IVG dans la Constitution : "Nous avons une dette morale" envers toutes les femmes qui "ont souffert dans leur chair", déclare Gabriel Attal devant le Congrès à Versailles
  • il y a 2 mois
Le Premier ministre prend la parole, et rend hommage au combat de Gisèle Halimi qui plaida, en 1972, pour la liberté de chaque femme de recourir à l'IVG. La famille de l'avocate est présente dans l'hémicycle.

"L'homme que je suis ne peut imaginer vraiment la détresse qu'ont pu connaître ces femmes privées de la liberté de disposer de leur corps des décennies durant. L'homme que je suis ne peut imaginer vraiment la souffrance physique d'alors, quand l'avortement était synonyme de clandestinité honteuse, de douleur innommable et de risque fatal."

"Nous sommes hantés par la souffrance et la mémoire de tant et tant de femmes qui ont souffert pendant des décennies (...). Aujourd'hui, nous pouvons changer le cours de l'histoire."

"Ce vote c'est d'abord un aboutissement, celui d'un long combat"

Aujourd'hui, le présent doit répondre à l'histoire", assure Gabriel Attal qui fait applaudir Simone Veil et son combat pour la légalisation de l'avortement. "Nous avons une dette morale" envers toutes les femmes qui "ont souffert dans leur chair", dit le Premier ministre.

"La marche du progrès a fait son office. Je veux rendre hommage à toutes les associations qui œuvrent pour le droit des femmes"

"Sous l'autorité du président de la République, nous œuvrons pour faire rimer égalité avec réalité (...). Sur ce chemin depuis sept ans, nous avons avancé ", affirme Gabriel Attal, vantant le bilan du chef de l'Etat en la matière. "Nous sommes encore loin d'être au bout du chemin mais pas à pas l'égalité se rapproche", ajoute-t-il. "Nous donnons une deuxième victoire à Simone Veil", avec cette constitutionnalisation, dit-il.

"Combien de Congrès du Parlement firent naître une telle unité ? Combien de Congrès du Parlement firent naître une telle émotion ? (...) Beaucoup semblent dire que l'IVG ne serait pas menacée (...) comme si ce qui était acquis l'était pour toujours, je le réfute. Oui, la liberté d'avorter reste menacée, nos libertés sont par essence menacées."

"Gouverner, c'est faire obstacle au tragique de l'histoire (...). La politique, c'est faire obstacle à la folie des hommes (...). Ce texte est un rempart aux faiseurs de malheur".

"Aujourd'hui, la France est pionnière. Vous dire au monde que la France est fidèle à son héritage (...). Ce n'est pas seulement les femmes que vous honorez, c'est la France."

Le Premier ministre rappelle que cela fait 16 ans que la Constitution, "notre loi fondamentale", n'a pas été modifiée. "Aujourd'hui, l'ère d'un monde d'espoir commence", conclut Gabriel Attal.
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