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  • 06/10/2023
Dans son bilan 2023, la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) constate un ralentissement de l'activité pour les Hauts-de-France, avec parallèlement une hausse des charges pour les entreprises.

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Transcription
00:00 Bonjour Olivier Arrigo, il y a notamment ce chiffre que vous dévoilez dans ce bilan, 58 défaillances d'entreprises à l'été 2023.
00:07 En deux ans, ce chiffre a presque triplé puisqu'on était à une vingtaine de défaillances à l'été 2021.
00:12 Comment vous expliquez cette tendance ?
00:14 On est revenu au chiffre de 2019, donc finalement d'avant Covid, d'avant toute la période où l'économie généralement a été soutenue.
00:21 Donc elle a soutenu des entreprises, y compris les entreprises de transport.
00:25 On a eu deux années plutôt bonnes en termes de chiffre d'affaires, mais effectivement cette année 2023, c'est beaucoup plus tassé au niveau de l'activité.
00:32 Donc ça se ressent en trésorerie et de fait, ça amène des entreprises à se placer en redressement ou liquidation judiciaire.
00:37 Jamais une bonne nouvelle pour le secteur d'avoir des entreprises qui sont en difficulté.
00:40 Un tassement de l'activité, ça veut dire qu'il y a moins de demandes ?
00:43 Il y a moins de demandes, il y a moins de volume de marchandises à transporter, quel que soient les secteurs.
00:47 C'est vraiment généralisé et maintenant c'est bien inscrit depuis le début de l'année, ça semble être très durable.
00:53 Donc ça veut dire que les entreprises doivent s'adapter à ce niveau d'activité qui est beaucoup plus bas que les deux années précédentes qui étaient plus euphoriques.
00:59 Un niveau d'activité qui baisse et dans le même temps des charges qui augmentent quand on pense charge pour les transporteurs routiers,
01:05 on pense bien évidemment au prix des carburants, là où ce que nous constatons tous en tant que particuliers, ça rentre dans les chiffres des charges.
01:15 Comment est-ce que vos adhérents à la FNTR font pour gérer ? C'est vraiment quelque chose qui grêle à la fin, les comptes des entreprises ?
01:22 Oui clairement, c'est du chiffre d'affaires puisque c'est du chiffre d'affaires dans le sens où on va répercuter effectivement ce surcoût de production à transport
01:30 qui tient sur les deux premiers postes de charges pour une entreprise, c'est le social.
01:33 Donc là c'est plutôt une augmentation volontaire, on a été vers de la revalorisation salariale l'année dernière, on va encore s'inscrire dans cette même logique cette année.
01:40 Et puis la pression qui est beaucoup plus subie effectivement avec l'augmentation des carburants qui est répercutée en partie dans le prix,
01:47 mais pas totalement puisqu'on voit qu'avec l'augmentation des chiffres d'affaires on reste quand même bloqué sur un petit 2% de marge avant impôt pour les entreprises.
01:54 C'est leur capacité à investir pour l'avenir et c'est là aussi un motif d'inquiétude pour notre secteur.
01:58 C'est-à-dire que si les prix des carburants continuent de monter, les chiffres d'affaires vont continuer de baisser parallèlement jusqu'où vous pouvez aller comme ça ?
02:05 Surtout la rentabilité va continuer de baisser, on peut aller beaucoup plus loin, mais l'objectif d'une entreprise c'est quand même de dégager effectivement cette rentabilité
02:13 qui lui permet d'investir et de continuer d'investir sur le social, sur l'humain, continuer de recruter, de former, de fidéliser nos salariés,
02:21 et puis ensuite sur le grand enjeu qui est devant nous sur la transition énergétique.
02:25 On va parler justement de la transition énergétique, dernière question peut-être sur le prix des carburants.
02:29 Le gouvernement réfléchissait à enlever les déductions fiscales dont bénéficiaient certains secteurs vis-à-vis du gasoil non routier notamment.
02:39 Pour les transporteurs routiers, vous avez obtenu que ce ne soit pas le cas. Est-ce que le gouvernement selon vous pourrait aller un peu plus loin pour vous soutenir ?
02:45 Ou finalement on reste dans ce statu quo là ?
02:47 Effectivement ce ne soit pas le cas pour 2024, mais on a une trajectoire qui nous indique qu'il n'y aura plus d'avantages fiscales en 2030,
02:53 donc c'est un dossier qui reviendra en 2024 ou en 2025.
02:57 C'est effectivement une partie de ce qui constitue aujourd'hui la rentabilité des entreprises, il ne faut pas se le cacher ce soutien fiscal.
03:04 Donc cette disparition c'est à nouveau le risque de ne pas permettre à nos entreprises de pouvoir assurer ces investissements.
03:11 France Bleu Nord 7h48, notre invité ce matin est Olivier Régaud, le secrétaire général dans le Nord de la Fédération Nationale des Transports Routiers.
03:18 Olivier Régaud, comment fait-on, vous avez parlé de transition énergétique, pour décarboner un secteur qui est aujourd'hui largement carboné ?
03:26 Les camions utilisent du gasoil, utilisent du pétrole en grande majorité, il y a des pistes qui sont envisagées d'ores et déjà ?
03:33 En très grande majorité ça reste effectivement du gasoil puisque c'est le carburant professionnel depuis son origine.
03:40 Donc le but c'est effectivement de transformer ce modèle économique.
03:43 Alors on y travaille depuis de nombreuses années puisque les premières démarches datent de 2009, c'était le chronel de l'environnement pour ceux qui s'en souviennent.
03:50 Et on a un bilan tout à fait positif dans le cadre de ce qu'on appelle les chartes objectifs CO2,
03:55 qui amènent les entreprises volontairement à aller vers des réductions de leurs émissions de gaz à effet de serre.
04:01 L'objectif qui nous est fixé aujourd'hui, et c'est celui qui nous pose problème, c'est un zéro émission,
04:06 alors à l'horizon 2040 ou 2050 selon les sources, en Europe ou en France.
04:10 Et pour y parvenir il n'y a que l'électrique qui permet d'arriver à zéro émission de CO2.
04:14 Toutes les autres solutions, y compris les alternatives qui existent déjà sur le gasoil,
04:19 qui sont le gaz, le gaz naturel véhicule, mais aussi les agrocarburants, les diesels de synthèse,
04:24 qui sont mieux en termes de bilan énergétique que le gasoil, mais qui ne sont pas à zéro.
04:29 Et nous sommes dans une logique de mix énergétique, puisque l'électrique aujourd'hui,
04:34 il n'est pas disponible suffisamment en termes de nombre de véhicules disponibles sur le marché,
04:39 et puis surtout ils sont à des coûts totalement prohibitifs.
04:42 - Effectivement, selon les chiffres que j'ai, 97% du parc régional des camions est toujours aujourd'hui au gasoil,
04:47 également ces chiffres, un camion moteur diesel 100 000 euros, un camion électrique 300 000 euros,
04:52 ça veut dire que c'est à peu près ça ? - Oui, c'est de cette ordre d'engrandeur.
04:55 - Et comment on fait pour passer de 97% d'un parc de véhicules qui roulent 100% gasoil, pour aller vers du 0% ?
05:02 - Sur cette question de coût, il faut le financer.
05:05 Effectivement, on a vu les marges des entreprises qui présentent leurs limites,
05:08 on voit aussi qu'aujourd'hui, il est un peu plus compliqué d'aller chercher du soutien bancaire et du financement bancaire,
05:13 donc effectivement, il faudrait aller plus loin pour permettre aux entreprises d'investir sur ce moyen-là.
05:18 Mais une fois de plus, ce n'est pas le seul moyen d'améliorer le bilan énergétique du secteur,
05:22 donc il y a aussi l'accompagnement de tout ce qui est motorisation alternative, je le disais, sur le gaz,
05:27 ou bien les carburants alternatifs qui présentent des bilans environnementaux tout à fait satisfaisants,
05:32 on est entre 60 et 90% d'émissions de CO2 en moins, d'émissions de gaz à effet de serre,
05:36 donc c'est significatif et c'est disponible.
05:38 Alors que les autres solutions, l'électrique est encore un peu, presque expérimental on va dire,
05:43 en tout cas, arrive seulement dans les flottes, et puis l'hydrogène reste quelque chose dans l'avenir,
05:48 mais qui n'est pas encore disponible.
05:49 Toute dernière question Olivier Arrigo, est-ce que vous voyez dans les prochaines années 2050,
05:54 par exemple, est-ce qu'il y aura encore cette année-là des camions sur les routes,
05:58 parce que le fret ferroviaire se développe, le canal Seine-Nord, le transport des marchandises via les axes fluviaux,
06:05 est-ce que, de fait, c'est le sens de l'histoire, les camions vont être de moins en moins nombreux sur les routes,
06:09 ou est-ce que vous y croyez, est-ce qu'on peut passer à 100% de véhicules, de camions,
06:14 qui ne produiront pas, encore une fois, d'émissions de gaz à effet de serre ?
06:17 Alors on est rassuré sur le fait de plus de camions, non,
06:19 on sait que notre activité, elle sera toujours là demain, elle évoluera,
06:22 elle sera très bien compte de ses nouveaux enjeux,
06:25 mais du camion, il y en aura toujours sur nos routes,
06:27 simplement ce sera un camion plus vert, plus décarboné.
06:30 Nous travaillons dans ce sens-là, et nous sommes actifs et tout à fait mobilisés
06:34 pour aller vers les meilleures solutions de décarbonation,
06:37 quand elles sont disponibles et quand elles sont accessibles financièrement.
06:40 Olivier Arrigo, secrétaire général dans le Nord de la Fédération Nationale des Transports Outils, la FNTR,
06:44 Merci beaucoup d'être venu ce matin sur France Bleu Nord.

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