Face à l'Info (Émission du 14/09/2023)

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
Transcript
00:00 Est-ce que je peux me faire un petit zoom là ? Je me suis pas vue, je suis habillée comment ?
00:04 - Vous êtes magnifique ! - Je suis à l'antenne, je sais. Bonsoir à tous, pardon, excusez-nous.
00:07 - Vous êtes magnifique ! - Plus en plus belle.
00:09 - Mais non, mais c'est pas ça, j'ai mal à la tête. On va essayer de faire l'émission quand même, vous êtes d'accord avec moi ?
00:13 - Vous avez la grosse tête ? - Non, pas du tout. Y a zéro chance.
00:17 - Aucune compassion. - Je sais que vous êtes là, je sais qu'on est en direct. Vous inquiétez pas. Simon Guilin. A tout de suite.
00:29 On a trouvé les deux fugitifs de la prison de Fleury-Mérogis.
00:32 Ils se sont échappés mardi lors d'une sortie en forêt de Fontainebleau et sont donc toujours activement recherchés.
00:37 L'un était condamné pour des affaires de stupéfiants, l'autre pour agression et exhibition sexuelle.
00:42 Un deuxième avion français doit se rendre en Libye aujourd'hui avec à son bord une cinquantaine de chirurgiens, d'anesthésistes et d'infirmiers.
00:49 Ils se rendront à Derna, ville la plus touchée par les inondations dévastatrices.
00:53 Le dernier bilan fait état de 3 800 morts.
00:56 Et puis des cadeaux lourds de sens. Vladimir Poutine et Kim Jong-un se sont offerts un fusil.
01:01 Mais pour l'instant, pas d'accord officiel. Sur une éventuelle livraison de matériel militaire, la visite en Russie du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, qui a débuté mardi, durera encore quelques jours.
01:11 Merci beaucoup, Simon Guilin. Ils se sont offerts un fusil. C'est incroyable comme info. Bon, ok. Merci.
01:18 Au sommaire ce soir, l'Ampédouza, une petite île italienne au large de la Tunisie.
01:25 Une fois qu'on y met les pieds, on est en Europe. C'est là qu'ont débarqué plusieurs milliers de migrants en quelques heures.
01:32 Malte, l'Espagne, Chypre, l'Italie et bientôt la France verront train vite arriver ces migrants sur leur terre.
01:38 Si la vague migratoire est loin d'avoir commencé, comme le soulignent plusieurs responsables politiques, les solutions non plus n'ont en aucun cas été pensées.
01:48 En attendant, l'Allemagne, de façon surprenante, a décidé de suspendre l'accueil des migrants venant d'Italie. L'édito de Mathieu Boquecôté.
01:57 La baille a été interdite à l'école, le Conseil d'État s'est prononcé en faveur de cette interdiction, la loi de 2004 va dans ce sens, la loi de 1905 va dans ce sens.
02:07 Mais dans ce monde des versions de valeur, il est bon d'aller contre les lois, contre la police, contre l'autorité, contre l'État, contre la France, contre les Français.
02:15 Et c'est ainsi qu'une tribune signée par 350 personnalités et organisations de gauche s'en prend au gouvernement en dénonçant l'interdiction de la baille.
02:24 Comme islamophobe, raciste, sexiste, c'est un peu fort non ? Mais c'est le peu de Guillaume Bigot.
02:30 Regardez ici les hospices de Beaune en Côte d'Or, ce week-end ce sont les journées du patrimoine, le rendez-vous avec vos… nos racines,
02:38 qui permet à tout un chacun de comprendre ce qui fait l'esprit de la France, ce qui nous donne le goût d'être français.
02:44 Mais le patrimoine ce n'est pas uniquement une histoire de pierre, ce n'est pas non plus vivre une seule fois par an.
02:50 Le patrimoine ça devrait être notre souci quotidien. Qu'est-ce que le patrimoine ? Le regard de Mahmoud.
02:56 Éric Dupont-Moretti sera jugé pour conflit d'intérêt début novembre devant la Cour de justice de la République.
03:04 Une grande première pour un ministre en exercice, c'est le syndicat de la magistrature entre autres,
03:08 qui avait porté plainte contre le garde des Sceaux, un syndicat qui a essuyé publiquement les critiques du ministre de la justice,
03:14 qui a dénoncé avec véhémence sa participation à la fête de l'humanité.
03:19 Le syndicat de la magistrature ce n'est pas la justice, analyse Charlotte Dornelas.
03:24 L'horrible et gratuite agression de Nice dans la nuit de lundi à mardi a laissé une femme de 53 ans entre la vie et la mort.
03:32 L'agresseur est présenté tantôt comme un anglais, tantôt comme un suédois.
03:38 Toute la subtilité dans les détails, les détails du récit médiatique, l'éditeur de Mathieu Bocquete.
03:44 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires très en forme ce jeudi soir.
03:51 Sauf moi un petit mal de tête mais ça va passer je vous promets. C'est parti !
03:55 [Musique]
04:07 Allez le programme est chargé ce soir, j'ai beaucoup de questions à vous poser.
04:10 Déjà regardez ça, regardez comme c'est beau. Vous pouvez montrer Arnaud ? Montrez nous la petite image.
04:15 C'est beau ça non ? C'est où ? C'est pas la Guadeloupe ?
04:18 - La Méditerranée. - Alors c'est où ?
04:21 - L'Empire de l'Ouza. - Bravo, bravo.
04:24 C'est l'Empire de l'Ouza en temps normal.
04:27 Gérald Darmanin convoque une réunion sur la crise migratoire italienne demain
04:32 puisque en 24 heures plusieurs milliers de migrants sont arrivés sur l'île que vous avez vue il y a quelques instants
04:38 qui ne compte que 400 places d'accueil pour migrants.
04:41 Les autorités semblent désemparées. Mathieu Bocquete, en quoi un cap a-t-il été franchi aujourd'hui ?
04:48 Alors on a déjà parlé sur ce plateau du livre de Jean Raspail "Le camp des Saints".
04:53 Et donc c'est un livre qui racontait la submersion migratoire de l'Europe.
04:58 Et Jean Raspail dit à l'origine de ce livre il y a une formule qui m'a saisi,
05:02 qui s'est emparé de moi et qui m'a amené à écrire ce livre "Ils arrivent".
05:07 Eh bien, "Ils arrivent", on l'a vu à Lampedusa.
05:11 C'est une scène absolument fascinante, quasi apocalyptique.
05:14 C'est une scène de débarquement et j'ajouterais de débarquement organisé.
05:19 Vous savez, il faut de temps en temps, on a le récit de la migration,
05:22 ce sont des individus qui se jeteraient un peu au hasard avec des gilets de sauvetage,
05:28 tout ça est un peu vrai. Mais aussi, une autre part de la vérité,
05:31 c'est l'organisation de ce débarquement.
05:35 Et d'ailleurs, il va falloir se demander d'où ça vient exactement.
05:38 Quoi qu'il en soit, un débarquement à Lampedusa, en l'espace de 24 heures,
05:41 6000 à 7000, plus 7000 que 6000 probablement, migrants qui arrivent pour s'emparer de l'île.
05:48 On ne peut pas nommer les choses autrement.
05:50 Je précise qu'il y a 6000 personnes normalement à Lampedusa.
05:53 - Alors on va avoir une petite, juste une petite DNS, une petite parenthèse.
05:57 On a effectivement 6000 habitants, 20 km2, Lampedusa, voilà,
06:02 20 km2, 6300 habitants.
06:05 - 400 places pour migrants et plus de, c'est probablement 7000 qui viennent d'arriver.
06:10 Donc là, on comprend, ça déborde complètement la capacité d'accueil de l'île.
06:15 Je précise qu'il y a des images qui sont très importantes.
06:18 On a vu des policiers chercher à contenir ces migrants qui voulaient quitter le quai,
06:23 qui voulaient vraiment se déferler sur l'île.
06:25 Et on comprend, et là, on a souvent, vous savez, je le disais,
06:28 on a souvent une image presque misérabiliste, en fait, de l'arrivée des migrants.
06:33 C'est-à-dire que ce serait la pauvreté dénudée absolue qui arriverait,
06:36 qui demanderait charité, qui demanderait de l'aide.
06:40 Et on oublie quelquefois que lorsqu'ils arrivent, pour reprendre la formule de Raspaille,
06:44 ils arrivent de manière très agressive, combative, ne réclamant pas la charité,
06:48 mais persuadés en arrivant d'exercer leur droit d'occuper un terrain nouveau,
06:53 en se disant que si je réussis à mettre le pied sur cette île,
06:57 désormais l'Europe est à moi, l'Europe m'appartient.
07:01 D'ailleurs, l'Italie, je l'ai dit, 400 personnes,
07:04 la MP2, on ne peut pas davantage, engage déjà une politique de répartition
07:09 des migrants sur le territoire italien.
07:11 Je précise « italien » parce qu'en ce moment, il y a une forme de blocage
07:14 sur la possibilité de la répartition des migrants à l'extérieur de l'Italie.
07:17 L'Allemagne dit que c'est terminé.
07:19 Et on peut comprendre, soit dit en passant, c'est le paradoxe en ce moment,
07:22 c'est-à-dire que l'Italie voudrait bien stopper les vagues migratoires,
07:26 mais elle est la première cible.
07:28 Donc elle dit aux autres nations qui voudraient contenir des vagues migratoires,
07:31 « Aidez-nous ». Mais les Hongrois, mais les Polonais,
07:34 mais maintenant les Allemands pour un temps disent,
07:36 on n'a pas nécessairement apporté votre fardeau.
07:38 Et on voit à quel point l'immigration massive,
07:41 qui théoriquement aurait pu rassembler les Européens en disant,
07:44 nous sommes un continent en voie de submersion.
07:48 Eh bien, plutôt que ça, ça excite les tensions entre les nations,
07:52 chacun disant, je n'ai pas envie de porter ce fardeau.
07:56 Alors, je le redis, il y a une dimension d'agressivité qui est très visible dans ça,
08:01 on y reviendra dans un instant.
08:03 Et il y a aussi plusieurs forces qui participent à l'arrivée de ces migrants.
08:07 J'en nomme quelques-unes, et il y en a une sur laquelle il va falloir revenir
08:10 quand on en saura davantage.
08:11 Il y a évidemment les passeurs, on en parle souvent,
08:13 mais il faut le dire, les passeurs jouent un rôle.
08:15 Les associations humanitaires, évidemment.
08:17 J'ajoute une chose, les partis de gauche et d'extrême-centre,
08:21 ou d'extrême-gauche aussi, en Europe,
08:23 qui, on le voyait hier ou avant-hier, je crois, à la Une de Libé,
08:26 disent, nous voulons naturaliser, nous voulons donner des papiers aux sans-papiers,
08:31 on les précisait, mais qu'est-ce qu'ils font, c'est l'appel d'air.
08:35 Parce que dès lors que vous savez, parce que les messages se rendent,
08:38 vous réussissez à être le pire en Europe, on ne vous en chassera pas.
08:40 Je propose une définition institutionnelle de l'Europe,
08:43 c'est le continent qui ne chasse pas ceux qui y entrent de force.
08:46 Je pense que ça défiquerait assez bien ce qu'est l'Europe.
08:48 Et, on pourrait ajouter, c'est le continent qui réprime ces peuples qui voudraient se défendre.
08:53 C'est quand même fascinant.
08:54 Donc, il y a une puissance coercitive européenne,
08:56 elle n'est simplement pas utilisée pour défendre les frontières,
08:59 mais pour attaquer ceux qui voudraient défendre les frontières.
09:03 On voit ça. Autre, donc je dis, il y a les associations humanitaires,
09:06 les partis de l'Est-Ouest méditerranéen, parmi tant d'autres,
09:10 et il y a un autre facteur qu'il va falloir nommer.
09:12 Manifestement, il y a des forces capables d'organiser un tel débarquement.
09:14 Donc, est-ce qu'il y a des États étrangers qui décident de participer à ça?
09:18 Est-ce que des forces politiques organisées décident de le faire ailleurs?
09:21 Rappelons-nous la Biélorussie qui avait envoyé,
09:26 qui testait la frontière polonaise en envoyant des migrants.
09:28 Nous savons que c'est aujourd'hui une arme de déstabilisation des États.
09:32 On se posera la question.
09:34 Enfin, je note une chose, si vous me permettez.
09:36 On a beaucoup accusé Mme Mélanie en disant qu'elle a trahi son programme,
09:40 elle n'est pas à la hauteur. Elle a eu un très fort discours.
09:43 Mais pourquoi Mme Mélanie ne peut pas appliquer son discours?
09:45 Parce que la technostructure européenne l'empêche d'appliquer son programme
09:49 et dit qu'on va vous casser, on va vous mater, on va vous empêcher de gouverner.
09:53 Si vous appliquez votre programme, on va vous condamner à la sécheresse financière.
09:56 Donc, ayons tout cela à l'esprit.
09:58 Mme Mélanie, qui avait comme ambition de contenir cette immigration massive...
10:02 Pardonnez-moi, mais je fais une petite parenthèse, je vous interromps.
10:05 C'est un peu facile, ça, non?
10:07 C'est-à-dire que vous êtes en train de dire, pardonnez-moi,
10:10 vous êtes en train de dire à tous ceux qui espèrent,
10:12 comme chef de gouvernement de droite, comme Jean-Germain Mélanie, qu'il n'y a aucun espoir.
10:18 Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'espoir.
10:20 Je dis que cet espoir, et ça fera plaisir à notre ami Guillaume,
10:22 ne peut s'accompagner qu'en confrontant les institutions de la technostructure européenne.
10:25 Mais oui, mais c'est-à-dire qu'elle ne peut rien faire.
10:27 C'est-à-dire que dans les paramètres actuels, l'Italie,
10:30 je dirais Mme von der Leyen est plus forte que Mme Mélanie.
10:33 Résumons ça ainsi. Ça ne veut pas dire qu'elle ne peut rien faire.
10:36 C'est-à-dire que le rapport de force, pour être capable d'agir soi-même,
10:39 il faut être capable, bien sûr, c'est la pression des marchés,
10:42 mais surtout qui est incarnée aujourd'hui par l'Union européenne,
10:44 qui dit que si vous faites ça, on va vous punir.
10:47 L'Union européenne aime punir ses peuples.
10:49 Pardon, mais vous êtes en train de nous dire que ce n'est pas la peine de voter, en fait.
10:55 Pas du tout. Non, non, non, non. Il faut évidemment voter.
10:58 Il faut ensuite que les dirigeants comprennent que s'ils veulent évoluer
11:01 dans les paramètres de la respectabilité euro-centrique,
11:05 eh bien, ils vont en payer le prix. Le prix, ce sera les puissances.
11:08 Je fais une petite parenthèse, je voulais y réagir. Pardonnez-moi.
11:10 Non, non, pardon. Je voulais... Ce n'est pas un interrompre, mais...
11:13 Oui, c'est ça. Je pense que les gens ne se rendent pas compte
11:15 que les peuples européens ne sont plus des peuples majeurs.
11:18 Ils ont été mis sous tutelle. Ils sont des mineurs politiquement.
11:22 L'Europe, vous faites toujours bondir, en fait.
11:24 Mathieu Bocote, je reviens vers vous. Ces images, est-ce qu'elles ne font pas penser
11:28 à celles des deux enclaves espagnoles, Ciutat et Melilla,
11:32 qui ont déjà été prises d'assaut, vraiment quasiment de la même manière?
11:35 Absolument. Et là, les mots importants, vous les avez dit, "prises d'assaut".
11:38 Rappelez-vous ces scènes, on a vraiment des gens...
11:40 Je n'aime pas le mot "horde" parce qu'il est violent,
11:43 mais ça ressemble quand même à ça, des gens qui se ruent par centaines
11:47 pour bousculer des gardes frontières, pour bousculer la frontière,
11:50 qui sont prêts à frapper, qui sont prêts à blesser,
11:52 qui sont prêts à faire ce qui est nécessaire pour pénétrer, encore une fois,
11:56 sur un territoire qui officiellement et très clairement leur dit,
11:59 "Ne pénétrez pas ici." Et ça, encore une fois, j'y reviens,
12:03 ça relativise le récit médiatique de la migration,
12:06 qui du point de vue du récit dominant médiatique, c'est toujours du récit du petit Highland.
12:10 On s'en souvient, on avait tous une coeur brisé, vous, moi, nous tous,
12:14 devant cette scène bouleversante. Mais ça, c'est le seul récit de la migration
12:18 qui est proposé par les médias.
12:20 Et là, quand on voit des images de Melilla de ce temps,
12:23 ce qui est intéressant, c'est que ces images-là proviennent à peu près jamais,
12:26 vous le noterez, des grands médias. Ce sont des images qui viennent
12:30 des brèches provoquées par les réseaux sociaux.
12:32 Donc là, certains filment ces images-là, que le système préférerait ne pas montrer,
12:37 que le système préférait refouler, que le système préférait garder
12:40 à l'extérieur de la conscience collective.
12:43 Et là, ces images-là surgissent et ça force à réagir,
12:46 et c'est pour ça, tout comme on pouvait voir qu'il y avait un côté d'agression,
12:49 de frontière, à ce stade, c'est Melilla.
12:52 De la même manière, on peut voir au jeu qu'il y a un côté d'ébarquement
12:55 qui relève, à certains degrés, c'est une scène d'invasion.
12:58 C'est une scène d'invasion qu'on a vue à l'entrée d'Oussa, aujourd'hui.
13:00 - Dans son dernier livre, Nicolas Sarkozy disait que l'immigration massive
13:04 commençait à peine. Mario Maréchal l'a rappelé aussi.
13:07 Peut-on vraiment affirmer que l'essentiel des vagues migratoires sont devant nous ?
13:13 Parce que là, on est un peu saisi des froids.
13:16 - C'est la formule. Moi, ça me frappe toujours quand j'entends ça.
13:18 Je trouve ça contre-intuitif, ce qui ne veut pas dire que ce soit faux.
13:21 C'est-à-dire, on nous dit ce que vous connaissez en ce moment-là,
13:24 qui bouleverse nos sociétés, qui provoque des tensions,
13:27 des partitions ethniques qui ne sont pas dites,
13:29 des conflits sur le territoire qui remettent en question les cultures nationales.
13:33 Tout ça, c'est le début. Et vous n'avez encore rien vu.
13:37 Alors, si c'est rien, imaginez ce que ce sera quand ce sera quelque chose.
13:42 C'est un peu la question qu'on doit se poser.
13:44 Nos sociétés sont déjà bouleversées par cette immigration massive
13:48 et nous sommes incapables, c'est très particulier,
13:50 d'imaginer ce que ça voudrait dire à la suite.
13:52 Ça voudrait dire quoi à la suite ? On le dit souvent.
13:54 On va se faire traiter de tous les noms, extrême droite, extrême droite, extrême droite.
13:57 Mais c'est la mise en minorité progressive des peuples européens dans leur pays.
14:02 Ça, c'est une donnée de base.
14:03 Et là, soudainement, tous nos débats, qu'on a encore les moyens d'avoir aujourd'hui,
14:06 sur la baïa, sur la laïcité, sur la légitimité des mœurs françaises,
14:12 de la culture française, tout ça sera d'un coup ridiculisé et piétiné
14:16 par simple effet de rapport de force démographique.
14:19 Et j'ajouterais, soit dit en passant, que la prospérité, elle aussi, s'effondrera.
14:23 La prospérité que plusieurs viennent chercher ici s'effondrera
14:26 parce que cette prospérité, elle n'est pas engendrée par le territoire abstrait de la France.
14:31 C'est une culture, des mœurs, une histoire, une manière de vivre,
14:33 une manière de faire qui crée des conditions, une prospérité qu'on peut ensuite redistribuer.
14:37 Si vous arrivez ici simplement en disant « je veux m'emparer de cette prospérité
14:41 avec les aides, avec ci, avec ça », puis il y a des différences,
14:43 il y a les formes illicites de conquête de la prospérité,
14:45 il y a les formes licites de conquête de la prospérité, les droits sociaux,
14:48 eh bien là, vous risquez d'avoir un problème sur le long terme,
14:51 un continent qui, privé de ses peuples, ne produira plus la même prospérité.
14:56 Un dernier mot, un tout dernier mot, si vous me permettez.
14:58 Hubert Védrine a déjà dit une fois « le recours à la force sera à un moment ou à un autre inévitable ».
15:04 Alors on comprend, ce n'est pas un appel à la violence.
15:07 Ce qu'il veut dire, c'est qu'il va falloir être capable, comme société,
15:09 de sortir des structures mentales d'une version dévoyée de l'État de droit.
15:13 Il va falloir probablement dénoncer des traités internationaux
15:16 qui nous rendent impuissants, incapables d'agir,
15:18 et faire en sorte que ces bateaux n'accostent plus,
15:20 que ces bateaux ne puissent plus opérer sur le mode du débarquement,
15:23 comme on l'a vu à Lampedusa depuis 24 heures.
15:26 Filippo Manino, le maire de Lampedusa, c'est intéressant,
15:32 il a dit ces dernières 48 heures, environ 7000 personnes sont arrivées à Lampedusa,
15:36 qui les a toujours accueillies à bras ouverts.
15:38 Nous avons atteint un point de non-retour et l'île est en crise.
15:43 L'Europe et l'État italien doivent intervenir immédiatement
15:46 en lançant une opération de soutien et d'évacuation rapide.
15:49 Charles-Antoine Delaz, je te laisse réagir peut-être là-dessus.
15:52 Je vais te le dire en une seconde, je te le dis en passant,
15:54 au même moment, à New York, le maire dit « la ville ne tiendra pas
15:57 à cause de l'immigration massive qui est en train de l'écraser ».
15:59 Maire démocrate, maire issu des minorités,
16:01 donc si Lampedusa et New York disent à peu près la même chose,
16:04 si partout les systèmes sociaux craquent,
16:06 il faudrait peut-être un moment donné se demander
16:08 s'il n'y a pas une part de vérité dans l'idée que ça ne tient plus.
16:10 - Eh oui, le maire de New York, j'ai sa phrase,
16:12 j'ai la phrase de François-Xavier Bellamy,
16:14 j'ai la phrase d'Eric Ciutti,
16:16 6000 migrants viennent de débarquer en Europe,
16:19 demain ils seront aux portes de la France.
16:21 Je demande au président de la République d'engager des moyens civils
16:23 et militaires sans précédent pour protéger nos frontières.
16:26 Le sénateur Otayu, ce qui se passe à Lampedusa
16:29 devrait inciter le gouvernement français à la plus grande prudence,
16:32 régulariser les clandestins qui travaillent.
16:35 Ce serait créer un appel irresponsable et dangereux.
16:38 - C'est vrai qu'à la fois les images que l'on voit,
16:41 l'ampleur de la chose, les craintes des différentes personnalités
16:45 qui sont directement en proie au nombre de gens qui arrivent
16:48 devraient nous permettre enfin d'avoir un débat serein
16:51 sur la manière de stopper ça, parce qu'en fait il n'y a pas le choix.
16:54 C'est-à-dire que si vous ne le stoppez pas,
16:56 par ailleurs vous faites prendre des risques inconsidérés
16:58 à des millions de gens qui sont prêts à partir
17:00 à n'importe quelle condition sur les côtes africaines.
17:03 Donc c'est en plus, même moralement, je veux dire,
17:05 il n'y a pas un camp moral et un camp amoral dans cette histoire.
17:08 On le dit depuis des années, ça devient de plus en plus pressant
17:11 et absolument évident.
17:13 - Oui, c'est le problème, vous êtes sur un bateau,
17:16 l'équipage est là, on accueille les passagers,
17:19 on a un navire qui coule un peu plus loin,
17:21 on fait venir ceux qui arrivent à échapper au naufrage
17:25 et puis après il y a un moment, vous ne pouvez plus les faire monter,
17:28 il n'y a plus de place.
17:30 - Je connais un citoyen français d'origine sénégalaise
17:34 qui s'est fait passer pour un migrant pour être logé.
17:36 Donc dans la plupart de ces pays, en fait,
17:38 on traite mieux les étrangers qui arrivent
17:41 que les pauvres du pays.
17:43 Donc il y a quelque chose de fou là-dedans.
17:45 On parle beaucoup de xénophobie,
17:46 mais je pense qu'il faudrait parler de xénophilie.
17:48 Il y a vraiment une espèce de volonté,
17:50 non seulement d'accueillir toute la misère du monde,
17:52 ça fait penser à cette phrase de Chesterton,
17:54 le monde est plein d'idées chrétiennes devenues folles.
17:58 - Merci pour votre regard à tous.
18:01 Juste avant vous, Guillaume Bégaud,
18:03 je me retourne vers vous, peut-être Marc Menangé.
18:06 Moi, je vais vous faire réagir à une actualité aujourd'hui
18:08 qu'on a vue, qui est un peu intéressante.
18:09 On va parler d'invasion un peu différente.
18:12 Parce que Fabien Roussel, il a appelé à envahir les préfectures
18:16 pour réclamer la baisse des prix du carburant.
18:18 Est-ce qu'il a raison ?
18:19 J'avais envie quand même qu'on s'arrête trois secondes là-dessus.
18:22 - Il oublie que le parti communiste, un jour,
18:24 a décidé d'être dans l'ordre démocratique.
18:27 C'est-à-dire qu'il n'était plus révolutionnaire en tant que tel.
18:30 Pour arriver à un nouveau système, il passait par les urnes.
18:34 Eh bien, soudain, il remet son bonnet rouge et il dit maintenant
18:39 "Camarade, il n'est plus question d'attendre le vote,
18:42 peut-être parce que celui-ci est beaucoup trop anémique."
18:45 - En même temps, la majorité silencieuse, elle est là, elle subit,
18:49 elle n'a pas moyen d'expression, elle n'a pas moyen de crier.
18:52 - Oui, mais c'est pour ça qu'on perd le sens même de ce qui est un État de droit
18:59 où on se met en dissidence.
19:01 Et ce qui est intéressant, c'est que Mélenchon a dit que c'était irresponsable.
19:05 C'est le monde à l'envers.
19:07 - Guillaume Bigot.
19:08 - Il est fort ce Mélenchon.
19:10 - Guillaume Bigot. Dans les colonnes de Politis,
19:13 une tribune signée par 350 personnalités et organisations de gauche
19:18 s'en prend au gouvernement, dénonçant l'interdiction de l'abaillant
19:22 comme islamophobe, raciste, sexiste.
19:26 C'est un peu fort, non ?
19:28 - C'est fort de café, comme on dit.
19:31 C'est très excessif, c'est aussi, on va voir, contradictoire.
19:34 Mais d'abord, c'est une tribune attrape-tout.
19:37 Et quand on regarde les signataires, on se rend compte qu'il y a quand même,
19:43 bon, il y a très peu d'abord de grandes figures de l'islamisme,
19:46 il y a très peu de représentants de ce courant,
19:49 et il y a surtout beaucoup d'élus, de militants et d'intellectuels
19:52 qui appartiennent à l'extrême gauche.
19:54 C'est ça qui domine dans cette tribune.
19:56 Et on sent qu'ils ont utilisé cette question d'abaillat
19:59 pour attirer, et notamment attirer pas mal de micros, syndicats,
20:03 de l'enseignement, mais aussi des féministes, etc.
20:06 Mais c'est vraiment eux qui tiennent la plume, en quelque sorte.
20:09 Alors c'est un texte surtout qui est plein de contradictions.
20:11 Il y a surtout trois contradictions qui sautent aux yeux.
20:14 D'abord, le premier argument, c'est que l'abaillat, ce serait islamophobe.
20:19 Mais ce sont les mêmes qui nous ont expliqué que l'abaillat n'était
20:22 surtout pas un vêtement religieux.
20:24 Donc là, moi, je ne comprends pas bien.
20:25 Donc, soit on dit que ce n'est pas un vêtement religieux,
20:27 que c'est la police du vêtement, qu'on va chasser les kimonos japonais, etc.
20:31 Très bien, mais on ne peut pas dire qu'on vise les musulmans
20:34 en interdisant l'abaillat. Je ne comprends pas bien.
20:36 Parce qu'interdire l'abaillat et dire que c'est islamophobe,
20:39 c'est-à-dire que ça porte tort aux musulmans, c'est évidemment reconnaître
20:42 que c'est un vêtement musulman puisqu'il n'y a que les musulmans qui le portent.
20:44 Donc, c'est totalement contradictoire.
20:46 Mais ils n'en sont pas à une contradiction près.
20:48 Donc, cette histoire d'abaillat, c'est aussi pour eux, interdire l'abaillat,
20:51 c'est aussi pour eux du racisme.
20:53 Je ne sais pas très bien combien de fois il faudra répéter, répéter, répéter,
20:56 mais la répétition est la base de la pédagogie, que l'islam n'est pas une race.
21:00 Ce n'est pas une race, c'est une religion.
21:03 Donc, même si tenter que ce soit islamophobe, ce que ça n'est pas,
21:07 de toute façon, ça n'a pas nécessairement de rapport avec le racisme.
21:10 Mais non, pour eux, c'est du racisme.
21:12 Ils parlent de stigmatiser, ils parlent de...
21:15 Le terme qu'ils utilisent, c'est "on va profiler les gens, stigmatiser les gens".
21:19 Pourquoi ? Quel est leur raisonnement ?
21:21 Ils disent qu'en fait, les musulmans en France sont principalement des gens,
21:24 comme ils disent dans leur charabia, racisés.
21:27 Donc, s'en prendre à l'abaillat, qui n'est pas musulmane,
21:29 mais quand même porté par des musulmans, c'est forcément s'en prendre aux racisés,
21:33 en quelque sorte.
21:34 Et là, l'argument est totalement contradictoire parce que,
21:36 comme M. Attal l'a bien expliqué, l'idée, c'est précisément qu'on ne puisse plus
21:40 faire de différence entre ceux qui sont musulmans, ceux qui sont juifs,
21:43 ceux qui sont bouddhistes, ceux qui sont de quelques origines que ce soit,
21:46 et que l'école, les établissements, soient des sanctuaires.
21:49 Et donc, c'est vraiment miser sur la carte de l'uniformité.
21:52 Et en réalité, le racisme, on pourrait imaginer,
21:56 l'expression la plus pure de racisme, c'est l'étoile jaune.
21:59 C'est-à-dire mettre un vêtement qui distingue, qui met à part,
22:02 qui stigmatise et qui met de côté.
22:04 Là, c'est précisément la démarche inverse.
22:06 Et le meilleur avocat de cette interdiction de la baïa,
22:09 c'est encore Jean-Luc Mélenchon.
22:11 Alors, le Jean-Luc Mélenchon de 2017, parce que c'est comme Picasso,
22:14 il y a différentes saisons.
22:16 Donc, le Mélenchon de 2017, qui était encore de gauche,
22:18 et encore républicain, que disait-il ?
22:20 Il disait le voile.
22:21 Il ne parlait pas de la baïa, mais c'est le même raisonnement.
22:23 Il parlait du voile islamique.
22:24 Il disait que le voile islamique, c'est un moyen que des femmes ont trouvé
22:27 de s'auto-discriminer.
22:29 Donc, je pense qu'évidemment, ce n'est pas du tout du racisme,
22:32 c'est exactement l'inverse.
22:34 Enfin, encore plus fou dans la contradiction,
22:37 ce serait une preuve de sexisme et la trace de cet impérialisme
22:43 du patriarcat que de vouloir empêcher des jeunes femmes de porter la baïa.
22:47 Alors bon, la baïa, tout le monde sait que c'est des islamistes
22:50 qui l'ont imposée.
22:51 Tout le monde sait que ça vient du Golfe,
22:54 pays dans lesquels il y a un islam extrêmement rigoriste.
22:56 Et la plupart du temps, non seulement les femmes n'ont pas le droit
22:59 de porter ce qu'elles veulent, mais en plus,
23:01 elles n'ont même pas le droit de circuler seules dans la rue.
23:03 Et quand elles circulent seules dans la rue,
23:05 leurs formes sont tellement indécentes qu'elles doivent se couvrir
23:08 d'une espèce de sac poubelle et se recouvrir la tête.
23:11 Et donc là, l'idée, c'est quoi ?
23:13 C'est évidemment, si les formes des femmes sont indécentes
23:15 et qu'elles n'ont pas le droit de se promener seules
23:17 et qu'en plus, elles ne peuvent retirer ce vêtement que de leur mari
23:20 pour bien exprimer leur soumission, on va nous expliquer
23:22 que c'est une preuve de sexisme de vouloir interdire ce genre
23:25 d'instrument manifeste, justement, de suggestion des femmes.
23:29 En plus, les mêmes, les mêmes qui nous expliquaient
23:31 qu'interdire les croc-top, c'était le sommet du sexisme.
23:35 Et alors demain, on interdira le camisse masculin
23:38 et ce sera encore du sexisme.
23:40 C'est n'importe quoi.
23:42 Mais l'extrême gauche, Guillaume Bigot, a longtemps été très dur
23:45 avec les religions.
23:46 Marx, c'est le purne du peuple.
23:48 Toute la gauche française a longtemps été férocement attachée
23:52 à la laïcité.
23:53 Marc, il est resté lui.
23:55 Comment les auteurs...
23:56 Il n'est pas seul.
23:57 Comment les auteurs de cette tribune parviennent-ils,
23:59 justement, à surmonter ces contradictions à gauche ?
24:03 Alors d'abord, il y a des justifications théoriques
24:05 de ces contradictions.
24:06 Et ensuite, ces contradictions, elles vont avoir quand même
24:09 une certaine utilité politique.
24:10 Elles vont dire quelque chose des rapports de force.
24:12 D'abord, la justification théorique.
24:14 On ne va pas remonter trop loin, mais je pense que le point
24:16 d'origine de cette histoire...
24:17 D'abord, souvent, on conteste l'idée d'islamo-gauchisme.
24:20 On dit que ça n'existe pas.
24:21 Là, pardon, mais il y a une preuve écrite de l'islamo-gauchisme.
24:23 Si vous ne croyez pas que ça existe, vous n'avez qu'à dire
24:25 que cette tribune en avait une preuve.
24:27 Ensuite, l'origine, le point de départ, je pense que c'est
24:30 le congrès de Bakou de 1920.
24:33 Mais quel rapport ?
24:34 Parce qu'en 1920, les communistes et bolcheviques se sont emparés
24:37 de l'Union soviétique, de la Russie.
24:38 Ils ont essayé de déclencher une révolution mondiale,
24:40 et notamment en Europe.
24:41 Ça a échoué.
24:42 Et qu'est-ce qu'ils ont fait ?
24:43 Ils ont réuni les peuples d'Orient, entre guillemets, à Bakou,
24:45 en Azerbaïdjan, pays musulman.
24:48 Et beaucoup de ces peuples d'Asie centrale, du Moyen-Orient,
24:50 etc. étaient musulmans.
24:51 Et ils leur ont dit, unissez-vous aux communistes
24:54 pour renverser l'Occident qui est capitaliste et colonialiste.
24:58 La deuxième étape, on accélère un peu dans l'histoire,
25:00 c'est la veille de la révolution iranienne,
25:02 la veille de la première révolution islamique mondiale, 1979.
25:05 Là, on a un intellectuel iranien qui n'est pas du tout islamiste,
25:08 qui est marxiste, qui s'appelle Ali Chariati.
25:11 Cet Ali Chariati a l'idée géniale d'utiliser le vocabulaire du marxisme
25:15 et de le remixer avec le vocabulaire de l'islamisme.
25:18 Il dit notamment, voilà, l'Islam c'est la religion des opprimés,
25:21 des opprimés, des déshérités, le Coran est le bouclier des opprimés.
25:24 Et en fait, le combat marxiste et le combat islamique,
25:27 c'est un seul et même combat.
25:29 L'Ayatollah Khomeini, qui est un fin politique,
25:31 a utilisé cette argumentation pour prendre le pouvoir.
25:33 Et enfin, en 1994, la boucle est bouclée avec un trotskiste anglais
25:38 qui s'appelle Chris Harman et qui explique qu'en fait,
25:41 le prolétariat occidental est devenu trop mou pour faire la révolution.
25:44 Mais heureusement, il y a l'immigration musulmane
25:47 qui, elle, est beaucoup plus dure au mal,
25:49 qu'il va rallier à la cause du renversement de l'ordre capitaliste.
25:53 Et pour ça, évidemment, pour séduire ce nouveau public,
25:56 il faut se montrer très complaisant à l'égard de ses revendications religieuses.
25:59 Voilà comment, si vous voulez, au moins au plan théorique,
26:01 cet islamo-gauchisme s'est élaboré.
26:03 Acte fondateur de l'islamo-gauchisme 1920,
26:06 théorisé cet islamo-gauchisme en 1994.
26:09 On revient dans un instant pour continuer à parler de ce...
26:12 Non, mais c'est intéressant, cette tribune qui va contre la loi,
26:14 contre la France, contre les Français,
26:17 contre le Conseil d'État, contre...
26:19 Pas contre la pub, en tout cas. A tout de suite.
26:21 Retour sur le plateau de Face à l'Info,
26:27 dans un instant avec Mathieu Bocoté.
26:29 On parlera de l'agression à Nice qui a lieu entre la nuit de lundi et mardi.
26:32 Cette femme de 53 ans en camp entre la vie et la mort
26:35 est-il suédois, angolais ?
26:38 Pourquoi joue-t-on avec les mots ?
26:40 On va nous mettre les pieds dans le plat et on va en parler.
26:43 Charles Andonéas, je vous demanderais,
26:45 si le président de la République peut aller à la messe ?
26:47 On en a parlé hier, vous étiez le premier à en parler, Mathieu Bocoté.
26:49 On va quand même revenir là-dessus,
26:51 mais votre chronique sera surtout sur Éric Dupond-Moretti.
26:54 Avec vous, Marc Menand, on parlera des journées du patrimoine.
26:57 Qu'est-ce que le patrimoine français ?
26:59 Donc on parle de moi ?
27:01 Ne vous la racontez pas non plus.
27:03 J'ai un petit message personnel à faire passer à Nadine Morano.
27:06 Si elle pouvait envoyer un SMS explicatif à Mathieu Bocoté,
27:09 ça serait bien, parce qu'il paraît qu'il y a des SMS qui se changent,
27:11 mais on aimerait bien comprendre.
27:13 On va envoyer maintenant le SMS de Nadine Morano.
27:15 C'est facile.
27:17 Blague à part, Guillaume Bigot,
27:19 on était en train de parler de ces contradictions.
27:22 Avec l'acte fondateur de l'islamo-gauchisme,
27:25 on parlait de toutes ces contradictions de la gauche face à l'islamisme.
27:29 Ce sont des contradictions qui s'expliquent aussi
27:33 par des rapports de force politique
27:35 et par une question de survie politique quasiment pour Eléfie.
27:37 Eléphie, ils ont encore quelques électeurs de gauche traditionnels,
27:40 quelques fonctionnaires de l'Éducation nationale.
27:42 On a d'ailleurs dans cette tribune les questions des fameuses conditions,
27:45 des moyens de recruter plus de personnel.
27:47 Mais en fait, électoralement, ils ne peuvent plus survivre
27:50 sans des nouvelles catégories d'électeurs
27:52 qui n'avaient traditionnellement plus rien à voir avec la gauche,
27:55 c'est-à-dire les bobos des centres-villes
27:57 qui sont extrêmement sensibles au discours walkiste américain,
28:01 d'ailleurs par ailleurs porté par les multinationales, mais enfin, qu'importe.
28:04 Et ce discours walkiste féministe, on le retrouve dans cette tribune.
28:07 Et évidemment, on sait bien qu'ils ne peuvent plus gagner des élections,
28:10 espérer gagner des élections, sans cet apport du peuple des quartiers populaires
28:14 comme il dit, c'est-à-dire en fait un électorat musulman, en clair.
28:17 Donc ça, c'est le rapport de force électorale, mais il n'est pas question que de ça.
28:19 Quand on lit bien cette tribune,
28:21 et j'invite tous nos téléspectateurs à en prendre connaissance,
28:24 c'est très inquiétant. Il est encore question, si vous voulez, des émeutes.
28:27 Il est encore question du troisième tour social de Mélenchon,
28:30 parce que Mélenchon, on comprend bien que c'est lui qui tient la plume,
28:33 à mon avis, c'est lui ou ses amis.
28:35 Il ne compte pas que sur des électeurs musulmans.
28:37 En cas d'émeute, il va compter aussi sur des émeutiers musulmans.
28:40 Il parle d'une offensive générale contre la jeunesse des quartiers populaires.
28:45 Et donc, face à cette offensive générale,
28:47 la riposte semble assez légitime, somme toute.
28:50 Alors, votre analyse n'est pas vraiment rassurante, Guillaume Bigaud.
28:54 Comment est-ce que ça va se passer ?
28:56 LFU manipule le woukisme et l'islamisme.
28:59 Et à la fin, finalement, qu'est-ce qui va se produire, d'après ce que vous nous racontez ?
29:02 Je ne vais pas faire durer le suspense ou le coup d'effroi longtemps.
29:06 Je sais que ça va mal finir. À mon avis, cette histoire va très mal finir.
29:09 En fait, tout le monde, effectivement, essaie de manipuler tout le monde.
29:12 Mais disons que le gauchisme manipule le féminisme ou le woukisme,
29:15 et inversement, ou l'écologisme, c'est assez anodin.
29:18 En revanche, essayer de manipuler l'islamisme, ça, c'est extrêmement dangereux.
29:21 C'est ultra dangereux. Pourquoi ?
29:23 D'abord parce que le woukisme, comme le marxisme, ou même l'écologie,
29:26 sont des fausses religions.
29:28 Là, l'islamisme s'appuie sur une vraie religion, une religion qui a 1300 ans.
29:32 Donc, on ne manipule pas impunément des religions.
29:35 C'est quelque chose d'extrêmement puissant.
29:37 En plus, les islamistes ne se pensent pas du tout dans les catégories des woukistes,
29:40 c'est-à-dire comme des victimes.
29:42 Les femmes, victimes. Les LGBT, victimes. Les racistes, victimes.
29:45 Ils ne sont pas victimes. Ils se pensent encore moins comme des minoritaires.
29:48 Ils sont conquérants. Ils ont une attitude conquérante.
29:51 De plus, ils sont minoritaires en France. Ils le savent.
29:54 Mais ils comptent sur la bascule démographique. Ils comptent sur l'immigration.
29:58 Et ils savent qu'ils sont loin d'être isolés à l'échelle de la planète.
30:01 Et de toute façon, eux, ils ne comptent pas en années, ni même en décennies, mais en siècles.
30:05 Et les islamistes ont leur propre agenda sur le long terme.
30:08 Ils ont leur propre discours. Ils ont leur propre vision du monde.
30:11 Demain, peut-être, auront-ils leur propre syndicat.
30:13 Demain, auront-ils peut-être leur propre candidat.
30:15 Et en tout cas, en cas de violence, et si l'ordre public devait basculer en France,
30:19 à coup sûr, ils auront leur propre stratégie.
30:22 Et donc, c'est l'histoire de l'arroseur arrosé.
30:24 C'est-à-dire que les islamistes, enfin, pardon, LFI, l'extrême gauche, les féministes, les woukistes
30:30 essayent de manipuler l'islamisme et ça va se retourner contre eux.
30:33 Les premières victimes des islamistes, ce seront les gauchistes, les woukistes et les femmes.
30:37 Dans l'État islamique, jetez les homosexuels depuis les toits.
30:40 Dans le Golfe Persique, il n'est pas rare qu'on flagelle, qu'on fouette et même qu'on lapide, d'ailleurs, les femmes adultères.
30:47 Une fois au pouvoir, qu'est-ce qu'a fait Khomeini ?
30:49 Il a commencé immédiatement par pendre ses alliés gauchistes et marxistes.
30:52 Si demain, les mêmes qui incitent les jeunes filles à porter des abaya,
30:56 si demain, ceux-là prennent le pouvoir, les premières victimes, ce sera Jean-Luc Mélenchon et Sandrine Rousseau.
31:01 Ce sont les premiers à passer à la casserole.
31:03 Je sens que vous avez envie de réagir.
31:06 Non, c'est parce que ça y est, il y a deux micro-parties qui présentent des candidats.
31:13 Donc, ils ont compris que par les élections, ils peuvent être encore plus influents.
31:18 Normalement, il devrait y avoir des verrous constitutionnels, mais vu ce qu'est devenu le Conseil constitutionnel ou le Conseil d'État, ça m'étonnerait.
31:24 Merci pour votre regard, Guillaume Bigaud.
31:27 Charlotte Dernelas, Mathieu Bocoté en parlait hier.
31:29 Le président de la République qui ira à la messe a été confirmé aujourd'hui lors de la visite du pape.
31:36 Un président de la République peut-il aller à la messe ?
31:39 Grosse pression quand même de les filles pour qu'ils ne puissent pas aller à la messe.
31:42 Oui, ils évoquent la laïcité.
31:44 C'est bien, ils font du ping-pong avec la laïcité, comme ils font d'ailleurs depuis de très très très longues années.
31:50 Mais simplement, est-ce qu'il peut aller à la messe ?
31:52 Oui, effectivement, il peut aller à la messe.
31:54 Ce qui est amusant dans l'histoire avec le pape François, c'est que le pape François a dit, comme il avait fait à Strasbourg,
32:01 d'ailleurs il était venu voir les institutions européennes, qu'il ne voulait pas de visite officielle à la France.
32:05 Donc il n'y a pas de visite officielle.
32:07 C'était la fameuse phrase du pape qu'on avait eu un peu du mal à comprendre.
32:10 Au début, il avait dit "je vais à Marseille, pas en France".
32:12 En fait, ça veut dire "je vais à Marseille" parce qu'il y a une réunion notamment sur l'immigration qui regroupe tous les pays autour de la Méditerranée.
32:20 Il se rend à Marseille, mais ce n'est pas une visite officielle en France.
32:23 Et on sait désormais que c'est le président de la République, Emmanuel Macron, qui a fait un peu des pieds et des mains pour rencontrer le pape et donc assister à la messe.
32:33 Mais moi, à titre personnel, si vous me demandez à moi, est-ce que ça me choque que le président de la République française aille à la messe ? Non, pas du tout.
32:40 Alors juste avant, Marc Menand, je reviens sur un tweet, Guillaume Bigot, que vous avez posté aujourd'hui sur Sokaïa, mort à Marseille.
32:52 Vous avez mis "Regarde jeunesse de France, ce visage est le tien. R.I.P. Sokaïa, 24 ans, victime des balles réelles par les racailles. Il n'y aura ni marche, ni papiers."
33:04 Qu'est-ce que vous entendez par là ? Vous êtes choqué par le fait qu'il n'y ait pas de rassemblement ? Pourquoi ?
33:08 D'abord, je ne suis pas le seul à être bouleversé. Cette jeune fille, elle avait la vie devant elle. Elle était assez brillante apparemment. Elle a été magnifique.
33:16 Et ça m'a évoqué un discours, un très célèbre discours de Malraux, où il parle du martyr de Jean Moulin et il dit "Regarde jeunesse de France, ce visage massacré, ce visage-là aujourd'hui était le tien."
33:29 Et ça m'a fait penser, parce que cette jeune fille, elle a été retrouvée massacrée avec une balle dans le visage, méconnaissable.
33:34 Et donc je me suis dit "Mais quelle tartufferie !" Il ne cesse de nous parler des femmes victimes, des jeunes, des quartiers, des musulmans, des immigrés.
33:42 Elle coche à tout et elle est française. Et ça ne les intéresse pas. Mais comment les gens peuvent accepter une telle dose de mauvaise foi mollyresque ? C'est insupportable.
33:53 C'était le coup de gueule de Guillaume Bigot, le coup de gueule de Mathieu Bocoté. Dans un instant. D'abord, Marc Menon, ce week-end, ce sont les 40e journées du patrimoine.
34:06 Le rendez-vous avec nos racines et qui permet à tout un chacun de comprendre ce qui fait l'esprit de la France, ce qui nous donne le goût d'être français.
34:14 Mais le patrimoine, ce n'est pas uniquement une histoire de pierre, c'est aussi une façon de vivre et non pas seulement une seule fois par an.
34:23 Et moi, ce que j'avais envie de vous demander aujourd'hui, c'est surtout qu'est-ce que le patrimoine ? Qu'est-ce que le patrimoine français ?
34:28 Qu'est-ce qu'on doit retenir de ces journées du patrimoine ?
34:31 Ce qu'il nous faut retenir, c'est déjà de nous sortir d'un quotidien où on a oublié ce qu'était la France. Car depuis 20 ans, 30 ans, on a enlédi la France.
34:41 On a bétonné la France. Vous avez des centres-villes merveilleux qui nous rappellent effectivement notre histoire, avec des maisons qui remontent au 15e siècle, au 16e siècle.
34:53 Et dans ces rues qui sont la possibilité de se laisser porter par l'âme de la France, vous avez quoi ?
35:02 Vous avez des boutiques internationales, vous avez des sociétés banques ou bien sociétés immobilières, avec des choses hideuses qui viennent tout gâcher
35:16 et les maires de toutes les communes droite-gauche qui tolèrent ça.
35:20 Soudain, eh bien, on essaie de remettre des œillères pour essayer de comprendre ce que nous sommes.
35:26 Il y a tellement de désespérance dans notre pays. Il y a ceux qui ne se sentent pas du tout français. On les évoquera dans quelques instants et de façon positive.
35:34 Mais il y a tous ceux qui font appel à la drogue, c'est qu'ils ne vont pas bien.
35:38 On a donc une société de décomposition, une société dans laquelle, par rattrapage, on cherche sa petite niche, on cherche le refuge.
35:49 Et c'est cette fragmentation générale. Alors on se veut ceci, on se veut cela. Et on oublie ce qu'est la France, ce qu'est que nous sommes un peuple
35:59 et que ce peuple a quelque chose qui le porte. Il y a un souffle, il y a une âme. Et ça, on va le retrouver dans le pratique moine.
36:09 Il y a des lieux exceptionnels. Et là, vous avez la possibilité de vous dire, maintenant que je suis français, que vous soyez de 30 générations, 50 générations,
36:23 arriver une ou deux générations, la possibilité de vous connecter, la possibilité de sortir de cette fragmentation pour entrer dans l'unité.
36:36 Et ce qui est extraordinaire, c'est comment ce patrimoine, aujourd'hui, se redresse contre la laideur. Comment des associations ici et là font appel à des bénévoles
36:46 et les gens s'y engagent de façon merveilleuse. On oublie sa religion, on oublie sa couleur politique. On est simplement là à travailler la pierre, à travailler les outils.
36:57 Il y a les remparts. Les remparts, ils ont été créés en 1966. C'est pas d'aujourd'hui, n'est-ce pas ? Et ils regroupent aujourd'hui 200 associations.
37:07 Ils ont tous les étés 4 000 personnes bénévoles qui travaillent avec eux, encadrées par 300 à 350 animateurs.
37:17 Alors, ces animateurs sont des gaillards qui travaillent la pierre. Vous savez, aujourd'hui, vous allez au bureau, vous êtes là, vous vous emmerdez, vous dites...
37:24 Si vous prenez la moindre initiative, c'est pont sur le bec, vous êtes sorti du protocole.
37:29 Parlez pour vous, parlez pour vous.
37:31 Non, moi, c'est nous, je suis libre.
37:32 Vous portez tout le temps du protocole.
37:34 Non, non.
37:35 Tu réfléchissais, vous me diriez, vous irez ce week-end pour les journées du patrimoine, vous qui êtes québécois.
37:39 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on est dans la soumission à tous les niveaux. Et là, vous retrouvez ces personnages qui ont échappé à cette logique de non-évolution,
37:50 mais de régression et qui retrouvent le sens, le sens du geste.
37:55 Alors, dans ces associations, là, regroupées par les remparts, vous avez le forgeron, vous avez le tailleur de pierre,
38:05 toutes ces professions qui demandent un engagement, un investissement.
38:10 Vous n'êtes pas là en train de vous dire ce soir, je prends l'apéro.
38:14 Non, parce que vous serez tellement crevé que vous ne prendrez pas l'apéro, mais vous serez dans la satisfaction.
38:19 Vous serez dans le sens de la vie. Vous serez un créateur, c'est-à-dire un artiste à votre façon.
38:26 Ce sont ça, les métiers manuels. Et là, grâce à eux, on peut arriver à se reclaper à ce sens de l'existence.
38:36 Ce qui est formidable, c'est qu'ils sont ouverts à tous.
38:40 Et par exemple, vous avez des villes comme Bondy, pour bonne réputation, les Ulysses, pour terrible non plus, Mante-la-Jolie.
38:48 Eh bien, il y a des jeunes, des gamins qui appartiennent à ceux qui apparemment ne veulent surtout pas connaître la France.
38:55 Ils trouvent refuge pendant 15 jours, 3 semaines dans ces chantiers.
39:01 Il y a plus de 100 chantiers. Alors on travaille au quotidien.
39:04 Et puis le soir, autour de la veillée, on essaie de faire vivre. Vivre quoi ? Eh bien, l'espérit français.
39:11 Il y en a qui vont encore plus loin. Ils n'appartiennent pas aux remparts, ceux-là.
39:14 Ils sont à Fort Louis, en Alsace. Et à Fort Louis, ils vivent carrément 600 ans après Jésus-Christ.
39:22 Moi, j'ai Boitleika, c'est après Jésus-Christ. C'est ma borne.
39:26 – Qu'est-ce qu'on voit à l'image ? Qu'est-ce qu'on voit à l'image, là, Marc Menange ?
39:30 – Eh bien voilà, vous voyez ça. C'est donc ce village à côté de Strasbourg, Fort Louis, où ils ont carrément…
39:39 Ils vivent au quotidien, avec les outils de l'époque. Ils élèvent les animaux.
39:44 Ce sont des animaux rustiques. On a les vêtements que l'on se fabrique avec de la laine.
39:49 – Ce ne sont pas rustiques, les animaux ?
39:51 – Ben si, c'est quand vous avez une chèvre, ce n'est pas la dernière génération.
39:55 Non, non, non. On essaie de prendre les animaux qui sont dans une lignée non évoluée, enfin qui a moins évoluée.
40:01 Ils vivent avec cette sensation. Ils sont coupés de tout. Il n'y a pas de téléphone, il n'y a rien.
40:07 Ils font travailler, ils façonnent la pierre. Donc ils reprennent et donnent goût à l'existence.
40:13 Vous voulez des lieux où aller ? – Oui, donnez-nous quelques conseils.
40:17 Alors d'abord moi, je dois… – Ah, d'accord !
40:20 Vous avez peur que je vous copie ? – Non, pas du tout.
40:22 Regardez, une petite église, où est-elle allée ce week-end ?
40:24 Saint-Augustin à Paris. Regardez comme elle est belle.
40:26 Elle a été restaurée. Elle est magnifique l'église Saint-Augustin.
40:29 Voilà, journée du patrimoine, ça c'est mon petit conseil du week-end.
40:32 Allez-y, elle vient d'être restaurée. Elle est formidable en plein cœur de Paris.
40:35 Quels sont vos conseils ?
40:37 – Moi, j'ai cheminé en France cet été. Alors j'étais désespéré de voir partout le béton.
40:42 Et puis il y a eu des écrins comme ça. J'étais avec ma compagne et d'abord…
40:46 Alors là, on est à Weizley. Allez à Weizley. C'est sur le Monticule.
40:51 Et alors là, on a eu de la chance, quand on est arrivé, il y avait une procession religieuse.
40:55 Je me suis dit, tiens, il y a peut-être ma Charlotte qui est là.
40:57 Ils chantaient merveilleusement et ça donne là aussi, ça donne un souffle.
41:01 C'est-à-dire que vous n'êtes pas dans l'église en tourisme.
41:03 – OK, Marc Benoît, on a compris. Donc c'était Weizley et sa cathédrale en Bourgogne-Franche-Comté.
41:08 – Oui, vous avez les Hospices de Bonne. C'est extraordinaire, les Hospices de Bonne.
41:14 C'est comment on accueillait… – En Bourgogne.
41:18 – Oui, en Bourgogne. Regardez, c'est magnifique.
41:20 Et à l'intérieur, on essayait de soigner les gens. Après, il y a le château de Montaigu.
41:25 Lui, il a été redressé aussi, mais… – En Vendée.
41:29 – En Vendée. Vous avez Ferney-Voltaire. Ah, notre philosophe, il n'est pas question de passer à côté.
41:34 Il avait relancé, je dirais, les environs de Genève. Place des Vosges.
41:39 On va aller voir le Père Hugo dans sa maison. Le Père Hugo, il ne faut surtout pas le rater.
41:44 Et puis, il y a un lieu qui ne sera pas ouvert, mais qui nous appelle à quoi ?
41:48 À penser à ce qui est le patrimoine des patrimoines, à savoir la langue française.
41:53 Il nous faut nous battre au quotidien pour la défendre, connaître cette sensation,
41:58 cet envolé des mots. – Merci.
42:00 – Et c'est à Villers-Cotterêts, là où François 1er a imposé la langue française,
42:04 ils viennent de refaire complètement le château.
42:07 – C'est pas ouvert ce week-end, Marc Menand ? – C'est dommage, mais ça sera la cité.
42:10 – J'aime mieux. – Ça sera la cité internationale
42:13 de la langue française. C'est sublime. Déjà, on peut l'apercevoir de l'extérieur.
42:18 On peut prendre des photos. – C'est ouvert en octobre.
42:20 On peut regarder si c'est ouvert en octobre. Mathieu, vous qui êtes Québécois,
42:24 qu'est-ce que vous irez voir ce week-end ?
42:26 – Ce week-end, je travaille, vous me le pardonnerez.
42:28 Mais cela dit, je vais faire partie de tous ceux qui, lorsqu'ils viennent en France,
42:33 aiment la France éternelle. On vient en France pour voir ce qu'elle a toujours été,
42:37 un peu moins ce qu'elle devient. – SOS Calvaire, c'est-à-dire que vous…
42:40 – Oui, ils sont formidables. – Pardon, excusez-moi !
42:44 – SOS Calvaire, ils sont exceptionnels et on en a déjà parlé ici.
42:47 – D'accord. – Alors, en parlant de week-end,
42:49 vous êtes à 19h, samedi soir, sur CNews.
42:52 Et Philippe Devilliers, c'est le retour aussi demain, à 19h, sur CNews,
42:56 le retour de Philippe Devilliers. Charlotte Darnéas, je me tourne vers vous.
43:00 Éric Dupond-Moretti sera jugé pour conflit d'intérêt début novembre
43:05 devant la Cour de justice de la République, une grande première pour un ministre en exercice.
43:10 On va s'intéresser à la fois ce soir à ça, parce que c'est le syndicat de la magistrature
43:16 qui a porté plainte contre lui, entre autres.
43:18 On va s'intéresser aussi à sa critique qu'il a portée vis-à-vis du syndicat de la magistrature.
43:24 Expliquez-nous un peu tout ça. Il a été très applaudi.
43:27 – Oui, parce que, simplement sur la plainte, en effet, il y a le syndicat de la magistrature
43:31 et l'USM, qui est le syndicat majoritaire pour le coup, qui ont tous les deux déposé une plainte
43:37 à la suite de la saisie par le procureur général du conflit d'intérêt présumé d'Éric Dupond-Moretti.
43:43 Donc ça, c'est le procès, on a appris la date en effet aujourd'hui.
43:47 Et par ailleurs, vous savez, Éric Dupond-Moretti, on lui a posé une question
43:51 concernant la participation du syndicat de la magistrature à la fête de l'humanité,
43:56 avec notamment la participation à des tableaux rondes, avec des intitulés assez spéciaux,
43:59 enfin très engagés politiquement, on va dire.
44:01 Et Éric Dupond-Moretti a eu une réponse qui est assez courageuse.
44:05 C'est-à-dire qu'il a dit que c'était un véritable problème d'abord,
44:09 et il a rappelé les exigences de neutralité, d'impartialité et d'apparence d'impartialité
44:15 nécessaires pour les magistrats pour que les Français aient confiance dans la justice
44:19 et qu'il le dit lui-même que les justiciables n'arrivent pas dans le tribunal
44:22 en ayant peur d'être passés à la moulinette idéologique avant toute chose.
44:26 Alors, on verra un peu plus tard, qu'il y a malheureusement un mais à cette déclaration
44:30 que je juge courageuse, on y reviendra après.
44:33 Et Éric Dupond-Moretti a insisté sur un point, il a dit que le syndicat de la magistrature,
44:36 ce n'est pas la justice.
44:38 Alors, qu'est-ce qu'il voulait dire par là ?
44:40 C'est qu'il ne représente pas tous les magistrats,
44:42 leur engagement ne représente pas la manière dont la justice est rendue
44:46 et il a été rejoint sur ce point par beaucoup de magistrats
44:49 qui ont été extrêmement étonnés jusque dans les rangs du syndicat de la magistrature,
44:53 jusque chez des magistrats qui ont voté pour le syndicat de la magistrature
44:57 et qui se sont étonnés de cette prise d'engagement,
45:00 qui n'est pas très étonnante quand on regarde l'histoire du syndicat de la magistrature,
45:04 mais qui là s'ajoute à beaucoup de prises d'opposition ces derniers mois et années
45:09 qui commencent à agacer beaucoup de monde.
45:11 On a même Béatrice Brugère, dont on a beaucoup parlé sur ce plateau,
45:14 qui est elle secrétaire générale de Unité Magistrat FO,
45:16 un autre syndicat de magistrats qui elle a parlé de séparatisme dans la magistrature.
45:21 En parlant du syndicat de la magistrature,
45:23 elle dit non seulement il y a un séparatisme dans la magistrature,
45:26 il y a désormais deux magistratures,
45:28 deux manières de concevoir le fait d'être magistrat dans la cité
45:31 et même au sein du syndicalisme,
45:33 parce qu'en effet le syndicat de la magistrature est le seul,
45:35 les autres d'ailleurs on ne connaît pas leur nom,
45:37 parce qu'ils font moins de bruit,
45:38 mais ça ne les empêche pas de contester certaines décisions,
45:41 certains projets sur le plan juridique et non pas politique.
45:44 Alors le syndicat de la magistrature de son côté s'est étonné de la polémique.
45:48 On a la présidente qui nous a dit "je suis peut-être naïve,
45:50 mais je ne comprends vraiment pas".
45:51 Alors c'est magnifique parce que le syndicat de la magistrature,
45:53 vous avez quand même des magistrats un peu partout
45:55 qui poursuivent de leur feu tous les magistrats qui ne leur conviennent pas
46:00 et notamment on l'avait vu avec le juge Curtis,
46:02 souvenez-vous on en avait parlé,
46:04 mais alors lui c'était sa manière de rendre la justice
46:06 et sa manière de rendre la justice malgré aucune procédure disciplinaire à son encontre d'une part
46:12 et son respect strict du code pénal.
46:14 Donc c'est quand même original de la part du syndicat de la magistrature.
46:18 Mais on peut comprendre pourquoi la présidente du syndicat de la magistrature a l'air étonnée.
46:21 C'est parce que ce syndicat, il existe depuis juin 68,
46:25 ça ne s'invente pas, ça a été créé en juin 68,
46:27 et il a toujours affirmé depuis le premier jour
46:30 que l'acte de jugé est d'abord un acte politique.
46:34 Depuis le premier jour, c'est le leitmotiv du syndicat de la magistrature.
46:39 Et on entend souvent parler de la fameuse harangue d'Oswald Bodo
46:42 qui était un des magistrats fondateurs du syndicat de la magistrature
46:47 et il y avait trois points dans cette harangue,
46:49 parce qu'on dit toujours c'était soyez partiaux.
46:51 C'est vrai, c'était un des points, on va dire,
46:54 le premier c'était soyez partiaux.
46:56 Il s'adressait aux futurs jeunes magistrats en France.
46:58 Soyez partiaux, prenez la défense du voleur contre la police,
47:02 du faible contre le fort, en gros, faites la liste comme vous voulez.
47:07 Et la deuxième c'était le refus de la prison,
47:10 il leur disait refuser la prison.
47:12 Donc il y avait clairement, idéologiquement, un refus de la prison
47:15 et le syndicat de la magistrature des années plus tard,
47:17 dans un congrès, a acté le fait qu'il faudrait à terme supprimer totalement la prison.
47:23 Et enfin le troisième point, il dit lui-même à ses jeunes magistrats,
47:27 ne faites pas un cas exagéré de la loi.
47:30 La loi s'interprète.
47:32 Vous voyez que depuis le premier jour au syndicat de la magistrature,
47:35 il s'est constitué comme un syndicat extrêmement politique
47:38 qui contrevient par ailleurs aux politiques qui sont menées
47:41 par les représentants élus du peuple.
47:43 Donc ça n'est pas nouveau.
47:44 Et eux invoquent leur liberté d'expression,
47:46 je suis désolée, ce n'est pas une liberté d'expression,
47:48 là en l'occurrence, leur liberté d'expression,
47:50 elle est sur le terrain, en tant que magistrat bien sûr,
47:52 elle est sur le terrain juridique,
47:54 pas sur tous les terrains et notamment pas sur le terrain politique.
47:57 Et c'est la contestation du syndicat de la magistrature qui est nouvelle.
48:00 Donc on comprend mieux pourquoi la présidente s'étonne.
48:03 Sauf que voilà, il y a une loi organique en France
48:05 qui régit le statut et de fonctionnaire et de magistrat,
48:08 ce qui concerne donc les magistrats.
48:09 Rapidement, l'article 10 de cette loi organique,
48:12 1. Toute délibération politique est interdite au corps judiciaire.
48:16 Ça me semble assez clair.
48:18 2. Toute manifestation d'hostilité au principe ou à la forme
48:21 du gouvernement de la République est interdite aux magistrats.
48:23 Bon là, ils ne sont pas directement concernés.
48:26 3. De même que toute démonstration de nature politique incompatible
48:29 avec la réserve que leur impose leur fonction.
48:32 Alors moi je ne sais pas, on appelle à des grèves,
48:34 on appelle à faire des contre-circulaires pénales.
48:37 La circulaire pénale, elle est rédigée par le garde des Sceaux,
48:40 pas par les magistrats, jamais en fait.
48:41 Donc on appelle à faire ça, on fait du militantisme politique,
48:44 on fait des petits tracts pour expliquer aux manifestants comment se comporter,
48:48 on refuse d'appliquer la circulaire au moment des émeutes
48:51 ou à Sainte-Soline, souvenez-vous.
48:53 On condamne la manière dont le ministre gère sa politique pénale.
48:56 3. Est également interdite toute action concertée de nature à arrêter
49:00 ou entraver le fonctionnement des juridictions.
49:02 On a déjà vu le syndicat de la magistrature,
49:04 en tout cas certains de ses membres, appeler à la grève.
49:07 Si ce n'est pas une action concertée de nature à arrêter
49:09 ou entraver le fonctionnement des juridictions, je ne sais pas ce que c'est.
49:12 Et on appelle à une contre-circulaire de politique pénale.
49:15 C'est pareil, ça entrave le fonctionnement normal des juridictions.
49:19 Donc on a évidemment un grave problème,
49:21 mais qui n'est absolument pas nouveau.
49:23 Et en l'occurrence, c'est dramatique en effet pour la confiance
49:26 que les Français placent dans l'institution judiciaire.
49:29 Et on comprend pourquoi beaucoup de magistrats se sont exprimés,
49:32 pas forcément nommément, parce qu'ils ont leur devoir de réserve,
49:35 pour la plupart ils le respectent,
49:37 mais beaucoup ont exprimé quand même leur inquiétude
49:39 parce qu'ils savent qu'in fine le syndicat de la magistrature est tellement bruyant
49:43 qu'ils finissent par tous être assimilés au syndicat de la magistrature.
49:46 Voilà pourquoi Eric Dupond-Moretti, pour le coup, a eu raison de rappeler
49:49 que le syndicat de la magistrature n'est pas la justice.
49:52 En revanche, il prend beaucoup de place dans la manière dont s'exerce la justice
49:54 aujourd'hui en France.
49:55 J'aime bien parce que vous disiez tout à l'heure qu'il est courageux
49:58 d'avoir justement osé critiquer ainsi le syndicat de la magistrature,
50:01 mais vous disiez qu'il y avait un "mais".
50:03 Oui, il y a un "mais" pourquoi ?
50:04 Parce qu'il y a deux déclarations qui m'ont étonné,
50:06 ou en tout cas, qui m'ont, pas tellement étonné,
50:08 mais qui m'ont retenu mon attention.
50:10 Il dit, dans cette même déclaration,
50:12 "Depuis que je suis ministre, j'assiste impuissant
50:14 à un certain nombre de dérapages du syndicat de la magistrature."
50:17 Alors le problème, c'est que le ministre n'est pas impuissant précisément.
50:20 Il peut engager des procédures disciplinaires
50:22 quand le syndicat de la magistrature contrevient aux règles
50:25 qui lui sont imposées.
50:28 Et d'ailleurs, là, pour le coup, ça ne concerne pas que Eric Dupond-Moretti,
50:31 mais tous ses prédécesseurs.
50:32 Personne n'a jamais attaqué le syndicat de la magistrature.
50:36 L'autre déclaration qui va de pair, je le cite encore,
50:39 "Le syndicat de la magistrature n'a pas pris la mesure
50:41 de ce qu'était ce pathétique événement qu'était le mur des cons."
50:44 Le mur des cons, je ne vais pas refaire l'histoire,
50:46 tout le monde se souvient, il y avait notamment plusieurs personnes
50:48 affichées sur le fameux mur des cons du syndicat de la magistrature,
50:51 dont des parents de victimes, quand même.
50:53 Je le précise pour ceux qui auraient oublié.
50:55 Or, cette affaire, qu'est-ce qu'on a ?
50:57 Il y a eu une condamnation finale
50:59 parce que les victimes ont été extrêmement persévérantes.
51:02 Mais le parquet, initialement, n'avait pas poursuivi,
51:04 c'est les victimes qui l'ont fait.
51:06 Et par ailleurs, le parquet ne s'est jamais vraiment porté
51:09 en appui de ces victimes.
51:11 Et par ailleurs, il y a une jurisprudence qui existe
51:13 dans la justice, quand un magistrat est condamné au pénal,
51:16 en vertu de son statut, on considère que c'est une faute morale.
51:18 Donc, quasiment systématiquement,
51:20 des procédures disciplinaires sont engagées.
51:23 Or, la condamnation définitive de l'ex-présidente
51:25 du syndicat de la magistrature, concernée par ce mur des cons,
51:28 elle arrive en janvier 2021.
51:30 Mais qui était le garde des Sceaux ?
51:32 Éric Dupond-Moretti.
51:33 Est-ce qu'une procédure disciplinaire a été engagée ?
51:35 Non.
51:36 Alors que pourtant, normalement, c'est ce qui se fait par jurisprudence.
51:39 Donc, en effet, le syndicat de la magistrature n'a pas pris la mesure
51:42 de ce qui était le mur des cons, mais personne ne lui a fait
51:44 prendre la mesure de ce qui était le mur des cons.
51:46 Personne ne l'a fait non plus.
51:47 Et par ailleurs, Éric Dupond-Moretti, dans cette déclaration,
51:51 explique qu'il a saisi, qu'il a demandé un avis
51:54 au Conseil supérieur de la magistrature
51:56 sur la liberté syndicale.
51:58 Alors là, j'ai appelé le cabinet du ministre Éric Dupond-Moretti,
52:00 en disant qu'est-ce qui se passe exactement ?
52:02 Qu'est-ce que c'est que cette demande d'avis ?
52:03 Alors, on m'a dit, alors attention, ce n'est pas un avis qui concerne
52:06 directement le syndicat de la magistrature, c'est en fait un avis
52:09 qui a été demandé au Conseil supérieur de la magistrature
52:11 en mai dernier, et qui concernait trois points.
52:14 Un, l'expression des magistrats sur les réseaux sociaux.
52:17 Deux, la question du droit de grève, parce qu'apparemment,
52:19 ça fait débat.
52:20 Je ne relis pas la loi organique, mais ça ne fait pas débat
52:22 dans la loi, mais bon, apparemment, ça fait débat.
52:24 Et trois, l'expression syndicale, en effet.
52:26 Donc, c'est une question qui est déjà ancienne.
52:28 Le Conseil supérieur de la magistrature, quatre mois après,
52:30 n'a toujours pas répondu.
52:31 Donc, maintenant, je vous donne juste un exemple.
52:33 L'expression des magistrats sur les réseaux sociaux.
52:35 Mais, à ce que je sache, la chancellerie n'a pas attendu
52:38 l'avis du Conseil supérieur de la magistrature pour sanctionner,
52:41 par exemple, Charles Prats, dont on avait aussi parlé ici.
52:44 Alors, il a fait trois tweets de travers, lui, il a été sanctionné.
52:47 Des dizaines d'années d'engagement politique,
52:50 personne n'est sanctionné.
52:51 Donc, on comprend qu'il y a peut-être un peu de peur
52:54 chez les politiques, de manière générale.
52:55 Éric Dupond-Moretti peut-être en particulier, mais en tout cas,
52:57 personne ne s'y attaque sérieusement.
52:59 Dernière question, rapidement.
53:01 Il a également rappelé que les Français ne doivent pas faire
53:03 l'amalgame entre syndicats de la magistrature et les magistrats
53:07 en général.
53:08 Est-ce que cette précision est essentielle ?
53:10 Elle est absolument essentielle.
53:11 Il a raison, simplement, maintenant, il faut quand même
53:13 prendre les moyens de donner les moyens aux Français
53:15 de ne pas faire cette amalgame.
53:17 Parce que le syndicat de la magistrature, c'est 33%,
53:19 en effet, aux élections professionnelles.
53:21 Donc, il n'est pas majoritaire, ce syndicat, il faut le répéter.
53:23 Il y a des magistrats qui ne sont pas du tout d'accord
53:26 avec le syndicat de la magistrature, ni avec sa manière
53:28 de concevoir la justice.
53:29 C'est absolument essentiel de le rappeler.
53:31 Le problème, c'est également l'entrisme du syndicat
53:33 de la magistrature, dans les nominations, dans l'école
53:36 de la magistrature, au conseil supérieur de la magistrature.
53:38 Donc, il faut absolument que la chancellerie s'occupe
53:41 d'assainir la manière dont sont gérées les carrières
53:44 au sein de la magistrature.
53:45 Parce que vous avez beaucoup de magistrats qui vous disent
53:47 "Mais moi, je me tais, parce que j'ai trop peur
53:49 que le syndicat de la magistrature me...
53:51 - Nuise.
53:52 - Nuise, exactement.
53:54 Donc, voilà, beaucoup de sujets pour remettre
53:56 le syndicat de la magistrature à sa place, en effet.
53:58 - Merci beaucoup, Charlotte Dornelas.
54:01 L'horrible et gratuite agression à Nice, dans la nuit
54:05 de lundi à mardi, a occupé une bonne place dans l'actualité.
54:08 Mathieu Boccote, l'agresseur est présenté tantôt
54:12 comme anglais, tantôt comme suédois.
54:14 Mais j'entends plutôt suédois ces derniers temps.
54:16 Les détails ont leur importance.
54:17 Dites-nous pourquoi.
54:18 - C'est fascinant, parce qu'encore une fois, c'est le récit
54:21 médiatique qui contribue à falsifier notre expérience
54:24 du monde.
54:25 Alors, premier, on entend d'abord angolais.
54:27 - Oui.
54:28 - Très rapidement, il y a une modification du récit,
54:30 quand on regarde notamment sur le traitement médiatique
54:32 de la chose.
54:33 On dit, ah, c'est en fait un suédois.
54:35 Et là, soudainement, il y a presque une alteration.
54:37 Ah, c'est un suédois.
54:38 Donc, il n'y a pas assez inquiété.
54:39 Mais on comprend qu'il y a une petite tension.
54:41 - C'est en plusieurs plateaux, j'ai entendu.
54:43 - Alors, non, non...
54:44 - Attention, attention, c'est un suédois, attention.
54:46 - Oui, donc, on dit, on vient...
54:47 Il y a une partie de la réalité qui, soudainement,
54:49 est en train de se passer pour qu'une seule d'entre elles...
54:51 Est-il suédois?
54:52 Administrativement, oui.
54:53 Juridiquement, oui.
54:54 Est-ce que ça dit tout de sa réalité?
54:56 Peut-être pas.
54:57 Est-ce que cette méthode, surtout, est neuve?
54:59 Bien sûr que non.
55:00 Je pourrais évoquer, évidemment, le fait...
55:02 C'est un peu moins la mode aujourd'hui,
55:04 mais rappelez-vous à l'époque où on changeait le prénom
55:07 des délinquants présumés dans les articles,
55:09 où un prénom qui était clairement d'origine étrangère
55:12 devenait Fabrice ou encore François.
55:14 Donc, un prénom qui était très marqué, on pourrait dire,
55:17 africain, d'une manière ou de l'autre,
55:19 était transformé pour dissimuler le fait
55:21 que ce soit d'origine étrangère, entre guillemets.
55:24 De la même manière, au moment des attentats,
55:27 au moment des attentats, rappelez-vous,
55:29 on se posait cette question avec un air songeur
55:32 dans l'espace public.
55:33 Pourquoi des... 2015, hein!
55:35 Pourquoi des Français s'en prennent-ils à d'autres Français?
55:38 Pourquoi des Belges s'en prennent-ils à nous?
55:40 Qu'est-ce qu'on a fait à la Belgique
55:42 pour que des Belges décident d'attaquer la France aujourd'hui?
55:45 On avait envie de leur dire, vous savez,
55:47 il y a un écart qui existe
55:48 entre la nationalité administrative et juridique,
55:50 et appelons ça la nationalité ressentie,
55:52 pour parler en termes de théorie du genre.
55:54 Donc, il existe une telle chose, et dans ce cas-là,
55:56 qui est quelques fois plus vraie que l'autre, il faut bien le dire.
55:59 Donc, il existe une telle chose qu'un écart
56:01 entre le texte juridique et l'identité profonde d'une personne.
56:04 Et poursuivons, hein!
56:05 Récemment, avec les émeutes ethniques du mois de juin-juillet,
56:10 qu'est-ce qu'on voit?
56:11 On nous dit au début, tout le monde est frappé,
56:14 c'est que ce sont des émeutes de l'immigration.
56:16 C'est un fait, c'est un soulèvement.
56:18 Pierre Bourachan a une formule très forte là-dessus,
56:20 le soulèvement d'une jeunesse issue de l'immigration.
56:22 Et là, on a les chiffres qui tombent, 90 % sont français de papier.
56:25 Ah, bien, c'est réglé!
56:26 L'immigration n'a donc rien à faire avec cela.
56:30 Donc, qu'est-ce qu'on voit ici chaque fois?
56:32 C'est soit par le langage médiatique,
56:34 soit par l'artifice juridique et administratif
56:38 qui dit une réalité, mais qui ne dit pas toute la réalité.
56:41 Il s'agit chaque fois de dissimuler autant que possible
56:44 la contribution potentielle de la diversité ou de l'immigration
56:48 à des problèmes liés à la délinquance,
56:51 parce qu'on se dit que si on le fait,
56:53 on va exciter les peurs du commun immortel,
56:55 on va même pousser à la xénophobie,
56:57 et pour cela, mieux vaut mentir.
56:59 - Donc, Kevin et Mathéo.
57:00 - Kevin et Mathéo, très, très juste,
57:02 ou les supporters britanniques.
57:03 Tout en précisant ensuite que si vous dites...
57:05 Oui, mais... parce qu'on se rappelle, hein,
57:07 les supporters britanniques, ensuite, là, on dit,
57:09 "On va parler des origines."
57:10 Mais britanniques, c'est une origine?
57:12 Ça compte pas, apparemment.
57:13 - Si je vous comprends bien,
57:14 vous êtes encore en train de nous expliquer
57:16 qu'il y a une sorte de manipulation du vocabulaire,
57:18 encore une fois.
57:19 - Mais c'est la donnée centrale de tout régime,
57:21 avec une... appelons ça un petit parfum idéocratique,
57:24 pour ne pas dire autrement.
57:25 Donc, rappelez-vous la... la... la...
57:27 la querelle des derniers jours.
57:29 Un... un homme biologique qui se dit femme
57:32 se présente avec des organes génitaux masculins
57:35 chez le... chez le... le gynécologue.
57:37 - Le gynécologue.
57:38 - Et... et on...
57:39 Il dit, "Non, mais j'ai le droit d'être traitée.
57:41 "Le caprice fait le droit."
57:42 "Oui, mais vous savez, je suis pas spécialiste de ça."
57:44 "C'est pas grave.
57:45 "Si je vous dis que je suis une femme, je suis une femme.
57:47 "Et si vous me reconnaissez pas comme femme,
57:49 "on va vous le faire payer.
57:50 "On va chercher à parasiter votre pratique,
57:52 "à pourrir votre pratique."
57:53 On va chercher...
57:54 Et... et ça, on voit que ça se généralise, ces choses-là.
57:56 Deux, et c'est punitif, soit dit en passant.
57:58 C'est-à-dire, c'est pas...
57:59 Vous savez, politiquement correct, pendant longtemps,
58:01 c'était très médiatique.
58:02 C'est la même manière.
58:03 Si vous parlez de la délinquance et vous dites,
58:05 "Oui, évidemment, délinquance juridiquement française,
58:07 "mais la question de l'origine, entre guillemets,
58:09 "est une donnée peut-être pertinente."
58:11 Si vous mentionnez cette question-là,
58:13 vous risquez d'être poursuivi, comme l'ont connu
58:15 certains chroniqueurs en d'autres temps.
58:17 Alors, j'en arrive avec une conclusion toute simple.
58:19 Comme un immortel, aujourd'hui, lit les journaux
58:21 comme les Soviétiques lisaient les leurs.
58:23 Ils doivent décrypter ce qu'on leur dit
58:25 pour comprendre ce qu'on leur cache.
58:27 De temps en temps, ils y parviennent.
58:29 La plupart du temps, ils ont l'impression
58:31 de vivre dans un monde de fous qui ne représente absolument pas
58:33 ce qu'ils en comprennent.
58:34 - Et nous sommes là pour vous aider à décrypter.
58:36 Merci Mathieu, merci Guillaume, merci Charlotte, merci Marc.
58:39 Excellent week-end au Journée du patrimoine.
58:41 Simon, ça va ?
58:42 - Très bien, Christine.
58:43 - Allez, c'est parti pour la Minute Info.
58:45 (Générique)
58:47 - Le procès d'Eric Dupond-Moretti se tiendra du 6 au 17 novembre prochain.
58:51 Le ministre de la Justice sera jugé pour des soupçons
58:54 de prise illégale d'intérêt devant la Cour de justice de la République.
58:57 Il est accusé d'avoir usé de ses fonctions de ministre
59:00 pour régler des comptes avec des magistrats,
59:02 ce qu'il conteste fermement.
59:04 Des moyens importants mobilisés pour retrouver les deux détenus
59:07 de la prison de Fleury-Mérogis.
59:09 Ils se sont échappés mardi lors d'une sortie en forêt de Fontainebleau.
59:12 Ils sont donc toujours activement recherchés.
59:15 L'un a été condamné pour des affaires de stupéfiants,
59:17 l'autre pour agression et exhibition sexuelle.
59:20 Près de 3 000 morts au Maroc, 4 000 en Libye.
59:23 Et pour rendre hommage aux victimes de ces catastrophes naturelles,
59:26 une minute de silence sera observée ce soir
59:28 lors du match entre le 15 de France et l'Uruguay.
59:31 Ce sera au stade Pierre-Mauroy.
59:33 ...

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