Augusta Holmès : Trois anges sont venus ce soir
  • il y a 11 mois
Marie-Nicole Lemieux et l'Orchestre Philharmonique de Radio France interprètent Trois anges sont venus ce soir de Augusta Holmès sous la direction de Adrien Perruchon. Extrait du concert de Noël enregistré le 21 décembre 2022 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique à Paris.

C’est en 1887, dans le roman policier Une étude en rouge (A Study in Scarlet), qu’Arthur Conan Doyle présenta pour la première fois son fameux détective Sherlock Holmes. Ce patronyme très répandu était celui que portait depuis sa naissance en 1847 la compositrice Augusta Holmès, qui rajoutera cet accent grave à trente-deux ans, en obtenant la nationalité française. De père irlandais et de mère anglaise, Augusta vit le jour à Paris, près des Champs-Elysées. Alfred de Vigny fut le parrain de la fillette, et aurait même été son père naturel selon d’invérifiables rumeurs, entretenues par la musicienne…

Installée, en 1855, avec ses parents à deux pas du château de Versailles, Augusta perdit sa mère trois ans plus tard. Elle suivit alors les cours de chant de Guillot de Sainbris, mais étudia également le piano, l’harmonie et le contrepoint. Elle complètera cette formation auprès de César Franck à partir de 1875. Toute sa vie, Augusta Holmès côtoya les artistes de son temps, du peintre Henri Regnault, qui la représenta seins nus en Thétis apportant à Achille, pour venger la mort de Patrocle, les armes divines forgées par Vulcain, aux compositeurs Rossini qui l’encouragea, Gounod qui l’accompagna au piano, Saint-Saëns qui la courtisa, Liszt qui la félicita ou Wagner qui l’inspira quelques temps. Quant à l’austère César Franck, organiste de Sainte-Clotilde, respectable père de famille et « Pater Seraphicus » pour ses disciples, il aurait écrit son fiévreux Quintette pour piano et cordes en pensant à sa captivante élève …

Alphonse Daudet la croisa « dans le parc de Versailles ; elle était toute jeune alors, elle aussi, blonde, svelte, marchait, auprès de son père déjà vieux, dans la grande allée du “Tapis Vert“ ; elle pouvait évoluer parmi les statues sans faire tort à son élégante allure, à sa classique beauté. D’autres apparitions d’elle me reviennent du temps où je la voyais au théâtre couronnée de fleurs, superbe et hautaine et cachant sous ces beaux dehors les misères d’une vie déclassée. A Champrosay, la voici toute simple au piano de campagne, nous enchantant de sa belle voix à laquelle répondent en s’égosillant les oiseaux du parc excités par de chaudes et légendaires mélodies (…) Vraiment, c’est une artiste, elle écrit poème et musique, et il y a en elle de l’improvisateur, tout un foyer de chansons en plein air, de refrains de bohème, une expansion où elle brûle et consume une vie ! »

Poétesse depuis sa jeunesse, Augusta Holmès sera également proche de Villiers de L’Isle Adam, Mistral ou de Mallarmé, et de sa longue relation avec le poète Catulle Mendès viendront au monde cinq enfants, dont elle ne s’occupera guère, mais dont trois seront peints avec pian
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