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FRANCE BLEU GARD LOZERE - Invité du 7h45-8h30 du vendredi 30 juin
ici Gard Lozère
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30/06/2023
Christophe Boissier, futur ex-directeur de l'école Georges Bruguier, à Nîmes.
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News
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Ici c'est le 6/9 de France Bleu-Garloser.
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7h45, Quentin Pérez de Tudela, un invité exceptionnel ce matin.
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Pré-retraité dans l'enseignement, comme on disait jadis, un hussard de la République
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qui va raccrocher la blouse dans une semaine après 40 ans de carrière durant lesquels
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il a eu de cesse de défendre les valeurs de la démocratie républicaine dans les quartiers
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populaires nîmois où il a incarné malgré lui une forme de résistance face aux dealers.
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Quentin, votre invité, le futur ex-directeur de l'école Jean-Georges Bruguet.
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Bonjour Christophe Wassier, merci d'être en studio avec nous jusqu'à 8h30 parce que
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vous avez pas mal de choses à nous dire, votre parcours d'instit d'abord qui a démarré
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je crois par un crash, vous avez eu paraît-il 4 de moyenne au bac.
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C'est vrai ça ou c'est une légende ? Non, non, c'est pas une légende, c'était
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mon premier bac, j'ai des excuses, j'étais en sport études et donc j'étais pas souvent
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sur les cahiers, j'étais souvent sur les skis et puis voilà je m'intéressais qu'au
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sport, au sport à la montagne déjà et donc je travaillais pas beaucoup, j'étais en
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terminale C et ça a pas loupé.
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La terminale C c'était à l'époque scientifique.
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La scientifique, maths et sciences quoi.
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Et donc voilà je me suis étalé, j'ai eu un en maths, deux en physique, ça a été
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la catastrophe et donc mes parents m'ont proposé de revenir sur Nîmes pour passer
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le bac et repartir là-haut puisque j'étais bien dans les altitudes et puis voilà je
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suis revenu et je ne suis jamais reparti.
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Vous avez fait comme au ski en fait, vous êtes tombé mais vous êtes relevé finalement.
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Oui, oui, je suis souvent tombé et je me suis toujours relevé donc je dois avoir une
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bonne étoile.
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C'est un bon message d'espoir quand même ça pour les candidats du bac qui vont bientôt
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découvrir leurs résultats.
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Il y en a pour qui ces résultats-là seront pas bons, quel conseil vous leur donneriez
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à ces élèves-là ? De jamais renoncer.
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J'ai un bon exemple, c'est ma grande-fille qui avait arrêté les études après le bac
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et qui les reprend maintenant à 35 ans.
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Donc voilà, jamais arrêter, ne jamais renoncer à ses rêves, les mettre en pause peut-être
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mais en tous les cas toujours y croire et puis saisir les chances quand elles se présentent.
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Ça peut être un enseignant, ça peut être un éducateur, ça peut être un copain, ça
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peut être un parent.
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Donc ne jamais lâcher.
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Ne jamais dramatiser aussi ? Ah oui, ne jamais dramatiser, revendiquer mais pas se plaindre.
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Prendre ses responsabilités et puis les assumer et aller de l'avant.
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Des candidats qui seront peut-être en difficulté.
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Vous, vous en avez connu beaucoup des élèves en difficulté.
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Dans ce cas-là, j'imagine dans les écoles des quartiers populaires de Nîmes où vous
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avez fait l'essentiel de votre carrière.
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Pourquoi d'ailleurs vous avez choisi d'enseigner uniquement dans ces endroits-là ?
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Au début, ce n'était pas ce que j'avais choisi.
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Au début, j'étais enseignant à Saint-Gilles, j'étais enseignant à Galicia, à Besous.
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Donc voilà, c'était assez tranquille.
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Je me suis très vite rendu compte qu'il y a des enfants pour lesquels on n'a pas besoin
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de faire grand-chose.
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Ils vont au musée, ils partent en vacances, on les ouvre sur le monde et puis il y en
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a d'autres pour lesquels c'est un peu plus compliqué.
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Soit parce qu'ils ont eu moins de chance dans la vie, soit parce qu'ils n'ont pas les moyens
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qui leur permettraient de réussir à tout prix.
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C'est cela qui m'a ému, c'est cela que j'ai eu envie d'aider.
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Parce que c'est très bien que suivant où on vit, suivant dans quel cadre on est éduqué,
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on n'a pas les mêmes réussites dans la vie.
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Donc voilà, je me suis tout de suite intéressé à ces gamins.
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Et puis de plus en plus, j'ai fait des choix qui allaient vers ces enfants cabossés.
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L'école Breguier notamment ? Je crois que c'est l'école où vous avez passé le plus
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de temps sans doute, non ? 12 ans ?
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Oui, ce sera l'école dans laquelle j'ai passé le plus de temps.
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C'est un hasard, c'était le quartier de mes grands-parents, je ne pensais pas y revenir
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comme ça.
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Et ces 12 belles années.
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Et en effet, dans cette école de Breguier, comme dans beaucoup d'autres, il y a des enfants
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qui ont besoin de plus d'attention et qui ont besoin qu'on se creuse la tête pour les
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faire réussir.
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On y arrive souvent, pas toujours.
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Et quand on y arrive, c'est assez grisant.
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Pour en revenir à l'école Georges Breguier, pourquoi vous y avez passé 12 ans ? Qu'est-ce
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qui vous a décidé d'y passer autant de temps ?
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Je n'ai rien décidé, c'est-à-dire qu'une équipe s'est créée, une équipe s'est formée.
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Quand je dis une équipe, c'est les collègues enseignants, mes soeurs qui sont des copains.
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Ils me le rendent bien tous les jours pour faire en sorte que je ne les regrette pas,
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ils me font des misères à tous les jours.
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Mais voilà, une équipe extraordinaire d'enseignants, une équipe au sens large avec les partenaires,
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avec les parents qui aussi me montrent à quel point, semble-t-il, on a bien fait le boulot.
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On était bien et on s'est tous très bien entendus, on a tous fait des consensus.
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Parce que quand on est une trentaine, c'est quand même difficile de faire des choix.
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Mais on a toujours eu la même envie, le même souhait d'aller dans la même direction,
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d'aider les enfants.
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Donc ça roule, ça marche, ça rigole, ça plaisante, mais ça bosse et c'est super.
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Vous l'aimez cette école ?
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La première chose que vous avez dit en rentrant dans ce studio, c'est que ça m'embête
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de ne pas être là à 6h30 à l'école.
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J'aime pas ne pas être là quand les enfants arrivent.
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Oui, parce que s'il se passe quelque chose, d'abord c'est moi qui suis responsable.
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Alors j'ai eu l'autorisation de la hiérarchie pour être dans vos locaux, mais oui, c'est
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toujours la crainte.
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Quand je suis en réunion ou même quand je suis malade, j'ai toujours peur que quelque
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chose se passe et que je ne puisse pas gérer les choses.
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Il va falloir que ce sentiment disparaisse parce que le 4 septembre, les gosses sont
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à l'école et moi non.
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Parce que ça n'a pas toujours été simple dans cette école, Jean-Lebrugier ?
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Non, mais est-ce qu'il y a des vies qui sont simples ?
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Est-ce qu'il y a des vies professionnelles qui sont simples ?
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Est-ce qu'il y a des vies professionnelles sans accidents, sans difficultés ?
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Et je vous avouerai que les difficultés, j'aime ça, donc ça allait bien.
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Vous êtes devenu dans cette école, malgré vous, si on peut dire, un héros aux yeux
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des médias, le directeur qui a résisté aux dealers.
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C'est ce que vous avez incarné.
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C'était il n'y a pas si longtemps d'ailleurs, c'était il y a deux ans et demi.
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Comment vous l'avez vécu cette période-là ?
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Alors, je veux rectifier.
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Moi, je n'étais pas le directeur face aux dealers.
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J'étais le directeur face aux gens qui pénétraient dans l'école et qui nous empêchaient de
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faire ce qu'il se passe autour de l'école.
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C'était des dealers ?
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Oui, oui, c'était des individus qui fuyaient et qui partaient en courant.
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Mais ce qui se passe en dehors de l'école, ça ne me regarde pas en tant que citoyen,
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bien sûr, en tant que père, oui, grand-père aussi.
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Mais ce qui m'intéressait, c'était la sécurité de mes élèves, de mes enseignants,
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des équipes et de pouvoir faire en sorte qu'ils travaillent correctement.
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Donc oui, j'ai essayé d'assurer du mieux avec toute l'équipe parce qu'on s'est
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porté mutuellement.
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Mais comment vous l'avez vécu moralement ?
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Je l'ai vécu…
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Cette phase ?
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Il y a eu deux phases.
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Parce que l'école a dû être délocalisée, grâce à l'action des services de la télé.
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Oui, dans un centre aéré, exactement.
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Et puis moi j'emmenais les gamins avec les bus et puis je rentrais travailler à l'école.
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Je l'ai vécu en deux phases, c'est-à-dire que tant que j'ai eu la tête dans le guidon,
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je me suis rendu compte de rien, je prenais les épreuves les unes après les autres et
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puis ça s'est très bien passé.
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Et puis quand le reportage d'un voyage spécial est passé à la télé, bon je n'ai pas
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la télé mais j'ai branché l'ordi, j'ai regardé ça avec ma compagne.
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Là ça a été dur, ça a été dur parce que j'ai réalisé dans quelle situation on était,
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dans quelle situation on vivait.
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Donc je me suis arrêté deux semaines je crois.
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Il a fallu vraiment que je coupe net.
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Ça a été difficile.
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Je vous le sens, et moi là on est heureux pas.
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Ouais, ouais, parce que c'était un mauvais passage.
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Et puis bon, moi là j'ai relevé la tête comme j'arrive à le faire.
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Est-ce qu'à un moment donné vous vous êtes dit "j'arrête là, c'est pas possible,
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j'y arriverai pas" ?
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Oh non, jamais de la vie.
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Non, non, non, non.
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C'est un problème très émotif, donc voilà, c'était difficile de me voir comme ça.
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C'était difficile surtout de voir que les gamins souffraient.
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Et puis après voilà, bon, je me suis reposé, j'ai fait mon sport, je suis parti me balader.
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Ma famille et ma compagne m'ont bien aidé.
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Et puis voilà, je suis retourné à l'école mais comme si de rien n'était.
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J'ai jamais rien craint, j'ai jamais… voilà, de nouveau j'étais en forme pour
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bosser quoi.
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Vous dites que les enfants souffrent de cette situation-là.
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On se souvient de ce reportage d'Envoyé Spécial où on voit une enseignante qui explique
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à ses élèves la manière dont il faut réagir face à ces trafiquants qui traversaient la
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cour de votre école.
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Ben oui, c'était des paroles et des gestes qu'on ne devrait pas avoir à tenir dans
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une école.
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C'est ça qui me mettait en rage et c'est ça qui a fait que je me suis battu.
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Et je remercie encore la ville de Nîmes pour nous avoir délocalisés parce qu'on a…
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quelques fois j'ai entendu dire qu'on en faisait trop, qu'il n'y avait pas péril
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à la demeure, que les médias faisaient le buzz.
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Il fallait voir la tête des gamins le lundi matin quand on savait qu'on ardait dans
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le quartier.
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On n'en fait jamais trop pour les enfants.
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Jamais.
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Christophe Boissy, on se retrouve juste après ce disque.
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Vous restez avec nous sur France Bleu Garloseur.
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Et puis, parole aux auditeurs de France Bleu Garloseur.
08:41
Est-ce qu'il y a un instituteur, un prof qui vous a marqué, qui vous a inspiré, qui
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a changé votre vie, qui vous a peut-être donné envie d'être instituteur ou professeur ?
08:50
Appelez-nous au 04 66 21 36 37.
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