Rossini : "Quel dirmi, oh Dio... Eco pietosa", La pietra del paragone
- il y a 11 mois
Marie Nicole Lemieux et l'Orchestre Philharmonique de Radio France interprètent "Quel dirmi, oh Dio... Eco pietosa" extrait de La pietra del paragone de Rossini sous la direction de Adrien Perruchon.
Extrait du concert de Noël enregistré le 21 décembre 2022 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique à Paris.
« Vous voudrez bien prendre des dispositions pour que le Maestro Joachim Rossini soit exempté du service militaire. Je ne peux prendre sur moi d’exposer au feu de l’ennemi une telle existence précieuse, mes contemporains ne me pardonneraient jamais. Nous allons peut-être perdre un soldat médiocre, mais nous sauvons un génie de la nation. » Voilà ce qu’écrivit le fils adoptif de Napoléon Ier et vice-roi d’Italie Eugène de Beauharnais à son ministre de l’Intérieur, après avoir entendu la création de l’opéra La pietra del paragone (La Pierre de touche), le 26 septembre 1812 à La Scala de Milan.
Sur un livret de Luigi Romanelli, ce melodramma giocoso raconte l’union du comte Asdrubale avec la marquise Clarice, après plusieurs mises à l’épreuve. Les interprètes de ces rôles principaux, Filippo Galli et Marietta Marcolini parvinrent à imposer le jeune Rossini à la direction de La Scala, et chanteront à Venise l’année suivante le Bey d’Alger Mustafà et l’Italienne Isabella.
Le premier acte de La pietra del paragone nous offre un ravissant effet d’écho, la voix du comte, caché en coulisse, reprenant chaque dernier mot des phrases de la marquise, qui chante alors la cavatine « Eco pietosa… » : « écho charitable, tu es le seul qui me console dans ma douleur ».
Là encore, laissons parler Stendhal, dans sa Vie de Rossini de 1823 : « La pietra del paragone est, suivant moi, le chef-d’œuvre de Rossini dans le genre bouffe ». Et Le Barbier de Séville ? Aimerait-on lui demander… L’auteur de La Chartreuse de Parme fait alors preuve d’ironie, au lendemain de l’échec de cette Pierre de touche en version tronquée à Paris en 1821 : « Clarice chante la cavatine Eco pietosa tu sei la sola, aussi célèbre en Italie que l’air de Tancrède, mais que les prudents directeurs de notre Opéra-Buffa ont eu l’esprit de supprimer… »
#MarieNicoleLemieux #Rossini #AdrienPerruchon
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« Vous voudrez bien prendre des dispositions pour que le Maestro Joachim Rossini soit exempté du service militaire. Je ne peux prendre sur moi d’exposer au feu de l’ennemi une telle existence précieuse, mes contemporains ne me pardonneraient jamais. Nous allons peut-être perdre un soldat médiocre, mais nous sauvons un génie de la nation. » Voilà ce qu’écrivit le fils adoptif de Napoléon Ier et vice-roi d’Italie Eugène de Beauharnais à son ministre de l’Intérieur, après avoir entendu la création de l’opéra La pietra del paragone (La Pierre de touche), le 26 septembre 1812 à La Scala de Milan.
Sur un livret de Luigi Romanelli, ce melodramma giocoso raconte l’union du comte Asdrubale avec la marquise Clarice, après plusieurs mises à l’épreuve. Les interprètes de ces rôles principaux, Filippo Galli et Marietta Marcolini parvinrent à imposer le jeune Rossini à la direction de La Scala, et chanteront à Venise l’année suivante le Bey d’Alger Mustafà et l’Italienne Isabella.
Le premier acte de La pietra del paragone nous offre un ravissant effet d’écho, la voix du comte, caché en coulisse, reprenant chaque dernier mot des phrases de la marquise, qui chante alors la cavatine « Eco pietosa… » : « écho charitable, tu es le seul qui me console dans ma douleur ».
Là encore, laissons parler Stendhal, dans sa Vie de Rossini de 1823 : « La pietra del paragone est, suivant moi, le chef-d’œuvre de Rossini dans le genre bouffe ». Et Le Barbier de Séville ? Aimerait-on lui demander… L’auteur de La Chartreuse de Parme fait alors preuve d’ironie, au lendemain de l’échec de cette Pierre de touche en version tronquée à Paris en 1821 : « Clarice chante la cavatine Eco pietosa tu sei la sola, aussi célèbre en Italie que l’air de Tancrède, mais que les prudents directeurs de notre Opéra-Buffa ont eu l’esprit de supprimer… »
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