Les enquêtes du commissaire Maigret ''MAIGRET A L'ECOLE''

  • l’année dernière
film avec Bruno Crémer
Cette série met en scène les enquêtes du célèbre commissaire fumeur de pipe imaginé par Georges Simenon
Transcription
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00:00:54 Monsieur Maigret, je vous écris parce que vous seul pouvez m'aider.
00:00:58 La vieille Léonie est morte, il paraît qu'on l'a tuée.
00:01:02 On a dit que c'était mon père et on l'a mis en prison.
00:01:06 Je crois qu'on l'aime pas mon père parce qu'il ne va ni au café ni à l'église.
00:01:12 Mon père, c'est Monsieur Gastin, le maître d'école, et je suis son fils.
00:01:18 C'est pas lui qui l'a tuée la Léonie, même si elle était méchante avec tout le monde.
00:01:23 Avec Mandrake et Guiliecler, vous êtes mon héros préféré.
00:01:27 C'est pour ça que je vous écris.
00:01:29 Je sais que si vous venez, ça sera pour de vrai.
00:01:32 Alors, je vous attendrai. Voilà.
00:01:36 Moi, c'est Jean-Paul Gastin. Vous me trouverez dans la maison près de l'école.
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00:02:29 Vous êtes le monsieur de Paris pour la chambre ?
00:02:31 Oui.
00:02:32 Louis Pommel, avec un P, comme Pommeau, comme Pinaud, comme Pinard.
00:02:36 C'est juste pour ce soir la chambre ?
00:02:37 Deux ou trois jours.
00:02:39 Pourquoi je vous ai demandé ça ? Vous êtes là, ça devient une unique réservation d'année.
00:02:42 Jusqu'il y a deux ans, on avait un amiral. C'était le seul qui aimait la flotte, ici.
00:02:46 Je vous demande pas de remplir la petite fiche comme ça.
00:02:49 Divisionnaire.
00:02:51 Ça veut dire quoi, divisionnaire ?
00:02:52 Ça veut dire qu'on peut requêter sur l'ensemble du territoire.
00:02:55 Eh ben, nous y sommes.
00:02:56 Même pour une petite vieille comme la Léonie ?
00:02:58 Ou un petit vieux.
00:03:00 Eh ben, Monsieur le Commissaire, les petits vieux, ici, c'est Marcelin Râteau,
00:03:03 Lou Cherifine, Marchand Daud, Maréchal Ferrand, Félicien Cornu,
00:03:07 facteur, toujours à pied parce qu'il n'y a plus qu'un bras,
00:03:10 Théo Goumard, adjoint au maire, sans profession,
00:03:13 et M. Bermond, l'instituteur remplaçant.
00:03:17 On peut manger quelque chose ?
00:03:19 Ce que vous voulez.
00:03:20 Vous avez des huîtres ?
00:03:21 Ah, ça, impossible, c'est la morteau pendant cinq, six jours.
00:03:24 Quand la marée est au plus faible, avec la pleine lune, en plus, les huîtres,
00:03:27 tous ces trucs-là, vaut mieux pas.
00:03:29 Thérèse, monte la valise de Monsieur le Commissaire, tu veux ?
00:03:32 La pleine lune, ça porte malheur.
00:03:35 Même aux coquillages.
00:03:37 Ce soir, j'ai de la très bonne blanquette.
00:03:39 Ah, ben, va prendre la blanquette.
00:03:42 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:03:46 Vous l'avez déjà vu, le Gastin ?
00:03:48 Ah non, pas encore.
00:03:50 Drôle de famille.
00:03:51 T'appelles ça une famille, toi ?
00:03:53 Moi, j'ai plutôt une portée.
00:03:55 De toute façon, dès qu'on franchit la Loire en direction du Nord,
00:03:58 c'est des drôles de gens, hein ?
00:04:00 Vous êtes d'où, vous, M. Bermond ?
00:04:03 Du Pas-de-Calais.
00:04:05 Qu'est-ce que je dis, d'ailleurs ?
00:04:07 On se croise dans l'après-midi.
00:04:18 À tout à l'heure, d'Archambault.
00:04:21 Vous voulez un café ?
00:04:23 Volontiers.
00:04:28 Ils viennent tous les soirs ?
00:04:38 Oui.
00:04:39 Ils sont tous les jours là-bas ?
00:04:41 Oui.
00:04:42 Ils sont tous les jours là-bas ?
00:04:44 Oui.
00:04:45 Ils sont tous les jours là-bas ?
00:04:47 Oui.
00:04:48 Ils viennent tous les soirs, vos clients d'hier ?
00:04:51 Ce ne sont pas des mauvais blagues.
00:04:53 Ils en disent plus qu'ils n'en pensent.
00:04:56 Mais c'est vrai que, de son côté, M. Gastin, il n'a rien fait pour arrondir les ondes.
00:05:02 Déjà qu'il venait de Paris.
00:05:04 Je ne dis pas ça pour vous, hein, M. le commissaire, mais ici, Paris, ça ne plaît pas.
00:05:09 Elle, la Léonie, elle est dédée ici, chez elle.
00:05:13 Alors, elle aurait pu faire un effort.
00:05:15 C'était une vieille bique, d'accord,
00:05:17 mais de la la provoquer.
00:05:19 Par exemple ?
00:05:20 La cloche.
00:05:21 Chaque récréation, chaque entrée, chaque sortie,
00:05:24 elle a sonné trop fort.
00:05:25 Et surtout trop longtemps.
00:05:26 Exprès.
00:05:27 Ça la rendait dingue.
00:05:29 Et...
00:05:30 Madame Gastin ?
00:05:32 Elle porte le monde sous ses épaules.
00:05:35 À la voir comme ça, elle vous fait l'effet d'une femme sans passé.
00:05:38 Et pourtant ?
00:05:40 Moi, je ne me mêle jamais des affaires des autres.
00:05:45 Merci, Thérèse.
00:05:47 Bonjour.
00:06:13 Yann Valois, commissariat de La Rochelle. Vous permettez ?
00:06:16 Vous ressemblez à vos photos, M. le commissaire.
00:06:20 C'est moi qui ai retenu votre chambre.
00:06:22 Vous connaissez le pays ?
00:06:24 Oh, oui, j'ai connu La Rochelle il y a une dizaine d'années.
00:06:27 Quand je suis arrivé ici, j'ai senti l'odeur de la mer, bien sûr,
00:06:31 mais aussi celle de certains souvenirs pendant la guerre.
00:06:34 Si besoin était, ce serait une autre bonne raison de ma présence ici.
00:06:39 Comment est-il, le petit Gastin ?
00:06:42 Il a l'air d'un garçon posé, équilibré, bon élève.
00:06:45 Il est en septième, à dix ans, c'est pas mal.
00:06:48 Ça l'est, on l'a touché.
00:06:50 Et vous êtes venu ?
00:06:51 Pourquoi pas ?
00:06:53 Voilà, c'est ici que ça a eu lieu.
00:06:56 Ça a arrivé comment ?
00:06:57 Elle passait son temps aux fenêtres à cracher son venin sur les uns et les autres.
00:07:01 Même les enfants y avaient droit.
00:07:02 Il y a trois jours, elle a dû y rester quelques secondes de trop.
00:07:05 Elle a été tuée d'une balle de carabine d'une précision incroyable, diabolique.
00:07:09 À l'habitude, une balle de 22 ferait pas de mal à une mouche à 50 mètres.
00:07:12 Sauf avec une balle longue. L'autopsie nous le dira.
00:07:15 Vous voulez rentrer ?
00:07:17 On va plus tard.
00:07:18 La boucherie aussi est en face ?
00:07:23 Ici, tout est en face, c'est bien ça le problème.
00:07:25 Il y a aussi une porte derrière, avec vue sur l'école.
00:07:29 C'est en face aussi ?
00:07:31 Réciproquement.
00:07:33 Je vais demander si je peux vous l'amener chez sa mère cinq minutes.
00:07:52 Attends !
00:07:55 Je veux sa culotte !
00:07:56 Un, deux, trois.
00:07:58 Un, deux, trois.
00:08:02 Un, deux, trois.
00:08:03 Un, deux, trois.
00:08:05 Un, deux, trois.
00:08:07 Attends, je vais gagner cette fois.
00:08:11 Allez, allez !
00:08:12 Allez, on va le gagner !
00:08:13 Audrey ?
00:08:18 Vous êtes madame Gastin ?
00:08:21 Oui, c'est moi.
00:08:23 Je suis le commissaire Maigret, pour la police judiciaire de Paris.
00:08:30 Paris ? C'est pour mon mari que vous venez de si loin ?
00:08:33 Mon Dieu, il y avait déjà les gendarmes.
00:08:37 Mais pourquoi Paris ? Ça n'a rien à voir avec Paris.
00:08:40 Vous avez beaucoup de monde contre mon mari.
00:08:48 Pas forcément contre. Ma présence peut lui être utile aussi.
00:08:53 Bonjour madame Gastin, excusez-moi.
00:08:56 Monsieur Bermond, l'instituteur, préfère garder Jean-Paul avec ses camarades.
00:08:59 Il dit qu'à la sortie de 4 heures, ce serait préférable.
00:09:01 Il a raison.
00:09:03 C'est monsieur Gastin.
00:09:04 J'avais deviné.
00:09:06 Vous l'avez vu ?
00:09:07 Pas encore.
00:09:08 Si vous avez quelque chose à lui donner.
00:09:11 Oui, sa veste de laine. Je sais qu'il fait toujours froid en prison.
00:09:14 Vous pensez qu'ils vont le garder longtemps ?
00:09:18 Il n'est pas coupable, vous savez.
00:09:21 Nous avons été élevés dans le respect des autres.
00:09:24 Jamais Lucien n'attendra la vie de qui que ce soit.
00:09:26 Même pas pour défendre l'ami.
00:09:29 C'était le rêve pour les Gastin et Courbevoie.
00:09:31 Ils avaient été nommés ensemble à l'école communale après la naissance de leur fils.
00:09:34 Ça s'est vite transformé en cauchemar par sa faute à elle.
00:09:37 Elle s'est laissée séduire par un professeur d'éducation physique.
00:09:41 Alain Chevasseau.
00:09:43 Ça s'est terminé dans la rue avec du sang.
00:09:45 Les darmes ?
00:09:47 J'en étais.
00:09:49 Ah oui, les deux femmes en sont venues aux mains.
00:09:51 La légitime de Chevasseau et madame Gastin.
00:09:53 Résultat, colonne vertébrale touchée pour madame Chevasseau.
00:09:57 Impotente pour un bon bout de temps.
00:09:58 Et pour madame Gastin, poignée brisée en étoile.
00:10:00 Et qui avait commencé ?
00:10:02 L'enquête a hésité sur ce point.
00:10:03 Madame Gastin héritait d'un non-lieu.
00:10:05 Après le scandale, Chevasseau a quitté l'école.
00:10:07 Et eux, on les a mutés ici.
00:10:09 Je sais pas comment les gens du village ont appris l'histoire.
00:10:11 L'accueil avait déjà été froid.
00:10:12 Mais après, quand ils ont su, c'est devenu l'enfer.
00:10:14 Une histoire de toucherie. Vous pensez ?
00:10:17 Johnny Birard a travaillé là-dedans pendant 30 ans.
00:10:19 Elle a eu le temps d'irmacher sa ville.
00:10:21 Et vous croyez que c'est elle qui a raconté aux gens du village
00:10:25 l'histoire des Gastins à courbe de voie ?
00:10:27 En tout cas, c'est ce que Gastin a pensé.
00:10:29 De là à l'accuser de vengeance,
00:10:30 de la mort de Chevasseau,
00:10:32 et de la mort de Chevasseau.
00:10:34 Et de la mort de Chevasseau.
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00:11:00 Et de la mort de Chevasseau.
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00:11:10 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:12 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:14 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:16 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:18 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:20 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:22 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:24 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:26 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:28 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:30 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:32 Et de la mort de Chevasseau.
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00:11:36 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:38 Et de la mort de Chevasseau.
00:11:40 Où il y a une vieille sorcière, il y a toujours un vieux trésor.
00:11:42 Alors allez savoir.
00:11:44 Monsieur Théon !
00:11:52 Monsieur Théon !
00:12:08 Allez.
00:12:10 Mon père m'a donné ça pour vous.
00:12:12 C'est pour demain.
00:12:14 À lire avant la réunion à la mairie.
00:12:16 Tu diras à ton père que je serai peut-être un peu en retard.
00:12:18 Ça, il a l'habitude.
00:12:20 Bon, allez, tire-toi de là vite fait, hein.
00:12:22 Allez, allez.
00:12:24 Je suis le quartier de la Rochelle.
00:12:46 Impossible de t'oublier.
00:12:48 C'est vous que je voulais voir, commissaire.
00:12:50 C'est le quartier de la Rochelle.
00:12:52 Il y a les curés de campagne et puis aussi les médecins de campagne.
00:12:54 Ici, c'est moi dans les linges.
00:12:56 Je voulais absolument vous avoir à dîner.
00:12:58 Pourquoi pas ce soir ?
00:13:00 Ma sœur fait constamment la gueule.
00:13:02 Elle a un caractère de cochon, avec une exception, bien sûr, pour le bon Dieu.
00:13:04 C'est pour ça qu'elle fait bien la cuisine.
00:13:06 Divinement.
00:13:08 Eh, dites-moi, commissaire, qu'est-ce que vous pensez de ce pauvre Gastin ?
00:13:12 Vous croyez qu'il est coupable ?
00:13:14 Non, ça dit pas peu pour mes, mais...
00:13:16 Je pense pas qu'il irait jusqu'à puis.
00:13:18 Pourquoi pas mes ?
00:13:20 Parce qu'il fait désespérément tout ce qu'il peut et que personne lui vient s'aigrer.
00:13:22 Pour moi, c'est un pauvre type.
00:13:24 Oui, il est un pauvre type.
00:13:26 C'est valable pour tout le village.
00:13:28 Vous ne semblez pas les aimer beaucoup.
00:13:30 Moi aussi, je les adore. Ils sont crevants.
00:13:32 Vous voulez que je vous dépose au bon coin ?
00:13:34 Pourquoi pas.
00:13:38 Pour ce soir, je peux vous faire...
00:13:40 Toujours pas d'huîtres ?
00:13:42 Toujours pas, non.
00:13:44 Ça tombe bien, je dis, monsieur le docteur Bressel.
00:13:46 C'est un rigolo, celui-là.
00:13:48 Pour le moral, il n'y a pas mieux, mais alors pour le physique,
00:13:50 c'est un père de manche.
00:13:52 Oh non, monsieur.
00:13:54 C'est la cloche de l'école ?
00:13:56 Oui, de 4h30.
00:13:58 Bon, à tout à l'heure. Merci pour le déjeuner.
00:14:00 Je le laisserai ouvert ce soir.
00:14:02 Bon après-midi.
00:14:04 Salut, petit.
00:14:14 Il est là, Jean-Paul Gasteau ?
00:14:16 Évidemment.
00:14:18 Où ça, je le vois pas.
00:14:20 Là-bas. Il reste en études tous les soirs.
00:14:22 De toute façon, il habite là.
00:14:24 C'est toi, Jean-Paul Gasteau ?
00:14:48 Oui.
00:14:50 Je suis le commissaire Maigret.
00:14:52 Le vrai ?
00:14:54 Le seul.
00:14:56 C'est toi.
00:14:58 Alors, tu m'as envoyé une lettre.
00:15:02 Oui.
00:15:04 Pardon.
00:15:06 La justice est la même pour tous.
00:15:08 C'est votre nouveau maître qui vous donne ça à étudier.
00:15:10 Il a beau dire, moi je crois pas.
00:15:14 C'est que des mensonges.
00:15:16 T'es un peu jeune pour dire des choses comme ça, non ?
00:15:20 T'es déçu ?
00:15:22 Tu t'attendais à voir arriver qu'il éclaire.
00:15:24 J'ai parlé à ton papa.
00:15:28 Il t'embrasse. Il va bien.
00:15:30 Vous lui avez dit, pour ma lettre ?
00:15:32 Si tu préfères que ça reste entre nous...
00:15:34 Je sais pas.
00:15:38 Tu vois, Jean-Paul, t'es toujours tout seul.
00:15:40 Comme ça, t'as pas d'amis.
00:15:42 Pas des vrais. Il y a Marcel, mais c'est un menteur.
00:15:44 Ce qu'il a dit sur papa, c'est pas vrai.
00:15:46 D'où il était, il a pas pu le voir.
00:15:48 Et à part Marcel ?
00:15:50 Il y a Joseph.
00:15:52 Mais en ce moment, il est pas là.
00:15:54 Il est blessé, il peut plus marcher.
00:15:56 Tous les deux, ils m'aiment pas vraiment.
00:15:58 Je suis pas d'ici, et je suis le fils de l'instituteur.
00:16:00 Quand j'ai une mauvaise note, ils disent que je suis bête.
00:16:04 Quand j'en ai une bonne, ils disent que c'est grâce à mon père.
00:16:06 Celle que je préfère, c'est Louise.
00:16:12 Seulement, elle préfère Marcel.
00:16:16 Tu crois que tu lui plais pas ?
00:16:18 Je sais pas. Je suis pas sûre.
00:16:20 Dis donc, je vois pas la remise de ton père, où elle est ?
00:16:24 D'ici, on peut pas la voir. Il faut aller de l'autre côté.
00:16:28 Ah.
00:16:30 Ah oui, maintenant, je la vois.
00:16:36 Ton côté est prêt, Jean-Paul.
00:16:44 Je vais aller me faire un verre.
00:16:46 Si vous saviez comme je m'en veux, monsieur le commissaire,
00:17:00 c'est moi qui suis responsable de tout.
00:17:04 Moi qui ai gâché leur vie à tous les deux.
00:17:08 Je ne sais pas comment cela va finir.
00:17:12 Je vais déjà croire que les tribunaux condamnent un innocent.
00:17:14 Comment vous l'avez trouvé ?
00:17:22 Très bien. Très calme.
00:17:24 On vous a dit pour...
00:17:26 pour Courbevoix ?
00:17:28 À la cheminsure.
00:17:32 J'ai connu Lucien quand j'avais 15 ans.
00:17:36 J'ai su tout de suite que c'est lui que j'épouserais.
00:17:40 On a fait notre vie ensemble.
00:17:42 On a eu notre diplôme la même année.
00:17:44 Puis on s'est mariés.
00:17:46 Et puis, grâce à un cousin influent,
00:17:48 on a pu être nommé à Courbevoix.
00:17:50 Je ne vois vraiment pas le rapport avec ce qui s'est passé ici, mardi.
00:17:54 Sans ce qui s'est passé là-bas, monsieur le commissaire,
00:17:56 nous ne serions jamais venus ici.
00:17:58 Tout ça est totalement étranger avec l'affaire qui nous concerne.
00:18:02 Les premières années ici, j'ai espéré que nous allions commencer une vie nouvelle.
00:18:08 Les gens nous observaient avec méfiance, bien sûr,
00:18:10 comme toujours dans les campagnes.
00:18:12 Puis, je ne sais pas comment,
00:18:14 ils ont découvert l'histoire de Courbevoix.
00:18:16 Après, ce n'était plus de la méfiance, c'était de la haine.
00:18:18 Même les élèves, ils ont commencé à isoler Jean-Paul
00:18:20 et à ne plus respecter son père.
00:18:22 Votre mari a eu des discussions avec Léonie Birand ?
00:18:26 C'était une femme qui créait des difficultés.
00:18:30 À croire qu'elle n'était sur la terre que pour ça.
00:18:32 Elle était au courant de tout ça ?
00:18:36 Elle était au courant pour Courbevoix ?
00:18:38 Bien sûr, comme tout le monde.
00:18:42 Seulement, elle avait un mauvais fond.
00:18:44 On est bien obligés de le reconnaître.
00:18:46 Elle me tirait la langue,
00:18:48 elle me lançait des mords duriers quand je passais devant chez elle.
00:18:50 Vous remarquez, quand j'étais chez moi, c'était pareil.
00:18:52 Il suffisait que je sois à la fenêtre
00:18:54 pour qu'elle se retourne et tousse ses jupes.
00:18:56 Est-ce que je peux encore poser une ou deux questions à Jean-Paul ?
00:19:00 Est-ce que je peux encore poser une ou deux questions à Jean-Paul ?
00:19:02 Dis donc, Jean-Paul.
00:19:16 Ça fait longtemps que tu l'as, ta carabine ?
00:19:20 Oui, depuis Noël dernier, comme les autres.
00:19:24 Vous savez, c'est comme la mode.
00:19:26 Il suffit qu'un gamin désire quelque chose pour que les autres le veuillent aussi.
00:19:28 Vous l'avez eu aussi, ta carabine ?
00:19:30 Oui.
00:19:32 Et Joseph ?
00:19:34 Aussi.
00:19:36 Est-ce que tu te souviens de ce que ton père a fait, mardi, pendant la récréation ?
00:19:38 Non.
00:19:40 Il surveille les élèves, non ?
00:19:42 Oui.
00:19:44 Alors, il était au milieu de la cour ?
00:19:46 Oui, quelques fois.
00:19:48 Et après, vous êtes rentrés en classe.
00:19:50 Il est allé au tableau ?
00:19:52 Oui, je crois.
00:19:54 T'as une classe de quoi ?
00:19:56 De grammaire.
00:19:58 Et t'as pas vu sortir ton père ?
00:20:00 Écoute, quand l'instituteur quitte la classe, en général, les élèves en profitent pour faire les fous.
00:20:08 Alors, qu'est-ce qui s'est passé ce jour-là ?
00:20:10 Je ne me souviens plus.
00:20:12 Y en a pas un qui est allé à la fenêtre ?
00:20:14 Marcel Selier, le fils du frère Blantier.
00:20:16 Je peux monter ?
00:20:22 Oui, oui.
00:20:24 Vous allez continuer à nous aider ?
00:20:26 Je vais faire de mon mieux.
00:20:28 Ah, il a du caractère.
00:20:38 Mais garde-toi à l'intérieur. Je l'ai pas vu pleurer depuis qu'il est bébé.
00:20:40 Vous n'avez pas entendu le coup de feu ?
00:20:44 Non, j'ai rien entendu. Les fenêtres étaient fermées.
00:20:46 Vous m'avez dit que les gens d'ici n'aiment pas votre mari.
00:20:50 Y en a-t-il un au village qui le déteste particulièrement ?
00:20:54 Oui. Certainement.
00:20:59 Théogoumar, l'adjoint au maire.
00:21:03 Nous, au jardin, se touche.
00:21:05 Il commence à boire dès le matin dans son cellier.
00:21:09 Et puis, vers dix-cents heures, il est au bouquin chez Pommel et il continue à boire jusqu'au soir.
00:21:14 Il ne travaille pas ?
00:21:16 Non. Ses parents possédent une grosse ferme. Lui, il n'a jamais travaillé de sa vie.
00:21:21 Un après-midi, mon mari avait emmené Jean-Paul à La Rochelle pour acheter des livres.
00:21:36 Théogoumar est entré ici.
00:21:38 J'étais là-haut, en train de me changer.
00:21:42 J'ai entendu des pas lourds dans l'escalier.
00:21:45 C'était lui.
00:21:47 Livre, naturellement.
00:21:50 Il a poussé la porte et il s'est mis à rire.
00:21:54 Son rire.
00:21:57 Et puis, tout de suite, comme il l'aurait fait dans une maison spéciale,
00:22:01 il m'a jetée sur le lit.
00:22:06 Je me suis débattue. Je l'ai griffée au visage.
00:22:10 Le sang a coulé. Alors, il s'est mis à hurler,
00:22:14 criant qu'une femme comme moi n'avait pas le droit de faire la difficile.
00:22:18 J'ai ouvert les fenêtres. Le menaçant m'a appelée au secours.
00:22:24 J'étais en combinaison.
00:22:27 Et puis...
00:22:30 Puis, il a fini par s'en aller.
00:22:33 Surtout, je crois à cause du sang qui lui collait du visage.
00:22:37 Et depuis, il ne m'a plus jamais adressé la parole.
00:22:43 Comme c'est lui qui mène le village.
00:22:46 Qu'est-ce que vous faites, là ?
00:22:54 Attention, Levla !
00:22:55 Qu'est-ce que tu fais avec ça, toi ?
00:22:57 T'occupe !
00:22:58 Vous êtes fous ou quoi ?
00:22:59 C'est quand même pas une pyramide, hein ?
00:23:01 Lui, c'est pas Léonie, je vous préviens.
00:23:04 Moi, je rentre.
00:23:06 Je rentre.
00:23:09 Je rentre.
00:23:12 Je rentre.
00:23:15 [Musique]
00:23:19 [Musique]
00:23:22 [Bruit de porte qui s'ouvre]
00:23:28 [Musique]
00:23:32 [Musique]
00:23:40 [Musique]
00:23:45 [Musique]
00:23:48 Ne vous gênez pas.
00:23:58 C'est vous, les commissaires de Paris ?
00:24:02 À votre avis ?
00:24:03 Oui.
00:24:05 Et vous, c'est qui ?
00:24:06 Maria.
00:24:07 On m'appelle Andaluz.
00:24:09 Ah, et pourquoi ?
00:24:10 Devinez.
00:24:11 Je m'appelle Guardia Lopez.
00:24:14 C'est moi qui m'occupais de Mme Biraert et de la maison.
00:24:17 Depuis longtemps ?
00:24:19 Cinq ans.
00:24:21 Et elle vous payait régulièrement ?
00:24:23 Pas beaucoup.
00:24:25 Vous vous rendez compte, en 25 ans ?
00:24:29 Elle était chef postière, c'est ça ?
00:24:32 Oui.
00:24:33 Et son grand amusement, comme vous le voyez, c'était de cacher des lettres.
00:24:36 De les détourner, un peu au hasard.
00:24:38 Et pour quoi faire ?
00:24:39 Du mal.
00:24:40 Rien que du mal.
00:24:42 [Bruit de casse]
00:24:44 Attention, il est fragile.
00:24:54 Oui, excusez-moi.
00:24:56 Maintenant, tout ça, c'est à moi.
00:24:58 Comment ça ?
00:25:01 Elle m'a couché sous son testament.
00:25:03 Vous héritez de la maison ?
00:25:06 Oui, et avec tout ce qu'elle m'en avait, j'aurais le droit d'en avoir deux.
00:25:10 Vous avez de l'argent, des valeurs ?
00:25:12 Un trésor, comme on dit par ici ?
00:25:14 S'il y en a un, je le trouverai. Vous en faites pas ?
00:25:17 Vous savez que tout ça, ça vous donne un mobile parfait.
00:25:20 Qu'est-ce que c'est, un mobile ?
00:25:22 Par exemple, quand on tue quelqu'un pour en hériter plus vite.
00:25:26 Pourquoi elle vous a fait toutes ces promesses ?
00:25:29 C'est pas le genre de choses qu'on lance comme ça, à la légère.
00:25:33 C'était pour faire enrager sa nièce.
00:25:36 Ah.
00:25:39 Mme Célier.
00:25:40 Oui, c'est ça.
00:25:41 Mme Bira détestait les maris, les petits Marcel, toute la famille.
00:25:45 S'ils avaient eu un chien, il aurait eu le droit aussi à sa haine.
00:25:48 Si je comprends bien, cette haine s'étendait à tout le village.
00:25:51 Tout le village.
00:25:52 Elle jetait des grossièretés à tout le monde.
00:25:54 Depuis qu'elle sortait plus de chez elle,
00:25:56 elle passait son temps à la fenêtre,
00:25:58 elle déversait, elle déversait des choses.
00:26:01 Quel genre de choses ?
00:26:02 Des choses qu'ils avaient faites, qu'ils ne m'aient pas qu'on sache.
00:26:08 De sorte que, si elle détestait tout le monde,
00:26:11 la réciproque était également vraie.
00:26:13 C'est quoi, la réciproque ?
00:26:15 Votre patronne détestait tout le village, et tout le village la détestait.
00:26:19 Oui, c'est ça. Kiff, kiff.
00:26:21 Et vous ?
00:26:22 Vous l'aimiez, votre patronne ?
00:26:25 Ça, je ne sais pas.
00:26:28 [Bruits de pas]
00:26:30 [Toc, toc, toc]
00:26:39 Dites donc, j'ai trouvé tout ça chez Léonie Birard.
00:26:44 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:26:46 Je le savais qu'il y avait eu du courrier détourné.
00:26:49 Normal.
00:26:50 Les banquiers détournent des fortunes, les notaires des héritages.
00:26:53 Et les hommes politiques, l'argent public.
00:26:55 Alors, vous postiez des tournées lettres ?
00:26:58 Bravo, félicitations.
00:27:00 Quand j'ai commencé comme stagiaire, elle s'amusait déjà à ça.
00:27:03 Je lui en avais fait la remarque. Vous savez ce qu'elle m'avait dit ?
00:27:06 « Toi, Félicien, t'es quelqu'un d'en moins genre.
00:27:08 Tu recevras jamais de lettres d'amour,
00:27:10 alors tu finiras par piocher dans celles des autres. »
00:27:13 Comme j'avais peur d'elle à l'époque, je n'ai rien dit à personne.
00:27:16 Bon, je vous les confie.
00:27:18 Vous demanderez à vos supérieurs quoi en faire ?
00:27:21 Ben, les acheminer. Quand même, ça va leur faire drôle.
00:27:24 Je parle pas des morts, mais parmi les vivants, il va y avoir des surprises.
00:27:28 Vous voulez un grain ?
00:27:30 Santé. Santé.
00:27:45 Dis-moi, Marcel.
00:27:53 Je suppose que tu te mentes pas souvent.
00:27:55 Non, pas souvent.
00:27:57 Tu dirais une fois tous les coups, bien ?
00:28:00 Oh, peut-être une fois par mois. Je me confesse après.
00:28:03 Et tes camarades, par rapport à toi, ils mentent moins, autant, davantage ?
00:28:07 Autant. Mais eux, ils se confessent pas.
00:28:10 Tu es amis avec le fils de l'instituteur ?
00:28:13 Jean-Paul ? Non, monsieur.
00:28:16 Tu joues pas avec lui ?
00:28:18 Le fils Gaston ne joue avec personne.
00:28:20 C'est vrai, ça ?
00:28:22 Et pour quelles raisons, à ton avis ?
00:28:24 Je sais pas. Peut-être qu'il n'aime pas jouer.
00:28:26 Ou parce que son père est maître d'école.
00:28:28 Tu te souviens bien de la matinée de mardi ?
00:28:33 Oui, monsieur.
00:28:34 Qu'est-ce que vous avez fait quand l'instituteur s'est absenté ?
00:28:37 Ils ont chalté. Ils ont lancé des gommes, des crayons, des plumiers.
00:28:41 Et toi, Arnaud, où es-tu seul ?
00:28:43 Moi, je suis allé à la fenêtre.
00:28:45 Quelle fenêtre ?
00:28:46 Celle par laquelle on voit les cours, les potagers.
00:28:48 Toujours celle-là que j'ai regardée.
00:28:50 Et pourquoi celle-là ?
00:28:52 Je sais pas. Parce que c'est celle qui est le plus près de mon banc.
00:28:55 Ce serait pas par hasard parce que t'aurais entendu une détonation et que tu te serais précipité ?
00:29:01 Non, monsieur.
00:29:02 Tu as une carabine 22 ?
00:29:06 Oui, je l'ai portée hier à la mairie, comme a demandé l'inspecteur.
00:29:09 Bon.
00:29:10 Donc, tu as vu monsieur Gaston dehors, selon ce que tu as déclaré ?
00:29:18 Je l'ai vu.
00:29:20 Tu l'as vu se diriger vers sa remise ?
00:29:22 Non, elle en revenait.
00:29:24 Tu l'as vu sortir de la remise ?
00:29:26 Oui, je l'ai vu. Et Joseph l'a sûrement vu aussi.
00:29:28 Qui c'est ça, Joseph ?
00:29:30 C'est le fils du boucher. Il habite juste en face de la mer Bérard.
00:29:33 Il est couché en ce moment. Il est malade.
00:29:35 Mais de son lit, il me fait des signes. Et j'ai fait signe aussi.
00:29:38 C'est bien. On peut se voir.
00:29:40 Tu étais content que l'instituteur soit en prison.
00:29:47 Et tu te rends compte que c'est à cause de ta déposition qu'il dort en prison ?
00:29:51 Parce que si tu n'avais pas déclaré l'avoir vu sortir de sa remise,
00:29:56 on ne l'aurait pas arrêté. Il serait toujours libre.
00:29:59 J'ai dit la vérité.
00:30:01 Monsieur le commissaire, il vous a déjà beaucoup parlé.
00:30:05 J'ai encore deux petites questions.
00:30:07 Léon Ibira, tu ne l'aimes pas beaucoup, non ?
00:30:11 Non, monsieur.
00:30:13 Et pourquoi ?
00:30:15 Quand je passais, elle me lançait des vilains mots.
00:30:17 Comme à tout le monde, c'est de charogne.
00:30:19 Je suis bien.
00:30:20 Et ces vilains mots, comme tu dis, tu avais l'impression qu'elle les criait plus à toi qu'aux autres ?
00:30:26 Ça oui, alors.
00:30:27 Et pourquoi, à ton avis ?
00:30:29 Parce qu'elle en voulait à maman de te marier avec papa.
00:30:31 Ce n'est pas juste pour la maison et pour l'argent.
00:30:34 Bon, ça suffit, Marcel. Tu n'as pas des devoirs à finir ?
00:30:36 Allez, file.
00:30:38 Il disait ça comme ça.
00:30:44 Vous avez un fils intelligent.
00:30:46 Nous les devons du mieux que nous pouvons.
00:30:49 Je ne pense pas qu'il arrive souvent de mentir.
00:30:51 Donc, merci.
00:30:55 Merci.
00:30:56 Tiens, monsieur le commissaire. Vous ne mangez plus chez le docteur ?
00:31:18 Dommage pour mon lapin moutarde.
00:31:21 Votre est chez le docteur, c'est le seul endroit du village où on mange, aussi bien qu'ici.
00:31:24 Alors, c'est vous à ce qui paraît qu'il y a les découverts de Poto Rose ?
00:31:28 Moi, depuis qu'il soit mon fils, il ne m'a jamais invité à dîner.
00:31:32 Mais je ne suis pas de Paris, moi.
00:31:35 Et comment il va, ton fils ?
00:31:36 Le docteur n'arrête pas de raconter qu'il est temps qu'il marche.
00:31:39 C'est facile à dire, mais mon Joseph, dès qu'il est debout, il tombe.
00:31:43 Il a été renversé par une motocyclette il y a deux mois et demi. Il est toujours dans le plâtre.
00:31:47 Ça vous amuse, hein ?
00:31:48 Quoi ? Qu'est-ce qui m'amuse ?
00:31:50 Raconter tout ça.
00:31:51 On dit du mal de personne.
00:31:53 Vous voulez que je parle de vos petites affaires, là ?
00:31:55 Il n'y a rien à raconter. C'est juste pour leur conversation.
00:31:58 Bon, messieurs, je vous laisse.
00:32:00 C'est parce que le docteur porte un noeud papillon que vous allez changer de cravate ?
00:32:04 À la bonne heure. Comme ça, ça nous fera deux gandins, ça t'endrait.
00:32:09 [Bruits de chien]
00:32:24 Il y avait une chance sur mille pour que la balle lui fasse du bonbon.
00:32:30 Ou alors, à bout portant, je suis formel, le coup a été tiré à distance.
00:32:37 À quelle distance, selon vous ?
00:32:39 Disons, entre 80 et 100 mètres.
00:32:42 Ça élargit considérablement le champ des possibilités, ça.
00:32:48 J'en attendais pas moins du corps médical, il complique tout.
00:32:51 La balle a commencé à pénétrer l'os temporal à travers l'orbite.
00:32:58 Et puis ensuite, elle a fracassé l'arrêt du nez.
00:33:00 Et puis, elle a fini par traverser l'oreille droite.
00:33:04 À ce moment-là, je pense que la birare était largement morte.
00:33:08 Vous savez vous, commissaire, vous savez vous bien.
00:33:12 Le seigneur est à gauche et le trécuil à droite.
00:33:17 On n'a jamais retrouvé la balle.
00:33:20 C'est vous qui soignez le petit raton ?
00:33:28 Oui.
00:33:29 Il a une jambe cassée, c'est ça ?
00:33:31 Le frac du pérotier, simple, propre.
00:33:34 Il boit tranque ?
00:33:35 Jamais d'avis.
00:33:37 Mais il y a au moins deux mois et demi que c'est arrivé et il ne marche toujours pas.
00:33:43 Eh bien, non, pas encore.
00:33:45 J'espère que le chauffard a été bien assuré.
00:33:49 Ah oui, je le demande très bien. C'est pour ça que le petit ne marche toujours pas.
00:33:52 Ça veut dire ?
00:33:53 Ça veut dire que la boucherie raton ne roule pas sur l'or.
00:33:57 Et que Marcelin, quand il a vu l'accident de son fils, il a pris ça comme un don de Dieu.
00:34:01 Alors moi, en prolongeant les soins du petit,
00:34:05 son père peut bénéficier un peu plus de l'assurance.
00:34:08 Voyez-vous, le commissaire, le médecin est parfois obligé de se montrer canaille.
00:34:15 À Paris, vous connaissez ça, sûrement, non ?
00:34:19 Toujours dit que si je refusais d'entrer dans la combine,
00:34:24 de temps en temps, monsieur le commissaire,
00:34:28 je pourrais prendre mes clics et mes cloques.
00:34:30 Ça s'est passé où, l'accident ?
00:34:33 À côté de chez les Seigniers.
00:34:35 Le petit Marcel était le seul témoin ?
00:34:37 Non, il était noir et puis il n'avait pas un chat dehors.
00:34:40 Quelqu'un d'autre aurait pu y assister depuis sa fenêtre.
00:34:44 T'allais à Libéra, que vous pensez, commissaire ?
00:34:48 Non.
00:34:49 [Musique]
00:35:12 [Bruit de casse]
00:35:13 C'est vous qu'on visait ?
00:35:25 Mal, mais c'était moi.
00:35:27 Ils sont partis il y a combien de temps, vos joyeux clients ?
00:35:30 Vous direz avec précision, ça je pourrais pas.
00:35:32 Théo, par exemple, il est allé dormir ailleurs.
00:35:35 Il a une tendresse survoyante.
00:35:36 Il a l'air agressif comme ça, mais c'est un calme.
00:35:40 Non, il jouerait pas à ça. C'est quelqu'un de raisonnable.
00:35:43 Et l'autre pochard, là, qui lâche pas le comptoir ?
00:35:46 Marcel Arato ?
00:35:48 Lui, avec le nombre de pernaut qu'il écluse, il serait pas foutu de tenir une arbalète.
00:35:52 Je suppose que vous allez me raconter la même chose du maréchal Ferrand ?
00:35:56 Marchand d'eau ?
00:35:57 Alors lui, c'était poltron, mais alors là, un vrai.
00:35:59 Y a même des jours où il a peur de taper sur son enclume.
00:36:02 Non, si je passe en vue, j'en vois aucun incapable de faire un coup pareil.
00:36:06 Ça vient d'ailleurs.
00:36:09 Oh, vous foutez de ma gueule, Paumel.
00:36:11 À vous entendre, ce sont des petits anges, vos abonnés de la bouteille.
00:36:15 Eux, à force de boire et vous de les encourager, vous avez perdu tout sens moral.
00:36:20 Vous baignez dans la méchanceté, le mensonge.
00:36:24 On vous la vie avec une mascarade imbibée d'alcool.
00:36:29 Un champ de tir, où chacun vise n'importe qui, n'importe quoi.
00:36:37 Résultat, la mort d'une malheureuse.
00:36:39 Et tout le monde est content.
00:36:41 Tout le monde s'en fout.
00:36:43 Malheureuse ? C'est elle qui rendait les gens malheureux.
00:36:46 Taisez-vous.
00:36:47 En temps ordinaire, j'ai besoin d'une semaine, mais là, dans cette affaire, en moins de deux jours, j'ai tous les suspects qu'il me faut.
00:36:53 Vous, Paumel, et tous les autres responsables de la mort de Mme Birard.
00:36:58 Vous l'avez rejetée, une fois pour toutes.
00:37:02 Comme vous avez rejeté les Épougastins.
00:37:04 Comme vos enfants ont rejeté leur fils.
00:37:06 Le petit Jean-Paul.
00:37:07 Vous finirez par les abattre, eux aussi.
00:37:10 Ce ne sera pas avec des cailloux, mais avec des balles, comme Léonie.
00:37:16 Vous voulez boire quelque chose ?
00:37:20 Oui, tiens, un petit calva.
00:37:23 Un petit calva.
00:37:25 [Bruit de pas]
00:37:28 [Bruit de pas]
00:37:56 [Bruit de pas]
00:37:57 Je les ai fait ramasser par les gendarmes, mais il n'y a rien à en tirer.
00:38:14 Elles ne sont pas entretenues, pas identifiables, rien du tout.
00:38:16 Vous vous entendez bien avec les gendarmes ?
00:38:18 Vous savez, ici, on a au moins une chose en commun, eux et nous.
00:38:20 Non seulement on ne confond pas vitesse et précipitation, mais on n'aime ni l'une ni l'autre.
00:38:24 Alors on marche main dans la main.
00:38:26 C'est plutôt rare.
00:38:27 En fait, c'est depuis la guerre.
00:38:29 Ça a scellé l'Union sacrée.
00:38:31 A propos, vous voulez qu'ils ramassent aussi les lance-pierres ?
00:38:33 Ah, bonne idée.
00:38:35 Vous êtes passé à l'auberge ?
00:38:36 Oui, ils avaient déjà changé le carré.
00:38:38 C'est la liste des habitants que je vous ai demandé ?
00:38:41 Oui, j'ai ajouté quelques voisins proches, mais ceux-là ne viennent pas à l'auberge, ils ont compris.
00:38:45 Je vous ai mis aussi les copies de mes derniers interrogatoires et les dépositions.
00:38:48 En somme, je les connais presque tous.
00:38:51 Vous voulez procéder comment ? Que je les amène ici ?
00:38:53 Non, je vais les voir.
00:38:55 Chez eux, ils se montreront peut-être plus bavards, enfin espérons.
00:38:58 Bon, ben je vais rentrer sur la Rochelle.
00:39:00 Ah, M. Gastin, vous avez l'air libre.
00:39:02 C'est l'endroit idéal, la prison pour bouquiner.
00:39:04 Demandez aux enfants comme ils aiment la lecture.
00:39:07 Le père et la mère du bébé ont été obligés de faire un voyage d'une journée.
00:39:13 Ils ont laissé leur enfant à la garde d'une femme de chambre.
00:39:16 Il leur entre le soir.
00:39:18 Nous avons laissé Annette apparaître pendant cette journée d'absence.
00:39:22 Une excellente femme de chambre, Clémentine, qui l'avait naitre et qui l'adore.
00:39:26 La gardienne.
00:39:27 Mais voici, quarante ans chez nous, Clémentine, en larmes, vient nous ouvrir la porte.
00:39:31 Ah, madame ! Ah, M. Julien ! Quel malheur !
00:39:34 La petite est malade. On ne sait pas ce qu'elle a.
00:39:37 Mon Dieu ! Mon Dieu ! Quel malheur !
00:39:39 Nous nous précipitions dans la chambre du bébé.
00:39:42 Elle était couchée, sa petite figure sortait...
00:39:49 Il voudrait le rouge et noir et du sarte. Je ne sais pas si ça va ensemble.
00:39:53 Pardon.
00:39:54 Je file. Je suis à votre entière disposition, s'il y a quoi que ce soit.
00:40:08 Vous croyez qu'il va sortir bientôt ?
00:40:14 Pour l'instant, il est mieux là où il est.
00:40:17 C'est pas moins une danse d'histoire.
00:40:19 L'eux, les coupables, sont dehors et lui, le sien, il est à l'intérieur.
00:40:24 Oui, mais en cas d'orage, il est à l'abri. Les autres sont à découvert.
00:40:28 Vous n'avez pas entendu la détonation ?
00:40:46 Comment j'aurais entendu ? Ce que je sais, c'est que ce jour-là,
00:40:49 à 10 heures, je m'occupais du cheval d'Uppis Pouché. Voilà.
00:40:52 Ah bon ?
00:40:53 Dites-moi, en tant qu'adjoint au maire, vous avez eu affaire au Gastin ?
00:41:02 Quel genre de rapport vous avez avec lui ?
00:41:04 De rapport tout à fait officiel.
00:41:07 Rien d'intime.
00:41:10 Elle, c'est une mijaurée.
00:41:14 Provocante sous ses ernigos.
00:41:16 Lui, il fait semblant de ne pas voir.
00:41:20 M. et Mme Sainte-Nitouche.
00:41:23 Vous avez un regret ?
00:41:26 Ah non, sans façon, merci. Pas si tôt.
00:41:29 Comme moi, jamais avant 10 heures.
00:41:32 Mais à 10 heures, tous les jours.
00:41:35 Ça m'empêche pas de savoir ce que j'ai vu.
00:41:41 Vous avez vu Gastin sortir de sa remise ?
00:41:43 J'en jurerais.
00:41:45 Avec une carabine à la main ?
00:41:47 Pourquoi pas.
00:41:48 Viens, suis-moi.
00:41:57 Les voilà.
00:42:10 Au secours, mon cheval immortel !
00:42:13 J'arrive.
00:42:14 Lâchez la princesse.
00:42:16 En garde.
00:42:19 C'est déjà fini l'école ?
00:42:24 Ça passe vite.
00:42:25 Ça dépend des jours.
00:42:27 On se connaît, toi.
00:42:28 Nous deux aussi, on se connaît.
00:42:31 T'es bien la fille du maire.
00:42:32 Et eux, c'est qui ?
00:42:34 Ils habitent pas le village. Ils sont dans une ferme après le cimetière.
00:42:37 Ils dansent. Et le soir, vous avez aussi le droit de sortir ?
00:42:40 Non, moi j'ai pas le droit.
00:42:41 Moi non plus.
00:42:43 T'es sûre ?
00:42:44 Et faites attention de pas vous crever les yeux avec ça.
00:42:49 Ah, je cherche votre fils, le petit Joseph.
00:43:01 C'est lui que vous voulez ?
00:43:02 Oh, juste lui. Il posait une ou deux questions.
00:43:05 À propos de quoi ?
00:43:07 À propos de la victime.
00:43:08 Il est là-haut ?
00:43:10 Oui, justement. De là-haut, il est bien placé pour voir les choses.
00:43:13 Ah ouais. Bien placé dans son lit.
00:43:16 Avec une jambe dans le plâtre, il peut pas bouger d'un millimètre.
00:43:19 Qu'est-ce que vous voulez qu'il voit ?
00:43:21 Joseph !
00:43:26 Oui !
00:43:27 Je pars livrer.
00:43:28 Laisse la clé sur la porte, j'attends Marcel.
00:43:30 Marcel, c'est son meilleur ami.
00:43:35 Il a l'air peut-être un peu trop content de lui, mais enfin...
00:43:37 Comme le mien est un peu timide, ça compense.
00:43:41 Je l'ai le seul.
00:43:45 C'est pas toujours facile, hein ?
00:43:48 Sa mère est morte, il avait trois ans.
00:43:52 Remarquez, c'est...
00:43:54 C'est un bon garçon.
00:43:56 Mais il faut pas l'embêter.
00:43:58 Alors revenez plutôt un jour au chalat.
00:44:01 Hein ?
00:44:03 Je vais aller voir ma mère.
00:44:04 Oui, allez-y.
00:44:05 Je vais aller voir ma mère.
00:44:06 Oui, allez-y.
00:44:07 Je vais aller voir ma mère.
00:44:08 Oui, allez-y.
00:44:09 Je vais aller voir ma mère.
00:44:10 Oui, allez-y.
00:44:11 Je vais aller voir ma mère.
00:44:12 Oui, allez-y.
00:44:13 Je vais aller voir ma mère.
00:44:14 Oui, allez-y.
00:44:15 Je vais aller voir ma mère.
00:44:16 Oui, allez-y.
00:44:17 Je vais aller voir ma mère.
00:44:18 Oui, allez-y.
00:44:19 Je vais aller voir ma mère.
00:44:20 Oui, allez-y.
00:44:21 Je vais aller voir ma mère.
00:44:22 Oui, allez-y.
00:44:23 Je vais aller voir ma mère.
00:44:24 Oui, allez-y.
00:44:25 Je vais aller voir ma mère.
00:44:26 Oui, allez-y.
00:44:27 Je vais aller voir ma mère.
00:44:28 Je vais aller voir ma mère.
00:44:29 Oui, allez-y.
00:44:30 Je vais aller voir ma mère.
00:44:31 Oui, allez-y.
00:44:32 Je vais aller voir ma mère.
00:44:33 Oui, allez-y.
00:44:34 Je vais aller voir ma mère.
00:44:35 Oui, allez-y.
00:44:36 Je vais aller voir ma mère.
00:44:37 Oui, allez-y.
00:44:38 Je vais aller voir ma mère.
00:44:39 Oui, allez-y.
00:44:40 Je vais aller voir ma mère.
00:44:41 Oui, allez-y.
00:44:42 Je vais aller voir ma mère.
00:44:43 Oui, allez-y.
00:44:44 Je vais aller voir ma mère.
00:44:45 Oui, allez-y.
00:44:46 Je vais aller voir ma mère.
00:44:47 Oui, allez-y.
00:44:48 Je vais aller voir ma mère.
00:44:49 Oui, allez-y.
00:44:50 Je vais aller voir ma mère.
00:44:51 Oui, allez-y.
00:44:52 Je vais aller voir ma mère.
00:44:53 Je vais aller voir ma mère.
00:44:54 Oui, allez-y.
00:44:55 Je vais aller voir ma mère.
00:44:56 Oui, allez-y.
00:44:57 Je vais aller voir ma mère.
00:44:58 Oui, allez-y.
00:44:59 Je vais aller voir ma mère.
00:45:00 Oui, allez-y.
00:45:01 Je vais aller voir ma mère.
00:45:02 Oui, allez-y.
00:45:03 Je vais aller voir ma mère.
00:45:04 Oui, allez-y.
00:45:05 Je vais aller voir ma mère.
00:45:06 Oui, allez-y.
00:45:07 Je vais aller voir ma mère.
00:45:08 Oui, allez-y.
00:45:09 Je vais aller voir ma mère.
00:45:10 Oui, allez-y.
00:45:11 Je vais aller voir ma mère.
00:45:12 Oui, allez-y.
00:45:13 Je vais aller voir ma mère.
00:45:14 Oui, allez-y.
00:45:15 Je vais aller voir ma mère.
00:45:16 Oui, allez-y.
00:45:17 Je vais aller voir ma mère.
00:45:19 Le petit Jean-Paul, tiens.
00:45:21 Encore un pour qui les gens d'ici parlent une autre langue.
00:45:24 Il est tellement brillant comme élève à côté de ses camarades
00:45:26 qu'ils le considèrent tous comme un martien.
00:45:28 Ils me donnent des leçons.
00:45:30 Au moins, je suis sûre de ne pas faire de fautes quand j'écris des lettres.
00:45:34 Au moins, je suis sûre de ne pas faire de fautes quand j'écris des lettres.
00:45:35 Dis-donc, Jean-Paul, ton copain Joseph a accidenté.
00:46:02 Il va jamais regarder à sa fenêtre depuis qu'il est blessé.
00:46:05 Bah si.
00:46:06 D'autres fois, je l'ai vu.
00:46:07 On s'est même fait signe.
00:46:08 Maintenant, il faut que je...
00:46:12 Excusez-moi.
00:46:13 Il habite tellement près qu'il est toujours en retard.
00:46:16 Elles vont à l'enterrement ?
00:46:20 Elles sont en avance.
00:46:22 On dirait des cafards.
00:46:24 Je me suis souvent demandé pourquoi à la campagne,
00:46:28 on était toujours habillés en noir, passé un certain âge.
00:46:31 Peut-être pour passer inaperçu, s'habituer à disparaître.
00:46:34 Vous allez y aller, vous, à l'enterrement ?
00:46:38 Non, non, j'irai pas.
00:46:39 D'abord, j'ai pas droit au noir.
00:46:41 Et puis nous, les étrangers, on n'a pas droit au bon Dieu.
00:46:44 Vous n'avez pas vu le commissaire ?
00:46:57 Il est parti tôt, ce matin.
00:46:58 Je suis...
00:46:59 Il est allé, il a été croyé.
00:47:00 Il n'a pas une tête à fréquenter le petit Jésus.
00:47:02 Peut-être qu'il le suspecte aussi.
00:47:04 Je sais pas pourquoi, je l'ai pas entendu arriver.
00:47:09 Tu rentrais chez toi en courant, c'est ça ?
00:47:11 Ben oui.
00:47:13 Vous étiez ensemble.
00:47:14 Tu l'as entendu arriver, la moto, toi ?
00:47:16 Oui, j'ai croyé.
00:47:17 C'est pour ça que je me suis arrêté,
00:47:19 et que le motard m'a cogné dedans.
00:47:21 Ben alors, tu l'as vu arriver, le motard ?
00:47:23 Il faisait nuit, et puis il allait vite.
00:47:26 Ses feux étaient allumés ?
00:47:27 Je m'en souviens pas, monsieur.
00:47:29 Il en a pris du temps pour s'arrêter.
00:47:32 J'ai cru qu'il s'enfuyait.
00:47:33 Pourtant, dis donc, tu gueulais comme un âne.
00:47:36 J'avais mal.
00:47:37 Et à cause de ça, tu peux pas te lever,
00:47:39 donc tu peux pas voir ce qui se passe dehors.
00:47:41 Si, on me penchait, comme ça je pouvais voir les copains.
00:47:44 Et mardi matin, à 10 heures, tu te souviens si tu as regardé dehors ?
00:47:49 Je me souviens pas.
00:47:51 Et tu te souviens de ce que tu as vu ?
00:47:55 Je me souviens pas.
00:47:56 Car derrière les apparences,
00:48:04 toute une vie de fonctionnaire scrupuleuse,
00:48:07 un choix de vie qui lui autorisait une certaine exigence,
00:48:11 une sévérité certaine.
00:48:13 Alors, lequel d'entre vous aurait le cœur d'aller vous rapprocher ?
00:48:17 Faites miséricorde, Seigneur, à votre servant défunt.
00:48:22 Il y a toujours une âne cachée.
00:48:26 En l'occurrence, une âme atorquine.
00:48:29 Tout nouveau,
00:48:31 intéressée par les autres.
00:48:34 Elle deviendra cinq.
00:48:35 Et elle va désapporter.
00:48:37 L'aposte, chemin de l'espoir et des sentiments,
00:48:41 jamais, cher Léonie, tu n'as failli dans ton sacerdoce
00:48:44 qui fut de rapprocher les uns des autres,
00:48:47 de leur rendre service.
00:48:50 Alors, nous allons t'accompagner jusqu'à ta dernière demeure.
00:48:53 Il est loin, ce monsieur ?
00:48:57 On était des gens de cœur, on apporte un verre de blanc à le futur.
00:49:04 Il a pas encore terminé ?
00:49:06 Ah, que non ! Et en plus, il lui découvre toutes les qualités du monde.
00:49:08 C'est ça qui prend du temps.
00:49:09 Elle était pas si méchante, quand même.
00:49:11 Et c'était pas la pire de s'entendrer.
00:49:13 On voit bien que tu passais pas souvent sur ses fenêtres.
00:49:16 De là à la couvrière de fleurs.
00:49:18 Et puis, c'était quelqu'un de chez nous.
00:49:21 Puis des générations, ça compte, ça.
00:49:24 Ouais, bah justement. Maintenant, va falloir se compter.
00:49:27 Peu à son âme.
00:49:31 Je peux vous aider ?
00:49:39 Pensez donc.
00:49:40 [Musique]
00:49:43 [Musique]
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00:50:04 [Musique]
00:50:09 [Musique]
00:50:14 [Musique]
00:50:16 Pourquoi tu te lèves ?
00:50:22 Vous m'avez fait peur.
00:50:23 J'ai aucune raison.
00:50:25 Allez, viens.
00:50:27 Qu'est-ce que tu regardais, de là-haut ?
00:50:32 Les gens.
00:50:34 Tu peux pas regarder tout le monde en même temps.
00:50:36 Qui en particulier ?
00:50:37 Hein ?
00:50:43 Tu cours vite, dis donc.
00:50:44 T'étais pas à l'église, pourquoi ?
00:50:48 Mon père n'y va pas. Il n'y va jamais.
00:50:51 C'est pas comme tes camarades, hein ?
00:50:53 Ha ! Eux, ça, ils y vont.
00:50:55 C'est difficile de pas être comme les autres.
00:50:58 C'est pas comme les autres, moi. Je vous l'ai dit.
00:51:02 Moi, si j'avais un fils,
00:51:04 ses camarades diraient que c'est le fils du commissaire.
00:51:06 Et ils le traiteraient pas exactement comme les autres.
00:51:09 Toi, tu es le fils du maître d'école.
00:51:11 Tu es le fils du maître d'école.
00:51:12 T'as essayé de te faire des amis ?
00:51:17 Non.
00:51:18 C'est agréable d'avoir des amis.
00:51:20 Pourquoi vous me posez toutes ces questions ?
00:51:22 Parce que ton père est en prison.
00:51:25 Et qu'il n'a pas, ça, j'en suis persuadé, tiré sur Léonie Bira.
00:51:29 Et par conséquent, c'est quelqu'un d'autre qui l'a fait.
00:51:32 Marcel prétend qu'il a vu ton père sortir de la remise.
00:51:37 Et toi, tu affirmes qu'il ment.
00:51:40 Et tu as fait ça par jalousie.
00:51:42 Je ne suis pas jalue de Marcel.
00:51:44 Pourtant, t'as pas réagi tout de suite
00:51:47 quand tu as appris qu'il accusait ton père.
00:51:49 Pourquoi ?
00:51:50 On ne m'aurait pas cru.
00:51:52 Tu as pensé que moi, je te croirais ?
00:51:55 Vous, vous êtes le commissaire Maigret.
00:51:57 Et tu t'imagines que je peux faire des miracles ?
00:51:59 T'as parlé avec Marcel ?
00:52:04 Il n'écoute que Joseph.
00:52:06 Le fils du boucher.
00:52:09 T'as pas essayé de te faire ami avec Joseph ?
00:52:11 Non, mais enfin, c'est l'ami de Marcel.
00:52:14 Écoute, je trouve que tu dis souvent "non, je sais pas, j'ai oublié".
00:52:19 Alors, si tu décides de changer d'attitude, tu me préviendras.
00:52:24 Allez, on rentre au village.
00:52:28 J'aimerais mieux rentrer tout seul.
00:52:30 Tu veux partir le premier ?
00:52:31 Vous ne direz rien aux autres.
00:52:34 Il n'y a à Marcel, ni à Joseph, ni à personne.
00:52:37 Allez, file.
00:52:38 File.
00:52:39 Allez, allez, allez, va-t'en.
00:53:07 Allez, allez, allez, va-t'en.
00:53:08 Rien à dire à Gaston ?
00:53:25 Dites-lui qu'il ne restera plus longtemps derrière les barreaux.
00:53:28 Et du nouveau, vous avez une piste ?
00:53:30 Pas une piste, juste une odeur.
00:53:35 La vérité, c'est comme le parfum de la mer, ça se respire bien avant de l'apercevoir.
00:53:40 On dirait du bois de lait.
00:53:42 Je lui apporte un dictionnaire pour ses mots croisés.
00:53:45 Toujours à votre disposition, monsieur le commissaire.
00:53:47 Santé au serviteur de l'ordre.
00:53:50 Rato, assieds-toi, tu vas tomber.
00:53:52 Il n'y a pas de mal à l'oeil.
00:53:54 Vous aviez raison de vous mettre en colère l'autre soir, c'est pas joli.
00:54:04 Surtout que c'est tous les jours.
00:54:05 Et puis c'est d'abord pour son monde que c'est pas marrant.
00:54:07 Tous les deux, seul, dans cette maison.
00:54:09 Les enfants ont leur univers.
00:54:13 On dit qu'ils peuvent trouver des fleurs parmi les éclats d'obus.
00:54:16 Rassurez-vous, c'est pas de moi.
00:54:18 Attaché, dit le loup, vous ne courez donc pas où vous voulez ?
00:54:23 Pas toujours, mais qu'importe.
00:54:25 Il importe si bien que de tous vos repas, je ne veux en aucune sorte
00:54:30 et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
00:54:33 Cela dit, maître loup s'enfuit et court encore.
00:54:35 Merci Louise, tu peux regagner ta place.
00:54:38 Alors, j'étais comment ?
00:54:43 Parfait.
00:54:45 La fenêtre ouverte là-bas, c'est bien celle de Joseph ?
00:55:09 Oui.
00:55:11 C'est de là-haut qu'il a l'habitude de te faire des signes ?
00:55:14 Oui.
00:55:15 Ça donne juste en face de chez Léonie Birard, non ?
00:55:18 Ben oui.
00:55:20 Et ce fameux mardi à 10h, tu te rappelles si la fenêtre était ouverte ?
00:55:25 Je ne sais plus. Pourquoi ?
00:55:27 T'aurais pu faire des signes à ton copain.
00:55:30 Pas ce jour-là.
00:55:33 Mardi, je n'ai pas regardé.
00:55:35 Je ne regarde pas tous les jours.
00:55:37 Toi aussi, tu as une cage.
00:55:40 Oui, mais les gendarmes l'ont prise.
00:55:43 C'est papa.
00:55:44 Souvent, il fait une sieste.
00:55:46 C'est fatigant son métier.
00:55:48 T'as raison.
00:55:50 Vous récupérez vite.
00:56:01 Pour se démolir à l'alcool, il faut une sacrée santé.
00:56:04 Qu'est-ce que vous êtes venu faire ici, vous ?
00:56:08 Vous êtes venu interroger le petit ?
00:56:11 Je vous avais dit de ne pas venir l'embêter quand je ne suis pas là.
00:56:14 Mais vous êtes là.
00:56:16 Non, je voulais seulement m'assurer qu'il peut marcher, si nécessaire.
00:56:22 C'est les assurances qui vous ont demandé ?
00:56:26 Qui m'ont demandé quoi ?
00:56:28 Ce qu'on fait, ce n'est pas du vol.
00:56:30 On profite juste un peu pour être sûr qu'il sera bien guéri.
00:56:34 Et puis, ils la peuvent payer.
00:56:38 Mais ça, M. Ratto, ça ne m'engarde pas.
00:56:40 J'ai pris un dessert pour le petit.
00:56:47 Vous vous occupez aussi de M. Ratto ?
00:56:50 Eh oui, notre maison est calme maintenant.
00:56:53 Il n'y a plus rien à faire, alors je viens aider ici.
00:56:56 Quel désordre.
00:56:58 Quel désordre.
00:57:00 [Musique]
00:57:03 [Musique]
00:57:05 [Cri de la foule]
00:57:19 [Cri de la foule]
00:57:30 [Cri de la foule]
00:57:32 [Cri de la foule]
00:57:38 [Cri de la foule]
00:57:41 [Cri de la foule]
00:57:48 [Musique]
00:57:57 [Musique]
00:57:59 [Cri de la foule]
00:58:24 [Musique]
00:58:26 C'est ouvert.
00:58:41 Madame, c'est maigret.
00:58:44 Pourquoi ?
00:58:45 Il y a la lumière chez la Nibira.
00:58:47 Ce n'est pas son fantôme, des fois ?
00:58:48 Écoute, je vais prévenir le commissaire.
00:58:50 [Musique]
00:58:52 Allez, rentre vite chez toi.
00:59:11 Faites le tour par derrière.
00:59:19 Je m'occupe de la porte.
00:59:20 C'est chez moi, je n'ai rien fait.
00:59:30 Va chez toi, paumelle.
00:59:33 Viens par ici, toi.
00:59:34 Qu'est-ce que tu as volé d'autre ?
00:59:40 Je n'ai rien volé. Il est à moi.
00:59:42 Enfin, à nous.
00:59:44 À nous qui ?
00:59:45 Joseph et moi.
00:59:47 Et qu'est-ce qu'il faisait chez la mère Birard, ce fer-à-cheval ?
00:59:50 Elle l'avait ramassé. Elle ne voulait pas nous le rendre.
00:59:52 Vous y tenez tant que ça ?
00:59:54 Ça porte bonheur, hein ?
00:59:56 Pour Béoni.
00:59:58 Tu nous expliqueras tout ça demain.
01:00:00 Allez, ramenez-le chez lui.
01:00:02 Tu sais que c'est un vol avec effraction ?
01:00:07 Je n'ai pas volé. Il est à nous.
01:00:09 Allez.
01:00:11 Allez.
01:00:12 Quelle horreur !
01:00:39 Alors, où vous en êtes ?
01:00:40 Vous l'avez vu, votre fantôme ?
01:00:42 Oui.
01:00:44 C'est lui le coupable ?
01:00:45 Non.
01:00:47 Ce n'est pas la peine de venir d'aussi loin.
01:00:49 Eh bien, c'est comme ça.
01:00:51 Ni coupable, ni mobile.
01:00:54 Après tout, c'est peut-être un accident.
01:00:59 C'est vrai, c'est quelquefois un accident, une maladresse.
01:01:04 Mais c'est souvent un assassinat.
01:01:08 J'aime pas ce mot.
01:01:09 Alors là, vous me surprenez beaucoup.
01:01:14 Ce n'est pas son genre, gamin.
01:01:16 À leur âge, on n'a pas encore un genre.
01:01:18 Julien, il y a un monsieur qui te demande.
01:01:20 C'est pour son fil traho, une histoire de volume réglementaire.
01:01:23 Je crois que je ne comprends pas ce qu'il fait.
01:01:25 Mais comment il est entré ?
01:01:27 Pour casser un écareau.
01:01:29 Mon Dieu.
01:01:31 Mais il aurait pu se faire mal.
01:01:37 Luc, il ne peut pas supporter la vie du sang, même que je me demande toujours comment.
01:01:39 C'est possible qu'il fréquente le fils du boucher.
01:01:41 Pourquoi un fer à cheval ?
01:01:43 Tu peux voir avec le père Mérieur, il aimerait qu'on coupe sa facture en trois.
01:01:48 Dis-lui que tu veux bien, mais fais-toi prier qu'il comprenne que c'est la dernière fois.
01:01:52 Il n'y a pas comme les riches pour les lâcher avec un élastique.
01:01:55 Qu'est-ce qu'il pouvait bien chercher chez elle ?
01:02:02 C'est ce que j'expliquais à votre femme, un fer à cheval.
01:02:05 Un fer à cheval ?
01:02:06 Il n'y en a pas quoi faire, il y en a plein chez Marchando, le maréchal Ferrand.
01:02:09 Et même dans la rue qui mène chez lui.
01:02:11 En plus, Marcel, c'est pas du tout le gamin superstitieux.
01:02:16 Les pieds sur terre, il n'y a que ça de vrai.
01:02:18 A propos, d'après la rumeur, Mme Bira aurait déshérité sa nièce, votre femme.
01:02:26 Vrai ou faux ?
01:02:28 Toutes les rumeurs sont fausses, c'est bien connu.
01:02:30 Manque de chance, celle-là est vraie.
01:02:34 Julien, où sont les raccordements en aluminium 3 ?
01:02:37 Vous vous détestiez tellement avec votre tante, faut qu'elle vous déshérite.
01:02:44 Elle a toujours détesté, Julien. Quand tout petit, elle lui trouvait une tête à claques.
01:02:47 De toute manière, il y a des choses qu'on ne peut pas pardonner.
01:02:50 J'avais cessé de la voir, voilà.
01:02:52 J'aimerais retrouver Marcel, mais chez son copain Joseph, cette fois-ci.
01:02:57 Après la sortie à 4 heures.
01:03:00 Les hirondelles, ça prend des ailes.
01:03:03 Surtout quand il y en a plusieurs.
01:03:05 Sur les fils télégraphiques qui se déploient le long de la route,
01:03:10 elles ont l'air de toutes regarder dans la même direction.
01:03:14 Point.
01:03:16 Peut-être l'Afrique.
01:03:18 Pourquoi tu n'as pas mis de majuscule "Afrique" ?
01:03:20 Parce que sans majuscule, ça paraît moins loin.
01:03:23 Pas bête.
01:03:25 Très bête.
01:03:26 Combien de fois tu as la dictée ?
01:03:40 Trois.
01:03:42 Comment t'as écrit "hirondelles", toi ?
01:03:45 Avec deux ailes, comme tous les oiseaux.
01:03:47 Plutôt belle à la main, la commissaire. Tu trouves pas ?
01:03:52 Ça y est, ça recommence.
01:03:54 Tu les aimes tous, hein ?
01:03:55 T'exagères. J'ai jamais été aussi fidèle.
01:03:57 Que tu dis.
01:04:00 Tu joues pas, Marcel ?
01:04:07 Non, pas aujourd'hui.
01:04:09 Tu manges pas ?
01:04:11 J'suis pas faim.
01:04:12 Vous commencez à quelle heure ?
01:04:21 Deux heures. Et vous ?
01:04:23 Pareil.
01:04:24 Comme tous les fonctionnaires.
01:04:26 J'en suis un. Contrairement à ce qu'on pense,
01:04:28 une enquête, c'est se calquer sur le comportement,
01:04:30 les habitudes des protagonistes, leurs horaires même.
01:04:33 Alors, comme les protagonistes des jeunes, moi, je les gêne aussi.
01:04:36 Comme un bon fonctionnaire.
01:04:38 Je peux pas rentrer chez Léonie.
01:04:41 Il y a plus la clé sous la porte de la cuisine.
01:04:43 C'est moi qui les ai. Vous allez y retourner tous les jours ?
01:04:45 Il faut que j'y aille, trier les linges.
01:04:48 C'est fou, ce qu'elle en avait.
01:04:50 Elle sortait plus, mais c'est changeux des fois par jour.
01:04:52 J'y vais.
01:04:53 Allez, moi aussi.
01:04:54 Stratégiquement, vous êtes donc un peu mieux situés.
01:05:00 D'ici, vous pouvez voir l'école,
01:05:02 le logement des Gastins, leur remise.
01:05:04 De ce côté, la fenêtre du petit Joseph.
01:05:08 Et pour finir, l'arrière de chez Léonie.
01:05:11 Je comprends bien celle-là.
01:05:13 C'est de la veine qu'elle ait été tuée devant dans son salon.
01:05:16 C'est la seule chose qu'on puisse pas voir d'ici.
01:05:18 D'ailleurs, c'était déjà une chance de son vivant.
01:05:21 Comme ça, il pourrait pas m'insulter.
01:05:22 Venez.
01:05:26 Vous savez quoi ?
01:05:30 Vous leur faites peur, ici.
01:05:32 Je ne fais peur qu'à ceux qui ont quelque chose à cacher.
01:05:35 C'est pour moi, vous dites ça ?
01:05:37 Vous et tout le village.
01:05:39 Et vous, M. le Commissaire, vous n'avez rien à cacher ?
01:05:44 Malgré votre grade, vous êtes un homme comme tout le monde.
01:05:47 Avec vos envies, vos petitesses, non ?
01:05:51 Qu'est-ce que vous dissimulez ?
01:05:52 Parce que dans la police, pour cacher ses turpitudes, il n'y a pas mieux.
01:05:56 Allez, tiens, ça s'arrose.
01:05:59 Jamais pendant le service.
01:06:01 On dit ça ?
01:06:04 Moi, je le dis et je m'y tiens.
01:06:06 Question de volonté et de responsabilité.
01:06:09 Il est vrai que c'est parce qu'il vous étouffe, M. l'Adjoint.
01:06:13 Il est sûr que je sais que le petit Joseph peut se lever ?
01:06:19 Je l'ai vu plusieurs fois à la fenêtre.
01:06:20 Et alors ? Il triche ?
01:06:22 C'est normal, les enfants ont peur de nous.
01:06:24 Autant qu'on a peur pour eux.
01:06:26 Et mardi, entre 10h et 10h15, vous l'avez vu ?
01:06:28 Je regarde pas tout le temps.
01:06:31 Et votre mari, Mme Gastin, vous me certifiez que vous ne l'avez pas vu à proximité de l'armise ?
01:06:36 Ni lui, ni personne. Il est juste venu prendre des rédactions.
01:06:39 Je crois qu'il est même pas passé par la cour.
01:06:41 Bonjour, Mme Gastin, bonjour, Commissaire.
01:06:45 Je vous cherchais partout, il y a du nouveau.
01:06:48 Les statistiques montrent que la balle est une balle longue.
01:06:49 C'est bien ce qu'on pensait.
01:06:51 Probablement tirée à hauteur de la victime.
01:06:53 Ou alors elle a levé la tête au moment du coup de feu.
01:06:55 Pour quoi faire ?
01:06:57 Pour regarder quelqu'un à hauteur.
01:06:59 Voici le premier souvenir de ma vie.
01:07:05 Et il date de loin.
01:07:07 J'avais deux ans, une bonne maman...
01:07:09 Martial, ça suffit !
01:07:11 Est-ce que vous pensez qu'un enfant est capable de tuer pour jouer ?
01:07:18 Le vouloir sûrement, le faire je pense pas.
01:07:19 Par contre, pour aider quelqu'un, la parraine injustice, ça pourquoi pas ?
01:07:22 Vous avez une idée derrière la tête ?
01:07:26 Vous pensez quand même pas au petit Joseph ?
01:07:30 Marcel et Jean-Paul étaient en classe.
01:07:32 Seul Joseph est susceptible de répondre à cette interrogation.
01:07:36 Mais il est blessé, cloué à son lit.
01:07:38 Cloué, cloué...
01:07:40 Ça l'a pas empêché de venir plusieurs fois coller son nez à la fenêtre ?
01:07:46 Oui, mais alors le petit Marcel, il était à la fenêtre de la classe, il aurait vu tirer.
01:07:49 Ça retarde un peu ici, hein ?
01:08:14 Ils ont pas de chance, les malheureux.
01:08:15 Ils sont là, Marcel.
01:08:36 Marcel, viens voir.
01:08:43 Dis donc, Joseph, c'est bien ton meilleur ami ?
01:08:47 Oui, monsieur.
01:08:49 S'il avait fait quelque chose de grave, de très grave, tu le dirais, toi qui ne mens jamais ?
01:08:55 Ça dépend.
01:08:57 Ça dépend de quoi ?
01:08:59 S'il me le demande.
01:09:01 Et si moi je te demande ?
01:09:03 Allez voir la petite.
01:09:07 Tiens, assis-toi.
01:09:11 Assis-toi.
01:09:12 Quel âge tu as ?
01:09:17 Huit ans.
01:09:19 Moi j'ai une fille, elle a neuf ans.
01:09:21 Dis donc, tu les connais bien, Marcel et Joseph ?
01:09:23 Vous allez me trouver particulièrement curieux, mais votre frère à cheval, auquel tu tiens tant, toi, qu'est-ce qu'il faisait chez Léonie Birard ?
01:09:31 C'est à cause de ça que j'étais blessée.
01:09:33 On rentrait de chez Marcel, la vieille était à la fenêtre, elle nous insultait avec des gros mots.
01:09:38 Elle était comme folle.
01:09:40 Je ne sais pas ce qu'il nous a pris.
01:09:41 On s'est mis à lui lancer des bouts de branches, du gravier, des cailloux, tout ce qu'on pouvait trouver.
01:09:46 Alors, elle a fermé sa fenêtre.
01:09:48 Le frère à cheval, c'est moi qui l'ai aperçu. Il brillait dans l'herbe. Je l'ai ramassé et puis je l'ai lancé.
01:09:54 C'est moi qui l'ai lancé, en plein dans la vitre.
01:09:57 Elle a hurlé, on a pris peur et on s'est mis à courir vers chez Joseph.
01:10:01 Et c'est à ce moment-là que le motocycliste m'a renversé.
01:10:05 Et le moi qui a suivi, toi à cause de ta jambe cassée, et toi à cause de tes parents et l'héritage qui vous passait sous le nez,
01:10:12 vous n'avez pas décoléré une minute et vous avez préparé votre vengeance.
01:10:16 Et ce fameux mardi, entre dix heures et dix heures et quart, c'est pas M. Gastin que tu as vu près de sa remise,
01:10:23 mais ton copain Joseph à sa fenêtre, une carabine à la main.
01:10:27 Je n'ai rien vu du tout.
01:10:29 Vous avez voulu lui faire peur.
01:10:31 Vous inventez tout. Joseph et moi, on n'aurait jamais voulu viser aussi bien.
01:10:34 Et de toute façon, j'étais dans la classe.
01:10:36 Pas Joseph.
01:10:37 Il est malade, il ne peut pas bouger.
01:10:39 On va voir s'il ne peut pas bouger.
01:10:41 Joseph, lève-toi.
01:10:44 Et va jusqu'à la fenêtre.
01:10:48 On t'entend ?
01:10:53 Allez !
01:10:58 Allez !
01:10:59 Tu vois ? Il marche.
01:11:10 Allez, finis la comédie. Va vite.
01:11:15 Tiens, imagine que c'est ta carabine.
01:11:26 Et la fenêtre de Mme Birard, là-bas, fais comme si tu tirais dans sa direction.
01:11:30 C'est ça que tu as vu depuis ta salle de classe.
01:11:35 Je n'ai jamais vu ça, Monsieur, je vous le promets.
01:11:37 Oui, c'est comme pour l'instituteur.
01:11:38 Tu sais, quand on ment une fois, on peut mentir des tas d'autres fois.
01:11:41 Dis-lui que ce n'est pas vrai.
01:11:42 Pourquoi ?
01:11:43 Parce que ce n'est pas vrai.
01:11:44 Pas exactement.
01:11:49 Je n'ai jamais voulu la tuer.
01:11:52 D'abord, je visais un oiseau qui était là, sur la branche.
01:11:56 Et je ne sais pas pourquoi, j'ai vu la fenêtre de Mme Birard ouverte.
01:11:59 Je ne l'ai pas vu venir.
01:12:01 J'ai appuyé sur la gâchette.
01:12:04 Tu te rends compte de ce que tu es en train de raconter ?
01:12:07 Ce sont des choses qui ne s'inventent pas, n'est-ce pas, Marcel ?
01:12:12 Vous allez le mettre en prison ?
01:12:14 Je ne sais pas, mais votre instituteur, lui, va en sortir.
01:12:17 Et après ?
01:12:20 Après, c'est le juge qui décidera.
01:12:24 Et il fera la leçon à son père, parce qu'en définitive, c'est lui le responsable.
01:12:28 Pourquoi mon père ? Il n'en est pour rien, lui.
01:12:31 Il n'était pas là et jamais là à 10 heures le matin.
01:12:33 Et où il était ?
01:12:35 Je ne sais pas.
01:12:36 Au Boncoin, ou en tournée ?
01:12:40 Tu sais très bien que son travail, la tournée, c'est l'après-midi.
01:12:44 Et le bistrot, c'est à l'heure du déjeuner.
01:12:47 Alors, où il était ?
01:12:48 Je ne sais pas.
01:12:49 Ce que je sais, c'est qu'il n'est jamais loin de moi.
01:12:51 Même quand il n'est pas là.
01:12:53 Et ce fameux mardi, il n'était pas là, entre 10h et 10h15 ?
01:12:57 Je l'aurais entendu.
01:13:00 Tu ne confonds pas avec le lundi ou le mercredi, non ?
01:13:04 C'est Maria. Elle vient tous les jours, maintenant.
01:13:10 Je suppose que tu n'as rien à ajouter.
01:13:15 Non.
01:13:19 Vous deux, vous ne bougez plus de cette pièce.
01:13:21 Je vais voir ton père.
01:13:24 À propos, quel est le meilleur au lance-pierre ?
01:13:28 Je ne sais pas, monsieur.
01:13:30 Évidemment.
01:13:32 Bonjour.
01:13:39 Bonsoir.
01:13:40 Il s'est repris quatre heures au débranchoir.
01:13:42 Vous ne savez pas où il est, son père ?
01:13:47 Je ne peux pas le deviner.
01:13:49 Je crois.
01:13:50 La petite Louise, elle est comme ses copains.
01:13:52 Ils ont l'air tous à voir et ils ne savent rien.
01:13:54 Au contraire.
01:13:55 Remarquez, c'est de leur âge. La mienne est pareille.
01:13:57 Qu'est-ce qu'on fait ?
01:13:58 J'attends Rato.
01:14:00 S'il peut revenir à quatre pattes.
01:14:02 Allez le chercher, soyez gentils.
01:14:04 Je ne serai plus tranquille.
01:14:08 Vous verrez bien un petit coup de bloc.
01:14:11 Il est où, Marcelin Rato ?
01:14:13 On l'a mis dans la petite chambre. Il dort depuis le déjeuner.
01:14:16 Il devrait avoir fini de cuivre.
01:14:20 Vous voulez que j'aille vous chercher ?
01:14:22 D'abord, je bois un verre. Je suis assoiffé.
01:14:24 Il est plus fin que son chef.
01:14:27 Il ne se cache pas quand il a soif.
01:14:29 Il ne se cache pas quand il a soif.
01:14:32 Il est plus fin que son chef.
01:14:34 Il ne se cache pas quand il a soif.
01:14:36 Il est plus fin que son chef.
01:14:38 Il ne se cache pas quand il a soif.
01:14:40 Allez le chercher.
01:14:42 Alors, ça y est ?
01:15:00 Combien de doigts ?
01:15:02 Il ne faut pas croire.
01:15:04 Lucide. Je suis lucide.
01:15:07 Je reste. En toutes circonstances.
01:15:09 J'ai toujours les yeux en face des trous.
01:15:12 C'est le gamin que vous êtes venu voir ?
01:15:15 Non, vous.
01:15:17 C'est vous que je veux embêter.
01:15:19 Inspecteur, vous m'avez bien dit que le coup de carabine a été tiré à hauteur d'homme.
01:15:24 Nous voilà bien avancés.
01:15:28 En ce qui concerne votre fils, oui.
01:15:31 Parce que si c'est comme ça, ça ne peut pas être lui.
01:15:35 Vous avez soupçonné mon gamin.
01:15:37 Mais qu'est-ce qui se passe ici ?
01:15:40 Qu'est-ce que vous lui avez fait dire ?
01:15:43 Joseph !
01:15:48 Joseph !
01:15:50 Qu'est-ce que tu as été raconté ?
01:15:53 Qu'est-ce que tu sais de tout ça ?
01:15:55 Cloué dans ton lit.
01:15:57 De quoi tu te mêles ?
01:16:03 D'ailleurs, ce jour-là, il n'avait même pas sa carabine.
01:16:06 Depuis qu'il vit à Longer, je la garde avec moi en bas.
01:16:09 Pour faire peur aux chats.
01:16:11 Je ne m'ai pas lavé. Elle disait du mal de toi.
01:16:14 Propre à rien. Mendiant, soulard.
01:16:17 Tu sais, Joseph, je peux me défendre tout seul.
01:16:22 Il est incapable de faire du mal à un moineau.
01:16:26 Ce n'est pas vrai ?
01:16:29 Je ne suis peut-être pas un bon exemple.
01:16:32 Mais...
01:16:34 Depuis ce moment, j'ai fait ce que je pouvais.
01:16:37 Insistons qu'on s'entend bien tous les deux.
01:16:41 Je lui ai fait voir toutes les couleurs, mais...
01:16:46 Il n'a jamais dévié, mon Joseph.
01:16:49 Moi, oui.
01:16:54 Lui, jamais.
01:16:56 Il y a des enfants qui apprennent à vivre plus tôt que les autres.
01:17:00 Il est avec moi, M. Arthur.
01:17:03 [Bruit de chien]
01:17:05 [Bruit de chien]
01:17:32 Ce matin-là, à 10 heures, vous étiez déjà ivre, M. Rathaud ?
01:17:35 Non, pas vraiment.
01:17:38 Ils m'ont viré du bon coin.
01:17:40 Je ne les aurais pas dû.
01:17:42 Qu'est-ce que vous faites quand vous n'êtes pas en tournée ou au bon coin ?
01:17:45 J'ai un oeil sur le petit.
01:17:48 Il est souvent seul. Ce n'est jamais bon pour un enfant, ça.
01:17:51 Et puis, ce matin-là, j'avais envie de dormir.
01:17:55 Et qu'est-ce qui vous en a empêché ?
01:18:00 Léonie.
01:18:02 Elle était là, fidèle à son poste, comme d'habitude.
01:18:05 Quand elle m'a vu, elle s'est mise à crier, à me tirer la langue,
01:18:09 à hurler des obscénités sur la mère du petit, et à ses oreilles, en plus.
01:18:14 Alors, vous êtes monté chez Joseph ?
01:18:19 Non. Pourquoi faire ?
01:18:22 Il lui a emprunté sa carabine.
01:18:25 Mais qu'est-ce que vous voulez dire ?
01:18:27 Juste au moment où il allait tirer.
01:18:30 Vous êtes fou.
01:18:32 La carabine du petit, elle était avec moi.
01:18:35 Ça, c'est un aveu, M. Ratou.
01:18:39 C'est rien du tout.
01:18:41 Sauf qu'elle méritait bien une leçon.
01:18:44 Une bonne leçon, peut-être, mais la mort, je ne pense pas.
01:18:48 C'est un accident.
01:18:51 Un accident, une maladresse.
01:18:53 Pourquoi pas un assassinat, M. Ratou ?
01:18:57 Vous aussi, vous avez peur du monde ?
01:18:59 M. Ratou ?
01:19:02 Vous allez prendre quelques affaires et dire au revoir à Joseph.
01:19:07 Pour aller où ?
01:19:08 Raconter tout ça au juge d'instruction, y compris les faux aveux de votre fils,
01:19:12 en espérant que ça le pousse à l'indulgence.
01:19:15 Je vous laisse.
01:19:17 N'oublie pas ton calcium.
01:19:43 Merci.
01:19:45 Mme Lopez, vous pourrez garder le petit une partie de la journée ?
01:19:54 J'ai bien peur que ce soit plus long que ça.
01:19:57 Je vous ai entendues, là-dehors.
01:19:59 Les Ratous, si ça ne dure pas trop, ça ne lui fera pas de mal, la prison.
01:20:03 Il faut juste lui couper les vents.
01:20:05 Vous en faites pas pour Joseph.
01:20:07 Je vais m'occuper de lui.
01:20:09 Je vais attendre ce que ça va faire.
01:20:12 Je vais m'occuper de toi le matin, ça va.
01:20:14 N'oublie pas que tu peux marcher.
01:20:16 Merci.
01:20:44 Tu veux boire un verre d'eau ?
01:20:46 Ton papa va rentrer demain matin.
01:20:57 Tu sais,
01:21:00 je crois que Joseph et Marcel ont des regrets vis-à-vis de toi,
01:21:05 pour tout ce qu'ils ont dit, tout ce qu'ils t'ont fait.
01:21:08 Alors je serai de toi, j'en tiendrai compte quand je les verrai.
01:21:14 Ta maman est là ?
01:21:16 Oui.
01:21:17 Je peux lui dire au revoir ?
01:21:19 Vous partez ?
01:21:21 Eh oui.
01:21:23 Maman !
01:21:31 Vous êtes sûr que vous voulez pas profiter de la voiture ?
01:21:38 Non, vous inquiétez pas, on vient me chercher.
01:21:40 Alors au revoir. Quoique je sais bien qu'il y a peu de chance de vous revoir par ici.
01:21:44 Par contre, si vous passez par Paris, vous savez où est la PJ ?
01:21:48 T'as fini tes devoirs, non pas ?
01:21:55 Non, pas encore.
01:21:57 Je vous laisse.
01:21:59 Monsieur Maigret, vous aviez sauvé mon père.
01:22:26 Je voulais dire quand il reviendra à la maison que c'est grâce à vous.
01:22:29 J'étais sûr que vous étiez le plus fort, que je l'avais dit à ma mère.
01:22:32 Elle m'a dit qu'elle regrettait parce qu'elle vous avait pas dit assez merci.
01:22:35 Moi j'ai pas osé non plus, mais je voulais vous le dire aussi.
01:22:38 Et puis, que j'étais content de vous avoir vu en vrai.
01:22:41 Voilà, maintenant je signe.
01:22:44 Jean-Paul Gastin, Saint-André, en Charente.
01:22:48 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
01:22:51 "La Marseillaise"
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01:23:51 [Musique]

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