Johnny Depp, Adèle Haenel.. Frédéric Mitterrand tacle les polémiques «déraisonnables» de Cannes

Europe 1

18/05/2023

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00:00 un peu provincial, c'était incroyablement sympathique, il y avait l'optimisme des années 50.

00:05 - Et aujourd'hui, il y a toujours eu des polémiques, mais aujourd'hui, autre style de polémique pour le Festival de Cannes

00:11 version 2023, rythmé par la présence de l'acteur américain Johnny Depp qui joue le rôle de lui 15 dans le film

00:18 Jeanne du Barry de Maywehn, un collectif d'actrices, Frédéric Mitterrand est l'acteur, a critiqué cette présence

00:23 dénonçant un tapis rouge déroulé à des gens qui agressent en référence au procès avec son ex-épouse.

00:29 - Il a été acquitté, je veux dire... - Mais la polémique est là, corrépondez-vous à ça ?

00:33 - Mais oui, il a été acquitté, ça a duré un an, et il a passé à travers toutes les fourches codines, etc.

00:42 Il a été acquitté, donc à partir du moment où on est acquitté, on peut penser que ça devrait s'arrêter quand même.

00:47 - Non, parce qu'il y a des militantes féministes qui s'opposent à une forme de réhabilitation de l'acteur.

00:51 De quoi tout cela est-il le symptôme selon vous ?

00:53 - Alors c'est le symptôme d'une double chose. D'avoir une véritable révolution, profitable, souhaitable,

01:00 qui fait que les femmes accèdent enfin à un certain nombre de positions qu'elles peuvent légitimement occuper, bien sûr,

01:11 ça c'est une première chose. Et la deuxième chose, comme dans toutes les révolutions, il y a un épisode de terreur aussi.

01:17 Et donc le cas de celle qui dit "je ne veux plus lire de livres d'hommes, je ne veux plus voir de films d'hommes", etc.

01:26 C'est une folie !

01:27 Celle qui dit, je ne dis pas de nom exprès, celle qui dit "je quitte le cinéma, je fais la grève parce que c'est un repère de machistes", etc.

01:36 - Adèle Haenel !

01:37 - Oui, mais je trouve qu'il y a quelque chose de mortifère dans cette manière de...

01:41 - C'est une grave accusation, elle abandonne le cinéma dit-elle, qualifiant d'ailleurs le festival de repères de chefs violeurs.

01:48 - Oui, mais tout ça c'est déraisonnable. C'est déraisonnable.

01:52 J'ai pas d'argument à avancer parce que c'est déraisonnable et il y a quelque chose de mortifère,

02:02 il y a quelque chose qui détruit quand on dit "je ne lirai plus de livres d'hommes, je ne verrai plus de films d'hommes,

02:07 je quitte ce repère de violeurs", c'est pas la même mais c'est une autre.

02:11 Mais enfin c'est un mouvement général. Là ce sont les jusqu'au-boutistes de la terreur.

02:17 - Est-ce que c'est un mouvement qui infuse aussi chez une partie de la jeunesse qui est entendue ?

02:22 Parce que là par exemple pour le choix de l'actrice Adèle Haenel, par ailleurs comédienne, actrice de qualité, de talent,

02:28 elle abandonne le 7ème art et plus largement son parcours est devenu de plus en plus radical.

02:32 On rappelle qu'elle avait décidé de quitter le cinéma pour des raisons politiques, pour ses convictions,

02:36 ces mêmes raisons qu'il avait poussées Frédéric Mitterrand c'était en 2020 à quitter la cérémonie des Césars

02:41 quand le sacre de Roman Polanski avait été annoncé sur scène.

02:44 - Oui, oui.

02:45 - Prise de position, ferme, affichée, tranchée.

02:48 - Oui mais c'est tout à fait son droit. C'est tout à fait son droit.

02:53 Ce qui me choque, ça me choque pas, c'est terrible à dire, ça me rend triste pour elle.

03:02 Si elle écoute ça, ça va la rendre folle ce que je dis.

03:04 Mais ça me rend triste pour elle parce qu'elle s'ampute de quelque chose, elle se blesse volontairement.

03:15 C'est pas comme ça qu'on mène la lutte.

03:18 Elle fait la grève du cinéma, et alors ?

03:22 Il y a des milliers de jeunes femmes talentueuses qui sont prêtes à la remplacer tout de suite

03:27 après lui avoir fait des déclarations "Ma chérie, tu as bien raison".

03:32 Tout ça est absurde.

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