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Thomas Chagnaud, auteur du doc « Alexia, autopsie d’un féminicide » sur Canal + : » J’en ai assez que les faits divers s’intéressent exclusivement aux tueurs »
franceinfo
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24/11/2023
Le film donne la parole aux proches de la jeune femme tuée en 2017 par son mari Jonathann Daval
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Votre invité Média, Céline Ballester-Court, signe un documentaire en quatre parties pour
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Canal+ sur l'affaire Daval.
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A l'occasion demain de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard
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des femmes, ce film retrace le meurtre d'Alexia par son mari Jonathan en 2017.
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Il s'appuie sur les témoignages de la famille de la jeune femme.
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Bonjour Thomas Chagnot.
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Les médias n'ont rien raté de cette terrible histoire.
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La disparition d'Alexia, la découverte de son corps brûlé, les larmes de son mari,
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puis ses aveux, ses accusations contre son beau-frère, puis ses aveux à nouveau, sa
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condamnation à 25 ans de réclusion.
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On a l'impression de tout savoir.
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Pourquoi avoir voulu revenir sur cette affaire, cette fois via ce documentaire alors que vous
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avez déjà écrit un livre avec les parents d'Alexia ?
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J'ai voulu montrer ce qu'il y avait derrière un fait divers, ce qu'on appelle un fait
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divers.
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On appelle ça souvent comme un fait secondaire.
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J'ai montré que derrière ça, je voulais montrer que derrière ça, il y a une famille,
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il y a une victime d'abord, il y a des parents et il y a toute une famille qui est détruite.
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J'ai voulu placer le téléspectateur sur le canapé à côté de cette famille.
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J'ai voulu leur montrer à chacun d'entre nous ce que c'est qu'un féminicide, ce
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que c'est que la réalité d'un féminicide, d'un drame.
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Et d'un drame qui en plus, comme vous le dites, comme celui-ci, a duré trois ans et
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pour eux dure encore.
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La maman d'Alexia, Isabelle Fouillot, vous a expliqué pourquoi elle avait accepté de
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témoigner dans ce film.
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On l'écoute.
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Alexia, en 2017, c'était la 147ème.
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C'est un numéro.
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La 146ème, c'était qui ? La 148ème, c'était qui ? Alexia, je voudrais qu'on ne l'oublie
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pas et je voudrais aussi qu'on n'oublie pas toutes ces victimes.
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Ces jeunes filles, on n'a aucun nom, on ne les connaît pas alors qu'elles ont eu une
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vie.
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Et moi, j'ai besoin de parler d'Alexia pour la faire exister, qu'elle ne soit pas morte
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pour rien.
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C'est vraiment poignant ce témoignage de la maman d'Alexia.
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Ça lui a fait du bien finalement de parler de sa fille.
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J'imagine que c'était très douloureux ces heures de témoignage mais du bien aussi
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quand même.
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C'est le fruit de trois ans de travail.
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On a écrit un livre ensemble et puis on a fait ce documentaire.
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J'ai fait ce documentaire, ils l'ont accepté pour moi et aussi pour ce que vous dites.
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Ils ont eu envie de raconter Alexia pour la raconter elle, pour la faire exister comme
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elle le dit, mais aussi pour montrer ce que c'est la réalité d'un féminicide.
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Et pour aussi dire, eux, leur drame a été extrêmement médiatisé.
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Alexia, on la connaît, elle a eu un rôle y compris pour nous parce que c'est à partir
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d'Alexia qu'on parle de féminicide.
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Ça a été le premier meurtre de femme qualifié de féminicide en France.
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Et qu'on décompte officiellement.
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Exactement.
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C'est à partir d'elle qu'on décompte et qu'on publie en tout cas ce décompte depuis
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Alexia.
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Et donc il y a une force symbolique.
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Et la puissance d'Isabelle quand elle raconte, quand elle exprime ce qu'on vient d'entendre,
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elle donne une portée au drame de sa fille qui est extraordinaire.
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Et elle nous interroge tous sur la violence masculine.
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Sur ce dire, mais comment est-ce que tout ça est possible ?
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Ce que vous vouliez donc c'est raconter l'histoire par le prisme des parents.
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Il n'y a pas par exemple le témoignage de la maman de Jonathan Daval.
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La psychologie du tueur, ça ce n'est pas votre sujet.
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Si, la psychologie du tueur je l'ai et je la raconte par le biais de ce que ses parents
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et de cette famille ont vécu tout au long de ce drame.
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C'est eux qui ont vécu avec leur meurtrier.
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Ils ont vécu avec Jonathan pendant 10 ans avant qu'il tue Alexia.
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Ils ont vécu pendant 3 mois après qu'il ait tué Alexia.
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Il est venu vivre chez eux.
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Et donc la psychologie du personnage, la manipulation qu'il a eu à l'égard de toute cette famille
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et principalement des parents, elle est je crois extrêmement démontrée.
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C'est évident que mon point de vue c'était de montrer, de donner la parole aux familles.
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J'en ai assez que les faits divers s'intéressent exclusivement aux tueurs.
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Derrière les tueurs, il y a des familles, il y a des victimes et c'est ça qui m'importe.
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Je ne peux pas mettre au même niveau les parents d'Alexia et les parents de Jonathan Daval.
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Vous les connaissez très bien maintenant les parents et puis la sœur, le beau-frère d'Alexia.
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Est-ce que vous arrivez à comprendre, vu ce qu'ils sont, ils sont d'une gentillesse absolue,
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ça se voit dans leurs témoignages, ils ont le cœur sur la main.
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Est-ce que vous arrivez à comprendre que Jonathan Daval ait pu les manipuler aussi longtemps ?
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Oui, parce qu'ils sont ce qu'ils sont.
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C'est-à-dire qu'ils sont généreux, ils sont ouverts.
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C'est-à-dire que quand ils vous reçoivent, ils vous reçoivent immédiatement comme des amis.
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Ils ne se protègent jamais.
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Avec Jonathan Daval, ils ne se sont pas protégés, d'autant plus qu'il n'y avait pas de raison de se protéger
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parce qu'il a tout fait pour être accepté.
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Il a tout fait pour être le gendre idéal et il a été le gendre idéal.
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Donc, quand il y a eu ce drame, personne n'a pu imaginer ça.
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Et ce que je montre, je crois bien dans la série, c'est que il y a ce rapport à la vérité.
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Il est différencié entre les parents, la famille qui est très proche de lui et qui ne voit pas
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et qui ne comprend pas, y compris quand il est arrêté.
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Quand il est arrêté, les gendarmes viennent voir Isabelle pour lui dire
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"on va arrêter Jonathan ce matin".
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Ils disent "mais vous êtes malade, vous êtes en train de refaire l'affaire Grégory".
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Donc, elles ne peuvent pas l'accepter parce que c'est leur fils.
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C'est leur gendre, mais c'est leur fils.
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Et donc, c'est impossible pour eux d'imaginer que leur fils ait tué leur fille.
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Et donc, voilà, c'est ça qui est extraordinaire là aussi dans ce drame, dans cette affaire.
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- Et ce qui est très présent dans votre documentaire, Thomas Chagnon,
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c'est aussi le rôle qu'ont joué les médias.
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Il y a eu un déferlement de journalistes dès le départ.
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Comment les proches d'Alexia ont vécu ça ?
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- Ils l'ont vécu, ils l'ont subi.
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Ils l'ont d'abord accepté.
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- Et s'en sont aussi servis ?
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- Ils l'ont accepté au départ quand on était dans la recherche du corps.
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Quand ils ont vu les premiers médias arriver, ils ont été satisfaits,
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comme d'ailleurs tout le monde était mobilisé pour retrouver Alexia.
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Ils se sont dit "ça va nous aider à la retrouver"
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parce qu'ils pensaient qu'elle était kidnappée, qu'elle était quelque part.
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Et puis après, il y a eu immédiatement une présence médiatique extrêmement forte
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parce que cette affaire nous ressemble, cette famille nous ressemble.
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Ce drame de joggeuse est un drame qui forcément intéresse tout le monde
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parce que ça fait peur.
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Et donc il y a eu un intérêt médiatique très fort.
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Ils l'ont vécu comme un poids supplémentaire.
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Ça a été vraiment, évidemment, extrêmement difficile d'apprendre
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dans chacun des médias ce qui allait leur arriver
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ou ce qui venait de leur arriver.
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De l'autopsie jusqu'à leur accusation, ils l'auront appris dans les médias.
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- Mais après, comme je le disais, ils ont utilisé les médias
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pour rétablir des vérités, pour réhabiliter leur fille
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parce que l'avocat de Jonathan Daval disait des choses pas très agréables sur elle.
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- Il faut se souvenir de ça.
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C'est-à-dire que pendant quatre mois, les parents, la famille,
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n'ont absolument pas pris la parole.
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Ils ont pris la parole à partir du moment où l'avocat de Jonathan Daval
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a expliqué devant les médias de la France entière
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et sur tous les plateaux de télévision et de radio
06:45
que le violent des deux n'était pas celui qu'on croyait
06:48
et que c'était Alexia la violente
06:50
et que donc elle était dans une certaine mesure
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un peu responsable de ce qui lui était arrivé.
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Évidemment, c'était odieux pour tout le monde,
06:55
c'était odieux pour les parents qui se sont dit
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"on doit prendre la parole".
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Il y a eu la défense de Marlène Schiappa à l'époque
07:01
et c'est cette défense-là qui leur a fait prendre conscience
07:03
qu'ils pouvaient eux aussi prendre la parole pour défendre leur fille
07:07
et ça a donné lieu à la première interview par Ruth Elkrief
07:09
et puis après, évidemment, d'autres qui ont suivi.
07:12
- Merci beaucoup Thomas Chagnot d'être venu sur France Info.
07:14
- Merci beaucoup.
07:15
- Céline Baydar, courant Alexia, autopsie d'un féminicide.
07:18
Quatre épisodes à découvrir à partir de demain sur la plateforme MyCanal
07:21
et dimanche soir sur Canal+ Doc.
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