Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00 - 1024, Morandini Live numéro 1443.
00:00:03 Bonjour et bienvenue en direct à la une.
00:00:05 Cette sécurité renforcée ce matin dans une vingtaine de lycées en France.
00:00:09 Des lycées et des collèges qui ont reçu des menaces d'attentats.
00:00:12 Un attentat qui devrait se dérouler aujourd'hui entre 11h et 15h,
00:00:17 c'est-à-dire dans une vingtaine de minutes.
00:00:19 Vous voyez d'ailleurs ces images devant un des lycées menacés.
00:00:23 Les messages sont accompagnés d'une vidéo insoutenable de décapitation
00:00:28 qui daterait d'une dizaine d'années.
00:00:30 Plusieurs élèves ont décidé de ne pas aller en cours aujourd'hui
00:00:33 dans ces établissements pour ne pas prendre de risques,
00:00:36 même si les enquêteurs évoquent un possible canular.
00:00:39 Ces messages ont été directement adressés aux élèves hier en fin d'après-midi
00:00:45 via leur espace numérique de travail,
00:00:47 dans ce courrier que vous découvrez l'auteur d'y agir au nom de l'État islamique.
00:00:52 En tout état de cause, la sécurité renforcée dans ces établissements depuis ce matin,
00:00:57 même si ce type de menace est fréquent,
00:00:59 à chaque fois des vérifications sont réalisées.
00:01:02 Nous allons y revenir dès le début de Morandini Live
00:01:05 avec nos envoyés spéciaux qui sont devant plusieurs de ces lycées menacés dans un instant.
00:01:10 Donc, on le voit, la menace terroriste est toujours présente en France
00:01:13 et même si elle a disparu de la une de l'actualité,
00:01:16 les services de police français continuent d'agir.
00:01:19 Exemple avec cet homme de 62 ans arrêté près de Paris
00:01:22 alors qu'il prévoyait un attentat contre une église.
00:01:24 Il serait proche de la mouvance djihadiste.
00:01:28 La menace terroriste est toujours présente en France.
00:01:31 Un homme de 62 ans a été mis en examen le 8 mars dernier en région parisienne
00:01:35 pour association de malfaiteurs terroristes.
00:01:38 Partisan de l'idéologie djihadiste,
00:01:40 il est soupçonné d'avoir projeté une action violente contre un édifice religieux.
00:01:44 Selon le Parisien, il s'agirait d'édifices chrétiens.
00:01:48 L'enquête a été pilotée par le parquet national antiterroriste.
00:01:51 Le suspect a été placé en détention provisoire.
00:01:54 Gérald Darmanin a salué cette arrestation.
00:01:57 Bravo à nos services de renseignement
00:01:59 et plus largement aux agents du ministère de l'Intérieur
00:02:01 qui ont une nouvelle fois interpellé un individu
00:02:04 suspecté de préparer un attentat sur notre sol.
00:02:07 Merci à eux pour leur vigilance de chaque instant.
00:02:10 Il s'agit du deuxième projet d'action violente
00:02:12 déjoué par la DGSI depuis le début de l'année.
00:02:16 À Marseille, l'opération PlaceNet XXL est-elle vraiment efficace ?
00:02:20 Le 20h de TF1 hier soir nous a montré hier
00:02:23 que quelques heures après l'opération de police à la Castellane,
00:02:26 le trafic avait repris.
00:02:28 Les dealers m'ont envoyé ce message d'excuse
00:02:30 que vous voyez à leurs clients se disant désolé
00:02:33 pour les perturbations liées à la présence policière.
00:02:36 On rêve.
00:02:38 Il n'aura fallu que quelques heures après le départ des forces de l'ordre
00:02:41 pour que les trafiquants annoncent leur retour sur cette messagerie
00:02:45 et reprennent leur quartier.
00:02:46 Ça n'a servi strictement à rien.
00:02:48 Strictement à rien.
00:02:49 Ils vont revenir dans pas longtemps, là, ils vont revenir.
00:02:51 C'est de l'argent qu'ils peuvent gagner juste comme ça.
00:02:53 Notre caméra n'est pas la bienvenue.
00:02:54 Bonjour Monsieur.
00:02:56 Il n'y a pas de bonjour Monsieur.
00:02:57 Nous devons partir jusqu'à ce que ces policiers reviennent patrouiller.
00:03:02 On vous parle souvent de refus d'obtempérer
00:03:04 qui tournent mal avec des voitures.
00:03:06 Mais ces refus d'obtempérer arrivent également avec des camions.
00:03:09 Vous allez voir des images qui se passent de commentaires à Limoges
00:03:12 où les policiers prennent en chasse un camion blanc qui refuse de s'arrêter.
00:03:17 Ça roule assez fort, ça double n'importe comment.
00:03:21 On est sur la D619, route nationale de Limoges.
00:03:25 En hauteur de Limoges-Fourche.
00:03:27 Rond-point sans interdit.
00:03:29 Et ça prend des jours.
00:03:31 Ça s'est retourné.
00:03:32 Ça s'est retourné sur le rond-point.
00:03:33 À décembre.
00:03:34 Sur le rond-point D619.
00:03:37 Chopez-le, chopez-le, chopez-le.
00:03:39 Chopez-le, chopez-le.
00:03:40 Il est dans la voiture, dans la voiture.
00:03:41 Tu ne bouges pas !
00:03:44 Ne bouge pas, ne bouge pas, ne bouge pas !
00:03:46 Tu ne bouges pas, tu montes tes mains, montes tes mains !
00:03:51 Je t'enjoue !
00:03:53 A priori, c'était un camion volé.
00:03:55 C'est pour ça que le conducteur n'a pas voulu s'arrêter.
00:03:58 Que se passe-t-il à Bordeaux ?
00:03:59 Plusieurs personnes sont mortes depuis le début du mois de mars
00:04:01 et d'autres ont été hospitalisées lors de soirées chemsex.
00:04:05 Vous savez, ce sont ces soirées associant sexe pendant des heures,
00:04:08 voire des jours, et de la drogue.
00:04:10 On en a entendu parler lors de l'affaire Palmad.
00:04:12 Un communiqué du parquet d'attente d'hier évoque les derniers incidents
00:04:16 qui se seraient produits le 12 mars, le 15 mars, le 20 mars.
00:04:19 Cette soudaine répétition de morts et de blessés par overdose
00:04:23 inquiète la justice, c'est les policiers bordelais,
00:04:26 écrivent ce matin nos confrères de Sud-Ouest.
00:04:28 Alors, les soirées chemsex, tout d'abord, qu'est-ce que c'est ?
00:04:31 Chemsex, c'est la contraction de "chemical" et "sexe".
00:04:35 Ça fait référence à l'utilisation de produits chimiques en contexte sexuel.
00:04:40 Ça englobe tout un ensemble de comportements variés
00:04:43 qui ont en commun d'avoir lieu dans un contexte sexuel
00:04:47 et avec des produits psychoactifs.
00:04:49 Ce sont principalement des nouveaux produits de synthèse,
00:04:53 c'est-à-dire de nouvelles molécules chimiques.
00:04:56 Concrètement, il s'agit de catinone, d'EGHB, de méthamphétamine,
00:05:01 mais aussi de cocaïne, kétamine, MDMA, poppers, cannabis, alcool.
00:05:08 Il s'agit donc le plus souvent de polyconsommation.
00:05:11 Ces produits ont la caractéristique d'être extrêmement addictifs.
00:05:16 Nous reviendrons sur ce qui se passe à Bordeaux tout à l'heure,
00:05:18 aux alentours de 11h30.
00:05:20 Les squats, on le sait, c'est un vrai fléau en France,
00:05:22 mais aussi en Espagne.
00:05:24 Et les règles sont si dures que des brigades privées,
00:05:27 et hors la loi, se sont créées en Espagne,
00:05:29 des commandos qui attaquent de force les appartements
00:05:32 et qui mettent dehors les squatters.
00:05:33 Image spectaculaire, hier soir sur France 2.
00:05:36 C'est un marché en plein essor.
00:05:39 Des sociétés privées promettent aux propriétaires
00:05:41 d'expulser les squatters de leurs logements.
00:05:44 Sur les réseaux sociaux, elles font la promotion
00:05:46 de méthodes musclées et expéditives.
00:05:50 En Espagne, ces brigades anti-squats créent la controverse.
00:05:55 Expéditive, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:05:56 Les agriculteurs sont toujours en colère et surtout,
00:05:59 ils ont un peu l'impression qu'on se moque d'eux,
00:06:00 car certaines aides promises ne sont toujours pas arrivées
00:06:03 et sont même très en retard.
00:06:05 Et les agriculteurs recommencent à le dire bruyamment,
00:06:08 comme ici, à Nantes.
00:06:10 L'action est symbolique, vu le nombre de manifestants,
00:06:13 une trentaine, mais la colère est profonde.
00:06:16 Les aides financières pour encourager l'agriculture bio
00:06:19 et les éleveurs engagés dans le respect de mesures
00:06:21 agro-environnementales, les MAE, ne sont pas tombés
00:06:25 le 15 mars, comme annoncé.
00:06:27 Ça nous met en difficulté sur les paiements des factures,
00:06:30 comme n'importe quelle entreprise, quand on n'a pas de sous.
00:06:32 Vous attendez combien ?
00:06:33 Nous, sur l'exploitation, 20 000 euros.
00:06:35 Si on nous impose des contraintes auxquelles on n'est pas récompensé,
00:06:41 on va peut-être se dire, vous allez vous passer de nous,
00:06:45 on fera ce qu'on veut.
00:06:46 Banderole devant l'administration, slogan rappelant le gouvernement
00:06:50 à ses promesses, le ressentiment est bien présent chez ces agriculteurs.
00:06:55 Les braises de la colère de janvier restent vives.
00:06:58 Et puis, ces images impressionnantes à Marseille d'un sanglier
00:07:00 qui est entré dans une cité scolaire et qui a chargé les élèves.
00:07:03 Nous sommes dans la cité scolaire de Marseille Vert,
00:07:06 dans le 8e arrondissement, et vous allez voir cette grande frayeur,
00:07:09 mais heureusement, personne n'a été blessé.
00:07:12 Oh putain !
00:07:15 Oh putain !
00:07:17 Wouh !
00:07:25 Voilà, ils font 100 cours de gym.
00:07:26 Ces photos d'Emmanuel Macron qui font beaucoup parler
00:07:28 depuis hier sur les réseaux sociaux.
00:07:30 Le président de la République en train de boxer,
00:07:33 montrant ses muscles, photo officielle en noir et blanc.
00:07:36 Et on voit un président hyper musclé qui tape avec ses gants de boxe,
00:07:39 il donne l'image d'un président combatif.
00:07:42 Mais certains affirment que cette image est truquée,
00:07:44 en particulier les muscles du président.
00:07:47 Faux, a répondu ce matin le publicitaire Franck Tapiro.
00:07:50 Cette photo est authentique, il l'a dit sur CNews.
00:07:53 D'abord, un, il fait de la boxe depuis longtemps.
00:07:56 Et il ne fait pas de la boxe comme ça pour une mise en scène,
00:07:58 donc ce n'est pas vrai.
00:07:59 Il en fait au moins deux fois par semaine.
00:08:00 Ça fait au moins deux, trois ans qu'il en fait, je peux vous le dire.
00:08:03 Et il est très assidu, premièrement.
00:08:05 Donc c'est une vraie image d'un vrai boxeur qui s'entraîne.
00:08:08 Parce que même s'il est président de la République,
00:08:10 il a l'ambition du sport et il en fait beaucoup.
00:08:11 Deuxièmement, choisie une moissonnière qui est vraiment...
00:08:15 - Qui est la photographe.
00:08:16 - Qui est la photographe, qui a l'habitude de faire ses photos prises sur le vif,
00:08:19 qui est vraiment la professionnelle, les instantanées de vie.
00:08:21 Un peu comme Depardon à l'époque, pour les plus anciens.
00:08:23 Raymond Depardon.
00:08:24 Vous pensez vraiment qu'elle va s'amuser à gonfler un biceps ?
00:08:28 Certains aimeraient peut-être avoir des biceps comme le président,
00:08:30 mais je peux vous garantir que ce n'est pas truqué.
00:08:33 - Voilà, le président montre ses muscles.
00:08:34 Les tops et les flops d'audience d'hier soir,
00:08:36 c'est avec Mister Audience.
00:08:38 Et est-ce qu'Yves...
00:08:39 Attends...
00:08:40 - En accès, la situation reste fragile pour Nagui sur France 2.
00:08:45 N'oubliez pas, les paroles ne parviennent pas à repasser au-dessus des 3 millions.
00:08:49 Mais surtout, le feuilleton de TF1 demain nous appartient
00:08:52 est proche à seulement 123 000 téléspectateurs de moins.
00:08:55 Le 19-20 de France 3 est à la troisième place.
00:08:57 Sur M6, la meilleure boulangerie de France est devant ses Davos sur France 5,
00:09:01 à 1,4 million.
00:09:03 Du côté des dock shows, TPMP et Quotidien sont hauts et proches.
00:09:07 Yann Barthez et Cyril Hanouna sont dans un mouchoir de poche autour des 2 millions.
00:09:11 Sur France 3, tout le sport se retrouve battu par 7.
00:09:14 À vous la suite sur France 5.
00:09:15 Les deux émissions ne parviennent pas à dépasser le million.
00:09:18 En prime time, la première place est décrochée par France 2,
00:09:23 qui diffusait le film "Tout le monde ment".
00:09:25 Sur M6, Top Chef est stable à 2 millions d'eux.
00:09:27 Pour TF1, c'est une grosse déception.
00:09:29 Le retour de la série doc n'a pas du tout marché et fait seulement 1,9 million
00:09:33 en étant talonné par Secrets d'Histoire sur France 3.
00:09:36 Histoire, audience vous dit, à demain !
00:09:38 - Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:09:42 Alice Cordier, bonjour. - Bonjour Jean-Marc.
00:09:43 - Merci d'être avec nous, directrice du collectif Nemesis.
00:09:46 Didier Maisto, bonjour. - Bonjour.
00:09:47 - Journaliste, ancien patron de Sud Radio, Arnaud Bédénéti, bonjour.
00:09:50 Rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire,
00:09:53 et puis Mathias Leboeuf, bonjour. - Bonjour Jean-Marc.
00:09:55 - Docteur en philosophie et journaliste.
00:09:57 On va commencer en parlant de cette sécurité renforcée
00:10:00 dans une vingtaine de lycées depuis ce matin,
00:10:03 avec des menaces qui ont été faites hier soir.
00:10:06 Menace d'un attentat dans cette vingtaine de lycées
00:10:10 qui pourrait se produire entre 11h et 15h aujourd'hui.
00:10:15 Les messages sont en plus accompagnés d'images insoutenables,
00:10:18 de décapitations, des images qui dateraient d'une dizaine d'années.
00:10:23 On va essayer de décrypter et de comprendre tout ça.
00:10:25 Tout d'abord, retour sur les faits.
00:10:27 Un mail annonçant un attentat islamiste a été envoyé
00:10:30 aux élèves de plusieurs établissements scolaires.
00:10:33 L'auteur du mail dit vouloir mener son projet à bout
00:10:36 en décapitant les mécréants.
00:10:38 Jeudi 21 mars, je ferai exploser l'établissement tout entier,
00:10:42 vers 11h, 15h, et je décapiterai tout au corps de Kouffar
00:10:46 pour servir Allah le Tout-Puissant, qui règne sur le monde.
00:10:49 Un message accompagné d'une vidéo de décapitation.
00:10:53 Un élève du lycée Institution La Providence de Saint-Malo
00:10:56 nous raconte le choc vécu par les collégiens et les lycéens.
00:11:00 J'ai des camarades qui ont regardé et qui m'ont dit être choqués.
00:11:08 J'ai fait le choix de ne pas la regarder.
00:11:09 Je discutais avec certains, ça ne va pas bien du tout,
00:11:13 après cette vidéo.
00:11:15 Forcément, on ne s'attend pas à ça quand on ouvre un...
00:11:17 Surtout sur une plateforme comme Ecole Direct,
00:11:19 qui est censée être du cours.
00:11:21 Ils ont ouvert la vidéo, ils sont tombés sur des massacres
00:11:24 avec des décapitations de partout, du son de partout.
00:11:27 Très vite, les chefs d'établissement ont envoyé un communiqué aux familles.
00:11:31 Par sécurité, nous avons fait vérifier les locaux
00:11:34 sur les trois sites d'enseignement.
00:11:36 Nous n'avons rien trouvé.
00:11:37 Les mesures de sécurité aux abords des établissements
00:11:39 seront renforcées demain matin par précaution.
00:11:42 Parmi les lycées concernés, le lycée Jean-Pierre Vernon à Sèvres.
00:11:46 Le proviseur a envoyé un mail aux élèves et aux parents.
00:11:49 Les premiers éléments de l'enquête nous indiquent
00:11:51 qu'il s'agit d'un piratage de comptes d'élèves du lycée.
00:11:54 La police judiciaire mène des investigations
00:11:56 pour retrouver l'auteur du mail.
00:11:58 Certains élèves ont fait le choix de ne pas aller en cours aujourd'hui.
00:12:02 Voilà, certains élèves ont eu peur et ont préféré ne pas aller en cours.
00:12:05 Beaucoup de questions se posent autour de cette affaire.
00:12:08 Comment le site a été piraté ? Qui est derrière ça ?
00:12:11 Comment est-ce qu'on peut envoyer des vidéos de décapitations
00:12:14 sur un site scolaire ?
00:12:15 Et puis, ces menaces, sont-elles sérieuses ou pas ?
00:12:18 On va aller tout de suite au lycée Jean-Pierre Vernon.
00:12:20 C'est dans les Hauts-de-Seine où nous attend Augustin Donadieu,
00:12:22 envoyé spécial de CNews avec Raphaël Lastreg.
00:12:24 Augustin, l'inquiétude est très présente ce matin chez les élèves.
00:12:27 - Effectivement, Jean-Marc, c'est un mail qui a fortement inquiété
00:12:32 les élèves de l'établissement scolaire juste derrière moi.
00:12:34 Ils l'ont reçu hier soir avec des termes sans équivoque.
00:12:37 "Je ferai exploser l'établissement tout entier vers 11h ou 15h
00:12:40 et je décapiterai tous vos corps de coufarde pour servir Allah."
00:12:44 Ces élèves ont eu extrêmement peur durant la soirée d'hier
00:12:49 jusqu'à ce qu'ils reçoivent en début de nuit un message de leur principal
00:12:52 les informant qu'une fouille avait été menée à l'intérieur
00:12:55 de l'établissement scolaire.
00:12:56 Une fouille qui n'a rien donné.
00:12:58 L'inquiétude est donc redescendue.
00:12:59 Avant de revenir ce matin, puisqu'au moment de leur entrée
00:13:01 dans l'établissement à 8h, lorsqu'ils ont franchi ces grilles,
00:13:05 eh bien, aucune présence policière n'était ici devant ce lycée
00:13:09 Jean-Pierre Vernon à Sèvres.
00:13:11 Une absence de présence policière également reconnue
00:13:16 et déplorée par des parents d'élèves qui étaient inquiets
00:13:19 de déposer leurs enfants dans cet établissement.
00:13:22 Mais la principale de ce lycée a prévenu.
00:13:25 Tous les élèves et les parents d'élèves, aujourd'hui,
00:13:27 exceptionnellement, les absences seraient excusées.
00:13:31 Merci beaucoup Augustin.
00:13:32 Donne adieu avec Raphaël Lasreg qui était à Sèvres,
00:13:35 donc au lycée Jean-Pierre Vernon.
00:13:36 Dans un instant, on ira dans un autre lycée à Saint-Malo
00:13:39 qui est menacé également.
00:13:40 Tout d'abord, écoutez les réactions de certains élèves à Sèvres ce matin.
00:13:44 Malgré les menaces d'attentat, le lycée Jean-Pierre Vernon à Sèvres
00:13:48 a bel et bien ouvert ses portes ce matin.
00:13:50 Certains lycéens se sont rendus en classe la boule au ventre.
00:13:54 J'ai dit que si je viens à 8h du matin,
00:13:57 est-ce qu'il y aura vraiment les bombes qui vont exploser
00:13:59 et est-ce que je vais mourir ?
00:14:00 Au début, je ne vais pas vous mentir,
00:14:01 la première fois que j'ai eu le message,
00:14:05 ça a fait un choc.
00:14:06 Je stresse parce que c'est la première fois
00:14:08 que je reçois ce genre de message,
00:14:09 donc forcément c'est choquant.
00:14:11 Par précaution, deux patrouilles de police
00:14:14 ont procédé à une fouille et une sécurisation de l'établissement.
00:14:18 Des forces de l'ordre que certains lycéens
00:14:20 auraient souhaité un peu plus présentes.
00:14:22 Une fois arrivé, je vois qu'il n'y avait pas la police,
00:14:24 du coup j'étais un peu…
00:14:26 Je me suis dit qu'ils se moquaient un peu de nous,
00:14:27 c'était un peu une certaine manière de ne pas nous respecter
00:14:30 parce qu'ils nous avaient promis une certaine présence de protection.
00:14:33 Dans ce contexte particulier, exceptionnellement,
00:14:36 les absences de lycéens ne seront pas comptabilisées aujourd'hui.
00:14:41 On ira à Saint-Malo dans un instant.
00:14:42 Lise Cordier, d'abord, vous réagissez comment à ce type de mail ?
00:14:45 Il faut les prendre au sérieux ?
00:14:47 C'est vrai que les messages sont assez durs.
00:14:49 Moi, ce qui m'intrigue surtout plus que le texte,
00:14:51 parce que le texte, n'importe qui peut l'écrire,
00:14:52 c'est quand même le fait que le compte des écoles ait été piraté
00:14:57 et qu'en plus on a envoyé des vidéos de décapitation dessus.
00:14:59 Bien sûr, c'est extrêmement préoccupant.
00:15:01 En plus, dans un contexte d'attentat,
00:15:02 on a encore eu un mort il n'y a pas très longtemps,
00:15:04 quand même dans le corps professoral.
00:15:06 En fait, il y a eu, il y a six jours, à peu près le même cas
00:15:09 sur six établissements, ici à côté de Lens notamment.
00:15:13 L'auteur a été retrouvé, déféré,
00:15:16 et il est aujourd'hui sous contrôle judiciaire.
00:15:17 Donc, autant dire qu'il est dehors,
00:15:19 alors peut-être en effet un petit peu surveillé, un petit peu plus,
00:15:22 mais on peut se demander aussi s'il n'y a pas,
00:15:24 avec si peu de répercussions,
00:15:25 d'ailleurs, moi, je n'étais même pas au courant
00:15:27 qu'il y avait eu cette histoire à Lens,
00:15:28 est-ce que ça n'entretient pas aussi ce genre de comportement
00:15:31 de la part de jeunes qui disent
00:15:32 "de toute façon, je n'ai rien à perdre",
00:15:34 de jeunes qui, visiblement, sont dans une mouvance islamiste,
00:15:38 en tout cas pour aller dans ce genre de discours.
00:15:41 Si, c'est vrai, alors après, ça peut être de la manip...
00:15:43 Enfin, je veux juste être prudent.
00:15:45 Non, mais c'est intéressant d'évoquer toutes les pistes,
00:15:46 vous avez raison, soit c'est authentique,
00:15:48 soit ça peut être aussi une manipulation.
00:15:50 - Même si ce n'est pas vrai, c'est quand même inquiétant.
00:15:51 - Pardon ?
00:15:52 - Même si ce n'est pas vrai, et même...
00:15:53 - Non, je veux dire que ce soit de la mouvance islamiste.
00:15:55 Je parlais de ça, ça peut être de la manipulation aussi.
00:15:57 - Il a l'air quand même de rentrer dans les mots qui sont utilisés.
00:16:00 On retrouve des mots qui sont utilisés par l'État islamiste
00:16:02 ou par d'autres organisations terroristes islamistes.
00:16:06 Donc oui, on peut se demander, et de toute façon,
00:16:08 il sera très certainement, on espère, retrouvé.
00:16:11 Mais bon, si en fait, il finit sous contrôle judiciaire,
00:16:13 c'est sûr que ça ne fait pas peur à grand monde.
00:16:14 - Ce que je veux dire, juste pour être précis,
00:16:16 Mathias Leboeuf, je vous ai vu réagir,
00:16:17 je veux dire, c'est vrai qu'on dit
00:16:18 "ça peut être aussi une manipulation",
00:16:20 et notre rôle, c'est aussi d'évoquer toutes les islamistes.
00:16:21 - Oui, bien sûr.
00:16:22 - Contre les musulmans.
00:16:23 Ça peut être des gens qui utilisent ça contre les musulmans
00:16:26 pour les désigner comme cibles.
00:16:28 Voilà, on ne sait pas quelle est la réalité,
00:16:29 mais mon rôle, c'est d'évoquer toutes les pistes.
00:16:32 - C'est de toute façon extrêmement inquiétant,
00:16:33 parce que, comme vous l'avez rappelé,
00:16:35 il y a le site qui a été hacké, première chose.
00:16:38 Donc il faut quand même un certain nombre de moyens,
00:16:40 et puis il faut avoir les capacités de le faire.
00:16:42 Ce n'est pas le petit radicalisé dans sa chambre
00:16:46 qui peut faire ça.
00:16:48 Et puis, après, moi, ce que je ne comprends pas,
00:16:51 c'est que manifestement, là, le collège ou le lycée
00:16:54 n'est pas sous haute surveillance.
00:16:56 - Vous avez vu, notre journaliste était sur place
00:16:58 et il n'y avait pas un policier à ce moment-là.
00:16:59 - Après, moi, j'ai déjà eu l'occasion de le dire ici,
00:17:01 les écoles, quelles qu'elles soient,
00:17:02 d'ailleurs, quel que soit le niveau, sont des cibles.
00:17:05 On le sait et il faudrait absolument
00:17:08 qu'il y ait un système de sécurité,
00:17:10 qu'il y ait un dispositif qui soit permanent
00:17:13 et non pas seulement sous le coup d'une alerte.
00:17:15 - Juste, on va lire un petit bout du message,
00:17:17 parce qu'on l'a vu passer à l'écran,
00:17:18 mais je pense que c'est écrit petit.
00:17:19 Vous n'avez peut-être pas bien vu ce qui est écrit dans ce message.
00:17:22 Il y a écrit "demain jeudi 21 mars",
00:17:25 c'est-à-dire donc aujourd'hui,
00:17:26 puisque le message a été envoyé hier soir,
00:17:27 "je ferai exploser l'établissement tout entier
00:17:30 vers 11h ou 15h
00:17:32 et je décapiterai tous vos corps de kouffars
00:17:34 pour servir Allah, le Tout-Puissant qui règne sur le monde.
00:17:37 Si j'ai écrit ce message, c'est pour trouver des acolytes
00:17:39 qui pourront m'aider pour mener ce projet.
00:17:41 À mes bien-frères muslims,
00:17:43 j'ai mis du C4, qui est un explosif,
00:17:45 le C4 partout dans le lycée et dans les classes.
00:17:47 Alors, visiblement, plusieurs établissements
00:17:49 ont été fouillés par les forces de l'ordre
00:17:51 quand ces messages ont été reçus,
00:17:52 rien n'a été trouvé.
00:17:53 J'espère que vos corps de kouffars
00:17:55 vont exploser en mille morceaux
00:17:57 et je ramènerai mes chiens pour venir vous dischiqueter,
00:17:59 bande de mécréants."
00:18:01 Alors, mais...
00:18:02 Allez-y, Didier Maix.
00:18:03 - Il y a deux questions.
00:18:04 D'abord, les services de police et de renseignement
00:18:06 qui font un travail remarquable.
00:18:07 - Et l'enquête est en cours, bien évidemment.
00:18:08 - Remarquable pour empêcher la commission d'attentat.
00:18:12 Et il y en a beaucoup,
00:18:13 même si le ministère de l'Intérieur
00:18:15 communique assez peu sur le sujet,
00:18:17 parce que forcément, il ne faut pas alarmer les gens.
00:18:19 Il y en a beaucoup qui sont empêchés avant d'être commis
00:18:23 et parfois d'extrême justesse.
00:18:25 Après, ça pose la question de la déradicalisation
00:18:28 et des moyens que l'État doit allouer.
00:18:31 Et moi, je voudrais quand même dire que...
00:18:33 - Si la déradicalisation existe.
00:18:35 Parce que beaucoup mettent en doute
00:18:36 le fait qu'on puisse déradicaliser.
00:18:38 - Non, mais si ça ne sert à rien, alors,
00:18:40 on n'en fait pas et on met des services de police.
00:18:42 Et si ça sert à quelque chose,
00:18:43 on n'hésite pas à l'argent du fonds Marianne
00:18:46 pour faire du fact-checking à 2 euros.
00:18:48 - Là, vous partez sur autre chose.
00:18:49 - Non, non, c'est la même chose.
00:18:51 Parce que quand on regarde exactement, en fait,
00:18:52 comment a été ventilé l'argent de ce fonds
00:18:55 contre la déradicalisation, on se pose quand même...
00:18:59 - Alors, restons sur les menaces.
00:19:00 Ce matin, contre Séverny-Céarnes, Arnaud Benedetti,
00:19:02 ça vous inspire quoi ?
00:19:03 - D'abord, il faut rester prudent
00:19:04 parce que pour l'instant, en effet,
00:19:06 on a cette revendication,
00:19:08 enfin, cette revendication qui n'en est pas eue,
00:19:10 cette annonce.
00:19:11 Donc, il faut, je pense, être extrêmement,
00:19:13 pour l'instant, précautionneux.
00:19:15 Ensuite, ce qui, quand même, interpelle,
00:19:18 c'est que, manifestement,
00:19:19 ça a été envoyé dans plusieurs lycées.
00:19:21 Qu'ils ont réussi, même s'il n'y a qu'un signataire,
00:19:25 à pénétrer, quand même, les systèmes d'information
00:19:27 de ces lycées.
00:19:28 Donc, ça suppose, ça présuppose
00:19:29 qu'il y a, quand même, un minimum d'organisation
00:19:31 derrière cet acte.
00:19:34 Donc, ça, c'est inquiétant.
00:19:35 Ensuite, sur les motivations,
00:19:37 ça peut être des motivations islamistes.
00:19:39 Et là, on voit bien ce qu'il y a derrière,
00:19:40 c'est-à-dire l'idée d'imposer une sorte
00:19:43 de djihadisme d'atmosphère
00:19:45 qui vise à, notamment,
00:19:48 attaquer l'école, parce que l'école est considérée
00:19:50 comme un des lieux de résistance républicaine
00:19:53 à toutes les mouvances séparatistes et communautaristes.
00:19:56 Donc, là, il y a une logique
00:19:57 et c'est tout à fait lisible.
00:19:58 Soit, il y a d'autres, j'allais dire, hypothèses.
00:20:01 Ça peut être une manipulation,
00:20:03 vous l'avez évoqué.
00:20:04 On est, en plus, dans un contexte, quand même,
00:20:06 géopolitique où la France a pris des positions
00:20:09 contre la Russie qui ont, quand même,
00:20:12 suscité, on le sait, on l'a vu,
00:20:14 un certain nombre d'attaques, ces dernières semaines,
00:20:17 dans les systèmes informatiques,
00:20:18 qui peuvent être liées, notamment, à ces positions.
00:20:21 Donc, c'est pour ça qu'on est dans une sorte de brouillard.
00:20:23 Mais ce qui est sûr, c'est que l'objectif,
00:20:26 c'est de frapper l'opinion, de frapper les médias
00:20:29 et, d'une certaine manière, de faire peur.
00:20:31 - De faire peur, exactement.
00:20:32 - C'est réussi.
00:20:33 - C'est là où je voulais en venir, exactement.
00:20:34 L'objectif, c'est de faire peur,
00:20:36 juste un mot, Alesse Cordier, parce que vous avez l'air
00:20:37 de pas mal connaître ce service informatique
00:20:42 qui a été hacké, mais juste,
00:20:43 moi, je ne le connais pas, pour être honnête,
00:20:45 mais on peut envoyer n'importe quoi là-dessus,
00:20:47 par exemple, on peut envoyer n'importe quelle vidéo,
00:20:49 parce que moi, je suis un peu surpris qu'une vidéo
00:20:53 de décapitation puisse se passer comme ça, au travers,
00:20:57 être diffusée à des dizaines d'élèves.
00:20:59 Et on l'a entendu, ce qu'il nous disait,
00:21:00 c'est intéressant, l'autre élève qui nous disait,
00:21:01 il y a un malaise total chez les élèves
00:21:03 qui sont tombés dessus.
00:21:04 Et je peux vous dire qu'on a vu la vidéo, nous,
00:21:06 on nous l'a envoyée, on a récupéré la vidéo.
00:21:09 C'est une horreur absolue.
00:21:11 On n'a même pas pu la voir jusqu'au bout.
00:21:13 Et donc, je comprends les élèves qui sont tombés dessus,
00:21:14 pensant que c'était quelque chose de scolaire
00:21:16 et qui se sont retrouvés devant cette horreur totale.
00:21:19 L'ENT, c'est l'endroit où les élèves reçoivent leurs notes.
00:21:22 Ils peuvent recevoir des échanges de la part de leurs professeurs aussi.
00:21:25 Donc, j'imagine qu'en fait, c'est dans leur messagerie
00:21:26 que les élèves ont reçu ça.
00:21:28 Et c'est les professeurs, en effet, et l'administration scolaire
00:21:30 qui peut avoir accès et diffuser des messages.
00:21:32 Alors après, j'imagine aussi, ce n'est pas des informations confidentielles
00:21:34 qui sont dans l'ENT.
00:21:35 C'est les notes des élèves, ce n'est pas non plus.
00:21:37 Donc, je ne sais pas si ça demande un énorme travail pour l'INTE.
00:21:42 - Moi, ce qui m'étonne un peu, c'est qu'on puisse envoyer n'importe quelle vidéo,
00:21:45 n'importe quel texte là-dessus.
00:21:46 - Ça a été hacké, très clairement.
00:21:48 Est-ce que c'est un système qui est très bien protégé ?
00:21:53 Manifestement, non.
00:21:55 - Juste, on est en direct, je vous redonne la parole dans un instant,
00:21:58 on est en direct avec Ivan Lukos, qui est délégué national de l'INI.
00:22:00 Bonjour Ivan, merci d'être en direct avec nous.
00:22:03 Est-ce que vous avez des informations, vous,
00:22:04 sur la façon dont ces messages et cette vidéo ont circulé ?
00:22:09 - Ces messages et ces vidéos peuvent être envoyés entre les élèves,
00:22:13 entre les professeurs, de parents à professeurs également.
00:22:17 Donc, ce n'est pas forcément étonnant qu'ils aient pu recevoir ce genre de vidéo.
00:22:21 Par contre, ce qui est étonnant, c'est que ce soit une personne extérieure
00:22:24 à l'administration, extérieure aux établissements,
00:22:27 qui puisse envoyer un message.
00:22:29 Et d'autant plus un message, effectivement, qu'on prononne piège-jointe,
00:22:32 où l'on peut vraiment observer des vidéos de décapitation.
00:22:35 Et ça, c'est problématique.
00:22:37 Mais normalement, effectivement, un lycéen peut envoyer un message
00:22:40 à un autre lycéen via cette plateforme.
00:22:43 - Et sans aucun contrôle, en fait ?
00:22:44 Il n'y a pas de sécurité, il n'y a pas de contrôle,
00:22:46 il n'y a pas de mots-clés, il n'y a pas de choses comme ça
00:22:48 qui permettent de bloquer certains messages.
00:22:50 On peut envoyer des messages qui parlent de décapitation, de mort,
00:22:53 d'explosion, d'attentat, sans problème ?
00:22:56 - De ce que je sais, oui.
00:22:57 Par contre, effectivement, ensuite, il y a un contrôle qui est effectué.
00:23:02 Donc, deux lycéens qui vont discuter via cette messagerie,
00:23:05 ou un professeur lycéen qui va discuter via cette messagerie,
00:23:08 par exemple d'un projet d'attentat,
00:23:10 effectivement, l'administration sera au courant ensuite.
00:23:13 Mais le message va quand même s'envoyer.
00:23:16 - Vous réagissez comment, après avoir lu ces messages,
00:23:19 après ces attaques ?
00:23:20 J'ai vu que l'Uni a fait un mail, pardon, un "x", dès hier soir, un Twitter,
00:23:25 dès hier soir.
00:23:26 Quelle est votre réaction par rapport à ces messages ?
00:23:28 Et est-ce que vous trouvez que c'est pris au sérieux aujourd'hui,
00:23:30 parce qu'on voyait certains établissements
00:23:32 où il n'y avait pas vraiment de policiers devant ?
00:23:34 - Non, c'est absolument pas pris au sérieux.
00:23:36 Et je pense même que ça fait des mois, des années,
00:23:39 qu'avec l'Uni, on dénonce la montée de l'islamisme
00:23:41 au sein de nos établissements
00:23:43 et même au sein de la société française en général.
00:23:45 Et en décembre dernier, d'ailleurs, on demandait au ministre de l'Éducation,
00:23:50 à l'époque c'était Gabriel Attal, et à Sylvie Rotailleau,
00:23:53 donc la ministre de l'Enseignement supérieur,
00:23:55 de prendre au sérieux le fait que l'islamisme
00:23:57 est en train de s'implanter dans nos établissements.
00:23:59 Mais pour autant, il n'y a rien de fait.
00:24:01 On est aujourd'hui dans un contexte où des lycéens
00:24:04 peuvent ne pas aller en cours aujourd'hui, car ils se sentent en danger.
00:24:07 Et c'est complètement compréhensible qu'ils n'aillent pas en cours,
00:24:09 on sait très bien que l'État ne pourra pas les protéger,
00:24:11 puisque l'État, jusque dans leur foyer,
00:24:14 chez eux, l'État n'est pas parvenu à les protéger.
00:24:16 Alors on se demande comment, au sein de l'école,
00:24:18 d'autant plus dans un contexte où des professeurs récemment
00:24:20 ont quand même été assassinés,
00:24:22 au sein de l'école, comment l'État pourrait les protéger.
00:24:24 - Mais c'est assez étonnant ce qui se passe, Yves-Edouard,
00:24:25 parce qu'on a d'un côté des établissements qui disent aux élèves
00:24:28 "Ok, on comprend que vous ayez peur et que vous ne veniez pas en cours aujourd'hui".
00:24:32 Et voilà, ça peut se comprendre.
00:24:33 Et en même temps, il y a beaucoup d'établissements
00:24:35 devant lesquels il n'y a pas de sécurité ce matin.
00:24:37 Donc c'est un peu antinomique les deux.
00:24:38 Ou les menaces sont sérieuses,
00:24:40 et dans ce cas-là on dit aux élèves "on comprend que vous ne veniez pas".
00:24:42 Ou alors les menaces ne sont pas sérieuses,
00:24:44 et puis on ne met pas de policier et on dit aux élèves de venir, non ?
00:24:48 - Mais c'est tout simplement parce que la police
00:24:50 n'est pas gérée par les établissements.
00:24:52 Les établissements, le corps professoral,
00:24:56 ou les parents d'élèves, les élèves,
00:24:59 ils ont peur par contre,
00:25:00 et donc ils souhaitent de la sécurité,
00:25:02 ils souhaitent de la police,
00:25:03 ils veulent faire en sorte qu'on ne se retrouve pas face à un nouveau drame.
00:25:06 Mais on a un État, on a un gouvernement qui est tout évident,
00:25:09 ça a d'autres priorités,
00:25:10 et qui n'a pas jugé bon forcément d'envoyer des policiers sur place,
00:25:15 en tout cas devant chaque établissement qui a été menacé.
00:25:17 Parce que je vois que vous avez affiché 20 lycées,
00:25:19 d'après nos sources, c'est même un peu plus,
00:25:22 et c'est quelque chose d'assez répété.
00:25:24 Alice Cordier l'a dit tout à l'heure,
00:25:26 ce n'est pas la première fois qu'on est face à ce genre d'événement,
00:25:29 et d'autant plus que ceux qui sont reconnus coupables de ces menaces-là,
00:25:33 à chaque fois sont relâchés,
00:25:35 et ne sont pas sanctionnés comme ils devraient l'être,
00:25:37 et mis hors d'état de nuire.
00:25:39 Et ça c'est une vraie question, on va l'aborder dans un instant.
00:25:41 Merci Yvan Lecoze, délégué national de l'Uni,
00:25:43 merci d'avoir été avec nous.
00:25:43 Dans un instant, on ira voir ce qui se passe dans un lycée à Saint-Malo,
00:25:46 on sera également avec Claude Moniquet,
00:25:47 spécialiste du terrorisme et du renseignement.
00:25:49 Pour l'instant, le CNews Info, et c'est avec Sommeil à la Bidi.
00:25:53 Journée noire dans les transports parisiens,
00:25:58 le 4 avril prochain, la CGTR ATP appelle à un mouvement social
00:26:02 pour réclamer le versement, dès les mois prochains,
00:26:05 d'augmentation de salaires négociés avec la direction.
00:26:09 Une majorité de oui, 53% des sondés,
00:26:12 favorables aux statistiques ethniques pour lutter contre la délinquance,
00:26:16 quand 35% sont contre, selon ce sondage,
00:26:19 CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:26:22 Et puis, année olympique oblige, le loto du patrimoine 2024
00:26:26 met l'accent sur le patrimoine sportif.
00:26:29 18 sites emblématiques sélectionnés pour cette 7e édition
00:26:33 qui se tiendra à la rentrée.
00:26:35 Depuis son lancement en 2018, il a déjà permis de restaurer 860 sites.
00:26:40 11h05 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:26:45 On continue donc à parler de cette inquiétude ce matin
00:26:47 dans au moins une vingtaine de lycées, certains disent 40.
00:26:51 On est pour l'instant sur un chiffre officiel de 20,
00:26:53 mais il y en a sans doute plus.
00:26:54 Une vingtaine de lycées en France qui ont reçu ces menaces d'attentats.
00:26:57 Attentats qui devraient se dérouler entre 11h et 15h.
00:27:00 Encore une fois, on ne sait pas si ce sont des menaces sérieuses ou pas.
00:27:04 Visiblement, les autorités n'ont pas l'air de prendre ça très au sérieux.
00:27:07 On va en voir ça avec Claude Moniquet dans un instant.
00:27:09 Mais surtout, ce qui est très inquiétant,
00:27:11 c'est que c'est le service interne de communication
00:27:14 entre les élèves et les profs qui a été piraté.
00:27:16 Une vidéo en plus de décapitation a été envoyée.
00:27:19 Alors on va aller dans un de ces lycées menacés.
00:27:21 On était tout à l'heure en région parisienne.
00:27:23 On va maintenant aller au lycée de la Providence,
00:27:26 c'est à Saint-Malo, en Ile-et-Vilaine,
00:27:28 où se trouve Michael Chahut pour CNews.
00:27:31 Ambiance particulière, vous vous en doutez évidemment.
00:27:33 Il y avait ce matin un équipage de police avec trois fonctionnaires
00:27:36 qui étaient placés devant l'entrée de ce lycée dès 7h45,
00:27:42 l'heure à laquelle environ 1000 élèves font leur entrée ici,
00:27:47 dans ce lycée privé de Saint-Malo.
00:27:50 Le mail a été envoyé hier à 15h21 précisément.
00:27:54 Ici, une soixantaine de personnes, que ce soit des élèves,
00:27:58 des parents ou bien des enseignants
00:28:01 ou des personnels de l'établissement l'ont reçu.
00:28:03 Mais en discutant ce matin avec les lycéens,
00:28:05 je peux vous dire que le mail a circulé parmi tous les élèves
00:28:10 très rapidement hier dans l'après-midi.
00:28:13 Le chef d'établissement, lui, a prévu de mettre en place,
00:28:17 il a réagi évidemment dès hier en envoyant un courrier rassurant à tout le monde.
00:28:22 Et puis aujourd'hui, les élèves qui souhaiteront en parler avec un adulte
00:28:27 seront accueillis ici à l'intérieur de l'établissement.
00:28:30 Seuls quelques parents ont décidé de ne pas envoyer leur enfant ici à l'école.
00:28:35 Je vous propose d'écouter tout de suite Vivien Joby,
00:28:39 c'est le chef d'établissement de cette institution,
00:28:41 la Providence, ici à Saint-Malo.
00:28:44 C'est un piratage qui s'est passé sous forme de hameçonnage,
00:28:48 c'est-à-dire que sur Internet,
00:28:51 des personnes totalement malveillantes ont réussi à récupérer
00:28:55 d'une manière ou d'une autre les identifiants de l'un ou l'autre élève.
00:28:59 Et à partir de ce moment, ils sont entrés dans la base de la messagerie
00:29:03 et ils ont pu adresser comme ça de manière aléatoire
00:29:07 à des parents, à des élèves, à des enseignants,
00:29:10 un message prétendant qu'il y aura éventuellement un attentat.
00:29:15 Voilà, Mickael Chahou qui était à Saint-Malo pour CNews,
00:29:19 à Discordia, ça paraît assez surréaliste quand il suffit d'avoir les coordonnées
00:29:22 d'un élève, les codes d'un élève pour pouvoir envoyer des menaces à tout le monde.
00:29:26 Enfin, ça paraît un peu trop simple.
00:29:28 De mon temps, on ne pouvait pas envoyer, en tout cas à tous les élèves.
00:29:30 Votre temps qui n'est pas si vieux.
00:29:32 On ne pouvait pas envoyer à 20 lycées, 20-30 lycées,
00:29:35 j'avais juste ma classe à qui je pouvais envoyer.
00:29:37 Non, il y a beaucoup de choses qui sont assez surprenantes.
00:29:39 La première chose que je trouve assez hallucinante,
00:29:40 c'est la non prise au sérieux de cette attaque.
00:29:42 Attaque digitale, certes, mais qui fait quand même penser à Samuel Paty.
00:29:46 Le jour de l'attentat de Samuel Paty, sa tête a été retrouvée sur les réseaux sociaux.
00:29:49 On l'a peut-être ici autour de cette table toute vue passée.
00:29:51 Et là, on retrouve un peu cette même façon de faire
00:29:53 où on nous met face à des images.
00:29:55 Moi, j'ai une autre hypothèse qui peut être assez crédible dans cette affaire
00:30:00 ou qu'on n'a pas trop abordé.
00:30:01 Je ne sais pas évidemment qui est derrière cette affaire,
00:30:03 mais ce qu'on sait, c'est que ça peut être aussi le fait de demander
00:30:07 ou d'inciter des cas isolés à passer à l'acte.
00:30:10 On le voit dans le mail, notamment, il dit "j'invite".
00:30:13 Voilà, il manque presque un lien pour le rejoindre.
00:30:17 Il invite d'autres jeunes à le rejoindre.
00:30:19 On sait aujourd'hui qu'il y a une vraie rupture au sein de la société,
00:30:22 notamment devenant de certains jeunes musulmans,
00:30:25 de certaines communautés aussi qui peuvent être sensibles à ce genre de discours.
00:30:30 Et c'est vrai que c'est très grave quand même, ce qu'il y a écrit dans le mail.
00:30:33 Parce qu'il y a écrit "si tu veux nous rejoindre pour mener à bien cette guerre,
00:30:36 nous avons envoyé une vidéo en fin de message
00:30:38 qui te montrera comment tuer facilement tous ces migrants".
00:30:40 Et c'est la vidéo de décapitation.
00:30:43 - Et je rappelle aussi qu'on est en période de Ramadan,
00:30:45 c'est un mois sacré et pour les islamistes notamment,
00:30:49 c'est un mois propice aux attentats aussi.
00:30:51 - Arnaud Benedetti.
00:30:52 - Si la piste islamiste se confirme,
00:30:54 ça en effet correspond tout à fait aux méthodes de Daesh.
00:30:57 Souvenons-nous, je crois que c'était en 2015 ou 2014,
00:31:02 où Daesh avait publié un certain nombre de messages
00:31:06 venant d'un certain nombre de porte-parole de Daesh
00:31:08 appelant les musulmans, les islamistes à commettre des attentats
00:31:14 avec tout objet qu'ils pouvaient trouver à leur disposition.
00:31:17 Là, il y aurait une véritable cohérence.
00:31:19 Après, encore une fois, reste encore à apporter la démonstration de la source.
00:31:24 - Lidia Maisto.
00:31:25 - On a des précédents.
00:31:26 Est-ce que quand des gens préviennent, ça se passe ?
00:31:29 Malheureusement, oui, ça se passe.
00:31:31 Ça ne se passe pas tout le temps,
00:31:33 mais ça se passe assez souvent pour que l'éducation nationale s'alarme.
00:31:38 Je parle aussi de l'éducation nationale
00:31:40 parce que souvent, la poussière a été mise sur le tapis.
00:31:43 Rappelez-vous, pour Samuel Paty ou pour d'autres,
00:31:45 des équipes pédagogiques ont alarmé le recteur
00:31:50 à balayer ça d'un revers de la main.
00:31:52 Ça n'a pas été pris au sérieux.
00:31:53 Et aujourd'hui, force est de constater,
00:31:55 il y a encore des gens qui disent
00:31:56 "l'école est un sanctuaire, il ne faut pas de police", etc.
00:31:58 On ne peut plus faire ça.
00:31:59 - Mais moi, je leur dis, est-ce que c'est sérieux ou pas sérieux ?
00:32:02 Est-ce que c'est grave ou pas grave ?
00:32:03 À l'instant, une réaction de Valérie Pécresse,
00:32:05 présidente de la région Île-de-France,
00:32:06 qui dénonce, je cite, "des faits d'une extrême gravité"
00:32:10 qui appelle à des sanctions exemplaires
00:32:12 pour les auteurs de ces infractions.
00:32:13 La région Île-de-France qui annonce également à l'instant
00:32:15 déposer plainte ce matin auprès du cyber parquet de Paris.
00:32:19 Elle explique, suite à ce hacking,
00:32:21 des mails fraudulents ont été envoyés à des lycéens d'Île-de-France
00:32:24 et également d'autres régions en France
00:32:27 avec des menaces islamistes arnaux bénéfices.
00:32:29 - D'abord, elle ne peut pas faire autrement
00:32:30 parce que la région a la tutelle des lycées,
00:32:32 donc ça me paraît tout à fait naturel et salutaire,
00:32:34 cette réaction de madame Pécresse.
00:32:37 Mais ensuite, s'il vous plaît, il y a une contradiction
00:32:38 parce qu'en fin de compte, on nous dit aujourd'hui
00:32:40 il faut identifier tous les signaux faibles
00:32:43 qui sont les signaux qui peuvent éventuellement amener
00:32:45 à des actes de ce type, des actes terroristes.
00:32:48 Là, en l'occurrence, on est plus qu'avec des signaux faibles
00:32:50 puisque il y a manifestement, malgré tout,
00:32:52 un processus qui est coordonné sur quasiment
00:32:54 un certain nombre de lycées sur tout le territoire,
00:32:58 en tout cas sur une partie du territoire.
00:32:59 - Mathias Leboeuf, un mot et puis on va écouter l'avis de Claude Monicot.
00:33:02 - Bien sûr que c'est grave et bien sûr qu'on est prévenus
00:33:04 et qu'on est encore plus prévenus aujourd'hui.
00:33:06 Donc qu'est-ce qu'on attend ?
00:33:07 On attend que ça soit effectif et qu'il y ait un lycée qui explose
00:33:11 et qu'il y ait des gens qui soient égorgés
00:33:13 pour pouvoir agir, pour avoir un plan sécurité
00:33:15 qui soit un plan efficace, permanent.
00:33:18 Là, il y a une... Comment dire ?
00:33:20 - Ce qu'il y a, c'est que les spécialistes du terrorisme
00:33:22 n'ont pas l'air de prendre ça très au sérieux.
00:33:24 - On ne peut pas...
00:33:26 - Samuel Paty ne sera pas été professionnel.
00:33:27 - On ne peut pas ne pas prendre ça à la légère et dire...
00:33:31 Enfin, il y a quand même un système qui a été hacké.
00:33:33 Il y a quand même une menace.
00:33:35 Donc si on attend que la menace soit avérée et actée pour réagir,
00:33:40 on sera dans le drame.
00:33:41 - Un mot rapide d'idée, Didier Maistreau.
00:33:43 - On s'alarme aussi de la non-présence policière,
00:33:46 mais j'en parlais ce matin avec un policier sur une radio.
00:33:48 Il y a aussi le fait que les effectifs ne sont pas suffisants
00:33:51 dans ce contexte actuel et que, par exemple,
00:33:54 quand il y a des déplacements ministériels ou présidentiels,
00:33:56 comme ça a été le cas à Marseille,
00:33:58 ça mobilise non pas des dizaines, mais des centaines de policiers.
00:34:02 Quand vous avez le préfet qui va à la Courneuve,
00:34:04 c'est tout un dispositif policier.
00:34:06 Donc vous vous rendez compte, on en est à protéger des policiers
00:34:10 qui ne font pas leur boulot sur le terrain,
00:34:12 qui devraient protéger la population.
00:34:13 - Qui ne peuvent pas le faire.
00:34:15 - Non, c'est bien ce que je dis.
00:34:17 - Ce n'est pas tout à fait ce que vous dites.
00:34:17 Vous dites qu'ils ne font pas leur boulot,
00:34:19 genre ils ne remplissent pas leur mission.
00:34:21 - Qui sont empêchés de le faire et de rendre service à la population
00:34:26 et qui doivent eux-mêmes se protéger.
00:34:28 Et des déplacements ministériels en termes, et/ou présidentiels,
00:34:31 qui sont beaucoup quand même des filanonces et de com',
00:34:33 qui mobilisent quand même des centaines, des centaines de policiers.
00:34:35 - Alors ce qui est intéressant, c'est que sur ces menaces d'au moins 20 lycées,
00:34:39 je rappelle que c'est au moins 20 lycées,
00:34:41 on a interrogé Claude Moniquet, spécialiste du terrorisme et du renseignement,
00:34:44 il n'a pas l'air d'y croire beaucoup, en fait, à ces menaces d'attentats.
00:34:48 Il estime qu'a priori, ça n'a rien à voir avec le terrorisme.
00:34:50 Écoutez-le.
00:34:51 - Il faut toujours être très prudent quand on parle de terrorisme et de menaces,
00:34:54 mais c'est une menace qui semble très peu crédible.
00:34:57 D'une part à cause du vocabulaire utilisé, des termes utilisés,
00:35:00 mais aussi de la manière dont cette menace a été proférée.
00:35:05 Donc on met en face de quelqu'un qui manie quelques concepts
00:35:09 qui sont assez classiques, mais qu'il les manie mal.
00:35:11 Donc on est probablement sur un petit milieu
00:35:13 qui n'a rien à voir a priori avec le terrorisme.
00:35:16 Il y aurait évidemment une piste qui serait celle de la déstabilisation venue d'un État.
00:35:20 On peut penser par exemple à la Russie,
00:35:22 qui ces derniers temps, d'une part, a menacé, pardon,
00:35:26 a multiplié les manœuvres contre la France.
00:35:29 On pense par exemple à la fameuse attaque,
00:35:33 la cyberattaque massive sur les sites gouvernementaux il y a deux semaines.
00:35:38 Mais c'est assez peu professionnel et ça ne porte pas vraiment la marque typique des Russes.
00:35:43 Mais c'est une possibilité qu'on ne peut pas exclure.
00:35:46 - Voilà. Claude Monnique est donc spécialiste du terrorisme et du renseignement,
00:35:49 qui a l'air de ne pas trop croire à une véritable piste terroriste, dit Maisto ?
00:35:52 - Alors ça, soit il a le don de secondes vues comme Balzac...
00:35:55 - Non, c'est un spécialiste.
00:35:56 Il trouve que le vocabulaire employé ne ressemble pas vraiment à celui employé généralement
00:36:01 par les terroristes. Je ne sais pas s'il a raison, je décrypte juste.
00:36:04 - C'est ce qu'on disait aussi pour Samuel Paty.
00:36:06 Ça n'a pas été pris au sérieux.
00:36:08 C'était une élève qui se moquait d'une autre qui n'était pas en cours.
00:36:11 Il y avait des fautes d'orthographe.
00:36:13 "Oh non, les terroristes ne parlent pas comme ça."
00:36:16 Puis il a eu la tête tranchée.
00:36:17 Et d'autres après lui ont été assassinés,
00:36:20 avec des gens qui sont spécialistes de la question,
00:36:22 qui nous disaient que tout ça ne semblait pas...
00:36:24 - Et c'est pour ça que je rejoins ce que disait Alice Cordier,
00:36:26 ce qui est peut-être le plus dangereux dans ce mail,
00:36:28 c'est l'appel qui est lancé en disant "Vous aussi, rejoignez-nous"
00:36:33 et égorger des gens.
00:36:35 - De toute façon, c'est dangereux.
00:36:36 - Il y a un seul principe en la matière, c'est le principe de précaution.
00:36:39 Quand quelqu'un sur les réseaux sociaux vous dit qu'il va faire sauter une bombe
00:36:43 dans un lycée où vous assassinez, vous prenez les précautions.
00:36:47 - Je vais vous dire un truc,
00:36:48 c'est que quand il y a la moindre menace dans une gare par exemple,
00:36:51 on évacue la gare.
00:36:53 Et alors que, fort heureusement, 99,99% des fois,
00:36:58 on sait que c'est bidon,
00:36:59 mais on évacue la gare, on fouille, on fait des vérifications.
00:37:02 - C'est incompréhensible que l'État, les pouvoirs publics ne réagissent pas plus fermement,
00:37:07 parce qu'effectivement quand il y a une menace sur les gares,
00:37:09 immédiatement on réagit.
00:37:10 Là, de toute façon, même si c'est une manipulation d'un pays étranger, des Russes,
00:37:15 de toute façon c'est grave.
00:37:16 Un, parce que le système informatique des lycées a été piraté.
00:37:20 Deux, parce qu'effectivement, comme le dit Alice,
00:37:22 ça peut entraîner des réactions de solitaires qui vont faire n'importe quoi.
00:37:28 - Les Russes, ils sont bien pratiques en ce moment.
00:37:30 - Non mais...
00:37:31 - C'est toujours les Russes.
00:37:32 - Le dernier accord qu'il y a eu, on a cru que c'était des Russes,
00:37:35 et finalement c'était des jeunes,
00:37:37 c'était les trois jeunes qui étaient dans leur chambre en France.
00:37:40 - C'était la piste qui a été évoquée.
00:37:42 - Bon voilà ce qu'on pouvait dire, en tout cas on continue à suivre ça,
00:37:44 on continue à suivre l'enquête bien évidemment,
00:37:46 et à suivre les mesures de sécurité qui sont prises dans ces lycées.
00:37:48 On va parler de Marseille, maintenant si vous voulez bien,
00:37:51 avec là encore à l'instant le dernier bilan qui nous est communiqué
00:37:54 par la préfecture de police de Marseille,
00:37:57 sur le bilan de cette opération XXL, c'est comme ça qu'elle s'appelle.
00:38:01 149 interpellés, 102 gardes à vue, 23 kilos de cannabis saisis.
00:38:06 Alors moi je suis toujours, je vous l'ai dit depuis hier,
00:38:07 je suis toujours surpris par la faible quantité de drogue
00:38:10 qui est saisie dans cette opération, mais bon, 23 kilos de cannabis,
00:38:14 alors la cocaïne, j'ose à peine vous le dire, mais bon,
00:38:16 944 grammes de cocaïne saisie, en revanche il y a 400 000 euros,
00:38:21 13 véhicules, oui oui, pas kilos, c'est des grammes, c'est pas des kilos,
00:38:26 13 véhicules, 5 armes, 19,2 kilos de tabac, 50 cartouches de cigarettes, voilà.
00:38:33 - C'est ce qu'on trouve place de porte de clignancourt tous les jours.
00:38:35 - Oui c'est ça, et encore sur une personne,
00:38:38 587 verbalisations dont 51 pour stup'.
00:38:43 Voilà donc ce qui a été fait, et je voudrais juste vous montrer
00:38:45 quand même un document qui a été montré hier par nos confrères de TF1
00:38:48 dans le 20h, regardez, c'est un message qui a été envoyé
00:38:53 aux clients des dealers, et dans ce message, les dealers s'excusent,
00:38:59 s'excusent des problèmes rencontrés à cause de la présence de la police,
00:39:02 nous sommes désolés, alors "sommes" sans "s",
00:39:05 et désolé, bon, enfin bref, on va pas faire l'orthographe,
00:39:07 nous sommes désolés de la situation embêtante qui a eu lieu aujourd'hui,
00:39:12 la police est restée très très longtemps,
00:39:14 le coffee vous accueille demain à partir de 10h,
00:39:16 donc voilà, excusez-nous, on est désolés, mais...
00:39:18 - J'entendais ce matin quelqu'un qui calculait,
00:39:20 il disait "la semaine c'est 200 à 300 000 euros,
00:39:23 donc ça peut durer 4 semaines etc., bon on va perdre 1 million d'euros",
00:39:27 et il expliquait en fonction de la taille des patrouilles,
00:39:29 il dit "bon quand il y a 3, 4 etc. etc. bon ben on perd 50 000 euros,
00:39:34 parce que ça va vite, il y a les guetteurs, on paie les guetteurs",
00:39:37 et ils nous disent "mais si là c'est un peu plus gros,
00:39:39 bon ben là on va perdre 1 million quoi, ne vous inquiétez pas,
00:39:41 ça va vite". - En tout cas, il y a une compensation,
00:39:43 on le voit dans les deux dernières lignes du message,
00:39:45 pour les retardataires, nous fermons actuellement à 3h du matin,
00:39:48 donc voilà, ça paraît surréaliste.
00:39:50 On est en direct avec Sébastien Soulet,
00:39:52 qui est secrétaire départemental du syndicat Alliance Police dans le Var,
00:39:56 ancien policier de la BAC Nord à Marseille,
00:39:58 bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:40:00 Honnêtement, quand on voit ce type de message,
00:40:02 c'est un pied de nez qui est fait aux forces de l'ordre,
00:40:05 aux autorités, au gouvernement, à tout le monde.
00:40:07 - Président de la République.
00:40:08 - Bonjour, merci, merci de me faire intervenir.
00:40:11 Ben écoutez, pour le trafic de superfiamme,
00:40:13 vous imaginez qu'ils sont toujours en perpétuelle adaptation
00:40:15 en fonction de comment on va intervenir,
00:40:18 donc ça, ce n'est pas quelque chose de nouveau,
00:40:20 c'est quelque chose qu'on sait depuis très longtemps.
00:40:22 Je voudrais quand même revenir, parce que le pilonnage,
00:40:24 je vois, il y en a beaucoup qui disent "oui, placenet, XXL",
00:40:28 mais le pilonnage, il est obligatoire maintenant,
00:40:32 et moi, je ne vais pas plaisanter sur la quantité qui a été prise,
00:40:36 parce qu'il ne faut pas s'imaginer que parce qu'on va intervenir dans une cité,
00:40:39 on sait déjà où ça se trouve,
00:40:40 sinon ça serait trop facile,
00:40:41 et ça fait bien longtemps qu'on aurait saisi cette drogue et cet argent.
00:40:45 Donc, c'est des grosses opérations qui sont menées déjà depuis quelques mois,
00:40:50 puisque vous imaginez bien qu'il y a des gros services d'enquête qui sont derrière.
00:40:53 Moi, je pense qu'il faut continuer, la police, vous le voyez,
00:40:55 dès qu'on fait appel à la police, la police est là.
00:40:58 Nous, ça fait bien longtemps qu'on fait notre travail,
00:41:01 d'ailleurs, on le voit, les saisies sont de plus en plus grosses,
00:41:04 mais après, on attend qu'il y ait une coopération aussi internationale,
00:41:08 parce que je pense que le mal est ailleurs,
00:41:10 et je pense qu'il faut taper à la racine si on veut aller chercher vraiment
00:41:13 les producteurs de cannabis,
00:41:15 parce que sinon, ça ne s'arrêtera jamais,
00:41:17 le flux arrivera toujours aussi gros,
00:41:20 et après, on attend aussi des institutions comme l'Éducation nationale,
00:41:24 on attend aussi de la justice,
00:41:26 et on attend aussi, parce que je pense qu'il va falloir en parler,
00:41:28 c'est la responsabilité des parents.
00:41:30 Maintenant, on se dit tous, haut et fort, que c'est de plus en plus les mineurs,
00:41:34 mais les mineurs, moi, je suis désolé, les mineurs, quand on a 13-14 ans,
00:41:37 les parents, ce n'est pas qu'ils ont un rôle à jouer,
00:41:39 c'est que c'est leur rôle, on ne peut pas tout prendre et tout gérer pour eux.
00:41:42 Je suis d'accord avec vous Sébastien Souley,
00:41:44 on le dit souvent d'ailleurs, et je le dis souvent sur ce plateau,
00:41:46 qu'il y a un problème d'éducation.
00:41:47 Juste, je veux revenir sur les saisies,
00:41:48 parce que vous disiez, je n'ai pas envie d'ironiser avec ça,
00:41:51 simplement, c'est vrai que les 944 grammes de cocaïne saisie,
00:41:54 voilà, je trouve qu'honnêtement, c'est un peu faible quand on voit le déploiement,
00:41:59 et encore une fois, ce n'est pas le travail des policiers qui met en cause,
00:42:02 pas du tout, je pense que voilà, si vous suivez l'émission,
00:42:04 vous savez qu'on ne remet pas du tout en cause le travail des policiers,
00:42:06 au contraire, on le valorise, mais juste, c'est quand on voit le déploiement
00:42:09 qui a eu lieu avec Gérald Darmanin, avec Éric Dupond-Méretti,
00:42:13 avec le président de la République, tout le monde qui arrive sur place,
00:42:15 et au final, on vous dit, en trois jours, on a saisi 900 grammes de cocaïne, voilà.
00:42:19 Je trouve juste qu'il y a une différence entre la communication
00:42:22 et cette opération qu'on nous annonce XXL.
00:42:24 Encore une fois, je le précise, ce n'est pas les médias
00:42:26 qui ont décidé d'appeler cette opération XXL,
00:42:28 c'est la communication du gouvernement,
00:42:31 qui dit que ça s'appelle une opération XXL.
00:42:34 C'est juste là où je mettais les deux en parallèle,
00:42:37 je dis bon voilà, 900 grammes, c'est quand même pas…
00:42:40 – Non, non, non, mais je vous comprends, je le sais,
00:42:42 sur ça, il n'y a pas de souci, moi je pense qu'il faut que ça continue,
00:42:47 alors bien évidemment, ça ne va pas se gérer,
00:42:49 sinon, si la solution miracle existait,
00:42:51 vous doutez bien qu'on l'aurait trouvée déjà depuis bien longtemps,
00:42:53 le problème, c'est qu'il va falloir continuer,
00:42:55 moi ce qui me fait peur, c'est que quand on va laisser la place libre,
00:42:58 et vous le voyez sur les messages qui est distribué par les trafiquants,
00:43:01 c'est qu'une fois qu'on va laisser le quartier,
00:43:03 parce qu'on ne pourra pas y rester éternellement,
00:43:05 ça c'est une certitude, même si on peut leur faire très mal
00:43:08 sur une présence accrue pendant de longues semaines,
00:43:10 mais ça reprendra, ça c'est une certitude,
00:43:13 donc c'est pour ça que je dis qu'il faut aller à la source.
00:43:15 – Mais ça veut dire qu'il n'y a pas de solution, au final ?
00:43:20 – Mais moi je pense sincèrement, de solution comme ça,
00:43:22 vous imaginez bien que si on n'averte jamais la production,
00:43:25 dans les pays qui sont impactés par ça,
00:43:29 si on n'a pas une coopération avec eux, on n'y arrivera jamais,
00:43:31 parce que vous imaginez bien que ça va continuer toujours à arriver en masse,
00:43:34 on fera toujours des saisies de plus en plus grosses,
00:43:36 ça c'est une certitude parce que la police fait son travail,
00:43:38 mais à un moment il va falloir qu'il y ait une coopération internationale,
00:43:41 ça c'est certain, mais je pense que toutes les institutions
00:43:44 doivent se retrousser les mains,
00:43:45 je pense que le temps des constats, je pense qu'il est révolu,
00:43:48 je pense que les magistrats marseillais ont fait ce qu'il fallait,
00:43:51 je les remercie pour la clarté de leurs propos.
00:43:54 – Oui mais justement ils sont presque trop clairs leurs propos,
00:43:58 excusez-moi Sébastien Souley, parce qu'ils expliquent que c'est foutu,
00:44:00 quand on regarde clairement ce qui a été dit il y a quelques jours par les magistrats,
00:44:05 ils expliquent que c'est foutu Marseille.
00:44:08 – Eux ils parlent d'une guerre qui est déjà perdue,
00:44:10 moi je n'irai pas jusque-là parce que du coup ça serait dénigrer quand même
00:44:12 le travail des policiers qui eux font leur travail tous les jours.
00:44:14 – Mais non, mais c'est que vous n'avez pas les moyens,
00:44:16 juste encore une fois Sébastien Souley,
00:44:18 c'est juste que vous n'avez pas assez de moyens, c'est une évidence,
00:44:22 parce que ce qu'il faudrait faire c'est que vous soyez en permanence dans ces cités,
00:44:24 que vous soyez en permanence dans ces quartiers,
00:44:26 qu'on laisse des véhicules, qu'on laisse des camions,
00:44:29 qu'on laisse des équipes de police, de CRS, qu'on les laisse présentes sur place,
00:44:33 vous n'avez pas les moyens, c'est pas que vous ne faites pas votre travail,
00:44:36 c'est qu'on ne vous donne pas les moyens de le faire.
00:44:39 – Mais alors là vous parlez de moyens humains,
00:44:41 mais les moyens humains vous imaginez bien que si nous restions,
00:44:43 même si nous avions prévu d'être 200 ou 300 policiers de plus sur Marseille,
00:44:47 à un moment la délinquance elle n'a pas de frontière, elle va se décaler,
00:44:50 et après il va falloir faire la même chose sur les départements voisins,
00:44:53 et puis on le voit ça touche quand même de plus en plus de villes
00:44:56 qui sont un peu moins importantes que Marseille,
00:44:58 donc ça c'est pas possible,
00:45:00 on ne peut pas avoir un policier qui soit derrière tout le monde.
00:45:02 Par contre je pense que s'il y a une sanction pénale qui est très rapide,
00:45:05 parce que je pense qu'il faut arrêter les délais comme on les voit maintenant,
00:45:10 il faut une réponse hyper ferme,
00:45:12 et je vous assure que quand vous prenez un coup derrière la tête
00:45:16 sur la première infraction que vous faites,
00:45:17 ça vous donne peut-être moins envie de continuer par la suite.
00:45:20 – Ah ça ?
00:45:20 – Si on peut commencer par là, je pense qu'il faut des places de prison,
00:45:23 parce que s'ils sont à l'âge de comprendre ce qu'ils sont en train de faire,
00:45:28 ils sont à l'âge aussi d'aller en prison,
00:45:29 et l'excuse de minorité pour moi n'existe pas.
00:45:32 – Merci beaucoup Sébastien Soulet,
00:45:33 je rappelle que vous avez écrit un livre qui s'appelle
00:45:35 "Flic à la Bac Nord, au cœur du scandale",
00:45:37 et c'est paru chez "City Édition",
00:45:40 merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous.
00:45:42 Avant de vous donner la parole, on va regarder un reportage,
00:45:43 si vous le voulez bien, parce que nos équipes sont allées à la Castellane
00:45:45 pour voir comment les choses se passaient
00:45:47 après le passage des forces de l'ordre,
00:45:49 et après le passage des membres du gouvernement
00:45:52 et du Président de la République, regarde.
00:45:53 Impossible d'entrer dans la cité de la Castellane sans passer les barrages.
00:45:58 Postés aux différentes entrées,
00:46:00 des dizaines de CRS contrôlent chaque véhicule et chaque piéton.
00:46:04 Si de nombreux habitants se sentent rassurés,
00:46:06 ils continuent d'avoir peur de témoigner.
00:46:09 – Tu ne peux pas répondre ?
00:46:10 – Je préfère ne pas prononcer sur ce sujet.
00:46:12 Mais ces fouilles en agacent aussi beaucoup.
00:46:14 – Mettre tout le monde dans le même sac, ce n'est pas normal, franchement.
00:46:18 Regardez, je rééclute les témoins, j'ai fini à poil presque.
00:46:20 En ce troisième jour de l'opération Place Nette XXL,
00:46:24 la présence policière a pour objectif
00:46:26 d'empêcher les dealers d'opérer dans la cité.
00:46:29 Spanish, un jeune dealer de 16 ans,
00:46:32 nous avoue que ce n'est pas vraiment un problème.
00:46:35 – Si, je peux travailler, c'est un voyeur.
00:46:37 Il dit vivre en foyer et avoir besoin d'argent.
00:46:40 – Je vends, je guette, je fais tout.
00:46:44 Je sais que ce n'est pas bien, mais c'est le moyen pour gagner des sous.
00:46:47 Après, il y en a d'autres, je sais.
00:46:49 – Selon les autorités, les différents points de deal de la cité
00:46:52 rapporteraient entre 50 et 80 000 euros par jour.
00:46:56 – Je vends, je deal, c'est le seul moyen de gagner des sous.
00:46:59 C'est surréaliste d'entendre ça, mais va bosser, mec.
00:47:01 Va faire comme tout le monde, va bosser.
00:47:04 Oui, mais il ne bosse pas, va bosser légalement.
00:47:06 – Quand je dis ça, il y a une économie parallèle qui s'est développée,
00:47:10 qui est extrêmement enquistée et qui est implantée.
00:47:13 Et c'est très dur à démenter, pourquoi ?
00:47:15 Parce que quand on démente, le point de deal, c'est la fin de la chaîne.
00:47:19 On démente un point de deal, on coupe la tête, une tête d'un hydre,
00:47:22 mais il y en a deux qui repoussent.
00:47:24 – Non, mais ce qui est terrible, c'est sa mentalité.
00:47:26 Moi, ce qui m'intéresse, c'est Alistair Cordier.
00:47:27 Vous avez compris sa mentalité, c'est de dire
00:47:29 "mon seul moyen, c'est de faire ça, c'est le seul moyen pour moi de vivre,
00:47:33 c'est d'aller faire du nid, mais non".
00:47:35 C'est ce qui voulait faire entrer dans la...
00:47:37 Allez, Alice, et vous répondez après.
00:47:38 – Il n'a même pas peur, c'est-à-dire qu'il préfère prendre ce risque-là.
00:47:41 Il sait que de toute façon, il touchera ses 2000 nets,
00:47:44 qu'il touchera moins, d'ailleurs, en faisant autre chose,
00:47:47 avec un travail plus pénible, et en plus, il ne risque pas grand-chose.
00:47:49 Il est mineur, donc de toute façon, il n'aura rien.
00:47:52 – Donc, il est tranquille. Arnaud Bénédicte, monsieur le ministre.
00:47:55 – Je rejoins ce que vous dites, c'est-à-dire qu'en fait,
00:47:57 c'est sa socialisation naturelle, il est dans son élément,
00:48:01 donc il vit ça de manière tout à fait naturelle pour lui.
00:48:04 Finalement, ce qui n'est pas naturel pour lui, c'est la loi.
00:48:08 Donc, vous voyez, on est à front renversé.
00:48:09 – Il y a 240 000 personnes.
00:48:10 – Donc, il y a un vrai problème d'éducation quand même.
00:48:12 Excusez-moi, il faut les reprendre en main, ces gamins.
00:48:14 – Non, il n'y a pas qu'un problème d'éducation,
00:48:15 il y a un problème d'éducation, il y a un problème d'ordre public,
00:48:16 il y a un problème de sanctions pénales, et puis, il y a quand même un problème,
00:48:19 et je rejoins ce que disait votre interlocuteur policier,
00:48:22 c'est que c'est vrai qu'il y a un problème qui est lié à la production
00:48:25 dans les zones où on produit…
00:48:26 – Didier Maisto.
00:48:27 – Moi, je souscris à tout ce qui vient d'être dit,
00:48:29 mais en fait, aussi, il y a le début, la base,
00:48:33 la base, c'est l'addiction généralisée dans des sociétés,
00:48:36 et notamment en France, qui est la championne d'Europe
00:48:39 de la consommation de drogue, de cannabis, de cocaïne, etc.,
00:48:42 championne d'Europe, alors que ce n'est pas toujours
00:48:44 un pays très permissif, par rapport à d'autres, en tout cas,
00:48:47 et puis, aussi, ça a été dit par Sébastien Soulet,
00:48:50 la question de la production dans les pays tiers,
00:48:53 mais malheureusement, ce qui est très compliqué,
00:48:55 il y a deux autres types de problèmes, ce sont des économies
00:48:57 qui sont tolérées, y compris par les pouvoirs publics de ces pays-là,
00:49:01 parce que ça permet à ces gens d'avoir une économie,
00:49:04 vous allez au Maroc, on sait exactement qui produit,
00:49:10 où c'est fabriqué, etc.
00:49:12 Et puis, vous avez aussi, qui est directement induit,
00:49:16 la question des frontières, de la libre circulation,
00:49:19 et on pourrait parler aussi de Frontex,
00:49:22 cette question-là, l'Europe est une passoire...
00:49:26 – Ça, on le sait, on l'arrête pas de le répéter,
00:49:28 mais c'est pas ça qui va changer les choses.
00:49:30 Mathias Le Peu, vous vous jugez comment, là ?
00:49:31 On est en train de revoir quelques images d'Emmanuel Macron
00:49:33 qui est allé sur place, c'était de la com ?
00:49:36 – Ah ben oui, c'est de la com, ça, oui.
00:49:38 – Mais avec quel effet, derrière ?
00:49:39 Parce que la com, c'est pas mal quand ça a un effet.
00:49:41 – Non mais justement, c'est de la com, pardon, à deux balles,
00:49:44 parce que derrière, y'a rien, mais comme les photos qu'il fait
00:49:47 en train de boxer sur un sac de boxe, c'est de la com,
00:49:50 c'est le nouveau spectacle politique,
00:49:52 comme dit François Belay, qui a écrit un livre là-dessus.
00:49:55 Aujourd'hui, on ne communique plus qu'à travers du spéculaire et de l'image.
00:49:58 Donc, il fait de l'image, et il a l'impression d'agir,
00:50:02 sauf que, voilà, la photo, c'est pareil, c'est de la com,
00:50:06 et ça ne sert à rien.
00:50:08 – Quel bel homme !
00:50:09 – Il est beau, il est fort, on a de la chance d'avoir un président
00:50:12 qui est aussi puissant, quoi.
00:50:14 Non mais, on en est là, c'est-à-dire qu'il y a une telle impuissance
00:50:20 des pouvoirs publics qu'à un moment donné,
00:50:22 la seule surface qui reste, c'est une surface de communication.
00:50:25 – Oui, mais on est dans une société de communication,
00:50:27 c'est pas vous qui allez dire le contraire, on le voit,
00:50:29 il y a les chaînes de télé, il y a les chaînes d'info,
00:50:31 il y a les réseaux sociaux, je ne veux pas le défendre,
00:50:33 et moi, c'est vrai que, bon, ces photos, je ne sais pas trop
00:50:35 quoi en penser, en fait, à part que c'est peut-être
00:50:37 une réponse aux photos de Poutine, mais avec sur son cheval,
00:50:41 torse nu, mais bon, enfin, voilà, Alice Cordier.
00:50:44 – Il y a une autre chose, moi, dans cette opération de communication
00:50:46 qui m'a heurtée, c'est, on le voit face à un jeune homme
00:50:49 qui le prend de haut et qui lui dit…
00:50:50 – Vous revenez sur Marseille, vous, là, plus sur la Baxe.
00:50:52 – Il va falloir calmer tes petits CRS en le prenant de haut,
00:50:55 comme s'il lui parle vraiment, en lui donnant un ordre.
00:50:59 Calmez vos petits CRS.
00:51:00 Et Macron, au lieu de lui faire un serment, on sait que d'ailleurs,
00:51:03 face à certaines personnes, il est très très fort là-dessus,
00:51:05 traverser, vous trouverez du travail, ce qu'on a déjà entendu,
00:51:08 mais alors là, pas du tout, il se prend en photo avec lui,
00:51:10 il l'affiche sur Twitter en mode fraternité,
00:51:12 alors que le mec manque de respect et ne se serait peut-être
00:51:14 jamais permis de faire les CRS.
00:51:15 – Moi, je vais vous dire, Arnaud Bénédicte,
00:51:16 ce qui m'a surpris finalement dans ce déplacement d'Emmanuel Macron,
00:51:19 c'est la façon dont ça s'est passé, je trouve que c'est pas mal
00:51:21 qu'Emmanuel Macron ait sur le terrain, qu'il aille à la rencontre des gens,
00:51:24 qu'il sente les choses, mais juste pas comme ça,
00:51:26 pas en allant signer des autographes, pas en rencontrant un joc de sœur.
00:51:30 Moi, et je l'avais dit, alors on le vivait en direct,
00:51:32 parce que c'était pas prévu, donc on vivait ça en direct,
00:51:34 et pendant le direct, moi j'ai dit, j'espère qu'il va aller dans un immeuble,
00:51:37 j'espère qu'il va rentrer dans une des tours, qu'il va aller voir l'état,
00:51:40 l'état des lieux, qu'il va rencontrer peut-être des gens
00:51:42 qui vivent dans ces tours, parce que nous on y a été, à Marseille,
00:51:45 alors moi déjà Marseille je connais bien,
00:51:46 on a fait plusieurs cités à travers la France,
00:51:48 on est rentré dans les tours, on allait voir ces gens
00:51:49 qui étaient quasiment en larmes, en nous disant
00:51:51 "mais j'arrive plus à sortir de chez moi, je suis plus décent",
00:51:53 c'est ça ce que j'aurais aimé qu'il voit Emmanuel Macron,
00:51:55 et pas qu'il signe des autographes et qu'il fasse des salvis à Renaud-Bénédicti.
00:51:59 – Qu'est-ce qu'il est allé faire ? Il est allé faire de l'image,
00:52:01 uniquement, exclusivement de l'image,
00:52:03 et en fait il essaie de trianguler de tous les côtés, encore une fois,
00:52:06 il triangule parce qu'il fait l'opération Place Net,
00:52:08 et il réaffirme la fermeté et l'autorité de l'État,
00:52:11 quand même ça n'échappera à personne qu'on est en pré-campagne électorale,
00:52:14 et qu'il a un rassemblement national à 30%,
00:52:16 donc il va falloir quand même en donner qu'il essaye de rattraper ce retard
00:52:20 pour le 9 juin, et puis il triangule aussi, j'allais dire, sur sa gauche,
00:52:23 en allant dans des quartiers, où ce sont des quartiers
00:52:25 qui ne votent pas pour le coup, là, un rassemblement national,
00:52:28 où il se redonne une image, par la proximité avec ce jeune notamment,
00:52:31 et je partage totalement ce que vous dites sur sa désinvolture
00:52:34 par rapport à l'interpellation du jeune, en l'occurrence,
00:52:36 qui n'est pas acceptable d'un point de vue d'un chef de l'État,
00:52:39 mais il triangule aussi en se redonnant cette image de progressiste,
00:52:43 mais vous savez, il fait ça depuis ?
00:52:45 – Allez, c'est qu'on va faire une pause.
00:52:47 J'ai écrit un bouquin, excusez-moi, je vais faire un peu de publicité,
00:52:50 j'ai écrit un bouquin, il y a en 2018, qui s'appelle "Le coup de com' permanent",
00:52:53 vous vous en souvenez ? – Oui, bien sûr.
00:52:54 – Où j'expliquais la stratégie… – Mais on est en plein dedans !
00:52:57 – Il n'a fait qu'une… – Et vous l'appelez Emmanuel, en revanche.
00:53:00 – Emmanuel Macron, je dis Emmanuel, que j'aime pas.
00:53:02 – Non, mais vous avez le droit d'être intime, il n'y a pas de souci.
00:53:05 Bon, on va faire une pause, on va se retrouver dans un instant,
00:53:06 on va continuer à parler de drogue, parce que je veux qu'on s'arrête
00:53:09 un instant sur ce qui se passe à Bordeaux, où il y a des soirées
00:53:12 de chemsex qui sont en train de mal tourner, c'est ces soirées où on associe drogue et sexe,
00:53:16 parce qu'il y a de plus en plus de drogue dans ces soirées,
00:53:18 il y a plusieurs morts, au moins deux, il y a plusieurs personnes
00:53:20 qui ont été hospitalisées, on va essayer de comprendre ça,
00:53:22 et puis ensuite Valérie Benaim va nous rejoindre,
00:53:24 elle a écrit un livre passionnant sur les femmes qui tombent amoureuses
00:53:27 des tueurs en série, alors ça aussi c'est totalement incroyable,
00:53:29 elles sont fascinées par ces tueurs en série,
00:53:31 elles leur écrivent dans leur prison alors qu'ils sont condamnés,
00:53:34 vous allez voir, enfin c'est un témoignage exceptionnel.
00:53:36 La pub, le C News Info, et on se retrouve juste après en direct, à tout de suite.
00:53:40 Projet d'attentat déjoué contre une église, un homme de 62 ans interpellé
00:53:50 début mars en région parisienne, il a été mis en examen pour association
00:53:55 de malfaiteurs terroristes en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes.
00:54:00 Nouvel appel à l'aide de Kiev, Volodymyr Zelensky réclame plus de systèmes
00:54:04 antiaériens à l'Occident, demande quelques heures seulement
00:54:06 avant le sommet européen de cet après-midi consacré à la guerre en Ukraine.
00:54:12 Et puis un peu de France à New York, inauguration aujourd'hui
00:54:15 du premier café joyeux outre-Atlantique, la chaîne inclusive de restauration
00:54:19 qui emploie des salariés handicapés se lance sur un marché du travail
00:54:23 quasi fermé pour eux sur place.
00:54:27 11h34 sur C News, merci d'être en direct avec nous, on parlait de drogue,
00:54:30 on va continuer à parler de drogue avec ce qui se passe à Bordeaux,
00:54:34 on l'a appris hier avec un communiqué du parquet de Bordeaux
00:54:37 qui a annoncé l'ouverture de trois enquêtes distinctes suite à des cas
00:54:41 d'overdose qui se sont produits dans des soirées chemsex depuis le milieu
00:54:45 du mois de mars. Alors il y a a priori au moins deux morts et plusieurs
00:54:49 personnes qui ont été hospitalisées en urgence, parfois dans des cas graves.
00:54:54 On est avec Yann Bottrel qui est addictologue.
00:54:57 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:54:59 D'abord, je voudrais peut-être qu'on explique ce que c'est des soirées chemsex.
00:55:02 C'est un nom qui est apparu dans l'affaire Palmade,
00:55:05 beaucoup de gens l'ont découvert à cette occasion.
00:55:07 C'est quoi des soirées chemsex ?
00:55:09 Alors contrairement à ce qu'on peut penser, le chemsex,
00:55:12 ce n'est pas un phénomène nouveau, c'est observé depuis une quinzaine
00:55:14 d'années en France. Vous avez raison, ça a été connu auprès du grand public
00:55:17 il y a à peu près un an lors de l'affaire Palmade.
00:55:20 Ce qu'on sait, c'est que c'est un phénomène qui s'amplifie,
00:55:22 notamment qui a pris un très gros boom en 2020 lors du confinement.
00:55:26 Imaginez qu'en 2017, il y ait une association lyonnaise,
00:55:28 la Verschemoy, qui a mis en évidence une vingtaine de cas suspects
00:55:31 de décès rien que sur la métropole de Lyon.
00:55:33 À l'époque, on nous disait qu'il y avait 20 morts en France.
00:55:36 L'Agence régionale de santé a mené une enquête et a mis à authentifier
00:55:40 neuf décès. Je vous laisse imaginer sept ans après l'étendue des dégâts,
00:55:45 puisque ce qu'on voit aujourd'hui à Bordeaux, ce qu'on a vu à Lyon
00:55:47 aussi le mois dernier, c'est juste la face émergée de l'iceberg.
00:55:50 Et parce qu'aujourd'hui, les médias, les policiers, les magistrats
00:55:53 commencent à connaître un peu mieux le phénomène.
00:55:55 Mais c'est quoi exactement ?
00:55:56 C'est des soirées et des fois des jours, c'est ça,
00:55:58 où qu'on passe à consommer de la drogue et avoir des relations sexuelles,
00:56:02 c'est ça, pour faire simple ?
00:56:04 - Oui, oui, le principe, c'est "chemical sex", c'est-à-dire le sexe sous drogue,
00:56:07 c'est prendre des substances psychoactives dans le but d'intensifier,
00:56:10 de prolonger les rapports sexuels, qui durent du coup de plusieurs heures
00:56:13 à plusieurs jours, effectivement.
00:56:15 - Et on est addict à ça ? C'est-à-dire qu'on devient très vite addict ?
00:56:19 - Oui, alors il y a un mélange de substances.
00:56:21 C'est de la polyconsommation.
00:56:23 Il y a d'abord une drogue dont on a beaucoup entendu parler,
00:56:24 qui s'appelle la 3MC, qui est une catinode,
00:56:27 une amphétamine très puissante.
00:56:29 C'est ce qu'on appelle des "love drugs",
00:56:30 c'est-à-dire que ça a un pouvoir empathogène très fort.
00:56:33 Si, par exemple, on distribuait de la 3MC sur votre plateau,
00:56:38 tout le monde s'aimerait beaucoup.
00:56:39 - Ah oui !
00:56:40 - Donc ça stimule l'ambiance.
00:56:42 - Écoutez, on va y penser, finalement,
00:56:43 parce que ça changerait un peu l'ambiance sur le plateau.
00:56:46 - Je suis co-sympathisant.
00:56:48 - Voilà, c'est typiquement la drogue du sexe,
00:56:50 qui en plus est ajoutée à d'autres drogues,
00:56:52 notamment le GHB, qui est très dangereux.
00:56:54 C'est un produit d'anesthésion qui se dose à la pipette.
00:56:57 Il y a vraiment de très gros risques de coma.
00:56:59 Il peut y avoir de l'alcool, il peut y avoir du cannabis,
00:57:00 de la cocaïne, il n'y a pas de règle.
00:57:02 Le problème étant aujourd'hui, c'est que ces drogues de synthèse
00:57:04 sont fabriquées dans des laboratoires étrangers.
00:57:06 Et qu'en fait, quand on dit 3MC, quand on les analyse,
00:57:08 c'est plus du tout de la 3MC,
00:57:10 parce que les molécules ont beaucoup changé
00:57:12 pour contourner l'arsenal juridique.
00:57:13 Et aujourd'hui, quand on achète très facilement ces drogues sur Internet,
00:57:17 et pas cher, on ne sait pas du tout ce qu'il y a dedans.
00:57:18 Il y a des gros risques d'overdose.
00:57:20 - Ça aussi, quand même, à un moment, il faudra évoquer ce problème
00:57:22 de pouvoir acheter des drogues comme ça sur Internet.
00:57:24 Enfin, c'est quand même surréaliste.
00:57:26 Juste un dernier mot, on devient addict.
00:57:28 Pourquoi ? Parce qu'on ressent un plaisir
00:57:29 qu'on ne ressentait pas avant dans les relations sexuelles.
00:57:31 Et surtout, ça permet de passer...
00:57:33 Je crois que Pierre Palmade, ça a duré 3 jours,
00:57:35 ces soirées, alors ce n'est même plus des soirées,
00:57:38 c'est ces jours 5Mc qu'il a passés.
00:57:40 C'est ça, en fait, on est une bête de sexe, pour être clair.
00:57:44 - Comme dans toutes les substances sécoactives et neurostimulants,
00:57:46 il y a un effet "Waouh" du départ.
00:57:48 Donc, un chemsexeur qui vous décrit une première relation sexuelle,
00:57:52 un premier chemsex, vous décrit ça comme une chose de magnifique.
00:57:54 Ça vous donnera presque envie.
00:57:55 Mais après, sauf qu'il y a une accoutumance aux produits,
00:57:57 plus une accoutumance aux comportements.
00:58:00 Il y a des descentes aussi qui sont très, très fortes.
00:58:01 C'est-à-dire, lorsqu'on commence à manquer de substances,
00:58:04 il y a beaucoup de suicides de chemsexeurs.
00:58:06 On n'en parle pas beaucoup.
00:58:07 Donc, il y a vraiment une prévention à faire de ce côté-là.
00:58:09 Et malheureusement, pour l'instant, on est en attente.
00:58:11 Il y a des préconisations qui ont été faites
00:58:14 depuis les 3 ministres de la Santé.
00:58:15 Et maintenant, il est temps de faire la prévention
00:58:17 et de donner aussi les moyens aux addictions en général.
00:58:19 120 000 morts en France, quand même, des addictions.
00:58:21 Donc, vous parlez de placenet à Marseille, c'est très, très bien.
00:58:23 Mais j'aimerais bien qu'on fasse aussi de la dictologie XXL
00:58:26 et qu'en matière de drogue, on n'entende pas que le ministre de l'Intérieur,
00:58:29 mais aussi le ministre de la Santé.
00:58:30 - Vous avez tout à fait raison.
00:58:31 Merci, Yann Bottrell, d'avoir été avec nous, addictologue.
00:58:33 Et on rappelle les dangers de tout ça.
00:58:34 Enfin, ça paraît une évidence, mais il y a deux morts, là,
00:58:37 rien qu'à Bordeaux, dans cette affaire.
00:58:39 Il y a plusieurs personnes qui ont été hospitalisées en urgence.
00:58:41 Et c'est pour ça qu'on a parlé.
00:58:42 Après ce communiqué du parquet, on va écouter deux témoignages,
00:58:45 justement, de gens qui utilisent le Chemsex.
00:58:48 C'était sur le site Combini.
00:58:49 Vous allez voir ces deux petits extraits.
00:58:50 Ils expliquent à quel point c'est une horreur,
00:58:53 ensuite, et les effets que ça fait.
00:58:55 Puis ensuite, on sera avec Valérie Benahim.
00:58:57 Je vous remercie tous les quatre.
00:58:58 D'abord, ces deux témoignages.
00:59:01 - Le Chemsex, j'ai découvert à travers les applications de rencontres.
00:59:03 Au départ, c'est une grande désinhibition.
00:59:04 Tu deviens très chaud très vite.
00:59:07 La sensibilité corporelle est exacerbée, c'est-à-dire qu'on te touche
00:59:09 et tu peux avoir l'impression d'atteindre l'orgasme
00:59:11 alors que juste on t'a effleuré le bout du doigt.
00:59:14 Mais surtout, moi, quand j'ai consommé, j'avais plus peur,
00:59:17 j'avais plus honte.
00:59:18 J'avais l'impression d'être super bien dans mes baskets,
00:59:19 super bien dans mon corps.
00:59:20 Plus faim, plus soif, je ne sens plus la douleur,
00:59:22 je n'ai plus le sommeil.
00:59:23 Et j'ai l'impression de me retrouver face à des mecs qui me plaisent
00:59:25 et dans une espèce d'ambiance un peu hippie, 2.0 gay.
00:59:30 Tu peux être 2 comme tu peux être 60.
00:59:31 Ça m'est déjà arrivé.
00:59:32 T'es dans des soirées organisées en avance
00:59:34 où tu paies un droit d'entrée sur Paypal
00:59:35 où les drogues te sont fournies.
00:59:37 Il y a énormément de morts liées au chemsex.
00:59:41 Par exemple, il y a beaucoup d'overdoses, mais pas que ça.
00:59:43 Ça crée aussi des dégâts psychiques.
00:59:45 Quand on est défoncé, on ne se protège pas.
00:59:47 Il y a des conduites à risque.
00:59:48 Et maintenant, c'est vrai que les associations
00:59:50 qui luttaient beaucoup contre le VIH,
00:59:53 on voit qu'elles s'orientent de plus en plus
00:59:55 vers le combat contre le chemsex.
00:59:56 12 dernières minutes avec Valérie Benahim.
01:00:00 Bonjour Valérie.
01:00:00 Bonjour Germain.
01:00:01 Merci d'être avec nous.
01:00:02 On ne va pas parler de "Touche pas à mon poste".
01:00:03 Non.
01:00:04 Aujourd'hui, on va parler de votre livre.
01:00:06 "Il n'est pas celui que vous croyez,
01:00:08 ces femmes amoureuses de tueurs en série".
01:00:10 Forcément, c'est un thème qui m'intéresse
01:00:11 puisque j'ai fait crime pendant très longtemps.
01:00:13 C'est publié chez Faya.
01:00:15 Alors en revanche, j'ai appris un nouveau mot avec vous.
01:00:16 C'est l'hybristophilie.
01:00:17 Ah oui.
01:00:18 Je ne connaissais pas ce mot-là.
01:00:19 Alors oui, c'est un mot un peu scientifique, mais qui est...
01:00:21 C'est pour ça que je ne connaissais pas.
01:00:22 Merci, c'est sympa.
01:00:23 Ça commence très bien cette interview.
01:00:25 Non, mais c'est simplement un terme qui veut dire
01:00:29 que ce sont des femmes qui sont attirées par des hommes
01:00:32 qui ont du sang sur les mains.
01:00:34 Et qui sont souvent des tueurs en série.
01:00:36 En tout cas, c'est ce que vous avez étudié, vous.
01:00:37 Des tueurs en série, bien évidemment, oui.
01:00:39 Vous avez voulu comprendre pourquoi ces femmes
01:00:41 étaient attirées par ces gens-là.
01:00:43 Et le titre, alors c'est intéressant aussi de parler du titre.
01:00:45 "Il n'est pas celui que vous croyez",
01:00:46 c'est ce que répondent ces femmes en général
01:00:48 quand on leur dit "mais comment vous pouvez être attirées
01:00:50 par un tueur en série ?"
01:00:51 Elles vous répondent "ben, il n'est pas celui que vous croyez".
01:00:53 En fait, j'ai essayé de trouver un point commun à toutes ces femmes.
01:00:55 Et paradoxalement, elles sont assez éloignées les unes des autres.
01:00:59 Et il y a deux choses.
01:01:01 C'est une sur-empathie absolument très importante.
01:01:04 Un désir féminin très puissant.
01:01:06 Et puis cette phrase qui revenait en boucle
01:01:07 à chaque fois que je les ai interviewées.
01:01:09 "Il n'est pas celui que vous croyez, Valérie."
01:01:11 "Vous, vous connaissez une inversante de cet homme-là."
01:01:13 "Moi, je connais l'autre. L'autre homme."
01:01:16 "Celui qui n'est pas le tueur."
01:01:18 Et c'est ça qui était intéressant.
01:01:20 Et c'est d'ailleurs par là que elles vont rentrer
01:01:23 dans leur histoire d'amour.
01:01:24 C'est ce pan-là.
01:01:26 "Il n'est pas celui que vous croyez."
01:01:27 - Alors, je voudrais commencer par la fin de votre liste,
01:01:29 c'est-à-dire le bilan.
01:01:30 Et ensuite, on va rentrer dans un "Houdouka".
01:01:31 Mais d'abord, le bilan, vous dites,
01:01:32 avoir rencontré ces femmes, ça m'oblige à m'interroger
01:01:35 et à me poser beaucoup de questions.
01:01:36 - Oui.
01:01:37 Oui, parce que lorsque j'ai démarré l'enquête,
01:01:39 qui a pris deux ans de ma vie,
01:01:41 moi, j'avais énormément d'a priori.
01:01:43 J'ai essayé de m'en défaire tout au long de ces rendez-vous
01:01:46 avec à la fois les spécialistes et ces femmes.
01:01:49 Et ces a priori, ils ont volé en éclat.
01:01:51 - Vous dites que c'est un révélateur de nos sociétés.
01:01:53 C'est un révélateur de nos peurs.
01:01:54 - Oui.
01:01:54 Oui, parce que je pense d'abord que, moi, le fait divers,
01:01:57 je pense que c'est un conte, le conte moderne.
01:01:59 Le conte, il servait à quoi ?
01:02:01 Il sert à quoi ?
01:02:03 Il sert à faire peur.
01:02:03 C'est la petite fille dévorée par le loup.
01:02:07 C'est le petit garçon que l'on perd dans la forêt,
01:02:09 le petit poussé, parce qu'on n'a pas d'argent
01:02:10 et qu'on ne peut pas subvenir aux besoins de ses enfants.
01:02:13 C'est ça, le conte.
01:02:14 Et qu'est-ce qu'un fait divers ?
01:02:15 Si ce n'est une forme de miroir qui nous fait peur,
01:02:18 de nous, de notre société.
01:02:19 Alors, on le met à distance, on se fait peur, mais de loin.
01:02:22 Et là, il n'a pas du tout...
01:02:23 - C'est presque rassurant, en fait,
01:02:24 parce qu'on se dit, nous, on n'est pas comme ça.
01:02:26 Nous, ça ne nous est pas arrivé, ça arrive aux autres.
01:02:28 Et finalement, ça nous donne le regard sur notre vie,
01:02:31 qu'on a une vie, on a plutôt de la chance,
01:02:33 au fond, par rapport à ces gens qui visent un drame.
01:02:34 - On le met à distance.
01:02:35 Et puis, quand le grand méchant loup est enfermé en prison,
01:02:38 ça ne nous concerne plus, ça ne nous regarde plus.
01:02:41 Et moi, je pense que ça nous regarde
01:02:43 parce que le grand méchant loup peut sortir de prison.
01:02:45 Et donc, qu'est-ce qui se passe derrière les murs de cette prison ?
01:02:47 Qu'est-ce qu'on en fait, ces hommes-là ?
01:02:48 Qu'est-ce qu'ils vivent, ces hommes-là ?
01:02:50 Et parfois, ils vivent des interactions avec des gens
01:02:52 qui sont en dehors de la prison.
01:02:54 Et là, ça nous intéresse.
01:02:55 - Et vous dites, ces femmes, elles me ressemblent,
01:02:56 et en même temps, elles ne me ressemblent pas.
01:02:58 - Oui, j'ai trouvé beaucoup de points communs.
01:02:59 Et puis, évidemment, énormément de points de dissemblance.
01:03:02 D'abord, les dissemblances, c'est que moi,
01:03:05 je me suis toujours interrogée du premier pas,
01:03:07 de la lettre qu'on envoie, pourquoi on l'envoie.
01:03:10 Et puis, elles ont été me chercher à des endroits qui me ressemblaient.
01:03:13 Je crois être assez empathique.
01:03:15 Donc, la main tendue, ça me parle.
01:03:17 La charité chrétienne, ça me parle.
01:03:19 La rédemption, ça me parle.
01:03:21 Et puis, le désir féminin, ça me parle.
01:03:24 Et je crois que ça parle à toutes les femmes.
01:03:25 Qu'est-ce que c'est que le désir féminin ?
01:03:26 - Oui, mais qu'est-ce qui provoque le désir
01:03:29 vers un tueur en série, par exemple ?
01:03:31 - La rédemption.
01:03:32 L'idée qu'avec nous, il ne sera plus le même,
01:03:34 qu'on va le changer, qu'on va transformer le plomb en or,
01:03:37 que notre désir est tellement fort et tellement sublimateur
01:03:40 qu'on va écraser l'image du criminel
01:03:44 et qu'on va superposer dessus l'image d'un homme qui aura changé.
01:03:47 Et il aura changé grâce à qui ? Grâce à nous.
01:03:49 - Excusez-moi de vous poser la question aussi directement,
01:03:50 mais je crois que beaucoup se la posent.
01:03:52 Est-ce que ces femmes sont des paumées ?
01:03:54 - Moi, je me suis posé cette question, évidemment,
01:03:55 au tout début de l'enquête.
01:03:58 Et non.
01:03:59 Le portrait robot que moi, j'avais, comme tout le monde, j'imagine,
01:04:03 de la femme qui n'aurait peut-être pas eu énormément accès à l'éducation,
01:04:06 qui aurait peut-être énormément de failles,
01:04:09 il a volé en éclats.
01:04:10 Parce que je me suis rendue compte qu'il y en avait, évidemment,
01:04:12 des femmes qui, peut-être, avaient des traumas très importants,
01:04:15 d'autres qui, peut-être, n'avaient pas eu accès à la possibilité
01:04:19 de développer une pensée cortiquée, etc.
01:04:21 Mais la majorité sont des femmes qui sont insérées,
01:04:24 qui ont une vie de famille, qui parfois ont été mariées,
01:04:26 qui parfois ont des enfants,
01:04:28 et qui savent où elles vont et ce qu'elles font.
01:04:31 Parfois, elles se laissent glisser sans s'en rendre compte.
01:04:33 Parfois, elles savent exactement ce qu'elles sont en train de faire.
01:04:35 - Alors, pour poser la question aussi franchement,
01:04:36 est-ce que c'est des femmes équilibrées ?
01:04:39 - Ce serait facile, encore une fois, de dire,
01:04:40 "Bah non, écoute, ce sont toutes des tarées, toutes des folles."
01:04:43 Non, il y a des femmes tout à fait équilibrées.
01:04:45 Je prends l'exemple de Sofia dans le livre.
01:04:47 Sofia, c'est une femme qui travaille dans le monde du cinéma,
01:04:50 qui a un énorme poste,
01:04:52 et qui, dans le cadre de son travail,
01:04:53 elle, elle n'aura pas fait le premier pas.
01:04:55 Ça, c'est peut-être une nuance.
01:04:57 Mais dans le cadre de son travail,
01:04:58 elle va rencontrer des prisonniers lors d'un tournage de film qu'elle produit.
01:05:03 Et il y aura un échange, mais assez banal, avec l'un d'entre eux,
01:05:07 qui va se poursuivre de façon épistolaire,
01:05:09 mais pas à son initiative.
01:05:11 C'est lui qui va lui envoyer pour la remercier
01:05:13 de les avoir embauchés sur le tournage.
01:05:15 Et une relation va se nouer.
01:05:18 Au final, il est sorti de prison.
01:05:20 Ça fait 12 ans qu'ils sont ensemble et ils se sont mariés.
01:05:22 - Alors en revanche, en prison, il y a cette histoire
01:05:24 qui a beaucoup fait parler, c'est celle de Nordal-Lelandais.
01:05:26 Nordal-Lelandais qui a eu des relations sexuelles,
01:05:29 en prison, avec une femme.
01:05:32 Qu'est-ce qu'on sait de cette femme ?
01:05:33 - Alors, il y a plusieurs femmes,
01:05:35 parce que Nordal-Lelandais a eu plusieurs histoires d'amour en prison.
01:05:38 Alors c'est vrai que quand on dit ça,
01:05:39 moi, c'est d'ailleurs ce qui m'a donné l'envie d'écrire ce livre.
01:05:41 - C'était le point de départ.
01:05:42 - Voilà, c'est le point de départ.
01:05:43 Je regarde la télévision et j'entends parler de l'irruption
01:05:46 d'une femme dans le dossier nordal-lelandais,
01:05:47 une femme qui a passé de la drogue et de l'alcool.
01:05:49 Et là, les bras m'entombent parce que je me dis, mais qui est-elle ?
01:05:51 Qu'est-ce qui se passe ?
01:05:51 Pourquoi on décide de faire ça à cet homme-là, précisément ?
01:05:57 Et pour revenir à votre question, oui, en l'occurrence,
01:06:00 moi, j'ai rencontré une d'entre elles, Elisabeth,
01:06:01 qui a une histoire de trois ans avec Nordal-Lelandais.
01:06:05 Et alors, Elisabeth, elle a un métier.
01:06:07 Elle travaille dans le social.
01:06:09 Elle a une vie de famille.
01:06:11 Elle a des amis.
01:06:11 Elle est tout à fait intégrée.
01:06:13 Pas de trauma apparent, en tout cas.
01:06:15 Pas que j'en ai décelé aucun.
01:06:17 Et puis, elle va envoyer une lettre un soir en disant,
01:06:20 voilà, je pense que vous devez être bien seule.
01:06:23 Alors, moi, je vous propose une relation épistolaire.
01:06:25 Si vous avez besoin de parler, je suis là.
01:06:27 C'est tout, me dit-elle.
01:06:29 - Mais est-ce qu'elle n'est pas tombée dans un piège, en fait ?
01:06:32 - Peut-être.
01:06:32 - Parce qu'il est malin, Nordal-Lelandais.
01:06:33 C'est un monstre, mais c'est un monstre malin.
01:06:35 J'ai envie de dire, est-ce qu'il n'a pas piégé, au fond ?
01:06:37 - C'est toute la question qui traverse le livre,
01:06:39 parce qu'on a deux thèses qui s'opposent et qui s'affrontent.
01:06:42 On a la thèse des défenseurs,
01:06:43 par exemple l'avocate Nordal-Lelandais
01:06:45 ou l'avocate de Guy Georges, qui me disent,
01:06:48 mais pourquoi ces hommes-là seraient-ils clivés ?
01:06:50 Pourquoi est-ce qu'on dirait que,
01:06:53 en dehors de l'acte, du passage à l'acte,
01:06:55 pourquoi ils ne seraient pas doués d'amour réel ?
01:06:58 Et puis, il y a d'autres qui disent,
01:06:59 attendez, moi, j'ai interviewé également des directeurs de Centrale
01:07:01 ou l'ex-procureur d'Aleste, qui me disent,
01:07:03 mais moi, attendez, 100% des cas que j'ai vus
01:07:06 sont des hommes qui voient là une opportunité.
01:07:08 Une opportunité de dire, par exemple,
01:07:10 que leur dossier à l'extérieur sera formidable s'ils sortent.
01:07:13 - Donc, ils s'en servent, en fait.
01:07:13 - Oui, ils sont tombés amoureux, donc ils sont capables d'eux.
01:07:18 Ils ont aussi une possibilité de vie sexuelle.
01:07:20 Ils ont aussi une possibilité d'argent,
01:07:22 parce qu'elles vont pouvoir les aider à cantiner, etc.
01:07:24 Donc, deux thèses s'opposent.
01:07:26 Moi, il me semble que c'est ni tout noir ni tout blanc
01:07:29 et qu'il y a un peu de tout ça, bien évidemment.
01:07:31 - Mais la fameuse Elisabeth, c'est intéressant,
01:07:32 parce que vous dressez son portrait dans le livre
01:07:34 et vous dites, en fait, elle se définit elle-même comme une fêtarde.
01:07:37 Ce n'est pas une femme solitaire, renfermée, qui vit chez elle.
01:07:40 Elle sort, elle a des amis, elle fait la fête.
01:07:42 Mais est-ce qu'elle en parle à ses amis, par exemple ?
01:07:44 - Pas du tout.
01:07:44 Alors, vraiment, au départ, elle n'en parle pas du tout
01:07:47 pendant quasiment deux ans.
01:07:48 Pendant quasiment deux ans, elle ne dit rien.
01:07:51 Elle finira par le dire à un ami et à sa mère.
01:07:55 Et j'avoue que là, la réaction de la mère, moi, m'a estomaquée,
01:07:59 parce que sa mère lui a dit, "Bah, écoute, OK,
01:08:02 si tu es heureuse comme ça, très bien.
01:08:04 Maintenant, ça va être évidemment compliqué,
01:08:05 mais vis ta vie, ma fille."
01:08:07 Moi, je ne vous cache pas que dans le livre,
01:08:09 je dis que si j'avais annoncé ça à ma propre mère,
01:08:11 je ne suis pas certaine que la réaction aurait été aussi magnanime.
01:08:14 Mais en l'occurrence, elle est insérée, elle a une vraie vie.
01:08:17 Elle a une vie de jeune femme où, entre guillemets, tout va bien.
01:08:20 - Ce qui est intéressant, c'est le point de rupture aussi.
01:08:22 Ça a duré trois ans.
01:08:23 Pourquoi est-ce qu'il y a une rupture ?
01:08:24 - Il y a une rupture parce que Nordal-Lelandais
01:08:26 obtient une unité de vie familiale, une UVF.
01:08:29 Là aussi, on peut s'interroger de pourquoi on autorise
01:08:31 ou pas une UVF à ce type de prisonnier.
01:08:34 Ça, c'est un débat de société.
01:08:36 Et en l'occurrence, cette UVF va très mal se passer
01:08:38 parce que comme elle aura passé, elle, de la drogue et de l'alcool,
01:08:41 il va en prendre, me dit-elle.
01:08:43 Et me dit-elle encore, il va vriller.
01:08:45 Et ça va mal se passer parce qu'il y aura,
01:08:49 me dit-elle encore, une agression sexuelle et des violences.
01:08:53 - Il va l'agresser ?
01:08:53 - Il va l'agresser.
01:08:54 - En prison ?
01:08:55 - En prison, dans cette UVF.
01:08:58 - C'est un peu surprenant quand même.
01:08:59 - C'est complètement surprenant.
01:09:01 - Elle a porté plainte contre lui ?
01:09:02 - Alors, elle n'a pas porté plainte parce que,
01:09:03 je lui pose la question, je lui demande,
01:09:05 mais pour quelle raison, si vous me dites que ça a eu lieu,
01:09:07 pour quelle raison ?
01:09:08 Parce qu'évidemment, du côté de Nandelle Lelandé,
01:09:09 on nie cette affaire.
01:09:12 Et elle me dit, je n'ai pas porté plainte parce que je m'en veux.
01:09:15 Et je m'en veux peut-être plus à moi qu'à lui d'avoir dévissé,
01:09:19 de ne pas avoir vu les choses.
01:09:20 On m'avait prévenue.
01:09:21 Je savais qui il était, mais je n'ai pas voulu voir.
01:09:23 - Donc, elle regrette aujourd'hui.
01:09:24 - Elle regrette complètement.
01:09:25 - Elle regrette ce lien avec Nandelle Lelandé.
01:09:26 - Elisabeth, aujourd'hui, elle est suivie par un psychothérapeute.
01:09:30 Elle s'interroge sur son parcours et sur comment elle a pu,
01:09:34 justement, tomber dans ce piège que vous décrivez.
01:09:39 - Oui, parce que si elle va jusqu'à passer de la drogue,
01:09:41 alors l'alcool, bon, le limite, j'ai envie de dire, c'est moins grave.
01:09:43 Mais si elle va jusqu'à lui passer de la drogue pour lui,
01:09:46 c'est qu'elle est vraiment tombée dans un piège.
01:09:47 - Elle est complètement tombée amoureuse.
01:09:48 Alors, à l'instant T, elle ne le vit pas comme un piège.
01:09:51 Elle le vit comme une preuve d'amour.
01:09:53 Si tu m'aimais, tu ferais.
01:09:55 Parce que tu comprends, moi, en ce moment, je ne vais pas bien.
01:09:57 J'ai besoin.
01:09:59 Et il y a ce sentiment de culpabilité tout le temps dont elle me parle.
01:10:01 Elle me dit, moi, chaque fois que je vais le voir, je ressors.
01:10:05 Et moi, je suis libre et pas lui.
01:10:06 Alors moi, je lui dis, mais vous n'avez rien commis.
01:10:07 - Elle n'a tué personne.
01:10:08 - Voilà, vous n'avez rien...
01:10:10 Oui, mais quand même.
01:10:11 Oui, mais quand même.
01:10:13 - Est-ce qu'au final, vous vous dites, peut-être qu'un jour,
01:10:15 j'écrirai un prisonnier ?
01:10:18 - Alors, je ne sais pas si j'écrirai.
01:10:21 Mais je me suis beaucoup interrogée parce que je crois, moi, avoir de l'empathie.
01:10:24 Je crois que notre métier, c'est d'avoir de l'empathie.
01:10:26 C'est de comprendre et d'aller vers l'autre.
01:10:27 Donc, dans le cadre d'un tournage, pourquoi je ne rencontrerai pas quelqu'un ?
01:10:31 Je ne sais pas.
01:10:32 Alors, il se trouve que je suis très...
01:10:34 - Vous pourriez tomber amoureuse...
01:10:35 Non, mais c'est intéressant parce que dans votre tête, vous vous dites,
01:10:37 vous pourriez tomber amoureuse d'un tueur en série.
01:10:40 Ce ne serait pas un blocage ?
01:10:41 - Alors, je pense à titre personnel parce qu'il y a ce que j'appelle, moi,
01:10:45 la combinatoire et le singulier que m'ont expliqué les psychologues,
01:10:47 c'est-à-dire les psychiatres.
01:10:49 La combinatoire, c'est ce que je vous ai dit.
01:10:50 On est tous et toutes traversés par l'empathie, la charité chrétienne, etc.
01:10:54 Et puis, le singulier, c'est votre vie.
01:10:56 C'est la grille de lecture, votre homa ou pas.
01:10:58 Il se trouve que moi, je suis très bien dans ma vie.
01:11:00 J'ai été aimée, choyée.
01:11:03 - Est-ce que vous pourriez tomber amoureuse ?
01:11:04 - Je crois...
01:11:04 - En répondant vraiment, sincèrement.
01:11:06 - En tout cas, pas un tueur en série.
01:11:07 - Sans jouer à la femme politique en tournant autour du pot.
01:11:11 - Non, non, honnêtement, je remarque, je crois que je ne tomberai pas amoureuse,
01:11:13 mais peut-être qu'un homme qui n'aurait pas tué d'enfant ou de...
01:11:18 Je ne sais pas.
01:11:18 - Allez, c'est bon, on voit.
01:11:19 - Le livre s'appelle "Il n'est pas celui que vous croyez".
01:11:21 "Ces femmes amoureuses de tueurs en série", c'est publié chez Fayard.
01:11:24 Merci Valérie Benayim d'être venue dans un instant.
01:11:26 Sonia Mabrouk, on se retrouve demain en direct à partir de 10h35 sur CNews.
01:11:30 A demain et d'ici là, plus que jamais, soyez prudents.
01:11:32 [Musique]