Tiphaine de Raguenel, directrice de la stratégie éditoriale de France Télévisions

Europe 1

04/01/2024

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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Tiphaine de Raguenel, directrice de la stratégie éditoriale de France Télévisions.
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00:00 Culture Média 9h11h sur Europe 1 avec votre invité Thomas Hill.

00:05 Oui je reçois ce matin Tiffaine de Ragnel, directrice de la stratégie éditoriale de France Télévisions.

00:10 Et alors je le disais, ce qui porte notamment les audiences de France Télé, c'est la fiction française.

00:15 Entre France 2 et France 3, il y a une fiction française à peu près 5 soirs par semaine.

00:20 Et ça se traduit souvent par de très bonnes audiences.

00:23 C'est ce qui marche le mieux actuellement à la télévision.

00:26 Effectivement il y a un boom de la fiction française et France Télévisions en est un des moteurs.

00:34 Avec cette année un effort particulier sur France Télévisions pour diversifier nos propositions de fiction.

00:40 On a toujours nos héros récurrents que les français apprécient beaucoup.

00:44 Alex Hugo, Astrid et Raphaël qui ont fait des cartons cette année.

00:48 Mais on est aussi très fiers des fictions et notamment des mini-séries de fiction qui ont particulièrement performé cette année.

00:55 Et notamment la dernière en date de "Sambre" qui était une fiction vraiment exceptionnelle.

01:01 Je pense à montrer à tout le monde sur les violences sexistes et sexuelles et leur histoire par un réalisateur de talent, Jean-Xavier Lestrade.

01:10 Qui était venu dans Culture Média nous en parler effectivement.

01:13 France Télé a été cette année 207 fois leader des audiences en prime time dont 175 grâce justement aux fictions.

01:21 Vous le disiez tout à l'heure l'audience globale de France Télé est de 29%, 29,3% pour être exact sur l'ensemble du public.

01:29 Mais alors l'ensemble du public le problème c'est qu'il n'est pas très jeune.

01:31 C'est une vraie difficulté aujourd'hui pour France Télé.

01:34 Les jeunes on le sait regardent moins la télévision et quand ils la regardent ce sont plutôt les chaînes privées.

01:39 Est-ce que ça fait partie de votre stratégie justement d'aller les reconquérir ces jeunes dans les années à venir ?

01:45 D'abord le service public c'est pour tout le monde.

01:47 Donc on a une vocation d'universalité et on exclut personne.

01:52 C'est pour ça qu'on se distingue aussi des chaînes privées parce qu'on n'a pas une stratégie commerciale

01:56 et on ne vise pas en particulier les cibles qui sont valorisées par le marché publicitaire.

02:03 Oui alors ce qu'il faut expliquer là-dessus parce que les gens ne sont pas forcément habitués à ça, Tiffaine de Ragnall,

02:07 c'est que pour les chaînes privées, eux vivent entièrement de la publicité.

02:10 Donc pour eux c'est vital d'aller chercher le public de moins de 50 ans qui intéresse particulièrement les annonceurs.

02:16 En revanche pour France Télé qui n'a pas de pub après 20h forcément c'est un peu moins crucial.

02:21 En tout cas nous on a vocation à s'adresser à tous les publics, les enfants,

02:25 avec une offre qui leur est dédiée au coup qui fonctionne particulièrement bien sur le numérique,

02:29 qui termine l'année avec plus de 500 millions de vidéos vues en non linéaire,

02:35 et tous les âges y compris les plus âgés.

02:38 Ce qui ne nous empêche pas effectivement de réfléchir à comment on fait pour ne pas perdre le lien avec les générations plus jeunes,

02:44 pour qu'elles continuent à garder le réflexe de la télévision et aussi du service public.

02:49 Et ça fait partie de nos ambitions en 2024, de s'adresser particulièrement au public les plus jeunes,

02:57 renforcer l'offre à destination des enfants,

03:00 qui est aujourd'hui une offre qui valorise particulièrement l'animation française,

03:04 mais on essaye de diversifier cette offre.

03:07 On a lancé en septembre 2023 une nouvelle émission incarnée par des jeunes qui s'appelle "Au coucou",

03:13 c'est le retour des émissions d'accueil dans les offres à destination des enfants,

03:17 et des offres aussi plus diversifiées, des magazines.

03:22 On a lancé "Théotope" avec Théo Curin,

03:24 qui vient discuter avec les enfants de leurs difficultés et de problèmes aussi lourds que le harcèlement à hauteur d'enfants.

03:32 - Et pour les jeunes de 15, 15, 35 ans, est-ce qu'il y a des choses qui sont prévues ?

03:36 On a vu Hugo Descriptes par exemple qui est arrivé sur France Télé.

03:40 Il a d'ailleurs accueilli dans sa dernière émission, qui a fait la meilleure audience de Hugo Descriptes, "Squeezie".

03:46 Donc c'est aussi de laisser la porte ouverte de la télévision à toutes ces influences,

03:52 sur toutes ces personnalités qui sont les personnalités préférées des publics jeunes.

03:57 On pense qu'il y a quelque chose à imaginer avec ces personnalités-là.

04:02 On a vu le succès aussi de "Drag Race France" avec la deuxième saison,

04:07 qui a réuni sur tous les écrans plus de 10 millions de téléspectateurs,

04:11 parce que c'est aussi ça l'enjeu pour aller toucher ces publics,

04:14 c'est effectivement de leur donner des programmes sur la télévision en linéaire,

04:19 mais aussi d'arriver à faire exister les programmes en dehors de nos écrans,

04:24 sur nos plateformes numériques, mais aussi sur les réseaux sociaux.

04:27 - Et Tiffender, on l'a vu avec l'exemple du Hugo Descriptes,

04:30 que malgré tout ça reste compliqué, même quand il reçoit "Squeezie",

04:34 qui est justement le plus fort des youtubeurs actuellement,

04:37 celui qui réunit le plus de monde,

04:39 il a une dizaine de millions de personnes qui le suivent sur les réseaux,

04:41 malgré tout quand on le met sur France Télévisions,

04:43 c'est plus compliqué parce que ce public n'est pas nécessairement là.

04:46 - C'est quand même 2,4 millions de téléspectateurs qui ont regardé à un moment donné.

04:50 - Vous savez bien, vous faites d'habitude beaucoup plus, donc ça reste compliqué.

04:55 - On fait pari de garder des points d'entrée

04:59 et que le service public fasse partie des chaînes

05:05 que les jeunes publics regardent, ont l'habitude de regarder,

05:09 que ça fasse partie de leur réflexe,

05:12 que ce soit en linéaire ou en non-linéaire ou sur les réseaux sociaux.

05:15 Il y a quand même 60% des 15-24 qui regardent France Télévisions chaque semaine,

05:19 au moins un moment, donc ce public n'est pas perdu pour France Télévisions.

05:24 L'idée c'est d'avoir pour eux des offres qui leur sont spécifiquement dédiées,

05:29 notamment à travers notre offre France Télévisions/

05:31 et à travers des programmes comme Drag Race France

05:35 et d'avoir aussi des programmes qui sont capables de les réunir avec d'autres générations.

05:39 C'est vraiment de travailler ces deux leviers-là en 2024.

05:42 - Bertrand Chameroy qui arrive aussi en deuxième partie de soirée le vendredi soir,

05:45 ça s'inscrit dans cette démarche ?

05:46 - Ça s'inscrit dans cette démarche effectivement,

05:49 puisque l'humour est sans doute un des traitements dont on a besoin sur France Télévisions

05:55 et qui par ailleurs est capable de réunir différentes générations

05:58 le succès de The Flore qui réunit 3,3 millions de téléspectateurs

06:03 permet aussi d'aller chercher entre autres un public plus jeune,

06:06 même si ça réunit un public très large.

06:08 - Restez avec nous Tiffaine de Ragnel pour commenter l'actu des médias dans un instant.

06:12 - Oui, le journal des médias arrive avec Julien Pichnay,

06:14 on va parler notamment de la matinale d'LCI.

06:17 Comment son présentateur Jean-Baptiste Boursier vit-il l'arrivée prochaine d'un nouveau concurrent sur TF1 ?

06:22 Vous l'entendrez Jean-Baptiste Boursier dans un instant sur Europe 1.

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