William Arkwright - Interview par Caroline Montaigne - Vidéo Dailymotion

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L'interview de William Arkwright, CEO d'Engie Green, par Caroline Montaigne, Rédactrice en chef adjointe d'Harvard Business Review France.

Transcript

00:00 En France, ENGIE, c'est le plus gros parc installé d'énergie renouvelable, aussi

00:10 bien éolienne que solaire, c'est-à-dire le plus d'éolienne et le plus de panneaux

00:14 solaires installés en France.

00:16 Et l'ambition dans le monde du groupe ENGIE, pour faire simple, c'est de décarboner.

00:21 Décarboner, décarboner, décarboner, par tous les moyens.

00:23 Donc ça repose sur tous les leviers énergétiques possibles, sortir du charbon.

00:28 Le charbon, c'est 40% des émissions mondiales de CO2, c'est 36% de l'électricité mondiale.

00:34 Il faut en sortir très vite.

00:36 Le groupe ENGIE a décidé lui de sortir du charbon à l'horizon 2025.

00:41 Il faut s'imaginer que l'empreinte carbone du groupe ENGIE, il y a 5 ans, c'est l'équivalent

00:45 de la Belgique.

00:46 Si on efface cette empreinte carbone, ça représente 2% des émissions mondiales.

00:50 C'est un petit pas, mais en fait c'est un pas énorme.

00:52 Il y a au nombre de plusieurs ces leviers.

00:59 D'abord, aller chercher des financements de manière massive, des financements verts.

01:03 C'est-à-dire tourner la finance vers là où il y a le grand besoin, c'est verdir.

01:07 Deuxièmement, c'est avoir du courage politique.

01:09 Troisièmement, c'est convaincre les récalcitrants, embarquer toute la société civile.

01:14 Quatrièmement, c'est faire dans des délais très courts, des choix pour des temps très

01:19 longs.

01:20 Si on réussit ça, et qu'on réussit à y ajouter quelques percées technologiques,

01:25 je pense que la transition énergétique, elle sera réussie.

01:27 Il faut bien se rendre compte, on a besoin, c'est RTE, le gestionnaire de réseau qui

01:37 le dit, on a besoin dans les 15, 10, 15 ans à venir, d'un tiers de plus d'électricité.

01:42 Il n'y a pas d'autre moyen pour aller chercher que de faire de l'éolien et du solaire.

01:47 L'éolien en mer arrive à la fin de cette décennie.

01:50 Le nucléaire arrivera au-delà, le nouveau nucléaire.

01:53 Donc on a besoin du nucléaire installé, qu'il revienne à pleine puissance.

01:58 On a besoin de beaucoup plus de panneaux solaires et de beaucoup plus d'éolien.

02:01 Sinon, c'est simple, il faudra soit être terriblement plus sobre, mais beaucoup plus

02:07 que ce qu'on a vu l'année dernière, soit importer.

02:09 Et qui dit importation dit une électricité plus chère, moins propre et surtout dont

02:15 on dépend.

02:16 Or les énergies renouvelables, cela va être cela merveilleux, c'est que c'est un véritable

02:19 facteur de souveraineté énergétique et également de réappropriation par la société

02:25 civile de son destin énergétique.

02:27 On remet la main sur son destin énergétique quand on fait de l'énergie renouvelable.

02:31 Le panneau solaire, il est proche de chez soi, il est sur son toit, on autoconsomme ce qu'on

02:36 produit.

02:37 Ça, c'est extrêmement vertueux.

02:38 L'un des mérites des énergies renouvelables, ce n'est pas simplement de verdir et de se

02:43 battre pour un climat moins malsain, voire plus sain, à l'horizon 2100, c'est aussi

02:49 de permettre aux gens de réapprendre l'énergie, de reprendre conscience des conséquences

02:54 des usages énergétiques, de ce que ça signifie que de produire.

02:58 On ne va plus simplement chercher le pétrole au fond d'un désert ou sur une plateforme

03:02 au fond des mers ou son électricité dans un château fort nucléaire qu'on ne voit

03:08 pas.

03:09 Non, là, l'énergie est proche, on s'en rend compte.

03:12 Et donc, on a conscience des conséquences de son acte énergétique.

03:15 Il y a une règle en énergie, il y en a deux.

03:23 Il faut de toutes les énergies, pour peu qu'elles soient décarbonées, et il faut

03:27 surtout tenir la longueur.

03:30 C'est un art du long terme, l'énergie.

03:32 Il faut absolument tenir droit à ses engagements et ses décisions.

03:36 Il faut qu'il y ait un courage politique de long terme.

03:40 Un investissement en énergie, c'est 35 ans, 50 ans, 70 ans.

03:44 Un champ éolien, un champ solaire, c'est 40 ans.

03:47 Une centrale nucléaire, c'est 50, 70.

03:49 On ne sait même pas que dire.

03:51 Donc aujourd'hui, il ne faut pas faire du zigzag énergétique.

03:54 Il faut tenir droit et penser long.

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