Les enquêtes du commissaire Maigret''MAIGRET CHEZ LES RICHES''
film avec Bruno Crémer
Cette série met en scène les enquêtes du célèbre commissaire fumeur de pipe imaginé par Georges Simenon
Cette série met en scène les enquêtes du célèbre commissaire fumeur de pipe imaginé par Georges Simenon
Category
🎥
Court métrageTranscription
00:00:00 *Musique*
00:00:23 *Musique*
00:00:46 *Bruits de la maison*
00:00:56 *Musique*
00:01:25 *Bruits de la maison*
00:01:43 - Vous pouvez pas au cow-boy, c'est pas la bande à bon nombre.
00:01:46 *Musique*
00:02:15 - Ça va là, ça va.
00:02:17 - On a rien fait, on vous emmerde.
00:02:21 - Allez embarquez les.
00:02:22 - Allez, allez méfie-toi d'elle, ça se repense.
00:02:27 - Allez, elle pique et elle meurt.
00:02:30 - Allez messieurs, dépêchez-vous.
00:02:39 *Musique*
00:03:08 *Musique*
00:03:18 - Vraiment méchant, vous chiffonniers.
00:03:20 - Ouais, plutôt salissant.
00:03:22 - Commencez à prendre leurs dépositions.
00:03:27 - Vous pourriez mettre un peu d'ordre, hein ?
00:03:32 *Sonnerie de téléphone*
00:03:36 - Allô ?
00:03:37 - Oui ? Bonjour monsieur le directeur, je viens d'arriver.
00:03:40 - Tout de suite ?
00:03:42 - Je peux vous demander cinq minutes ?
00:03:45 - Non.
00:03:47 - Bon.
00:03:48 - Je reviens tout de suite alors.
00:03:49 *Sonnerie de téléphone*
00:04:03 - Monsieur le directeur, on a coincé les chiffonniers, il aurait eu quoi armer un commando.
00:04:06 - Bravo, bravo, je veux parler des chiffonniers.
00:04:08 - Vous connaissez le procureur Renoir ?
00:04:12 - Effectivement.
00:04:13 - Je vous laisse parler.
00:04:15 - Je vais vous la faire courte, mes grèves.
00:04:17 - Hier j'ai rencontré dans un dîner, disons mondain, un ami à moi qui m'est très cher.
00:04:23 - Maître Parandon.
00:04:25 - L'avocat ?
00:04:26 - Lui-même.
00:04:27 - Il m'a fait lire un courrier qu'il venait de recevoir le matin même.
00:04:31 - Anonyme.
00:04:32 - Il semble le prendre pour une plaisanterie, personnellement je trouve cette missive inquiétante, menaçante.
00:04:39 - Tenez.
00:04:41 - Ne serait-ce que pour me tranquilliser, je vous demande comme un service personnel de voir Maître Parandon aujourd'hui et d'éclaircir cette affaire.
00:04:54 - Je me suis permis de prendre rendez-vous à 1030.
00:04:58 - A 1030.
00:04:59 - Pour qui ?
00:05:03 - Pour vous.
00:05:05 - Il est quelle heure ?
00:05:06 - Midi.
00:05:07 - Ah, comprenez bien, mes grecs, cela ne concerne pas des chiffonniers.
00:05:12 - Je vous remercie de me prévenir, Monsieur Grec.
00:05:15 - Paul, prouve-moi l'adresse de Maître Parandon, avocat d'affaires, dans le 16ème.
00:05:21 - Tu vas venir avec moi.
00:05:24 - Là où on va, tu risqueras pas de te salir.
00:05:27 - Je vais bien.
00:05:28 - Vous ne vous rappelez de rien ?
00:05:41 - Les chiffonniers de ce matin ?
00:05:43 - Avec quelques petites nuances.
00:05:45 - Oui, quelques petites nuances, comme tu dis.
00:05:48 - Bon, je vais monter.
00:05:50 - Toi, tu prends un peu la température du coin.
00:05:54 - C'est tout neuf ?
00:05:55 - Non, elle est de 1940.
00:05:57 - En pleine guerre ?
00:05:59 - Oui, les Allemands faisaient des tanks, les Anglais des voitures de luxe, et ils ont gagné la guerre.
00:06:05 - Comme quoi, les Anglais ont toujours raison.
00:06:08 - Vous avez vu ce que j'ai trouvé ?
00:06:14 - Oui, c'est un peu bizarre.
00:06:16 - C'est un peu bizarre, mais c'est pas la peine de le dire.
00:06:19 - C'est pas la peine de le dire ?
00:06:22 - Non.
00:06:23 - Voulez-vous me suivre, monsieur le commissaire ?
00:06:30 - Monsieur ?
00:06:44 - Mademoiselle.
00:06:46 - Bonjour.
00:06:47 - Monsieur Megray, votre.
00:07:06 - Merci, mademoiselle Weigel.
00:07:07 - Entrez.
00:07:09 - Entrez, bonjour.
00:07:11 - Asseyez-vous, je vous en prie.
00:07:12 - Là, de préférence, parce que j'arrive parfois d'être un peu dur d'oreille.
00:07:16 - Ah, je suis très heureux que ce soit vous.
00:07:18 - Enfin, c'est un enfantillage, hein.
00:07:20 - Mais j'ai beaucoup d'admiration pour vous, pour vos méthodes.
00:07:24 - D'ailleurs, je voulais vous demander, à quel âge avez-vous commencé à comprendre les hommes ?
00:07:29 - Enfin, je veux dire, à comprendre ce qu'on appelle les criminels.
00:07:31 - Oh, je ne sais pas, moi. Je ne suis pas sûr de les comprendre.
00:07:35 - Oh, que si.
00:07:36 - Tenez, par exemple, cette lettre.
00:07:39 - Oui, je ne me souviens même plus de la teneur, je sais pas.
00:07:42 - Vous me permettez.
00:07:43 - J'en prie.
00:07:44 - Monsieur, cette lettre vous étonnera. Ne l'achetez pas trop vite au panier.
00:07:48 - Ce n'est ni une plaisante, ni l'oeuvre d'un maniaque.
00:07:51 - Un meurtre sera prochainement commis, sans doute dans quelques jours.
00:07:55 - Peut-être par quelqu'un que je connais, peut-être par moi-même.
00:07:58 - Je ne vous écris pas pour empêcher que le drame se produise.
00:08:00 - Il est en quelque sorte inéluctable.
00:08:03 - Chacun chez vous est menacé, mais chacun aussi est menaçant.
00:08:06 - Prenez garde à vous.
00:08:07 - J'ignore si je vous écrirai une deuxième fois.
00:08:10 - Je suis très troublé, certaines décisions sont difficiles à prendre.
00:08:15 - A bon entendeur, salut. Votre dévoué.
00:08:18 - Permettez.
00:08:20 - Plaisantin inoffensif ou maniaque dangereux ?
00:08:24 - Il faudrait faire une analyse d'écriture.
00:08:26 - L'écriture, je ne la connais pas. En revanche, le papier, oui.
00:08:29 - Fait à la forme sur papier, chiffon de bruge filigrané à la gerbe,
00:08:36 - et l'entête a été coupée.
00:08:38 - Vous avez l'air très pointu en matière de papeterie.
00:08:42 - D'autant plus que nous avons utilisé ce même papier pendant toute une période
00:08:47 - à l'ancienne adresse de mon cabinet.
00:08:49 - Ça change beaucoup de choses.
00:08:52 - Vous pensez ?
00:08:53 - Dans ce cas-là, c'est quelqu'un qui est venu ici, ou qui y habite.
00:08:58 - La lettre était par la poste.
00:08:59 - Ça ne veut rien dire.
00:09:01 - Vous voyez ces reliures rouges sur l'étagère ?
00:09:07 - Henri Heille, Lévi-Valenti, Dr Maxwell.
00:09:12 - Lagache, Ruissen, Jénipérin.
00:09:16 - Eh oui, ils y sont tous.
00:09:20 - C'est mon obsession.
00:09:22 - Mon obsession, c'est l'article 64.
00:09:25 - Il n'y a ni crime ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l'action.
00:09:31 - Ou s'il a été contraint par une force contre laquelle il n'a pu résister.
00:09:36 - Alors, qu'en pensez-vous ?
00:09:38 - Je n'ai aucun jugement. Je ne suis pas magistrat.
00:09:42 - Seriez-vous capable de déterminer la part de responsabilité imputée à un présumé coupable ?
00:09:48 - Rarement.
00:09:50 - Entre nous, la folie n'existe pas.
00:09:53 - Ou alors, on est tous fous.
00:09:55 - Comme vous y allez.
00:09:57 - Vous ne fumez pas la pipe d'habitude ?
00:10:02 - Si, rondi, madame Maigret.
00:10:04 - Vous ne gênez pas.
00:10:06 - Vous ne voyez pas une raison qui aurait pu pousser quelqu'un à écrire cette lettre ?
00:10:11 - Alors là, ni la raison, ni le quelqu'un.
00:10:15 - Vous êtes nombreux à vivre ici.
00:10:18 - Si, nombreux, non.
00:10:20 - Non, non, pas du tout.
00:10:22 - Non, ma femme et moi, bien sûr.
00:10:26 - Chambre à part, évidemment.
00:10:29 - Je dis évidemment parce que ma femme adore se coucher tard et traîner au lit le matin.
00:10:33 - Moi, je suis plutôt en lefto.
00:10:35 - Alors, il y a ma fille, qu'on appelle Bambi, depuis qu'elle est toute petite.
00:10:40 - Mon fils, Jacques, qui s'appelait Gus.
00:10:43 - Vous allez savoir pourquoi.
00:10:45 - Et côté domesticité, comme dit ma femme, vous avez Ferdinand, le maître d'hôtel.
00:10:51 - Lise, la femme de chambre, mais qui habite ici, dans la maison.
00:10:57 - Autrement, vous connaissez ma secrétaire, mademoiselle Vague.
00:11:02 - C'est son vrai nom, Vague, s'appelle Vague.
00:11:07 - Autrement, pour m'aider au cabinet, un avocat plein d'ambition, maître René Tortue.
00:11:13 - Un jeune stagiaire qui, je pense, a des prétentions d'autodramatique.
00:11:18 - Il fait un petit peu de tout ici.
00:11:20 - C'est auprès d'eux que vous pourrez vous renseigner pour le papier.
00:11:24 - Autrement, le chauffeur est le gardien qui ne monte ici que pour déposer les nombreux achats de madame Parandon.
00:11:35 - Hum, j'ai oublié.
00:11:38 - Celui grâce à qui tout ce petit monde s'agit ici, mon beau-père, le premier président, Gassin le Beaulieu.
00:11:47 - A sa mort, j'ai mis mes pieds dans ses pantoufles d'hermine.
00:11:51 - C'était très confortable.
00:11:54 - Tout lui appartenait, la fortune, l'hôtel particulier, la gentillesse de Vendée, la forêt de Vauvent, tout quoi.
00:12:01 - À part mes livres, les meubles de ma chambre et ce bureau, les seules choses qui sont à moi.
00:12:08 - Enfin, c'est bien suffisant pour un avocat d'affaires.
00:12:11 - Derrière les affaires, il y a les hommes.
00:12:13 - Oui, mais cela m'a dit faire.
00:12:17 - Je préfère m'occuper de la détresse de ceux qu'on appelle les petits gens.
00:12:21 - C'est tout à votre honneur.
00:12:24 - Si vous permettez, je vais monter pour me renseigner au sujet de cette lettre.
00:12:29 - Je vous en prie.
00:12:32 - Mademoiselle Vague, vous voulez bien demander à Ferdinand de mener monsieur le commissaire au bureau?
00:12:37 - Merci.
00:12:40 [ Musique ]
00:12:59 - Oui. - Oui. - Oui. - Oui.
00:13:04 - Je vous attends en bas de l'escalier. Retrouver la sortie ici relève de l'exploit.
00:13:08 - Ah non. Je vous avais dit oui pour la première fois, mais là c'est non.
00:13:12 - C'est bon. - Oui.
00:13:16 - Monsieur, essayez de me comprendre.
00:13:20 - Commissaire Maigret, police judiciaire.
00:13:23 - Je quitte à l'instant maître Parandon.
00:13:27 - Est-ce que cette sorte de papier vous dit quelque chose?
00:13:37 - Plein de choses, oui. Ce papier sert de support à un futur classique du répertoire français.
00:13:43 Le printemps du patriarche.
00:13:47 - C'est vous qui l'écrivez? - Quand j'en ai le temps.
00:13:51 - Je vois que vous gardez l'en tête. - Oui.
00:13:58 - Je ferai cadeau du manuscrit à maître Parandon.
00:14:02 - Moi, je ne l'ai jamais utilisé.
00:14:05 - En aucun cas? - En aucun cas.
00:14:09 - Sans vouloir être indiscret, vous êtes là pour qui, monsieur le commissaire?
00:14:13 - Ça vous inquiète? - J'ai appris qu'avec la police, il vaut toujours mieux jouer franc jeu.
00:14:17 - Ah, la bonne heure. Appris où? - En prison.
00:14:21 - Vous en avez fait? - De la prison militaire en Afrique à la Légion étrangère.
00:14:26 - Vous êtes français? - Belge.
00:14:29 - J'avais fait quelques petites bêtises. - Et maintenant?
00:14:33 - Vu que je suis au service de maître Parandon, il ne s'est jamais plein, moi.
00:14:37 - Il est gentil avec vous? - C'est la crème des hommes.
00:14:41 - Et madame? - Entre nous, c'est un chameau.
00:14:45 Elle est partout, s'occupe de tout, se plaint de tout.
00:14:49 - Et les autres? Disent? - Mignonnes et pas farouches.
00:14:55 - La cuisinière? - Madame Vaucun.
00:14:59 Une vieille vache, très stricte sur le vin. Son mari est un poivreau qui l'arrosse au moins deux fois par semaine.
00:15:05 - Mademoiselle Bambi? - Ni fière, ni chichiteuse.
00:15:09 - Un sacré caractère. - Et le frère?
00:15:13 - Luce. La tête dans la musique, les pieds pas bien sur terre.
00:15:19 - Et mademoiselle Vague? - Très vague, si vous voyez ce que je veux dire.
00:15:27 - Et dans la maison, il y a des armes? - Oui, les deux fusils de chasse de madame.
00:15:33 Elle a dû les ranger avec ses cannes de golf. Elle a aussi un petit air-style, un jouet, un 6.33.
00:15:39 Mais il faudrait tirer à bout pourtant pour faire du mal à quelqu'un.
00:15:43 - Le maître Parandon? - Il a eu un Colt 38 à une époque, mais j'ai jamais vu de munitions.
00:15:49 - Donne-soin de votre petit blanc. Non, non, merci, on va déjeuner.
00:15:53 - Où ça? - Au petit Cholron. - Ah oui, ils ont un excellent riz de veau.
00:15:57 - Ah, je sais, c'est le meilleur de Paris.
00:16:01 - Mais si c'était une blague? - De qui?
00:16:09 - Je sais pas. Un domestique rancunier, un des deux enfants, pour rigoler.
00:16:13 - Oh, pour rigoler, maître Parandon aurait très bien pu se l'envoyer lui-même, histoire de pimenter sa vie.
00:16:18 - La fameuse secrétaire.
00:16:21 - Elle fera un joli corbeau, avec deux ailes d'ange.
00:16:25 - La mer. - Pour l'instant inconnue au bataillon.
00:16:29 - Si je comprends bien, on a juste une menace. Pas de cadavre, pas d'assassin, pas de mobile.
00:16:33 C'est quand même pas banal.
00:16:36 - On va peut-être être obligés de tout faire nous-mêmes.
00:16:40 - On rentre au bureau? - T'as envie, toi?
00:16:45 - Le devoir nous appelle. - Le devoir, le devoir.
00:16:49 - Le devoir, le devoir.
00:16:52 - Et puis la galoute ce matin, ça suffit pour la journée.
00:16:56 - On pourrait aller au cinéma? - Par ce temps?
00:16:59 - Parce qu'il y a des heures fèvres, au studio 28.
00:17:02 - T'es pas un peu tordu, toi? - Je l'ai jamais vu.
00:17:05 - Tu le verras demain matin à 9h. - Sans Louis Jouquet?
00:17:08 - Non, mais avec moi. Ça fera plus vrai.
00:17:11 - Paul?
00:17:14 - Paul?
00:17:21 - Tiens, Nyssa.
00:17:28 - Vous avez eu tort, M. Maigret, de vous rendre domicile au maître par mention rapidement,
00:17:31 en posant toutes ces questions.
00:17:34 Le crime peut être commis d'une heure à l'autre, et ce sera en partie par votre faute.
00:17:38 Vous figurez-vous donc qu'en l'un après-midi, vous êtes capable de dégriser une maison.
00:17:42 Je prie pour que votre légendaire intuition évite le pire.
00:17:45 Saint-Tropez-Croix, je vous salue.
00:17:48 - Là, on n'est pas au cinéma. - Ça fait un peu moins blague.
00:17:51 - Je le pense aussi. - On y va?
00:17:54 - Non, tu t'occupes des affaires courantes avec Calvi. Je te téléphonerai.
00:17:59 - Oui?
00:18:02 Entendu, maître.
00:18:05 Votre parentant a besoin d'un petit quart d'heure. Il vous prie de l'excuser.
00:18:09 Je vous conduis au salon. - Je peux l'attendre ici?
00:18:12 - Mais bien sûr.
00:18:15 Ça vous ennuie si je tape un peu à la machine?
00:18:18 - Non, ça va.
00:18:21 - Je vous en prie.
00:18:24 - Je vous en prie.
00:18:27 Ça vous ennuie si je tape un peu à la machine?
00:18:30 - Oui. Vous savez pourquoi je suis ici?
00:18:33 - Je sais seulement que nous sommes tous à votre disposition
00:18:36 et que nous devons répondre à vos questions, même si elles nous paraissent indiscrètes.
00:18:40 Je lis? - Je vous le demande.
00:18:43 - Je vous le demande.
00:18:46 - Je suis censée dire quoi?
00:19:07 - Quand on apprend qu'un crime va être commis dans une maison...
00:19:10 Ça peut se produire dans n'importe quel foyer, non?
00:19:13 Avant le moment où un homme devient criminel, je suppose qu'il se comporte comme un autre, sinon...
00:19:18 - Sinon, nous arrêterions les futurs assassins. C'est exact.
00:19:22 - Maître Parenton m'a fait lire celle qui lui avait été adressée.
00:19:28 Je trouve la vôtre plus menaçante.
00:19:31 - C'est aussi mon avis.
00:19:35 - Là, voilà votre agrafeuse. Je pensais pas qu'on pouvait s'y attacher autant.
00:19:39 Merci, Mlle Vague. Je vous la prendrai plus, promis. Monsieur?
00:19:43 - Bambi? - Exact.
00:19:48 - Comment est son frère? - Farceur?
00:19:53 - Gus? C'est tout le contraire.
00:19:56 Intelligent, mais renfermé.
00:19:59 - Vous avez un petit peu de chance.
00:20:02 - Intelligent, mais renfermé.
00:20:05 Il est toujours premier en place, bien qu'il n'étudie jamais.
00:20:08 Sa passion, c'est la musique.
00:20:10 - Moderne ou classique? - Les deux.
00:20:14 - Quels sont ses rapports avec son père?
00:20:18 - Je dirais qu'il l'admire. Mais tendrement.
00:20:23 - Il vous fait la cour? - Pas la cour, non.
00:20:27 Mais il y a trois ans, quand je suis arrivée ici, j'ai bien senti qu'il fantasmait.
00:20:31 - Sur vous? - Non, sur mes jambes en particulier.
00:20:35 - Et M. Beau, il a fantasmé lui aussi? - Non, l'autre.
00:20:43 - M. Tortue? - Oui.
00:20:46 Mais sauf une fois, il s'est rien passé entre nous.
00:20:49 - Sauf une fois? - Oui.
00:20:52 C'est après le cinéma. J'ai refusé qu'il monte jusqu'à chez moi.
00:20:56 J'ai horreur qu'un homme pénètre dans mon appartement. C'est physique.
00:20:59 Alors j'ai préféré le suivre jusque chez lui. Rue des Saules.
00:21:03 - Et ça n'a pas marché? - Non. Question de peau.
00:21:07 On est restés bons copains.
00:21:10 - Je n'ai pas encore rencontré Mme Parandon. - Pourtant, elle est partout.
00:21:17 Elle sort beaucoup, mais on ne sait jamais si elle est dehors ou à la maison.
00:21:20 Avec les tapis, on ne l'entend jamais. La porte s'ouvre, elle est là.
00:21:25 - Elle est curieuse? - Oui, tourdie.
00:21:29 À moins que ce ne soit une manie.
00:21:32 Elle est très gentille avec tout le monde. D'une gentillesse bien à elle.
00:21:36 Vous ne l'aimez pas?
00:21:39 Je n'en ferai pas mon amie, si c'est ce que vous voulez dire.
00:21:43 - Mlle Vacques, M. Maigret est toujours là? - Oui, maître.
00:21:51 Bonjour, maître.
00:21:53 Entrez, M. Maigret.
00:21:55 Le crime peut être commis d'une heure à l'autre, et ce sera en partie de votre faute.
00:22:05 Vous y croyez, vous?
00:22:08 Et vous?
00:22:11 Je ne suis pas un homme.
00:22:14 Je suis un homme.
00:22:17 - Et vous? - Je ne sais plus.
00:22:21 Au début, j'ai pris ça à la légère.
00:22:24 Je pensais qu'il s'agissait d'une vengeance naïve.
00:22:29 Contre qui?
00:22:32 Contre moi, ma femme, quelqu'un de la maison.
00:22:36 Vous en avez parlé à Mme Parenton?
00:22:39 Bien obligé.
00:22:42 Vous auriez pu lui dire que je venais ici pour des raisons professionnelles?
00:22:47 Mme Maigret se serait contentée d'une pareille explication?
00:22:50 Mme Maigret ne pose jamais de questions.
00:22:53 Heureux homme, elle a bien en pose.
00:22:57 - Et comment a-t-elle réagi? - Pour elle, c'est des domestiques.
00:23:00 Dès que quelque chose est mauvais dans la maison, c'est la faute du personnel.
00:23:04 Aucun des domestiques n'aurait écrit ce genre de phrases, utilisé ces mots.
00:23:10 - Je dérange? - Du tout, au contraire.
00:23:14 Chérie, je te présente le commissaire Maigret.
00:23:17 Asseyez-vous. Je voulais juste prévenir que je ne dégènerais pas ici.
00:23:22 Ce soir, je ne serai pas de retour avant 8h.
00:23:25 - Tu peux me joindre à Hortense à partir de 7h? - C'est noté.
00:23:29 M. Maigret, je suis enchantée de vous avoir rencontré.
00:23:35 Vous êtes un homme extrêmement intéressant.
00:23:39 Je vous en prie.
00:23:42 Vous avez entendu? Vous êtes un homme extrêmement intéressant.
00:23:59 Vous n'y avez parlé ni de sa toilette, ni de sa coiffure, ni de sa jeunesse.
00:24:04 Si vous n'avez plus plaisir, arrêtez que vous l'appreniez pour ma fille.
00:24:09 - Vous me permettez? - Je vous en prie.
00:24:11 J'ai décidé de rester un petit moment.
00:24:13 Vous m'autorisez à me promener un peu partout et à interroger tout le monde?
00:24:16 Bien sûr, vous êtes chez vous.
00:24:18 Quand je dis tout le monde, je parle de votre femme, vos enfants et tous vos employés.
00:24:22 Bien sûr. À condition que vous me vienniez me voir de temps en temps pour bavarder,
00:24:27 pour me rassurer.
00:24:29 J'ai déjà commencé avec votre secrétaire.
00:24:32 - Qu'est-ce que la trouvez-vous? - Intelligente, spontanée, réfléchie,
00:24:36 plutôt jolie.
00:24:39 Elle m'est très précieuse.
00:24:43 À plus tard.
00:24:47 Bonsoir, mademoiselle Wag.
00:24:53 Est-ce que vous n'avez pas oublié de me préciser
00:24:55 la nature de vos rapports avec maître Parent, non?
00:24:59 Je suis sa secrétaire. Particulière.
00:25:03 Vous vous couchez avec lui?
00:25:06 Dans un sens, c'est oui.
00:25:09 Il nous arrive de faire l'amour, mais c'est toujours à la sauvette.
00:25:12 De sorte que le mot "coucher" ne convient pas,
00:25:14 puisque nous n'avons jamais été couché l'un près de l'autre.
00:25:17 - Et madame Parent donc le sait? - Elle doit s'en douter.
00:25:20 Pourquoi? Elle vous a surpris avec son mari?
00:25:24 Je n'en suis pas certaine, mais avec son habitude d'arriver sans prévenir et son bruit,
00:25:28 de toute façon, quand elle me regarde, elle ne me voit pas.
00:25:32 Et le garçon, Gus, il sait?
00:25:37 Oui.
00:25:39 Vous en avez parlé avec lui?
00:25:45 Non, mais son attitude a changé. Beaucoup.
00:25:48 C'est presque comme s'il se méfiait de moi maintenant.
00:25:52 Je suppose que je n'ai plus besoin de vous accompagner?
00:25:56 Non. J'ai carte blanche pour persécuter tout le monde.
00:26:01 Madame a dit qu'elle allait cinq minutes avant de partir.
00:26:19 - Laissez, laissez. - Entrez.
00:26:21 Je n'abuserai pas.
00:26:23 Je vous laisse.
00:26:25 Excusez-moi de vous recevoir dans mon trou, comme je dis,
00:26:37 mais c'est le seul endroit où on ne doit pas sans cesse déranger.
00:26:40 Asseyez-vous, je vous en prie.
00:26:43 Je suis un peu jalouse que vous soyez occupé de cette petite vague, à mon nom.
00:26:48 Non, mais je n'ai pas osé.
00:26:50 Je ne suis pas une petite fille qui se dit que je me lève tard,
00:26:53 que je traîne jusqu'à midi. C'est vrai et c'est faux.
00:26:56 J'ai une très grande activité, M. Maigret,
00:26:59 et en réalité, je commence mes journées de très bonheur.
00:27:02 D'abord, il y a cette grande baraque à diriger,
00:27:04 les fournisseurs, l'entretien, le personnel.
00:27:06 Les enfants me prennent du temps aussi.
00:27:08 Même s'ils sont devenus grands,
00:27:10 je ne parle pas des oeuvres auxquelles je me consacre.
00:27:13 J'imagine que vous avez une vie très agitée, vous aussi.
00:27:16 Je ne suis jamais qu'un fonctionnaire.
00:27:18 Il ne s'agit pas que d'ici.
00:27:20 Il y a la gentillommière, les terrains de chasse,
00:27:22 tous patrimoines, des gazins de beau lieu,
00:27:24 avec les cousins, les cousines, les oncles, les tantes, vous imaginez.
00:27:26 Oh que oui !
00:27:27 Et tout ce patrimoine, il ne s'agit pas que de l'entretenir.
00:27:30 Encore faut-il le faire fructifier.
00:27:32 Pas pour soi, bien entendu, pour ceux à qui on le transmettra.
00:27:35 Mais j'imagine très bien que tout ceci vous dépasse, comme tout un chacun.
00:27:39 Je le crains.
00:27:40 J'aime bien votre humour.
00:27:47 Comment vous trouvez mon mari ?
00:27:49 C'est un homme d'une intelligence remarquable,
00:27:53 et aussi d'une très grande sensibilité.
00:27:57 Une sensibilité exagérée, peut-être ?
00:28:00 Par moments, il me fait peur.
00:28:02 C'est un homme qui souffre, je l'ai toujours su.
00:28:04 Vous le trouvez normal, vous ?
00:28:06 Dans quel sens ?
00:28:08 Pardonnez-moi, mais...
00:28:10 Vous me donnez l'impression de vous esquiver, de ne pas vouloir comprendre.
00:28:14 Comprendre quoi ?
00:28:16 Comprendre que depuis près de vingt ans, je m'efforce de le protéger,
00:28:20 de le rendre heureux,
00:28:22 de lui donner une vraie vie de famille.
00:28:24 Cette lettre dont il m'a parlé,
00:28:28 j'ignore qu'il l'a écrite, mais elle reflète assez bien mon angoisse.
00:28:32 À ce point-là ?
00:28:34 Il y a de la peur dans cette maison,
00:28:36 et cette peur, c'est moi qui la ressens le plus.
00:28:38 Pour quelle raison ?
00:28:40 Peut-être parce que je serai la victime.
00:28:43 Souvent, je pense qu'il me déteste,
00:28:46 que je l'encombre,
00:28:48 moi et le poids de ma famille.
00:28:50 Vous croyez qu'il espérait une vie plus simple,
00:28:55 une compagne moins brillante,
00:28:57 je veux dire, socialement ?
00:28:59 Peut-être.
00:29:01 Comme Mademoiselle Vague ?
00:29:03 Je les ai surpris, il y a un an.
00:29:09 Dans le bureau ?
00:29:11 C'était sordide.
00:29:17 Vous l'avez trompée, vous aussi ?
00:29:20 Pas dans ma famille, M. le Commissaire, ça ne se fait pas.
00:29:22 Excusez-moi.
00:29:24 À l'extérieur, c'est très courant.
00:29:26 Mais pouvez-vous me préciser
00:29:30 ce que vous craignez exactement ?
00:29:32 Que l'on vous tue,
00:29:35 ou qu'il se règle ?
00:29:37 Que l'on vous tue,
00:29:39 ou qu'il se suicide ?
00:29:41 Je crains surtout que le nom de ma famille ne soit Samy.
00:29:44 Ah, ce serait dommage.
00:29:47 Si vous voulez, je peux demander à un de mes inspecteurs
00:29:51 de veiller en permanence dans la maison.
00:29:53 Cette idée est parfaitement ridicule.
00:29:55 La vie, il ne le pourra.
00:29:57 Et pourquoi pas un gendarme dans mon lit ?
00:30:00 Je ne sais pas.
00:30:02 Vous cherchez quelqu'un ?
00:30:12 Non, je cherche la cuisine.
00:30:14 Petite soif.
00:30:21 Un verre d'eau.
00:30:28 Ah, pourquoi pas.
00:30:30 Asseyez-vous donc. Prenez ma place.
00:30:32 C'est le muscadet ? Il est bon, celui-là.
00:30:41 Tu veux spécial, police ?
00:30:43 Non, mais je n'ai pas confiance.
00:30:45 Il est capable de devenir méchant comme mon homme.
00:30:47 Ça vous dirait un petit peu de gratin dauphinois ?
00:30:51 Pourquoi pas.
00:30:53 Je me sens revivre ici.
00:30:58 Je pourrais donner un coup de fil ?
00:31:00 Il y a un poste juste là.
00:31:02 Je vous sers alors.
00:31:05 Oui, oui.
00:31:07 Allô ?
00:31:16 Oui, alors comment ça se passe ?
00:31:18 Il y a des hauts et des bas.
00:31:20 Vous écolez toute la famille à force ?
00:31:22 Ah oui, presque. J'ai vu Mme Parenteau.
00:31:24 Elle est belle ?
00:31:26 Si j'ai bien écouté, il vaut mieux être pauvre et malade que riche et bien forte.
00:31:30 Dis donc, il y a beaucoup de monde ici.
00:31:32 Moi j'aurais besoin de toi.
00:31:34 Tout de suite, oui.
00:31:36 Mais on ne déjeune pas avant ?
00:31:38 Ah non, non, non. Tu prends un sandwich, on n'aura pas le temps.
00:31:40 Et retire tes pieds de mon bureau.
00:31:43 Ah !
00:31:45 Ça sent bon.
00:31:52 À midi je mange léger, sans ça après je suis toute barbouillée.
00:31:57 Et les enfants, ils déjeunent où ?
00:32:00 N'importe où et de n'importe quoi.
00:32:02 Je ne les ai pas entendus sortir aujourd'hui.
00:32:04 Où sont leurs chauves-nougats ?
00:32:06 Ils sont dans la cuisine.
00:32:08 Je ne sais pas où ils sont.
00:32:10 Ils sont où aujourd'hui ?
00:32:12 Où sont leurs chauves-nougats ?
00:32:14 Alors, vous allez jusqu'à la porte de Mme Parenteau.
00:32:16 De là vous entendez de la musique.
00:32:18 Vous la suivez de plus en plus fort.
00:32:20 Et quand ça devient intenable,
00:32:22 à gauche vous êtes chez Gus, à droite chez Bambi.
00:32:24 Bon appétit.
00:32:26 [Musique]
00:32:54 C'est pour moi.
00:32:56 Ferdinand va t'emmener chez les assistants de Mme Parenteau.
00:33:01 Tu me les cuisines un peu.
00:33:03 Il y en a un qui m'a l'air d'un joyeux partenaire.
00:33:05 Lequel ?
00:33:07 Ah, à toi de trouver.
00:33:09 Moi je m'occupe de la progéniture.
00:33:11 [Musique]
00:33:14 [Musique]
00:33:16 [Musique]
00:33:38 [Musique]
00:33:41 [Musique]
00:33:43 [Musique]
00:33:45 [Musique]
00:33:47 [Musique]
00:33:49 [Musique]
00:33:51 [Musique]
00:33:53 [Musique]
00:33:55 [Musique]
00:33:57 [Musique]
00:33:59 [Musique]
00:34:01 [Musique]
00:34:03 [Musique]
00:34:05 [Musique]
00:34:07 Excusez-moi.
00:34:09 Je n'attendais personne.
00:34:12 Vous désirez une chaise peut-être ?
00:34:14 Non, j'en ai pour cinq minutes.
00:34:16 Vous êtes au courant de la lettre de menace reçue par votre père ?
00:34:19 Oui, on est à un kilomètre de couloir, mais on se croise quand même de temps en temps.
00:34:22 Vous l'avez lu ?
00:34:24 Non, il m'en a parlé.
00:34:26 Et vous en pensez quoi ?
00:34:28 Plaisantin ou maniaque ?
00:34:30 Vous êtes marrant, vous les flics.
00:34:34 On est tout sauf ça.
00:34:36 Je ne sais pas, ni plaisantin ni maniaque, c'est peut-être juste quelqu'un qui est un peu...
00:34:40 ...de le prévenir, je ne sais pas, par amitié peut-être ?
00:34:43 Par amitié ?
00:34:45 Vous n'avez pas une idée ?
00:34:47 Aucune.
00:34:49 Il n'a pas d'amis alors ?
00:34:51 Je ne sais pas.
00:34:53 Vous savez, ce n'est pas évident de s'en faire avec son métier.
00:34:57 Toute la journée enfermé dans son bureau pendant que ma mère court les brides et les cocktails.
00:35:01 Vous avez l'air de me renvouloir.
00:35:03 Pas à eux, non.
00:35:05 À qui alors ?
00:35:07 À leur façon d'être.
00:35:09 À l'hypocrisie de cette vie, à ce que ma mère appelle la tradition.
00:35:12 Vous savez ce que c'est la tradition ?
00:35:14 Amasser toujours plus d'argent, conserver la fortune, c'est tout.
00:35:16 Vous en profitez, non ?
00:35:18 Oui.
00:35:21 Oui, j'en profite, mais ça ne rend pas forcément heureux.
00:35:24 C'est pour ça que vous vous réfugiez dans la musique ?
00:35:27 Entre autres, oui.
00:35:30 Et votre père, il se réfugie dans quoi ?
00:35:34 Dans les bras d'une sirène.
00:35:37 Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure solution, mais bon.
00:35:39 Surtout s'il y a d'autres jolies jambes.
00:35:42 Monsieur Maigret, les sirènes n'ont pas de jambes.
00:35:44 Ah, c'est vrai.
00:35:46 Bon, je vous laisse avec Brahms.
00:35:50 Vous en trouverez rassurement plus tard.
00:36:00 [Musique]
00:36:03 Vous vous entendez bien avec Maître Parandon ?
00:36:21 Je ne le vois pas beaucoup.
00:36:23 Moi, je colle les timbres, je vais à la poste, je fais les courses.
00:36:26 Je ficelle les paquets.
00:36:28 De temps en temps, il vient.
00:36:30 Il me tapote gentiment sur l'épaule en me disant "ça va, jeune homme ?"
00:36:33 Vous voyez la scène ?
00:36:35 Si je suis debout, il lui faut un tabouret au gnome pour toucher mon épaule.
00:36:38 Et avec Mademoiselle Vague ?
00:36:40 Vous savez, elle aussi, elle est de l'autre côté du mur.
00:36:43 Côté patronat.
00:36:45 Ce qu'il veut dire ?
00:36:46 Ce que je dis.
00:36:47 Et Tortue ?
00:36:48 Tortue, il est au palais.
00:36:50 Il plaide.
00:36:52 Il est doué ?
00:36:53 Il parle beaucoup.
00:36:55 Il paraît que ça suffit.
00:36:57 Il me fait penser à un grand vautour qui fait la queue à côté d'une charogne.
00:37:00 C'est qui la charogne ?
00:37:03 Devinez.
00:37:05 Parandon ?
00:37:07 Touché, coulé.
00:37:09 Pour les gens, l'Egypte ancienne, ce sont les pyramides de Gizet.
00:37:12 Mais elles ne représentent qu'une infime portion de l'art égyptien.
00:37:15 Elles ne correspondent qu'à l'activité de trois pharaons de la quatrième dynastie.
00:37:18 Kéops, Képhren, Mikérinos.
00:37:21 L'Egypte pharaonique, ce n'est pas que trois bons hommes.
00:37:23 C'est trois millénaires.
00:37:25 C'est bien d'être passionné par l'histoire ancienne.
00:37:27 Ça n'empêche pas.
00:37:29 J'aime aussi le jazz.
00:37:31 Et puis y danser. Et sortir.
00:37:33 J'ai plein de vêtements. J'adore faire des magasins.
00:37:36 Ah ! Et puis flirter. J'aime bien.
00:37:39 Au moins, vous êtes heureuse de votre vie, vous.
00:37:42 Vous sortez de chez Gus, c'est ça ?
00:37:44 Lui, c'est autre chose.
00:37:46 Il traîne sa condition familiale comme un balayeur traîne son balai.
00:37:49 Avec la honte en plus.
00:37:51 Vous le croyez capable d'avoir écrit cette lettre ?
00:37:54 Capable, pourquoi pas.
00:37:56 Mais ce n'est pas son style.
00:37:58 Ce serait plutôt le vôtre.
00:38:00 Qui sait ?
00:38:02 Non, ça ne m'amuserait pas.
00:38:04 Si j'avais quelque chose à dire à papa, je le ferais dans son bureau.
00:38:07 Vous voyez ce Bouddha ?
00:38:10 C'est lui qui m'a offert ça.
00:38:12 Pour mes 20 ans. C'est un vrai.
00:38:14 Il est superbe, non ?
00:38:16 Il est silencieux.
00:38:18 Il ne parle qu'à moi.
00:38:20 Qu'est-ce qu'il vous raconte ?
00:38:22 Les soucis de votre père ?
00:38:24 Les obsessions de votre mère ?
00:38:26 Les attentes de Mademoiselle Vague ?
00:38:28 Rien de tout ça.
00:38:30 Il m'incite à me méfier sagement de tout et de tout le monde.
00:38:34 Et à vivre ma vie sans me mêler de celle des autres.
00:38:37 Ça fait une heure que je vous cherche.
00:38:57 Alors, qu'est-ce qu'ils racontent, les avocats ?
00:38:59 J'en ai vu qu'un, le joyeux farceur.
00:39:01 Mais il m'a surtout parlé de l'autre.
00:39:03 A ton avis ?
00:39:05 Je ne sais pas si c'est vrai que les corps brûlent l'un comme l'autre,
00:39:07 mais pour des raisons différentes.
00:39:09 Et les enfants ?
00:39:11 Elle est extravertie et heureuse.
00:39:13 Un peu trop.
00:39:15 Lui est enfermé à double tour dans sa peau d'héritier.
00:39:17 On va savoir ce dont ils sont capables.
00:39:19 Tu vas me les surveiller tous les deux dès ce soir.
00:39:21 Je commence par qui ?
00:39:23 Tu choisis, vous voulez dire.
00:39:25 Elle est jolie ?
00:39:27 Oui.
00:39:41 Monsieur Maigret est là.
00:39:43 Entrez, Monsieur Maigret.
00:39:45 Merci.
00:39:49 Est-ce qu'un petit Armagnac vous ferait plaisir ?
00:39:51 Oh, je bois très peu.
00:39:53 Justement.
00:40:11 Merci.
00:40:21 Vous connaissez toute la famille maintenant ?
00:40:23 Exact.
00:40:25 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:40:27 Remarquable.
00:40:29 L'Armagnac, oui, mais la famille...
00:40:33 Oh, vous savez, au cours de mes enquêtes,
00:40:37 j'ai remarqué que tout le monde est intéressant.
00:40:39 Chacun dans sa catégorie.
00:40:41 Oui, oui, vous avez raison.
00:40:45 Oui.
00:40:49 On peut dire que ma femme est un poids lourd,
00:40:51 mon fils un poids moyen,
00:40:53 Bambi un poids plume.
00:40:57 Et Mademoiselle Vague, un poids léger.
00:41:03 Super léger.
00:41:07 Et au cours de ces rencontres, vous avez découvert des choses intéressantes ?
00:41:11 Aucune certitude.
00:41:13 C'est très délicat d'enquêter sur un drame qui n'a pas eu lieu.
00:41:17 Et de chercher un homme qui agit sous des pulsions, pour le moins, décosées.
00:41:23 Article 64, je veux dire, voilà.
00:41:27 Contraint par une force à laquelle on n'a pas pu résister.
00:41:31 Vous voyez où ça peut nous mener, ça.
00:41:33 Vous êtes assis là, je prends un couteau,
00:41:38 je viens vous le planter en plein cœur,
00:41:41 et quand on m'arrête, je dis que j'ai été poussé par une force à laquelle j'ai pas pu résister.
00:41:44 Je suis innocent.
00:41:45 Mais vous êtes innocent, vous ne m'avez pas poignardé.
00:41:49 Oui, bien sûr, évidemment.
00:41:53 Donc vous n'avez pas besoin de l'article 64.
00:41:57 Mon métier consiste aussi à établir s'il y a eu geste criminel.
00:42:01 Et dans ce cas, s'il était raisonné, oui, raisonné.
00:42:04 La frontière est très mince.
00:42:06 C'est pour ça que nous avons des médecins derrière nous.
00:42:11 Psychiatres. Il y en a pas un qui dit comme l'autre.
00:42:15 J'évite de les lire trop.
00:42:18 Oui ?
00:42:21 Je voulais demander à monsieur où compte-t-il dîner ce soir ?
00:42:25 Ici, à 7h.
00:42:29 Non, attendez !
00:42:31 Est-ce que vous me ferez le plaisir de partager un petit encas vite fait ?
00:42:36 Contraint par une force à laquelle je peux pas résister.
00:42:40 Je vais y aller.
00:42:44 Normalement, madame devrait sortir en premier.
00:42:50 Tiens, qu'est-ce que je disais ?
00:42:54 Elle va où comme ça ?
00:42:56 Si on est mardi, c'est le bridge au Grand Hôtel.
00:42:59 On est mardi ?
00:43:01 Vous vous rendez compte ? Le cortège de bijoux qu'elle emporte pour aller jouer aux cartes ?
00:43:05 Oui, monsieur, je me rends compte.
00:43:07 Elle vous paye bien, au moins.
00:43:09 Ne parlons pas de choses qui fâchent.
00:43:13 Robert, je peux avoir un taxi ?
00:43:17 Oui, mademoiselle.
00:43:18 Bonjour.
00:43:19 Bonjour.
00:43:21 Vous êtes quoi, vous ?
00:43:22 Une espèce de flic.
00:43:23 Comme le grand, là-haut ?
00:43:24 Non. Il dit commissaire, je suis inspecteur.
00:43:27 Et le chemin est long ?
00:43:28 Ça dépend des enquêtes. Une bonne, ça peut le raccourcir.
00:43:32 Et ici, elle est bonne ?
00:43:33 À l'avenir, nous le dira.
00:43:36 Votre taxi arrive, mademoiselle Bambi.
00:43:38 Alors, bonne chance.
00:43:40 Bon, moi aussi j'y vais.
00:43:48 Bon, je vous laisse.
00:43:50 [Bruit de clavier]
00:43:52 [Bruit de moteur]
00:43:57 [Bruit de fusil]
00:44:17 [Bruit de moteur]
00:44:20 [Musique]
00:44:40 [Bruit de moteur]
00:44:43 Il est passé devoir aussi ?
00:45:06 Sympathique, non ? L'as de la police.
00:45:09 Ce qui m'a surpris, c'est qu'il connaisse Brahms.
00:45:13 Qu'est-ce qui se passe chez nous ?
00:45:15 J'en sais pas plus que toi.
00:45:17 Maman t'a rien dit ?
00:45:20 Maman dit jamais rien. En tout cas, rien d'important.
00:45:23 Et papa ?
00:45:26 Papa, tu le vois plus que moi.
00:45:28 T'es sûre qu'il t'a rien à me dire ?
00:45:30 Mais à propos de quoi ?
00:45:32 Des lettres, de notre moulin.
00:45:34 Très drôle. Je t'emmerde.
00:45:36 Charmant.
00:45:37 Tu dis rien à toi aujourd'hui ?
00:45:40 Non, je lui interdis. Elle dit trop de conneries.
00:45:42 Tu deviens misogyne avec l'âge.
00:45:44 En tout cas, t'es odieux.
00:45:46 Avec maman, avec moi et avec ta copine.
00:45:48 Et en plus, je vous envoie des lettres anonymes pour vous foutre la trouille.
00:45:51 C'est ça que tu penses, non ?
00:45:53 Je pense rien. Tu me fatigues. Ciao.
00:45:55 De tout cœur avec toi.
00:45:57 Gus !
00:46:02 Gus !
00:46:03 Alors, on aime la musique ?
00:46:12 Oui, pourquoi ?
00:46:13 La police est très mélomane cette année.
00:46:15 Elle va où, votre sœur ?
00:46:16 Pourquoi ? Elle vous intéresse ?
00:46:17 Non, je fais mon travail.
00:46:19 Mélomane et Fauché, j'ai vu votre arrivée dans la cour en deux roues.
00:46:22 Il fait bien au milieu des voitures de vos parents, non ?
00:46:25 Avec vos salopes, vous m'avez fait peur de votre sœur.
00:46:30 Il vous reste plus qu'à me filer, moi.
00:46:32 De toute façon, ma page loupe, ça, elle la sauvera éternellement.
00:46:34 Vous n'avez qu'à venir boire un verre à la maison.
00:46:36 Et votre amie ?
00:46:37 Elle ne joue pas au billard.
00:46:39 Premier arrivé, prend la main.
00:46:41 Ça ne vous inquiète pas plus que ça, toutes ces lettres anonymes ?
00:46:58 Ce ne sont pas les lettres qui m'inquiètent, c'est ce qu'elles contiennent.
00:47:00 Mais alors, vous y croyez ?
00:47:01 Évidemment que j'y crois, je peux jouer, là.
00:47:03 Et d'après vous, qui est visé ?
00:47:07 Même le messager ne sait pas. Comment voulez-vous que je devine ?
00:47:09 Vous ne trouvez pas que le terme messager est un peu trop noble
00:47:11 pour quelqu'un qui sème la pagaille dans toute une famille ?
00:47:14 La pagaille, ça fait longtemps qu'elle est là.
00:47:16 Cacher sous la soie, c'est pire.
00:47:18 Qui met le courrier à la poste tous les jours ?
00:47:22 Monsieur Beau.
00:47:23 Et vous n'avez pas un soupçon, même léger, qui pourrait nous aider ?
00:47:27 Qui le gagne ?
00:47:28 La police, comme d'habitude.
00:47:31 Plus souvent que vous ne croyez.
00:47:34 Allez, on rentre.
00:47:37 [Musique]
00:47:40 [Musique]
00:47:43 [Bruit de coup de feu]
00:47:44 [Musique]
00:47:47 [Musique]
00:47:49 [Musique]
00:47:53 [Musique]
00:47:57 [Musique]
00:48:01 [Musique]
00:48:05 [Musique]
00:48:09 [Musique]
00:48:15 [Musique]
00:48:17 [Musique]
00:48:21 [Musique]
00:48:25 [Bruit de clavier]
00:48:29 [Bruit de clavier]
00:48:33 [Bruit de clavier]
00:48:37 [Bruit de clavier]
00:48:39 [Bruit de clavier]
00:48:57 [Bruit de clavier]
00:49:01 [Bruit de clavier]
00:49:05 [Musique]
00:49:07 [Bruit de clavier]
00:49:12 [Musique]
00:49:17 [Musique]
00:49:21 [Musique]
00:49:25 [Musique]
00:49:34 [Musique]
00:49:36 [Bruit de clavier]
00:49:40 [Musique]
00:49:43 [Bruit de clavier]
00:49:47 [Musique]
00:49:50 [Musique]
00:49:54 [Musique]
00:49:58 [Musique]
00:50:03 [Musique]
00:50:05 [Musique]
00:50:09 [Musique]
00:50:12 [Musique]
00:50:15 [Musique]
00:50:18 [Musique]
00:50:21 [Musique]
00:50:24 [Musique]
00:50:27 [Musique]
00:50:31 [Musique]
00:50:33 [Musique]
00:50:37 [Musique]
00:50:40 [Musique]
00:50:43 [Musique]
00:50:46 [Musique]
00:50:49 [Musique]
00:50:52 [Musique]
00:50:55 [Musique]
00:50:59 [Musique]
00:51:01 [Musique]
00:51:05 [Musique]
00:51:08 [Musique]
00:51:11 [Musique]
00:51:14 [Musique]
00:51:17 [Musique]
00:51:20 [Musique]
00:51:23 [Musique]
00:51:28 [Musique]
00:51:30 [Musique]
00:51:33 [Musique]
00:51:36 [Musique]
00:51:39 [Musique]
00:51:42 [Musique]
00:51:45 [Musique]
00:51:48 [Musique]
00:51:51 [Musique]
00:51:55 Merci. Monsieur le commissaire, bonjour. Bonjour. J'ai reçu ça ce matin. Si vous pouvez le
00:52:21 lire et me dire ce que vous en pensez. A voix haute, s'il vous plaît. Monsieur le commissaire,
00:52:31 ça y est, vous avez foncé tête baissée dans cette affaire sur laquelle vous manquez
00:52:34 totalement de précision, d'éléments indispensables pour comprendre. Votre précipitation a tout
00:52:38 gâché. Vous devez vous rendre compte vous-même que vous pataugez dans des sables mouvants
00:52:42 juste avant de marcher dans le sang. Vous avez en quelque sorte provoqué le meurtrier
00:52:46 et je suis persuadée qu'à cause de vous, il va se sentir obligé de frapper. Je crois
00:52:51 que ce sera dans les prochaines heures. Je ne peux plus vous aider, je le regrette. Vous
00:53:01 pouvez fumer votre pipe, commissaire, ça ne me dérange pas. C'est tous les faits que
00:53:05 ça vous fait ? J'essaie de garder mon sang froid. Vous y arrivez merveilleusement. Félicitations.
00:53:12 Merci. Et puis ? Ça vient de dehors. Je ne connais personne ici capable d'écrire des
00:53:21 mots aussi graves. Même pour rire ? Surtout pour rire. Ils ont de l'humour mais pas macabre.
00:53:29 Y comprenez-vous ? Dans le milieu d'où je viens, commissaire, l'humour aurait été
00:53:36 un luxe et nous n'en avions pas les moyens. Mais personne n'aurait fait de mal à une
00:53:42 personne. Ça vous embête si je fais des choses ? J'ai beaucoup de travail. Ce qui m'embête
00:53:48 dans mon métier, c'est d'avoir à soupçonner quelqu'un que je n'ai pas du tout envie.
00:53:54 Si, si, pour moi, c'est très gentil. Mais c'était pour vous. A tout à l'heure.
00:54:04 Vous m'avez fait peur. Madame Parenteau est réveillée ? Oui, je viens de lui porter son
00:54:14 petit déjeuner.
00:54:15 Je ne vous invite pas, je fais un petit réjoui.
00:54:37 Vous voulez bien lire cette lettre ?
00:54:46 Monsieur le commissaire, vous devez prendre, vous devez rendre compte vous-même que vous
00:55:01 pataugez dans des sables mouvants juste avant de marcher dans le sang. C'est quoi exactement
00:55:08 ce torchon ?
00:55:09 J'ai bien peur que ce torchon fasse partie du linge sale de la maison.
00:55:15 Je ne vois qu'une remarque juste dans cette lettre. Vous pataugez, commissaire. Ou alors
00:55:23 vous souhaitez réellement qu'il se passe quelque chose ?
00:55:25 Quoi par exemple ?
00:55:27 Je ne sais pas, moi, un meurtre, un drame, un suicide.
00:55:32 Alors rassurez-vous, de ce côté-là, je n'ai aucune imagination.
00:55:36 Trouvez plutôt l'auteur de ces lettres absurdes qui nous scient les nerfs. Étonnez-nous.
00:55:43 Pour le moment, c'est moi qui suis étonné par tout ce que je découvre dans cette maison.
00:55:49 Je crois que ce sera dans les prochaines heures. Je ne peux plus vous aider. Je le regrette.
00:55:54 Belle prose. Vous avez foncé tête baissée dans cette affaire sur laquelle vous manquez
00:55:59 totalement de précision.
00:56:01 Même moi, je n'oserais pas écrire ça. Même dans le pire des mélos.
00:56:04 Et dans la vie ?
00:56:05 Dans la vie, je signe toujours. Un écrivain n'aime pas l'anonymat.
00:56:10 Ni un avocat.
00:56:11 Exact.
00:56:12 Je crois que ce sera dans les prochaines heures. Je ne peux plus vous aider. Je le regrette.
00:56:18 Ça fait peur, non ?
00:56:20 C'est fait pour ça.
00:56:22 Vous êtes complètement détraqué pour écrire des choses qui n'existent pas encore.
00:56:26 Qu'est-ce que vous comptez faire ?
00:56:30 Essayer de protéger tout le monde.
00:56:33 Y compris le coupable.
00:56:35 Si ça peut vous rassurer.
00:56:36 Vous avez en quelque sorte provoqué le meurtrier. Et je suis persuadé qu'à cause de vous,
00:56:44 il va se sentir obligé de frapper. Je crois que ce sera dans les prochaines heures.
00:56:48 C'est pas mal écrit.
00:56:50 Vous vous trouvez ?
00:56:52 Non, pas vraiment. Enfin bon, ça veut bien dire ce que ça veut dire.
00:56:56 Quoi exactement ?
00:56:58 Un appel au secours, pourquoi pas ?
00:57:01 Enfin, un paumé.
00:57:03 Paumé, paumé. Y a quand même des menaces de mort là-dedans.
00:57:08 Vous savez, la mort, on est bien obligé d'y vivre avec.
00:57:13 C'est de qui ça ?
00:57:18 Je ne peux vous aider, je le regrette.
00:57:21 Tiens, y a une faute d'orthographe sur "regrette".
00:57:24 Ah bon ?
00:57:25 Bah oui, "regret", "regrette", il n'y a qu'un "t".
00:57:29 Ah non.
00:57:30 L'Académie en a inventé de...
00:57:32 En tout cas, c'est des mots en désordre. C'est des mots d'une personne complètement dérangée.
00:57:36 Un alcoolique, si ça se trouve.
00:57:38 Et tu parles pour qui, là ?
00:57:39 Pour ton mari. Pourquoi pas ?
00:57:42 C'est noté. Il te remercie. Je m'en souviendrai.
00:57:46 Ça y est, on y est en plein, là.
00:57:48 C'est la lettre d'un homme mentalement dérangé.
00:57:51 Article 64.
00:57:53 Il va faire la joie des psychiatres.
00:57:55 Ils vont pas tarder à le cerner, votre bonhomme.
00:57:58 Il est plus à vous qu'à moi.
00:58:01 Oui. Oui. Vous avez raison, oui.
00:58:05 Oh ! Je me sens complètement désarmé devant une pareille menace.
00:58:11 On va pas le laisser faire, ça devient un jeu dangereux.
00:58:14 Pour l'instant, il a la main. On va aller le reprendre.
00:58:17 Pardon. Je ne savais pas que tu étais en rendez-vous.
00:58:21 Mais vous êtes partout à la fois, dites-moi.
00:58:23 Ça fait partie de mon métier.
00:58:25 Je bois.
00:58:28 Je vais déjeuner chez Jacqueline et juste avant, je passe chez le coiffeur.
00:58:31 À tout à l'heure.
00:58:32 Tu veux le chauffeur ?
00:58:34 Non, je préfère conduire.
00:58:37 Je vais le faire.
00:58:39 Jacqueline, c'est la femme d'un ministre.
00:58:52 Elle fait partie de la panoplie de ma femme.
00:58:55 Voiture américaine, haute couture, trois rangs de perles.
00:58:59 C'est sa partie quotidienne.
00:59:01 Vous pensez que quelqu'un lui en veut, ici ?
00:59:05 Parce que j'ai réussi avec son argent et que je suis sensible au charme d'une femme du peuple.
00:59:10 Attention, le cœur a ses raisons.
00:59:13 Que la raison ignore.
00:59:15 Ne vous servez pas de l'article 64 pour vos élans amoureux.
00:59:20 Je donne aussi celle-là au morphologue ?
00:59:24 Oui, donne toujours, mais je crois savoir.
00:59:26 Savoir quoi ?
00:59:27 Qui s'est appliqué à rédiger ces missiles en bâtonnets majuscules ?
00:59:31 Sans rire.
00:59:32 Tu vas être étonné.
00:59:34 J'ai d'abord vu Mlle Vague, puis la mère et les enfants.
00:59:37 Et je leur ai demandé de lire à haute voix la dernière lettre.
00:59:41 J'ai remarqué que le seul fait de lire à haute voix révèle de façon incroyable la personnalité de chacun.
00:59:48 Comme à l'école avec les recitations ?
00:59:50 Oui, à peu près.
00:59:51 Pour en revenir à mon histoire, dans la chambre de Gus, il y a des portraits de musiciens célèbres, sous verre.
00:59:57 Monsieur le commissaire, ça y est, vous avez foncé tête baissée dans cette affaire sur laquelle vous manquez totalement de précision.
01:00:03 Des éléments indispensables pour comprendre.
01:00:06 Votre précipitation a tout gâché.
01:00:09 Vous devez vous rendre compte vous-même que vous pataugez dans les sables mouvants juste avant de marcher dans le sang.
01:00:15 Ils regardaient plus le texte, ils le connaissaient par cœur.
01:00:19 Il faut croire.
01:00:21 C'est pas tout à fait une preuve, mais...
01:00:23 Ça y ressemble bigrement, on y va.
01:00:25 Allez finis ton café, on va aller secouer tout ce petit monde.
01:00:30 Le gardien vous cherche partout.
01:00:32 Le petit chaudron.
01:00:36 C'est au premier étage.
01:00:50 Poingardé.
01:00:53 Non.
01:00:55 Égrangé.
01:01:09 Il y a les empruntes de tout le monde là-dessus.
01:01:21 Les téléphones de la PG, du Channing, de Calvin, n'importe qui.
01:01:32 Pourquoi est-ce qu'il est là ?
01:01:44 Regardez vos bureaux, moins on sera nombreux, plus on y verra clair.
01:01:48 Et les autres ?
01:01:51 Maître Parandon avait un déjeuner au restaurant du palais.
01:01:55 Madame et je pense chez une amie.
01:01:57 Mademoiselle Bambi doit être à ses cours.
01:01:59 Quant à M. Guss...
01:02:01 Qu'est-ce qui se passe ici ? Quelque chose de cassé ?
01:02:03 Vous venez d'où ?
01:02:04 J'étais au café du coin avec des amis, j'ai déjeuné.
01:02:08 Quoi ?
01:02:11 Grâce à des lettres absurdes auxquelles je n'ai pas cru,
01:02:15 Mademoiselle Vague est morte. Assassinée.
01:02:21 Si vous voulez la voir...
01:02:27 Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
01:02:30 Paul.
01:02:38 Retournez à la cuisine.
01:02:41 Qui l'a découvert en premier ?
01:02:43 Paul. Il rentrait de déjeuner avec maître Tortue, il a hurlé.
01:02:48 Ça y a de quoi.
01:02:50 Elle rentre à quelle heure d'habitude, Bambi ?
01:02:52 Ça dépend de l'heure de ses cours, je ne les connais pas par cœur.
01:02:55 Dois-je prévenir maître Parandon à son restaurant ?
01:02:58 Non, pas tout de suite.
01:03:00 Je peux vous demander de rester dans l'entrée ?
01:03:12 Tu as prévenu ?
01:03:13 Évidemment.
01:03:15 Sois gentil, va les attendre, on va...
01:03:30 Pourquoi as-tu envoyé la première lettre à ton père et les deux autres à moi ?
01:03:39 T'as fini tes conneries ?
01:03:41 Je sais que c'est toi.
01:03:44 Et si j'ai besoin de preuves, j'aurais pas de mal à en trouver.
01:03:49 Pourquoi t'as fait ça ?
01:03:51 Je ne sais pas.
01:03:53 Pour Mlle Vague ?
01:03:56 Non, j'ai jamais pensé à elle.
01:03:57 À qui alors ?
01:04:00 J'étais soucieux pour mon père.
01:04:03 C'est quelqu'un de fragile.
01:04:06 J'ai toujours eu peur que les gens profitent de lui.
01:04:08 Quels gens ?
01:04:10 La famille de ma mère.
01:04:11 Ils l'ont jamais accepté.
01:04:12 Jamais.
01:04:13 Vous savez comment ils l'appellent ?
01:04:15 Le gnome.
01:04:19 Ça, ça fait mal.
01:04:23 Qu'est-ce qui t'a fait penser à un meurtre ?
01:04:25 Mais rien, rien en particulier.
01:04:27 Un meurtre, un scandale, un suicide, n'importe quoi.
01:04:29 Le suicide de qui ? De Mlle Vague ?
01:04:31 Mais non, de mon père, ma mère.
01:04:32 À cause de Mlle Vague ?
01:04:38 Je t'ai persuadé qu'ils partiraient ensemble.
01:04:41 Comment as-tu pu imaginer que ce genre de lettres allait changer le cours des choses ?
01:04:47 Je pensais que tout rentrerait dans l'ordre.
01:04:49 Je croyais justement que c'était ça qui te dérangeait, l'ordre.
01:04:53 Je voudrais pas être à ta place.
01:05:13 J'hésite entre l'inconscience, la connerie et un trouble pathologique pour expliquer ton cas.
01:05:19 Écoute, je savais pas à qui parler.
01:05:20 Justement, tu m'as pas parlé. T'as continué à écrire tes saloperies.
01:05:27 Vous m'auriez pas écouté de toute façon, puis je...
01:05:30 Je faisais ça juste pour...
01:05:31 T'abuser !
01:05:34 Je te laisse rigoler tout seul.
01:05:57 Bonjour.
01:06:05 Vous pouvez prévenir votre parent d'eau, maintenant.
01:06:07 Mais il est rentré.
01:06:09 Comment ça, rentré ?
01:06:10 Il est dans son bureau.
01:06:15 Monsieur le commissaire, je l'ai prévenu. Pauvre mademoiselle Vaque.
01:06:32 C'est arrivé, monsieur Maigret. Et personne n'a rien pu faire.
01:06:37 Moi non plus, j'ai servi à rien. Malgré trois avertissements.
01:06:42 Vous ne pouviez pas prévoir. Personne, d'ailleurs, ni moi.
01:06:49 Je ne peux pas m'expliquer pourquoi, mais je suis sûr qu'elle a payé pour vous tous. Sacrifié à la famille.
01:06:56 Mais alors c'est encore pire.
01:07:00 Mais qui ? Pourquoi ? Comment ?
01:07:03 Elle est restée seule déjeuner ici. Vous êtes tous partis.
01:07:08 Les cuisines sont tellement loin, n'importe qui a pu venir.
01:07:14 Ou revenir. Tous ceux qui ont la clé.
01:07:19 Même moi ?
01:07:22 Même vous.
01:07:27 Ma femme est rentrée ?
01:07:32 Pourquoi vous me demandez ça ?
01:07:34 Non, je ne la soupçonne pas. Je ne la crois pas capable d'une jalousie aussi banale.
01:07:42 Tuée pourquoi pas ? Peut-être, mais pour une grande cause.
01:07:47 C'est quoi, une grande cause ?
01:07:50 Dieu merci, il n'en a pas encore trouvé.
01:07:55 Et vous ?
01:07:58 Moi non plus.
01:08:00 Je suis un peu comme mademoiselle Vague.
01:08:05 C'était une grande cause, surtout quand on en rêve, et pour un homme de mon âge.
01:08:19 Mais une petite cause dans la vie de tous les jours.
01:08:23 Je n'aurais rien à sacrifier d'essentiel pour elle.
01:08:28 Et je l'aimais beaucoup.
01:08:32 Vous lui connaissez de la famille ?
01:08:38 J'ai jamais pensé à lui demander. Quel égoïsme, hein ?
01:08:46 A tout à l'heure.
01:08:53 Je vais aller chercher mon petit.
01:08:57 Alors, vous en avez tout ?
01:09:00 On a récolté des empreintes partout. Le problème, c'est qu'on a scellé toute la maison.
01:09:04 Elle a été tuée avant de pouvoir déjeuner.
01:09:08 Elle a pas eu le temps de souffrir.
01:09:10 Carotide.
01:09:12 Vous pouvez lui fermer les yeux, naturellement.
01:09:15 Hé, j'ai pas fini.
01:09:16 Allez, bouge-toi, t'en as déjà fait cinq ans, on te sert va, maintenant.
01:09:19 Pour une fois qu'un cadavre est joli.
01:09:23 Je suis allée à la teinturerie. Qu'est-ce qui se passe ?
01:09:48 Qu'est-ce que c'est que ce chantier, dehors ?
01:09:52 Mademoiselle Vague a été assassinée.
01:09:56 Ici ? Chez nous ?
01:09:59 Chez vous.
01:10:01 Mais c'est horrible.
01:10:04 Où est Emile ? Où est mon mari ?
01:10:07 Dans son bureau.
01:10:10 Il est bouleversé.
01:10:11 Y a de quoi ? Je vais le voir.
01:10:17 Lise, attendez-moi dans ma chambre. Vous m'aiderez à me changer.
01:10:23 Pourquoi Mademoiselle Vague ?
01:10:25 Parce que c'est toujours l'agneau qui se fait dévorer par le loup.
01:10:32 Bon, allez, on y va.
01:10:47 À tout à l'heure, chez le directeur. On se voit demain après l'autopsie.
01:11:00 Paul, je vais te demander d'aller tenir compagnie au fils.
01:11:04 Guiz ?
01:11:05 Lui-même. Mais pas au billard, dans sa chambre. Je veux pas qu'il en sorte.
01:11:19 Je suis désolé pour votre soirée, mais je vais vous demander de rester. Je veux que personne ne sorte. Arrangez-vous avec le gardien.
01:11:24 - On se voit demain après l'autopsie. - Arrêtez, vous allez me faire pleurer.
01:11:40 J'ai jamais compris pourquoi deux et deux font quatre.
01:11:44 Ça fait pas toujours quatre.
01:11:47 C'est drôle d'aimer les maths et la musique en même temps.
01:11:50 Ça se ressemble.
01:11:53 - Vous faites MathLM ? - Ouais.
01:11:56 - Et après ? - Mathsup, mathsP.
01:11:59 Vous êtes en T.T. ? Vous voulez faire quoi ?
01:12:03 J'aimerais bien écrire. Romancier, peut-être.
01:12:08 C'est vrai que pour les mots, vous êtes doué.
01:12:11 Je regrette.
01:12:12 Il est toujours temps de regretter. Surtout après.
01:12:18 Vous aviez de bons rapports avec Mlle Vague.
01:12:23 Je crois que je l'aimais beaucoup.
01:12:35 Ah, décidément. Vous allez où avec ça ?
01:12:40 On nettoie la robe et on brosse les chaussures, comme d'habitude.
01:12:44 Les chaussures sont beige.
01:12:46 Non, c'est Ivoire-Claire.
01:12:49 Je savais bien qu'il y avait quelque chose qui le chiffonnait.
01:13:02 Excusez-moi, M. le Commissaire. Je suis encore sous le choc.
01:13:06 - Asseyez-vous. - Asseyez-vous aussi.
01:13:14 Je suis désolé, mais je crois devoir vous choquer encore un peu plus.
01:13:20 C'est-à-dire ?
01:13:22 C'est votre fils qui écrit les lettres.
01:13:25 - Pardon ? - Gus.
01:13:34 Les vraies raisons restent floues, même dans son esprit.
01:13:36 Il a parlé de protéger son père, de sa peur de le perdre.
01:13:45 Quelles sont les véritables relations entre le père et le fils ?
01:13:50 Je crois qu'il I'aime, qu'il I'admire beaucoup.
01:13:54 La filiation est évidente, surtout dans leur faiblesse.
01:13:57 Et avec vous ?
01:13:59 Je me retrouve davantage dans Bambi.
01:14:02 Elle est plus vive, plus déterminée.
01:14:05 Et puis, elle sait sauvegarder les apparences.
01:14:07 C'est très important pour vous, n'est-ce pas ?
01:14:09 Dans notre milieu, c'est une nécessité vitale.
01:14:14 On a appelé ça "l'hypocrisie bourgeoise",
01:14:16 comme si, en ajoutant le mot "bourgeois",
01:14:18 on supprimait l'hypocrisie du reste du monde.
01:14:21 Vous voulez dire que pour vous,
01:14:24 Gus et son père font partie du reste du monde ?
01:14:27 Pas du tout.
01:14:29 Les origines de mon mari sont tout à fait convenables.
01:14:33 Son père était un chirurgien reconnu,
01:14:35 son frère, un neurologue compétent.
01:14:38 Je ne crois pas qu'il y ait eu un seul médecin chez les Gassins de Beaulieu.
01:14:42 Des hommes d'épée, des dignitaires de l'église,
01:14:46 des magistrats à I'appel, mais pas de médecin.
01:14:49 J'imagine qu'à côté de tout ça,
01:14:51 une secrétaire comme Mlle Vague avait l'air d'une petite gourue.
01:14:56 Le mot est un peu brutal, commissaire,
01:14:58 que ce soit dans votre métier où vous n'ayez pas le goût des nuances.
01:15:01 Comment dites-vous "égorgé" dans votre famille ?
01:15:08 Eh bien, égorgé.
01:15:11 Comme à la campagne quand on tue le cochon,
01:15:14 comme dans mon bureau en face d'un assassin.
01:15:17 Vous voyez, finalement,
01:15:20 plus de nuances nous séparent.
01:15:24 Oui, mais je sais pas.
01:15:26 Elle est comme ça.
01:15:28 Mais d'un autre côté, elle a aussi beaucoup de qualité.
01:15:31 Comme Gus.
01:15:33 Pourtant, c'était lui, les lettres.
01:15:35 C'est ça.
01:15:37 Je comprends pas.
01:15:40 Dans un de ses livres,
01:15:42 il est possible que je trouve l'explication,
01:15:44 mais je vous avoue que j'ai pas le courage de lire tout ça.
01:15:47 Vous avez un petit peu de chance.
01:15:49 Il est possible que je trouve l'explication,
01:15:51 mais je vous avoue que j'ai pas le courage de lire tout ça.
01:15:54 Peut-être qu'il y a des vraies raisons qui l'ont poussé à les écrire.
01:15:59 Et à tuer, c'est ça que vous voulez dire ?
01:16:02 Non. Il en est incapable.
01:16:05 Même dans un moment de folie.
01:16:07 Puis il aimait beaucoup Mlle Vague.
01:16:09 Et quand Gus aime quelqu'un, ça se voit autant que quand il le déteste.
01:16:12 J'ai demandé à ce que personne ne sorte cette nuit.
01:16:16 J'ai deux inspecteurs chez votre gardien. À demain.
01:16:20 Je vous en prie.
01:16:22 [Musique]
01:16:51 [Musique]
01:17:11 J'ai demandé à quelle heure elle rentrait.
01:17:13 Ils savent pas. Ils ont même eu l'air assez étonnés.
01:17:16 Bon, tu me la guettes, la m'envie, et tu me la ramènes au bureau.
01:17:19 J'attendrai jusqu'à minuit. Si elle n'est pas là, tu déclenches les recherches et tu me préviens.
01:17:23 On sait que c'est elle ?
01:17:25 Je peux toujours les demander.
01:17:27 Ça va être guêle dîner de ce soir.
01:17:29 Tous les quatre assis autour de la table avec leurs années de rancœur à débarquer.
01:17:33 Ici, on débarque pas.
01:17:36 Il est parti, le tonton ?
01:17:46 [Musique]
01:18:15 [Musique]
01:18:44 [Musique]
01:19:14 Hum ?
01:19:15 Hum hum. Merci.
01:19:22 [Musique]
01:19:26 Hum hum.
01:19:27 [Musique]
01:19:38 Eh bien voilà !
01:19:41 Venez vous asseoir, mademoiselle.
01:19:43 Vous êtes au courant, je pense.
01:19:52 Oui. Notre inspecteur m'a appris.
01:19:55 Vous étiez où toute la journée ?
01:19:59 À l'école du Louvre. J'avais un cours.
01:20:04 Et après ?
01:20:07 On est allé à la brasserie avec des amis. On a pris un verre et je suis sortie dîner.
01:20:11 Toute seule ?
01:20:12 Non. Avec un garçon.
01:20:16 Il s'appelait comment ?
01:20:18 Jean-Michel.
01:20:22 Il fait quoi, Jean-Michel ?
01:20:24 Médecine, neurologie.
01:20:27 Vous avez dîné jusqu'à minuit ?
01:20:34 Vous n'avez pas dit ce que vous avez fait pendant l'heure du déjeuner ?
01:20:37 J'étais avec le même.
01:20:41 Chez lui ?
01:20:43 Oui.
01:20:44 C'est quoi son numéro de téléphone ?
01:20:47 Bagatelle 7719.
01:21:02 Je ne vous ai pas trouvé très émue quand vous êtes arrivée.
01:21:06 Vous veniez tout juste d'apprendre pour Mlle Vague.
01:21:09 J'ai ma façon à moi d'être émue ?
01:21:12 C'est comme Gus. Il a sa façon à lui d'aimer les gens.
01:21:18 C'était lui qui écrivait les lettres.
01:21:21 J'en étais sûre.
01:21:22 Il a couché avec Mlle Vague, votre frère.
01:21:30 Gus ? Il aime que les connes.
01:21:32 Jolie, mais conne.
01:21:34 Cela dit, il avait beaucoup d'amitié pour elle.
01:21:37 Vous êtes de drôles de gens.
01:21:39 Il n'est pas l'agent Michel.
01:21:41 C'est normal ?
01:21:51 Il est majeur.
01:21:54 Bon.
01:22:00 On va attendre qu'il rentre.
01:22:01 C'est tout ce qu'on a à faire.
01:22:03 Il ne faut pas venir chez vous.
01:22:09 Peut-être.
01:22:11 Ne vous inquiétez pas.
01:22:17 Tout ce que vous lirez restera confidentiel.
01:22:21 Si ça ne concerne pas l'enquête.
01:22:24 Je vais vous laisser.
01:22:25 Allô, maman ?
01:22:37 Vous venez avec moi ?
01:22:49 Non, je n'ai pas envie de la voir tout de suite.
01:22:51 Tout à l'heure.
01:22:53 Je vais vous laisser.
01:22:54 Un homme qui rentre à 8h après vous avoir trompé.
01:22:58 C'est très banal, finalement.
01:23:00 Je vous ai ramené votre fille.
01:23:21 Grotesque, monsieur le commissaire.
01:23:22 Grotesque de penser qu'elle puisse être coupable d'une pareille horreur.
01:23:26 C'est mon devoir de tout vérifier.
01:23:29 Pour Gus aussi, alors ?
01:23:31 Vous le soupçonnez, j'imagine, parce qu'il a écrit ces lettres enfantines ?
01:23:35 Non, il n'a pas pu revenir.
01:23:36 Il est resté au restaurant avec ses amis.
01:23:39 On a tout vérifié.
01:23:40 Si je comprends bien, il ne reste plus que mon mari ?
01:23:43 Ou les domestiques ?
01:23:44 Les domestiques sont restés avec les domestiques.
01:23:47 Ils ne se sont pas séparés.
01:23:50 Et votre mari était au restaurant du palais.
01:23:53 On a tout vérifié, également.
01:23:56 Et je ne pense pas qu'il aurait tué Mlle Vague.
01:24:00 Parce qu'il couchait avec elle ?
01:24:02 Non, parce qu'il connaissait les limites de leurs sentiments.
01:24:05 Ce n'est pas elle qui aurait pu lui faire perdre la tête.
01:24:09 C'est vite dit, monsieur le commissaire.
01:24:11 Avec ce genre de fille, on est toujours sur le fil du rasoir.
01:24:15 Je croyais que vous m'aviez dit que vous n'étiez pas jalouse de Mlle Vague.
01:24:19 Jalouse, mon dieu, non.
01:24:21 Attentive à la tempête qui pourrait nous faire chavirer.
01:24:24 J'espère que vous avez aussi vérifié mon alibi.
01:24:28 C'est bien comme ça, Grandi ?
01:24:29 Oui.
01:24:31 Il y a une petite chose qui me tracasse.
01:24:34 Entre votre départ d'ici et votre arrivée pour le déjeuner chez votre amie Jacqueline de Gretz,
01:24:43 il y a un trou de 20 minutes.
01:24:47 Je suis passée chez le coiffeur.
01:24:49 Non, non, malgré le coiffeur.
01:24:51 Mme Maigret, s'il y en a une, n'aime pas flâner.
01:24:55 Il y a une Mme Maigret, mais elle ne conduit pas.
01:25:00 Elle n'a donc pas de voiture qui lui permette de revenir quelques dizaines de mètres près de chez elle,
01:25:08 de monter incognito chez Mlle Vague, d'en sortir quelques instants plus tard.
01:25:15 Elle aurait gagné sa voiture pour se rendre à son rendez-vous.
01:25:19 Si je comprends bien, vous m'accusez de meurtre ?
01:25:25 Vous me permettez ?
01:25:30 Il y avait des taches de sang sur les escarpins gris ?
01:25:44 Pendant les 20 minutes qui nous manquent, vous auriez même eu le temps de changer de chaussures ?
01:25:53 Où avez-vous mis les chaussures grises ?
01:26:01 Si c'était moi, je les aurais jetées dans une poubelle.
01:26:11 Si c'était vous, vous auriez tué Mlle Vague, pour quelle raison ?
01:26:15 Une seule aurait suffi.
01:26:27 Imaginez qu'Emile se soit pris au jeu et soit parti avec elle.
01:26:37 Le scandale, les éclaboussures sur le nom des gassins de Beaulieu, le chagrin et la honte de Gus et Bambi.
01:26:44 Et puis s'il avait eu des enfants avec elle.
01:26:50 Vous voyez ? Des petits bâtards qui viendraient réclamer leur part du patrimoine.
01:26:57 Est-ce qu'on a le droit de risquer ça pour ses enfants ? A votre avis, M. le Commissaire ?
01:27:06 J'ai du mal à vous suivre, Mme Parenton.
01:27:09 Pour moi, la vie est intouchable. Surtout celle des autres.
01:27:14 Quels autres, par exemple ?
01:27:17 J'avais vous demandé de bien vouloir vous préparer.
01:27:21 J'allais le faire, pourquoi ?
01:27:24 Ça vous ennuierait de demander à Alice qu'elle vienne m'aider à m'habiller ?
01:27:28 Je vous l'envoie.
01:27:35 Vous l'avez annoncé aux enfants ?
01:27:37 Ils sont dans leur chambre ?
01:27:40 Je remercie. Je l'en dirai moi-même.
01:27:43 Dans le fond, j'ai perdu les deux.
01:27:46 Oui ?
01:27:49 - Vous n'en avez pas ? - Non, rien.
01:27:51 Je n'ai ni le courage ni l'envie d'aller avec vous.
01:28:00 Plus tard, je vais la voir.
01:28:05 Je lui trouverai un bon avocat, après tout.
01:28:08 Je suis bien placé pour ça.
01:28:10 Vous pouvez lui suggérer cet article que vous n'aimez pas.
01:28:15 Vous n'y pensez pas ? Elle a tout prémédité.
01:28:21 Le trajet, son geste, même son attente.
01:28:24 Elle est peut-être tout simplement revenue pour lui demander de quitter la maison.
01:28:30 De vous quitter.
01:28:33 Mlle Vannes a refusé.
01:28:35 Et une pulsion qu'elle n'a plus contrôlée a conduit à ce geste de démence.
01:28:41 Je ne m'étais pas trompé, maigré.
01:28:45 Vous êtes un homme formidable.
01:28:49 La voiture américaine ou anglaise ?
01:28:58 L'américaine. Ça sera plus discret.
01:29:02 Dure d'être riche.
01:29:04 Tout cela n'a rien à voir, sauf pour une question d'argent.
01:29:08 Vous terminez tout le repassage.
01:29:12 Ce soir, je vous donnerai la couture pour Mme Marchand.
01:29:16 Gardinant, je serai de retour à 6h.
01:29:21 Prévenez le Dr Martin que j'annule notre rendez-vous.
01:29:24 Je l'appellerai ce soir.
01:29:28 À la voire, on m'en suivrait qu'elle n'est coupable de rien.
01:29:31 On dirait qu'elle dort debout, comme une saine nambule.
01:29:35 Elle dort peut-être, mais elle a de l'allure.
01:29:56 Je vous laisse.
01:29:58 Je vous laisse.
01:30:00 Je vous laisse.
01:30:02 Je vous laisse.
01:30:04 Je vous laisse.
01:30:06 Je vous laisse.
01:30:08 Je vous laisse.
01:30:10 Je vous laisse.
01:30:12 Je vous laisse.
01:30:14 Je vous laisse.
01:30:16 Je vous laisse.
01:30:19 Je vous laisse.
01:30:21 Je vous laisse.
01:30:24 Je vous laisse.
01:30:27 Je vous laisse.
01:30:29 Je vous laisse.
01:30:31 Je vous laisse.
01:30:33 Je vous laisse.
01:30:36 Je vous laisse.
01:30:38 Je vous laisse.
01:30:40 Je vous laisse.
01:30:42 Je vous laisse.
01:30:44 Je vous laisse.
01:30:46 Je vous laisse.
01:30:48 Je vous laisse.
01:30:50 Je vous laisse.
01:30:52 Je vous laisse.
01:30:54 Je vous laisse.
01:30:56 Je vous laisse.
01:30:59 Je vous laisse.
01:31:02 Sous-titrage FR : VNero14
01:31:06 *Musique*
01:31:08 *Musique*
01:31:10 *Musique*
01:31:12 *Musique*
01:31:15 *Musique*
01:31:18 *Musique*
01:31:21 *Musique*
01:31:24 *Musique*
01:31:27 *Musique*
01:31:30 *Musique*
01:31:32 *Musique*
01:31:37 *Musique*
01:31:43 *Musique*
01:31:49 *Musique*
01:31:55 *Musique*
01:31:57 *Musique*
01:32:02 *Musique*
01:32:07 *Musique*
01:32:11 *Musique*
01:32:16 Sous-titrage Société Radio-Canada