Vincent Tournerie, fondateur de Seaturns

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00:00 qui va faire de l'électricité avec l'énergie des vagues.

00:02 On reçoit SeaTerns dans l'éco-dissip,

00:04 projet lancé en 2015

00:05 et testé pour la première fois en conditions réelles depuis début octobre

00:09 au large de Brest.

00:10 On en parle ce matin avec le président de l'entreprise, Thomas Cognac.

00:12 Bonjour Vincent Tourneri.

00:13 Bonjour Thomas Cognac.

00:15 Si je décris pour nos auditeurs à quoi ressemble votre houlot moteur,

00:18 vous m'arrêtez si je me trompe,

00:19 c'est un caisson jaune qui flotte,

00:21 pour l'instant c'est un prototype qui est 4 fois plus petit que la version finale,

00:25 qui flotte à combien d'ailleurs du large ?

00:27 Au large ?

00:27 Actuellement à Brest, il est à une de 40-50 mètres

00:30 de la digue de la plage de Saint-Anne.

00:36 Donc il y a une notion de partage de la mer aussi dans cette zone-là

00:39 avec les bateaux, les baigneurs, les surfers ?

00:41 Non, parce que là c'est une zone que gère l'IFREMER,

00:46 avec lequel on a un partenariat de recherche,

00:48 donc ils nous donnent cette possibilité

00:50 pendant 10 mois de tester notre prototype à l'échelle 1/4

00:54 à 40-50 mètres de cette digue.

00:57 Et on produit combien d'électricité avec ça ?

00:59 Alors là, on est à l'échelle 1/4, on est sur 2 kW,

01:06 ce qui donne à l'échelle 1 une puissance de l'ordre de 200 kW.

01:10 200 kW alors qu'une éolienne c'est entre 5 et 15 fois plus,

01:15 puisqu'on est entre 1 et 3 MW,

01:16 ça va rester symbolique les houlot moteurs ?

01:18 Non, parce que le système flotteur,

01:20 le système cité, c'est un système de flotteur

01:23 que l'on peut disposer les uns derrière les autres,

01:26 et ça va constituer en quelque sorte un chapelet de flotteur,

01:30 et donc sur un chapelet de flotteur,

01:32 on peut arriver à en produire jusqu'à 2 MW.

01:36 Donc on va installer un champ quelque part de flotteur,

01:38 une ferme, pour arriver à l'impact d'une éolienne ?

01:41 Et arriver à l'impact même de fermes éoliennes.

01:44 7h18 sur France Bleu, Girond.

01:46 Donc faire de l'électricité avec l'énergie des vagues,

01:48 c'est l'idée de cette entreprise CITERN.

01:50 Nous sommes ce matin avec le président Vincent Tourneury.

01:53 Ça c'est le test, ce flotteur est donc 4 fois plus petit

01:56 que le projet final. Il sera construit quand ?

01:58 A l'échelle réelle ?

01:59 Alors, on est à l'échelle réelle,

02:01 on est pour une mise à l'eau sur un site d'essai en mer,

02:05 mi-2025.

02:09 Parce qu'il y a un besoin, vous sentez,

02:12 de cette énergie qu'on utilise finalement très peu en France ?

02:15 Alors, il y a un besoin, je dirais, général d'électricité dans le monde,

02:20 et l'eau-l'eau-moteur peut vraiment constituer,

02:22 faire partie du mixte énergétique avec l'éolien et avec le solaire.

02:28 Dans le monde, il y avait vraiment des zones où il y a une houle considérable,

02:34 et pour lesquelles les systèmes de récupération d'énergie des vagues ou l'eau-moteur

02:38 sont plus performants que l'éolien ou que le solaire.

02:43 Et pourquoi ça n'existe pas en France aujourd'hui ?

02:45 C'est des technologies qui sont quand même compliquées,

02:48 qui sont difficiles à mettre en œuvre.

02:52 Il y a une très grande variété de technologies.

02:56 On est sur un milieu quand même hostile, le milieu marin,

03:00 avec les tempêtes, la corrosion, le biofouling.

03:03 Et l'approche de Citlan, ça a été vraiment de trouver une solution robuste et simple.

03:08 Parce que jusqu'à présent, on savait faire en théorie,

03:10 mais on ne savait pas faire suffisamment résistant, c'est ça ?

03:12 Alors, on savait faire en théorie, on savait faire un petit peu,

03:15 il y a eu des projets, il y a eu des déploiements de prototypes,

03:19 mais souvent ces prototypes étaient fragiles d'une part,

03:23 et d'autre part, ils n'étaient pas forcément performants d'un point de vue économique.

03:27 Vous m'avez dit mi-2025 pour le prototype, la version 1 en grand,

03:32 mais une production industrielle de fermes, ça pourrait être envisagé quand ?

03:36 On aura une phase de pré-commercialisation courant 2025,

03:42 mais là, l'industrialisation, ça sera 2026.

03:45 Et il faut de l'argent pour ça ?

03:47 Il faut beaucoup d'argent.

03:48 Combien il vous faut pour lancer l'industrialisation ?

03:52 Là, actuellement, on a sur ce programme d'essai, à l'échelle 1/4,

03:57 on est sur un budget de plus d'un million d'euros.

03:59 Par la suite, on sera sur des budgets de 3-4 millions d'euros

04:04 pour aller en mer et mettre en place un démonstrateur.

04:07 Et vous êtes optimiste pour les trouver ?

04:09 On trouve sur des technologies comme ça, à fort impact,

04:14 on trouve des fonds publics.

04:17 La région Nouvelle-Aquitaine nous a beaucoup accompagnés et aidés.

04:21 La France, on vient de remporter le concours INOV,

04:24 donc PPI et l'ADEME.

04:26 Et on a aussi eu des aides au niveau européen.

04:31 Mais il manque des fonds privés ?

04:32 Et il manque des fonds privés.

04:34 C'est-à-dire que les fonds privés, les investisseurs privés

04:36 sont plus frileux sur des technologies comme ça,

04:39 pour lesquelles on est un peu loin encore du marché.

04:44 C'est un peu dommage.

04:45 Maintenant, je pense qu'il faut que tous,

04:48 on se prenne par la main en gros et qu'on investisse pour la planète.

04:52 Merci Vincent Tournerie d'être venu nous parler du présent et de l'avenir

04:56 de SeaTerms, entreprise bordelaise qui travaille avec l'énergie des vagues.

05:00 Bonne journée à vous.

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