:44 Merci d'être avec nous.
00:08:45 Reporteur à Boulevard Voltaire,
00:08:47 Karim Aloum, bonjour.
00:08:48 - Bonjour.
00:08:48 - Analyste politique Pierre Martinet, bonjour.
00:08:50 Ancien agent du service Action de la DGSE,
00:08:53 puis vous avez publié un livre qui s'appelle Pris en otage,
00:08:55 un agent du service Action raconte,
00:08:58 dont voici la couverture.
00:08:59 Et puis Karim Khatib, bonjour.
00:09:00 - Bonjour.
00:09:01 - Merci d'être avec nous.
00:09:01 Il est municipal, la France insoumise au blanc ménile.
00:09:05 Mais tout de suite, donc l'actualité,
00:09:06 vous l'avez compris, elle s'écrit en direct
00:09:07 avec cette visite surprise d'Emmanuel Macron à Marseille.
00:09:11 On l'a appris il y a quelques instants,
00:09:12 le chef de l'État est arrivé à Marseille.
00:09:15 Ce n'était pas prévu.
00:09:16 Il y avait Gérald Darmanin de prévu.
00:09:18 Il y avait Éric Dupond-Moretti également,
00:09:20 mais pas le chef de l'État.
00:09:22 On part tout de suite en direct sur place.
00:09:23 On rejoint Célia Baroque,
00:09:24 journaliste police justice de CNews,
00:09:26 qui est avec Stéphanie Rouquier.
00:09:28 Bonjour Célia, vous nous confirmez
00:09:30 que le chef de l'État est bien arrivé à Marseille
00:09:32 il y a quelques minutes.
00:09:33 - Oui, Jean-Marc, nous avons eu la confirmation
00:09:40 que le président de la République est arrivé à Marseille.
00:09:43 Une visite surprise, puisque normalement,
00:09:45 nous devions rencontrer ici Gérald Darmanin
00:09:49 et Éric Dupond-Moretti.
00:09:51 Mais une surprise, une visite annulée,
00:09:54 puisque le président de la République est arrivé
00:09:56 il y a quelques minutes à Marseille.
00:09:58 Les ministres ne se rendront pas au commissariat
00:10:02 de la division nord de Marseille.
00:10:04 On présage, on a des hypothèses sur une visite
00:10:08 du président de la République dans la cité de la Castelane,
00:10:11 puisque hier, il y a eu une opération place nette
00:10:13 qui s'est organisée, qui s'est mise en place
00:10:16 dans cette zone de la cité phocéenne.
00:10:19 Nous allons nous renseigner.
00:10:20 Aucune précision n'a été donnée aux journalistes.
00:10:23 Nous étions tous présents ici.
00:10:25 Et puis, situation ubuesque, visite ministérielle annulée.
00:10:29 Le président de la République fait de l'ombre à ses ministres.
00:10:33 - Effectivement. Merci beaucoup.
00:10:34 C'est bien, on va vous laisser essayer de rejoindre
00:10:36 le président de la République, si vous arrivez à savoir
00:10:38 où il se trouve exactement, puisque vous nous le disiez,
00:10:40 il devait normalement être au commissariat de police
00:10:43 de la division nord de Marseille.
00:10:45 C'est en tout cas les ministres qui devaient y être.
00:10:48 Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti,
00:10:50 et également Sabrina Aghesti-Roubach,
00:10:52 secrétaire d'État chargée à la citoyenneté de la ville.
00:10:55 Ils devaient tous être normalement dans ce commissariat,
00:10:58 à 11h, où vous les attendiez.
00:10:59 Mais vous avez compris donc que le chef de l'État
00:11:01 est venu bousculer tout ce programme
00:11:04 qui avait été établi.
00:11:05 Jordan Florentin, d'abord, sur la forme,
00:11:07 peut-être le président de la République,
00:11:09 qui tout à coup vient bousculer le programme de ses ministres,
00:11:11 il vient s'inviter.
00:11:12 Quel regard vous avez là-dessus ?
00:11:14 - S'il vient faire la même comédie qu'il a faite en septembre 2021
00:11:16 à Marseille, où il avait évoqué un grand Marseille
00:11:19 avec un budget énorme qui devait être déployé
00:11:21 sur cette cité pour réduire le trafic de drogue,
00:11:24 voire le dégager de cette ville,
00:11:27 parce qu'il va falloir employer des méthodes
00:11:29 très fermes pour supprimer ce trafic de drogue.
00:11:32 Finalement, aujourd'hui, on voit que seulement
00:11:33 un cinquième du budget a été utilisé.
00:11:35 C'est la Cour des comptes qui va révéler
00:11:36 d'ailleurs un rapport là-dessus très prochainement.
00:11:38 Un cinquième seulement du budget annoncé par Emmanuel Macron
00:11:40 en septembre 2021 a été utilisé.
00:11:43 Donc si c'est pour nous faire exactement
00:11:45 les mêmes brassements d'air,
00:11:47 tout ça pour finalement ne rien faire derrière,
00:11:49 tout ça est un peu clownesque.
00:11:51 Alors on comprend bien la stratégie,
00:11:52 on est à quelques mois des élections européennes
00:11:54 et des Jeux olympiques,
00:11:56 mais derrière, il faut vraiment des attes.
00:11:58 Gérald Darmanin, c'est depuis septembre
00:12:00 qu'il a annoncé une unité d'intervention spéciale
00:12:02 sur le modèle de la CRS 8.
00:12:04 C'est seulement six mois après qu'il envoie
00:12:06 enfin des policiers à Marseille,
00:12:07 et il envoie seulement 100 policiers.
00:12:10 C'est complètement insuffisant.
00:12:11 Moi, je me pose une question.
00:12:13 Emmanuel Macron, à mon avis,
00:12:14 c'est un des seuls citoyens français
00:12:15 qui est en capacité de rentrer à la Castellane.
00:12:17 Pourquoi ? Parce qu'il va être accompagné
00:12:19 par deux services spécialisés,
00:12:21 mais les simples citoyens lambda normaux de Marseille,
00:12:24 moi j'y suis allé en reportage il y a deux semaines,
00:12:26 à la Castellane, vous n'y rentrez pas.
00:12:28 Donc voilà, on est sur un effet,
00:12:30 évidemment, théâtralisé par Emmanuel Macron,
00:12:33 mais les Français ne sont pas dupes.
00:12:34 On sait effectivement que c'est un effet d'annonce.
00:12:36 Alors oui, on va calmer la situation quelques jours
00:12:38 et puis ça va repartir.
00:12:39 – Juste, Karim Akhatim, sur l'image qui est renvoyée,
00:12:42 parce qu'on sait bien que tout ça,
00:12:43 il y a beaucoup de communications,
00:12:44 mais c'est-à-dire que les ministres doivent être là
00:12:46 et tout à coup, à 10h20,
00:12:48 on apprend qu'Emmanuel Macron a atterri à Marignane,
00:12:51 qu'il vient, le programme est modifié, le programme est changé.
00:12:53 Qu'est-ce que vous en pensez politiquement ?
00:12:55 – Je trouve que c'est totalement hypocrite,
00:12:58 parce qu'effectivement, rien n'a été mis en œuvre.
00:13:01 On a l'impression qu'il y a une volonté,
00:13:03 carrément, de ne rien faire sur Marseille.
00:13:06 Je n'ai pas l'impression qu'il y ait une réelle volonté.
00:13:08 – Hier, il y a eu une grosse opération quand même,
00:13:09 il faut au moins reconnaître qu'hier,
00:13:11 il y a eu une très grosse opération qui a été faite à la Castellane.
00:13:14 – Ce problème, il ne date pas d'hier.
00:13:16 Alors là, on est sur un deuxième mandat,
00:13:17 avant ça, il y avait déjà des problèmes d'eux au banditisme à Marseille.
00:13:22 Est-ce qu'il y a une réelle volonté d'endiguer ces gros trafics de drogue ?
00:13:27 Parce que là, on ne parle pas de petit banditisme, mais de haut banditisme.
00:13:31 Je n'en ai pas l'impression,
00:13:32 j'ai l'impression que cette venue est totalement électoraliste, tout simplement.
00:13:36 – Alors, en tout cas, Emmanuel Macron a tweeté,
00:13:38 je vous le disais tout à l'heure dans les titres,
00:13:40 le tweet venait de tomber, vous allez le voir,
00:13:42 Emmanuel Macron a tweeté, et le tweet est de 10h36,
00:13:46 donc voilà, il y a quelques instants.
00:13:47 Il écrit "à Marseille et dans d'autres villes de France,
00:13:51 c'est une opération sans précédent que nous avons lancée
00:13:54 pour porter un coup d'arrêt au trafic de drogue,
00:13:57 assurer l'ordre républicain et faire place nette",
00:14:00 avec cette photo que vous voyez dessous,
00:14:02 photo prise la nuit des forces de l'ordre qui sont en intervention,
00:14:05 Pierre Martinet, ancien agent du service d'action de la DGSE.
00:14:09 Vous avez-vous aussi le sentiment que rien n'a été fait
00:14:12 pendant ces années-là, comme le disaient Karim Akheti ?
00:14:14 – Alors, on ne peut pas dire que rien n'a été fait,
00:14:17 mais c'est sporadique, en fait.
00:14:18 C'est sporadique, il n'y a pas de mesure dans le temps,
00:14:21 il n'y a pas de mesure pérenne.
00:14:23 Et aujourd'hui, on s'aperçoit, pour moi,
00:14:24 cette venue surprise d'Emmanuel Macron,
00:14:26 au-delà de la politique, au-delà de la communication,
00:14:31 c'est un vrai constat d'échec.
00:14:33 C'est un constat d'échec partout où il se déplace.
00:14:35 On peut faire un parallèle avec ce qui s'est passé à la Courneuve
00:14:38 ou ce qui se passe à Avignon, ce qui s'est passé récemment,
00:14:42 c'est un constat d'échec.
00:14:43 Parce qu'en permanence, on met des projecteurs sur un fait
00:14:49 qui est avéré depuis de nombreuses années,
00:14:50 effectivement, ça ne date pas d'Emmanuel Macron,
00:14:53 mais c'est un parallèle constat d'échec
00:14:54 parce qu'on prend des mesures sporadiques
00:14:56 qui ne s'inscrivent pas dans le temps,
00:14:58 alors qu'on pourrait l'inscrire dans le temps
00:15:02 en utilisant d'autres méthodes.
00:15:03 Aujourd'hui, c'est une situation exceptionnelle,
00:15:05 il faut prendre des mesures exceptionnelles.
00:15:06 – Et c'est ce que veut sans doute montrer Emmanuel Macron
00:15:08 par cette visite exceptionnelle,
00:15:10 parce que c'est assez rare quand même que le Président
00:15:11 se déplace en France de façon surprise,
00:15:13 donc lui veut sans doute montrer,
00:15:15 en tout cas c'est le message qu'il veut envoyer,
00:15:16 je décrive juste le message,
00:15:17 je ne vous dis pas si c'est bien ou pas,
00:15:18 le message qu'il veut envoyer c'est "la situation est exceptionnelle,
00:15:21 donc comportement exceptionnel,
00:15:23 j'annule tout ce qui était prévu à Paris et je descends à Marseille".
00:15:25 – Mais il y a des alliés exceptionnels.
00:15:27 – Ça c'est ce qu'on verra, on va suivre cette visite,
00:15:32 de toute façon dès qu'on retrouve la trace d'Emmanuel Macron,
00:15:35 on vous montre tout ça.
00:15:36 Karim Malou.
00:15:37 – Dans ce tweet du Président de la République,
00:15:38 il nous parle de l'ordre républicain,
00:15:40 je suis entièrement d'accord, mais l'ordre républicain
00:15:41 est quotidien et tous les jours est pérenne,
00:15:43 ce n'est pas juste faire une descente,
00:15:46 arrêter quelques personnes et faire des mutants après.
00:15:48 L'ordre républicain, il faut aujourd'hui que les forces de sécurité,
00:15:52 je pense, je vais mettre les pieds dans le plat,
00:15:54 il faut faire appel à l'armée aussi pour aider la police
00:15:57 à s'installer dans les quartiers et tous les jours,
00:15:59 de manière pérenne, s'il faut 20 ans, 30 ans, 40 ans,
00:16:02 il faut dans ces quartiers protéger la population,
00:16:05 protéger les travailleurs, les femmes, les enfants, les malades,
00:16:08 ce n'est pas juste une opération médiatique,
00:16:10 une opération qui consiste à arrêter un groupe de trafiquants,
00:16:13 il faut rester sur place.
00:16:14 La République doit protéger tous ses enfants
00:16:17 et de manière pérenne et de manière aussi durable et c'est ça…
00:16:21 – Mais vous attendez quoi par exemple d'Emmanuel Macron ?
00:16:23 Emmanuel Macron qui arrive à Marseille.
00:16:24 – J'attends d'annoncer, d'annoncer,
00:16:26 de manière… qu'il prenne son courage entre ses deux mains,
00:16:29 parce que ça fait trop longtemps, depuis 30 ans,
00:16:31 les chefs d'État, les chefs de gouvernement,
00:16:33 leur manque beaucoup de courage politique,
00:16:35 d'annoncer une guerre totale, je dis bien une guerre totale,
00:16:39 à tous les trafiquants, soit de drogue, l'islamisme,
00:16:42 soit à tous les gens qui font du trafic de prostitution,
00:16:45 au trafic d'argent, il faut que ces quartiers
00:16:48 abandonnés par la République ou les quartiers
00:16:50 qui ont abandonné la République, parce que dans les deux sens,
00:16:53 le rôle du président de la République
00:16:54 est le président de tous les Français
00:16:56 et doit assumer sa responsabilité de protéger tous les Français,
00:16:59 il faut déclarer la guerre à tous les trafiquants,
00:17:01 il faut le faire, mais pour le faire,
00:17:04 il faut rassurer la population par la présence physique
00:17:07 des policiers et des militaires dans ces quartiers.
00:17:09 – Au-delà de ça, moi j'avais une question pour vous,
00:17:10 justement, au niveau de la DGSE,
00:17:13 au niveau de tous les éléments qu'on pourrait avoir,
00:17:16 parce que avant de faire la guerre,
00:17:19 effectivement la population…
00:17:20 – La guerre est déclarée déjà, madame.
00:17:21 – Oui, oui, la guerre est déjà déclarée, justement.
00:17:25 – Les mots ont de l'importance, élite déclarée.
00:17:26 – Non mais c'est logique de faire la chasse aux trafiquants de drogue
00:17:30 et de sécuriser la population,
00:17:32 mais est-ce qu'on n'a pas un réel problème au niveau de l'investigation ?
00:17:35 Et ça c'était ma question…
00:17:37 – Alors c'est Pierre Martinet, donc l'ancien agent de la DGSE.
00:17:41 – La DGSE s'occupe essentiellement du renseignement de la sécurité
00:17:44 à l'extérieur du territoire,
00:17:46 c'est la DGSI qui est en charge de la sécurité à l'intérieur du territoire.
00:17:50 – Mais les réseaux ils viennent de l'extérieur,
00:17:51 la drogue elle vient beaucoup de l'extérieur.
00:17:53 – C'est ce que j'allais vous dire, parce qu'on a travaillé aussi…
00:17:55 – Surtout au niveau du port de Marseille.
00:17:57 – Moi j'ai travaillé essentiellement sur les réseaux islamistes,
00:18:00 cependant on a aussi travaillé sur tout ce qui était
00:18:02 trafic de cigarettes à une période, trafic de drogue également,
00:18:06 parce que je pense qu'il y a vraiment une porosité entre l'islamisme et le…
00:18:12 j'appelle ça les narco-salafistes dans certaines cités,
00:18:15 et effectivement il y a une porosité entre les deux.
00:18:19 Mais moi je voulais juste rebondir sur l'armée dans certains quartiers,
00:18:27 je pense que ça serait une bonne solution, parce que je rappelle que l'armée
00:18:31 est dans les rues depuis 1995 avec le plan Vigipirate,
00:18:33 ça s'est accentué en 2015 avec Sentinel,
00:18:36 aujourd'hui c'est Sentinel renforcé, c'est le plan Vigipirate renforcé,
00:18:40 je pense qu'il serait aujourd'hui intéressant au moins de tester ça,
00:18:44 je crois qu'il y a un ancien Dured qui en a parlé sur votre propre…
00:18:46 – Tout à fait, exactement.
00:18:47 – Je crois qu'il serait intéressant de tester ça dans certains quartiers,
00:18:50 de façon à mettre des personnes en place sur du long terme,
00:18:54 et je rappelle aujourd'hui que dans certains quartiers il n'y a plus d'économie,
00:18:57 – Mais il n'y a plus d'économie pourquoi ?
00:18:58 Il n'y a plus de sécurité, et en fait remettre de la sécurité ça ramène à l'économie,
00:19:02 et ça ferait repartir des quartiers,
00:19:04 et on ne peut pas mettre de l'économie sans sécurité.
00:19:05 – On reviendra sur les solutions dans un instant,
00:19:07 juste Jordan Florentin, visite surprise d'Emmanuel Macron en ce moment à Marseille,
00:19:10 on va voir des images dans quelques instants en direct d'Emmanuel Macron,
00:19:14 mais il ne peut pas venir à Marseille sans rien annoncer,
00:19:16 il ne peut pas venir avec trois ministres, puisque c'est le cas,
00:19:20 et ne pas faire d'annonce spectaculaire,
00:19:22 il est obligé d'annoncer des choses fortes maintenant.
00:19:24 – Il va falloir qu'il fasse des annonces qui ne soient pas à côté de la plate-forme,
00:19:27 pour que ces annonces soient en corrélation avec ce qui se passe sur le terrain,
00:19:29 il faut déjà prendre en compte la réalité,
00:19:31 la réalité c'est qu'en 20 ans il y a eu une fois 5 de consommation de cocaïne à Marseille,
00:19:35 on est passé de 0,4 à 1,6% et c'est un chiffre d'affaires de 3 à 4 milliards d'euros.
00:19:40 Donc déjà il faut partir sur le constat,
00:19:41 maintenant les solutions, quelles peuvent-elles être ?
00:19:43 Il y a la question de la corruption aussi,
00:19:46 désolé ça ne faut pas l'oublier, la question de l'importation de cette drogue
00:19:48 qui vient d'Amérique du Sud, où en fait il y a une surproduction
00:19:51 parce qu'il y a une saturation du marché américain
00:19:52 et donc l'Europe est devenue un des premiers marchés de consommation de cocaïne dans le monde.
00:19:57 Et puis il y a évidemment la question de l'immigration aussi,
00:20:00 il y a aussi, voilà, c'est une partie de la population immigrée,
00:20:03 alors est-ce qu'il y a un lien avec l'islamisation ?
00:20:04 C'est quand même difficile à analyser parce qu'en fait on est en pleine période du Ramadan
00:20:08 et pourtant la consommation ne s'arrête pas,
00:20:10 donc vous voyez c'est pas tout à fait aussi clair,
00:20:12 donc il y a la question de la provenance, de l'immigration, la corruption des ides,
00:20:16 mais surtout aussi du marché économique effectivement,
00:20:19 parce qu'ils ne sont pas les seuls à le faire.
00:20:20 – Alors attendez, juste je voudrais qu'on voit l'opération qui a eu lieu hier,
00:20:25 parce que c'est pour ça aussi qu'Emmanuel Macron est là aujourd'hui,
00:20:27 enfin tout a été bien calé, c'est vrai que la visite des ministres a été prévue,
00:20:31 Emmanuel Macron qui arrive et qui vient rejoindre ses ministres c'est prévu également,
00:20:34 et pour préparer tout ça il y a eu une grosse opération place nette
00:20:37 qui a été organisée hier, ça s'est fait dans la cité de la Castellane,
00:20:40 c'est à Marseille et il y a énormément de forces de l'ordre qui se sont mises en place,
00:20:44 regardez ce reportage de nos équipes.
00:20:47 – Une opération place nette menée par une dizaine de policiers,
00:20:51 deux compagnies de CRS, des équipes synophiles, appuyées par un hélicoptère.
00:20:55 Déployées dès 10h du matin, les forces de l'ordre ont passé au peigne fin les caves,
00:20:59 les voitures et les parties communes de cette cité sensible.
00:21:03 Un dispositif impressionnant pour une opération d'envergure.
00:21:07 – C'est ce pilonnage à travers ces places nettes
00:21:10 et qui font qu'on peut gêner considérablement les trafics de stupéfiants,
00:21:14 c'est pas pour autant qu'on va résoudre le problème,
00:21:16 parce qu'il faut aller au-delà comme on le sait,
00:21:18 mais déjà la population a besoin de voir sa police présente sur ce genre d'opération.
00:21:24 – L'opération devrait durer plusieurs jours,
00:21:26 objectif frapper fort dans ce quartier miné par le trafic de drogue.
00:21:31 Une offensive qui intervient dans un contexte brûlant.
00:21:34 Le 7 mars dernier, les plus hauts magistrats de la ville ont poussé un cri d'alarme
00:21:38 dénonçant une perte de terrain de l'État
00:21:40 dans cette guerre menée contre le narcobanditisme.
00:21:43 C'est dans ce contexte que Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti
00:21:47 se rendront dans la cité phocéenne ce mardi.
00:21:50 [Générique]
00:21:52 – Images en direct d'Emmanuel Macron qui est à Marseille
00:21:56 pour cette visite surprise.
00:21:58 Emmanuel Macron qui a salué les forces de l'ordre il y a quelques instants,
00:22:02 vous voyez également derrière lui Gérald Darmanin dont on a vu la tête,
00:22:06 vous voyez également Sabrina Gresti-Roubach, la secrétaire d'État
00:22:09 chargée de la citoyenneté et de la ville et sur la droite de votre écran,
00:22:13 il y a également Gérald Darmanin qui est là, le président de la République
00:22:19 qui est sans doute en train de se faire expliquer la situation.
00:22:23 Voilà c'est écrit sur la carte, vous le lisez comment,
00:22:25 "opération place nette XXL dans les bouches du Rhône".
00:22:29 Donc il est en train de se faire expliquer l'opération
00:22:32 qui est menée depuis hier à Marseille,
00:22:34 dont vous venez de voir des images, cette opération XXL.
00:22:39 Et on va mettre un peu de son peut-être pour entendre
00:22:41 ce qui est en train d'être dit à Marseille.
00:22:43 - Je suis à Stup et Fianc, à peu près 5 kilos de produits.
00:22:46 Dans l'après-midi... - Et où ça précisément ?
00:22:49 - Ici, sur la Cassezlane, trois emprises,
00:22:52 trois points de deal installés en haut, au milieu de Manamédane
00:22:56 et en contrebas, on a eu les trois.
00:22:58 Sur les trois emprises, on a réussi à avoir des saisies sèches.
00:23:01 Après les BST15 que vous avez saluées ont fait un assaut groupé
00:23:07 pour interpeller le vendeur de cocaïne avec de l'argent.
00:23:10 On a 2 000 euros numéraires, à peu près.
00:23:13 Un peu plus de 2 000 euros. - Il était préjudiciarisé, lui ?
00:23:15 Il était connu, identifié ? - Oui, il était connu.
00:23:18 Voilà, exactement.
00:23:19 Et donc au cours de la nuit, la CRS-331
00:23:21 est intervenue avec le service de nuit.
00:23:23 Et c'est là où on a à nouveau des couverts de sèche de 2 kilos
00:23:26 parce que c'était abandonné dans des véhicules,
00:23:28 dits véhicules de cité, qui ne sont pas volés,
00:23:30 mais qui sont en non-mutation de carte grise juridiquement parlant,
00:23:34 et où ils stockent des petites quantités.
00:23:36 Et après, un peu plus tard dans la nuit encore,
00:23:39 un individu avec 90 euros, mais pas mal de numéraires sur lui,
00:23:43 encore interpellé, placé en garde à vue.
00:23:45 Donc on a occupé le terrain de manière renforcée
00:23:47 de 10h à 1h du matin, et on va recontinuer les prochains jours.
00:23:52 Sur la Castellane, et puis 4 autres cités.
00:23:54 Et vous avez combien de cibles sur la Castellane ?
00:23:56 J'ai les 3 points de deal.
00:23:58 Les 3 points de deal, et l'approvisionnement de ces points de deal,
00:24:01 et aussi les clients avec les AFD, je puis faire.
00:24:04 [Bruit de moteur de voiture]
00:24:07 Il est en train de se faire expliquer,
00:24:09 vous l'avez entendu avec force détail, la situation.
00:24:13 Le maire de Marseille est également à ses côtés,
00:24:15 vous le voyez à sa gauche, ce qui est quand même un minimum.
00:24:18 Ça fait sourire Jordan Florentin.
00:24:20 Effectivement, c'est l'opération à la cité de la Castellane,
00:24:24 où se trouve actuellement Emmanuel Macron.
00:24:27 C'est cette cité qui est l'un des points de deal
00:24:30 les plus importants de Marseille, Jordan.
00:24:32 Oui, ça me fait sourire Benoît Payan,
00:24:34 parce que vous savez, j'ai rencontré un responsable
00:24:35 d'alliances polices régionales récemment,
00:24:37 qui m'expliquait que depuis que la mairie socialiste
00:24:38 s'était remplacée, c'était devenu encore pire.
00:24:40 À Marseille, il n'y a aucune coopération, par exemple,
00:24:42 pour les questions de caméras de vidéosurveillance
00:24:44 dans le centre-ville avec les policiers.
00:24:46 Mais juste une précision, la préfète des Bouches-du-Rhône,
00:24:48 qui explique à Emmanuel Macron, c'est Frédérique Camillerie.
00:24:51 Il faut savoir, moi je l'ai rencontrée plusieurs fois,
00:24:52 elle s'occupait des Gilets jaunes à Paris à l'époque.
00:24:54 Donc je pense qu'on peut faire confiance à ces services de l'État
00:24:57 pour mener des opérations d'envergure dans ces quartiers.
00:24:59 Le problème, c'est que derrière, la justice doit suivre.
00:25:01 Or, elle ne suit pas. Il n'y a pas de surinterprétation immédiate,
00:25:04 il n'y a pas de placement en détention, forcément,
00:25:06 sur le long terme, il n'y a pas de réponse pénale de la justice,
00:25:09 il n'y a pas de réponse sur le long terme.
00:25:11 Ces personnes se retrouvent à nouveau dans les quartiers
00:25:13 quelques jours après.
00:25:14 Donc en fait, le mot "coup d'arrêt" d'Emmanuel Macron
00:25:16 est très important à comprendre, même sur le terme,
00:25:21 parce qu'en réalité, oui, c'est un coup d'arrêt sur le moment,
00:25:23 mais derrière, ça repart tant qu'on ne traite pas
00:25:25 les sujets de long terme, que ce soit l'approvisionnement
00:25:28 des pays étrangers, la consommation, même,
00:25:31 dans certaines élites, le marché de la cocaïne,
00:25:34 c'est terrible. Et depuis un an, il y a un nouveau phénomène
00:25:38 aussi à Marseille, c'est l'arrivée du crack
00:25:41 qui était déjà installé à Paris et qui arrive à Marseille
00:25:44 depuis un an, c'est un dérivé de la coke, en fait.
00:25:46 Voilà, on utilise des produits dessus qui permettent
00:25:48 de le transformer en crack et ça crée ce qu'on voyait avant
00:25:51 à San Francisco, qu'on voit maintenant dans les ruines de Marseille,
00:25:53 en France, c'est des zombies qui vous agressent dans la rue.
00:25:56 On a fait un reportage avec Boulwar Voltaire
00:25:58 sur notre chaîne YouTube, là, on a fait un reportage là-dessus.
00:26:01 C'est des zombies qui vous agressent dans la rue.
00:26:03 Il y a des agressions toutes les deux heures.
00:26:05 Voilà, des personnes qui retrouvent des sereines
00:26:07 dans leur hall d'immeuble, avec des enfants dans des parcs.
00:26:09 Voilà, c'est toute cette situation-là qui a à prendre en compte.
00:26:11 - Il y a le nouveau système de livraison, UberSheet.
00:26:13 - Pierre Martinet, oui, nouveau système, UberSheet.
00:26:15 - Oui, c'est aussi très important de travailler là-dessus
00:26:17 parce que ce sont des livraisons via des réseaux cryptés,
00:26:22 donc il faut aussi mettre des moyens informatiques,
00:26:27 des moyens techniques pour pouvoir surveiller ça.
00:26:30 C'est moins visible que ce qu'on voit aujourd'hui à l'écran,
00:26:33 mais c'est tout aussi efficace depuis notamment le Covid.
00:26:36 - Ça peut être intéressant de voir également
00:26:38 si Emmanuel Macron va pouvoir rentrer dans la cité
00:26:41 parce que ça, c'est assez différent.
00:26:43 Visiblement, là, ils sont à l'entrée de cette cité de la Castellane.
00:26:47 Il faut savoir que la cité de la Castellane,
00:26:48 il y a énormément de rues autour.
00:26:50 On dit souvent que c'est une espèce de toile d'araignée
00:26:51 parce qu'il y a beaucoup de points d'entrée,
00:26:52 il y a beaucoup de points de sortie.
00:26:53 Donc, ils sont visiblement là dans un point.
00:26:55 Est-ce qu'Emmanuel Macron, le président,
00:26:57 va pouvoir se rendre sur les points de deal ?
00:27:00 Ça, c'est moins sûr.
00:27:01 On va le vivre en direct ensemble sur CNews,
00:27:04 mais c'est vrai que c'est intéressant également
00:27:06 de se rendre compte de ce qui se passe dans les immeubles.
00:27:08 On a fait une émission, vous en souvenez peut-être,
00:27:10 il y a quelques temps à Marseille.
00:27:11 On était rentrés dans les immeubles,
00:27:13 il faut le dire, contre l'avis des forces de l'ordre
00:27:15 qui ne voulaient pas qu'on rentre en raison des risques,
00:27:17 mais on avait pu voir ces murs tagués avec les tarifs,
00:27:19 avec l'État également, des immeubles qui sont totalement délabrés,
00:27:23 qui sont totalement à l'abandon,
00:27:24 les ascenseurs qui ne marchent plus,
00:27:26 les escaliers également qui sont dans des états pas possibles,
00:27:30 les portes défoncées.
00:27:31 Voilà, ce serait peut-être intéressant, si c'est possible en tout cas,
00:27:34 je pense que le président aille sur place, Karim Manoumani,
00:27:36 il rentre dans les immeubles.
00:27:36 – Vous imaginez que si le président de la République
00:27:38 ne peut pas rentrer dans une cité ?
00:27:40 Imaginez, c'est le chef de l'État,
00:27:43 mais qui pourrait rentrer dans ces cités
00:27:44 si le président de la République n'arriverait pas à rentrer ?
00:27:46 Aucun policier, aucun gendarme, aucun juge, aucun procureur,
00:27:51 aucun enquêteur ne pourrait rentrer.
00:27:53 Donc en fait, on est dans des espaces abandonnés.
00:27:55 Des espaces pourquoi ?
00:27:57 Parce que, si vous voulez, ils ont provoqué tellement de violence,
00:28:00 ils se sont opposés à l'ordre républicain,
00:28:03 ils ont gagné quelque part, ils ont gagné contre l'État.
00:28:06 C'est ça le vrai combat.
00:28:07 Et dans ces quartiers, vous le disiez tout à l'heure,
00:28:10 vous ne savez pas s'il y a un lien avec l'islamisme, etc.
00:28:13 L'islamisme se nourrit de trafic de drogue aussi.
00:28:16 Moi, j'ai travaillé sur le sujet depuis 35 ans.
00:28:18 L'argent qui vient de l'islamisme, il vient d'où ?
00:28:22 Il vient de partout.
00:28:22 Trafic d'armes, de la prostitution, de drogue.
00:28:25 En fait, il y a une jonction.
00:28:26 - Comme à Acme.
00:28:27 - Comme à Acme.
00:28:27 Il y a une jonction dans tous ces quartiers.
00:28:29 Quand l'État est abandonné et n'est pas là,
00:28:32 c'est pour cela que j'ai dit que l'ordre républicain
00:28:34 faut être présent.
00:28:35 D'où les voyous ?
00:28:35 - Oui, mais on ne peut pas mettre du monde partout.
00:28:37 Comprenez bien qu'aujourd'hui, vu l'état de la police en particulier...
00:28:39 - Il faut mettre les moyens.
00:28:40 C'est une exigence démocratique.
00:28:42 C'est une exigence démocratique.
00:28:44 Sans mettre les moyens, on a abandonné les Français.
00:28:46 - Oui, mais il n'y a pas aussi cette volonté.
00:28:49 - Tous les voyous vont profiter.
00:28:50 Le communitarisme va se développer.
00:28:52 L'islamisme va se développer.
00:28:53 - Chacha, il y a un seul par là.
00:28:54 S'il vous plaît, Karim Akatim.
00:28:55 - Je vous entends faire la guerre, faire la guerre, faire la guerre.
00:28:58 OK, mais il faut les moyens avant tout.
00:29:00 Déjà, dans un premier temps.
00:29:02 Deuxième temps, est-ce qu'il n'y a pas aussi cette volonté ?
00:29:04 Parce qu'on a parlé de corruption aussi.
00:29:06 Donc, il y a aussi...
00:29:07 On a le haut-banditisme, on a les voyous de rue.
00:29:10 On a aussi de la corruption derrière.
00:29:12 - On a le communitarisme, on a l'islamisme.
00:29:14 - L'islamisme, moi je ne ferai pas...
00:29:16 - Ah, vous ne voulez pas le citer ?
00:29:17 - Non, je ne ferai pas...
00:29:18 - Et pourquoi vous ne voulez pas le citer ?
00:29:19 - C'est mon procès.
00:29:20 Je vous dis que je ne veux pas faire la corrélation entre l'islamisme et la drogue.
00:29:25 Ce n'est pas mon sujet.
00:29:26 Et je ne suis pas spécialiste de ça.
00:29:28 Et je déteste faire la corrélation entre tout ce qui fracture la société,
00:29:33 c'est-à-dire l'immigration, l'islamisme et la drogue.
00:29:36 - C'est vrai que les islamistes sont les ennemis de la France.
00:29:38 - Ah oui, mais sur ça...
00:29:40 - Les passerelles.
00:29:41 - Non mais, qu'on parle de terrorisme, c'est une chose,
00:29:46 qu'on parle de radicalisme, islamisme, c'est une chose,
00:29:49 qu'on parle de haut-banditisme, c'est une chose.
00:29:51 Ça, je dis simplement ça.
00:29:54 - Il n'y a pas de passerelles ?
00:29:55 - Ça, si vous êtes spécialiste en la question, répondez.
00:29:58 Je ne suis pas spécialiste en la question.
00:30:00 Voilà.
00:30:01 - Mais il y a des grandes passerelles.
00:30:03 - Ensuite, est-ce que la question ne se pose pas aussi au niveau de la loi ?
00:30:07 Est-ce qu'on part vers la légalisation pour endiguer tout ça ?
00:30:10 Est-ce qu'on ne part pas vers la légalisation ?
00:30:12 - Ça n'endiguera pas tout, parce que ça n'endiguera pas le trafic de cocaïne,
00:30:14 ça n'endiguera pas le trafic de ces choses-là.
00:30:16 - Oui, ça n'endiguera pas tout, mais la question se pose,
00:30:18 parce que la vente de chit représente des millions par an,
00:30:25 des millions d'euros, représente aussi une violence,
00:30:27 et si vous remarquez, les jeunes sont de plus en plus armés.
00:30:31 Ça aussi, il faudrait qu'on se pose la question.
00:30:33 - C'est vrai que ça fait partie de tous les problèmes.
00:30:35 - Oui, c'était dédié au vendettisme, maintenant...
00:30:37 - Alors, je vous propose d'aller à Marseille, en direct,
00:30:41 et on va retrouver Kauthar Ben Mohammed,
00:30:43 qui est présidente de l'association Marseille en colère.
00:30:45 Bonjour et merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:30:47 Tout d'abord, je voudrais savoir comment vous réagissez à cette visite surprise
00:30:51 d'Emmanuel Macron à Marseille ?
00:30:53 Est-ce que vous avez le sentiment que c'est une bonne chose,
00:30:55 et que c'est un investissement fort de la part de la présidence de la République ?
00:31:00 - C'est encore, excusez-moi, pour moi en tout cas,
00:31:03 et pour les habitants et pour les personnes qui sont engagées,
00:31:05 un énième plan de communication, parce que monsieur le président
00:31:07 va vous venir régulièrement, lui ainsi que ses ministres.
00:31:10 Il n'y a aucune amélioration.
00:31:12 Si je peux me permettre, Jean-Marc, de donner quelques chiffres.
00:31:14 Le narcotrafiquant à Marseille, en 2002, c'était 3 morts par an.
00:31:17 En 2022, c'était 31 morts par an.
00:31:19 Et l'année dernière, ça a été 43 morts par an.
00:31:22 Donc, nous avons de plus en plus de points de deal.
00:31:24 Certes, il y a un travail qui a été fait de manière exceptionnelle
00:31:26 par madame Camilleri, qui vient de nous quitter,
00:31:28 qui était la préfète de police, ainsi que monsieur Bouzard,
00:31:30 qui est le sous-préfet.
00:31:31 Sauf que personne n'arrive à prendre en considération,
00:31:34 et ça met définitivement les habitants en colère,
00:31:37 et ce n'est pas le premier plan, d'ailleurs, que Marseille subit.
00:31:39 Il y a eu monsieur Gazeneuve, il y a eu monsieur Valls, etc.
00:31:42 C'est qu'il n'y a qu'une seule porte et une seule entrée pour eux,
00:31:46 c'est la répression.
00:31:47 Si la répression donnait des résultats qui étaient pérennes,
00:31:51 nous n'en serions pas à des trafics qui sont de plus en plus grands,
00:31:54 dans des territoires de plus en plus développés,
00:31:57 qui génèrent un chiffre d'affaires.
00:31:59 Je rappelle que les points de deal à Marseille génèrent
00:32:01 entre 80 et 100 000 euros par jour.
00:32:04 Par jour.
00:32:05 Et qu'aujourd'hui, Marseille n'a pas l'exclusivité,
00:32:08 les quartiers nord n'ont pas l'exclusivité,
00:32:10 qu'aujourd'hui, à quelques encablures de la mairie de Marseille
00:32:12 et du plus gros commissariat de Marseille,
00:32:13 il y a des narcotrafiquants qui s'installent,
00:32:15 que les petites villes ne sont pas épargnées,
00:32:17 que les quartiers sud ne sont pas épargnés,
00:32:18 ni par les trafics, ni par ce qu'on appelle des règlements de comptes,
00:32:21 mais qui sont des assassinats prémédités, en fait.
00:32:23 Parce que c'est un business, et qu'aujourd'hui,
00:32:25 notre président de la République vient,
00:32:27 mais moi, ce que j'attends de lui,
00:32:28 et j'ai remis sur le plateau de vos conférences à RMC l'année dernière,
00:32:31 un courrier à M. Darmanin, qui m'a reçu au ministère.
00:32:34 Mais ce n'est pas de la compétence que je vais vous dire de M. Darmanin.
00:32:37 Tant que le président de la République,
00:32:39 au lieu de venir faire son show à Marseille,
00:32:41 n'aura pas le courage de mettre autour de la table
00:32:43 le ministre de l'Intérieur, le ministre de l'Éducation.
00:32:46 Parce que quand on pilonne, ça déplace les supermarchés,
00:32:49 ce que j'appelle des supermarchés de narcotrafiquants.
00:32:51 Mais quelle perspective d'avenir on offre aux habitants,
00:32:53 et à la jeunesse, pour ne pas aller se réfugier
00:32:56 dans tout ce qui leur reste, parce qu'il n'y a plus de travailler.
00:32:58 Moi, je suis une enfant des bidonvilles de Marseille.
00:33:00 Je suis née et j'ai grandi dans un bidonville.
00:33:02 Aujourd'hui, je suis autrice, chroniqueuse à la télé,
00:33:04 et je dirige des associations, et je travaille, etc.
00:33:07 Parce que l'école de la République me l'a permis.
00:33:09 Parce que la République, à l'époque, me le permettait.
00:33:12 Aujourd'hui, ces enfants n'ont plus de perspective d'avenir.
00:33:14 Ils sont abandonnés et enclavés dans des cités à ciel ouvert,
00:33:17 qui sont des ghettos, abandonnés de tout et de tous,
00:33:20 où la République n'est plus présente,
00:33:21 où l'école n'est plus présente, pour la plupart.
00:33:23 Quand elle y est présente, elle est menacée, elle aussi,
00:33:26 par des balles, par des narcotrafiquants,
00:33:28 par du recrutement, à même les écoles, etc.
00:33:30 Donc moi, au lieu de tous ces déplacements qui coûtent jeunesse...
00:33:33 On a une petite coupure de son avec vous.
00:33:37 On va partir sur Marseille, pendant le temps de rétablir,
00:33:39 avec du son, s'il vous plaît, puisque visiblement,
00:33:42 le président est en train de se déplacer.
00:33:44 Vous voyez à Marseille les journalistes qui sont sur place
00:33:48 et qui ont rejoint le président de la République
00:33:50 pour cette visite surprise.
00:33:52 Mais c'est vrai que c'est intéressant, ce que nous disait Cahuter Benoît Melle,
00:33:54 présidente de cette association Marseille en colère,
00:33:57 qui évoquait le fait qu'on était dans une opération de communication
00:34:01 et que l'essentiel était de mettre tous les acteurs autour de la table,
00:34:05 et en particulier l'éducation.
00:34:06 C'est vrai qu'on oublie souvent l'éducation.
00:34:09 C'est un point-clé dans ce qui se passe.
00:34:12 Le président de la République que vous voyez en direct depuis Marseille,
00:34:15 depuis cette cité de la Castellane.
00:34:17 Je vous rappelle qu'il est avec Gérald Darmanin,
00:34:19 avec Éric Dupond-Moretti, avec Sabrina Agresti-Robach.
00:34:23 Visiblement, il a fait quelques pas dans la cité.
00:34:26 Je ne sais pas s'il va avancer, mais il a fait quelques pas
00:34:29 pour prendre peut-être l'impression générale
00:34:33 de ce qu'est cette cité de la Castellane.
00:34:35 Jordan Florentin.
00:34:36 En fait, il vient constater l'impérie de son action au gouvernement
00:34:39 depuis bientôt sept ans maintenant.
00:34:42 C'est ça, il vient constater les conséquences de sa politique latiste
00:34:45 en matière judiciaire essentiellement.
00:34:48 Vous parliez tout à l'heure de faire la guerre.
00:34:50 Effectivement, on fait la guerre quand il y a quelque chose de bilatéral.
00:34:54 C'est-à-dire que des deux côtés, on mène la guerre.
00:34:56 Or, elle n'est pas menée par l'État.
00:34:57 Pourquoi ? Parce qu'en fait, on est face à une situation à Marseille
00:34:59 où la cité de la Castellane est presque en passe de devenir
00:35:02 ce qu'on pourrait presque qualifier de narco-État.
00:35:04 C'est-à-dire un État où il y a une économie...
00:35:06 Mais depuis 30 ans, bien sûr.
00:35:08 Ça fait 7 ans qu'Emmanuel Macron est au gouvernement.
00:35:11 Dans la cité de la Castellane, vous avez tout ce qui fait
00:35:14 un État dans l'État. C'est-à-dire une économie locale...
00:35:17 - C'est ce que je dénonce.
00:35:18 - Une sécurité faite par les habitants qui sont fouillés,
00:35:21 qui sont triés au volet quand ils arrivent dans la cité.
00:35:24 Des barrages... Enfin, c'est un État dans l'État.
00:35:26 Donc, pour y mettre tous les moyens, on a un exemple.
00:35:28 Cet exemple, c'est ce président Naïb Boukele,
00:35:32 qui est président du Salvador.
00:35:33 Voilà, qui est un État où on a opéré de manière extrêmement brutale.
00:35:36 Alors après, on souhaite l'appliquer, on ne souhaite pas l'appliquer.
00:35:39 Bien sûr, c'est effectivement extrêmement brutal.
00:35:41 Mais qu'est-ce qu'on a fait ?
00:35:42 On a enfermé en 8 mois 40 000 délinquants.
00:35:45 On a opéré de la manière la plus brutale d'histoire.
00:35:47 Résultat, c'est passé de l'État le plus dangereux au monde
00:35:49 à l'État le plus sécurisé des États-Unis.
00:35:51 Donc, à un moment, on peut peut-être aussi poser la question aux Français.
00:35:54 Que souhaitent les Français ?
00:35:55 Est-ce qu'on n'aurait pas vocation à raser cette cité de la Castellane,
00:35:58 à exfiltrer les habitants, à refaire conflit ?
00:36:00 - Raser la cité, c'est compliqué, c'est très compliqué.
00:36:02 Vous connaissez la cité.
00:36:03 - Il ne faut pas y aller sur pied.
00:36:04 - C'est quand même une mauvaise piste.
00:36:05 - Toutes les...
00:36:07 - Je vous propose de partir à la cité de la Castellane,
00:36:10 puisqu'il se trouve que Mohamed Benmedour,
00:36:11 qui est médiateur dans les quartiers nord de Marseille,
00:36:13 est justement à la cité de la Castellane en ce moment.
00:36:16 Bonjour Mohamed.
00:36:17 Merci d'être en direct avec nous.
00:36:19 C'est vrai que tout ça s'improvise, on va dire les choses,
00:36:21 parce que normalement, on ne pensait pas que la cité de la Castellane
00:36:24 ferait partie des visites.
00:36:25 On ne pensait pas qu'Emmanuel Macron serait là.
00:36:28 Vous êtes où exactement par rapport à l'endroit où se trouve Emmanuel Macron ?
00:36:31 - Je suis à une centaine de mètres en proximité.
00:36:34 Je viens d'arriver, je ne l'ai pas localisé encore bien.
00:36:38 J'ai eu une amie qui m'a dit qu'on était à tel endroit.
00:36:41 Je ne suis pas arrivé sur le lieu dit où est le président.
00:36:44 Je suis à une centaine de mètres.
00:36:46 Et c'est vrai que ce n'est pas non plus l'effervescence.
00:36:50 Il y a une présence policière accrue au sein du quartier.
00:36:54 Les petits que j'avais au collège, quand j'étais médiateur au collège Barnier,
00:36:57 je les vois, ils sortent du collège, ils ne sont même pas au courant.
00:37:00 C'est vraiment la visite surprise.
00:37:02 Moi, avec mon intuition et mon plaire, je savais qu'il se ramait quelque chose depuis hier.
00:37:08 Quand j'ai vu cette première opération Place Nett à la Castellane
00:37:12 et aussi à la cité du Maï dans le 14ème,
00:37:15 et quand on nettoie aussi le site-cité, je comprends certaines choses.
00:37:19 - Mouhamed, vous pensez quoi de cette visite ?
00:37:22 C'est un symbole, mais est-ce que vous pensez que ça peut avoir un impact sur la vie quotidienne ?
00:37:29 - Un impact sur la vie quotidienne ? Non, parce que ce n'est pas la première fois
00:37:32 que le président de la République se déplace sur nos terres, au sein de nos quartiers.
00:37:37 Là, c'est la première fois qu'il fait une descente surprise, on va dire,
00:37:41 qui n'a pas été, même la presse n'a pas été prévenue, ou du moins en dernière minute.
00:37:47 Ça veut peut-être dire qu'il voudrait voir de lui-même,
00:37:52 sans qu'on lui prépare le tapis rouge avant de venir.
00:37:56 Donc il voudrait venir comme ça, de manière impromptue.
00:38:01 - Comme vous le disiez, malgré tout, le tapis rouge est préparé depuis hier,
00:38:04 parce que l'opération XXL qui a eu lieu, finalement,
00:38:09 c'était pour faire place nette et pour faire du vide.
00:38:13 Je ne sais pas si on a encore Mouhamed avec nous, si on l'a perdu.
00:38:15 Non, on l'a perdu. On va mettre l'image du président de la République.
00:38:18 Donc Mouhamed Benidou, on le retrouvera tout à l'heure, parce que c'est intéressant,
00:38:21 parce qu'il est sur place et il nous disait qu'il n'y a pas eu une effervescence particulière.
00:38:24 - Il l'a dit à demi-mot. Il a dit "je m'y attendais,
00:38:27 parce que la veille on nous a fait une grande opération".
00:38:30 Et puis voilà, il arrive, surprise.
00:38:32 Est-ce que déjà c'était une opération faite de bonne foi pour endiguer cette drogue,
00:38:38 ou est-ce que c'était pour préparer la venue d'Emmanuel Macron ?
00:38:41 Donc il le disait. Ce qui est important aussi, c'est ce que Mme Ben Mouhamed disait,
00:38:44 c'est que les habitants, voilà. Donc j'aime bien parler, ok, il y a du radicalisme.
00:38:49 J'aime pas les raccourcir en disant "à Marseille, il y a soit des vendeurs de drogue, soit des salafistes".
00:38:56 Non, il y a aussi des habitants des quartiers populaires qui aspirent à une belle vie,
00:39:01 qui se lèvent tous les matins pour aller travailler, qui ont des enfants,
00:39:04 qui aspirent à les éduquer dans les meilleures conditions.
00:39:08 Et justement, il y a ce manque de moyens-là aussi.
00:39:11 Donc la sécurité, ok. Alors il y a un manque de moyens...
00:39:14 - Oui, mais il y a des milliards qui ont été déversés déjà.
00:39:17 - Oui, des milliards qui ont été déversés.
00:39:19 Ben justement, si vous avez la réponse, je veux bien arrêter de me couper la parole et répondre à ma question.
00:39:24 Répondre à ma question. A chaque fois, chaque année, on nous dit "il y a des milliards qui ont été versés".
00:39:28 À qui ?
00:39:29 - À la population.
00:39:30 - À qui ? Ah oui ! Ah ben moi j'ai pas reçu de chèque dans ma boîte aux lettres.
00:39:33 En tout cas, à qui, comment et...
00:39:35 - Je veux me répondre.
00:39:36 - Vraiment, j'aime bien, j'aime les chiffres et j'aime bien voir de mes propres yeux.
00:39:39 Parce que chaque année, on voit les quartiers populaires de la même manière.
00:39:43 - À chaque fois que les quartiers populaires ont subi ne serait-ce qu'une modification en termes de rénovation, c'est à la veille des élections.
00:39:51 - Je veux vous dire quelque chose, madame.
00:39:53 Moi je prends, à chaque fois qu'il y a un conflit, on reviendra tout à l'heure sur la violence à la Courneuve et ailleurs.
00:40:00 À chaque fois qu'on entend parler de la violence des Imuts, on va dire "on va mettre de l'argent pour faire des infrastructures".
00:40:06 Moi je trouve que c'est du mispré à la population.
00:40:08 Parce que la population, c'est pas ça qu'elle attend.
00:40:10 Je suis désolé madame de vous contredire.
00:40:12 La population attend vivre en liberté et en sécurité.
00:40:15 C'est la chose la plus importante pour les gens.
00:40:17 - Oui, et c'est personne que vous...
00:40:19 - On va parler de la population, on va en parler avec Mohamed.
00:40:21 - Je suis absolument pas d'accord.
00:40:23 - Parce qu'il fait partie de la population, donc c'est lui qui m'intéresse moi.
00:40:25 - Oui, mais il est totalement hors-mode.
00:40:27 - Mohamed Benmedou, vous êtes avec nous. On vous a retrouvé, médiateur, dans les quartiers nord de Marseille.
00:40:30 Elle attend quoi la population exactement ?
00:40:32 Puisque c'est le débat qu'on avait, vous-même et les jeunes avec qui vous parlez, puisque vous en faites partie, vous attendez quoi ?
00:40:38 - Ce qu'on attend concrètement, c'est une accélération du projet en rue, dans le cadre de Marseille en grand.
00:40:45 Donc une accélération de la rénovation urbaine.
00:40:48 Une meilleure traçabilité, notamment sur le plan Marseille en grand, dans l'aspect financier,
00:40:54 dans les moyens qui ont été mis en considération pour Marseille.
00:40:59 Un meilleur cadre de vie, un meilleur quotidien.
00:41:02 - Est-ce que vous voulez plus de police dans les quartiers ?
00:41:10 S'il vous plaît, on écoute Mohamed. Est-ce que vous voulez plus de police dans les quartiers ?
00:41:14 Est-ce que c'est une demande aussi ?
00:41:16 - On trouve qu'il y a déjà énormément de policiers dans les quartiers nord.
00:41:21 On les voit constamment, ils font leur travail et il n'y a rien à redire là-dessus.
00:41:25 Donc plus de police, ça demande plus de moyens, plus d'argent.
00:41:30 Et déjà, je pense que le gouvernement a mis le paquet.
00:41:34 Les policiers, on les voit constamment.
00:41:36 Ce n'est pas vrai qu'on ne voit pas la police dans les quartiers.
00:41:39 Moi, je les vois tous les jours.
00:41:41 - Mohamed, je ne sais pas si vous pouvez peut-être tourner la caméra et sortir,
00:41:44 et nous montrer un peu quelle est l'ambiance à l'extérieur.
00:41:46 Ça m'intéresserait d'avoir un autre regard que le regard qui est uniquement sur le président de la République.
00:41:52 En mettant la caméra dans l'autre sens, peut-être ce sera plus simple, ça vous évitera de marcher à l'envers.
00:41:57 - Ça marque, je vais essayer de retourner la caméra.
00:42:00 - En retournant la caméra, voilà, très bien, parfait, merci.
00:42:04 Le président est là-bas au bout, c'est ça ?
00:42:07 - Le président est exactement là, au centre, près du camion blanc, comme vous pouvez le voir.
00:42:16 Voilà, et donc là, vous voyez les forces de l'ordre qui encadrent.
00:42:21 Ce qui est dommage, c'est que la population ne peut pas l'approcher, c'est vraiment dommage.
00:42:29 - Si vous pouvez s'approcher là, par exemple, vous ne pouvez pas vous approcher ?
00:42:32 - C'est le principe.
00:42:33 - Non, il y a un cordon de sécurité qui fait que peut-être qu'on va être repoussés, je pense.
00:42:39 Voilà.
00:42:40 - Si vous pouvez essayer, Mohamed, comme ça on va voir,
00:42:44 parce que c'est vrai que c'est intéressant que le président, s'il peut être en contact également avec les gens des quartiers,
00:42:50 c'est vrai que ça fait partie, il y a un monsieur qui s'est mis devant, je pense qu'il n'a pas envie de vous laisser passer,
00:42:54 vu sa position et ses mains croisées.
00:42:59 Merci Mohamed, on reste un peu sur vos images, si vous voulez bien,
00:43:04 parce que moi j'aime toujours voir l'envers du décor, est-ce qu'on ne nous montre pas, est-ce qu'on ne nous en montre pas ?
00:43:08 C'est vrai que c'est ce cordon qui est autour du président, avec quelques personnes qu'on voit là, qui sont sur le côté,
00:43:14 mais on ne peut pas dire qu'il y a un mouvement de foule exceptionnel quand même,
00:43:17 c'est quand même le président de la République qui vit au quartier de la Castellane, c'est quand même un événement,
00:43:21 c'est quelque chose qui n'arrive pas tous les jours, il y a un peu de monde, mais c'est vrai que ce n'est pas une grande folie.
00:43:26 Ça vous surprend Jordan ?
00:43:27 - Non, en fait ce qui me surprend c'est que là ils sont totalement en périphérie du quartier de la Castellane,
00:43:30 c'est quand vous arrivez par l'autoroute qui arrive en fait devant vers la piscine de la Castellane,
00:43:36 ce qu'on ne voit pas c'est que chaque rue de la Castellane, alors peut-être que ça a été nettoyé hier,
00:43:41 il y a des caddies, des poubelles partout, c'est-à-dire que des habitants de cette cité considèrent qu'en fait
00:43:46 ils sont propriétaires de cette terre et que c'est à eux de filtrer qui peut y rentrer ou pas.
00:43:50 Mais c'est un vrai labyrinthe, il faut savoir qu'en fait il y a des souterrains, il y a des caves partout.
00:43:54 Je me souviens en reportage il y a deux ans de ça, moi je m'étais caché dans un parc pas très loin
00:43:59 et je survolais la cité avec un drone pendant que la police effectuait une opération.
00:44:02 Et en fait grâce à nos images par drone, on a pu voir les choufs qui d'ailleurs là je me demande où ils sont,
00:44:07 les choufs qui en fait sont tous partis parce que quand ils voient la police arriver finalement,
00:44:11 là ils ne font pas les gros bras, donc quand même on met un peu de fermeté et de brutalité dans cette cité,
00:44:15 ça les effraie quand même un petit peu.
00:44:17 Donc ils sont tous partis en courant se réfugier dans des caves, dans des souterrains, dans des sous-sols.
00:44:22 Et là on se demande bien en fait si le président va effectivement pouvoir rentrer à l'intérieur même de la cité
00:44:27 parce que là pour l'instant il est vraiment juste en périphérie.
00:44:29 - Mohamed, je ne sais pas si vous m'entendez encore, vous nous confirmez que le président n'est pas dans la cité là pour l'instant ?
00:44:35 - Là de visuel je ne la perceps pas, je vois le Premier ministre, le procureur de la République.
00:44:43 - Il est avec eux ?
00:44:44 - Les élus locaux.
00:44:46 - Ils sont à l'entrée de la cité ? Ils ne sont pas dedans ?
00:44:50 - Non pour l'instant il n'est pas là, il n'est pas encore arrivé.
00:44:53 - Il y a l'avocat là-bas, le ministre avocat.
00:44:55 - Oui le ministre, M. Dupond-Moretti.
00:44:57 - Moi-même, nous on a l'image du président qui est juste à côté d'Éric Dupond-Moretti,
00:45:01 donc nous on le voit, mais en revanche ma question c'est est-ce qu'ils sont dans la cité là sur ces images
00:45:07 ou est-ce qu'ils sont à l'entrée de la cité ?
00:45:11 - Ils sont dans la cité, ils sont dans la cité.
00:45:14 - C'est qui ça ? C'est Morandini lui ?
00:45:16 - Ça va Morandini ou quoi ?
00:45:18 - Ça va, super bien, merci beaucoup.
00:45:20 Bon merci Mohamed, en tout cas merci pour ces images, on revient.
00:45:24 Voilà vous voyez donc à gauche ce sont les images "officielles", c'est-à-dire la visite du président
00:45:29 et à droite, qu'on vient d'enlever, merci beaucoup, c'était les images de Mohamed Benmedou
00:45:35 qu'il nous envoyait, Karim Manou.
00:45:38 - Ce discours a... - Depuis 30 ans, on l'entend, il faut mettre de l'argent,
00:45:42 il faut construire des infrastructures etc. Faisons le bilan, depuis 30 ans.
00:45:46 Le bilan, la violence a augmenté, l'insécurité a augmenté, le nombre de morts a augmenté,
00:45:52 la violence est à tous les étages. - C'est quoi la solution ?
00:45:54 - Attends, je veux répondre madame. - La volonté ?
00:45:56 - La réponse, je veux vous dire, c'est la volonté politique, la volonté politique de détruire tous ces réseaux,
00:46:01 c'est ce qu'on appelle l'ordre républicain, il faut le remettre partout, à tous les étages.
00:46:05 - Non mais tout ça, on est d'accord. - Aujourd'hui, il y a des ordres.
00:46:08 - Mais quand les cartes, vous dites qu'ils sont en manque de moyens.
00:46:12 - Les moyens, c'est la police, c'est l'armée, les moyens, c'est rassembler.
00:46:16 - Mais vous me parlez du côté sécuritaire, il vous donne...
00:46:18 - Mais c'est la chose la plus importante, madame !
00:46:20 - Mais je vous dis pas, mais l'un ne va pas sans l'autre.
00:46:22 - Vous êtes naïf, vous êtes dans le DINI, vous ne voulez pas l'accepter.
00:46:24 - Mais l'un ne va pas sans l'autre. - Madame, vous ne voulez pas l'accepter,
00:46:26 si vous êtes dans le DINI, vous ne voulez pas avoir.
00:46:28 - Vous avez des propos que je n'ai pas portés. - Si, si, vous savez, s'il n'y a pas de sécurité,
00:46:32 vous ne pouvez rien faire, vous pouvez mettre autant de milliards que vous voulez,
00:46:35 autant de centaines de milliards, si l'insécurité est là, les mafias sont là,
00:46:40 il y aura toujours le désordre, et l'ordre républicain sera remis en cause.
00:46:43 - On est d'accord sur ça, mais les habitants des quartiers populaires ont besoin de la sécurité,
00:46:46 en premier abord, mais ils ont besoin de moyens pour sortir de ces enclavements.
00:46:51 Et ça, il faut le saisir aussi. - Mais les enclavements, madame, c'est le monde sécuritaire qui les a créés.
00:46:55 - Vous ne le savez pas, vous vivez là-bas. Vous vivez mieux qu'eux, vous savez mieux qu'eux,
00:46:59 parce qu'ils le disent en direct, sur notre chaise, chez Morandini, et vous dites totalement le contraire.
00:47:05 C'est quand même une autre histoire. - C'est pas possible.
00:47:07 - Juste avant, visiblement, le président, et on va mettre du son, on va passer plein de fois,
00:47:11 parce qu'il semble que le président discute avec des habitants, je ne sais pas si on va pouvoir entendre ce qu'il se dit.
00:47:16 - On fait tout pour que ça ne progresse pas au-delà de l'Ukraine. Il faut que ça s'arrête là-bas.
00:47:23 Il faut que les Français réussissent à retrouver leur pays libre.
00:47:27 - C'est intéressant parce qu'il est visiblement interrogé sur l'Ukraine, et sur, sans doute, l'argent, peut-être,
00:47:34 qui est donné pour l'Ukraine, ou les forces de l'ordre, les forces militaires, pardon, qui sont mobilisées sur l'Ukraine.
00:47:39 On continue à écouter le président. - C'est frontière, c'est tout ce qu'on souhaite.
00:47:42 - Vous avez tout à fait raison. - Et que les assaillants, voilà, retirent leur troupe.
00:47:47 - Monsieur Macron, pour notre quartier... - Ça va, toujours, hein ? - Vous allez bien ?
00:47:52 - Ça va ? - Monsieur Macron, pour notre cité, la Castellane, vous...
00:47:59 - Oui, mais c'est pour ça qu'on est là. - Pour la cité de la Castellane, vous en pensez quoi ? Qu'est-ce que vous voulez faire ?
00:48:03 - Ce qu'on est en train de faire, c'est une opération de lutte contre les trafiquants de drogue et tous les trafiquants.
00:48:09 - Là, il y a eu des très grosses opérations hier qui ont duré plusieurs semaines, partout sur Marseille.
00:48:15 - On ne peut pas avoir de nouvelles maisons, putain ? - C'est un ensemble politique qu'on mène.
00:48:21 - Vous habitez où ? - À la Castellane. - Ah, c'est quoi le but ? C'est de tout détruire, en fait ? C'est ça, de détruire la cité complètement ?
00:48:26 - Moi qui grandis ici, quand même, ça reste quand même un quartier qui ne me reste pas cœur, vous voyez ce que je veux dire ? Malgré tout ce qui se passe.
00:48:31 - Non, le but, c'est de détruire les réseaux et les trafiquants. Et que les quelques-uns qui vous rendent la vie impossible, s'en aillent.
00:48:40 - Vous n'en gardez le quartier tel qu'on le veut ? - Bien sûr, ce n'est pas une opération politique de la ville.
00:48:45 - On mène des grosses opérations de politique de la ville, de renouvellement urbain. Marseille est une des villes qui en a le plus.
00:48:50 - Mais là-dessus, c'est annoncé, c'est concerté avec les habitants. Ici, ce qu'on fait, c'est qu'on intensifie la bataille contre justement tous les réseaux de trafiquants.
00:48:59 Et ils ont saisi beaucoup de volume et surtout arrêté beaucoup de gens.
00:49:03 - Il y avait un monsieur qui avait une question, là. Il est où ? - Le monsieur, il est là.
00:49:20 - L'identité de la Castellana de Marseille, c'est cette cité dans laquelle a été lancée une opération XXL. C'est comme ça qu'elle a été surnommée.
00:49:28 Et vous avez entendu, sans doute, Emmanuel Macron qui, à l'instant, a annoncé que cette opération allait durer plusieurs semaines.
00:49:33 Ce qui est une information. L'opération va durer plusieurs semaines et elle va avoir lieu dans plusieurs quartiers également.
00:49:39 Et ça, c'est visiblement le monsieur qui voulait poser une question à Emmanuel Macron.
00:49:42 - Vous me serrez fort, par contre. C'est pour m'intimider, là. - Non, arrêtez.
00:49:46 - Non. Aujourd'hui, il y a plusieurs questions.
00:49:50 - Alors, on va essayer d'aller sur une question pour respect pour tout le monde. Je vais saluer et puis continuer avec les policiers.
00:49:56 - Quand je discutais avec le responsable de la police de Marseille, à savoir que moi, j'habite derrière au niveau de la résidence des Restanques, dans les collines.
00:50:06 Et malheureusement, on n'a qu'un seul accès de route pour accéder à notre résidence.
00:50:11 On a demandé à pouvoir ouvrir une étude, d'ouvrir une seconde route pour accéder, tout simplement, à notre résidence.
00:50:22 Et depuis au moins 3 ans, ça traîne.
00:50:26 Donc, c'est... Bonjour, monsieur le maire. C'est dans la même...
00:50:31 - On est un peu moins sur des questions de sécurité. On est parti sur d'autres points. Jordan, vous vouliez ajouter quelque chose ?
00:50:36 - Ce qui est intéressant, c'est effectivement l'option de complètement exfiltrer les habitants, de refaire de A à Z cette cité.
00:50:43 Elle est aussi posée sur la table. Il faut évoquer toutes les possibilités. Mais il y a une question qui n'est pas innocente.
00:50:47 C'est effectivement le rapport à l'Ukraine. C'est-à-dire que dans le moment où Emmanuel Macron décide d'envoyer 3 milliards d'euros à l'Ukraine
00:50:52 et de sécuriser nos frontières européennes, il n'est même pas capable d'assurer sa sécurité intérieure et de faire la guerre au sein même de notre État.
00:50:58 - Ce qui est très étonnant, quand même, c'est que la première question qui lui a été posée, visiblement, et vous l'avez vécu en direct avec nous,
00:51:04 la première question concernant l'Ukraine, les troupes, et il a été obligé d'expliquer qu'il fallait assurer nos frontières, etc.
00:51:10 C'est intéressant qu'il va dans cette cité pour parler du trafic de drogue. La première question qu'on lui pose, c'est sur l'Ukraine.
00:51:16 - Et sur les plusieurs semaines, c'est effectivement juste posée de son même.
00:51:18 - On va prendre Edith Sidd, qui est porte-parole du syndicat Unité GP Police F1 Marseille, justement, donc qui est très concernée.
00:51:23 Bonjour, Edith Sidd. Merci beaucoup d'être en direct avec nous. Est-ce que pour vous, c'est un acte fort, ce qui est en train de se passer en ce moment en direct,
00:51:29 c'est-à-dire Emmanuel Macron à la Castellane, ou c'est plutôt un acte de communication ?
00:51:34 - Non, mais c'est indéniable, effectivement, d'inclamer un président de la République qui arrive sur une opération, effectivement, de narcotrafic avec deux ministres régaliennes.
00:51:41 Moi, je salue, effectivement, l'avenir du président de la République, maintenant. La venue, c'est bien.
00:51:45 On verra, effectivement, ce qu'il y aura comme, si je puis dire, comme réponse à porter.
00:51:49 Et en termes de moyens humains, parce que les habitants de ces quartiers, toutes les associations que nous fréquentons, nous,
00:51:54 force de l'ordre du syndicat de police et les fonctionnaires de police eux-mêmes, demandent, effectivement, des renforts de police,
00:51:59 parce qu'aujourd'hui, Marseille, effectivement, est une ville qui peut basculer dans le narco-mobilisisme.
00:52:05 Maintenant, ce qui est certain, c'est qu'on a en place de narcotrafiquants qui avaient des ramifications limitroves que Marseille.
00:52:11 Puis, effectivement, au niveau départemental et au niveau régional, on sait aujourd'hui que des Marseillais se sont expatriés sur l'ensemble du territoire national.
00:52:18 Donc, aujourd'hui, la présence du président de la République est légitime parce que Marseille, aujourd'hui, est un enjeu national au niveau de la sécurité des Français.
00:52:25 – Je pense que le président, a priori, va faire des annonces dans l'après-midi.
00:52:29 Je ne sais pas combien de temps cette visite est prévue, puisque vous avez compris que c'était une visite surprise.
00:52:33 Mais vous avez besoin de quoi ?
00:52:34 Vous, policier, si vous étiez là, en direct, à la Castellane, face à Emmanuel Macron, vous lui diriez quoi ?
00:52:40 On a besoin de quoi ? De plus d'hommes, de plus de moyens, de plus de renforts ?
00:52:44 On a besoin de quoi, concrètement, pour lutter ?
00:52:46 – Alors, vous savez, effectivement, la stratégie du pilonnage, la stratégie des places nettes,
00:52:51 tout ça n'est simplement que du cadréage territorial, effectivement avéré.
00:52:54 C'est la seule chose qui pourra reculer les narco-trafiquants.
00:52:56 Parce que dès que nous partons, effectivement, ils remettent en place leurs points de dite et leurs méthodes crapuleuses.
00:53:00 Donc, aujourd'hui, ce qu'il nous faut, c'est entre 300 et 500 fonctionnaires en plus, pour le terrain, mais pas que.
00:53:05 Pour aussi le traitement judiciaire, parce que mes collègues des services judiciaires,
00:53:08 ce qu'on appelle les officiers de police judiciaire du commissariat d'adornissement, sont épuisés.
00:53:12 Aujourd'hui, ils traitent l'autovergance, ils traitent effectivement la délinquance dite de droit commun,
00:53:16 la délinquance classique, plus tout ce qui est narcomantisme.
00:53:19 Donc, c'est compliqué pour mes collègues, il faut ces moyens humains.
00:53:22 Et la réponse est aussi multifactorielle, parce qu'il faut une vérité politique de la ville.
00:53:26 Il faut aussi, effectivement, désenclaver ces quartiers.
00:53:28 On sait que la semaine dernière, il y a eu, effectivement, une joute entre le département et le maire de Marseille
00:53:32 sur les projets à venir pour désenclaver certains quartiers.
00:53:36 Effectivement, il faut penser à l'intégralité des Marseillais, car on l'a vu,
00:53:39 dorénavant, les points de sub s'installent dans les quartiers sud de la ville,
00:53:42 les quartiers plus préservés, plus huppés, pour être au plus près des consommateurs.
00:53:46 – L'autre question qu'on peut se poser, ça concerne cette opération "Place Net XXL",
00:53:52 puisque c'est comme ça qu'elle a été appelée.
00:53:53 On a vu, le président se l'est faite présenter en arrivant à la cité de la Castellane,
00:53:56 il y avait des plans et on lui présentait cette opération.
00:53:59 Est-ce que c'est vraiment utile ce type d'opération ?
00:54:01 Ou au fond, dès que les forces de l'ordre vont partir, tout va se remettre en place ?
00:54:05 – Mais il est certain, effectivement, que dès que les forces de l'ordre vont tourner le dos,
00:54:09 les narcotrafics ont eu égard aux sommes dantesques que ça génère.
00:54:12 Un point de sub à Marseille, c'est entre 30 et 90 000 euros par jour de chiffre d'affaires en moyenne.
00:54:18 C'est-à-dire qu'on a des points de sub qui vont en deçà.
00:54:20 On sait que par exemple, certains points de sub, dont celui de la Castellane,
00:54:22 c'est aux alentours de 100 000 euros, voire des fois plus, selon les périodes.
00:54:25 Donc, par jour, le chiffre d'affaires, c'est des gens, effectivement, qui tueraient,
00:54:29 malheureusement, père et mère, si je puis dire, pour le faire, et qui le font.
00:54:32 On est face à des individus qui sont néolibérales, exacerbés.
00:54:35 Quand dorénavant, il y a des ramifications internationales,
00:54:37 ce n'est pas pour rien qu'on interpelle, effectivement, des têtes de réseau en Afrique du Nord,
00:54:41 au Moyen-Orient, mais aussi en Amérique du Sud.
00:54:43 Donc, il nous faut, effectivement, Marseille est un laboratoire pour la France.
00:54:46 Il faut des moyens ici plus qu'ailleurs. Il faut essayer certaines choses.
00:54:49 Il faut un véritable plan Marshall, effectivement, pour la sécurité des Marseillais.
00:54:52 Et ce n'est pas, effectivement, que les syndicats de police qui le disent,
00:54:55 c'est aussi les magistrats lors de la commission d'enquête parlementaire qu'il y a eu il y a peu de temps.
00:54:59 – Est-ce que Marseille est foutue ? Excusez-moi de vous le poser aussi directement,
00:55:02 mais on se la pose beaucoup, en particulier quand on a vu la commission d'enquête
00:55:05 qui expliquait que Marseille était en train de devenir une ville de narcotrafiquants.
00:55:09 Est-ce que Marseille est foutue ?
00:55:11 Vous, policiers, est-ce que c'est le regard que vous avez sur Marseille ?
00:55:14 – Non, pas du tout. Honnêtement, déjà, pour les habitants de ces quartiers-là,
00:55:18 pour tous les Marseillais, pour tous les Provençaux,
00:55:20 il est hors de question, effectivement, de baisser les bras.
00:55:22 Nous ne baisserons pas les bras.
00:55:23 Effectivement, c'est plus compliqué qu'ailleurs.
00:55:25 Ici, c'est plus compliqué pour les fonctionnaires de police.
00:55:27 C'est plus compliqué pour d'autres trouver des moyens de fidéliser
00:55:29 les fonctionnaires de police sur Marseille, mettre en place des primes de fidélisation
00:55:31 au Comité en ligne de France, pour pouvoir effectivement
00:55:33 que les fonctionnaires de police continuent à vouloir travailler sur place.
00:55:36 Mais nous ne pouvons pas baisser les bras, nous ne devons pas baisser les bras.
00:55:39 Il est hors de question que l'ordre républicain n'existe pas dans ces quartiers-là,
00:55:43 pour les Marseillais dans leur intégralité,
00:55:45 et pour les gens des quartiers populaires en particulier.
00:55:47 – Et d'ici, dernière question.
00:55:49 Alors, décidément, on a quelques problèmes de lison aujourd'hui.
00:55:51 Est-ce qu'on l'a perdue ou est-ce qu'on l'a encore ?
00:55:54 Et il est là, voilà, on vous a retrouvé d'ici.
00:55:56 La dernière question simplement que je voulais vous poser était simple,
00:55:58 c'est la visite du chef de l'État,
00:56:00 c'est quelque chose qui motive les policiers aujourd'hui
00:56:02 ou qui est sans effet en réalité ?
00:56:04 – Alors, la visite du chef de l'État,
00:56:06 ça salue effectivement le travail des fonctionnaires de l'ordre,
00:56:09 ce qui est très très bien.
00:56:10 Maintenant, nous espérons que, comme toute visite,
00:56:12 elle sera aussi suivie d'annonces, et d'annonces en l'occurrence
00:56:14 de moyens supplémentaires, car je l'ai dit,
00:56:16 il faut mettre plus d'humains, plus de liens entre les gens
00:56:19 et les habitants de ces quartiers, les anciens que nous fréquentons,
00:56:22 les forces de l'ordre et de la population demandent plus de fonctionnaires.
00:56:25 Nous espérons que nous aurons des moyens supplémentaires et pérennes,
00:56:28 pas juste des remports ponctuels, comme ça peut arriver,
00:56:31 on veut vraiment des remports de police,
00:56:33 effectivement de façon structurelle sur l'agglomération marseillaise de sa région.
00:56:35 – Merci, beaucoup Edith, porte-parole du syndicat Unité SGP et Police FO à Marseille,
00:56:40 on suit ensemble cette visite surprise du chef de l'État
00:56:43 dans le quartier, dans la cité de la Castellane à Marseille,
00:56:45 citée gangrénée par le trafic de drogue,
00:56:47 opération XXL, vous le savez, depuis hier,
00:56:49 opération qui va durer plusieurs semaines, a dit le président de la République
00:56:53 et une opération qui aura lieu dans d'autres cités également,
00:56:56 c'est ce qu'a expliqué le président Pierre Martinet,
00:56:58 vous vouliez réagir à ce qu'on entend depuis tout à l'heure ?
00:57:00 – Oui, parce que moi je suis las d'entendre depuis des décennies,
00:57:04 il faut plus de moyens, il faut plus de moyens, il faut plus de moyens,
00:57:07 effectivement il faut plus de moyens, mais des moyens sans volonté politique
00:57:10 d'éradiquer quelque chose, ça ne fonctionnera jamais.
00:57:12 Et Marseille, ça pourrait être le laboratoire de cette lutte grandeur nature
00:57:17 contre le narcotrafic, on met plus de moyens humains,
00:57:21 effectivement il faut quadriller Marseille, effectivement,
00:57:23 pour faire partir l'économie, une fois que l'économie sera repartie,
00:57:26 parce que je pense qu'aujourd'hui un jeune préfère aller faire le chouffe
00:57:29 peu plus tôt que d'être vendeur dans un supermarché.
00:57:31 – Ça rapporte plus.
00:57:32 – Ça rapporte plus d'argent, et maintenant Marseille,
00:57:34 ça pourrait être vraiment un laboratoire en mettant,
00:57:37 pour un temps donné, 6 mois, 1 an, l'armée et refaire partir l'économie.
00:57:41 – Vous l'armée, ça fait deux fois que vous l'abordez,
00:57:43 mais c'est intéressant parce qu'il y a beaucoup, en général,
00:57:46 quand je parle de l'armée ici, moi je pense un peu comme vous,
00:57:48 pour tout vous dire, je pense, en connaissant bien Marseille,
00:57:50 et ayant grandi à Marseille, je pense qu'aujourd'hui,
00:57:52 la seule solution c'est l'armée.
00:57:54 Mais la plupart disent non, il y a Samia Ghali qui avait dit ça,
00:57:57 Samia Ghali qui est quelque part sur l'image, on l'a voyé tout à l'heure d'ailleurs,
00:58:04 qui aussi avait demandé à l'armée.
00:58:06 – Il ne faut pas tout mélanger, ce n'est pas la même gamme.
00:58:08 – Mais ce qui s'est passé au Salvador, pour le coup.
00:58:09 – Je ne compare pas Marseille à un état de guerre, l'armée peut faire la guerre,
00:58:13 l'armée pour de la présence, en fait l'armée c'est pour délester les policiers de leur…
00:58:17 – Il va falloir choisir entre l'Ukraine et Marseille.
00:58:20 – Karim Alho ! Karim Alho !
00:58:23 – Je souhaite rendre hommage à tous ces policiers,
00:58:27 parce qu'on les insulte tous les jours, la police tue,
00:58:31 les gens détestent la police, qui les déteste ?
00:58:34 – Certains, c'est pas les gens, c'est certains.
00:58:38 – Je vais te dire, qui les déteste ?
00:58:40 C'est des hommes politiques, ce sont des députés, c'est l'extrême gauche,
00:58:43 la France Insoumise, une partie des écologistes.
00:58:45 – Mais vous n'avez pas de vous la France Insoumise,
00:58:46 le Carim Akatil depuis directement, alors que vous avez des choses à lui dire.
00:58:48 – Ils manifestent tous les jours, hier sur le plateau télé,
00:58:50 qu'est-ce qu'ils ont dit les députés ?
00:58:52 Ils ont insulté la police, ils ont dit qu'ils ont tué quelqu'un,
00:58:55 la police est détestée, la police est méprisée, la police c'est des assassins.
00:59:00 En fait, ces hommes politiques, ces dirigeants politiques,
00:59:03 ces députés participent à la violence,
00:59:05 ils sont aussi responsables de cette violence,
00:59:07 ils doivent être poursuivis par la justice sociale.
00:59:09 – Déjà calmez-vous, faites attention à votre tension artérielle.
00:59:12 – Non, non, je méprise dans ce que vous dites.
00:59:14 – Non mais vraiment, pour descendre à un moment donné,
00:59:16 on ne dit pas que toute la police tue, il y a déjà eu des bavures policières.
00:59:21 – Est-ce que la police tue ?
00:59:23 – Je viens de vous répondre, mais depuis ce matin.
00:59:26 – Mais vous dirigeants politiques, ils disent bien, on déteste la police, la police tue.
00:59:29 – Je ne sais pas, vous êtes levé ce matin, vous vous êtes dit,
00:59:30 je vais aller à la guerre contre Carim Akatil,
00:59:32 à un moment donné, on se calme, on n'a jamais dit que la police tuait,
00:59:36 c'est des magnifiques mots.
00:59:38 – Attendez, on peut revoir le tweet de Louis Boyard,
00:59:40 c'est député insoumis, s'il vous plaît.
00:59:43 – C'est une insulte à la révélation.
00:59:45 – Attendez, Carim, on lit ce tweet pour les gens qui nous regardent,
00:59:48 "Rien n'a changé depuis la mort de Nahel,
00:59:50 ici un préfet de police justifie le meurtre d'un jeune",
00:59:53 c'était hier ce préfet, vous l'avez entendu,
00:59:55 préfet de police de Paris en direct sur CNews,
00:59:57 "justifie un meurtre, rien ne justifie la peine de mort,
01:00:00 voilà pourquoi les crimes policiers s'enchaînent dans les quartiers",
01:00:04 vous entendez bien, les crimes policiers s'enchaînent dans les quartiers,
01:00:07 toujours les mêmes drames, toujours les mêmes deuils,
01:00:10 toujours les mêmes excuses.
01:00:11 – C'est une insulte à la République, c'est une honte,
01:00:13 c'est une honte qu'un député tient sur son corps.
01:00:15 – Carim Akatil, est-ce que vous êtes solidaire de ces propos ?
01:00:19 – Alors, ce n'est pas une question de solidarité.
01:00:21 – Ah bon, c'est quoi donc ?
01:00:22 – Attendez, attendez, Carim, laissez-la répondre.
01:00:23 – Non mais, il me fatigue, hein.
01:00:24 Alors, ce n'est pas une question de solidarité ou pas.
01:00:27 – J'aime la clarté.
01:00:28 – Moi, la clarté, c'est que oui, effectivement, il y a des bavures policières.
01:00:31 – Non mais, ce qu'il a dit, est-ce que vous êtes d'accord ?
01:00:34 – Mais attendez, monsieur, moi, je ne veux plus faire un plateau avec lui,
01:00:37 ce n'est plus possible.
01:00:38 – Oui.
01:00:39 – Alors, de faire un déni de ces bavures policières,
01:00:42 c'est aussi fracturer la société.
01:00:46 – Est-ce que vous êtes d'accord avec cette députée ?
01:00:47 – Aujourd'hui…
01:00:48 – Je vous repose la question.
01:00:49 – Je suis en train de vous répondre, monsieur.
01:00:51 – Non, ne va pas, n'y parle pas.
01:00:52 – Je vous dis qu'il ne faut pas faire un déni, il y a eu un mort.
01:00:54 – Attendez, j'aimerais qu'on essaie de parler calmement,
01:00:57 parce que là, on est en train de s'emporter, parce que les choses sont claires.
01:01:00 Il dit que… il parle de peine de mort, par exemple, Louis Boyard,
01:01:05 il dit "rien ne justifie la peine de mort".
01:01:07 – Oui, parce que…
01:01:08 – Il est à côté de la plaque, vous êtes d'accord ?
01:01:10 – Bon, il a été fort sur…
01:01:11 – Comme toujours.
01:01:12 – Non, il a été fort sur ses propos, mais il faut comprendre aussi,
01:01:15 on a cette sensation, surtout dans les quartiers populaires,
01:01:18 c'est-à-dire qu'il y a un jeune des quartiers, qui ne s'arrête pas,
01:01:21 parce qu'il y a un refus d'obtempérer, est-ce qu'on peut aller jusqu'à lui ôter la vie ?
01:01:27 Et c'est ce qui s'est passé à plusieurs reprises ces dernières…
01:01:29 – Et c'est la peine de mort, ça ?
01:01:30 – En fait, d'une certaine manière, il essaie d'alerter sur le fait
01:01:33 qu'aujourd'hui, on peut mourir à cause d'un refus d'obtempérer.
01:01:37 – Donc, en fait, excusez-moi, le bilan, c'est "il faut obtempérer".
01:01:41 Arrêtez les refus d'obtempérer, si vous pouvez mourir sans refus d'obtempérer.
01:01:45 – 100% des gens qui ont obtempéré sont vivants.
01:01:47 – Oui, mais à un moment donné, on ne peut pas aussi cautionner
01:01:51 le fait que pour un refus d'obtempérer, on ait des morts.
01:01:54 – Non, mais il y a la justice pour ça.
01:01:56 – Non, avant la justice, il y a le discernement du policier.
01:01:59 – Juste Karima, s'il n'y avait pas de refus d'obtempérer, il n'y aurait pas de mort.
01:02:01 Vous êtes très dévouée.
01:02:02 – Avant la justice, la personne, elle n'est pas armée.
01:02:05 Il n'y a pas eu de crime avant.
01:02:07 On a une moto qui ne veut pas s'arrêter.
01:02:09 On n'est pas capable de prendre sa plaque d'immatriculation, de la retrouver.
01:02:13 – On est obligé d'aller jusqu'à lui retenir la vie.
01:02:16 – S'il n'y avait pas de refus d'obtempérer, il n'y aurait pas de mort.
01:02:18 – Non, mais on est d'accord sur ça.
01:02:20 Mais il y aura toujours des têtes brûlées qui ne s'arrêteront pas.
01:02:24 Est-ce qu'on est obligé d'aller jusqu'à leur retenir la vie ?
01:02:27 – Mais il joue avec le feu.
01:02:29 – Non, on n'est pas obligé d'en arriver là.
01:02:31 Et c'est voilà ce que voulait dire le citoyen.
01:02:33 – Si vous jouez à la roulette russe, vous avez une chance de vous prendre dans la tête.
01:02:37 – C'est totalement dangereux parce que vous mettez la police dans une situation ultra délicate.
01:02:41 – C'est lui qui met la police.
01:02:43 – C'est lui qui met la police.
01:02:45 – On fait baisser un peu le temps, s'il vous plaît.
01:02:47 – Alors qu'il y aurait un réconciliaire national.
01:02:51 – Allô, on s'écoute.
01:02:53 Jordan Florentin, Jusqu'à Rima.
01:02:55 – Je vais parvenir sur les séries du député d'ultra-gauche, Louis Boyard.
01:02:58 C'est toujours la même rangienne.
01:03:00 Les policiers sont les méchants, les racailles sont les victimes, etc.
01:03:03 Moi, je voudrais juste vous poser une question, madame.
01:03:05 Parce que vous revenez souvent au côté populaire, au côté pauvreté, misère dans les quartiers.
01:03:09 Est-ce à dire qu'en fait, tous les français qui seraient dans une forme de pauvreté et de misère sociale
01:03:14 sont des délinquants, consomment de la drogue ?
01:03:16 Moi, je n'ai pas l'impression que vous prenez tous les historiens populaires français.
01:03:18 – Non, j'en suis la provivante.
01:03:20 – Vous ne pouvez pas assimiler, par exemple, je crois, les 15 millions d'éliteurs du Rassemblement d'un seul,
01:03:22 qui sont des gens très populaires,
01:03:24 les assimiler à ces racailles qui consomment de la drogue,
01:03:26 qui créent ces situations d'insécurité dans les quartiers ?
01:03:28 – Ils consomment de la drogue. Les consommateurs, c'est plus l'élite.
01:03:31 – Est-ce que vous assimilez vraiment la pauvreté à l'insécurité ?
01:03:37 Parce que moi, je suis dans un milieu très populaire,
01:03:39 je n'ai jamais été un délinquant, je n'ai jamais été dans l'insécurité,
01:03:41 je n'ai jamais consommé de drogue.
01:03:43 Vous ne pouvez pas dire simplement qu'on résout tout avec la question de l'argent ?
01:03:46 – Non, non, je ne dis pas qu'on résout tout,
01:03:48 je dis juste qu'à force d'être en manque de moyens,
01:03:52 à force de les enclaver, à un moment donné, ils sont en manque de moyens.
01:03:55 Il ne faut pas aussi renier le racisme.
01:03:57 Il ne faut pas faire un déni au monde de moi.
01:03:59 – Mais là, c'est pas de la racisme.
01:04:01 – Je suis désolée, un jeune qui s'appelle Karim et qui postule à un poste,
01:04:05 il n'est pas parvenu à se faire interroger par un papillon.
01:04:07 – Non, non, non, non, non, non, non, non, non.
01:04:09 – Si il y a un manque de moyens, il n'est pas…
01:04:11 – Mais c'est dans la moto, la pauvreté.
01:04:13 – Oui, mais il y a un jeune qui est sur une moto, il n'est pas armé.
01:04:15 – Mais c'est pas parce qu'il s'appelle Karim, il a un casque.
01:04:17 – Il ne s'est pas tué tout seul, il a été percuté par une voiture.
01:04:19 – Mais non, il a été percuté.
01:04:21 – Il a été percuté par une voiture.
01:04:23 – Vous l'avez réussi à péter ?
01:04:25 – Mais c'est pas possible, c'est pas possible.
01:04:27 – On ne parle pas, allez-y Karima.
01:04:29 – On est d'accord, le jeune ne s'est pas tué.
01:04:31 On ne doit pas mourir pour un refus d'obtempérer.
01:04:33 – Mais c'est un accident, on ne peut pas lire sur les images que c'est un accident.
01:04:35 – On verra ce que la justice va dire.
01:04:37 – Vous avez vu les images ?
01:04:39 – Mais moi je ne suis pas de celles qui feront un déni des bavures policières.
01:04:41 – Vous avez vu les images ?
01:04:43 – Oui, je l'ai vu.
01:04:45 – Vous avez vu que la moto de policier elle roule, il y a une voiture qui arrive,
01:04:47 elle est obligée de dévier, et vous vous perdez.
01:04:49 – Elle est obligée de dévier ou non.
01:04:51 – Ça s'appelle un accident.
01:04:53 – Je répète ma question parce que la plupart de ces consommateurs,
01:04:55 ils ont beaucoup de moyens, ils ont des belles voitures,
01:04:57 ils ont tout ce qu'il faut pour vivre de manière aisée,
01:04:59 et vous dites en même temps, c'est parce qu'ils sont pauvres
01:05:01 qu'ils sont délinquants, c'est pour ça que je vous pose la question.
01:05:03 – Ah non, vous n'avez pas dit ça.
01:05:05 – J'aimerais qu'on aille écouter ce qui se passe avec le Président de la République,
01:05:07 qui est interpellé visiblement par des habitants de cette cité de la Castellane.
01:05:11 – C'est la vache, du nettoyage.
01:05:13 – C'était quand ?
01:05:15 – Ils envoient des bandes lacrymogènes.
01:05:17 – Mais madame, pour recevoir.
01:05:19 – Qui est des enfants, qui est des personnes âgées,
01:05:23 qui est des migrants.
01:05:25 – Et lui, il ne sort pas de l'école à 4h30.
01:05:27 – Pas lui, je ne parle pas de lui, mais il est témoin.
01:05:29 – On ne va pas se tirer l'écarte entre nous non plus.
01:05:31 – On a tous la même situation, c'est inadmissible.
01:05:35 – Juste, on va faire des choses dans l'ordre.
01:05:37 1, les policiers, les gendarmes, ils sont là pour rétablir l'ordre.
01:05:41 Si tout allait bien dans un monde formidable,
01:05:45 il n'y aurait pas de policiers et de gendarmes,
01:05:47 on serait tous très heureux et eux pourraient se reposer,
01:05:49 ils pourraient se reposer, ils ne seraient pas blessés
01:05:51 par les gens qui les attaquent.
01:05:53 – C'est ce qu'ils ont fait cette nuit.
01:05:55 – Les 6 000 habitants sont des trafiquants.
01:05:57 – Non, pas du tout, mais simplement, il y en a et leur fil est pourri par ça.
01:05:59 Ça c'est mon premier point.
01:06:01 Deuxième point, ce que vous dites, dont je n'ai pas connaissance,
01:06:03 sortez d'école, ça le préfet de police va regarder avec vous,
01:06:05 il va prendre vos cornelles tout de suite,
01:06:07 pour que ça ne marche pas.
01:06:09 Parce que ça, c'est inadmissible, pas à 4h30,
01:06:11 quand on sort de l'école, vous avez totalement raison.
01:06:13 Mais ça n'enlève pas la réaction.
01:06:15 3, il y a les jeunes qui sont là,
01:06:17 vous allez me dire ce que vous voulez faire,
01:06:19 mais qui ne sortent pas de l'école à 4h30,
01:06:21 parce qu'il est déscolarisé, et qui me dit que ce n'est pas ce qu'il veut faire.
01:06:23 – J'ai fini toute mon école.
01:06:25 – Non mais du coup, qu'est-ce que vous voulez faire ?
01:06:27 – Je vais travailler, je vais faire de la con.
01:06:29 – Et donc vous avez des pistes ?
01:06:31 – Oui, absolument.
01:06:33 – Après, je suis plutôt pour qu'on parle comme ça,
01:06:35 plutôt que de regarder les textos pendant que l'on se parle.
01:06:37 – Non, on se parle de quoi ?
01:06:39 – Je vous dis qu'est-ce que vous voulez faire.
01:06:41 – Je ne sais pas.
01:06:43 – Si vous voulez que je vous aide et qu'on vous accompagne,
01:06:45 il faut mettre quelqu'un pour le faire.
01:06:47 – Et vos collègues, qu'est-ce qu'ils font dans la vie ?
01:06:49 – Moi, je travaille.
01:06:51 – Vous travaillez dans quoi ?
01:06:53 – Je suis en chantier.
01:06:55 – Vous êtes en intérim ?
01:06:57 – Oui.
01:06:59 – Et ça se passe bien ?
01:07:01 – Oui.
01:07:03 – J'espère bien.
01:07:05 Et pensez aux personnes âgées aussi.
01:07:07 – Si il y a besoin qu'on vous aide, pour vous accompagner,
01:07:09 on va le faire.
01:07:11 – Voilà, Emmanuel Macron, vous l'avez entendu,
01:07:13 qui était interpellé par cette dame,
01:07:15 notamment, qui se plaignait d'une opération de police,
01:07:17 si j'ai bien compris, qui avait eu lieu aux alentours de 16h30.
01:07:19 Elle disait que c'était la sortie des écoles,
01:07:21 que ce n'était pas le bon moment pour faire une opération de police.
01:07:23 Et le chef de l'État lui répondait là-dessus.
01:07:26 Il évoquait également les personnes et le trafic de drogue dans cette cité.
01:07:31 On est en direct avec Karima Meziane, avocate et membre du collectif des familles.
01:07:37 Bonjour maître, merci d'être en direct avec nous.
01:07:40 Vous suivez sans doute cette visite d'Emmanuel Macron,
01:07:43 qui est à la Castellane, visite surprise,
01:07:45 qui est en train de rencontrer une partie de la population.
01:07:48 Est-ce que c'est un geste positif, qui est envoyé par le chef de l'État, pour vous ?
01:07:51 – Ça dépend un peu de vous aussi.
01:07:54 – Oui, pour nous, ça dénote une volonté, en tout cas,
01:07:56 d'endiguer ce phénomène du narcomanditisme.
01:07:59 C'est quand même une bonne chose.
01:08:01 Après, effectivement, au niveau de la réception que peuvent avoir les quartiers,
01:08:04 c'est souvent qu'on a le sentiment que c'est que des opérations de com'
01:08:08 et que derrière, il n'y a pas d'effet.
01:08:10 Je mesurais, je tempérais, parce que je sais que dans certains quartiers,
01:08:13 effectivement, les points de deal ont totalement disparu,
01:08:16 notamment la paternelle, où j'ai eu l'occasion de m'y rendre dernièrement.
01:08:20 Et effectivement, cette politique du pilonnage a fonctionné.
01:08:22 Donc on se dit que c'est peut-être une bonne chose d'agir de la sorte,
01:08:26 mais ce n'est pas la seule solution à mettre en place.
01:08:29 Derrière, il faut qu'il y ait une politique répressive qui suive,
01:08:33 et donc qu'on ait les moyens pour la justice.
01:08:36 Et également, il faut qu'on remette de la vie dans les quartiers,
01:08:39 mais également l'éducation au centre de ces quartiers.
01:08:42 Le chef de l'État a annoncé que l'opération XICEL,
01:08:45 qui avait été lancée, allait durer plusieurs semaines,
01:08:48 que plusieurs quartiers allaient être concernés.
01:08:50 C'est la solution aujourd'hui pour vous des opérations sur la durée ?
01:08:53 De toute manière, il est évident qu'on ne peut pas agir sur du court terme,
01:08:59 parce que de toute manière, aussitôt l'opération de contrôle réalisée,
01:09:04 les points de stup' reprennent le cours,
01:09:07 le quartier reprend sa vie normale,
01:09:09 et le point de stup' se réimplante de manière tout aussi normale,
01:09:12 et de toute aussi rapidement.
01:09:14 Donc effectivement, si la volonté a affiché par le biais de cette campagne,
01:09:21 c'est d'endiguer les points de stup',
01:09:23 il va falloir qu'ils agissent sur le long terme,
01:09:25 et de manière très récurrente.
01:09:27 Est-ce que vous, vous êtes optimiste sur la situation dans ces quartiers ?
01:09:30 On a envie de rester optimiste, parce que nous, on veut y croire.
01:09:35 On a bien entendu, effectivement, qu'au sein de la justice,
01:09:39 on était plutôt pessimiste, et qu'on disait qu'on manquait de moyens,
01:09:42 et surtout qu'il y avait de la corruption,
01:09:44 qu'il y avait des risques de vie de forme,
01:09:46 parce qu'il manquait de moyens.
01:09:48 On a entendu également le procureur de la République
01:09:51 sur le niveau de dangerosité et du grand banditisme
01:09:56 affilié à ce narco-banditisme.
01:09:59 Maintenant, nous, familles de victimes, effectivement, on veut y croire.
01:10:02 On voit sur le terrain qu'il y a quelques améliorations,
01:10:04 on voit aussi parfois une détérioration.
01:10:06 Ces derniers temps, il y a une petite accalmie,
01:10:08 mais ça n'enlève rien sur le fait qu'il y a quand même eu 49 homicides l'année dernière,
01:10:15 et que le narco-banditisme reste très présent en Arsène.
01:10:19 Vous parlez de famille de victimes, parce que je rappelle que vous avez perdu votre frère en 2016,
01:10:23 dans une fusillade, Karima,
01:10:26 et que vous avez longtemps dénoncé le sentiment d'impunité des trafiquants de drogue.
01:10:30 Merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous.
01:10:32 Je suis assez surpris par les images qu'on voit, Jordan,
01:10:35 on voit le président de la République en train de signer des autographes.
01:10:38 C'est assez surprenant d'aller dans une cité qui est gangrénée par le trafic de drogue,
01:10:45 où la situation est grave, où il y a des morts,
01:10:47 on est dans une ville où il y a quasiment une cinquantaine de morts, c'est vrai,
01:10:51 et le président de la République est sur place et signe des autographes.
01:10:55 On est dans une forme d'ambiguïté, finalement,
01:10:57 parce que c'est à la fois une rockstar qui se déplace,
01:10:59 et c'est à la fois le président de la République.
01:11:01 Je trouve ça indigne et indécent, déjà, d'abord d'arborer ce sourire tout plein,
01:11:06 ce soleil magnifique d'arriver à Marseille, regardez,
01:11:08 il prend des enfants dans ses bras, on dirait que tout va bien,
01:11:10 alors qu'il est là pour constater justement tout le latticisme de sa politique.
01:11:13 Mais il y a quelque chose d'intéressant, c'est le jeune à qui ils demandent
01:11:16 "Que faites-vous dans la vie ?" alors il dit "Je suis intérimaire", tout ça.
01:11:19 Bon, c'est peut-être un des jeunes qui participe aussi à ce trafic,
01:11:22 vous savez qu'ils gagnent 80 euros par jour,
01:11:24 multiplié par 30, ça fait 2400 euros par mois.
01:11:27 Pourquoi voulez-vous qu'ils travaillent 2400 euros net par mois
01:11:29 pendant que des Français se lèvent à 5h du matin pour gagner à peine un smic ?
01:11:32 Donc, évidemment, cette situation.
01:11:34 Elle me rappelle aussi celle de Marseille, il y a encore 3 ans,
01:11:36 j'étais en reportage là-bas et j'avais interrogé un jeune,
01:11:39 à qui je lui demande, alors il parlait un français à moitié arabe,
01:11:43 je lui demande "Est-ce que tu travailles ?"
01:11:45 Et il me répond "Travailler ?" avec un point d'interrogation,
01:11:48 il ne comprenait pas la question, et quand on lui explique "Qu'est-ce que tu fais ?"
01:11:52 il répond "Je suis charbonneur", charbonneur c'est-à-dire trafiquant de drogue.
01:11:55 Mais je rappelle vraiment, 80 euros par jour.
01:11:58 - Franchement, il y a un sujet qu'on n'a pas...
01:12:02 Moitié arabe, ça me gêne un peu...
01:12:04 - Ah ouais, moitié arabe...
01:12:05 - Non, non, je suis d'accord, le dialogue...
01:12:07 - Ce sont des Français ?
01:12:08 - Non, il parlait dans un français avec des mots arabes.
01:12:10 - Non, non, il parlait à moitié français, à moitié arabe, je ne le retiens pas du tout.
01:12:13 - Non, non, je dis ça pour vos propos, parce que...
01:12:15 - Non, il parlait dans un français qui était à moitié arabe,
01:12:17 je n'ai rien de choquant dans ce que je dis.
01:12:19 - Vraiment, ce n'est pas une phrase qui se dit, tout simplement.
01:12:21 - De quoi ? Il parlait dans un français à moitié arabe ?
01:12:23 - Quand vous dites "wesh", ça va quand même du dialecte...
01:12:25 - Non, c'est imbibé.
01:12:27 - Non, mais c'est entre français, voilà.
01:12:29 - Il parlait en français à moitié arabe.
01:12:30 - On le retirera, ce sera mieux pour le débat.
01:12:31 - Je ne le retirerai pas.
01:12:32 - J'ai un point qui n'a pas été abordé, c'est un peu la dimission des parents.
01:12:36 - L'éducation, bien sûr.
01:12:38 - La dimission des parents, souvent, ou même la complicité par leur silence.
01:12:42 - Vous avez vu ça été abordé par vos invités à Marseille,
01:12:44 qu'on a depuis tout à l'heure, ça a été abordé.
01:12:45 - Absolument, il y a aussi une autre idée, parce que l'éducation, c'est bon.
01:12:47 La répression, oui, le gouvernement, l'État, la mairie, c'est formidable,
01:12:51 mais les personnes ne pourraient remplacer les parents, mais personne.
01:12:54 Donc les parents doivent être impliqués, il faut aussi les responsabiliser.
01:12:58 Les parents qui n'assument pas leurs responsabilités doivent être sanctionnés aussi,
01:13:01 parce que la dimission des parents, il est inacceptable.
01:13:03 On l'a vu en juillet, c'est passé.
01:13:05 - Ca veut dire, Karim Alou, pour être très clair, vous faites partie de ceux qui disent, par exemple,
01:13:07 si vous avez un enfant qui est trafiquant de drogue, on enlève les allocations familiales aux parents.
01:13:11 - C'est-à-dire que moi...
01:13:12 - On sanctionne les parents pour ce que font les enfants, c'est ce que vous voulez dire.
01:13:14 - Toutes les solutions qu'on pourrait prendre dans le cadre de l'État de droit,
01:13:17 toutes les sanctions dans le cadre de l'État de droit, il faut sanctionner,
01:13:20 parce qu'on ne peut sanctionner pas.
01:13:22 - Juste pour le principe d'enlever les allocations familiales.
01:13:24 - Oui, je suis d'accord dans le principe d'enlever les allocations familiales.
01:13:26 - On enlève les allocations familiales.
01:13:27 - Absolument, il faut sanctionner tous les parents qui n'assument pas leurs responsabilités.
01:13:29 - Vous, vous êtes contre.
01:13:30 - Mais oui, parce qu'on est face à des parents qui sont totalement en manque de moyens aussi.
01:13:34 Vous voulez faire quoi ?
01:13:36 Lorsque vous avez un enfant qui est en perte totale, vous faites quoi ?
01:13:42 Vous l'attachez ?
01:13:43 - Non, Madame, c'est pas ça.
01:13:44 - Vous êtes responsable des parents d'avoir mis les enfants au monde.
01:13:47 - Comment il est en or, ça ?
01:13:48 - Mais bien sûr, mais ils ont leurs responsabilités.
01:13:51 Mais vous pensez que ces parents ne réprimandent pas leurs enfants ?
01:13:54 Vous pensez qu'ils n'essaient pas de leur dire
01:13:56 "Ce serait mieux que tu reprennes tes études, ce serait mieux que tu travailles."
01:13:58 Mais à un moment donné, à force de manque de moyens,
01:14:01 à force de non-accompagnement de ces personnes-là,
01:14:04 non seulement on ne les accompagne pas,
01:14:07 non seulement on ne les accompagne pas, mais il faut les sanctionner.
01:14:10 - Moi je ne vous souhaite pas d'avoir un enfant qui sort de votre route,
01:14:14 parce qu'à partir du moment où il sortira de votre route,
01:14:16 vous serez entièrement responsable de ses décisions.
01:14:19 Je ne suis pas d'accord.
01:14:21 On peut donner une très bonne éducation à un enfant,
01:14:23 et il se peut qu'à un moment donné dans sa vie, il sorte de cette éducation-là.
01:14:28 - C'est pour ça qu'à 23 ans, ils sont en train de trahisser la police,
01:14:30 ils vont les tuer les policiers à la corneuve ?
01:14:32 - Non.
01:14:33 - Les enfants-là, de 15 ans, 16 ans ?
01:14:35 - C'est honteux ce que vous êtes en train de dire.
01:14:36 - Ah oui, c'est honteux ?
01:14:37 - C'est honteux et c'est stigmatisant.
01:14:38 - Non, c'est faux.
01:14:39 - Vous répondez.
01:14:40 - On va reprendre ce qui s'est passé à la corneuve,
01:14:42 parce que j'aurais mieux intervenir rapidement.
01:14:44 À 11h du soir, les enfants, à cet âge, ils sont au lit.
01:14:48 Ils doivent aller à l'école, ou faire un stage de formation le lendemain.
01:14:51 Qu'est-ce qu'ils ont choisi, une groupe de personnes, ces groupes de racailles et de voyous ?
01:14:54 Ils ont été caillassés, agressés les policiers, ils voulaient les blesser et les tuer.
01:14:59 Et vous trouvez que les parents de ces enfants,
01:15:01 si par eux ils ne sont pas responsables, ils sont responsables ?
01:15:04 - Vous pensez que les parents étaient complices et qu'ils savaient que...
01:15:07 - Je n'ai jamais laissé mon enfant de 16 ans à l'extérieur à 11h du soir, madame.
01:15:11 - Mais excusez-moi.
01:15:12 - C'est misérable ce que vous dites.
01:15:13 - Ah c'est misérable.
01:15:14 - Bien sûr.
01:15:15 À 23h, vous laissez votre enfant de 15 ans à l'extérieur ?
01:15:17 - Non, parce que maintenant, on va devoir mettre un couvre-feu aux parents.
01:15:19 - Ah non, un enfant de 15 ans.
01:15:21 - Mais vous imaginez.
01:15:22 - Un enfant de 15 ans, pourquoi vous avez l'âge de tous ces jeunes qui étaient dehors ?
01:15:26 - 23h de dimanche.
01:15:27 - Est-ce que vous avez l'âge des jeunes qui étaient dehors ?
01:15:28 - Un dernier mot, Pierre Martinet.
01:15:30 - C'est honteux.
01:15:32 - Vous êtes une honte, oui.
01:15:33 - Pierre Martinet, le rôle de l'éducation, il est important.
01:15:35 - Là, on touche du doigt quelque chose qui est indéniable, c'est qu'on est inscrit depuis de nombreuses années dans un cercle vicieux.
01:15:41 Et pour s'en sortir de ce cercle vicieux, on peut mettre tous les moyens que vous voulez,
01:15:44 mais je ne comprends toujours pas ce que ça veut dire, "moyens",
01:15:46 mais on peut mettre tous les moyens que vous voulez, sans volonté, ces moyens ne serviront à rien.
01:15:50 - Absolument.
01:15:51 - Il y a une... Avant de mettre des moyens...
01:15:52 - Non mais de toute façon, il faut une volonté pour engager des moyens.
01:15:55 - Mais moi, quand je parle de moyens, ce n'est pas forcément aussi que financier.
01:15:58 - Non mais j'avais compris.
01:15:59 - C'est aussi de la volonté de la part de l'Etat de mettre en place des choses.
01:16:03 - Allez-y, on va partir à Marseille.
01:16:04 - Inexorablement, on s'enfonce dans les tréfonds de l'insécurité en France.
01:16:08 Parce qu'aucun homme politique, aucun homme politique, quelle que soit la couleur,
01:16:12 n'a la volonté politique de prendre les choses en main et de commencer par une seule chose.
01:16:16 La première chose pour stabiliser un pays ou pour stabiliser une ville,
01:16:19 ou pour stabiliser un département ou ce que vous voulez, c'est de rétablir la sécurité.
01:16:24 - Bon, merci à tous les quatre.
01:16:25 - Ça, je suis parti.
01:16:26 - Merci à tous les quatre.
01:16:27 - On va rester sur Marseille, on va rester sur cette image,
01:16:29 on va continuer à suivre, sans faire de pause de pub,
01:16:32 on va continuer à suivre cette visite du président de la République.
01:16:36 Sonia Mabrouk va prendre le relais, vous allez continuer à suivre cette visite en direct sur CNews.
01:16:41 On vous l'a fait vivre depuis onze heures.
01:16:43 Le président de la République qui est avec ses ministres sur place.
01:16:48 Visite surprise sur CNews.
01:16:49 Il est à la cité de la Castellane.
01:16:51 Sonia Mabrouk, c'est à vous pour la suite de cette visite en direct sur CNews.
01:16:54 Merci à tous, à demain.
01:16:55 A demain.
01:16:57 Merci.

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