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  • 23/02/2024
Au cœur de cette émission, la crise agricole. Nos invités répondent aux question de Marie Brette et des éditorialistes de la presse régionale

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Transcription
00:00 Bonjour, ravie de vous retrouver dans Extra Locale.
00:02 Deux invités en cette semaine de démarrage du Salon de l'Agriculture.
00:05 Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée Nationale,
00:09 ainsi que le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, dont tout le monde parle en ce moment.
00:14 Il est notre premier invité.
00:16 [Musique]
00:32 Bonjour Arnaud Rousseau.
00:34 Bonjour.
00:35 Merci d'être avec nous alors que le Salon d'agriculture démarre.
00:37 Vous serez interrogé par trois journalistes, dont deux de nos régions.
00:40 Je vous les présente tout de suite.
00:41 Mathieu Perrineau est cette semaine avec nous sur notre plateau.
00:44 Il est chef d'agence à Vichy, il représente la montagne,
00:47 et l'Auvergne Rhône-Alpes ainsi que la Nouvelle-Aquitaine, on va dire, pour les régions.
00:51 L'Auvergne Rhône-Alpes, le Lime de l'Alpes.
00:53 Et le Centre Val-de-Loire, même tout le groupe Centre France.
00:57 Bonjour Madame, bonjour Monsieur.
00:58 Delphine Blanchard est également de retour parmi nous.
01:00 Bonjour Delphine, journaliste à La Nouvelle-République,
01:03 qui s'étend de la Nouvelle-Aquitaine Poitiers, dont vous êtes au Centre Val-de-Loire.
01:10 Exactement.
01:11 Il y a plusieurs régions représentées avec nos deux journalistes,
01:14 ainsi que Quentin Calmet, qui représente Public Sénat,
01:17 journaliste politique et parlementaire.
01:19 Bonjour Marie.
01:20 Voilà, la présentation.
01:21 Bonjour.
01:22 Vous faites bonjour à tout le monde.
01:23 Avant de démarrer les questions, vous connaissez la tradition ici,
01:25 un petit questionnaire de Proust pour mieux vous connaître.
01:28 Et c'est Mathieu qui prend la main.
01:30 Vous avez été courtier, vous avez été militaire réserviste.
01:34 Aujourd'hui vous êtes maire d'une petite commune,
01:36 vous êtes capitaine d'industrie, céréalier, syndicaliste.
01:39 Vous portez toutes ces casquettes.
01:40 Quelle est votre préférée ?
01:41 Et puis, comment vous faites pour cumuler tous ces postes ?
01:45 D'abord, ma casquette préférée, c'est celle de père de famille,
01:47 que vous n'avez pas citée.
01:49 J'ai trois enfants, avec lesquels je ne passe pas beaucoup de temps en ce moment,
01:51 mais c'est évidemment, comme dans beaucoup de familles françaises,
01:54 ce qui est ma préoccupation principale.
01:56 Et après, pour répondre à votre question,
01:58 tout ça est une continuité, puisque, je le dis ici dans cette maison,
02:03 le Sénat, mais mon ancrage, ma terre, c'est celle de ma commune,
02:07 depuis que je suis né, et qui s'appelle Troissy-en-Mulsien,
02:09 dont je suis maire, vous l'avez dit,
02:10 mais dans lequel je pratique ce beau métier d'agriculteur,
02:14 repris, exploitation reprise derrière mes parents.
02:16 Et puis ensuite, j'ai une continuité de profil,
02:19 puisque j'ai fait du syndicalisme agricole,
02:21 qui m'a amené à la FNSOA, et en responsabilité,
02:24 dans le groupe Avril, où je suis aujourd'hui le président du conseil d'administration.
02:28 Je rappelle que cet avril, cette entreprise,
02:30 elle est détenue capitalistiquement par des agriculteurs,
02:33 qui sont tous issus de la FNSOA,
02:34 et donc vous voyez que tout ça est très logique.
02:36 - Delphine.
02:37 - Une petite question boutade, mais la réponse ne peut ne pas l'être.
02:40 Arnaud Rousseau, vous êtes plutôt Jean-Jacques Rousseau ou Sandrine Rousseau ?
02:44 - Alors, ni l'un ni l'autre.
02:45 Je suis plutôt Henri, voyez-vous, dit le douanier.
02:49 - Très bien.
02:50 - C'est plutôt ce modèle-là.
02:52 - Parfait. Merci.
02:54 Et Quentin Calmet, pour terminer.
02:57 - C'est un rituel, on me pose la question,
02:59 quand je suis président de cette émission,
03:00 sur la loi emblématique, puisque je suis journaliste parlementaire.
03:03 Est-ce que vous mettriez Egalim dans votre panthéon des lois ?
03:07 - Et quel numéro ?
03:09 - Oui, en plus, effectivement, Egalim 1, Egalim 2, Egalim 3.
03:12 - On en est au 4.
03:13 - Donc c'est une loi importante, mais dans mon panthéon,
03:15 celle que je mettrais, c'est celle qu'on attend.
03:17 C'est le projet de loi d'orientation agricole,
03:18 parce que dans le moment dans lequel on est,
03:20 ce qui est le fond de la demande du monde agricole,
03:23 c'est évidemment la dignité, le juste revenu, l'exercice du métier,
03:26 mais c'est l'orientation que doit prendre l'agriculture dans ce pays.
03:29 Donc vous savez que cette loi, on en parle depuis plus d'un an.
03:31 Le Premier ministre a redit que...
03:33 - Sur les transmissions de fermes, notamment, c'est le cœur de la loi.
03:35 - Installation, transmission, compétitivité, souveraineté alimentaire.
03:39 Et donc c'est celle-là qui m'intéresse le plus.
03:41 - Et, pardon, une loi Egalim européenne,
03:43 on entend que c'est dans les cartons,
03:45 en tout cas on entend le chef de l'État qui plaide en faveur
03:47 davantage d'Europe dans cette gestion de la crise agricole.
03:50 Une loi Egalim européenne, c'est faisable, c'est souhaitable ?
03:52 - Alors, en tous les cas, la question de la protection
03:56 du coût de la matière première, de la matière première agricole,
03:59 c'est souhaitable. Après, dans le cadre européen,
04:01 en ce moment, on a beaucoup d'autres combats à mener.
04:03 Mais l'idée que, en tous les cas, partout en Europe,
04:05 dans la construction du prix, on veille à ce qui n'est pas
04:08 de vente à perte chez l'agriculteur et que le prix soit central
04:11 dans la manière dont on rémunère les agriculteurs,
04:13 oui, ça, ça a du sens en France et en Europe.
04:15 - Ça, on va en reparler. Et je termine par ma question rituelle.
04:18 Votre région de prédilection, vous en avez déjà parlé.
04:20 C'est votre petit village, c'est l'île de France.
04:23 - Quand on est agriculteur, on a un peu des racines.
04:25 Donc quand on est entre agriculteurs, chacun est très cocardier
04:28 dans son territoire. Moi, ma région, c'est une petite région
04:31 naturelle qui s'appelle le Mulsien, qui est juste derrière
04:34 la petite France où se trouve Roissy, l'aéroport,
04:36 qu'on connaît bien. - Région d'agriculture intensive,
04:39 quand même. - Région de grande culture.
04:41 - De grande culture. - Vous me direz ce que vous mettez
04:43 derrière intensive. Alors, pas complètement,
04:45 parce que moi, j'ai une petite rivière qui coule dans ma commune,
04:47 qui s'appelle la Terre Ouen, mais je vous invite à venir
04:49 et vous verrez qu'on est loin des clichés de l'open field.
04:52 Mais en tous les cas, c'est là où j'habite depuis que je suis né.
04:55 Ce sont les racines de ma famille. J'ai déjà ma place au cimetière,
04:57 donc vous voyez, c'est là où je suis attaché.
05:00 - Tout à prévu. Allez, on enchaîne avec la question cash
05:03 après le jingle.
05:05 Allez, rentrons dans le vif du sujet avec la colère
05:13 des agriculteurs. Et c'est Quentin qui prend la main
05:15 pour la question cash. - Voilà, l'Élysée, le chef d'État
05:17 qui avait lancé l'idée d'un grand débat demain après-midi,
05:20 samedi après-midi, jour d'ouverture du Salon de la Agriculture
05:22 à Paris. Vous n'irez pas, c'est ce que vous avez annoncé
05:25 ce matin sur BFM TV RMC, parce que les soulèvements de la terre
05:32 étaient originellement invités. Est-ce que vous le maintenez ?
05:36 La FNSRA ne sera pas présente à ce grand débat ?
05:40 - Oui, vous savez, on travaille avec le gouvernement
05:42 depuis la suspension du mouvement. Souvenez-vous, fin janvier,
05:47 on a indiqué qu'après les premières déclarations
05:50 du Premier ministre, on avait suspendu le mouvement
05:54 qui consistait à occuper un certain nombre de points
05:57 de blocage en France pour se mettre au travail.
05:59 C'est ce qu'on a fait. C'est ce qu'on a fait
06:01 avec plusieurs visites chez le Premier ministre,
06:03 avec du travail intensif avec les ministres compétents,
06:06 que ce soit le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire
06:10 ou le ministère de la Transition écologique,
06:12 pour essayer d'apporter des réponses, parce que l'attente
06:14 des agriculteurs, c'est des réponses concrètes.
06:16 Ce qu'on attend, nous, c'est des réponses concrètes dans nos fermes.
06:18 Ce travail est diligenté. On savait qu'on avait un temps
06:20 de trois semaines pour travailler d'ici le Salon de la Agriculture,
06:23 dans lequel on attendait des décisions claires,
06:26 qui se mesureraient dans nos fermes.
06:28 Et puis, on savait qu'il y avait un temps plus long,
06:30 qui était le temps de la loi dont on vient de parler,
06:32 qui est le temps de l'Europe, parce qu'on sait très bien
06:35 qu'en Europe, on ne peut pas, en quelques jours, changer la donne.
06:37 Et donc, ce travail a été fait.
06:39 Et puis, parce qu'il y a une très forte attente du monde agricole,
06:42 avec une très forte tension, ce mouvement qui est vécu,
06:45 il vient de loin, quelle que soit la typologie de l'agriculteur,
06:49 de son exploitation, de sa production.
06:51 Et donc, il y avait l'idée que le Président de la République
06:54 voulait procéder à un échange pour entendre
06:56 ce que les agriculteurs avaient à lui dire.
06:58 Et nous, on trouvait plutôt que cette idée avait du sens.
07:03 Et puis, on a découvert hier soir que finalement,
07:05 c'était une organisation dans laquelle il y aurait
07:10 les soulèvements de la terre.
07:12 – Mais cette association d'écologistes radicaux ne viendra pas.
07:17 – Écoutez, je n'en sais rien.
07:19 – Si c'était votre condition, elle est remplie.
07:24 – Non, je redis que pour qu'un dialogue et un échange puissent se créer,
07:30 il faut qu'il y ait les conditions de la confiance.
07:32 Là, j'ai compris d'ailleurs que tout un tas de gens n'allaient pas venir
07:35 parce qu'ils n'avaient pas été prévenus.
07:36 – Est-ce que Emmanuel Macron viendra ?
07:37 – Je ne sais pas, je ne gère pas l'agenda du Président de la République.
07:40 – Vous avez vécu ça comme une provocation.
07:42 – Bien sûr, je l'ai dit.
07:44 Vous savez, pour le monde agricole, dans le moment de tension
07:47 dans lequel on est, et encore une fois, le rôle qui est le mien
07:50 et la légitimité qui m'était donnée par les agriculteurs de la FNSA,
07:53 les agricultrices de la FNSA, c'est d'essayer de porter une position équilibrée
07:56 d'un corps intermédiaire qui discute avec le gouvernement.
07:59 Celui de M. Macron aujourd'hui, enfin de M. Attal,
08:02 avec le Président de la République, M. Macron,
08:04 mais depuis 78 ans d'histoire de la FNSA, avec tous les gouvernements,
08:07 quelle que soit leur couleur politique.
08:09 C'est une discussion exigeante, et je l'ai dit,
08:11 il n'y a pas de défiance, mais il n'y a pas de complaisance.
08:14 On construit quelque chose.
08:15 Pour construire et dialoguer, il faut qu'à un moment,
08:17 il y ait de l'écoute et de la confiance.
08:18 Moi, je suis désolé, mais la communication politique
08:21 qui consiste à dire "on va mettre tout le monde, y compris des gens
08:23 qui ne respectent pas le cadre républicain,
08:25 que le gouvernement lui-même a souhaité dissoudre",
08:28 c'est totalement incompréhensible.
08:29 Et je le dis, non seulement, je ne vais pas y aller,
08:32 mais depuis hier soir, il y a un niveau de tension
08:35 qui est probablement supérieur à ce qu'on avait
08:37 au moment des blocages des routes.
08:39 Je trouve que ça n'est pas la manière d'essayer de sortir
08:43 de manière constructive de cette crise.
08:45 Et encore une fois, il faut donner des perspectives
08:47 au monde agricole, et il faut que les agriculteurs
08:49 sentent que dans leur ferme, ça change.
08:50 - Effectivement.
08:51 - Votre décision est actée, vous ne reviendrez pas dessus,
08:54 vous le dites sur cette antenne, vous n'irez pas,
08:56 quoi qu'il arrive, à un grand débat demain après-midi
08:58 au Salon de l'agriculture ?
08:59 - Non, mais sortons de l'émotion.
09:02 Encore une fois, restons équilibrés.
09:05 J'ai dit ce matin, j'ai annoncé hier soir,
09:08 j'ai dit ce matin que je n'irai pas.
09:10 J'ai réuni ce matin un bureau de la FNSA,
09:12 et à 14h aura lieu un conseil d'administration.
09:16 Donc tout ça ne se fait pas de manière émotionnelle,
09:20 tout ça se construit.
09:22 Parce qu'encore une fois, dans le moment où on est,
09:24 chacun doit assumer ses responsabilités.
09:26 Vous savez, c'est difficile, la pression est forte.
09:28 - Vous l'avez dit au président de la République,
09:29 vous l'avez eu au téléphone ?
09:30 - Non, j'ai vu le président qui m'a reçu mercredi.
09:34 - Mais là, vous ne l'avez pas eu depuis hier.
09:36 - Je ne l'ai pas eu depuis hier.
09:38 - Est-ce que vous pourrez changer d'avis d'ici à demain ?
09:40 - Encore une fois, vous savez,
09:42 tout ça se prend de manière construite.
09:44 On n'est pas dans l'émotion,
09:46 on essaie de prendre les bonnes distances par rapport aux choses.
09:48 - Les agriculteurs sont dans l'émotion, comme vous le dites justement.
09:51 Ils sont à Paris, près de la Tor Eiffel, à Pézan.
09:54 - Je crois que ce qui est attendu des responsables professionnels,
09:59 c'est justement d'essayer d'abord de prendre la bonne mesure.
10:03 Vous savez, les agriculteurs de la FNSA,
10:05 ils m'envoient tous les jours des SMS
10:07 pour me dire qu'ils n'en peuvent plus,
10:08 qu'ils n'ont pas confiance, qu'on va se faire avoir.
10:11 Donc, ça, j'entends.
10:13 Et en même temps, je le dis, le rôle qui m'a été donné,
10:15 c'est d'essayer de trouver une voie de passage
10:17 qui permet de construire l'après.
10:19 Parce qu'encore une fois,
10:21 l'agacement, la colère,
10:23 ça ne construit pas un projet pour les agriculteurs.
10:25 Nous, on a besoin d'un projet.
10:26 Notre projet, nous, à la FNSA, avec les jeunes agriculteurs,
10:28 il est clair.
10:29 On veut continuer à soutenir la liberté d'entreprendre,
10:32 on veut continuer à porter la souveraineté alimentaire
10:34 et avoir une voie.
10:35 Pourquoi ?
10:36 Pour, d'abord, qu'on puisse vivre de notre métier.
10:38 Ensuite, faire en sorte que ce qui nous est demandé
10:40 se voit avec de la réciprocité par rapport aux importations.
10:44 Et puis, enfin, qu'on arrête en permanence
10:46 de nous empêcher, au quotidien de nos métiers,
10:49 avec des règles inénormes qui ne sont plus tenables,
10:51 de faire notre boulot.
10:52 Donc, ça, dans un continent, je le dis aussi,
10:55 où les niveaux de durabilité sont les plus élevés.
10:58 Je le dis parce qu'on oppose souvent agriculture-environnement,
11:00 c'est pas le sujet.
11:01 - Les durabilités, oui.
11:02 - Enfin, pour le moment, vous avez été quand même
11:03 relativement entendu par le gouvernement
11:05 d'aucun indice que vous avez l'oreille du gouvernement,
11:08 d'Emmanuel Macron.
11:09 Vous avez été entendu sur les critères environnementaux
11:11 de la PAC qui ont été revus à la baisse,
11:13 sur la suppression du fameux indicateur nodu,
11:16 contraignant pour les agriculteurs français
11:19 sur les pesticides.
11:20 Vous avez été entendu sur les mégabassines.
11:22 Le compte n'y était pas.
11:24 - Là aussi...
11:25 - Et même sur les guichets.
11:26 - Non, mais j'essaie de regarder les choses
11:29 de manière assez froide.
11:30 Il y a des choses qui ont avancé.
11:32 Je l'ai dit, l'annonce notamment d'une loi,
11:35 puisqu'on est ici au Sénat,
11:37 sur les troubles anormaux du voisinage
11:39 et la protection de l'antériorité de la présence
11:41 d'un agriculteur, c'est quelque chose
11:43 qui va dans le bon sens.
11:44 C'est annoncé pour le mois de mars-avril
11:46 et c'est bien.
11:47 Et quand c'est bien, à l'FNSA, on dit
11:49 "ça va dans le bon sens".
11:50 Ensuite, il y a des choses qui nécessitent
11:52 d'être éclairées parce que, entre la parole publique
11:55 et sa déclinaison sur le terrain,
11:57 il y a du jeu, si je puis dire, des doutes,
11:59 par exemple, sur le curage des fossés.
12:01 Le président de la République est venu
12:03 dans le Nord Pas-de-Calais, où il y a depuis des mois
12:05 des sujets d'évacuation des eaux.
12:07 Il a eu une parole claire et au moment
12:09 où je vous parle, ça n'avance pas au rythme
12:11 auquel ça devrait avancer.
12:12 Et puis, il y a des choses qui ne sont pas encore là.
12:14 Notamment, puisqu'on est sur la loi
12:17 d'orientation agricole, nous on souhaiterait
12:19 que l'agriculture soit reconnue comme étant
12:21 d'intérêt général majeur.
12:23 Eh bien, au moment où je vous parle,
12:24 ça n'est pas encore là.
12:25 Donc, on continue à pousser.
12:27 Ensuite, chacun est dans son rôle.
12:28 Le rôle d'un corps intermédiaire,
12:30 c'est de faire des propositions claires,
12:32 construites, et le rôle du politique,
12:33 c'est d'arbitrer et de décider.
12:34 Donc, moi, je ne sais pas ce que décidera
12:36 le gouvernement.
12:37 Il y a eu des annonces de fait.
12:38 Vous voyez, j'essaie d'être équilibré.
12:40 - Il y aura des éléments sur les méga-bassines.
12:42 - Oui, mais encore une fois,
12:44 au moment où je vous parle,
12:46 je pense que les parlementaires n'ont pas les textes.
12:48 Et nous, on a eu des bribes de textes,
12:50 mais ça ne fait pas une vision globale.
12:53 - Vous parliez aussi du rôle des corps intermédiaires.
12:56 Est-ce que là, il n'y a pas aussi les élections
12:58 de la Chambre d'Agriculture en l'an 2025 ?
13:00 - Non, je n'en regarde pas.
13:01 - Est-ce que là, il n'y a pas des cartes
13:03 qui sont en train de se mettre en place ?
13:05 Je parle de ce que je connais dans le Poitou, par exemple.
13:08 Lors des mobilisations,
13:10 l'FNSE a tenu la nationale 10,
13:12 la coordination rurale tenait l'autoroute A10.
13:15 Et chacun ne s'est jamais rencontré.
13:17 Nous, journalistes, faisions le lien entre les deux.
13:20 Est-ce que vous pouvez m'expliquer un petit peu aussi
13:22 ces tensions-là ?
13:23 - Alors, vous avez raison.
13:24 Il y aura donc la représentativité agricole.
13:27 Cette représentativité agricole se mesure tous les 6 ans
13:29 à travers des élections aux Chambres d'Agriculture,
13:31 qui sont des chambres consulaires,
13:32 comme il en existe dans d'autres secteurs de l'économie.
13:35 Et donc, elles auront lieu en janvier 2025.
13:39 Inutile de vous dire que le mouvement qui est né là
13:42 n'a absolument rien à voir avec les élections.
13:44 Je le dis parce que parfois, on a l'impression que...
13:47 Et qu'au moment où on est,
13:49 c'est le cadet des soucis de la plupart des agriculteurs
13:51 de savoir ce qui va se passer dans un an.
13:53 Je rappelle qu'à ces élections,
13:55 le vote est de l'ordre de 40 %.
13:56 Donc, vous voyez, il y a déjà 6 agriculteurs sur 10
13:58 qui ne vont pas voter.
13:59 Ce qui est, par ailleurs, beaucoup pour une élection professionnelle.
14:01 Mais enfin, voilà.
14:03 Ensuite, depuis le début, je mets quiconque au défi
14:06 d'avoir une seule fois dans ma bouche entendu
14:08 une critique à l'encontre de tel ou tel.
14:10 Je le dis, ce n'est pas, au moment où on est,
14:12 une querelle de boutique.
14:14 Il y a un objectif pour l'agriculture.
14:16 Après, parce que vous avez raison, il n'y a pas de naïveté,
14:18 sur le terrain, il peut y avoir des tensions,
14:20 parce qu'elles existent, parce que chacun veut montrer les muscles.
14:23 Ce temps viendra.
14:24 Ce temps viendra.
14:25 Mais moi, je crois que dans le moment dans lequel on est,
14:27 ce qu'attendent les agriculteurs,
14:29 pour un certain nombre d'entre eux qui n'étaient pas syndiqués,
14:32 et qui étaient avec nous ou avec d'autres,
14:34 ou beaucoup de jeunes,
14:35 c'est d'abord qu'on obtienne des résultats sensibles
14:37 dans leur vie quotidienne.
14:38 Et encore une fois, ne nous trompons pas de combat,
14:40 dans le moment dans lequel on est, ce combat viendra.
14:42 Sur les différences de problématiques,
14:43 vous en parliez entre les gros agriculteurs,
14:46 les gros céréaliers, ce qui est votre cas,
14:48 les éleveurs d'un côté, les petits exploitants,
14:52 les exploitants bio,
14:54 ça fait quand même des problématiques et des revendications
14:56 qui ne sont pas forcément les mêmes,
14:57 pour rebondir aussi avec ce que disait Elphine.
14:59 Est-ce que ça ajoute pas à la difficulté de répondre aussi à la crise ?
15:01 Exactement.
15:02 Vous avez raison.
15:03 La diversité des problèmes, l'antéiforme.
15:05 Je me réjouis de constater que tout le monde prend conscience
15:07 que l'agriculture est plurielle.
15:09 Vous savez, à Paris, on me parlait souvent du modèle agricole.
15:11 La vérité, c'est qu'il n'y a pas un modèle agricole en France.
15:14 Et que vous avez raison, l'agriculture,
15:16 elle est très typique aussi des territoires dans lesquels elle s'exprime.
15:19 Et c'est une réalité que dans certains territoires,
15:22 il y a des exploitations avec des tailles différentes
15:24 en fonction de la typologie des sols, du territoire.
15:26 Que les fermes céralières sont naturellement plus importantes
15:30 qu'une ferme maraîchère.
15:32 Voilà, c'est une vérité.
15:33 Et que par ailleurs, dans une même production,
15:36 quand vous êtes producteur laitier,
15:37 c'est pas la même chose si vous êtes producteur laitier
15:39 à 1500 mètres en montagne ou si vous l'êtes en Bretagne.
15:41 Donc c'est vrai que ça rend les choses beaucoup plus complexes
15:44 parce que chacun a une typicité.
15:45 Mais il y a aussi quand même des choses qui sont très transversales.
15:48 Je voudrais rappeler qu'à la FNSA,
15:50 on a tous les types de production et tous les types d'exploitation.
15:53 Donc nous, on s'arbitre entre nous, c'est pas toujours simple.
15:56 Mais encore une fois, l'enjeu, c'est pas telle ou telle région,
15:59 telle ou telle production.
16:00 C'est vraiment comment on donne du sens à l'agriculture
16:02 pour comment on rémunère au juste prix,
16:04 comment on projette, comment on attire des jeunes demain.
16:07 Sur les producteurs laitiers ?
16:09 Moi je voulais revenir sur le NODU d'abord, si vous le permettez.
16:12 Gabriel Attal a annoncé en conférence de presse mercredi,
16:15 le NODU s'est terminé.
16:17 C'est un indicateur français qui permet d'évaluer l'utilisation des pesticides.
16:21 Donc le gouvernement choisit d'utiliser un indicateur européen moins contraignant.
16:25 Même dans vos rangs, tout le monde n'est pas forcément d'accord avec ça.
16:29 C'est tant pis pour l'environnement.
16:31 Alors d'abord, vous faites bien de dire que le NODU, c'est franco-français.
16:36 Et nous, dans ce qu'on réclame depuis le début,
16:37 c'est pas de surtransposition européenne.
16:38 Donc on essaie d'être logique.
16:40 J'ajoute que ça n'est pas la FNSA qui a construit l'indicateur européen.
16:45 Je le dis parce que j'ai lu quelque chose.
16:47 - HRI1.
16:48 - HRI1, voilà.
16:49 Ensuite, je constate que cet indicateur NODU,
16:54 tout le monde le décrit depuis 16 ans que le plan éco-phyto a commencé.
16:58 - Sauf les écologistes.
16:59 - Même pas, même pas.
17:00 Vous pouvez lire, voilà, ils vous diront que cet indicateur,
17:03 en tous les cas que le plan éco-phyto n'a pas marché.
17:05 Voilà, bon.
17:06 Donc tout ça ne fonctionne pas.
17:08 Nous, qu'est-ce qu'on dit ?
17:09 On dit qu'il y a des efforts qui ont été faits depuis 16 ans,
17:12 notamment sur les matières actives les plus dangereuses,
17:15 ce qu'on appelle CMR1, dont on a réduit depuis 20 ans 96% de l'utilisation.
17:21 - Ce n'est pas ce que dit le NODU qui dit que l'utilisation de pesticides
17:24 n'a pas bougé depuis 20 ans.
17:26 - Non, pardonnez-moi, sur le CMR1, tout le monde est à peu près d'accord
17:29 pour dire que ça a baissé, on dira 95 ou 96%.
17:32 - C'est un pesticide.
17:34 - Donc ensuite, nous ce qui nous intéresse, c'est comment on améliore les pratiques.
17:38 Parce qu'on peut faire le constat qu'éco-phyto 1 n'a pas marché,
17:41 qu'éco-phyto 2 n'a pas marché.
17:43 Pour vos éditeurs, ce que je voudrais rappeler, c'est qu'ils sont dans le pays
17:46 dans lequel on a le niveau d'exigence et de durabilité parmi les plus élevés de la planète.
17:50 Donc tout ce qui se fait ailleurs est plutôt moins disant.
17:53 Je ne dis pas que tout est mal ailleurs, je dis que c'est plutôt moins disant.
17:56 Et que dans le moment dans lequel on est, notre problématique,
17:58 c'est comment on trouve des alternatives quand il y a des matières
18:01 dont il faut se passer sans nous mettre dans des impasses.
18:03 Parce que si on nous met dans des impasses, alors on ne produit plus en France,
18:06 on importe des produits qui bien souvent utilisent des matières actives
18:09 interdites en Europe. Donc non, on ne renonce pas à l'écologie,
18:12 mais en même temps, on ne nous met pas dans des impasses de production.
18:15 Je rappelle qu'on importe aujourd'hui un tiers de notre alimentation.
18:18 Je crois que les Français ont tous bien compris ça.
18:20 Et que du coup, c'est difficile parce qu'il faut se mettre à la recherche.
18:23 Il y a des moyens qui ont été mis par l'État, c'est une bonne nouvelle.
18:26 Maintenant, il faut mettre les chercheurs pour trouver des alternatives.
18:28 Parce que dire "on va arrêter en mettant tout le monde dans le mur",
18:31 ça n'est pas une solution.
18:32 – Alors avant de poursuivre, c'est encore beaucoup de questions,
18:35 – Beaucoup de sujets.
18:36 – Beaucoup de sujets, beaucoup de questions à poser,
18:37 je vous propose une petite pause.
18:39 J'imagine que vous êtes pour les circuits courts du coup.
18:41 – Ah mais on est pour tous les petits agriculteurs,
18:43 notamment les circuits courts qui souffrent beaucoup en ce moment.
18:45 – Aux consommateurs.
18:46 Bon, voilà un bel exemple en Touraine, chère Delphine.
18:50 Des pommes de Saint-Aubin-le-Dépin,
18:54 des terrines du Sud-Touraine et de la glace de Sonzay.
18:57 Dans ce magasin, 80% des produits viennent de producteurs locaux.
19:01 Un magasin créé il y a deux ans par 14 agriculteurs du département.
19:06 Parmi les clients, des personnes qui aiment cuisiner
19:09 et qui sont soucieuses de la provenance des produits.
19:12 – Je viens là parce que je suis très sensible aux kilomètres
19:16 parcourus par les produits que je consomme,
19:19 entre, je dirais, le producteur, la ferme des Murillais et mon assiette.
19:24 Et ici, je trouve exactement ce que je recherche.
19:28 Odile est éleveuse d'agneaux à Chemillers-sur-Dame.
19:31 Elle fait partie des propriétaires du magasin.
19:34 Plusieurs fois par mois, elle quitte la ferme pour tenir la boutique.
19:38 Elle peut y vendre sa viande à un prix juste
19:41 et être en lien direct avec la clientèle.
19:44 – Alors aujourd'hui, le fait de pouvoir vendre en direct
19:47 nous permet de maîtriser notre prix de vente.
19:50 Et donc ça, ça nous permet de vivre de notre métier.
19:54 Aujourd'hui, j'estime que je gagne ma vie,
19:58 que j'ai la chance de travailler dans un cadre agréable.
20:00 Alors bien sûr, je ne peux pas faire de folie,
20:03 mais en fait, on est quand même satisfait,
20:05 même si je reste consciente que ce n'est pas la solution
20:08 pour tous mes collègues d'éleveurs de moutons,
20:10 puisqu'on ne peut pas dupliquer ce système pour toute l'agriculture.
20:15 – Odile vend 90% de sa production d'agneaux dans ce magasin,
20:20 mais également dans deux autres boutiques de producteurs du département.
20:23 Les 10% restants se font à la ferme.
20:27 – Petite réaction tout d'abord ?
20:29 – Écoutez, moi j'invite tous les consommateurs
20:32 – Vous le faites vous-même ?
20:33 – Oui, oui, alors moi j'ai notamment un producteur de chèvres,
20:37 même si je suis un peu moins chez moi en ce moment,
20:40 j'ai un producteur de chèvres qui fait des fromages délicieux,
20:43 les chèvres moray à quelques kilomètres de chez moi, je les conseille.
20:46 – Mathieu ?
20:47 – Alors justement, c'était déjà difficile pour le bio,
20:50 il y avait l'inflation, le pouvoir d'achat des Français en Berne,
20:53 le gouvernement qui choisit de soutenir l'agriculture traditionnelle.
20:56 Cette filière bio et des circuits courts qui souffraient déjà beaucoup,
21:00 ça va être encore plus difficile pour elle, est-ce que le bio a encore un avenir ?
21:03 – La réponse est oui, évidemment, c'est pour ça que nous n'opposons jamais
21:07 les différentes typicités de production.
21:10 L'agriculture biologique aujourd'hui, elle représente à peu près 10%
21:13 de la surface agricole cultivée en France
21:15 et un peu plus de 15% des agriculteurs et des agricultrices de ce pays.
21:18 Donc elle a une place, elle traverse une crise conjoncturelle majeure
21:23 qui amène un certain nombre de producteurs à se poser la question
21:26 de la pérennité de la production en bio.
21:28 Et nous à la FNSEA, on se bat pour que les gens qui ont eu un projet de vie,
21:32 qui ont engagé des capitaux, de la sueur et du travail,
21:35 puissent traverser cette crise conjoncturelle.
21:38 Et donc on le fait comme on l'a fait pour d'autres productions,
21:41 je pense au port, je pense à la viticulture.
21:44 La deuxième question derrière, c'est quel est le consentement à acheter bio,
21:48 et notamment du consommateur, et quelle est la taille du marché ?
21:52 Donc moi j'évite les propos de niche, paniche, tout ça n'a pas de sens.
21:55 La question c'est comment on fait pour que le marché reste durable.
21:59 Ce qui est sûr c'est qu'il y a des réalités.
22:01 Aujourd'hui quand vous êtes un producteur de céréales bio par exemple,
22:04 vous vendez votre blé bio quasiment au même prix que le blé conventionnel.
22:08 Ça n'est pas tenable, c'est la même chose pour le lait.
22:11 Donc il faut regarder filière par filière, ensuite il faut regarder ce qu'est le marché,
22:14 et puis ce qui serait bien c'est aussi que l'État respecte ses engagements,
22:17 notamment puisqu'elle s'est engagée à mettre 20% de bio dans toutes les cantines
22:23 dans lesquelles elle opère, et donc il faut qu'on fasse vraiment ce mouvement.
22:28 Ensuite il faudra qu'on s'interroge, parce que voyez-vous,
22:31 ce qui durablement permettra aux bio de se développer, c'est la taille du marché.
22:35 Et que derrière, si on fait des projections en disant on aura 18% de bio
22:41 comme c'est écrit dans la PAC en 2027, ou 21% de bio en 2030
22:46 comme c'est écrit dans la planification écologique,
22:48 alors qu'on est à quelques encablures et qu'on se bat pour garder les entreprises,
22:52 tout ça n'est pas très cohérent.
22:53 Donc il faut qu'on aide le marché, il faut qu'on fasse les choses
22:56 pour que les entreprises puissent rester, que le consommateur puisse payer.
22:59 Et il y avait dans la tête du consommateur l'idée que le bio est toujours plus cher,
23:02 ce n'est pas systématiquement le cas, donc il faut regarder.
23:04 Mais vous parlez de cohérence, pardon, mais d'un côté vous demandez au gouvernement
23:06 de reculer sur les produits phytosanitaires,
23:08 et de l'autre côté vous dites que le bio doit continuer à se développer.
23:12 Est-ce que c'est cohérent cette...
23:13 Mais pour une raison simple, c'est cohérent, c'est qu'en fait il y a un marché derrière, voyez.
23:17 Moi je ne suis pas derrière chaque consommateur
23:19 qui dans la boutique de proximité ou dans le supermarché fait son choix.
23:23 Moi je pense que c'est important que les gens sachent de quoi il s'agit,
23:27 quelle est l'origine du produit, qu'est-ce qu'il y a dedans, comment ils consomment.
23:30 Voilà, donc ça on est très attaché.
23:31 Et après c'est le consommateur qui décide.
23:33 Vous voyez, pour que demain on vende plus de produits bio,
23:35 il faut qu'il y ait plus de gens qui l'achètent.
23:37 Voilà, et puis je le redis, il faut que l'État, à travers les politiques publiques
23:40 et à travers les engagements qui sont dans la loi, respecte ces engagements.
23:44 On l'entend, il y a des difficultés du côté des cultivateurs bio,
23:47 également du côté des éleveurs, on mange de moins en moins de viande,
23:51 et puis vous en parliez du lait.
23:53 Je vous propose de regarder cette question mobile
23:56 qui vient d'un éleveur de vaches laitières en Bretagne.
23:59 Ça ne parle pas forcément du juste prix, mais de transmission.
24:02 Écoutez Bertrand Thomas.
24:05 Bonjour Monsieur Rousseau, Bertrand Thomas,
24:08 je suis éleveur laitier dans le Finistère, en Gaelique avec ma gendre,
24:11 qui m'a rejoint il y a quelques semaines.
24:13 Donc c'est une réelle satisfaction pour moi de pouvoir transmettre mon outil.
24:17 Au-delà de ça, je pense qu'il y a beaucoup de mes collègues
24:19 qui n'auront pas la chance de pouvoir le faire.
24:22 Donc ma question porte sur le renouvellement des générations.
24:25 Comment est-ce qu'au-delà des prix rémunérateurs
24:28 qui sont indispensables, bien évidemment,
24:30 comment le gouvernement pourrait influer, au travers de deux ou trois mesures par,
24:35 à réinverser la tendance de cette désertification,
24:38 notamment dans les EBA en France ?
24:41 Voilà, la désertification non pas médicale, mais agricole.
24:44 Alors d'abord, on ne mange pas moins de viande en France.
24:47 Pardonnez-moi de vous reprendre, mais les chiffres de la consommation
24:50 de viande bovine depuis une dizaine d'années restent autour d'un million 500 litres.
24:54 C'est quand même un récien.
24:56 Eh bien non, mais je vous invite à regarder.
24:58 D'accord, je vais re-vérifier.
25:00 Mais pour répondre à cet agriculteur qui pose la question au fond,
25:03 d'abord je mesure, un, la fierté de n'importe quel agriculteur
25:06 de transmettre son outil de travail.
25:07 C'est-à-dire que j'ai travaillé toute la vie, je m'arrête et je transmets.
25:10 Et partout, c'est la même chose, c'est la fierté que ça continue.
25:14 Deuxièmement, félicitations à son gendre, parce que devenir laitier aujourd'hui,
25:18 il faut avoir une sacrée ambition, une sacrée foi.
25:21 Et je voudrais répondre précisément à sa question.
25:23 D'abord, ce qui va rémunérer l'élevage de main, c'est le prix payé au producteur.
25:26 Et cet éleveur laitier l'a dit très clairement.
25:29 Derrière, il y a un certain nombre de mesures pour les jeunes,
25:31 dont on discute en ce moment avec le gouvernement.
25:33 Et il y a des propositions qui ont été mises sur la table par le gouvernement,
25:35 et là aussi je le dis, qui vont dans le bon sens.
25:38 Notamment, l'exonération de la taxe sur le foncier non bâti,
25:42 qui est une taxe qui est payée par les exploitants agricoles, enfin en partie.
25:46 Il y a des exonérations aussi qui sont sur un certain nombre de charges sociales.
25:51 Il y a ce qu'on appelle des DJI, des dotations jeunes agriculteurs,
25:54 qui sont de l'argent qui est donné par les régions,
25:59 pour permettre de lancer son projet, donc accompagner les jeunes, ça a du sens.
26:04 Mais tout ça, ça sera dans le texte de Marc Fesneau, à venir ?
26:06 Oui absolument, en tous les cas, on souhaite que ça y soit.
26:09 Ok, et on parlait de lait ?
26:11 J'ai très peu de temps, il faut que je montre les trois unes de nos journaux.
26:15 Allez-y.
26:16 Quentin, c'est possible ?
26:17 Bon désolé, on reparlera de toute façon d'agriculture la semaine prochaine,
26:21 bien évidemment, au cours du salon.
26:23 En attendant, je vous propose trois unes de la presse quotidienne régionale,
26:26 c'est aussi une de nos rubriques fétiches ici.
26:28 Je vous propose donc de choisir une, hors agriculture.
26:31 Alors une, décidément, de la Nouvelle République sur la fin de vie,
26:37 qui est à l'agenda.
26:38 La Montagne, elle titre sur l'Ukraine, l'impasse,
26:41 ça fait quand même deux ans de guerre à présent,
26:45 un triste anniversaire qui arrive.
26:47 Le Télégramme, la grève à la SNCF qui agace les vacanciers.
26:51 Est-ce que vous voulez rebondir sur un des sujets ?
26:54 Oui, en tous les cas, celui qui est le pull-pin de nos thématiques,
26:56 c'est évidemment le sujet de l'Ukraine.
26:58 Alors, très beau titre ailleurs, mais en tous les cas,
27:02 mon choix, c'est clairement le sujet ukrainien d'abord.
27:05 Et l'image le montre, il y a des gens qui se battent pour leur liberté
27:09 et pour préserver finalement un mode de vie auquel on est tous attachés,
27:15 dans un moment où en fait l'Ukraine a un choix à faire
27:19 entre est-ce qu'elle bascule du côté de la Russie avec une victoire russe
27:23 ou est-ce qu'elle s'ancre dans l'Europe.
27:24 Bon, le choix, il est très clair, il faut qu'elle se rapproche de l'Europe.
27:27 Mais l'Ukraine, c'est un grand pays agricole.
27:30 L'Ukraine, ça représente environ 25% de ce qu'est la production européenne
27:35 à 27% en agriculture, avec des conditions de production
27:38 qui n'ont rien à voir avec nos standards.
27:41 Alors là, en phyto, je peux vous dire qu'il y a des molécules
27:44 qu'on ne connaît plus en Europe depuis des années.
27:46 Et puis avec des tailles d'exploitation qui n'ont plus rien à voir.
27:49 La plus grande exploitation...
27:50 Est-ce que les agriculteurs ukrainiens pourraient être les bienvenus ?
27:53 Alors, ils seront les bienvenus, évidemment, avec plusieurs prérequis.
27:56 Si je puis me permettre.
27:57 D'abord, dans quel pas de temps ?
27:59 Ensuite, qui finance ?
28:01 On imagine que ce serait juste, sur la stricte question agricole,
28:05 autour de 100 milliards.
28:06 Qui paye ?
28:07 Ensuite, évidemment, même espace, même règle.
28:11 Et donc là, on sent bien qu'il y a aussi un peu de chemin à faire.
28:15 Mais dans l'immédiateté.
28:17 Le sujet, c'est qu'il y a énormément de denrées qui rentrent en Europe,
28:20 qui déstabilisent les marchés et qui posent des problèmes majeurs.
28:23 Je vais prendre l'exemple du blé.
28:24 On parle de poulet aussi.
28:25 On parle des œufs, on parle du poulet, on parle du sucre.
28:28 Mais ces trois produits, Bruxelles vient de décider de mettre un certain nombre de règles.
28:34 En revanche, pour le blé, on n'y est toujours pas.
28:36 Il rentre en Europe énormément de blé.
28:40 Et le prix du blé en France est en train de chuter dans des proportions très importantes.
28:45 Ça vaut ce matin autour de 170 euros la tonne des parts fermes.
28:49 On était à plus de 220 ou 230 l'année dernière, à la même époque.
28:53 À un moment où les charges ne baissent pas.
28:54 Donc on va très vite être devant la question ukrainienne.
28:57 Merci beaucoup, Arnaud Rousseau.
28:59 Merci à vous.
29:00 Bon salon, bon débat.
29:01 Non.
29:03 Non ?
29:04 C'est jamais sur un malentendu.
29:05 Merci en tout cas.
29:06 On retrouve notre deuxième invité, Mathilde Pannot.
29:08 En attendant, regardez le Territoire Hebdo signé Roselyne Pagès.
29:12 Le face-à-face a repris.
29:20 À la veille du Salon de l'Agriculture, le monde paysan tracte à nouveau sa colère.
29:25 Comme ici à Guingamp, lors de ce blocage, avec ses déversements multiples.
29:30 Aujourd'hui, on continue à mettre la pression.
29:32 Donc on va voir comment ça va se passer aujourd'hui.
29:34 Je vois que cette fois-ci, l'État a appris l'ampleur du problème.
29:37 Vu tous les véhicules bleus qu'on voit autour de nous et qu'on sent derrière,
29:41 je pense que là, ils savent que le mouvement va durcir.
29:45 Pour répondre à ce courroux, Gabriel Attal a annoncé de nouvelles mesures,
29:49 dont le renforcement de la loi EGalim.
29:52 Reste à savoir si cela suffira à éteindre tous les foyers de la contestation.
29:57 Il aura suffi d'une grève pour faire dérailler tous les plans.
30:04 Ceux des vacanciers et ceux des professionnels du tourisme.
30:08 Sur le front de mer d'Arcachon, le soleil se fait désirer, tout comme les clients.
30:13 C'est la semaine la plus importante, parce qu'il y a Paris et Bordeaux en vacances en même temps.
30:18 Donc normalement, il y aura du monde.
30:20 Surtout que vous avez prévu la masse salariale pour ?
30:22 Oui, tout à fait. On a du monde, donc il faut qu'on travaille.
30:25 Dans cette brasserie aussi, l'activité tourne au ralenti.
30:29 Les rares clients présents ont préféré la voiture pour atteindre leur destination.
30:34 Vous aviez prévu le coup en fonction ?
30:36 Voilà, exactement.
30:38 Et donc du coup, le retour, par contre, je le fais en train et j'espère que ce sera terminé d'ici là.
30:43 Rien n'est moins sûr. Conséquence, les restaurateurs ne décollèrent pas.
30:47 Avec ce qui s'annonce encore, nous craignons que ces vacances soient une catastrophe pour nous.
30:53 On va finir à moins de 30, moins de 40% de fréquentation, ce qui est énorme.
30:57 Je pense que c'est plus à eux de bloquer le gouvernement, comme on fait les agriculteurs,
31:00 mais ne pas impacter la population française et encore moins des commerçants comme nous.
31:05 Je pense que maintenant, le gouvernement doit faire comme dans d'autres pays européens, notamment l'Italie,
31:09 bloquer des dates où les grèves sont impossibles.
31:12 Le mouvement se poursuit ce week-end avec l'entrée en lice des aiguilleurs en soutien aux contrôleurs.
31:19 C'est la fin d'un combat et d'un feuilleton.
31:24 Celui du château d'Amboise contre l'installation de 4 éoliennes à 15 km de son promontoire.
31:31 L'implantation aura bien lieu à Oswaire en Touraine.
31:35 Je suis un peu en colère du fait que tous les élus, les maires, le député sont contre ce projet.
31:43 Ils ont tous voté contre et il se fait quand même.
31:48 Pour moi, il y a un déni de démocratie, là, c'est pas normal.
31:51 Depuis ce test de janvier, le vent n'a pas vraiment tourné pour le château d'Amboise.
31:56 Ce jour-là, une simulation était effectuée pour mesurer l'impact éventuel d'éoliennes dans le paysage.
32:03 Déjà, le préfet se montrait favorable à demi-mot.
32:07 Ce que je souhaite surtout, c'est qu'on voit ensemble ce qu'on voit.
32:12 Il y a des inquiétudes, mais moi je ne vois pas les ballons.
32:16 Des éoliennes qui n'entreront pas en service avant 18 à 24 mois.
32:20 D'ici là, un recours gracieux va être engagé par les associations de défense de l'environnement.
32:31 Bonjour Mathilde Pannot.
32:33 Merci d'être avec nous pour cette nouvelle partie.
32:35 En plein démarrage du Salon de l'agriculture dont nous allons parler.
32:40 Tout d'abord, une réaction à l'un des trois sujets que vous avez vus.
32:43 Est-ce qu'il y en a un qui vous inspire pour une réaction ?
32:45 Tous m'inspirent.
32:47 Un de ces sujets peut-être commencer par les grévistes.
32:51 Rappelez peut-être que si nous avons des vacances et des congés payés dans ce pays,
32:55 c'est notamment grâce à celles et ceux qui ont fait grève dans l'histoire de notre pays.
32:59 Et quand je vois les commerçants qui sont en peine face notamment aux conséquences
33:05 que peut avoir cette grève, je rappelle qu'il y a eu un chiffre au semestre dernier
33:10 qui était très important, qui montrait que le niveau de déconsommation,
33:13 c'est-à-dire la baisse de la consommation populaire,
33:15 était au plus fort depuis 33 ans dans notre pays.
33:19 Et donc ça va dans le sens de dire qu'il faut impérativement augmenter les salaires
33:23 et les minima sociaux pour faire en sorte que justement les TPE, PME
33:27 aient leur carnet de commandes rempli.
33:29 La droite sénatoriale qui voulait encadrer ce droit de grève au moment des vacances.
33:33 J'avais prévu de poser la question plus tard dans l'émission.
33:35 Ah oui, vous saisissez l'occasion. Allez-y, Quentin, je ne vous ai même pas présenté encore.
33:39 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
33:41 Que le droit de grève est un droit constitutionnel dans notre pays
33:44 et que le Sénat et peut-être le gouvernement feraient bien de respecter l'état de droit
33:50 et donc nous nous battrons de toutes nos forces pour que ce droit soit préservé.
33:54 Et s'ils ne veulent pas de grève, ils n'ont qu'à ne pas mettre le pays dans une impasse
33:57 où seul le rapport de force peut fonctionner.
33:59 Je vais rajouter une petite pièce, c'est la grève à la Tour Eiffel, cinquième jour.
34:03 Eh bien, ils se battent pour l'intérêt général et vous remarquerez que dans les revendications,
34:08 ce ne sont pas des revendications pour eux-mêmes, mais c'est des revendications
34:11 pour que la Tour Eiffel reste un monument emblématique de notre pays
34:15 et notamment sur le fait que la Tour Eiffel est aujourd'hui rongée par la rouille
34:19 et que Gustave Eiffel avait dit qu'il fallait la peindre tous les 7 ans et ça fait 14 ans.
34:23 Donc je soutiens aussi leur mouvement et leur mobilisation qui est d'intérêt général.
34:27 Entendu. Je vous présente les journalistes, du coup je n'ai pas encore eu le temps de les présenter
34:31 parce qu'on est tout de suite partis dans le débat.
34:33 Mathieu Perrineau va vous interroger tout de suite.
34:36 Il représente La Montagne et Auvergne-Rhône-Alpes avec une question prousse pour mieux vous connaître.
34:41 Si vous aviez une figure tutélaire, qu'elle soit politique, historique, quelle serait-elle ?
34:46 C'est une question difficile, je vais vous dire à qui je m'intéresse beaucoup en ce moment.
34:50 Ariette Tubman, née en 1820 dans le Maryland, dans le sud des États-Unis.
34:56 Elle était fille d'esclaves. À 5 ans, elle a été louée par son maître à une famille
35:01 où elle devait s'occuper d'un bébé et dès que le bébé pleurait, elle était fouettée.
35:05 Donc ça arrivait très souvent, vous pouvez l'imaginer.
35:07 Elle a réussi à s'enfuir, elle a refait 20 fois le voyage où elle a réussi à sauver 300 esclaves.
35:12 Puis ensuite, dans la guerre de sécession, elle s'est engagée contre les esclavagistes,
35:16 notamment dans une opération en Géorgie où elle a sauvé 750 esclaves.
35:20 Et ensuite, par la suite, elle s'est engagée pour les droits des femmes,
35:23 et notamment le droit de vote des femmes. Je trouve que cette femme est très inspirante.
35:27 Plus proche de nous, est-ce que des personnages comme Missak Manouchian, dont on a beaucoup parlé, ça vous inspire ?
35:34 Évidemment, et je suis heureuse qu'arrive par la grande porte, par la figure de Missak et de Méliné,
35:40 qu'il ne faut pas oublier parce qu'elle n'est pas juste là, comme la compagne de Missak Manouchian.
35:45 Mais aussi comme résistante, puisqu'elle a résisté.
35:49 C'est la résistance communiste, c'est la résistance étrangère, c'est la résistance juive qui rentre au Panthéon
35:55 et qui est honorée par l'ensemble de la nation.
35:58 Et je crois qu'à un moment où, dans le débat politique et public qu'on présente,
36:02 à tout va les exilés, les étrangers comme des dangers, se rappeler que la France est libre aujourd'hui,
36:08 a été libérée du fascisme, notamment grâce à l'action de ces hommes et ces femmes
36:13 qui ont donné bien souvent la vie pour la défendre,
36:16 je crois que c'est cette vision de la France universaliste que nous devons toujours poursuivre.
36:21 Delphine Blanchard vous interview également de La Nouvelle République,
36:24 elle a aussi une question du questionnaire de poste.
36:26 Bonjour Madame Pannot. Vous parlez de féminisme et de femmes et d'engagement.
36:30 Est-ce que vous êtes plutôt Annie Ernaud, est-ce que vous êtes plutôt Simone de Beauvoir
36:33 ou est-ce que vous êtes Virginie Despentes, si vous deviez choisir un livre féministe, Girl Power ?
36:38 C'est hyper dur à choisir parce que, par exemple, Virginie Despentes, j'adore,
36:42 mais je vais quand même choisir Annie Ernaud, notamment parce qu'elle a eu le prix Nobel,
36:46 qu'Annie Ernaud nous a fait le grand honneur d'être engagée avec nous dans la campagne présidentielle,
36:51 et je crois que c'est aussi une figure populaire qui atteint les sommets de la littérature
36:57 et donc je suis extrêmement fière qu'Annie Ernaud ait eu le prix Nobel.
37:01 Quentin Calmet, qui s'est déjà exprimé, qui représente Public Sénat, journaliste politique.
37:05 Voilà, donc j'ai souvent une question, quelle est votre loi préférée ?
37:08 Dans un contexte politique très important, puisque mercredi au Sénat, on va voir quel sera le vote
37:14 autour de l'entrée de l'IVG dans la Constitution.
37:16 Vous avez vous-même porté une proposition de loi qui avait été adoptée par les sénateurs l'an dernier,
37:21 on l'oublie, mais le texte avait été assez loin l'an dernier,
37:24 donc là on repart de zéro avec le texte du gouvernement
37:27 et on va voir ce qui va se passer avec la droite sénatoriale mercredi.
37:30 C'est la loi la plus importante, l'accès à l'IVG pour les femmes ?
37:34 Alors moi je ne ferai pas des comparatifs sur les lois d'importance,
37:38 mais je pense que ça fait rentrer la France comme une nation pionnière sur les droits des femmes
37:42 et là aussi dans la grande porte de l'histoire comme premier pays au monde
37:45 à inscrire le droit à l'avortement dans sa Constitution.
37:48 J'espère que le Sénat votera ce texte, qu'on arrivera ensuite au Congrès,
37:53 en tout cas j'ai bon espoir de cela, et il faut se rappeler que pour toutes les lois,
37:57 que ce soit celle de 1975 qui légalise l'avortement,
38:00 que ce soit celle de 2024 qui inscrirait le droit à l'avortement dans les Constitutions,
38:05 derrière il y a toujours une foule et si cette loi existe,
38:08 c'est notamment grâce aux militantes, aux associations, aux collectifs
38:12 qui depuis des années et des années demandent à ce qu'on garantisse ce droit dans la Constitution
38:16 et je le dis avec d'autant plus de force que je pense que ça serait un signal très important
38:21 pour toutes les femmes qui, partout dans le monde,
38:23 se battent pour le droit des femmes à disposer de leur corps.
38:26 La loi Veil, c'est votre loi emblématique ?
38:28 On va dire pour le moment, oui, vu le moment historique que nous vivons, oui, je pense que...
38:33 Et cette loi est une loi Veil, mais permise par l'action des militantes,
38:37 notamment Dumlach qui aidait les femmes à avorter clandestinement.
38:40 Je termine par ma question rituelle, votre région de prédilection, vous êtes Tourangelle.
38:45 Exactement.
38:46 Vous êtes née là-bas et vous avez vécu beaucoup à Orléans, donc région centre-valle de Loire,
38:50 je me tourne vers vous, Delphine Blanchard, c'est votre région de prédilection, de cœur ?
38:55 C'est la région où j'ai grandi, je ne suis pas particulièrement attachée à des lieux,
39:00 mais je dois dire que j'ai un attachement particulier à la Loire,
39:03 il se trouve que pratiquement toute ma famille est le long de ce fleuve.
39:06 Ce sont les châteaux qui vous inspirent ?
39:09 Non, c'est la Loire elle-même.
39:10 Ah, vous aimez bien.
39:11 J'aime la Loire.
39:12 J'ai une image du château, le château de Chambord, vous l'aimez bien ?
39:14 Oui.
39:15 Alors, regardez ces images de tracteurs autour du château de Chambord,
39:22 c'est une image un peu d'un autre temps, non ?
39:25 Pourquoi ?
39:26 Très actuelle, dans les agriculteurs, autour d'un château.
39:31 Oui, vous avez raison, vous avez raison.
39:34 Vous voyez ce que je veux dire.
39:35 Je pense que, d'ailleurs, le lieu de mobilisation n'a pas dû être choisi par hasard,
39:38 mais pour la colère des agriculteurs qui continue,
39:42 vous vous rendez compte quand même qu'il y a eu quatre annonces gouvernementales
39:45 qui ont été faites consécutivement ces dernières semaines,
39:47 que cette colère ne date pas du dernier mois ou dernier mois et demi,
39:50 puisque ça fait des mois notamment, et on l'a vu dans beaucoup d'endroits encore,
39:54 quand j'étais chez mes parents dans les Deux-Sèvres,
39:56 je voyais beaucoup des panneaux des villes qui étaient retournés,
39:59 donc c'est une colère qui date de loin,
40:01 et que malgré quatre annonces gouvernementales,
40:04 on n'a toujours pas répondu à un point de la colère qui est un point essentiel,
40:08 qui est celui de dire que les agriculteurs, comme l'ensemble du peuple français,
40:11 veulent pouvoir vivre de leur travail.
40:13 Il se trouve que, dans notre dernière niche parlementaire,
40:16 le 30 novembre 2024, nous avions proposé une proposition de loi
40:21 pour faire en sorte qu'il y ait des prix garantis
40:23 pour assurer un revenu digne aux paysans, avec un encadrement des marges,
40:27 parce qu'il est inacceptable que les paysans n'aient pratiquement pas de vacances,
40:31 et c'est la profession qui travaille le plus,
40:34 avec un taux de suicide qui est parmi le plus élevé, là aussi,
40:37 de toutes les professions, on dit entre un suicide tous les deux jours,
40:40 voire un suicide tous les jours,
40:42 et qu'ils ne puissent pas vivre correctement et dignement.
40:44 Alors ça tombe bien, j'ai une question mobile à ce sujet pour vous,
40:47 d'un agriculteur breton qu'on a entendu dans la première partie,
40:50 il s'agit de Bertrand Thoma, il a une question spécifique pour vous,
40:53 c'est un éleveur laitier.
40:54 Bonjour madame Pannot, dans vos différentes interventions,
40:58 vous parlez de prix plancher, est-ce qu'il ne vaudrait mieux pas parler
41:02 de partage de valeur, parce qu'auquel cas,
41:05 le prix plancher peut devenir contre-productif, à mon sens ?
41:08 Quelle est votre opinion là-dessus ?
41:10 Ah, prix plancher, partage de valeur...
41:14 On va dire que ce que nous, nous avons essayé de faire
41:16 dans la proposition de loi qui était portée pour mon groupe
41:18 par Manuel Bompard et Aurélie Trouvé, c'est de fixer dans la loi à minima
41:24 que lorsque l'on vend un produit, il y ait à la fois ce qu'on appelle
41:28 le prix de rémunération du producteur, et les coûts de production
41:33 pour le producteur, donc qu'on ne puisse pas vendre à perte.
41:36 Après, là où je partage ce qui est dit par l'éleveur laitier à l'instant,
41:39 c'est que ce qui est posé au fond par la colère des paysans,
41:43 c'est justement la question du partage de la valeur.
41:46 Et notamment, j'ai soutenu l'action qui a été faite récemment
41:49 par la Confédération Paysanne d'aller envahir le siège de Lactalis,
41:53 parce que Lactalis, c'est trois propriétaires qui ont une fortune
41:57 estimée à 43 milliards de dollars, soit l'équivalent de 2,5 millions
42:02 d'années de revenus pour un éleveur bovin, et vous avez donc pour
42:07 une multinationale qui est en train de se gaver, 12 000 éleveurs bovins
42:12 qui sont en train de s'étrangler dans l'impossibilité de vivre correctement.
42:17 Et notamment, ce qui est demandé, c'est que Lactalis puisse acheter
42:21 plus cher le lait au producteur, et ça revient donc au prix plancher.
42:25 Mais il est évident qu'il y a une question de partage de la valeur,
42:28 et j'attire votre attention sur ce qui vient d'être annoncé
42:31 aujourd'hui sur Nestlé et Danone, qui sont deux gros groupes
42:35 agro-industriels qui ont vu encore une fois leur profit exploser,
42:38 donc chaque année ils font des records, et donc ce que nous disons
42:42 depuis des années, et pas seulement la France Insoumise, le FMI le dit aussi,
42:45 c'est que l'inflation qui est payée par les Français, qui étrangle
42:48 des millions de familles au point qu'un Français sur trois
42:51 ne mange plus à sa faim, ne vient pas de je ne sais quoi,
42:54 alors on nous dit si on augmente les salaires il y aura de l'inflation,
42:57 mais vient bien d'une boucle profit-prix et de l'augmentation des profits
43:01 notamment de ces grands groupes, c'est pourquoi il faut faire aussi
43:03 l'encadrement des marges qui permet de faire en sorte qu'on lutte
43:07 contre la vie chère parce que la vie chère n'est pas une fatalité
43:09 dans notre pays.
43:10 Alors comme on parle d'argent, j'ai oublié tout à l'heure
43:13 la question cash, je me tonte vers vous, Mathieu Perrineau,
43:16 vous avez une question un peu qui parle de ça, n'est-ce pas ?
43:19 Oui, on parle exactement de ça.
43:21 On parlera d'agriculture après.
43:23 Vous avez dénoncé récemment un gouvernement de millionnaires,
43:27 pourtant Jean-Luc Mélenchon a lui aussi un patrimoine
43:30 qui dépasse le million d'euros, par ailleurs quand on est propriétaire
43:33 d'un appartement à Paris on est rapidement millionnaire,
43:36 est-ce que la richesse selon vous c'est incompatible
43:38 avec un engagement à gauche ?
43:40 Alors non, la preuve vous l'avez dit, Jean-Luc Mélenchon est propriétaire
43:43 d'un appartement qui explique qu'effectivement il a un patrimoine
43:46 qui est équivalent à un million.
43:49 Mais la grande différence entre Jean-Luc Mélenchon et le gouvernement
43:52 que nous avons depuis l'élection d'Emmanuel Macron, la première,
43:57 depuis sa réélection en 2022, c'est que Jean-Luc Mélenchon, lui,
44:01 est favorable à un impôt de solidarité sur la fortune renforcé.
44:05 Jean-Luc Mélenchon, lui, est favorable à la taxation des super-profits,
44:09 il est favorable à la taxation des super-dividendes.
44:11 Donc voilà la grande différence.
44:13 Vous avez d'un côté un gouvernement, rappelez-vous,
44:15 le premier gouvernement, dans le premier mandat d'Emmanuel Macron,
44:19 vous aviez notamment Muriel Pénicaud.
44:21 Muriel Pénicaud qui s'était beaucoup enrichie au moment
44:23 où elle avait quitté Danone et qu'il y avait 900 licenciements
44:26 dans le groupe et qu'elle avait pris, elle, des stocks options
44:29 qui lui avaient permis de partir avec plusieurs millions.
44:31 Eh bien, elle, grâce à la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune,
44:35 elle avait regagné 162 000 euros par an.
44:38 On n'est jamais mieux servi que par soi-même,
44:40 comme dit le dicton populaire.
44:42 Donc voilà la grande différence, c'est la politique qui est menée.
44:45 Et je trouve que c'est un signal d'avoir autant,
44:47 à la fois d'ultra-riches dans ce gouvernement,
44:50 mais surtout d'avoir un gouvernement qui poursuit une seule politique,
44:53 c'est-à-dire toujours gaver plus un petit nombre de personnes
44:56 au détriment de l'ensemble de la population.
44:59 Qui ça ne vous aura pas échappé dans le septième pays le plus riche au monde,
45:03 se trouve quand même dans une situation qui est désastreuse.
45:06 Qui aurait cru qu'en France, des gens allaient mourir
45:08 sur des brancards à l'hôpital ?
45:10 Qui aurait cru qu'en France, des enfants allaient rater
45:12 des centaines d'heures de cours parce que les professeurs sont non remplacés ?
45:16 Qui aurait cru qu'en France, nous ayons un nombre de personnes sans-abri
45:19 qui a doublé en 10 ans, triplé en 20 ans,
45:22 avec un nombre d'enfants sans-abri qui est en train d'exploser dans notre pays ?
45:26 C'est ça la question que je posais avec la composition du gouvernement.
45:29 Alors qu'est-ce qu'il faut faire ?
45:31 Eh bien justement partager les richesses, on en parlait tout à l'heure.
45:34 Taxer les super-profits, les super-riches,
45:36 ce qui permettrait d'ailleurs à Bruno Le Maire d'apurer les 10 milliards d'économies.
45:40 Mais bien sûr, regardez, la taxe sur les super-profits,
45:43 c'est Atta qui disait cela, la taxe sur les super-profits que nous proposions,
45:46 elle rapporterait entre 10 et 20 milliards par an.
45:49 L'ISF, il rapportait à l'époque 3 milliards.
45:52 Comme les riches sont enrichis, on estime maintenant que ce serait autour de 4,5 milliards.
45:57 Et nous, nous voulons en plus le renforcer,
45:59 ce qui aurait permis là aussi de récupérer de l'argent.
46:01 Le problème, c'est un gouvernement qui va toujours chercher l'argent dans les mêmes poches,
46:05 c'est-à-dire les gens les plus pauvres, d'ailleurs la grande majorité sociale du pays,
46:10 et qui épargne toujours les mêmes.
46:12 Ça, c'est insupportable.
46:14 Et dans les 10 milliards qui ont été annoncés, il faut quand même refaire l'histoire.
46:17 Fin septembre, on nous fait adopter par 49.3, donc adopter de force,
46:21 une loi de programmation des finances publiques de 2023 à 2027
46:25 qui acte la plus grande cure d'austérité qu'on ait jamais connue dans ce pays,
46:29 c'est-à-dire 70 milliards d'euros.
46:31 Arrive le budget 2024, dans lequel il y a 16 milliards d'euros d'économies,
46:35 puis en janvier, Bruno Le Maire annonce qu'il faudra faire 12 milliards d'économies sur le budget 2025,
46:40 et là, il arrive aux 20 heures, sans avoir consulté personne,
46:44 je veux dire, il n'y a même pas de projet de loi de financement rectificatif
46:48 qui se trouve devant le Parlement, ce qui est un déni démocratique énorme.
46:52 Si c'était nécessaire, ils y passeraient par là.
46:54 Oui, nous nous demandons même un référendum sur les nouvelles règles européennes,
46:57 je vais revenir dessus, mais donc, ou là, il annonce 10 milliards qui vont être pris,
47:01 vous avez vu, le ministère...
47:03 29 ministères concernés.
47:04 Alors le ministère qui est le plus concerné, c'est le ministère de l'écologie,
47:07 30% des réductions des économies sont faits sur le ministère de la transition écologique,
47:12 et puis avec des choses comme, en tout cas ce qui a été calculé par plusieurs associations,
47:16 où il y aurait 11 000 postes qui seraient supprimés dans l'éducation nationale,
47:20 notamment près de 5 000 pour les accompagnantes d'élèves en situation de handicap,
47:24 alors qu'un enfant sur 4 en situation de handicap n'est pas scolarisé dans notre pays.
47:29 Donc, autant vous dire que c'est inadmissible,
47:32 et que ça va avec les nouvelles règles européennes qui viennent d'être adoptées par les États,
47:37 qui actent sur du long terme de l'austérité, au point qu'on parle d'entre 16 et 24 milliards d'euros par an,
47:43 à partir de 2025, d'austérité qui seraient faits.
47:46 C'est parce qu'il y a moins de croissance aussi, on a 1%, il y a moins de croissance,
47:49 on réduit les dépenses, on se dit que c'est une gestion logique du budget de la France.
47:53 Eh bien, pas du tout, au contraire, déjà, ça montre que le budget 2024 était insacère
47:57 sur ce qu'on nous a présenté, ce que nous avons dit mille fois,
48:00 parce qu'on savait que les projections de croissance étaient trop élevées,
48:03 et surtout, quel est le tissu économique principal de la France, pratiquement à 90% ?
48:07 Les TPE, PME.
48:09 Et je le redis, ce qui fait l'économie d'un pays, c'est la consommation populaire.
48:14 Or, quand vous étranglez les gens, que vous refusez d'augmenter les salaires,
48:17 d'indexer les salaires sur l'inflation, d'augmenter les minimas sociaux,
48:20 bref, de faire en sorte que les gens puissent vivre dignement,
48:22 eh bien, c'est toute l'économie qui est plombée avec un risque récessif sur notre pays.
48:26 Donc, nous demandons qu'il y ait un référendum sur ces nouvelles règles budgétaires européennes.
48:31 Alors, revenons un petit peu sur le salon de l'agriculture qui ouvre ses portes.
48:34 Est-ce que vous y serez ?
48:36 Il y aura une grosse délégation de mon groupe qui s'y rendra.
48:39 Je crois qu'il y en a 12 ou 13 à s'y rendre.
48:41 Alors, notre précédente invitée, vous l'avez vue, c'était Arnaud Rousseau.
48:46 Il y a tout un couac en ce moment.
48:48 Quelle est votre réaction à ce qui se passe ?
48:50 Arnaud Rousseau qui veut donc ne plus débattre avec Emmanuel Macron,
48:54 après des mesures quand même prises par le gouvernement assez fortes envers les agriculteurs,
48:59 qui eux-mêmes restent en colère.
49:01 Quelle est votre position à vous, chez LFI ?
49:04 Et puis notamment, vous n'êtes pas partagé un peu entre les agriculteurs et les écologistes,
49:09 parce qu'on parle aussi du mouvement pour la terre, qui ne sont plus les bienvenus.
49:14 Eh bien, déjà, il y a plusieurs choses.
49:16 Déjà, plus personne ne croit à ce qu'est en train de faire Emmanuel Macron et son gouvernement.
49:19 Je veux dire, on nous a déjà fait le coup tellement de fois, rappelez-vous.
49:22 Le grand débat pendant les Gilets jaunes qui n'a rien donné.
49:24 Ensuite, on a fait la Convention citoyenne pour le climat,
49:27 dont 90% des mesures ont été jetées à la poubelle.
49:30 Ensuite, on nous a fait, parce qu'il faut se rappeler,
49:32 le Conseil national de la refondation, je ne sais pas ce qu'a donné…
49:34 Enfin, tout le monde a oublié ça.
49:36 Puis ensuite, les rencontres de Saint-Denis, dont je vous rappelle que,
49:39 comme plus personne ne voulait y aller, ils ont dû arrêter et donc ça s'est terminé.
49:43 Donc le débat, de toute façon, vous l'auriez cassé, tout ce qui aurait dû se jouer.
49:48 Non, mais nous ne voulons pas… Enfin, nous voulons pouvoir voter.
49:52 C'est ce qu'on ne cesse de dire, nous voulons pouvoir voter sur des textes
49:56 et non pas avoir des débats avec le président de la République
50:00 qui se prend pour un monarque républicain, qui décide lui-même de ce qu'il prend,
50:03 dans un exercice de communication que nous connaissons trop bien
50:06 et qui ne mènera à rien. Ça, c'est la première chose.
50:08 Deuxième chose qui me semble très importante, c'est que je sais qu'il y a des tentatives
50:15 de vouloir opposer les agriculteurs à l'écologie.
50:17 Je crois qu'il faut impérativement les concilier. Pourquoi ?
50:20 Déjà sur les soulèvements de la terre, qui sont, par exemple, très impliqués
50:23 contre le grand projet de l'A69. Le grand projet de l'A69, c'est 500 hectares de terres
50:30 qui vont être artificialisées pour gagner 15 minutes.
50:33 C'est une aberration écologique, notamment des terres agricoles.
50:36 Justement, arrêter d'artificialiser les terres agricoles est une revendication
50:40 qui va dans le sens de ce que demandent notamment des agriculteurs.
50:43 Parce que si on veut être avec une agriculture, avec des paysans,
50:46 il va falloir qu'ils puissent s'installer.
50:48 Et ça, c'est quand même le point fondamental, c'est-à-dire l'accès aux fonciers
50:51 et donc que tout ne soit pas bétonné de parcours.
50:54 De même sur les pesticides, si vous vous retrouvez avec des paysans qui vous expliquent.
50:59 Ce qu'ils veulent, c'est qu'il n'y ait pas des normes qui ne soient pas imposées aux autres
51:03 et donc qu'ils soient en concurrence déloyale avec des grandes fermes-usines à des endroits.
51:07 Les fameux "close-miroirs".
51:09 Il faut arrêter avec le libre-échange.
51:11 À quoi ça sert d'envoyer une pomme qui fait 20 000 km dans un cargo pendant 42 jours ?
51:16 C'est exactement ce qu'on a pour la Nouvelle-Zélande, ce que les Macronistes ont voté.
51:19 Le consommateur doit avoir des sous pour acheter près de chez lui.
51:22 Il faut caler les salaires, exactement. Ça revient toujours à ça.
51:25 Mais sur les pesticides, si ça détruit la fertilité de vos sols, votre ressource en eau,
51:28 vous comprenez bien que derrière, vous vous retrouvez avec une non-pérennité pour le modèle agricole.
51:33 Et je crois que ça ne convient à personne.
51:35 Il y a des sujets sur lesquels vous ne pouvez pas vous retrouver avec les...
51:38 Enfin, vous ne pouvez pas réconcilier écologistes et agriculteurs.
51:41 Les mégavaccines, Arnaud Rousseau qui était là juste avant, et pour les mégavaccines...
51:44 Oui, c'est 4% des agriculteurs qui en bénéficient, par exemple pour celles dans les Deux-Sèvres,
51:48 contre 96% des agriculteurs.
51:50 Donc effectivement, je ne suis pas d'accord avec M. Rousseau
51:53 et avec la petite minorité qui bénéficie de ces mégavaccines.
51:56 Parce que moi, je pense qu'il faut remettre et restaurer le cycle de l'eau.
52:01 Et je crois que beaucoup d'agriculteurs tomberont d'accord avec moi
52:04 pour dire que si, par exemple, on veut avoir une agriculture qui est résiliente
52:08 au dérèglement climatique, il faut des petites mares à des endroits.
52:12 Bref, faire en sorte qu'on puisse avoir des terres qui puissent résister à la sécheresse
52:17 et ne pas prélever de l'eau pour un tout petit nombre.
52:20 Merci beaucoup Mathilde Pannot pour ces réponses riches.
52:24 Merci à vous.
52:25 Merci à vous, derrière vos écrans.
52:26 On se retrouve la semaine prochaine au Salon de l'agriculture.
52:29 À bientôt !
52:30 Salut !
52:31 [Musique]

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