- 01/12/2023
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00:00 Prenez soin de vous avec le groupe VIVE et votre programme La Santé d'abord.
00:04 Groupe VIVE pour une santé accessible à tous.
00:07 Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur le pateau de La Santé d'abord,
00:11 l'émission qui préfère prévenir plutôt que guérir.
00:14 S'il y a bien une maladie pour laquelle la prévention joue un rôle crucial,
00:17 c'est la maladie d'Alzheimer.
00:19 Peu de traitements aujourd'hui en font la preuve de leur efficacité.
00:22 En revanche, les facteurs de risque sont de mieux en mieux identifiés.
00:25 On en parle aujourd'hui sur le pateau de La Santé d'abord.
00:28 [Musique]
00:49 C'est la maladie neurodégénérative la plus répandue.
00:52 Je vais parler de la maladie d'Alzheimer qui concerne aujourd'hui un million de Français,
00:56 un chiffre qui d'ailleurs devrait doubler d'ici 2050 avec le vieillissement de la population.
01:01 Ce qui souligne l'urgence évidemment de la recherche aussi bien en termes de compréhension de la maladie,
01:07 de prévention mais également de prise en charge de traitements.
01:10 Alors pouvons-nous raisonnablement être optimistes ?
01:13 J'espère que mes invités eux le sont et qu'ils vont nous donner des vraies raisons d'espérer.
01:18 Docteur Florence Bonté, bonjour.
01:20 Bonjour.
01:21 Vous êtes gériatre spécialisé dans les troubles cognitifs à l'hôpital Sainte-Marie à Paris.
01:25 Vous êtes notamment médecin responsable de l'hôpital Mémoire et Fragilité.
01:29 Donc vraiment merci d'être avec nous.
01:31 Docteur Fogel, bonjour.
01:33 Bonjour.
01:34 Vous êtes médecin spécialisé dans la prévention,
01:36 c'est-à-dire que votre métier consiste à nous aider à bien vieillir.
01:39 Donc un grand, grand merci à tous les deux d'être avec nous sur le plateau de La Santé d'abord.
01:43 Alors en introduction de cette émission, je vous propose d'aller à la rencontre des Français.
01:48 Connaissent-ils bien les symptômes de cette maladie ?
01:50 Est-ce qu'ils en ont peur personnellement et se sentent-ils suffisamment informés
01:54 concernant sa prise en charge et surtout sa prévention ?
01:57 C'est un reportage de Mathieu Guillot.
02:00 Alors la maladie d'Alzheimer, c'est une maladie dégénérative,
02:09 c'est une maladie qui touche le cerveau, il me semble.
02:11 Et on souligne souvent une perte d'autonomie qui est énorme.
02:15 Et ça arrive plutôt chez les personnes âgées, même s'il y a quelques cas rares.
02:19 Du coup, je pense que c'est en partie génétique.
02:22 Il doit y avoir des facteurs génétiques comme beaucoup de maladies.
02:25 Et ça provoque... C'est au niveau cérébral.
02:29 Et je sais que ça provoque de l'amnésie entre autres.
02:32 Et après, je ne sais pas plus.
02:34 Il peut y avoir les deux causes.
02:36 Soit c'est héréditaire, soit ça apparaît à un moment donné dans la vie de quelqu'un
02:41 sans forcément que ça soit héréditaire.
02:44 Au-delà des gènes, je pense qu'il peut y avoir aussi un peu des...
02:48 Après, c'est une interprétation perso, mais peut-être un peu des traumas aussi
02:52 qui font... Comme c'est tout ce qui est mémoire psychologique,
02:55 est-ce qu'il ne peut pas y avoir un lien avec ça ?
02:57 Ce qui cause la maladie d'Alzheimer, c'est des amas de protéines dans le cerveau.
03:01 Et ces amas sont liés par le fait qu'on ne dorme pas beaucoup, par exemple.
03:04 Ça, c'est un exemple.
03:06 Le manque de sommeil, ça entraîne une difficulté du cerveau
03:10 à éliminer toutes les toxines qu'il produit pendant la journée.
03:14 Et au fur et à mesure, ça peut favoriser l'amas de ces protéines dans le cerveau
03:19 qui vont ensuite favoriser le déclenchement de cette maladie.
03:25 Comme on en parle peut-être de plus en plus,
03:27 on a peut-être l'impression qu'il y en a aussi de plus en plus.
03:29 Je ne sais pas.
03:30 Donc, à moins que ce soit lié au mode de vie, là, je n'ai pas de réponse.
03:33 Bon, quand même, cette histoire de mode de vie, de sommeil, etc.,
03:36 ça revient souvent dans les réflexions des Français concernant cette pathologie.
03:40 Alors, justement, dans le palmarès des maladies qui font peur aux Français,
03:44 la maladie d'Alzheimer arrive en deuxième position, juste derrière le cancer,
03:47 mais devant le sida et l'accident vasculaire cérébral.
03:50 D'après un sondage IFOP publié en 2017,
03:53 66 % d'entre eux craignent d'être un jour atteints par la maladie d'Alzheimer.
03:58 Et surtout, les jeunes, ont-ils raison d'être aussi inquiets ?
04:00 Pourquoi cette maladie nous angoisse-t-elle plus que n'importe quelle autre maladie ?
04:04 Florence Bonté.
04:05 Je comprends très bien cette inquiétude.
04:07 Et je pense qu'il faut la relier aux deux symptômes phares de la maladie,
04:13 qui sont les pertes de mémoire et la perte d'autonomie.
04:16 À cause de ces deux symptômes, le fait de ne plus être soi-même
04:22 fait extrêmement peur aux gens et on le comprend volontiers.
04:25 Et puis, je crois que les Français savent aussi qu'on n'a pas encore de traitement
04:28 vraiment efficace pour cette maladie.
04:30 Absolument, il n'y a pas de médicament, de traitement curactif actuellement.
04:33 Contrairement au cancer.
04:35 Et c'est encore plus intéressant à en croire toujours cette étude IFOP.
04:38 35% des Français estiment qu'ils ont un risque important d'être un jour atteints de cette maladie.
04:43 Alors, quels sont les facteurs de risque les plus souvent cités par les Français
04:47 dans le cadre de cette maladie ?
04:49 Tout à l'heure, les Français nous parlaient du sommeil, du manque de sommeil, des toxines, etc.
04:54 Et on verra tout à l'heure si ce sont réellement, d'ailleurs, des facteurs de risque.
04:57 Docteur Bonté.
04:58 Tout a été dit dans le reportage.
05:00 L'âge, l'alimentation, le manque de sommeil, les traumatismes crâniens.
05:07 Il manque les facteurs de risque cardiovasculaires, diabète, hypertension.
05:11 Et puis, la partie génétique ou pas génétique, effectivement.
05:15 La plupart des maladies ne sont pas génétiques et il existe de rares cas de maladies.
05:19 On reviendra un petit peu sur ce sujet.
05:21 Concernant les facteurs de risque, Docteur Fogel, on reviendra plus longuement aussi avec vous là-dessus.
05:25 Mais je pense que vous partagez tout à fait l'avis, Docteur Bonté.
05:29 Il y a la peau.
05:30 On parlera aussi de cette lipoprotéine tout à l'heure.
05:33 Et 55% des Français, aussi toujours concernant cette étude, déclarent avoir le sentiment d'être mal informés sur la maladie d'Alzheimer, en général.
05:43 Peut-être parce qu'il y a encore beaucoup de choses que la science ignore concernant cette pathologie.
05:47 Je pense que le manque d'informations est à mettre en parallèle aussi avec le peu de patients diagnostiqués.
05:54 Puisqu'aujourd'hui, il n'y a qu'un malade sur deux qui est diagnostiqué et donc qui rentre dans une filière de soins, de prise en charge, où l'information va être délivrée.
06:02 Donc l'autre moitié, je suppose que les 50% qui ne sont pas informés sont ceux qui ne sont pas encore allés faire un diagnostic pour un proche, voire pour eux-mêmes.
06:13 Et pourquoi seulement un patient sur deux est diagnostiqué aujourd'hui ? Pourquoi ce sous-diagnostic ?
06:18 Eh bien probablement parce que la maladie est très stigmatisante et qu'elle fait peur et qu'on attend peut-être une crise, un événement qui va obliger à prendre en charge ou en tout cas à modifier la vie quotidienne du malade,
06:35 tant que les choses se passent relativement bien. On attend.
06:40 Justement, une prise en charge précoce est très importante. Qu'est-ce qu'on sait aujourd'hui sur les mécanismes physiopathologiques de la maladie d'Alzheimer ?
06:50 Alors, c'est donc une maladie neurologique, comme l'a dit votre personne dans le reportage.
06:59 C'est une maladie qui est caractérisée par la présence dans le cerveau d'une lésion qu'on appelle la plaque sénile, qui est composée de deux protéines, la protéine Tau et la protéine amyloïde.
07:13 C'est important à savoir puisque pour le diagnostic précoce, justement, la ponction lombaire va permettre de doser ces deux protéines et donc va aider considérablement à porter un diagnostic de certitude.
07:25 Ce qu'on appelle ces fameuses plaques amyloïdes, c'est ça ?
07:29 Certains scientifiques parlent aujourd'hui d'une forme de protection du cerveau face à certaines menaces en cas d'inflammation, de produits toxiques.
07:38 Le cerveau fabrique justement ces protéines pour se protéger.
07:43 Oui, possiblement, je pense que ce n'est pas tout à fait prouvé, mais ces plaques amyloïdes seraient peut-être produites en réponse à des agressions par des toxiques comme les métaux lourds, j'imagine le tabac, la pollution, certains troubles métaboliques, le diabète, l'hypertension, etc.
08:00 Il y a quand même des médicaments qui existent aujourd'hui, on en parlait tout à l'heure.
08:05 Comment fonctionnent-ils ? A défaut de guérir la maladie, pourraient-ils ralentir la progression de la maladie ou améliorer un tout petit peu les symptômes ?
08:14 Oui, ce sont des traitements symptomatiques avant tout.
08:17 Certains sont d'ailleurs de moins en moins prescrits, ils ont été récemment beaucoup moins remboursés.
08:24 On va voir apparaître là prochainement une nouvelle génération de médicaments qui vont agir directement sur les lésions, qui sont en cours d'étude en France.
08:38 Ils ne sont pas encore commercialisés, ils sont commercialisés aux Etats-Unis, mais pas encore chez nous.
08:43 On est encore dans des études cliniques, mais très vraisemblablement d'ici un an ou deux, on verra apparaître ces produits.
08:50 Donc qui agiraient directement sur les lésions et sur ces plaques amyloïdes ? Est-ce qu'elles permettraient de détruire ces fameuses plaques qui sont à l'origine de ces lésions ?
09:00 Voilà, c'est le process qui est en cours.
09:05 Ce sont des produits qui ne pourront pas être donnés à tous les malades avec des restrictions de prescription.
09:14 Il ne faudra pas avoir de facteur de risque cardiovasculaire, or on s'aperçoit que ça fait partie des facteurs de risque de la maladie.
09:21 Donc aujourd'hui, on sait que ces médicaments vont être réservés à un très faible pourcentage de patients, environ 10 à 15 %,
09:29 mais il faut encore attendre puisqu'il n'y a pas encore de commercialisation.
09:33 En tout cas, ça nous donne des vraies raisons d'espérer. Merci, parce que c'est un peu aussi l'objectif de cette émission, mais ça nous rappelle aussi l'intérêt de la prévention.
09:41 Alors, quels sont les premiers signes de la maladie d'Alzheimer ?
09:45 Quand faut-il commencer à s'inquiéter et à consulter un spécialiste ?
09:49 Je vous emmène à Bretonneau, dans un centre spécialisé du dépistage de cette pathologie.
09:54 C'est un reportage de Clémence Dosc.
10:05 Chaque année, 1 700 patients sont accueillis au Centre de mémoire de ressources et de recherche de l'hôpital Bretonneau.
10:11 Pourtant, la prévention reste nécessaire.
10:14 Perte d'autonomie, également.
10:16 Patients et entourages ont encore de nombreuses idées reçues sur la maladie d'Alzheimer.
10:22 Il y a des petits déficits, et cette maladie va avancer.
10:26 Et la détérioration va être de plus en plus forte.
10:28 Mais n'empêche que pendant longtemps, la personne qui a une maladie d'Alzheimer peut vivre quasi comme une autre.
10:38 Détecter la maladie de façon précoce permet d'endiguer la détérioration rapide du malade.
10:43 C'est souvent suite à une plainte de mémoire que les généralistes les redirigent vers le CHU, afin d'y passer des tests.
10:50 Quand émerge une maladie d'Alzheimer, dans sa forme typique,
10:54 vont apparaître des difficultés de la mémoire au premier plan.
10:57 Avec un patient qui va se répéter, par exemple,
11:00 ou qui va avoir tendance à poser des questions redondantes auprès de son entourage,
11:05 à ne pas se souvenir des événements très récents.
11:07 Et c'est ça les signes qu'ils doivent alerter pour la maladie d'Alzheimer dans sa forme typique.
11:12 Si les espoirs d'un traitement sont ravivés par les recherches récentes,
11:16 pour l'instant aucun médicament n'est autorisé en France,
11:19 afin de traiter les lésions cérébrales liées à la maladie.
11:23 - Voilà, mais c'est important de dépister précocement justement,
11:27 pour pouvoir ralentir la progression de la maladie.
11:29 On en parlera dans la troisième partie de cette émission.
11:31 Mais d'abord j'aimerais savoir, quelles sont les principales idées reçues
11:34 que l'on peut avoir aujourd'hui sur la maladie d'Alzheimer ?
11:37 - Alors les premières c'est qu'il n'y a pas de traitement.
11:40 Donc quand il n'y a pas de traitement, on ne fait pas de diagnostic.
11:43 Et ça c'est très regrettable, puisque les patients qui vont être diagnostiqués tardivement,
11:48 eh bien tout ce qui aura été perdu ne pourra pas être récupéré.
11:52 - C'est irréversible en fait. - Absolument.
11:55 Ça c'est vraiment un point central.
11:57 Deux diagnostics dès les premiers signes,
12:00 va vraiment permettre d'améliorer considérablement,
12:03 comme ça a été dit dans votre reportage tout à l'heure.
12:07 Un autre point c'est cette peur, qu'on a décrit tout à l'heure.
12:13 La stigmatisation, la peur.
12:16 Et donc quand on ne connaît pas la maladie,
12:19 on va avoir tendance à plutôt s'éloigner des médecins,
12:23 et ne pas trop aller au moins se rassurer.
12:27 Parce que parfois on peut avoir une perte de mémoire tout à fait bénie.
12:30 Et il est important dans tous les cas de figure je pense,
12:33 d'aller consulter un médecin pour savoir si oui ou non,
12:36 il y a des choses à faire, et notamment la prévention,
12:39 quand on commence à avoir un petit peu peur de perdre sa mémoire.
12:42 - Et comment faire la différence entre la maladie d'Alzheimer,
12:45 et d'autres maladies neurodégénératives, comme la démence ?
12:48 J'imagine qu'il y a des tests spécifiques, est-ce qu'ils sont fiables ?
12:51 Est-ce qu'on peut faire des dosages sanguins ?
12:54 - Alors oui, pour pouvoir faire un diagnostic, il faut s'appuyer sur plusieurs choses.
12:58 La première ce sont des tests de mémoire.
13:01 On va évaluer la mémoire dans tous ces domaines sur un temps assez long.
13:06 Il faut environ une heure, une heure et demie pour pouvoir faire ces tests.
13:09 Une imagerie cérébrale pour aller rechercher des lésions vasculaires.
13:15 Et puis, évidemment, la clinique, ce que les patients vont nous raconter de leurs troubles,
13:21 et les proches aidants qui vont aussi apporter beaucoup d'informations.
13:25 - Pourquoi les femmes sont-elles plus touchées que les hommes ?
13:28 Parce qu'on vit plus longtemps, peut-être ?
13:30 - Alors je crois que ça c'est une réalité, l'espérance de vie des femmes est supérieure à celle des hommes.
13:36 Néanmoins, je pense que je ne suis pas très douée en statistiques,
13:40 mais les pondérations statistiques montrent qu'il y a quand même une prédisposition chez la femme,
13:45 que pour l'instant on n'a pas beaucoup argumenté.
13:50 Alors peut-être est-ce chromosome-mique, hormonal ?
13:55 - Oui, Dr Fogel ?
13:57 - Les oestrogènes en fait, stimulent la production d'acétylcholine dans le cerveau,
14:00 qui est un neurotransmetteur qui permet d'accélérer l'influx nerveux.
14:03 Donc on sait que, par exemple, l'aménopause, et le traitement de l'aménopause, du reste,
14:08 protègent les femmes de la maladie d'Alzheimer.
14:11 - D'accord. Et la génétique là-dedans ?
14:14 Parce que souvent, quand on a un proche atteint de la maladie d'Alzheimer,
14:17 évidemment on s'angoisse plus en se disant "ça peut marrer",
14:21 mais finalement la forme héréditaire pure, c'est très rare.
14:26 C'est moins de 1% de la population.
14:29 - Il faut vraiment considérer que ce n'est pas une maladie génétique.
14:34 Les rares cas de maladies génétiques sont des familles,
14:37 et donc on retrouve des cas à toutes les générations.
14:40 On ne verra pas émerger une maladie d'Alzheimer dans une famille
14:43 où il n'y en a jamais eu chez quelqu'un de moins de 60 ans.
14:46 - Parce que ces formes héréditaires, c'est chez des personnes qui sont plutôt jeunes,
14:51 c'est avant 60 ans, voire vers 40 ans, et c'est des formes sévères.
14:54 - Ça commence avant 60 ans, les symptômes,
14:57 et effectivement l'évolution est plus rapide.
15:02 Les symptômes vont aller très rapidement,
15:06 conduire à une perte d'autonomie qui va être plus rapide que chez les personnes plus âgées.
15:10 - En revanche, on peut avoir un terrain génétique prédisposant à cette maladie, Dr Fogel.
15:15 - Oui, c'est ce que vous disiez, que dans 99% des cas,
15:18 la maladie d'Alzheimer est sporadique, il n'y a pas de cause génétique.
15:21 Par contre, il faut prendre le patient dans sa globalité,
15:24 et prendre en charge la santé, c'est prendre en charge le patient dans sa globalité,
15:27 c'est-à-dire prendre en compte son environnement, son état psycho-affectif,
15:32 bien sûr sa génétique, et l'épigénétique, l'influence de l'environnement sur l'expression des gènes,
15:37 et enfin ses apports nutritionnels.
15:40 Et dans la génétique, il y a un génotype qui a été identifié,
15:44 et pour le coup, c'est publié aujourd'hui que le gène APOE serait un gène
15:50 qui prédisposerait à la maladie d'Alzheimer.
15:54 - Le gène APOE, c'est-à-dire qu'il va coder pour une lipoprotéine,
15:58 on appelle l'APOE, qui transporte le cholestérol, c'est ça, au niveau du cerveau.
16:01 - Donc il y a plusieurs génotypes, et donc le 2, 3 et 4,
16:06 et l'APOE 4 prédisposerait à les gens, augmenterait le risque de développer plus tard une maladie d'Alzheimer,
16:12 et dans ces cas-là, on recommanderait à ces patients-là de ne manger pas trop de graisse saturée,
16:17 donc de faire attention à leur taux de cholestérol.
16:20 - D'accord, donc produits laitiers, etc., avec modération, fromage, viande rouge...
16:24 - Et favoriser donc les oméga-3, le régime méditerranéen.
16:27 - D'accord, les petits poissons gras.
16:29 Et ça, on peut tester son génotype APOE ?
16:33 - On peut le tester, mais c'est un peu plus compliqué,
16:36 il y a en principe un conseil génétique, c'est pas...
16:39 - D'accord. Parlons des autres facteurs de risque liés justement à notre hygiène de vie,
16:44 qui sont clairement identifiés aujourd'hui, on vient de parler de l'alimentation,
16:48 essayer de manger également des aliments le moins transformés possible.
16:52 - Bio, le moins transformé, pas trop industriel,
16:55 puisque l'on sait que les produits industriels sont cancérigènes ou bésogènes,
16:58 pas très bons à la consommation.
17:00 Le bio, c'est mieux parce que vous avez moins de perturbateurs endocriniens,
17:03 plus de vitamines, plus de minéraux dans les aliments bio,
17:07 et éviter tout ce qui est trop sucré aussi.
17:10 - Oui. - On parle de plus en plus de malaise d'Alzheimer
17:13 comme diabète de type 3. Voilà.
17:16 - Mais le diabète de type 2 justement est un facteur de risque.
17:20 - C'est ce qu'on disait tout à l'heure, diabète de type 2, HTA, dyslipidémie, tabac.
17:24 - Vous êtes d'accord ? - Tout à fait d'accord.
17:27 L'alimentation, je considère, et je le dis souvent aux patients,
17:30 c'est comme un médicament.
17:32 Ça fait partie des choses sur lesquelles il ne faut pas transiger.
17:35 - Ah, mais Hippocrate disait que c'était notre première médication.
17:39 Donc attention également au diabète de type 2,
17:41 surtout si il est mal équilibré, qui peut favoriser l'apparition de la maladie.
17:44 Ce que l'on sait moins, c'est que le sommeil pourrait jouer aussi un rôle dans cette maladie.
17:48 D'ailleurs, quelqu'un le citait tout à l'heure dans le micro-trottoir,
17:52 et en particulier le manque de mélatonine.
17:54 - Oui, la mélatonine, c'est un antioxydant cérébral.
17:56 Donc en fait, ça va protéger le cerveau. Tout à fait.
17:58 - Et donc quand on en manque, souvent c'est quand on rêve...
18:01 C'est les gens qui rêvent peu. - Qui rêvent peu, oui.
18:03 - C'est un signe de manque de mélatonine. - Tout à fait.
18:05 - Un bon signe de mélatonine, un problème d'endormissement, peu de rêve.
18:09 Et les personnes aussi qui travaillent en horaires décalés
18:13 peuvent avoir des troubles du sommeil, et c'est pas très bon du coup.
18:16 - D'accord. - C'est un facteur de risque augmenté de développer plus tard la maladie.
18:19 - Oui, et on peut rajouter que la consolidation de la mémoire se fait pendant le sommeil.
18:24 Donc il faut dormir un certain nombre d'heures
18:27 pour que ce que vous avez fait et ce que vous espérez retenir de votre journée
18:31 puisse être mémorisé.
18:33 - Voilà, pour consolider les apprentissages de la journée.
18:36 C'est quoi, 7 heures minimum pour vous ?
18:39 - Pour un adulte... - Non, mais ça je crois que c'est individuel.
18:41 - Oui, c'est individuel, mais il y a quand même un nombre d'heures à recommander.
18:45 - C'est la partie tardive du sommeil, le sommeil paradoxal,
18:48 c'est pendant cette période-là que se consolide la mémoire.
18:52 - C'est la période pendant laquelle on rêve. - Voilà.
18:54 - D'accord.
18:55 Certains médicaments ont été également pointés du doigt par différentes études
19:00 comme des facteurs de risque de cette maladie.
19:03 Je pense notamment à certains anxiolytiques,
19:06 aux inhibiteurs de la pompe à protons qu'on utilise en cas de reflux.
19:10 Que faut-il penser de ces études, docteur Bonté ?
19:15 - Je crois qu'il faut rester prudent.
19:18 Quelques études, surtout avec les anxiolytiques,
19:20 et ça, ça a été avancé il y a un certain temps,
19:23 mais à ce jour, on n'a pas vraiment de preuves formelles
19:26 pour pouvoir en tout cas les écarter de la pharmacie.
19:30 Je pense que comme pour l'alimentation, il faut toujours prendre un médicament
19:33 quand on en a besoin, quand il a été prescrit,
19:36 à bonne dose, au bon moment,
19:38 et savoir aussi arrêter la prescription quand on n'en a plus besoin.
19:42 - Voilà, toujours évaluer cette fameuse balance bénéfice-risque.
19:46 Et bien sûr, le rôle de l'activité physique,
19:48 je pense qu'on en parle à chaque émission, docteur Fogel.
19:51 - Activité physique est une activité importante
19:53 pour le développement cognitif du cerveau,
19:56 donc faire de la musique, faire de l'art,
19:58 faire des activités qui vont stimuler le cerveau.
20:02 - D'accord. Et l'activité physique en fait partie ?
20:04 - En fait partie, bien sûr.
20:06 - Bon, finalement, j'ai envie de vous dire,
20:07 ce sont des mesures préventives que l'on pourrait appliquer
20:10 à de nombreuses maladies, comme les maladies cardiovasculaires,
20:13 qui sont un facteur de risque de la maladie d'Alzheimer,
20:17 et ça, je trouve qu'on ne parle pas assez de ce lien
20:19 entre ces deux pathologies.
20:21 - Eh oui, je pense qu'en prévention,
20:25 nous ne sommes pas très actifs en France.
20:29 - On essaye. - C'est dommage.
20:31 Et je pense que votre émission et notre présence aujourd'hui
20:35 témoignent de l'intérêt qu'on a pour l'environnement.
20:37 - Eh bien, voilà, merci en tout cas d'être là.
20:39 Alors, si malheureusement le diagnostic de la maladie a été posé,
20:42 est-ce que l'application de toutes ces mesures préventives
20:44 peuvent permettre de ralentir, voire de stopper sa progression
20:47 si elles sont mises en place suffisamment tôt ?
20:49 Je pense que vous devez le voir.
20:51 - Alors, ralentir, c'est certain.
20:53 On a beaucoup d'études qui le prouvent.
20:56 Et si on compare des patients qui ne sont pas du tout
20:58 dans des filières de soins, qui ne reçoivent aucun traitement
21:01 non médicamenteux, justement visant à stimuler la mémoire,
21:06 le langage, l'organisation et autres,
21:09 entre celui qui ne reçoit rien et celui qui est pris en charge,
21:13 on voit une très très nette différence avec des patients
21:16 qui vont perdre chaque année, puisque c'est une maladie
21:19 qui évolue lentement et progressivement.
21:21 Mais chaque année, les patients vont perdre en autonomie,
21:23 et ceux qui ne sont pas stimulés vont perdre beaucoup plus rapidement.
21:27 - Et justement, n'oublions pas dans cette prise en charge de la maladie
21:30 le rôle des aidants, le rôle très important des aidants,
21:33 qui peut influencer l'évolution de la maladie de façon importante.
21:37 - Tout à fait. L'aidant, c'est le partenaire de soins,
21:40 c'est celui qui est au quotidien, et il est souvent fatigué
21:44 par l'aide qu'il apporte, parce qu'il est sollicité extrêmement fréquemment.
21:48 Donc il faut beaucoup aussi s'occuper des aidants
21:51 pour les accompagner, les informer, et leur permettre aussi
21:55 de prendre soin d'eux, puisque l'accompagnement va durer
21:58 sur de nombreuses années.
22:00 - Et justement, il existe aussi des équipes spécialisées Alzheimer,
22:03 on les appelle les ESA, ces équipes sont composées
22:05 d'ergotérapeutes et de ASG, des assistants de soins en géontologie.
22:10 Leur mission est de mettre en place auprès des patients
22:12 des outils particuliers qui leur permettront de garder
22:15 leur autonomie le plus longtemps possible.
22:17 C'est un reportage de Clémence Scarby.
22:19 - ESA, ça veut dire équipes spécialisées Alzheimer.
22:32 Ce sont des équipes qui ont été créées pour accompagner
22:35 les personnes atteintes de maladies neurodégénératives
22:38 type Alzheimer à un stade léger à modéré de la maladie.
22:42 C'est un stade où des difficultés commencent à apparaître
22:46 pour ces personnes dans la vie quotidienne,
22:48 notamment pour s'organiser, mais où parallèlement,
22:51 on va pouvoir mobiliser des capacités restantes
22:54 pour les aider à compenser au moins partiellement ces difficultés.
22:58 Ces interventions ont plusieurs objectifs,
23:00 elles ont surtout pour objectif d'aider la personne
23:03 à vivre avec sa maladie, puisque ce sont des maladies
23:05 qu'on ne sait pas guérir aujourd'hui,
23:07 de leur redonner confiance dans leur capacité
23:10 à faire leurs activités du quotidien,
23:13 éviter le repli sur soi aussi, c'est très important.
23:16 On encourage beaucoup les gens à poursuivre des activités
23:18 à l'extérieur de chez eux.
23:20 Plus les personnes vont rester actives dans leur quotidien,
23:23 à la fois dans leur maison, mais aussi pour faire
23:25 des activités variées à l'extérieur de chez eux,
23:28 plus cela va permettre d'entretenir les capacités
23:30 et donc de freiner l'évolution de la maladie.
23:33 - L'assistante de soins m'a permis de me repérer
23:36 et de devenir un petit peu autonome,
23:39 ça ne vient pas si vite que ça,
23:41 mais avoir une aide c'est important, ça aide,
23:43 ça sécurise, on ne sait pas comment ça peut évoluer
23:47 et comment moi je vais évoluer ou pas,
23:51 on ne sait pas ça, c'est l'inconnu.
23:53 - Cette équipe-là est très importante pour le malade,
23:57 mais également pour l'aidant.
23:59 - Vous travaillez avec ces équipes ?
24:03 - Oui, absolument, tout à fait.
24:05 À la sortie de l'hôpital de jour,
24:07 on prescrit tout pratiquement systématiquement
24:09 cette prise en charge, 12 à 15 séances,
24:12 sur environ 3 mois, c'est une fois par semaine,
24:15 pour aider justement à préserver l'autonomie,
24:17 c'est essentiel.
24:18 - Et ces équipes jouent aussi un rôle important
24:21 auprès des aidants, c'est ce qu'elle expliquait.
24:23 Quelles sont les principales difficultés
24:25 rencontrées par les aidants justement,
24:27 outre le stress, la fatigue ?
24:30 - Alors ils sont effectivement stressés,
24:33 ils réclament très souvent un soutien psychologique,
24:36 et ils sont souvent en demande de conseils
24:39 pour savoir comment se comporter avec le malade,
24:41 comment favoriser l'engagement dans une activité,
24:44 comment apaiser les angoisses,
24:47 ils ont besoin d'informations assez précises
24:50 sur comment faire avec leur patient,
24:52 parce qu'ils ont tous envie de très bien faire.
24:54 - Un grand, grand merci à tous les deux,
24:57 merci de nous avoir donné quelques raisons d'espérer.
25:00 Si vous voulez en savoir plus concernant la prévention
25:03 de cette maladie, je vous conseille la lecture
25:05 du livre "Pleine santé" du Dr Résilmon et Alain Andrieux,
25:09 je pense que le Dr Fogel, vous les connaissez bien,
25:11 aux éditions Résurgence, tout un chapitre est consacré
25:14 à cette maladie, notamment à sa prévention.
25:16 Donc voilà, les points clés à retenir,
25:18 la prévention reste aujourd'hui le meilleur traitement
25:20 de la maladie d'Alzheimer, en attendant peut-être
25:23 de nouveaux traitements, mais bon, on l'a dit,
25:25 cette prévention permet aussi de prévenir d'autres maladies
25:27 comme les maladies cardiovasculaires,
25:29 donc attention à votre alimentation,
25:30 la moins transformée possible, le plus bio possible également
25:33 pour limiter les perturbateurs endocriniens,
25:35 avec des bons oméga-3 qu'on trouve dans les petits poissons gras,
25:38 dans les oléagineux, limiter le sucre,
25:40 les graisses saturées, dormir suffisamment,
25:43 y a une activité physique régulière,
25:45 et donc on a vu aussi avec vous, Dr Montey,
25:47 qu'on pouvait vraiment retarder l'évolution de la maladie
25:49 avec un accompagnement adapté.
25:51 Donc voilà, un grand, grand merci à tous les deux,
25:53 merci à tous ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission.
25:55 Quant à moi, j'aurais le plaisir de vous retrouver
25:57 très bientôt pour un prochain numéro de La Santé d'abord.
26:00 D'ici là, prenez soin de vous.
26:02 Le groupe Vive vous a présenté La Santé d'abord,
26:25 ou le programme qui prend soin de vous.
26:27 Groupe Vive, pour une santé accessible à tous.
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