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  • 20/06/2025
"Nous ne nous attendions pas à ça du tout, c'est inacceptable" a estimé Danièle Gauvin, présidente du collectif des victimes de Puisseguin, ce vendredi 20 juin 2025 sur ICI Gironde. Près de dix ans après la collision entre un car et un poids lourd qui avait fait 43 morts à Puisseguin, commune située à l’est de Libourne, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux a prononcé un non-lieu général. Cela signifie que la justice s’est prononcée contre la tenue d’un procès au pénal comme l’espéraient les familles. Les parties civiles ont dix jours pour faire appel.

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Transcription
00:00Pas de procès au pénal après l'accident depuis Seguin.
00:03C'est la décision rendue hier par la Chambre d'instruction de Bordeaux
00:06dix ans après ce choc entre un camion et un quart de retraités qui a fait 43 morts.
00:11Décision incompréhensible pour les familles.
00:14Et on reçoit ce matin la présidente du collectif des victimes.
00:16Bonjour Daniel Govin.
00:17Bonjour.
00:18Hier à la cour d'appel de Bordeaux, on a vu les familles sortir en larmes de la salle d'audience.
00:23C'était quoi ces larmes ? C'était des larmes de tristesse, de colère ?
00:26De colère.
00:27D'abord, nous étions abasourdis.
00:31Nous ne nous attendions pas du tout à ça.
00:35Enfin, à ce point-là.
00:36Mais sinon, ça s'est transformé en colère très très vite.
00:44La honte.
00:46La honte.
00:46Ce sont les mots qui sont sortis de mes amis.
00:50Et puis, le fait que ce soit inacceptable.
00:53C'est inacceptable, c'est une décision injuste pour vous.
00:59Qu'est-ce qui la rend si injuste ?
01:02Eh bien, cela peut se traduire par, bon, ils sont morts, mais en fait, c'est normal.
01:11C'est normal.
01:11Accepter, ne serait-ce que l'idée que ce soit acceptable, 43 morts sur un accident de ce genre-là,
01:19avec des véhicules modernes, c'est ça qu'on ne peut pas entendre.
01:24Parce que, oui, effectivement, ce qu'on peut se dire, c'est que c'est un accident, c'est malheureux, c'est de la faute de personne.
01:30Et ça, c'est inaudible pour vous.
01:32C'est inaudible parce qu'il recentre toute la responsabilité sur le chauffeur de camion en responsabilité directe.
01:40Mais on se rend bien compte qu'il y a plein de, pas de malfaçons, mais de manquements, en fait,
01:48dans toute la vie de ces véhicules et puis jusqu'à leur accident.
01:53C'est toujours, vous, la responsabilité à la fois de la société de transport qui a mis le camion sur la route
02:00et du constructeur du car, c'est toujours ces deux responsabilités-là que vous cherchez à faire passer devant la justice.
02:06C'est ça.
02:07Aujourd'hui, ça veut dire que pour vous, les normes de construction des bus, elles sont toujours dangereuses ?
02:13Elles sont insuffisantes.
02:15Elles sont insuffisantes.
02:16Les matériaux autorisés pour tout ce qui concerne l'habitacle d'un bus ou d'un car sont trop inflammables, d'une part,
02:28et d'autre part, dégagent trop de gaz ultra-toxiques qui tuent en moins de trois minutes.
02:34Donc, on n'a pas encore de statistiques en France sur le nombre d'embrasements de bus et de cars sur le pays.
02:46Il en existe dans les pays autres.
02:50Il y en a d'autres en Europe.
02:51Mais nous, on n'en a pas.
02:53Mais j'aimerais voir ça.
02:55Quel est le chiffre ?
02:57D'après nos avocats, quand ils sont allés chercher des informations ailleurs, ça reviendrait à un par jour ?
03:03Un par jour ?
03:04Un par jour, vous vous rendez compte ?
03:05Et ça ressemble à quoi ? Une chambre à gaz roulante ?
03:08Vous parlez vraiment de bus qui nous mettent en danger ?
03:12Oui ?
03:13En clair, oui.
03:14J'ai beaucoup de mal, moi, à rentrer dans un bus.
03:16Depuis.
03:17Ici Jérôme, 7h50.
03:19Daniel Gauvin, présidente du collectif des victimes de Puisseguin.
03:23Et notre invitée ce matin, elle répond à vos questions, Alice Marot.
03:25Daniel Gauvin, après le choc de la décision d'hier, vous comptez continuer à vous battre ?
03:31On en a parlé légèrement avec nos avocats.
03:35Et en fait, nous les voyons lundi, en réunion plénière, pour faire notre Assemblée Générale d'ailleurs.
03:43Et nous en profiterons pour les interroger.
03:46Ils vont nous expliquer, en fait, parce qu'on n'a pas reçu encore l'arrêt.
03:50Eux l'auront d'ici là, je pense.
03:52Ils nous expliqueront exactement les raisons de ce non-lieu général.
03:56Parce qu'on n'a pas dénié nous les donner.
03:59Ça a duré 30 secondes, l'entrevue.
04:01Donc, on ne sait pas encore.
04:03Donc, ils vont nous expliquer tout ça.
04:05Et ensuite, ils vont nous parler des possibilités.
04:08Ils ne se sont pas cachés de nous dire que la seule, de toute façon, pour l'instant, serait le pourvoi en cassation.
04:14Après, ils vont nous expliquer ce que ça veut dire, quel est le circuit, quelles sont les implications.
04:20Et nous déciderons certainement, parce qu'on a 10 jours pour réagir.
04:24Mais quel est l'état d'esprit ?
04:26Il y a 500 parties civiles.
04:28Quel est l'état d'esprit parmi les parties civiles ?
04:30Est-ce qu'elles ont envie de continuer ?
04:32Alors ça, on n'a pas encore fait de sondage.
04:33Mais on n'a pas eu le temps.
04:36On prendra la température, je pense, lundi.
04:38Mais il est clair qu'il y a des gens, déjà, qui se sont manifestés en disant
04:42« C'est trop dur, c'est trop long, on n'en peut plus. »
04:46Ça fait 10 ans.
04:46Ça fait 10 ans.
04:48En plus, les gens prennent de l'âge en 10 ans de plus.
04:51Donc, et on a pas mal de personnes d'âge relativement âgé.
04:55Et du coup, je sais qu'il y en a certains qui vont non pas nous lâcher,
05:01ils nous soutiendront toujours, mais ils suivront plus de façon aussi marquée ou assidue.
05:09Alors, là, on parle d'un nouveau procès au pénal, c'est ce que vous recherchez.
05:13Est-ce qu'il y a aussi une piste pour un procès au civil ?
05:17Alors, on a entendu parler de ça malheure hier, justement.
05:21Notre avocat nous a annoncé ça.
05:24Je pense qu'AXA attaquerait au civil Mercedes d'Emmler.
05:29Le constructeur du car.
05:30Voilà.
05:32Alors, je ne sais pas pourquoi, mais on sait qu'à l'issue de ça,
05:35au cours de cette procédure, il y aura beaucoup de nouvelles expertises.
05:40Ce qui est intéressant, parce qu'on ne sait toujours pas d'où est parti le feu.
05:43Est-ce que ça, c'est un motif d'espoir auprès des victimes que vous représentez,
05:47d'être au moins indemnisées dans le cadre d'une procédure au civil ?
05:50C'est ce qu'elles attendent ?
05:51Non, là, je pense que l'indemnisation, elle concerne AXA.
05:54Parce qu'ils ont avancé beaucoup de fonds.
05:57Nous, on n'est pas concernés par ça.
05:58On est juste concernés par les actions, par les issues, les résultats,
06:04l'opinion publique, l'opinion aussi de nos gouvernants,
06:08et des normes européennes.
06:10C'est ça qui nous intéresse.
06:11Justement, est-ce que sur ce terrain-là, sur ce terrain plus politique, est-ce que ça avance ?
06:17Pas vraiment, on n'a pas un gouvernement super stable, on va dire.
06:20Vous arrivez à porter ces combats sur les normes que vous avez, peut-être auprès des syndicats de transporteurs,
06:27ou sur d'autres terrains, ça existe tout ça ?
06:28Je pense que les syndicats protègent leurs corporations.
06:34Notre dernier contact, ça a été M. Borne, le ministre des Transports.
06:39Vous voyez quand ça remonte, depuis, on n'a aucun contact.
06:42Il y a des travaux qui ont été engagés, une norme qui change et qui sera applicable à tous les bus à partir de 2026.
06:55Ça, ça a déjà un petit peu avancé.
06:57C'est relatif aux recommandations qui ont été faites par le Bureau d'études des accidents terrestres.
07:04Et je ne sais plus quoi, t'étais...
07:06Déjà des normes qui changent.
07:08Oui, légèrement, on va dire, légèrement.
07:10Mais ce n'est pas assez pour vous, on entend.
07:11Merci beaucoup, Danielle Gauvin, présidente du collectif des victimes de l'accident de Puisseguin.
07:16Je rappelle donc que vous avez 10 jours pour vous pourvoir ou pas en cassation.
07:19Merci d'avoir été avec nous ce matin.

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