Soir Info du 17/05/2023

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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir à la même heure pour le
00:00:05 coup d'envoi de soir à fond et d'ensemble jusqu'à minuit en direct sur CNews au sommaire
00:00:08 notamment ce soir Nicolas Sarkozy se pourvoit en cassation après le jugement de la cour
00:00:13 d'appel de Paris qui l'a condamné aujourd'hui à trois ans de prison dont un enferme dans
00:00:17 l'affaire dite des écoutes, son avocate Maître Jacqueline Laffont était l'invité
00:00:20 de CNews ce soir, nous l'entendrons et nous reviendrons donc sur ce jugement.
00:00:24 La justice très réactive après l'agression du petit neveu de Brigitte Macron.
00:00:29 Trois hommes ont été placés en détention provisoire en attendant leur procès qui aura
00:00:33 lieu le 8 juin.
00:00:34 On reviendra sur le profil des agresseurs présumés, des déclassés selon leur avocat.
00:00:39 On entendra la réaction des habitants d'Amiens qui dénoncent cette violence gratuite et
00:00:42 inacceptable contre un membre de la famille du chef de l'état.
00:00:45 Et puis à Villerue en Meurthe-et-Moselle le principal suspect dans la fusillade de
00:00:50 samedi qui a fait cinq blessés dont trois graves a été placé en détention provisoire.
00:00:53 L'homme on le rappelle avait déjà un casier avec 140 mentions et de multiples condamnations.
00:00:59 Selon un sondage CSA pour CNews, 89% des Français interrogés estiment que la justice est trop
00:01:04 laxiste avec les multirécidivistes.
00:01:07 On va en débattre également ce soir autour de Valérie Lecabre notamment.
00:01:10 Bonsoir chère Valérie, journaliste, présidente de HK Stratégie.
00:01:13 A vos côtés Yoann Huysa et nous, à la politique de CNews.
00:01:16 Bonsoir cher Yoann, bonsoir cher Karim Abrik de la rédaction.
00:01:19 Évidemment, Alexandre Devecquiaux est parmi nous comme souvent rédacteur en chef au Figaro.
00:01:24 Rien à redire, vous êtes impeccable ce soir, cher Alexandre.
00:01:26 Rien à redire également pour Jean Messia, président de l'Institut Vivre Français.
00:01:32 Merci Julien.
00:01:33 Voilà, avec sa petite pochette, tout va bien.
00:01:35 Merci d'être présent, il est 22h pile.
00:01:39 Adrien Spiteri nous propose le rappel de l'actualité.
00:01:42 A tout de suite.
00:01:43 Du nouveau dans l'affaire de l'agression du petit-neveu de Brigitte Macron, les trois
00:01:50 auteurs présumés sont placés en détention provisoire jusqu'à leur procès renvoyé
00:01:54 au 5 juin.
00:01:55 Les prévenus sont trois hommes âgés de 20, 22 et 34 ans.
00:01:59 Pour rappel, Jean-Baptiste Tronieux a été roué de coups en marge d'une manifestation
00:02:04 contre la réforme des retraites lundi soir à Amiens.
00:02:08 L'auteur présumé de la fusillade de Villerue a été mis en examen pour tentative d'assassinat
00:02:14 et écrouée, annonce du procureur de la République de Nancy.
00:02:17 Depuis 2001, son casier judiciaire mentionne 30 condamnations à des peines d'emprisonnement
00:02:23 ferme.
00:02:24 Et puis l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes en mer Noire prolongé
00:02:28 de deux mois, annonce du président turc Recep Tayyip Erdogan, conclu en juillet 2022
00:02:34 entre les Nations Unies, l'Ukraine, la Russie et la Turquie.
00:02:37 Il arrivait à expiration jeudi soir.
00:02:39 Le but, renforcer la sécurité alimentaire mondiale.
00:02:43 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:02:48 On marque une courte pause et on commence par évoquer Nicolas Sarkozy, condamné en
00:02:52 appel à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme.
00:02:55 Il se pourvoit en cassation.
00:02:57 Débat à tout de suite.
00:02:58 Nous sommes de retour sur le plateau de soir.
00:03:03 Il faut également évoquer Valérie Lecable, Yoann Uzaï, Karim Abrik, Alexandre Devecchio
00:03:07 et Jean Messia.
00:03:08 Notre premier thème de la soirée, Nicolas Sarkozy, on l'a appris en début de journée,
00:03:12 a été condamné en appel à Paris à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme, pour
00:03:16 corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes.
00:03:19 Une sanction inédite pour un ancien président.
00:03:21 La cour d'appel a en outre prononcé une interdiction des droits civiques de trois ans pour l'ancien
00:03:25 chef de l'Etat, ce qui le rendrait inéligible.
00:03:27 Rendrait parce que ses avocats ont annoncé un pourvoi en cassation.
00:03:32 Plus d'explications avec Noémie Chouz du service Poste Justice et on en discute ensemble.
00:03:36 Nicolas Sarkozy était présent pour entendre la cour d'appel confirmer les peines prononcées
00:03:42 en première instance il y a deux ans, des peines supérieures aux réquisitions.
00:03:45 La présidente qui a précisé que pour chacun des prévenus, la peine de prison ferme serait
00:03:50 exécutée à domicile, sous surveillance électronique, ce qui veut donc dire un an de bracelet électronique
00:03:54 pour Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Aziber.
00:03:58 La présidente a motivé cette décision avec des mots très sévères, notamment à l'encontre
00:04:02 de Nicolas Sarkozy.
00:04:03 Les délits sont d'autant plus graves qu'ils ont été commis par un ancien président de
00:04:07 la République qui a été le garant de l'indépendance de la justice.
00:04:10 Il s'est servi de son statut d'ancien président pour promettre une gratification à un magistrat
00:04:15 qui a servi son intérêt personnel.
00:04:17 La Défense qui annonce former un pourvoi en cassation dès aujourd'hui, ce qui suspend
00:04:21 l'exécution des peines en attendant ce nouveau rendez-vous judiciaire qui pourrait se tenir
00:04:26 dans un délai de 18 mois.
00:04:28 D'ici là, pas de bracelet électronique pour l'ancien président de la République et la
00:04:31 possibilité pour Thierry Herzog de continuer à exercer sa profession d'avocat.
00:04:35 Et on va écouter avant de commencer la discussion Jacqueline Laffont, l'une des avocates de
00:04:40 Nicolas Sarkozy qui était tout à l'heure sur le plateau de Laurence Ferrari dans Punchline.
00:04:44 Je pense que cette décision fait fi de tous les problèmes de droit qui se posent dans
00:04:51 cette affaire parce que je pense que c'est une décision qui bafoue des principes fondamentaux.
00:04:56 La cour d'appel ne respecte pas le droit ? C'est ce que vous nous dites ?
00:04:59 Ecoutez, ce sont des choses qui arrivent.
00:05:00 C'est d'ailleurs bien la raison pour laquelle il existe une cour de cassation et que cette
00:05:04 cour de cassation est parfois amenée à casser des décisions de juridiction de cour d'appel.
00:05:09 Et nous considérons que dans ce dossier-là, il y a eu effectivement une condamnation très
00:05:15 sévère qui est d'ailleurs allée au-delà des réquisitions du parquet général qui
00:05:19 l'était déjà pour des faits qui sont contestés et qui ne repose sur aucune preuve mais exclusivement
00:05:25 sur des conversations, des bribes de conversation entre un avocat et son client, ce qui pose
00:05:31 un problème fondamental.
00:05:32 Nous avons un principe fondamental dans toutes les démocraties qui se respectent qui est
00:05:38 le principe de la protection du secret des conversations entre un avocat et son client.
00:05:42 Et nous avons une décision qui pense pouvoir décrypter ce que le président Nicolas Sarkozy
00:05:51 aurait pensé, non pas ce qu'il aurait fait, mais ce que la cour pense qu'il aurait pensé.
00:05:55 Et en fait, on a une condamnation pour corruption, non pas pour des faits, mais pour des choses
00:06:00 que la cour suppose que le président aurait envisagé.
00:06:03 Et je trouve que c'est extrêmement problématique et c'est la raison pour laquelle je pense
00:06:08 que cette décision est effectivement stupéfiante.
00:06:10 Décision stupéfiante pour son avocate, Yohann Huizet.
00:06:13 Quoi qu'il arrive, c'est la première fois qu'un ancien chef d'État français est condamné
00:06:17 aussi lourdement.
00:06:19 Alors il y a évidemment encore des recours possibles, la cassation qui a été prononcée
00:06:23 aujourd'hui, éventuellement la Cour européenne des droits de l'homme.
00:06:27 Mais dans l'idée que ce jugement viendrait à être confirmé un jour prochain, quel
00:06:33 impact cela pourrait-il avoir sur notre vie politique ?
00:06:35 Sur la vie politique, aucun impact.
00:06:38 A priori, Nicolas Sarkozy est définitivement sorti...
00:06:40 Il y a une charge symbolique quand même politique dans l'ancien président de la République,
00:06:43 supposément avec un bras de Saint-Trodeu.
00:06:45 Le symbole est différent.
00:06:46 Vous m'interrogez sur l'impact sur la vie politique.
00:06:48 Il n'y aura pas d'impact.
00:06:49 Il est définitivement sorti de la vie publique.
00:06:51 Il ne sera plus jamais élu.
00:06:52 Il l'a intégré.
00:06:53 Il ne le souhaite plus.
00:06:54 Il ne le peut plus de toute façon.
00:06:55 Il rencontre régulièrement le chef de l'État.
00:06:58 Vous savez mieux que moi.
00:06:59 Il a une influence qu'il veut à droite également toujours.
00:07:02 Il a toujours une influence qui est de moins en moins grande.
00:07:04 Mais cette influence, elle est réelle.
00:07:06 Mais néanmoins, il ne sera plus jamais élu.
00:07:07 Ça, c'est acquis.
00:07:08 Il ne le souhaite plus et il ne le peut plus de toute façon.
00:07:11 La question symbolique se pose, évidemment.
00:07:13 C'est la première fois d'abord qu'un chef d'État est condamné à de la prison ferme.
00:07:17 Alors, il est en cassation.
00:07:19 Il ira jusqu'à la Cour...
00:07:20 C'est suspensif, bien sûr.
00:07:21 C'est suspensif.
00:07:22 Donc, il est toujours présumé innocent.
00:07:23 Si la Cour de cassation ne lui donne pas raison, il a déjà prévenu qu'il irait à la Cour
00:07:27 européenne des droits de l'homme puisqu'il a décidé de faire valoir ses droits jusqu'au
00:07:30 dernier recours.
00:07:31 Donc, il épuisera tous ses recours.
00:07:33 Néanmoins, c'est la première fois qu'on condamne un ancien chef de l'État à de la prison
00:07:36 ferme.
00:07:37 Jacques Chirac avait été condamné à deux ans de prison, mais avec sursis.
00:07:41 C'était en 2011, dans les affaires qui concernaient à l'époque la mairie de Paris.
00:07:45 Donc, effectivement, c'est une décision qui est importante symboliquement parce qu'un
00:07:49 ancien chef de l'État, si c'était confirmé, condamné à de la prison ferme pour corruption,
00:07:55 on parle de corruption, évidemment, porter un bracelet pour un ancien chef de l'État,
00:07:59 ce serait d'abord pour lui une forme d'humiliation en réalité.
00:08:02 Et ce serait pour la France, parce que quoi qu'on en pense, Nicolas Sarkozy est certes
00:08:06 ancien chef de l'État, mais quelque part, il représente toujours la France.
00:08:09 Quand on a été chef de l'État, on appartient pour toujours à la France et on la représente
00:08:13 où qu'on soit et quoi qu'on fasse.
00:08:14 Donc, ce serait effectivement aussi une forme, comment dirais-je ? Oui, aussi une sorte d'humiliation,
00:08:21 j'allais dire de tâche pour la France.
00:08:23 Et c'est pourquoi j'allais vous dire, espérons quelque part que Nicolas Sarkozy puisse démontrer
00:08:27 son innocence.
00:08:28 Nous devons tous souhaiter que Nicolas Sarkozy soit innocent de ce qui lui est reproché,
00:08:33 parce que corruption, encore une fois, c'est quelque chose qui, pour un ancien président
00:08:37 de la République, oui, ça sonne mal si vous voulez.
00:08:40 Alors la petite musique dans la défense de Nicolas Sarkozy, Alexandre Devecchio, c'est
00:08:44 "Est-ce que la justice est impartiale ? Est-ce qu'on s'acharne sur Nicolas Sarkozy ? Est-ce
00:08:48 que les magistrats, pour parler trivialement, ont une dent contre l'ancien chef de l'État ?
00:08:53 C'est ce que tend à dire sa défense et l'ancien chef de l'État lui-même.
00:08:59 La justice est-elle impartiale avec l'ancien président ?
00:09:01 Je ne crois pas, c'est ce que je tends à penser aussi.
00:09:05 Pourtant, on peut dire que je suis critique à l'égard du bilan de Nicolas Sarkozy, de
00:09:09 sa politique.
00:09:10 Mais là, quand on regarde les faits, d'abord pour ce type d'affaires, Jean-Jacques Urvoa,
00:09:15 ancien garde des Sceaux, qui transmet des informations dont il n'a pas à transmettre,
00:09:24 est condamné à un mois de prison avec sursis.
00:09:27 Même pas pour les mêmes faits, parce que Nicolas Sarkozy a eu peut-être l'intention
00:09:33 de faire cela, mais il ne l'a pas fait.
00:09:34 Ça fait des années qu'il dénonce des enquêtes à charge, une justice politique, il est convaincu
00:09:37 d'être victime de cette acharnement.
00:09:39 Non, mais c'est pour rappeler les faits, parce que ce qui lui est reproché, c'est peut-être
00:09:43 le coup d'avoir voulu se renseigner sur une affaire et en échange faire du favoritisme
00:09:50 auprès de la personne vers laquelle il devait se renseigner.
00:09:54 Et je dis simplement que Jean-Jacques Urvoa a été condamné pour la même chose, sauf
00:09:59 que ça a été vraiment fait.
00:10:00 Il a donné une faveur, il y a eu des informations de transmises, à un mois avec sursis.
00:10:05 Là, on est à trois ans de prison, dont un an ferme pour un ancien président de la République,
00:10:10 et surtout dans les circonstances dans lesquelles c'est découvert.
00:10:13 C'est d'ailleurs des écoutes téléphoniques entre un avocat et son client, au moment en
00:10:18 plus où Nicolas Sarkozy est chef de l'opposition.
00:10:20 Donc ça pose un problème démocratique, un problème de droit, un procès équitable.
00:10:26 D'ailleurs, la Cour de cassation a désormais jugé que c'était irrecevable, mais on se
00:10:31 fonde sur un arrêté précédent de la Cour de cassation pour juger que là, ça l'est.
00:10:37 Donc là, il y a manifestement un problème et je crois que, comme Nicolas Sarkozy s'en
00:10:41 est pris à l'institution judiciaire, il y a une vengeance de l'institution qui a été
00:10:45 très loin en réalité et qui ne peut plus reculer, puisque après deux procès, avec
00:10:50 le coup que ça a d'engager des procès, ce serait très compliqué finalement qu'il y
00:10:54 ait un non-lieu dans cette affaire.
00:10:56 Et donc, à la fin, ça pose un gros problème démocratique de séparation des pouvoirs.
00:11:00 On voit que les juges veulent faire de la politique.
00:11:01 Je voudrais vous proposer un autre extrait de l'avocat de Jacqueline Lafon avant de
00:11:05 vous entendre Valérie sur cette fameuse pression qu'elle dénonce de la part de certains magistrats.
00:11:10 J'ai découvert de la part de l'un de vos confrères qui a tweeté un article du Monde
00:11:15 2009, qu'effectivement l'un des magistrats, et notamment celui qui présidait cette Cour
00:11:20 d'appel, s'était violemment opposé à Nicolas Sarkozy.
00:11:23 Je me dis, mais moi, j'interroge tous les justiciables potentiels que nous sommes.
00:11:27 Est-ce que quelqu'un aimerait être jugé par un magistrat qui vous a combattu avec
00:11:32 cet a priori nécessairement que ça implique ?
00:11:35 Donc je pense que ce sont des magistrats qui ont peut-être diabolisé Nicolas Sarkozy,
00:11:39 qui s'éloignent des faits de ce dossier.
00:11:41 Les faits de ce dossier dans cette condamnation-là, ce sont effectivement des faits qui ne sont
00:11:46 pas des actes, mais qui sont ceux que l'on suppose que le président aurait pensé.
00:11:50 Pardon, mais je trouve ça effectivement très inquiétant.
00:11:53 Est-ce qu'on peut se dire que si cette affaire ne concerne pas Nicolas Sarkozy, elle n'existe
00:12:01 pas ?
00:12:02 Je ne pense pas du tout, non.
00:12:04 Non, je ne pense pas du tout parce que Nicolas Sarkozy quand même est allé prendre un faux
00:12:10 nom.
00:12:11 Il s'est fait appeler Paul Bismuth pour ouvrir une ligne supplémentaire par rapport à ses
00:12:15 deux lignes officielles, pour ouvrir une troisième ligne.
00:12:18 Ça mérite un nom de président ?
00:12:19 Je ne sais pas ce que ça mérite, mais ça prouve quand même un système où on a des
00:12:24 choses à cacher et où on se dit qu'on va ouvrir un circuit parallèle.
00:12:28 Pour moi, ça s'appelle un système d'influence en tout cas.
00:12:31 Mais ce que je voudrais dire assez rapidement…
00:12:33 Des conversations entre un avocat et son client, elles devraient être sanctuarisées.
00:12:36 Il y a une drôle de jurisprudence qui pourrait naître de cette affaire.
00:12:39 On peut rentrer dans le détail de tout ça, mais je voudrais tracer quand même le tableau
00:12:42 général pour que ce soit clair pour tout le monde.
00:12:44 Nicolas Sarkozy à l'époque était sous le coup de l'affaire Bettencourt pour laquelle
00:12:49 il a reçu…
00:12:50 Il a eu un non-lieu.
00:12:51 Je sais, j'allais le dire.
00:12:52 Pour lequel il a eu un non-lieu, mais il y a quand même eu une affaire Bettencourt.
00:12:56 Il a, à l'automne, vous savez, il a été condamné en première instance et il a à
00:13:01 l'automne en appel son procès Pygmalion sur lequel il a eu exactement la même condamnation
00:13:08 que celle qu'il a eue aujourd'hui sur cette histoire d'écoute téléphonique.
00:13:11 Il y a aussi un enferme de bracelet électronique à terre.
00:13:15 Il y a surtout, c'est le sujet de loin le beaucoup plus important, le parquet national
00:13:21 de financement qui vient de terminer 11 ans d'enquête, 10 ans et demi d'enquête,
00:13:26 11 ans d'enquête.
00:13:27 Non mais là on s'intéresse à une affaire là.
00:13:28 Non mais ce que je veux dire, j'essaie de répondre et de remettre les choses en perspective
00:13:31 par rapport à ce que dit l'avocate donc et qu'il doit décider s'il va y avoir
00:13:34 un procès ou pas.
00:13:35 Et ça c'est une histoire extrêmement importante parce que c'est une histoire de financement
00:13:39 de campagne électorale par de l'argent libyen dont une partie a disparu.
00:13:42 C'est notre affaire.
00:13:43 Non mais vraiment je voudrais qu'on reste sur cette affaire et si ça ne vous paraît
00:13:46 pas dangereux, inquiétant, qu'on s'attaque au secret professionnel.
00:13:49 Ce que je voudrais juste dire c'est que l'avocate qui est très bonne, qui est son avocate d'ailleurs,
00:13:55 elle a l'air de dire que les juges en question s'est acharné sur lui.
00:13:58 Mais tous les juges s'acharnent sur lui alors ? Sur ces quatre affaires ? Il y a eu un acharnement
00:14:02 systématique des juges à son encombre.
00:14:04 Il y a des présidents qui n'ont jamais été poursuivis par personne.
00:14:08 Vous imaginez le nombre d'enquêtes et de garde à vue dont il a fait l'objet ces
00:14:12 dernières années.
00:14:13 On peut se dire en prenant un peu de recul qu'il y a quand même une volonté d'en
00:14:16 découdre avec l'ancien président.
00:14:17 Est-ce que lui n'a pas eu la volonté d'en découdre ? C'est aussi ça la question
00:14:21 qu'on peut se poser ?
00:14:22 Et lui il avait le droit, je vais être scientifique.
00:14:23 Non mais là vous touchez…
00:14:24 Non mais si, c'est un peu long, si je peux permettre, on fait tourner la parole.
00:14:28 Vous touchez au cœur de l'histoire, c'est-à-dire qu'effectivement il y a un contentieux
00:14:34 entre la magistrature de manière générale et Nicolas Sarkozy lorsqu'il était président.
00:14:38 Il faut se souvenir que Nicolas Sarkozy avait quand même traité les magistrats de petit
00:14:41 poids, qu'il n'avait particulièrement mal pris.
00:14:44 Le syndicat de la magistrature, pardon, pour ne citer que lui, l'avait quand même pris
00:14:49 en grippe.
00:14:50 La photo de Nicolas Sarkozy avait été affichée sur le mur des cons, ce qui n'est pas rien.
00:14:54 Et il se trouve que ces magistrats-là ont ensuite été dans les affaires dans lesquelles
00:15:00 Nicolas Sarkozy a été cité à comparer.
00:15:02 Donc déjà, il y a quand même une suspicion, si vous voulez, d'absence de neutralité
00:15:07 de la part de personnes qui ont publiquement affiché leur hostilité en tant que magistrats
00:15:13 à Nicolas Sarkozy.
00:15:14 Ça pose problème.
00:15:15 La deuxième chose, c'est effectivement le principe, le sacré de secret professionnel,
00:15:21 de secret de conversation et d'entretien entre un avocat et ses clients.
00:15:24 Aux États-Unis, un truc comme ça ne passerait jamais.
00:15:27 Mais aux États-Unis, on a le droit de prendre des fausses lignes téléphoniques, ouvertes
00:15:33 avec des faux noms.
00:15:34 À partir du moment où vous estimez, en tout cas, vous constaterez qu'il a bien fait de
00:15:38 faire ça puisque les deux autres lignes étaient surveillées aussi.
00:15:40 Mais elles ont été surveillées à cause de l'enquête sur la Libye.
00:15:43 Il y avait une raison objective et ils avaient l'autorisation de le faire.
00:15:47 Peut-être.
00:15:48 Et enfin, si vous voulez, les condamnations qui viennent de tomber vont bien au-delà
00:15:51 des réquisitions du parquet.
00:15:53 Alors moi, je veux bien, si vous voulez, que les juges fassent de la politique.
00:15:56 Mais s'ils veulent faire de la politique, il faut qu'ils soient élus.
00:15:58 Parce que dans un pays, soit la justice est indépendante et neutre, soit elle fait de
00:16:04 la politique et elle s'arrange le droit, effectivement, d'interpréter par-delà la jurisprudence
00:16:09 le droit et à ce moment-là, il faut que les juges soient élus.
00:16:12 On verra bien à quel point ils vont être mangés.
00:16:13 Juste, on entend un dernier extrait avant de marquer notre dernière pause de la soirée.
00:16:17 Comment a réagi Nicolas Sarkozy ? Écoutez ce que nous dit son avocat de tout à l'heure
00:16:21 encore chez Laurence Ferrari.
00:16:22 S'il voulait, il est toujours déçu parce qu'il espère que le droit sera respecté,
00:16:28 que les principes seront respectés.
00:16:30 Mais on ne peut pas dire qu'il était surpris.
00:16:32 Il est dans un chemin, dans un parcours judiciaire.
00:16:36 Nous sommes au milieu de ce chemin.
00:16:37 Nous continuons ce chemin.
00:16:39 Nous savions, il savait mieux que personne qu'il serait long et difficile.
00:16:45 Ses a priori dont il fait l'objet, il les connaît mieux que personne.
00:16:49 Et donc, nous sommes au milieu de ce chemin, nous le poursuivons.
00:16:52 Et la seule chose qui compte, c'est le résultat final.
00:16:54 Et un jour, je ne doute pas que justice sera rendue dans cette FR.
00:16:58 Peut-être à l'aune de ces informations, que faible ou puissant, chacun répond à la justice.
00:17:04 Oui, tant mieux, la justice va être rendue.
00:17:07 Mais justement, il y a ce pourvoi en cassation.
00:17:09 Donc, il faut attendre parce que c'est vrai qu'avec ce pourvoi en cassation, il est toujours
00:17:13 présumé innocent.
00:17:14 Il nie les faits qui lui sont reprochés.
00:17:16 Ça va prendre à peu près 18 mois peut-être pour la suite des choses.
00:17:19 Mais je pense quand même que c'est vrai que ça peut créer un certain malaise ou certaines
00:17:23 interrogations, toute cette affaire, justement, sur toutes ces années de l'impression.
00:17:28 Certains se diront, bon, est-ce qu'il y a une espèce de cabale politique aussi?
00:17:32 Donc oui, ça peut donner une certaine impression d'acharnement.
00:17:36 Et cela dit, moi, je pense aussi sur la question du secret professionnel.
00:17:41 Il faut faire très attention.
00:17:42 Ça dépasse Nicolas Sarkozy.
00:17:44 Je pense que c'est tous les citoyens à un moment donné qui sont touchés par ça.
00:17:47 Et ça, ça fait partie des principes de base de la justice.
00:17:50 Très vite, Jean-Mésia, pour conclure.
00:17:52 C'est très étonnant, cette façon dont la justice est capable quand même, parce qu'on
00:17:55 l'avait oublié avec ce laxisme permanent.
00:17:58 Elle est capable, effectivement, en un tour de main de condamner de manière très ferme
00:18:02 et outrancièrement sévère un ancien président.
00:18:06 On eût aimé que la justice, dans d'autres cas absolument scandaleux, où vous avez de
00:18:11 vrais criminels et de vrais délinquants qui sont libérés, que la justice soit aussi
00:18:15 pointilleuse et aussi sourcilieuse dans l'application.
00:18:18 Il n'y a pas de faux criminels et de vrais délinquants, Jean-Mésia.
00:18:19 Il n'y a que des justiciables.
00:18:20 Il n'y a pas de vrai ou de faux.
00:18:22 On peut discuter sur les différentes polémiques autour de cette condamnation, mais il n'y
00:18:29 a pas de vrai ou de faux délinquants.
00:18:30 Il y a des délinquants.
00:18:31 Il y a des criminels.
00:18:32 Ce que je veux simplement dire, c'est que parfois, nous avons l'impression, et d'ailleurs
00:18:37 les Français, une majorité de Français trouvent que la justice est laxiste, et on peut citer
00:18:41 mille affaires où la justice a été laxiste, on s'étonne de cette soudaine sévérité
00:18:45 qui tranche et qui est complètement décalée par rapport à ce à quoi on a l'habitude.
00:18:49 On marque notre dernière pause et puis on va revenir sur l'agression de Jean-Baptiste
00:18:53 Tronieux, le petit neveu de Brigitte Macron.
00:18:56 Là, la justice se montre ferme et rapide.
00:18:58 On le verra dans un instant avec toutes les informations et on va en discuter longuement.
00:19:03 A tout de suite.
00:19:04 De retour sur le plateau de Soir Info, le rappel de l'actualité.
00:19:12 Adrien Spiteri, on se retrouve pour la suite de nos débats.
00:19:13 Nicolas Sarkozy se pourvoie en cassation.
00:19:20 L'ex-président de la République a été condamné en appel à trois ans de prison,
00:19:24 dont un en ferme, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire à des écoutes.
00:19:28 L'avocat Thierry Herzog et l'ancien haut magistrat Gilbert Aziber sont condamnés aux
00:19:33 mêmes peines.
00:19:34 Nicolas Sarkozy est le premier ancien président condamné à de la prison ferme.
00:19:39 Guettyr envisage la suppression d'environ 900 emplois en France, annonce de la filiale
00:19:45 française du groupe turc de livraison rapide.
00:19:47 Le groupe a été placé en redressement judiciaire.
00:19:50 Fin mars 2023, l'endettement total de Guettyr était d'environ 17,6 millions d'euros.
00:19:57 Et puis en Formule 1, le Grand Prix d'Imola est officiellement reporté, conséquence
00:20:02 des inondations.
00:20:03 Depuis le début de la semaine, des trombes d'eau s'abattent sur la région.
00:20:07 Vous voyez sur ces images, 5 personnes ont perdu la vie.
00:20:10 Le Grand Prix d'Emilie à Romagne, 6e manche du championnat, devait se tenir ce week-end
00:20:15 en Italie.
00:20:16 Yohann Uzaï, Valérie Lecap, Karim Abrik, Alexandre Devecchio, Jean Messia sont autour
00:20:22 de la table de Soir Info ce soir.
00:20:25 Ils attendront leur procès en prison.
00:20:28 Trois hommes suspectés d'avoir agressé lundi soir à Amiens, Jean-Baptiste Tronieux, le
00:20:32 petit-neveu de Brigitte Macron, ont été placés en détention provisoire.
00:20:35 Cette décision intervient, après leur renvoi, à la demande de leur défense, de l'audience,
00:20:39 où ils devaient être jugés en comparution immédiate.
00:20:42 Aujourd'hui, le procès de ces trois hommes, âgés de 20 à 34 ans, est jugé notamment
00:20:46 pour violence en Réunion et renvoyé au 5 juin prochain.
00:20:50 Une adolescente de 16 ans, également poursuivie dans cette affaire, survenue après l'interview
00:20:54 du président Oventor de TF1, doit être présentée à un juge des enfants.
00:20:59 Plus de détails et d'explications avec Maureen Vidal sur place.
00:21:03 Et on débatte de cette affaire.
00:21:05 Encore une vive émotion sur Amiens après l'agression de Jean-Baptiste Tronieux lundi
00:21:11 soir.
00:21:12 Les habitants sont choqués de cet acte de violence.
00:21:13 Sur les huit suspects placés en garde à vue, quatre ont été relâchés.
00:21:17 Nous en avons rencontré deux d'entre eux.
00:21:18 Je vous propose de les écouter.
00:21:20 On a mis seulement des poubelles pour faire un petit barrage.
00:21:25 Et c'est là que le monsieur a foncé sur nos collègues.
00:21:30 Mon collègue n'a pas laissé faire pour se défendre.
00:21:34 Et après, voilà, moi j'étais là pour écarter, pas avoir des problèmes et pas
00:21:42 avoir, pas avoir des gens qui sont partis à l'hôpital et pas avoir parti en sang.
00:21:44 Et voilà, c'est tout.
00:21:46 On a tous un symbole de la famille Tronieux du coup plus brisé que Macron.
00:21:52 Et voilà, on voudrait bien se faire entendre, on voudrait bien que Macron à un moment
00:21:57 donné vienne dans sa propre ville natale parce que c'est beau d'aller voyager autre
00:22:02 part et quand on lui dit de venir, on l'a vu qu'une fois.
00:22:08 Jimmy et Julien sont également amis avec les trois suspects passés en comparution
00:22:12 immédiate à laquelle les trois hommes ont été placés en détention provisoire le
00:22:16 temps que le procès soit donné le 5 juin prochain.
00:22:18 Trois hommes récidivistes pour violences et dégradations.
00:22:21 Je rappelle que Jean-Baptiste Tronieux a bénéficié de quatre jours d'ITT suite à ses nombreuses
00:22:26 blessures.
00:22:27 Jean-Messia pour commencer.
00:22:28 Non, on va juste entendre, pardon, je voudrais qu'on entende l'avocat d'un des prévenus
00:22:32 sur cette détention provisoire et je vous donne la parole en premier.
00:22:36 On ne peut pas justifier la détention provisoire par ce risque de pression, etc.
00:22:42 La pression, il me semble que depuis hier, elle est plutôt médiatique, elle est plutôt
00:22:45 dans l'autre sens.
00:22:46 Bon, voilà, ça ne se justifie pas quant au risque de renouvellement.
00:22:51 En ce qui concerne mon client, c'est une plaisanterie.
00:22:55 D'abord, ils contestent les faits et puis faudrait-il être imbécile pour renouveler,
00:23:00 pour qu'on ait des faits de même nature dans les 15 jours qui précèdent votre jugement
00:23:04 au fond ? Ça n'a absolument pas de sens.
00:23:07 Détention provisoire, Jean-Messia, pour ces trois prévenus.
00:23:10 La justice se montre exceptionnellement ferme, rapide.
00:23:14 Moi, si vous voulez, on passe du temps à dénoncer.
00:23:18 On ne va pas critiquer la justice qui fait son travail.
00:23:20 Qui fait son travail, mais si vous voulez, moi, il y a vraiment dans cette histoire un
00:23:23 truc que je ne piche pas, c'est que lorsque vous avez des policiers qui sont pris à partie
00:23:28 par des hordes de personnes qui sont molestées, qui sont caillassées, qui sont violentées
00:23:32 parfois avec des tentatives de meurtre et que les gens sont arrêtés et qu'on les déferre
00:23:38 devant les tribunaux, on vous dit, ben non, c'est un effet de groupe.
00:23:41 On n'a pas pu identifier les trois quarts des gens, sinon la totalité, sont libérés
00:23:44 sur cette base.
00:23:45 Comment ils font, là ? C'est pas des blagues bloques.
00:23:47 Vous savez bien que c'est possible.
00:23:49 Non, mais parce qu'à chaque fois, on vous dit que quand il y a une réunion, il est
00:23:52 impossible d'établir la responsabilité individuelle dans un contexte où notre droit est un droit
00:23:59 individuel.
00:24:00 Vous êtes en train de me dire quoi ? Que c'est parce que c'est le petit-neveu du président
00:24:03 de la République que ça se passe ?
00:24:04 En tout cas, moi, j'attends qu'on m'explique pourquoi quand c'est un policier qui est encore
00:24:09 beaucoup plus gravement attaqué, au point parfois d'y risquer sa vie, eh bien on vous
00:24:13 sort que c'est des effets de groupe, des effets de meute et la responsabilité individuelle
00:24:16 est impossible à établir, alors que là, ils ont été collectivement condamnés.
00:24:22 Mais pourquoi ? Pourquoi ils vont passer ?
00:24:23 Sur les huit, il y en a quatre qui seront jugés, donc c'est une mineure.
00:24:26 Donc trois, c'est une mineure.
00:24:27 Donc on a su établir, on a non seulement su établir la responsabilité, mais ils vont
00:24:30 passer en détention provisoire.
00:24:31 Imaginez que le procès soit dans un an ou un an et demi.
00:24:34 Ils vont passer un an et demi en prison ?
00:24:35 Non, c'est dans quinze jours.
00:24:36 Pourquoi ne fait-on pas ça pour les agréteurs de force de l'ordre ou des élus, par exemple ?
00:24:41 Yoann Mesaille, doit-on comparer l'incomparable ?
00:24:43 Je commence bien l'émission.
00:24:44 Non, mais pardon, mais vous dites des choses, ça n'a aucun rapport de quoi on parle.
00:24:48 Vous comparez des choses.
00:24:49 Il y a des présidents de la République et des policiers, donc ça n'a aucun rapport.
00:24:51 Mais pardon, vous parlez de policiers agressés par des groupes constitués en Black Bloc.
00:24:54 Ils sont des centaines.
00:24:55 Pas toujours.
00:24:56 Ils sont des centaines et ils ont le visage masqué.
00:24:58 Là, ils étaient huit, ils avaient le visage découvert, filmé par des caméras de surveillance
00:25:01 et il y avait des témoins.
00:25:02 Dans certains quartiers, c'est pareil.
00:25:03 On ne peut pas comparer les mêmes choses.
00:25:05 Non, mais dans certains…
00:25:06 Non, mais dans certains…
00:25:07 Pas en même temps, s'il vous plaît, Jean-Michel.
00:25:08 Je vous rendrai la parole s'il le fait, mais laissez-moi.
00:25:11 Là, vous dites quelque chose qui vraiment est complètement insensé.
00:25:14 Pardon, mais ça n'a vraiment aucun rapport.
00:25:15 Là, il s'agit en l'occurrence d'individus qui ont été identifiés.
00:25:20 Il y a des témoins, ils ont été filmés par des caméras de surveillance.
00:25:22 Donc oui, l'enquête va extrêmement vite à visage découvert naturellement.
00:25:26 Par ailleurs, je suis étonné, pardon Jean, de ce que vous dites.
00:25:29 Vous qui passez votre temps à dénoncer le laxisme de la justice.
00:25:32 Alors là, ce soir, maintenant, la justice est trop sévère.
00:25:34 Trop sévère avec Nicolas Sarkozy.
00:25:35 C'est pas ce que j'ai dit.
00:25:36 Trop sévère avec les agresseurs de M. Tronieux.
00:25:38 Il faut savoir ce que vous voulez.
00:25:39 Elle est trop laxiste ou est-ce qu'elle est trop sévère, Jean ? Pardon.
00:25:41 Je crois que vous m'avez mal entendu.
00:25:43 Non, non, non, non, je suis pas sévère.
00:25:45 Je vais commencer par dire que pour une fois que la justice était sévère,
00:25:47 il fallait s'en féliciter.
00:25:48 Vous n'avez pas entendu ce que j'ai dit.
00:25:50 Je me suis simplement étonné de cette différence de traitement
00:25:54 dans cette affaire où elle a été effectivement particulièrement efficace,
00:25:58 pas sévère, efficace, et dans d'autres cas où il y a les juges et les magistrats
00:26:02 qui se lavent les mains en lui biérant un coup de bras.
00:26:04 Je voudrais qu'on parle du profil de ces individus.
00:26:06 Oui, en effet, c'est plus intéressant et ça dit plus de choses sur l'affaire.
00:26:10 Vous dites des choses sur la justice aussi, pas sur moi.
00:26:11 Écoutez, encore une fois, l'avocat d'un des prévenus sur le profil,
00:26:15 en l'occurrence, des trois adultes, des trois majeurs qui sont incriminés.
00:26:21 Il revient donc sur leur profil. Écoutez.
00:26:23 Il est ressorti des débats en garde à vue que personne n'avait beaucoup de convictions politiques.
00:26:29 Ce qui choque le plus, c'est leur profil.
00:26:32 En fait, voilà, c'est tous des jeunes adultes plus une mineure
00:26:37 qui ont un parcours un peu chaotique, un peu cabossé,
00:26:40 qui ont des difficultés d'ordre psychologique pour la plupart.
00:26:45 Il y en a un qui est sous curatel, il y en a qui peut-être devraient l'être,
00:26:48 qui n'ont pas de boulot, qui sont un peu des recalés,
00:26:55 qui sont des déclassés en tout cas, on va dire ça,
00:26:58 sans pour autant qu'il y ait un combat politique de leur part, au loin de là.
00:27:02 Des déclassés, dit l'avocat, les trois prévenus,
00:27:05 donc déjà condamnés dans le passé pour des violences et des agressions,
00:27:08 présentent des profils de marginaux.
00:27:10 Le plus jeune est un travailleur handicapé en raison de son illettrisme,
00:27:12 le plus âgé est placé sous curatel.
00:27:14 Il faut des sanctions exemplaires pour décourager ces comportements.
00:27:19 Qu'est-ce que vous dites ?
00:27:20 Surtout, ils sont des petits agressifs divistes.
00:27:22 Il y a quand même un qui a été condamné pour viol sur mineur,
00:27:25 à 18 mois de prison, 18 mois de prison pour un viol.
00:27:28 Alors je crois qu'il était mineur lui-même au moment des faits,
00:27:30 mais on peut se demander s'il ne devrait pas être en prison,
00:27:33 et si le scandale politique là-dedans, c'est que ces individus-là soient en liberté.
00:27:37 Violences sur des forces de l'ordre aussi, au passage.
00:27:41 Donc peut-être que Jean Messia a exagéré,
00:27:45 mais c'est vrai que là, la justice est très rapide,
00:27:47 et pour d'autres affaires dans lesquelles les prévenus étaient eux-mêmes concernés,
00:27:51 je pense qu'elle a été plus lente, et en tout cas,
00:27:53 le jugement là n'est pas encore rendu, mais le jugement n'a pas été très sévère.
00:27:56 Et c'est vrai qu'on a essayé de politiser cette affaire
00:27:59 en disant que c'était des violences politiques.
00:28:01 En réalité, ça montre une France violente,
00:28:04 avec effectivement des individus marginaux violents qui...
00:28:08 Là, on est passé au stade de la vengeance contre les familles.
00:28:11 On a vraiment passé ce stade de l'amalgame qui est insupportable.
00:28:14 On peut critiquer évidemment le chef de l'État,
00:28:18 mais le Haïr en tant qu'Emmanuel Macron, en tant que personne...
00:28:22 On voit bien que ces individus-là sont des individus violents,
00:28:25 y compris à l'égard des forces de l'ordre depuis toujours,
00:28:28 et que sans doute, c'était un prétexte pour commettre les violences.
00:28:31 Ce ne sont pas des gens qui étaient politisés contre leur retraite,
00:28:33 et qui tout d'un coup ont voulu faire une sorte d'agression politique.
00:28:37 Donc là, s'il y a un problème politique, c'est encore une fois le problème de la justice.
00:28:41 Il n'est pas assez sévère.
00:28:42 Et effectivement, quand la justice n'est pas assez sévère,
00:28:45 il peut y avoir des agressions qui peuvent viser n'importe quelle personne.
00:28:48 On va rythmer le débat parce qu'on a beaucoup de témoignages.
00:28:50 On va de nouveau entendre les agresseurs dans un instant.
00:28:54 Il y a beaucoup de choses à dire sur leur discours,
00:28:56 et la façon de justifier le déni dont ils font preuve pour expliquer ce geste.
00:29:01 Mais d'abord, on a de nouveau interrogé aujourd'hui le père de Jean-Baptiste Tronieux,
00:29:05 Jean-Alexandre Tronieux, qui nous parle de ce qui s'est passé une nouvelle fois,
00:29:09 et du niveau de violence vécue lundi soir.
00:29:13 Un prisonnier avec les autres s'est rapproché de mon fils,
00:29:16 et lui a mis une belle droite dans la mâchoire.
00:29:19 Puis les dix autres se sont déchaînés sur lui.
00:29:24 Les coups ont plu d'un peu partout.
00:29:27 Il a pris quatre ou cinq uppercuts.
00:29:31 Il a eu une ou deux côtes cassées.
00:29:33 Au scanner cérébral, il y a un hématome dont on espère que ça restera bénin.
00:29:38 Là, on a frôlé la catastrophe.
00:29:40 Pourquoi j'ai accepté d'en parler aux médias aujourd'hui ?
00:29:42 C'est que vraiment, on a poussé le bouchon trop loin,
00:29:45 et c'est inadmissible et intolérable.
00:29:47 Ça a commencé par des petits fumigènes dans un magasin,
00:29:49 un petit coup de taille dans un autre,
00:29:51 et puis des dégradations plus costaudes.
00:29:54 Il y a quelques semaines, on a eu le magasin de lit de la rue Escamoise,
00:29:58 dont toutes les vitrines ont été explosées au pavé.
00:30:01 Et là, on arrive à un point d'orgue,
00:30:03 à s'en prendre physiquement à mon fils, au sang de mon sang,
00:30:06 pour des raisons qui sont absolument invraisemblables,
00:30:09 simplement parce que...
00:30:11 Est-ce que vous êtes responsable de ce que fait,
00:30:13 de ce que dit votre oncle ?
00:30:15 Personnellement, bien évidemment non.
00:30:17 C'est franchement d'une abjection totale.
00:30:19 On a frôlé la catastrophe, tout simplement.
00:30:22 Oui, oui, mais je souhaitais répondre à Yohann Usaï,
00:30:25 qui me disait tout à l'heure...
00:30:27 Je m'étonnais.
00:30:28 Qui me disait tout à l'heure...
00:30:30 Vous ruminez depuis dix minutes.
00:30:32 Il a cherché son argument.
00:30:34 Il faut que j'illustre mon propos.
00:30:36 Il m'est revenu à l'esprit ce maire de Portbaye,
00:30:39 le maire délégué de Portbaye,
00:30:41 qui est une ville située dans la Manche,
00:30:43 qui a été laissée devant chez lui en 2020.
00:30:46 Son agresseur, qui a été, comment dirais-je,
00:30:49 traduit en comparaison immédiate,
00:30:51 a eu un rappel à la loi.
00:30:53 Et on ne connaît pas les faits, on ne connaît pas le profil.
00:30:55 Le parquet a fait appel.
00:30:57 Et là, il n'était pas masqué.
00:30:59 Le parquet a fait appel.
00:31:01 Qu'est-ce qu'elle était la nature de l'agression ?
00:31:03 Il a pris trois mois ferme.
00:31:05 Mais c'est quoi une agression ?
00:31:07 Vous nous ressortez des dossiers ?
00:31:09 On ne veut pas ça, aussi.
00:31:11 Il ne s'agit pas de faire semblant de ne pas découvrir
00:31:13 qu'il y a des dizaines de personnes qui sont agressées.
00:31:15 Ce n'était pas une affaire à moitié.
00:31:17 Rappelez-nous comment elle a été caractérisée.
00:31:19 Ça ne vient pas de dire agressée.
00:31:21 Il y a un bilan d'agression.
00:31:23 Ils en supplient, vraiment.
00:31:25 C'était à moi.
00:31:27 On avance.
00:31:29 On vient d'entendre Jean-Alexandre Tronieux.
00:31:31 On parle de cette catastrophe qui a été évitée.
00:31:33 C'est assez inacceptable.
00:31:35 Et bon, manque.
00:31:37 Mais est-ce qu'avec cette affaire,
00:31:39 on peut franchir un nouveau cap dans la violence dans notre pays ?
00:31:41 Je pense qu'on a franchi clairement un nouveau cap.
00:31:43 Parce qu'on s'en prend aux familles.
00:31:45 Et peut-être, comme vous dites,
00:31:47 qu'il n'y a rien de politique,
00:31:49 j'en crois absolument pas un mot.
00:31:51 Puisque c'est au moins la troisième ou la quatrième fois
00:31:53 que ce magasin se fait détruire, agresser.
00:31:55 C'est bien évidemment parce que c'est la famille
00:31:57 de Brigitte Macron et donc d'Emmanuel Macron
00:31:59 que ce magasin,
00:32:01 dont on ignorait toute l'existence
00:32:03 avant l'élection du président de la République,
00:32:05 est attaqué en permanence
00:32:07 et vandalisé en permanence.
00:32:09 Donc il y a bien de causes à effet, etc.
00:32:11 Et la deuxième chose, c'est de passer son temps...
00:32:13 Il y a les mots de ce témoin qui sont très forts,
00:32:15 que je relayais hier.
00:32:17 Il disait, le témoin qui s'est...
00:32:19 Le voisin qui s'est interposé pour éviter le drame.
00:32:21 "Je n'avais jamais vu autant de haine
00:32:23 et de colère dans le regard de quelqu'un."
00:32:25 Et c'était juste après l'intervention du président de la République.
00:32:27 Et la deuxième chose, c'est de passer son temps
00:32:29 à faire des comparaisons avec d'autres affaires lambda
00:32:31 qui sont arrivées.
00:32:33 Ça n'a aucun sens.
00:32:35 - Ce n'est pas lambda. L'agression d'un élu,
00:32:37 ce n'est jamais lambda.
00:32:39 - Non, je suis d'accord.
00:32:41 - Il y a des degrés d'agression.
00:32:43 - Je pense à Urgoas, dont tout le monde ignore ce qui s'est passé.
00:32:45 Ni même ce qu'il a fait dans sa vie.
00:32:47 Mais ce n'est pas des bonnes...
00:32:49 - C'est exemple.
00:32:51 - Oui, c'était l'affaire précédente.
00:32:53 Je veux dire, il y a des gens
00:32:55 de toute façon qui...
00:32:57 Je veux dire, oui, cet endroit
00:32:59 est attaqué parce qu'il représente
00:33:01 le président de la République.
00:33:03 On est un président de la République, on a un devoir d'exemplarité.
00:33:05 On ne peut pas comparer tout et n'importe quoi.
00:33:07 Oui, on est dans quelque chose.
00:33:09 - Karima, vous allez reprendre.
00:33:11 - Il est normal, je termine là,
00:33:13 que des jeunes qui ont attaqué
00:33:15 la représentation du président de la République
00:33:17 soient à prison.
00:33:19 - Je vais vous parler de ces agresseurs
00:33:21 qui ont remercié nos équipes sur le terrain,
00:33:23 notamment Régine Delfour
00:33:25 qui ont interrogé ces agresseurs présumés
00:33:27 qui, eux, ont été relâchés
00:33:29 faute de preuves pour caractériser les faits.
00:33:31 Donc vous voyez, ça peut arriver
00:33:33 également, même lorsque ça concerne
00:33:35 le petit-neveu du chef de l'État.
00:33:37 Écoutez leur version des faits
00:33:39 sur ce qui s'est passé l'autre soir.
00:33:41 - Il y a un de mes collègues
00:33:43 qui est encore en garde à vue
00:33:45 à cette heure-ci.
00:33:47 Il a mis deux poubelles
00:33:49 devant Jean Tronieu.
00:33:51 Et en fait, Jean-Baptiste Tronieu
00:33:53 est sorti et a plaqué carrément
00:33:55 mon collègue à terre.
00:33:57 Et lui, pour se défendre,
00:33:59 il lui a mis quelques coups.
00:34:01 - J'ai demandé des preuves,
00:34:03 des caméras, tout ça.
00:34:05 Il ne va pas nous les donner.
00:34:07 Alors pour moi, il n'y a rien.
00:34:09 Côte cassée et nez cassé, pour moi,
00:34:11 désolé, il est resté debout
00:34:13 toute la nuit. Pour moi, il n'est pas cassé.
00:34:15 À un moment, un côte cassé,
00:34:17 il restait allongé toute la nuit.
00:34:19 Excusez-moi de dire ça.
00:34:21 Et en plus, il ne peut pas marcher.
00:34:23 Pour moi, il n'y a rien.
00:34:25 - Ces personnes-là, vous voyez le problème.
00:34:27 Franchement, c'est un peu le degré zéro
00:34:29 de la revendication politique.
00:34:31 - Oui, c'est ça. On voit quand même...
00:34:33 On n'est pas devant des individus,
00:34:35 nécessairement, avec une grande analyse
00:34:37 complexe de la chose et qui sont dans
00:34:39 une sorte de confusion, justement,
00:34:41 peut-être de la compréhension des messages.
00:34:43 Moi, c'est un peu ce que j'entends.
00:34:45 Mais je trouve que ça nous en dit long
00:34:47 quand même sur un peu la psychologie
00:34:49 de ces attaques. C'est-à-dire
00:34:51 qu'il y a aussi la question des symboles.
00:34:53 Il y en a un qui disait, une de ces personnes
00:34:55 qui a lâché, qui disait... Vous savez,
00:34:57 au fond, ils ne nous écoutent pas,
00:34:59 Emmanuel Macron. - On va l'entendre juste après.
00:35:01 - Oui, c'est ça. - Juste après vous,
00:35:03 je vais relancer l'autre exemple. On y va?
00:35:05 - Oui, allez-y. - Écoutez ces mêmes
00:35:07 agresseurs qui reviennent cette fois,
00:35:09 maintenant, sur les motivations
00:35:11 de leurs gestes.
00:35:13 - Un symbole de la famille Trudeau,
00:35:15 du coup, plus brisé
00:35:17 que Macron.
00:35:19 Voilà, on voudrait bien se faire
00:35:21 rendre compte, on voudrait bien que Macron,
00:35:23 il vienne dans sa propre ville natale.
00:35:25 - Pour Macron,
00:35:27 il y a belle vie, hein, si vous voulez dire ça.
00:35:29 Macron, il... J'ai regardé, hein.
00:35:31 Macron, il est là pour aller
00:35:33 boire un petit verre au bar,
00:35:35 il est là pour faire un petit voyage,
00:35:37 il est là pour faire tout.
00:35:39 Mais nous, on lui demande des choses,
00:35:41 il n'est pas là.
00:35:43 Et lui, il est là pour les riches.
00:35:45 Et pour les pauvres, lui, il n'est pas là.
00:35:47 - C'est un peu hors-sol quand même.
00:35:49 - Oui, mais c'est pour ça que je dis, on est dans la confusion
00:35:51 des messages et aussi ce qui est quand même
00:35:53 assez gênant, c'est que finalement,
00:35:55 il justifie les actions, il justifie
00:35:57 les attaques, et même il les légitime.
00:35:59 Et ils en font même
00:36:01 un symbole en disant finalement, non, on a raison,
00:36:03 on est dans la justice sociale. - Non, mais c'est triste,
00:36:05 on est dans des passions tristes, on est dans
00:36:07 cette espèce de jalousie ambiante des uns et des autres.
00:36:09 - Oui, mais on va chercher aussi,
00:36:11 on a l'impression qu'on est allé chercher,
00:36:13 qu'on s'est attaqué un symbole même de noblesse,
00:36:15 qu'on a touché à la noblesse
00:36:17 et que finalement, on fait justice au peuple.
00:36:19 - Oui, c'est pour ça que je dis qu'il y a une confusion
00:36:21 complètement dans les messages et finalement,
00:36:23 la violence devient un outil
00:36:25 pour arriver à ses fins. Et juste de rappeler,
00:36:27 je pense que vous l'aviez déjà mentionné,
00:36:29 à l'époque des Gilets jaunes, il y avait
00:36:31 à peu près 15 % dans les sondages,
00:36:33 15 % de Français qui se disaient
00:36:35 en accord avec des actions violentes
00:36:37 pour faire avancer les choses. - Oui, on en a parlé aussi.
00:36:39 - Regardez, pour certains sondages, récemment,
00:36:41 tout récemment, il y a quelques semaines,
00:36:43 ça variait entre 20 à 35 %
00:36:45 des Français qui trouvaient
00:36:47 que les actions violentes étaient justifiées
00:36:49 pour arriver vraiment à leur fin.
00:36:51 Donc quand on voit ça, j'ai l'impression
00:36:53 qu'on est dans cette confusion. Et il y en a
00:36:55 qui attrapent des messages comme ça dans les airs.
00:36:57 - Ces déclarations, je disais,
00:36:59 il y a un instant, Yoann Uzay,
00:37:01 je reviens vers vous, Alexandre, c'est vraiment hors sol.
00:37:03 On a l'impression que ces gens
00:37:05 sont dans ces passions tristes, en effet,
00:37:07 qu'ils se sentent autorisés un peu à agir
00:37:09 par le climat actuel, celui de l'acceptation
00:37:11 de la violence, de la haine,
00:37:13 comme d'une opinion politique, en fait.
00:37:15 - Comment dire les choses ? Les gens dont on parle,
00:37:17 là, on vient d'entendre deux individus.
00:37:19 Comment dire les choses ?
00:37:21 - Mais vous l'avez entendu, le moteur de cette violence,
00:37:23 c'est quoi aussi ? C'est ce désespoir social ?
00:37:25 - Oui, mais c'est ça, il y a autre chose.
00:37:27 - Franchement, c'est un désœuvrement.
00:37:29 - Il y a aussi une... - L'avocat l'a dit.
00:37:31 - Non mais bien sûr, sans doute, mais il y a aussi
00:37:33 une autre explication, me semble-t-il.
00:37:35 C'est qu'on a affaire là à des gens qui sont
00:37:37 manifestement des gens faibles d'esprit,
00:37:39 qui ne sont, on va dire les choses,
00:37:41 manifestement pas en pleine possession
00:37:43 de leurs capacités intellectuelles.
00:37:45 Quand on les entend... Mais si, pardon !
00:37:47 - C'est difficile, on veut... - Mais si, pardon !
00:37:49 - Non mais attendez, ils sont... - Vous voyez le raisonnement
00:37:51 qui est tenu ? - Oui, d'accord.
00:37:53 - Non mais attendez, pardon, c'est pas un raisonnement qui est cohérent.
00:37:55 - Non mais c'est ça, c'est la confiance. - Il n'y a pas de cohérence
00:37:57 dans ce qui est dit. - Non mais je crois que c'est pas...
00:37:59 - Non mais attendez, je voudrais terminer, pardon.
00:38:01 - Mais est-ce qu'on doit... J'utiliserais pas ces termes,
00:38:03 enfin, cette attitude qui est un peu méprisante.
00:38:05 - Mais c'est pas méprisant du tout, Jean.
00:38:07 - Je pense que nous avons effectivement
00:38:09 des grands naufragés de la mondialisation,
00:38:11 des grands écorchés de la vie.
00:38:13 - Mais bien sûr ! - Et ils en font sans doute partie.
00:38:15 - Mais attendez... - Qui sont au chômage,
00:38:17 qui ont faim, qui sont mal logés,
00:38:19 qui très souvent vivent des minima sociaux
00:38:21 ou n'en vivent pas. Et donc,
00:38:23 effectivement, c'est aussi ça, la France.
00:38:25 - Et qui sont animés par une forme de jalousie
00:38:27 et de haine des puissants. - Et pourquoi ?
00:38:29 - Il faut le dire aussi. - Parce qu'ils ont été
00:38:31 effectivement trahis pendant des dizaines d'années. - Oui, j'ai parlé d'un moteur de désespérance sociale.
00:38:33 - Voilà. - Je le dis aussi, mais... - Et donc, ils vont de la base.
00:38:35 - Voilà, rien de mode. - C'est pas parce qu'on explique
00:38:37 qu'on doit excuser. - Exactement.
00:38:39 - Et Yoann, vous avez coupé. - C'est pas du tout méprisant,
00:38:41 ce que je dis. Je dis "faible d'esprit", pardon.
00:38:43 - C'est un fou. - Non, mais...
00:38:45 - Ils sont pauvres, quoi, c'est tout.
00:38:47 - Mais non, ça n'a rien à voir.
00:38:49 - Mais non, non. - Ce que je veux dire,
00:38:51 c'est que là... - Ils sont pauvres, donc...
00:38:53 - Ils appartiennent effectivement à une classe sociale
00:38:55 qui n'est pas une classe sociale favorisée.
00:38:57 - Mais ça n'a rien à voir. Vous avez des gens qui ont des vues...
00:38:59 - Vous pouvez être défavorisés, tout à fait brillants.
00:39:01 - Mais finalement, ni favorisés infini,
00:39:03 ni favorisés intellectuellement,
00:39:05 ni favorisés socialement. - Laissez finir.
00:39:07 - On peut avoir des faibles revenus et avoir
00:39:09 une grande capacité intellectuelle,
00:39:11 avoir un raisonnement hyperlogique. Là, quand on entend
00:39:13 "Macron, il va simplement prendre un petit verre au bar
00:39:15 et il fait un voyage, il part en vacances",
00:39:17 c'est pas cohérent comme raisonnement, Jean.
00:39:19 C'est pour ça que je dis que c'est quelqu'un qui est manifestement
00:39:21 faible d'esprit, c'est pas du tout méprisant.
00:39:23 Au contraire, ça n'a rien à voir.
00:39:25 Mais simplement, ces personnes-là,
00:39:27 me semble-t-il, elles sont facilement influençables.
00:39:29 Et donc, quand elles entendent des discours politiques,
00:39:31 quand elles voient des hommes politiques
00:39:33 qui jouent avec un ballon qui représente
00:39:35 la tête d'un élu, eh bien, ils peuvent se dire
00:39:37 "Eh bien oui, effectivement, nous aussi,
00:39:39 on va aller chercher cet élu-là et puis
00:39:41 on va lui montrer quel bourre en chauffe
00:39:43 parce qu'on est en colère et qu'il y a une forme
00:39:45 d'incitation, quelque part."
00:39:47 Quand on disait hier que Jean-Luc Mélenchon avait une part
00:39:49 de responsabilité dans ce qui se passe,
00:39:51 c'est parce que le message qu'il diffuse,
00:39:53 ça infuse précisément auprès de ces esprits-là.
00:39:55 C'est ça qui est dramatique.
00:39:57 - Justement, vous me tendez une berge parce que je voudrais qu'on aborde
00:39:59 ce deuxième volet d'une responsabilité
00:40:01 hypothétique d'une partie
00:40:03 de la classe politique sur
00:40:05 ces gens-là qui prennent pour argent
00:40:07 comptant des discours qui sont parfois
00:40:09 haineux, qui sont parfois violents.
00:40:11 Et on peut se demander s'ils n'amènent pas
00:40:13 à une violence physique. Écoutez Carl Olyv,
00:40:15 qui était sur le plateau de Laurence Ferrari tout à l'heure,
00:40:17 député Renaissance, ancien maire
00:40:19 de Poissy.
00:40:21 - Quand vous appelez aux insultes,
00:40:23 à la provocation, M. Toitilis
00:40:25 le disait quand on voit des images
00:40:27 de décapitations symboliques.
00:40:29 La symbolique entraîne toujours la tentation.
00:40:31 Surtout quand on a affaire à des jeunes, M. Pomponni le disait
00:40:33 tout à l'heure, c'est un collègue de Sarcelles,
00:40:35 sur le terrain, ces gens-là ne font pas du tout
00:40:37 la différence. Quand vous avez un collègue de la France Insoumise
00:40:39 qui met son pied sur le ballon à l'effigie
00:40:41 du président de la République et du ministre
00:40:43 du Travail, il ne s'est pas fait pour pacifier le pays.
00:40:45 Et ces gens-là ne se rendent pas compte du tout
00:40:47 du mal qu'ils font
00:40:49 à la société. Il ne faut pas se demander pourquoi
00:40:51 le lendemain, le surlendemain
00:40:53 et désormais au quotidien,
00:40:55 il y ait une dégradation de l'autorité à l'endroit des policiers,
00:40:57 une dégradation de l'autorité
00:40:59 à l'endroit des pompiers. Dans nos
00:41:01 quartiers, je suis sillué également des quartiers populaires
00:41:03 à Poissy. Certains collègues me disaient,
00:41:05 alors pas à Poissy, mais me disaient que parfois
00:41:07 les pompiers mettent des gilets pare-balles maintenant
00:41:09 pour se balader. Il ne faut pas se demander pourquoi
00:41:11 nos enseignants sont parfois
00:41:13 giflés, bousculés,
00:41:15 bagarrés, insultés.
00:41:17 - Valérie Lecab, vous êtes
00:41:19 dissipée les amis. Valérie Lecab,
00:41:21 vous avez une partie, je reprends les propos évidemment
00:41:23 de Carl Olive,
00:41:25 quand vous avez une partie des politiques qui parlent de droit à l'insurrection,
00:41:27 ils parlent de l'effigie qui a été
00:41:29 brûlée du président, Louis XVI décapité
00:41:31 avec Macron, je ne me souviens plus
00:41:33 du slogan exact, mais on va faire pareil.
00:41:35 Une partie de la population s'en saisit
00:41:37 et le résultat est celui-là.
00:41:39 - Il a tout à fait raison,
00:41:41 Carl Olive qui d'ailleurs est un ancien...
00:41:43 - Est-ce qu'on fait un raccourci trop rapide en disant que
00:41:45 Jean-Luc Mélenchon et son
00:41:47 parti ont une part de
00:41:49 responsabilité dans les violences contre les élus ?
00:41:51 - Je pense que ce serait intéressant que vous passiez
00:41:53 le tweet qu'a fait Jean-Luc Mélenchon,
00:41:55 qui est extrêmement bigu
00:41:57 et qui n'est pas du tout une condamnation...
00:41:59 - Je ne sais pas si le gouvernement régit de nouveau sous la main, mais on le jouait hier
00:42:01 et en effet, il y a eu beaucoup de commentaires
00:42:03 sur le tweet de Jean-Luc Mélenchon
00:42:05 qui est assez inacceptable. - Le problème de Jean-Luc Mélenchon
00:42:07 c'est que sa position est absolument indéfendable.
00:42:09 C'est-à-dire qu'il essaye
00:42:11 de faire croire que c'est la police
00:42:13 qui fait le mal alors que...
00:42:15 Il est d'une...
00:42:17 Il est incapable de reconnaître
00:42:19 la réalité des choses. C'est un petit peu
00:42:21 dommage parce que le débat idéologique, il est intéressant,
00:42:23 mais on ne peut pas
00:42:25 être tout le temps dans la même
00:42:27 façon de voir
00:42:29 les choses. Il faut un minimum
00:42:31 d'honnêteté dans la vie par rapport aux situations
00:42:33 et par rapport à ce qui se passe.
00:42:35 - Revoyons, je vous coupe une demi-seconde, des commentateurs
00:42:37 donc puisque vous rappeliez ce que disait hier
00:42:39 Jean-Luc Mélenchon, des commentateurs indifférents
00:42:41 aux tentatives de meurtre et
00:42:43 aux agressions racistes contre les insoumis,
00:42:45 nous sommes de
00:42:47 me prononcer sur l'agression
00:42:49 à Amiens contre le chocolat qui est
00:42:51 trogneux, la deuxième partie est
00:42:53 du même niveau. Je lui exprime ma compassion,
00:42:55 je joins ma protestation à la sienne,
00:42:57 je demande à Macron
00:42:59 et Madame d'en faire autant pour nos amis
00:43:01 agressés ou menacés sans réserver leur sollicitude
00:43:03 aux seuls émours quand ils furent molestés.
00:43:05 Alors on va passer deux jours là-dessus parce qu'on l'a déjà montré hier,
00:43:07 on a déjà commenté ça hier.
00:43:09 - Mais ce qui est intéressant... - Mais comme vous l'avez relevé,
00:43:11 je le remets. - Non mais ce qui est intéressant
00:43:13 dans sa démarche, il utilise effectivement
00:43:15 ces mots "somme" etc. Et surtout,
00:43:17 ce qui me frappe, c'est qu'il fait tout le temps...
00:43:19 - Je ne sais pas s'il a voulu faire un jeu de mots avec "somme" et "somme".
00:43:21 - Il fait tout le temps le comparatif avec lui-même,
00:43:23 c'est-à-dire que d'une certaine façon, il adopte
00:43:25 une attitude semblable à celle que
00:43:27 vous avez adoptée tout à l'heure, je reviens dessus,
00:43:29 en disant... Non, je parlais à notre
00:43:31 ami, parce que
00:43:33 au lieu de parler du fait lui-même et
00:43:35 d'essayer d'avoir une analyse objective
00:43:37 de ce qui s'est passé, il est dans une
00:43:39 comparaison vis-à-vis de comment il estime
00:43:41 sa situation personnelle. C'est juste
00:43:43 n'importe quoi de raisonner comme ça, c'est
00:43:45 un prisme complètement déformant
00:43:47 de réflexion sur la société,
00:43:49 je veux dire. Là,
00:43:51 on ne le "somme" pas, ce n'est pas parce que
00:43:53 lui, il considère qu'il a eu des problèmes avec
00:43:55 les insoumis qui ont été attaqués, qu'il ne doit pas
00:43:57 condamner les attaques qui sont faites
00:43:59 sur les autres. - C'est surtout que...
00:44:01 - J'en remercie Alexandre ensuite. - C'est complètement
00:44:03 absurde de raisonner de cette façon-là.
00:44:05 Et oui, quand on voit...
00:44:07 L'image qui m'a le plus marquée,
00:44:09 là, c'est... Ils ont fait carrément
00:44:11 un mannequin entier d'Emmanuel Macron.
00:44:13 - Oui, d'Effigy, oui. - Alors, c'est...
00:44:15 Un personnage entier, avec juste sa tête
00:44:17 comme s'il était mort. - Sur des rails, je crois.
00:44:19 - C'est absolument terrifiant. - Non mais déjà...
00:44:21 - Et je pense sincèrement qu'on est dans une
00:44:23 dérive dans ce pays.
00:44:25 - Mais est-ce qu'on ne va pas un peu vite
00:44:27 en besogne quand même, en disant que
00:44:29 elle est fille ou Jean-Luc Mélenchon
00:44:31 sont responsables du climat de violence
00:44:33 en Europe dans ce... - Je n'ai pas dit que tu étais responsable.
00:44:35 - Tu avais un prisme déformant sur ces analyses.
00:44:37 - C'est là-dessus que j'allais réagir.
00:44:39 - Alors, Alexandre a demandé et Karim a aussi.
00:44:41 - Qu'effectivement, Jean-Luc Mélenchon
00:44:43 entretient un climat
00:44:45 ou un contexte de violence
00:44:47 en les justifiant vis-à-vis de la police,
00:44:49 etc., c'est possible.
00:44:51 Maintenant, quand Jean-Luc Mélenchon dit qu'on ne dénonce
00:44:53 jamais les attaques racistes, il faut qu'il change
00:44:55 de sonotone. Excusez-moi, parce que
00:44:57 les attaques racistes, il n'y a rien de plus dénoncé
00:44:59 en France qu'une attaque raciste, et à juste titre.
00:45:01 - C'est pas son sujet. - Donc ça, c'est la première chose.
00:45:03 - Oui, celle-là, elle est... - La deuxième chose, c'est que
00:45:05 votre discours sur ce qui s'est passé
00:45:07 avec le neveu de Brigitte Macron est totalement
00:45:09 aporétique. Soit vous nous dites que
00:45:11 ces gens sont intellectuellement faibles d'esprit,
00:45:13 pas formés, qui sont en marge
00:45:15 de la société, qui ne sont pas en capacité de comprendre
00:45:17 et à ce moment-là, ils réagissent
00:45:19 dans une forme de désespoir social parce qu'ils se
00:45:21 sentent abandonnés. - Ça me permet de dire juste que l'image,
00:45:23 c'est l'effigie dont parlait Valérie à un instant.
00:45:25 - C'est ma théorie. - C'est pas moi. - Attendez, oui, oui,
00:45:27 justement. Soit, soit,
00:45:29 vous dites que c'est des gens, parce que...
00:45:31 Vous dites que c'est des gens corpiqués, parce que... - Je pense que ce sont
00:45:33 des gens très influençables. - Si les gens... Non, non, attendez.
00:45:35 Si les gens faiblent d'esprit,
00:45:37 ça peut pas être des avions de chasse qui sont
00:45:39 des chroniqueurs qui guettent le moindre
00:45:41 tweet de Mélenchon pour réagir.
00:45:43 - Non, c'est vrai aussi. - C'est vrai aussi. - Non, mais y a
00:45:45 un climat... - Faut se mettre en adéquation un petit peu. - S'il vous plaît, on va
00:45:47 pas refaire le débat d'hier parce qu'on l'a fait hier
00:45:49 sur la gauche qui pourrait alimenter.
00:45:51 - Je termine juste mon propos. Je dis
00:45:53 simplement... - Oui, mais vous êtes pas seul,
00:45:55 vous l'avez remarqué. - On peut pas dire que ces gens
00:45:57 aient agi sous l'influence de Mélenchon
00:45:59 ou de n'importe quel politique et en même temps
00:46:01 dire que ce sont des gens qui sont
00:46:03 intellectuellement faibles d'esprit. - Mais ça infuse.
00:46:05 - Mais non, ça infuse pas. - C'est sûr que si ça infuse.
00:46:07 - Moi je... - Évident.
00:46:09 - Je pense d'abord qu'il faut le rappeler,
00:46:11 y a aussi... Je suis pas du tout
00:46:13 d'accord avec le discours de Jean-Luc Mélenchon
00:46:15 notamment sur les violences policières
00:46:17 où là il peut y avoir un véritable
00:46:19 encouragement notamment
00:46:21 envers un certain
00:46:23 public, mais je crois
00:46:25 aussi qu'il y a une responsabilité politique
00:46:27 tout court. C'est pour ça que Carl Olive
00:46:29 euh... J'ai pas à dire que ça me fait
00:46:31 doucement rire, mais Carl Olive
00:46:33 quand on fait un déni par rapport
00:46:35 aux violences du quotidien, qu'on explique
00:46:37 que c'est pas vrai qu'il y a un sentiment
00:46:39 d'insécurité, que c'est pas vraiment de l'insécurité,
00:46:41 que la France n'est pas un coup de gorge
00:46:43 comme le fait le ministre de la Justice,
00:46:45 on en est plus là. - On en est plus là.
00:46:47 - Ça fait moins un an que ce discours
00:46:49 n'est plus tenu. - On a aussi une forme
00:46:51 de responsabilité et là encore, la première
00:46:53 responsabilité je pense c'est la justice
00:46:55 face à des récidivistes qui n'a pas
00:46:57 été assez ferme
00:46:59 et donc moi j'ai un doute sur le fait
00:47:01 que ces individus compte tenu
00:47:03 de leur pédigré,
00:47:05 certes ils ont tapé sur ce
00:47:07 commerce là parce qu'ils ont vu trop nul
00:47:09 et ça leur a donné un prétexte, mais on voit bien que c'est des individus
00:47:11 violents qui ont agressé aussi
00:47:13 d'autres personnes, donc
00:47:15 n'exagérons pas la politisation de ces...
00:47:17 - On parlait de LFI, un discours
00:47:19 qui est un petit peu différent à LSI. LFI c'est celui
00:47:21 de François Ruffin, qui a donné,
00:47:23 qui est député de la Somme, comme chacun sait,
00:47:25 également, donc le département où se trouve
00:47:27 comme chacun sait la ville d'Amiens,
00:47:29 qui donnait son sentiment aujourd'hui aussi.
00:47:31 - Ce sont évidemment des faits graves
00:47:33 et inadmissibles et moi déjà pendant
00:47:35 la crise des Gilets jaunes, j'étais allé voir
00:47:37 la famille Tromieux, le chocolatier, pour lui dire
00:47:39 que je lui apportais mon soutien, même si j'apportais
00:47:41 mon soutien aussi aux Gilets jaunes, parce que
00:47:43 on défend pas la démocratie, on défend pas la République
00:47:45 en s'en prenant à un chocolatier
00:47:47 futile de la famille de Madame Tromieux,
00:47:49 donc il faut être très clair là-dessus. Le comportement
00:47:51 ici et maintenant, aujourd'hui,
00:47:53 du choix des macronistes, du président
00:47:55 de la République, de dire que sur les retraites,
00:47:57 sur le report de 62 à 64 ans,
00:47:59 de l'âge légal des retraites, il n'y aura pas
00:48:01 de débat à l'Assemblée, on ne pourra pas voter,
00:48:03 de tout faire pour que le 8 juin, il n'y ait pas
00:48:05 ce débat et ce vote, je pense que ça participe
00:48:07 à ne pas proposer d'issue démocratique
00:48:09 à une crise sociale.
00:48:11 - Ça légitime la violence ?
00:48:13 - Non, ça ne la légitime pas, mais moi
00:48:15 je cherche le chemin pour sortir de cette
00:48:17 montée de la violence. Qu'est-ce qui se passe ?
00:48:19 Qu'est-ce que la démocratie ? C'est l'organisation
00:48:21 du conflit, c'est sa verbalisation,
00:48:23 c'est son institutionnalisation.
00:48:25 Quand la voie démocratique apparaît bouchée,
00:48:27 eh bien, on en vient de la violence
00:48:29 physique que je condamne.
00:48:31 - Que je condamne, mais...
00:48:33 - Du côté de la gauche,
00:48:35 le responsable c'est Emmanuel Macron
00:48:37 et la violence
00:48:39 avec la façon dans laquelle il fait passer
00:48:41 les lois, puis du côté de la majorité, c'est la faute de l'ultra-gauche.
00:48:43 La vérité à l'arrivée,
00:48:45 c'est qu'il y a une fatalité, qu'il y a un discours
00:48:47 pour le moment, qui est celui
00:48:49 d'une fatalité où chacun
00:48:51 renvoie un peu la responsabilité à l'un et à l'autre,
00:48:53 mais il n'y a aucune solution. - On peut quand même mettre des nuances,
00:48:55 il y a une différence, je trouve, entre le discours
00:48:57 de Ruffin et de Mélenchon.
00:48:59 - Oui, oui, c'est le discours de François Ruffin,
00:49:01 mais pas celui de Jean-Luc Mélenchon. - Je trouve qu'il va même trop loin
00:49:03 dans la politisation, parce que je ne suis pas sûr
00:49:05 que ces gens-là étaient vraiment au courant
00:49:07 de la réforme des retraites, et
00:49:09 vraiment agis pour protester contre la réforme
00:49:11 des retraites. Encore une fois, on voit leur casier,
00:49:13 leur pédigree, on voit leur côté...
00:49:15 Le mot, c'est un peu désaxé,
00:49:17 quoi, si Yohann Usa
00:49:19 cherchait un mot...
00:49:21 Donc voilà, ils auraient pu s'en prendre
00:49:23 à quelqu'un d'autre, donc je trouve
00:49:25 qu'on donne une bien grande dimension.
00:49:27 - Le mot de l'avocat est intéressant, parce qu'il dit beaucoup de choses,
00:49:29 il les appelle des déclassés.
00:49:31 Voilà ce que dit leur avocat.
00:49:33 - En tout cas, on voit bien qu'ils sont totalement...
00:49:35 - Un dernier extrait que je voudrais vous faire entendre
00:49:37 aujourd'hui, sur
00:49:39 cette haine un peu plus générale
00:49:41 autour du chef de l'État,
00:49:43 c'est important de préciser ça,
00:49:45 de la personne d'Emmanuel Macron, c'est vraiment ça
00:49:47 qui ressort. Charles de Courson,
00:49:49 qui se fait connaître depuis
00:49:51 quelques mois, pour ses sorties
00:49:53 à l'Assemblée nationale, du groupe
00:49:55 Lyot, écoutez ce qu'il dit
00:49:57 pour expliquer le phénomène
00:49:59 actuel et cette haine du
00:50:01 chef de l'État.
00:50:03 - Je crois que le président Macron a du mal à
00:50:05 comprendre
00:50:07 pourquoi il suscite, non pas de
00:50:09 hostilité, mais de la haine dans une
00:50:11 large partie du pays. Moi j'étais allé
00:50:13 sur les barrages
00:50:15 des Gilets jaunes,
00:50:17 j'en connaissais beaucoup,
00:50:19 et je discutais avec eux, pourquoi ils étaient là,
00:50:21 quelles étaient
00:50:23 leurs revendications, leurs demandes,
00:50:25 etc. Et ce qui me frappait,
00:50:27 c'était la violence des propos
00:50:29 à l'égard du président de la République.
00:50:31 Et j'en disais "mais pourquoi
00:50:33 vous le haïssez à ce point ?"
00:50:35 Et ils me répondaient tous la même,
00:50:37 ils avaient tous la même réponse, ils me disaient
00:50:39 "c'est ce qui nous méprise". Et le président,
00:50:41 semble-t-il, ne veut pas comprendre
00:50:43 pourquoi. - Mais selon vous, pourquoi ?
00:50:45 - Quand il a des paroles aussi blessantes,
00:50:47 si vous voulez, quand est-ce que
00:50:49 c'est digne d'un
00:50:51 chef d'État de dire
00:50:53 quand on parlait
00:50:55 des moyens de lutte contre la pauvreté,
00:50:57 "les pauvres, ça nous coûte un
00:50:59 pognon de dingue", on dit pas des choses
00:51:01 comme ça ! Enfin c'est une méconnaissance
00:51:03 totale des réalités sociales.
00:51:05 - L'interview de Sonia Mabrouk, vous l'avez reconnue
00:51:07 en Europe 1 ce matin, c'est le début
00:51:09 d'un commencement de justification
00:51:11 de ce qu'il fait. Franchement, je suis pas
00:51:13 certain que ce soit tolérable de dire des choses
00:51:15 pareilles. - Non, il justifie.
00:51:17 - Tout simplement. - Oui,
00:51:19 moi je crois que c'est injustifiable.
00:51:21 J'ai même pas envie de chercher
00:51:23 pourquoi en réalité, parce que...
00:51:25 - Surtout qu'il s'en prête pas aux chefs de l'État,
00:51:27 il s'en prête à des gens qui n'ont rien à voir.
00:51:29 - Oui, mais ils ont l'impression de s'en prendre
00:51:31 à Emmanuel Macron à travers sa famille.
00:51:33 - Là, on peut pas chercher à justifier ça, y'a pas de justification.
00:51:35 Y'a une explication...
00:51:37 - Mais c'est ce qu'il fait Charles de Courson, il est pas en train de justifier
00:51:39 au micro de Sonia ? - Non.
00:51:41 - Vous trouvez pas ? - Non.
00:51:43 - Il dit "quand vous avez fait ça,
00:51:45 vous avez développé une planète et voilà l'insulteur".
00:51:47 - C'est pas la même chose, parce que là,
00:51:49 il ne parle pas spécifiquement
00:51:51 de l'agression qui a eu lieu, il parle,
00:51:53 me semble-t-il, du climat social
00:51:55 en général,
00:51:57 qu'il y a dans notre pays. Et là,
00:51:59 il y a une explication à chercher, naturellement.
00:52:01 Ce climat social, il n'est pas né
00:52:03 tout seul, d'ailleurs, il n'est pas né d'aujourd'hui,
00:52:05 c'est venu au fil des ans pour atteindre
00:52:07 une sorte d'apogée aujourd'hui.
00:52:09 Espérons que ce soit l'apogée, ça signifierait qu'on a atteint
00:52:11 le point culminant, ça serait la seule bonne nouvelle.
00:52:13 Mais, en l'occurrence, c'est quelque chose
00:52:15 qui s'est construit année après année
00:52:17 et qui a été amplifié, c'est vrai,
00:52:19 surtout, me semble-t-il, au début
00:52:21 du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:52:23 Quand il est arrivé en 2017, extrêmement
00:52:25 sûr de lui, donnant l'impression
00:52:27 de ne douter de rien, de n'écouter personne,
00:52:29 pas même les syndicats, d'ailleurs, on lui a beaucoup reproché,
00:52:31 et ayant des paroles, effectivement,
00:52:33 blessantes, on a parlé des illettrés,
00:52:35 le pognon de dingue, c'est une formule très maladroite
00:52:37 pour dire qu'en fait, dans notre pays, nous avons
00:52:39 des dépenses sociales extrêmement importantes, ce qui,
00:52:41 par ailleurs, est vrai, mais il le dit d'une manière
00:52:43 extrêmement maladroite, donc, effectivement,
00:52:45 ça a blessé beaucoup de personnes.
00:52:47 Les Français qui ont attaqué son petit-neveu,
00:52:49 les gens qui ne sont pas, en fait.
00:52:51 Il est 23h,
00:52:53 il est 23h, les amis.
00:52:55 Les Français énervés ne sont pas tous à attaquer son petit-neveu,
00:52:57 je pense qu'il y a, ce que dit Johan est juste,
00:52:59 entre le climat de défiance des gens qui peuvent être
00:53:01 verbalement agressifs et des gens
00:53:03 qui agressent gratuitement, il y a une différence,
00:53:05 c'est une différence de nature,
00:53:07 il n'y a pas forcément un continuum entre les deux.
00:53:09 On va rester peu ou prou dans le même type de sujet,
00:53:11 puisqu'on va reparler une nouvelle fois
00:53:13 du maire de Saint-Brévin dans quelques secondes.
00:53:15 Il a été auditionné par le Sénat,
00:53:17 aujourd'hui, il a été reçu à Matignon par Elisabeth Borne,
00:53:19 et comme on le dit
00:53:21 vulgairement ou grossièrement,
00:53:23 il a envoyé du lourd,
00:53:25 aujourd'hui. Il dénonce l'État,
00:53:27 et il dit que le préfet a menti.
00:53:29 Il se défend et persiste
00:53:31 à vouloir proposer
00:53:33 sa démission. On y revient dans un instant,
00:53:35 mais d'abord le rappel de l'actualité de Rien.
00:53:37 Spitteri !
00:53:39 Nicolas Sarkozy
00:53:41 se pourvoit en cassation.
00:53:43 L'ex-président de la République a été
00:53:45 condamné en appel à trois ans de prison,
00:53:47 dont un an ferme pour corruption
00:53:49 et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes.
00:53:51 L'avocat Thierry Herzog
00:53:53 et l'ancien haut magistrat Gilbert Azibert
00:53:55 sont condamnés aux mêmes peines.
00:53:57 Nicolas Sarkozy est le premier
00:53:59 ancien président condamné
00:54:01 à de la prison ferme.
00:54:03 Le Conseil constitutionnel valide le projet
00:54:05 de loi GIO 2024.
00:54:07 Il est porté par le ministre de l'Intérieur
00:54:09 Gérald Darmanin et la ministre
00:54:11 des Sports Amélie Oudéa Castera.
00:54:13 Il prévoit de nombreuses mesures
00:54:15 destinées à sécuriser la compétition,
00:54:17 notamment à l'expérimentation
00:54:19 de la vidéosurveillance algorithmique.
00:54:21 Et puis Bachar Al-Assad,
00:54:23 attendu au sommet de la Ligue arabe
00:54:25 vendredi, une première depuis 13 ans
00:54:27 pour le président syrien.
00:54:29 L'organisation Pan-Arabe a réintégré
00:54:31 le 7 mai le régime syrien.
00:54:33 Il avait été exclu
00:54:35 fin 2011 après le début
00:54:37 de la répression du soulèvement
00:54:39 populaire dans le pays.
00:54:41 Le maire de Saint-Brévent
00:54:43 maintient sa décision
00:54:45 de démissionner après les attaques dont il a été l'objet.
00:54:47 "L'État m'a abandonné", dit-il.
00:54:49 Il a été auditionné aujourd'hui au Sénat, je le disais
00:54:51 avant la pause, puis par Elisabeth Born
00:54:53 à Matignon.
00:54:55 Retour, d'abord résumé de cette journée
00:54:57 avec Maxime Lavandier.
00:54:59 Il s'est exprimé pour la première fois
00:55:01 depuis sa décision. Auditionné
00:55:03 par le Sénat, le maire de Saint-Brévent
00:55:05 a commencé par revenir sur cette nuit
00:55:07 du 22 mars qu'il qualifie d'attentat.
00:55:09 "J'étais victime d'un attentat
00:55:11 criminel
00:55:13 où mes...
00:55:15 probablement un engin explosif
00:55:17 a été lancé
00:55:19 ou mis entre mes deux véhicules
00:55:21 qui, bien entendu, ont pris feu
00:55:23 et ça s'est propagé, en fait,
00:55:25 également à mon domicile."
00:55:27 Avant cette agression, le maire de Saint-Brévent raconte
00:55:29 avoir subi menaces et pressions depuis des mois.
00:55:31 Malgré ses alertes et ses signalements,
00:55:33 il n'a pas été entendu par la gendarmerie.
00:55:35 "On a alerté la gendarmerie
00:55:37 en leur demandant ce qu'ils pouvaient faire
00:55:39 et là, la réponse était toujours la même
00:55:41 de toute façon, ça ne sert à rien
00:55:43 de déposer plate, nous ne ferons rien,
00:55:45 c'est la liberté d'expression."
00:55:47 Face à l'inaction des forces de l'ordre,
00:55:49 Yannick Mourez se tourne vers le préfet
00:55:51 pour demander de l'aide.
00:55:53 "Je fais un courrier au préfet demandant
00:55:55 en fait un soutien de l'Etat
00:55:57 parce que c'est vrai qu'on se sentait un petit peu
00:55:59 au niveau de la commune de Saint-Brévent
00:56:01 démuni en fait, on avait l'impression
00:56:03 de se retrouver seul.
00:56:05 Courrier revenu
00:56:07 sans réponse."
00:56:09 Yannick Mourez souligne en revanche avoir reçu le soutien
00:56:11 de nombreux maires qui lui ont rapporté avoir été
00:56:13 aussi victime de violences.
00:56:15 Il a annoncé démissionner, que cette décision
00:56:17 soit actée ou non par le préfet.
00:56:19 Il quittera aussi Saint-Brévent,
00:56:21 sa ville depuis plus de 30 ans.
00:56:23 "Un petit mot d'abord sur ce
00:56:25 soutien Alexandre Devecquiaux,
00:56:27 le soutien de l'Etat arrive peut-être un petit peu tard
00:56:29 pour ce maire démissionnaire, non ?"
00:56:31 "Oui, effectivement, ça rappelle
00:56:33 l'effet, c'est un maire dit vers droite,
00:56:35 il faut le rappeler, et en fait
00:56:37 on a beaucoup dit qu'il était favorable
00:56:39 à ce centre d'accueil pour migrants,
00:56:41 en fait c'était un projet de l'Etat
00:56:43 qui l'a laissé de se débrouiller
00:56:45 avec ça, donc là il y a une responsabilité
00:56:47 directe de l'Etat quand elle fait
00:56:49 quelque chose, quand l'Etat fait quelque chose
00:56:51 d'aussi important que de mettre
00:56:53 un centre de migrants dans une
00:56:55 ville qu'il ne souhaite pas l'accueillir
00:56:57 et qui n'a pas l'habitude d'accueillir
00:56:59 ce type de centre, il devrait y avoir
00:57:01 des mesures prises de soutien,
00:57:03 donc je comprends la
00:57:05 colère effectivement
00:57:07 du maire,
00:57:09 je comprends la colère du maire, après les actes
00:57:11 de violence sont inexcusables
00:57:13 et de manière générale
00:57:15 il faut durcir la répression
00:57:17 contre les actes de violence, là on
00:57:19 nous explique qu'il va y avoir des peines plus dures
00:57:21 si ce sont des élus, on met un nouveau
00:57:23 bidule, pardonnez-moi, un centre d'analyse
00:57:25 des violences sur les élus,
00:57:27 c'est quelque chose qui se fera bien.
00:57:29 Je veux bien que ce soit un bidule, mais quand l'Etat ne fait rien,
00:57:31 on le critique, quand l'Etat dit qu'il va
00:57:33 amplifier, donc c'est l'info du jour,
00:57:35 il n'y a pas besoin d'un centre d'analyse
00:57:37 pour nous apprendre aujourd'hui,
00:57:39 il n'y a pas besoin d'un centre d'analyse, là il y avait besoin
00:57:41 qu'il ait le soutien de l'Etat sur ce centre.
00:57:43 - Oui mais les peines seront durcies,
00:57:45 à lourdir les sanctions pénales en cas d'attaque
00:57:47 contre les élus, voilà ce que dit le gouvernement
00:57:49 ce soir. - Je suis bien d'accord sur le principe, je suis d'accord,
00:57:51 mais vous voyez bien que les peines ne sont pas appliquées, si les peines
00:57:53 ne sont pas appliquées, c'est pas la peine
00:57:55 de faire une énième loi.
00:57:57 Et dans le cas précis,
00:57:59 ce qu'il fallait c'est le soutien de l'Etat,
00:58:01 quand l'Etat vient mettre le bazar avec un centre de migrants,
00:58:03 au moins qu'il se débrouille et qu'il explique son projet.
00:58:05 - Alors, je voudrais juste d'abord qu'on entend le...
00:58:07 J'arrive tout de suite car Réma Valéry,
00:58:09 tout le monde veut s'exprimer et vous allez le faire.
00:58:11 Alors déjà,
00:58:13 il y a une chose qu'il faut que je vous dise,
00:58:15 Alexandre, c'est qu'il y a un centre de migrants
00:58:17 à Saint-Brévent depuis 2016, déjà,
00:58:19 c'est pas une nouveauté, ça fait 5 ans
00:58:21 qu'il y a un centre de migrants dans le Cégep.
00:58:23 Écoutez le maire au Sénat,
00:58:25 aujourd'hui on va chapitrer, parce qu'il y a
00:58:27 pas mal de sons à vous faire entendre,
00:58:29 avant qu'il parle de l'abandon de l'Etat
00:58:31 et du préfet de Loire-Atlantique.
00:58:33 D'abord sur les menaces qu'il a reçues,
00:58:35 il cible clairement l'extrême droite. Écoutez-le.
00:58:37 - J'ai reçu, moi,
00:58:39 deux semaines d'intervalle,
00:58:41 un tract, dans ma boîte à lettres,
00:58:43 personnel, pour bien montrer qu'ils savaient
00:58:45 où j'habitais,
00:58:47 de tracts ignobles.
00:58:49 Puisque, je sais pas si vous vous souvenez,
00:58:51 c'était en 2014,
00:58:53 l'histoire d'un petit garçon qui était dans une colonie
00:58:55 à Saint-Brévent, qui avait été enlevé, qui avait été
00:58:57 retrouvé, tué
00:58:59 dans une mare
00:59:01 à Guérande.
00:59:03 Ça n'avait strictement
00:59:05 rien à voir avec
00:59:07 cette affaire avec des migrants.
00:59:09 Et dans ce tract,
00:59:11 j'avais la photo de ce petit
00:59:13 garçon, en rappelant
00:59:15 l'histoire, et en dessous, marqué
00:59:17 "Voilà ce qui risque de se passer à Saint-Brévent,
00:59:19 avec 110 migrants". - Donc des groupuscules
00:59:21 d'extrême droite qui ont mis la pression sur lui pendant plusieurs
00:59:23 semaines. Il a signalé à plusieurs reprises
00:59:25 les menaces, est-ce qu'il a été
00:59:27 abandonné ? - Oui, je trouve... - Oui, Valérie.
00:59:29 Et Yohann, par exemple, après. - Je trouve que l'attitude
00:59:31 de ce maire est absolument exemplaire,
00:59:33 parce qu'il porte en fait la parole
00:59:35 de tous les maires qui sont en train
00:59:37 de démissionner dans ce pays. Je ne sais pas si vous avez
00:59:39 entendu ce qu'a dit David Lissenard
00:59:41 aujourd'hui, je crois. Il y a une
00:59:43 explosion des démissions des maires.
00:59:45 Je crois que c'est une augmentation de 30%,
00:59:47 enfin, je n'ai plus le chiffre exact. - 900 depuis 2020.
00:59:49 - Voilà, donc, si vous voulez, c'est
00:59:51 absolument salutaire ce qu'est en train de faire
00:59:53 le maire de Saint-Brévent. Ce qu'on voit, c'est quelqu'un
00:59:55 qui tient... - Sauf qu'il a des arguments...
00:59:57 - C'est vrai que depuis quelques jours, on n'entend que lui.
00:59:59 - On n'entend que lui, et ce serait bien d'avoir la version
01:00:01 aussi du côté de l'État, parce que...
01:00:03 - Oui, mais pour une fois... Bah si !
01:00:05 Darmanin, lui, a répondu.
01:00:07 Darmanin, dans une interview
01:00:09 ce matin... - Mais c'est le maire,
01:00:11 c'est lui qui a proposé... - Ce matin, Darmanin était
01:00:13 à la radio. - C'est lui qui a proposé de passer ce centre
01:00:15 de migrants d'un endroit à l'autre. - Oui.
01:00:17 - C'est la proposition du maire, c'est lui qui a voulu vendre ce terrain
01:00:19 à l'État. - Peut-être, mais...
01:00:21 Gérald Darmanin, ce matin à la radio,
01:00:23 a dit que l'État aurait dû davantage soutenir ce maire.
01:00:25 - Oui, on va l'entendre dans un instant. - Et que ça n'avait pas
01:00:27 été fait suffisamment, donc il a tout à fait
01:00:29 reconnu ça. Mais ce que je trouve
01:00:31 au-delà des faits eux-mêmes,
01:00:33 c'est que les maires ne cessent
01:00:35 de démissionner dans ce pays, tout le monde s'en fout.
01:00:37 C'est le plus beau métier parmi
01:00:39 les élus, c'est celui qui est le plus
01:00:41 proche des gens, c'est celui qui a le plus d'études. - Environ mille maires démissionnaires
01:00:43 depuis trois ans. - C'est celui qui est le plus mal payé,
01:00:45 et c'est celui... C'est vraiment
01:00:47 un engagement, c'est presque un sacerdoce
01:00:49 d'être maire, parfois tellement c'est compliqué. - Aujourd'hui,
01:00:51 salut de venue en tout cas. - Tout le monde vient vous voir, tout le monde
01:00:53 râle, les gens ne sont jamais contents, c'est très difficile.
01:00:55 - Et puis on rappelle qu'il ne gagne rien, quasiment.
01:00:57 - Il gagne. - C'est très mal payé, quand vous êtes maire d'une petite commune.
01:00:59 - 3.6 sous, oui, exactement. - 1000 euros. - Et sincèrement...
01:01:01 - C'est 1000 euros, brut. - Oui. - Voilà, 1000 euros brut.
01:01:03 - C'est non-stop, c'est nuit et jour, c'est le week-end,
01:01:05 c'est tout le temps, et je trouve
01:01:07 qu'il est absolument salutaire
01:01:09 d'entendre ce maire qui parle
01:01:11 au nom de tous les maires de France
01:01:13 qui ont démissionné dans l'indifférence
01:01:15 et dans le silence absolu. - Et il a vidé son sac,
01:01:17 donc au Sénat, aujourd'hui, écoutez cet extrait,
01:01:19 il parle du préfet de Loire-Atlantique
01:01:21 qui, selon lui, a tout bonnement
01:01:23 menti.
01:01:25 - Je fais un courrier au préfet
01:01:27 demandant, en fait, un
01:01:29 soutien de l'Etat, parce que c'est vrai qu'on se sentait
01:01:31 un petit peu, au niveau de la commune de Saint-Brévin,
01:01:33 démuni, en fait.
01:01:35 On avait l'impression de se retrouver seul.
01:01:37 Courrier
01:01:39 revenu sans réponse.
01:01:41 Quand il dit qu'il a organisé des réunions
01:01:43 publiques, je sais pas, de la part
01:01:45 d'un préfet, mentir
01:01:47 effrontément en public,
01:01:49 c'est quand même
01:01:51 important, je sais pas, il représente l'Etat.
01:01:53 Il sait très bien
01:01:55 qu'il a pas organisé de réunions publiques.
01:01:57 On a toutes les preuves.
01:01:59 Si je lui demandais la date, il ne pourra
01:02:01 pas en fournir, il n'en a pas fait.
01:02:03 - C'est grave ce qu'il dit.
01:02:05 Je sais pas qui veut... Oui, c'était Johan.
01:02:07 C'est grave ce qu'il dit, parce que si le préfet
01:02:09 a menti, c'est extrêmement
01:02:11 grave, il faut qu'il y ait une sanction.
01:02:13 C'est ce qu'on appelle, et pour parler
01:02:15 en euphémisme, une erreur d'appréciation.
01:02:17 - Ah oui, absolument, il faudra maintenant
01:02:19 que les faits soient établis. De toute façon,
01:02:21 une affaire aussi grave, l'ensemble des faits
01:02:23 doit désormais
01:02:25 être établi. Il faut vraiment savoir
01:02:27 ce qui s'est passé. D'abord, trouver qui, effectivement,
01:02:29 a brûlé les deux
01:02:31 voitures et une partie de la maison
01:02:33 de ce maire. Il faut absolument savoir
01:02:35 qui est responsable de cela.
01:02:37 Il faut ensuite savoir s'il y a eu des manquements.
01:02:39 S'il y a eu des manquements de l'État, et si le préfet
01:02:41 a manqué à ses obligations
01:02:43 et a véritablement menti. Si c'est le cas,
01:02:45 il faut, effectivement,
01:02:47 en tirer toutes les conséquences.
01:02:49 Mais, manifestement, moi je n'ai pas l'impression
01:02:51 que l'État ait quand même été au rendez-vous.
01:02:53 Si on écoute ce maire... - Oui, oui.
01:02:55 Si on écoute ce maire. Et d'ailleurs,
01:02:57 il n'est aucun moment question de minimiser
01:02:59 ce qui est arrivé, c'est inadmissible.
01:03:01 Et qu'il y ait des sanctions exemplaires,
01:03:03 que la loi soit respectée sur ce
01:03:05 genre d'agression contre les maires,
01:03:07 c'est une chose, mais c'est important d'avoir aussi
01:03:09 la parole
01:03:11 à la défense, si je puis dire.
01:03:13 Le préfet l'a appelé.
01:03:15 Moi, je peux vous le dire. Le préfet l'a
01:03:17 appelé. Le numéro 2 de la préfecture est
01:03:19 venu à Saint-Brévin. Le sous-préfet
01:03:21 de Saint-Nazaire était en contact
01:03:23 très fréquent avec lui.
01:03:25 Ce qui n'empêche que ce
01:03:27 monsieur a fait face à des contestations, à une
01:03:29 virulence, à des menaces, et que l'incendie de sa
01:03:31 maison est objectivement avéré. - Vous savez, l'abandon,
01:03:33 c'est un sentiment. - L'abandon, c'est un sentiment.
01:03:35 - Si vous vous sentez abandonné...
01:03:37 - Sauf que tout ce qu'il dit, évidemment, n'est pas
01:03:39 à remettre en question. Si je peux juste atténuer
01:03:41 les choses, la préfecture a
01:03:43 été à ses côtés. Peut-être pas de la façon
01:03:45 dont il aurait voulu, mais la préfecture
01:03:47 a été d'une certaine manière à son écoute
01:03:49 et à ses côtés depuis
01:03:51 de nombreux mois. Je ne sais
01:03:53 plus à qui on en était. Pardonnez-moi. Jean-Méssia, allez-y.
01:03:55 - Non, mais je m'associe totalement
01:03:57 à ce que vous avez dit sur les sanctions
01:03:59 exemplaires dans ce cas de figure.
01:04:01 Et la justice doit faire son oeuvre.
01:04:03 Maintenant, si vous voulez, je m'étonne
01:04:05 de la manière dont cette
01:04:07 histoire tragique a été instrumentalisée
01:04:09 par ceux-là même
01:04:11 qui ne cessent de dénoncer l'instrumentalisation
01:04:13 à longueur de journée,
01:04:15 qui traitent les uns et les autres
01:04:17 de charognards dès lors qu'on transforme un
01:04:19 fait judiciaire en fait politique.
01:04:21 Là, ça a été instrumentalisé
01:04:23 à outrance, à la fois
01:04:25 par les macronistes, mais aussi
01:04:27 par l'extrême-gauche à l'Assemblée nationale.
01:04:29 Tout ça, pourquoi ? Parce que
01:04:31 évidemment, l'ombre de l'extrême-droite,
01:04:33 qui reste d'ailleurs à démontrer,
01:04:35 est apparue, et que là,
01:04:37 tout le monde s'en donne à corjoit
01:04:39 avec un open bar à l'instrumentalisation.
01:04:41 Il y a des dizaines, encore une fois, d'élus qui sont
01:04:43 sauvagement et physiquement agressés,
01:04:45 notamment quand il s'agit des élus du Rassemblement national.
01:04:47 Je ne citerai qu'un exemple, Pierre Le Camus,
01:04:49 candidat au législatif. - Arrêtez, vous faites du Jean-Luc Mélenchon,
01:04:51 Jean-Messia. - Pierre Le Camus, candidat au législatif,
01:04:53 dans le Bordelais, qui a été
01:04:55 sauvagement agressé
01:04:57 par des pensants. - Vous ne pouvez pas en parler d'un sujet
01:04:59 sans que vous ayez besoin de comparer à d'autres
01:05:01 pour soit le minimiser, soit l'emphaser.
01:05:03 - Mais attendez, c'est bien normal que lorsque
01:05:05 on s'adresse, on parle d'agression,
01:05:07 comme quand on parle de faits de délinquance, etc.,
01:05:09 si les Français disent "la justice est laxiste",
01:05:11 à partir de quoi ils disent ça ?
01:05:13 Ils disent ça, les Français. C'est bien parce que
01:05:15 ils voient au jour le jour des gens
01:05:17 qui ont des casiers judiciaires
01:05:19 gros comme des bottins et qui sont toujours
01:05:21 en liberté. Voilà, donc c'est normal
01:05:23 de comparer. Et maintenant, je terminerai juste
01:05:25 sur un propos, c'est que vous avez... - Rappelez-moi, s'il vous plaît.
01:05:27 - Oui, vous avez tout à l'heure cité les démissions
01:05:29 des maires, et ça c'est très juste.
01:05:31 Autrefois, nous avions des gens qui s'engageaient
01:05:33 en tant qu'élus ou dans l'administration
01:05:35 parce qu'ils étaient de véritables missionnaires.
01:05:37 Aujourd'hui, nous avons
01:05:39 affaire à des démissionnaires.
01:05:41 Dans la police, c'est des démissions
01:05:43 records. Dans les écoles et
01:05:45 le professorat, c'est des démissions records.
01:05:47 Les élus n'ont pas de candidat. Pourquoi ?
01:05:49 - Vous n'avez pas évoqué l'hôpital, vous auriez pu.
01:05:51 - L'hôpital, même chose. Pourquoi ? Parce que
01:05:53 il y a une perte de sens de l'engagement politique.
01:05:55 Parce que quelque part, lorsque à la tête
01:05:57 de l'État, il y a simplement
01:05:59 le marché et l'agent économique, on n'a pas
01:06:01 envie de mourir pour ça. - Encore un extrait.
01:06:03 Karim, c'est à vous derrière.
01:06:05 Le maire, encore une fois, devant le Sénat,
01:06:07 sur l'abandon ressenti, selon lui,
01:06:09 de l'État.
01:06:11 - Lors de cette réunion,
01:06:13 on a rappelé au sous-préfet tout ce qui s'était passé.
01:06:15 Je peux vous assurer qu'on a été quand même
01:06:19 très, très surpris.
01:06:21 Le sous-préfet
01:06:23 nous a tout simplement dit "mais les menaces,
01:06:25 vous savez, moi j'en ai tous les jours des menaces".
01:06:27 Le commandant de gendarmerie,
01:06:29 vous savez,
01:06:31 c'est pas grand-chose, ce sont simplement
01:06:33 des menaces,
01:06:35 c'est de l'intimidation,
01:06:37 ça ne sert à rien de déposer plainte, de toute façon,
01:06:39 on ne fera rien, c'est la liberté d'expression.
01:06:41 Donc quand ils sont repartis
01:06:43 de cette réunion, on s'est retrouvés tous les trois
01:06:45 avec mes deux adjointes,
01:06:47 je vous dirais qu'on était un peu dépité,
01:06:49 un peu choqué, en fin de compte, de ce qu'on avait entendu.
01:06:51 Et là, on s'est aperçu
01:06:53 qu'on se retrouvait totalement débunis,
01:06:55 seuls, abandonnés
01:06:57 par les services de l'Etat
01:06:59 et qu'on allait devoir
01:07:01 continuer à affronter, en fin de compte,
01:07:03 cette montée en puissance
01:07:05 de ce collectif.
01:07:07 C'est quasiment un parallèle
01:07:09 avec Samuel Paty, ce qu'il dit,
01:07:11 parce qu'il s'en est pu finir très, très mal.
01:07:13 Ce sont des gens qui sont en première ligne,
01:07:15 qu'on laisse peut-être, parfois, en effet,
01:07:17 se débrouiller seuls face à une forme
01:07:19 d'adversité grandissante.
01:07:21 - Oui, mais j'ai l'impression qu'il y a comme deux combats,
01:07:23 deux choses qui sont en train de s'entremêler.
01:07:25 Il y a l'enjeu
01:07:27 des élus municipaux qui sont attaqués
01:07:29 de toutes parts. C'est vrai, c'est une réalité,
01:07:31 il y a une augmentation, mais on est plutôt
01:07:33 souvent dans l'ordre
01:07:35 du harcèlement, par exemple,
01:07:37 et via, par exemple, les réseaux sociaux, les menaces.
01:07:39 Et ici, il y a un deuxième enjeu,
01:07:41 en fait, et ça devient presque
01:07:43 un agenda politique aussi, et c'est pour ça
01:07:45 que la chose politique s'en saisit.
01:07:47 On parle ici de cas,
01:07:49 disons, d'un projet
01:07:51 qui dépasse le cadre municipal.
01:07:53 Donc, on se retrouve avec des maires
01:07:55 qui doivent gérer, finalement,
01:07:57 des dossiers qui relèvent plus
01:07:59 de, disons, de l'aspect national
01:08:01 que municipal. Quand on est rendu
01:08:03 qu'on parle, par exemple, de ces centres
01:08:05 de rétention de migrants, bien, on touche
01:08:07 à la question de l'immigration, on touche
01:08:09 à la question des flux migratoires. Donc, ce sont,
01:08:11 finalement, des maires de petites communes, de petites villes
01:08:13 qui se retrouvent à gérer des dossiers
01:08:15 qui les dépassent, avec, finalement, des ressources
01:08:17 qui ne sont peut-être pas appropriées.
01:08:19 Et je trouve que cette instrumentalisation
01:08:21 aussi, il y en a une en ce moment,
01:08:23 parce que, justement, on s'attaque
01:08:25 à ces enjeux qui dépassent le municipal,
01:08:27 mais qui concernent la France entièrement
01:08:29 et dans sa vision de la politique
01:08:31 d'immigration, notamment. - C'est intéressant.
01:08:33 David Lissnard, également,
01:08:35 qui est en qualité de président
01:08:37 de l'AMF, l'association des maires de France,
01:08:39 qui a accompagné le maire de Saint-Brévin
01:08:41 à Matignon, aujourd'hui, il évoque
01:08:43 cette impuissance de l'État
01:08:45 à faire face à ces agressions répétées,
01:08:47 à cette violence contre les élus.
01:08:49 - Depuis des mois, j'alerte,
01:08:51 cette démission a mis
01:08:53 un focus sur cette réalité.
01:08:55 Il y a un premier problème d'impuissance publique.
01:08:57 Comment l'État, qui n'a jamais autant dépensé
01:08:59 d'argent, peut-il être aussi défaillant
01:09:01 sur ses missions de base ?
01:09:03 Le deuxième problème
01:09:05 de cette situation, c'est un problème de civisme,
01:09:07 de délitement civique. Comment retrouver
01:09:09 de la controverse civile ? On l'a vu
01:09:11 hier avec, je crois, le petit-neveu du président de la République
01:09:13 qui se fait agresser parce qu'il est petit-neveu
01:09:15 du président de la République. C'est absurde.
01:09:17 C'est une violence insupportable, c'est abject.
01:09:19 Donc, l'association des maires de France
01:09:21 fait des propositions, travaille
01:09:23 avec Dominique Faure, ministre
01:09:25 des Collectivités Territoriales, et avec la première ministre
01:09:27 avec qui on a un lien direct,
01:09:29 pour que... Déjà, réarmer l'État
01:09:31 sur le plan pénal.
01:09:33 Comment faire en sorte
01:09:35 que, lorsque vous êtes agressé,
01:09:37 dénigré, calomnié,
01:09:39 attaqué, parce que
01:09:41 vous refusez un permis de construire illégal,
01:09:43 parce que vous refusez de recruter
01:09:45 toute la même famille dans une mairie, etc.,
01:09:47 ce soit considéré comme une circonstance aggravante,
01:09:49 comme sur un dépositaire d'un uniforme. Donc, on a fait des propositions
01:09:51 sur les dénigrements sur les réseaux sociaux,
01:09:53 pour que la délétérisation soit plus longue,
01:09:55 que, dans les actes,
01:09:57 dans l'exécution des choses,
01:09:59 les parquettiers, les gendarmes,
01:10:01 les policiers aient des vrais moyens pour, comme toute agression.
01:10:03 Et puis, plus globalement,
01:10:05 comment arriver à recréer en France
01:10:07 un vrai débat démocratique ?
01:10:09 Les représentants de l'État, en fait,
01:10:11 n'impressionnent plus personne aujourd'hui.
01:10:13 C'est ce que je disais tout à l'heure.
01:10:15 Voir attire la défiance.
01:10:17 Il y a une... Non seulement,
01:10:19 on est passé d'une situation de perte
01:10:21 d'autorité
01:10:23 à l'irrespect de l'autorité,
01:10:25 et à l'agression de l'autorité.
01:10:27 Nous sommes dans une société
01:10:29 qui n'accepte plus aucune limite,
01:10:31 aucune frontière,
01:10:33 aucune limite.
01:10:35 Et parce que je pense que c'est aussi l'idée
01:10:37 que nous vivons depuis des décennies
01:10:39 dans une société sans père.
01:10:41 C'est-à-dire sans le nom NON du père.
01:10:43 Voilà.
01:10:45 Et donc, ça donne lieu à des comportements...
01:10:47 - Sans le nom du père ?
01:10:49 Je ne comprends pas.
01:10:51 - Le nom du père, P-E-R-E ?
01:10:53 - C'est celui qui dit non. N-O-N.
01:10:55 - La mère peut dire non aussi.
01:10:57 - Pas d'interdiction.
01:10:59 - Voilà, pas d'interdiction. Merci.
01:11:01 Ça, c'est la première chose.
01:11:03 Ensuite, si vous voulez, l'autorité,
01:11:05 elle existe, mais elle est à géométrie variable.
01:11:07 C'est-à-dire qu'on est capable
01:11:09 de bombarder envers et contre
01:11:11 tous les avis et tous les accords
01:11:13 des centres de migrants dans certaines régions.
01:11:15 Et là, on ne demande pas l'accord des élus,
01:11:17 on ne demande pas l'accord de la population.
01:11:19 Par contre, quand il s'agit d'ériger des prisons
01:11:21 pour libérer des places
01:11:23 et mettre des prisons dans certaines villes,
01:11:25 on vous dit "ah ben non, là, on ne peut rien faire,
01:11:27 ces gens ne sont pas d'accord".
01:11:29 Donc, c'est à géométrie variable, ces affaires.
01:11:31 - Faut-il réarmer l'État sur le plan pénal
01:11:33 pour lutter contre cela ?
01:11:35 C'est ce que pense Éric Ciotti,
01:11:37 qui réclame. C'est pas nouveau.
01:11:39 Mais bon, dans ces cas-là,
01:11:41 on ressort toujours la formule
01:11:43 "les peines planchées pour les agressions d'élus".
01:11:45 Écoutez-le.
01:11:47 - Je suis favorable à ce qu'il y ait une forme
01:11:49 de peine planchée contre tous les dépositaires
01:11:51 de l'autorité publique, que ce soit
01:11:53 ceux qui portent un uniforme de la République.
01:11:55 J'ai souvent défendu des textes en ce sens.
01:11:57 Le gouvernement les a toujours refusés.
01:11:59 Il faut qu'on sanctionne ceux qui
01:12:01 portent atteinte au symbole
01:12:03 et à l'autorité de la République.
01:12:05 Que ce soit un policier, un gendarme,
01:12:07 un élu, on ne touche pas
01:12:09 à un représentant de la République,
01:12:11 on ne touche pas à un uniforme de la République.
01:12:13 Et ceux qui touchent à un uniforme de la République
01:12:15 ou à un élu, devraient savoir
01:12:17 qu'ils devraient aller systématiquement en prison.
01:12:19 - On a besoin d'un message fort,
01:12:21 d'une réciprocité,
01:12:23 d'une homogénéité
01:12:25 entre le délit et la réponse pénale.
01:12:27 - C'est exactement la décision
01:12:29 qu'a pris le gouvernement aujourd'hui, puisqu'il a été annoncé...
01:12:31 - C'est pas à peine planché.
01:12:33 - Non, c'est pas à peine planché,
01:12:35 mais ils ont mis au même niveau...
01:12:37 Avant, quand on attaquait un élu, c'était
01:12:39 3 ans de prison et 75 000 euros d'amende.
01:12:41 - Maximum.
01:12:43 - Et maintenant, ça va être 7 ans de prison
01:12:45 et 100 000 euros d'amende.
01:12:47 Exactement comme pour
01:12:49 l'attaque de la police.
01:12:51 Et donc, sur le principe...
01:12:53 Vous pouvez mettre 50 ans de prison
01:12:55 et 3 milliards d'euros d'amende.
01:12:57 Mais à un moment, si la justice ne prononce pas
01:12:59 les peines, vous mettez ce que vous voulez.
01:13:01 - Non, mais ça, c'est un autre sujet, parce que ça, c'est ce qu'on dit.
01:13:03 - C'est le même sujet.
01:13:05 - Il faut quand même d'abord expliquer et donner l'information.
01:13:07 - On s'en fiche que le maximum
01:13:09 change si on n'est jamais prononcé.
01:13:11 - Non, mais il était anormal
01:13:13 que jusqu'à maintenant,
01:13:15 une agression d'un élu
01:13:17 donne lieu à moins de sanctions
01:13:19 que l'agression d'un policier.
01:13:21 - Donc, cette situation-là
01:13:23 est rectifiée depuis aujourd'hui.
01:13:25 - Sauf que les policiers se peinent de se faire agresser
01:13:27 et qu'il n'y ait pas de réponse pénale.
01:13:29 - Est-ce que c'est suffisant ou pas ? C'est un autre sujet.
01:13:31 Mais mettre tout le monde...
01:13:33 - Que les magistrats se mettent au diapason
01:13:35 et puis après, on en reparlera.
01:13:37 - Quelqu'un porte un uniforme ou est élu de la République
01:13:39 et doit être traité de la même façon.
01:13:41 - Non, mais pardon, mais c'est gadget.
01:13:43 - La réponse pénale n'est jamais systématique.
01:13:45 Le jour où la réponse pénale sera systématique,
01:13:47 peut-être qu'on commencera à venir à bout
01:13:49 de ce type de violences.
01:13:51 - Mais c'est une mesure
01:13:53 qui est complètement gadget.
01:13:55 On peut augmenter la peine maximale
01:13:57 s'il n'y a pas de peine minimale.
01:13:59 Là, ces trois ans,
01:14:01 on va porter à septembre.
01:14:03 - Ah si, il y a une peine minimale, c'est zéro.
01:14:05 - Non, mais ce n'est pas une peine maximale.
01:14:07 - Non, non, non, non, non.
01:14:09 - C'est la ridicule, la peine maximale.
01:14:11 - Mais dans le système pénal français,
01:14:13 les peines sont un maximum.
01:14:15 C'est-à-dire que le juge
01:14:17 qui rend sa décision peut aller
01:14:19 jusqu'à cette peine.
01:14:21 Ça part de zéro à ce maximum.
01:14:23 - Mais par des cas, c'est un rappel à l'autre.
01:14:25 - Là, le maximum, c'est trois ans.
01:14:27 Ça sera porté à septembre.
01:14:29 Mais comme les trois ans, manifestement,
01:14:31 ne sont pas souvent prononcés,
01:14:33 on prononce rarement la peine maximum.
01:14:35 Ce que dit Eric Ciotti, c'est une peine minimum.
01:14:37 Si vous agressez un élu, un policier,
01:14:39 etc., et que vous êtes reconnu coupable
01:14:41 de ce fait-là,
01:14:43 vous avez la certitude que vous serez
01:14:45 condamné à un an, un an et demi,
01:14:47 deux ans de prison. Je ne sais pas.
01:14:49 C'est une idée, c'est un débat politique qui est sain.
01:14:51 On peut avoir ce débat-là. On en a souvent parlé.
01:14:53 Et je crois qu'il serait heureux, même,
01:14:55 d'avoir ce débat-là,
01:14:57 compte tenu de la situation du pays.
01:14:59 Néanmoins, Eric Ciotti est quand même un peu gonflé.
01:15:01 Il dit que le gouvernement
01:15:03 refuse les peines planchées, etc.
01:15:05 Bon, Nicolas Sarkozy, qui l'a soutenu,
01:15:07 a essayé de le faire. Ça n'a pas du tout fonctionné.
01:15:09 Pour une raison qui est simple, c'est qu'il faut
01:15:11 modifier la Constitution. Comment, aujourd'hui,
01:15:13 est-ce qu'on modifie la Constitution ? Avec quelle majorité ?
01:15:15 Dans le contexte actuel,
01:15:17 le contexte politique, c'est extrêmement
01:15:19 difficile, pour ne pas dire impossible.
01:15:21 Donc, le gouvernement, là, pour le coup,
01:15:23 n'a pas les moyens
01:15:25 de le faire, en réalité. Les moyens politiques.
01:15:27 C'est clair, c'est net, c'est sans appel
01:15:29 pour le maire de Saint-Brévin. Je vous donnerai
01:15:31 la parole dans une seconde, mais je voudrais qu'on entende une dernière fois
01:15:33 le maire démissionnaire de Saint-Brévin
01:15:35 après son entretien avec Elisabeth Borne.
01:15:37 C'est sûr, il ne reviendra pas sur sa décision.
01:15:39 Depuis ce matin,
01:15:41 j'ai essayé de me convaincre de rester,
01:15:43 mais non, là, je ne peux pas.
01:15:45 C'est une décision qui a été prise avec
01:15:47 mes proches, avec ma famille.
01:15:49 Non, parce que ce qui est ça
01:15:51 qui est également important, c'est que
01:15:53 la fonction de maire, non seulement
01:15:55 c'est le maire, c'est vrai, qui prend
01:15:57 toutes les attaques, mais il y a à côté, également, toute la vie
01:15:59 de famille. Et là, c'est allé trop
01:16:01 loin, donc non.
01:16:03 Qui voudra porter encore une écharpe de maire dans le futur ?
01:16:05 Il y a des gens qui auront
01:16:07 une vocation, qui voudront
01:16:09 le faire.
01:16:11 Je reviens sur l'histoire des peines planchées.
01:16:13 Moi, je vais vous dire... - Vous croyez qu'il y aura... Non mais pardon,
01:16:15 d'insister, vous croyez qu'il y aura un candidat dans chaque commune
01:16:17 en 2026 ? - Oui.
01:16:19 - C'est quand ? - 26. - C'est 26, hein, les prochaines
01:16:21 municipales ? - On a les élus qu'on mérite.
01:16:23 Alors si, finalement, on se met à toujours agresser
01:16:25 des élus, imaginez, finalement, qui on va élire
01:16:27 éventuellement. - Des boxeurs.
01:16:29 - Mais...
01:16:31 Sur les peines planchées, je pense qu'il faut les mettre pour les élus,
01:16:33 les policiers, mais il faut les mettre pour toute atteinte
01:16:35 à l'intégrité physique. Depuis tout à l'heure,
01:16:37 sur le plateau, chacun se renvoie,
01:16:39 moi y compris, les agressions des uns
01:16:41 et des autres au visage en disant
01:16:43 "moi aussi j'ai été agressé", c'est là le vrai problème.
01:16:45 - C'est vrai. - C'est qu'aujourd'hui, on porte
01:16:47 beaucoup trop facilement atteinte
01:16:49 à l'intégrité physique des citoyens
01:16:51 et ça, c'est intolérable dans un pays
01:16:53 comme le l'autre. Donc c'est
01:16:55 à ça qu'il faut s'attaquer de manière globale
01:16:57 et c'est vrai qu'il y a une partie peut-être de l'opinion
01:16:59 publique qui a du mal à s'émouvoir sur
01:17:01 les agressions d'élus, c'est un peu
01:17:03 injuste, mais parce que, longtemps,
01:17:05 et je parle pas des élus de terrain,
01:17:07 je parle plutôt des élus nationaux,
01:17:09 ces mêmes élus nationaux ont eu du mal à s'émouvoir
01:17:11 sur les agressions que vivaient
01:17:13 les Français au quotidien. Donc
01:17:15 attaquons-nous au cœur du problème
01:17:17 et le cœur du problème, c'est la violence systémique en France
01:17:19 et pas un mauvais climat
01:17:21 politique simplement.
01:17:23 - C'est bon ? On a fait le tour ?
01:17:25 Bon, on va
01:17:27 marquer une très courte pause actue
01:17:29 avec Adrien Spiterié, on va revenir
01:17:31 sur ce qui s'est passé à Villereuse Weekend
01:17:33 également, puisqu'on en a un petit
01:17:35 peu plus, en tout cas, concernant le
01:17:37 principal suspect. Information judiciaire
01:17:39 aujourd'hui, notamment ouverte pour tentative d'assassinat.
01:17:41 D'assassinat, pardonnez-moi.
01:17:43 On va revenir et on va entendre des témoignages
01:17:45 autour de cette affaire. Adrien Spiterié,
01:17:47 le rappel de l'actualité.
01:17:49 - L'affiche de la finale de la Ligue
01:17:53 des Champions est désormais connue.
01:17:55 L'interminant affrontera Manchester
01:17:57 City. Les hommes de Pep Guardiola
01:17:59 ont largement dominé le Real Madrid.
01:18:01 4 buts à 0
01:18:03 grâce notamment à un doublé du
01:18:05 portugais Bernardo Silva.
01:18:07 La finale aura lieu le 10 juin à Istanbul,
01:18:09 en Turquie.
01:18:11 Du nouveau, dans l'affaire de l'agression du petit
01:18:13 neveu de Brigitte Macron, les 3 auteurs
01:18:15 présumés sont placés en détention
01:18:17 provisoire jusqu'à leur procès renvoyé
01:18:19 au 5 juin. Les prévenus
01:18:21 sont 3 hommes âgés de 20, 22
01:18:23 et 34 ans. Pour rappel,
01:18:25 Jean-Baptiste Trognot a été roué de
01:18:27 coups en marge d'une manifestation
01:18:29 contre la réforme des retraites lundi soir
01:18:31 à Amiens.
01:18:33 Et Piqué-Tir envisage la suppression
01:18:35 d'environ 900 emplois en France.
01:18:37 Annonce de la filiale française
01:18:39 du groupe turc de livraison rapide.
01:18:41 Le groupe a été placé en redressement
01:18:43 judiciaire. Fin mars, l'endettement
01:18:45 total de l'entreprise était d'environ
01:18:47 17,6 millions d'euros.
01:18:49 - L'auteur présumé de l'affichiat
01:18:53 de Villerud est ferré aujourd'hui.
01:18:55 Il est issu de sa garde à vue au parquet de Nancy.
01:18:57 Il est sous détention provisoire
01:18:59 au vu de ses antécédents.
01:19:01 Une information judiciaire a été ouverte à son encombre,
01:19:03 notamment pour tentative d'assassinat
01:19:05 à préjudice de 5 personnes blessées.
01:19:07 L'émotion, l'incompréhension
01:19:09 toujours très vive dans cette petite ville
01:19:11 de Meurthe-et-Moselle.
01:19:13 Régine Delfour et Marine Sabourin sont sur le terrain.
01:19:15 - Mon fils se trouvait ici, là.
01:19:19 Et quand il a vu le tireur arriver,
01:19:21 il a voulu s'enfuir, sûrement pour plonger.
01:19:23 - Kenzo, le fils de Cindy,
01:19:25 âgé de seulement 17 ans,
01:19:27 est la plus jeune victime de la fusillade.
01:19:29 Alors qu'il était près d'une des barres d'immeuble
01:19:31 avec ses amis, il a reçu un tir dans la tête
01:19:33 et est aujourd'hui dans le coma.
01:19:35 Sa mère rappelle qu'il n'a rien à voir
01:19:37 avec les trafics de stupéfiants.
01:19:39 Au total, 4 hommes et une femme
01:19:41 ont été blessés samedi soir.
01:19:43 - Eux, ils ont pris perpète pour toute leur vie,
01:19:45 pour rien.
01:19:47 Pour 2 personnes ou 3 personnes
01:19:49 qui sont recherchées par une autre personne
01:19:51 pour des vengeances. Il faut que ça s'arrête.
01:19:53 - Vu que ce lieu est connu comme étant
01:19:55 un point de trafic de drogue, Malik
01:19:57 est un habitant du quartier et connaît bien
01:19:59 l'auteur présumé des faits.
01:20:01 Quelques jours avant la fusillade,
01:20:03 il avait déjeuné avec lui.
01:20:05 - Je lui ai demandé de rester tranquille
01:20:07 et de se ranger.
01:20:09 Il était clair,
01:20:11 il voulait se ranger.
01:20:13 C'était quelqu'un qui était
01:20:15 apparemment clair dans sa tête.
01:20:17 Et moi, j'étais content pour lui
01:20:19 qu'il soit le moins qui m'écoute.
01:20:21 - Le suspect principal
01:20:23 est père d'au moins un enfant.
01:20:25 Sa grand-mère maternelle décrit un homme perturbé.
01:20:27 - C'est un gosse qui est malheureux
01:20:29 dans son coeur, drogué en plus,
01:20:31 dans de mauvaises fréquentations.
01:20:33 - Des habitants sous le choc,
01:20:35 l'état de santé des 5 victimes
01:20:37 reste quant à lui très fragile.
01:20:39 - Jean-Messiah,
01:20:41 140 mentions au casier,
01:20:43 un parcours de délinquance
01:20:45 qui n'a jamais été freiné.
01:20:47 La société ne sait pas gérer ce genre de profil.
01:20:49 - Le problème,
01:20:51 c'est qu'il y a deux manières
01:20:53 d'expliquer ces choses.
01:20:55 Soit on dit que ce sont des phénomènes
01:20:57 qui ont toujours existé,
01:20:59 et là, vous vous condamnez
01:21:01 à une forme de cessité
01:21:03 matinée d'impuissance.
01:21:05 Soit on cherche à comprendre
01:21:07 et à gratter en dynamique de longue période
01:21:09 ce qui a pu se passer.
01:21:11 Je crois qu'il y a toujours...
01:21:13 Toutes les sociétés ont toujours été violentes.
01:21:15 La question, c'est de savoir
01:21:17 si on peut dire qu'elle n'est pas violente aujourd'hui,
01:21:19 et notamment dans certaines zones,
01:21:21 qu'elle ne l'était il y a 10 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans.
01:21:23 - Pourquoi on ne sait pas gérer...
01:21:25 La vraie question autour de ce sujet...
01:21:27 La question la plus précise
01:21:29 autour de ce sujet,
01:21:31 c'est pourquoi on ne sait pas rattraper
01:21:33 les profils multirécidivistes dans ce pays ?
01:21:35 Pourquoi 5% des multirécidivistes
01:21:37 commettent 50% des actes de délinquance
01:21:39 dans ce pays ?
01:21:41 - Le problème, si vous voulez,
01:21:43 c'est un problème multifactoriel.
01:21:45 Il y a le problème de l'économie de la drogue
01:21:47 et de ce que ça génère.
01:21:49 Donc à partir du moment où vous avez des trafics
01:21:51 qui génèrent énormément d'argent,
01:21:53 vous avez évidemment des mafias
01:21:55 et une activité de violence meurtrière
01:21:57 qui entoure le trafic.
01:21:59 Ensuite,
01:22:01 vous avez la question des flux migratoires.
01:22:03 Évidemment, c'est alimenté
01:22:05 par certaines immigrations,
01:22:07 c'est amplifié par certaines immigrations.
01:22:09 Posez-vous la question,
01:22:11 si on enlève la composante migratoire
01:22:13 des phénomènes de délinquance
01:22:15 et de criminalité qu'il y a autour de la drogue,
01:22:17 je pense qu'on n'arriverait pas à un paradis,
01:22:19 mais je pense qu'il y aurait matière
01:22:21 à réduire substantiellement
01:22:23 le niveau d'ensauvagement
01:22:25 et de violence dans notre société.
01:22:27 Dire ça, c'est factuel.
01:22:29 Ça n'est faire offense à personne,
01:22:31 ça n'est faire preuve de haine envers personne,
01:22:33 ni stigmatiser personne. C'est juste factuel.
01:22:35 - Je voudrais juste que vous voyez,
01:22:37 avant que vous repreniez Valéry et Johan,
01:22:39 ce sondage CSA pour CNews aujourd'hui.
01:22:41 La justice est-elle trop laxiste
01:22:43 avec les multirécidivistes ?
01:22:45 À 89%,
01:22:47 les Français répondent
01:22:49 oui, 1% ne se prononce pas,
01:22:51 10% répondent non.
01:22:53 Je voudrais juste vous rappeler,
01:22:55 très vite, puisque on me communique cette info,
01:22:57 la personne mise en cause
01:22:59 est née en France, issue d'une famille algérienne,
01:23:01 mais il est français, né en France.
01:23:03 - Ça ne veut rien dire.
01:23:05 - Sur les multirécidivistes, pour revenir sur le sujet
01:23:07 qui nous intéresse, si un jour,
01:23:09 un homme avait subi une sanction
01:23:11 dure, ferme,
01:23:13 est-ce qu'il en serait là aujourd'hui ?
01:23:15 - Pour moi, il y a deux sujets.
01:23:17 Le premier, c'est la multirécidive.
01:23:19 Quand on voit la liste
01:23:21 de tout ce qui lui est arrivé
01:23:23 tout au long de sa vie, on ne comprend pas
01:23:25 pourquoi cette personne est encore
01:23:27 dehors et pourquoi il n'est pas
01:23:29 pris en charge. Est-ce qu'il faut le mettre en prison ?
01:23:31 Est-ce qu'il faut le mettre dans un centre ?
01:23:33 Je ne sais pas où.
01:23:35 Mais on ne peut pas laisser livrer à eux-mêmes.
01:23:37 - La question, c'est que sur ce monsieur,
01:23:39 la prison n'a pas beaucoup d'effet.
01:23:41 On peut se poser la question de l'intérêt de la prison.
01:23:43 - On est le 15 mai,
01:23:45 Julien est sorti de prison le 6 avril.
01:23:47 - Il a effectué toutes ses peines.
01:23:49 Il a été libéré le 6 avril dernier
01:23:51 après avoir purgé deux peines de 6 et 12 mois
01:23:53 d'emprisonnement, notamment pour un refus d'obtempérer,
01:23:55 violence aggravée et vol en récidive.
01:23:57 - Donc la première chose, c'est qu'il faut
01:23:59 arrêter de laisser sortir de prison
01:24:01 ce type de profil.
01:24:03 - Vous le mettez toute la vie en prison ?
01:24:05 - Je ne sais pas, mais il faut les mettre dans un parcours.
01:24:07 On ne peut pas les laisser livrer
01:24:09 à eux-mêmes dehors.
01:24:11 - Un tiers des prisonniers de France
01:24:13 sont des prisonniers en attente de leur procès,
01:24:15 de leur jugement.
01:24:17 - Le deuxième sujet que je trouve
01:24:19 intéressant, c'est que là, en l'occurrence,
01:24:21 il s'agit de vendettas
01:24:23 entre bandes rivales qui essayent
01:24:25 de contrôler un point de deal
01:24:27 de drogue. Donc on est vraiment sur un sujet
01:24:29 de drogue et de
01:24:31 confrontation sur la drogue.
01:24:33 - Et de fierté.
01:24:35 - Le village est proche de la Belgique et de l'Allemagne.
01:24:37 - C'est un carrefour.
01:24:39 - C'est un carrefour de la drogue.
01:24:41 - Juste pour finir,
01:24:43 il y a quand même un début de réponse
01:24:45 à la question
01:24:47 "pourquoi est-ce que ça augmente autant ?"
01:24:49 Parce que le trafic de drogue a énormément
01:24:51 augmenté en France.
01:24:53 Je voudrais juste finir ma phrase.
01:24:55 Qui dit trafic de drogue, dit augmentation
01:24:57 de la violence et des gens qui se tirent dessus.
01:24:59 - On ne peut pas juste dire ça et attendre que ça se passe.
01:25:01 - En fait, cette personne
01:25:03 avait été humiliée la veille.
01:25:05 - Oui, et alors ?
01:25:07 - Je ne vous dis pas que c'est bien, je vous dis juste
01:25:09 que quand on est dans des situations
01:25:11 de bataille pour des contrôles de deal
01:25:13 avec "c'est la vie des gens, c'est leur argent,
01:25:15 c'est leur vie qui est en jeu",
01:25:17 c'est des guerres de gang.
01:25:19 On n'avait pas de guerres de gang.
01:25:21 - Il y a des mamans qui pleurent leurs gamins qui ont pris des mains dans la tête.
01:25:23 Parce que vous avez des gamins qui n'ont jamais
01:25:25 un chien de Kalachnikov qui se mettent à rafaler
01:25:27 dans des villes françaises.
01:25:29 - C'est très malheureusement
01:25:31 le dommage collatéral de la GCH.
01:25:33 - Il fallait rappeler il y a un instant,
01:25:35 qu'on est évidemment sous couvert de trafic de drogue,
01:25:37 de guerre de territoire.
01:25:39 Fabien Roussel, le patron du PCF,
01:25:41 parce que le maire de Villereux
01:25:43 est un maire communiste,
01:25:45 sait et nous rappelle
01:25:47 aujourd'hui que le maire
01:25:49 avait prévenu le commissariat.
01:25:51 Les forces de l'ordre savaient
01:25:53 qu'il y avait un risque imminent
01:25:55 de représailles, de fusillades dans cette ville.
01:25:57 Écoutez Fabien Roussel aujourd'hui.
01:25:59 - Il a raison. Il est toujours en raison.
01:26:01 - Pierrick Spizak, je connais bien, qui est un maire communiste
01:26:03 à Villereux, que j'ai eu plusieurs fois
01:26:05 au téléphone, m'a raconté comment il a
01:26:07 alerté la police. Il savait
01:26:09 qu'il y allait y avoir un règlement de compte.
01:26:11 Parce que c'est un conflit entre deux familles
01:26:13 qui trafiquent et un des
01:26:15 frères a été humilié, violenté.
01:26:17 Ça a été mis sur les réseaux sociaux.
01:26:19 Donc il savait qu'il allait y avoir vengeance.
01:26:21 Tout le monde le savait. Ils ont vu les images
01:26:23 sur les réseaux sociaux. Et donc, ils ont
01:26:25 alerté la police en disant "intervenez,
01:26:27 soyez plus présents dans le centre-ville, venez".
01:26:29 Il n'y a rien eu.
01:26:31 - Yoann Usail.
01:26:33 - Et Alexandre, vous reprenez.
01:26:35 - A l'évidence, quelqu'un qui a 140 mentions
01:26:37 à son casier judiciaire... - Ça aurait pu être évité.
01:26:39 Est-ce qu'on écoute Fabien Roussel ?
01:26:41 - Il n'y a pas besoin d'écouter Fabien Roussel.
01:26:43 Ce qu'il dit est très sensé. Mais quelqu'un qui a 140 mentions
01:26:45 à son casier judiciaire, vous pouvez
01:26:47 être certain qu'il y en aurait
01:26:49 une 141ème,
01:26:51 une 142ème, une 143ème.
01:26:53 La question qui se pose, c'est est-ce qu'on le laisse
01:26:55 comme ça faire des allers-retours ? Il va six mois en prison,
01:26:57 il ressort, il vole quelqu'un,
01:26:59 il retourne six mois, il ressort,
01:27:01 il tire à Kalachnikov, il va y retourner pendant cinq ans
01:27:03 pour ressortir. La question, désormais,
01:27:05 c'est qu'on sait qu'il est... - Il a commencé à l'âge de 16 ans.
01:27:07 - Non mais "irrécupérable", j'aime pas ce mot.
01:27:09 Mais a priori, il n'y a aucune chance que
01:27:11 cette personne rentre dans le droit chemin,
01:27:13 si vous voulez, à son âge, compte tenu
01:27:15 de son pédigré. - Mais la faute à la société ou la faute
01:27:17 à un profil qui, par essence,
01:27:19 par nature, est irrécupérable.
01:27:21 C'est une question à laquelle, évidemment, personne n'a la réponse.
01:27:23 - A la limite, peu importe, la question,
01:27:25 maintenant... - Non, parce que, "importe",
01:27:27 si notre système fonctionnait différemment
01:27:29 et si on avait une sanction ferme,
01:27:31 dure, dès la première incarcération,
01:27:33 dès le premier fait, peut-être qu'on
01:27:35 aurait évité un parcours de délinquance.
01:27:37 Est-ce qu'il y a non-assistance à personne en danger
01:27:39 quand on ne
01:27:41 donne pas une peine ferme et forte
01:27:43 dès les premiers larcins, à 16 ans,
01:27:45 en l'occurrence, si cet homme avait été sanctionné
01:27:47 durement en ce moment, il aurait arrêté son parcours ?
01:27:49 - Avec des "si", on referait le monde.
01:27:51 - Ah, mais... - Oui, pardon, mais
01:27:53 la seule question importante pour l'instant,
01:27:55 c'est de savoir comment est-ce qu'on protège
01:27:57 la société de ce type d'individus.
01:27:59 Parce qu'à un moment, il va ressortir et il va
01:28:01 recommencer, c'est inévitable.
01:28:03 Donc là, maintenant, c'est au législateur.
01:28:05 - Je rappelle une chose très importante,
01:28:07 Alexandre Devecchio qui attend patiemment, je rappelle une chose
01:28:09 très importante, quand même, c'est que la psychiatrie
01:28:11 est LE parent pauvre
01:28:13 de la santé française,
01:28:15 c'est la cinquième roue du carrosse, comme on dit.
01:28:17 Et je pense que si on développait plus, peut-être,
01:28:19 la psychiatrie avec beaucoup de
01:28:21 délinquants et de prisonniers,
01:28:23 on aurait peut-être un autre
01:28:25 chemin pour ces personnes.
01:28:27 - Le législateur, encore une fois,
01:28:29 Yohann, il va démultiplier les peines.
01:28:31 Je pense qu'il aurait pu
01:28:33 être déjà condamné à des peines d'emprisonnement
01:28:35 lourdes, ça n'a pas été le cas. Donc là, on a un problème
01:28:37 avec les juges, en fait, en réalité.
01:28:39 Sans doute avec la sociologie et l'idéologie
01:28:41 des juges, qui manifestement
01:28:43 ne veulent pas incarcérer.
01:28:45 - Pas pour ce type de personnes.
01:28:47 Que les juges ne veuillent pas incarcérer, qu'ils aient du mal
01:28:49 à incarcérer, au niveau de quelqu'un qui n'est
01:28:51 jamais allé en prison, mais c'est la loi.
01:28:53 La loi ne vous autorise pas à incarcérer
01:28:55 quelqu'un indéfiniment. - 140, il a pu cumuler
01:28:57 des années de sursis qui n'ont jamais été...
01:28:59 - Mais enfin, dans la loi, on ne cumule pas
01:29:01 les peines.
01:29:03 - La question, c'est la bienveillance
01:29:05 sur les primo-délinquants.
01:29:07 C'est l'inverse. On devrait être ferme avec les primo-délinquants.
01:29:09 - On devrait être ferme tout de suite, et quand il y a
01:29:11 un cas comme ça, où manifestement, vous l'avez dit,
01:29:13 il est irrécupérable, il ne devrait pas
01:29:15 sortir comme ça. Donc moi, je pense
01:29:17 qu'il y a un problème de responsabilité des juges.
01:29:19 C'est-à-dire que dans n'importe quelle profession,
01:29:21 quand on commet une erreur,
01:29:23 normalement, on a une forme de responsabilité.
01:29:25 - Mais il a fait sa peine. - Et on devrait interroger
01:29:27 les juges qui l'ont mis en liberté,
01:29:29 et qu'il y a un retour.
01:29:31 Et si on ne veut pas responsabilité
01:29:33 les juges,
01:29:35 Jean Messia a raison, moi,
01:29:37 je suis de plus en plus partisan
01:29:39 pour des magistrats élus.
01:29:41 Parce que là, ils sont trop loin,
01:29:43 trop loin de la société,
01:29:45 et ils sont hors de contrôle.
01:29:47 - Dernier mot, parce qu'on a un tout dernier thème.
01:29:49 - C'est le même sujet depuis le début.
01:29:51 - Je pense, si vous voulez, que nos moyens
01:29:53 policiers et nos moyens judiciaires et nos moyens de justice
01:29:55 sont submergés
01:29:57 par l'afflux massif
01:29:59 et incontrôlé de certaines
01:30:01 immigrations criminogènes,
01:30:03 ça c'est la première chose. La deuxième chose,
01:30:05 vous ne pouvez pas... - C'est pas le sujet, c'est quoi ?
01:30:07 - Ben si, justement, là, vous ne pouvez pas,
01:30:09 si vous voulez me dire, cette personne est née
01:30:11 en France, elle a été rappelée
01:30:13 qu'elle est d'une famille algérienne, et ça ne vous a pas échappé,
01:30:15 que l'invasion migratoire
01:30:17 de la France n'a pas commencé hier.
01:30:19 Ça fait des années que ça dure. Et s'ajoute à cette invasion
01:30:21 migratoire une folle politique de naturalisation
01:30:23 qui a accordé la nationalité française...
01:30:27 - L'immigration d'hier a été voulue par la France, je vous rappelle.
01:30:29 - Oui, non, non, mais pas toutes.
01:30:31 - Vous utilisez le mot d'invasion. - Non, pas toutes.
01:30:33 Excusez-moi, à partir du regroupement familial,
01:30:35 nous avons eu un afflux massif d'immigrés
01:30:37 qui ne désiraient pas devenir français identitairement,
01:30:41 qui n'étaient pas assimilables,
01:30:43 et vous ne pouvez pas me poser le fait que ces gens
01:30:45 sont de nationalité française pour me dire
01:30:47 qu'il n'y a pas de problème d'immigration. Ben si,
01:30:49 c'est une folle politique d'immigration et une folle politique
01:30:51 de naturalisation qui a abouti à cette situation.
01:30:53 - Si on veut faire le dernier thème, on conclut rapidement, Karima.
01:30:55 - Non, mais je pense qu'il faut vraiment revoir aussi
01:30:57 toute la question de la justice des mineurs,
01:30:59 vous l'avez dit, donc des peines, par exemple,
01:31:01 plus fermes ou une prise en charge plus ferme
01:31:03 dès le début pour casser le cycle de la délinquance,
01:31:06 et ensuite sur la question des multirécidivistes violents,
01:31:09 il y a une vraie question sur les peines planchées,
01:31:12 c'est-à-dire qu'il y a... et moi, j'ai toujours dit,
01:31:14 ça n'est pas contre le principe de l'individualisation des peines,
01:31:18 c'est-à-dire qu'on vous donne des chances au début,
01:31:20 et ensuite, quand ça fait plusieurs fois
01:31:22 que vous êtes condamné, ben oui, est-ce que c'est
01:31:24 trois mois minimum, est-ce que c'est six mois,
01:31:26 est-ce que c'est un an minimum ferme?
01:31:28 Il faut qu'on se pose cette question-là,
01:31:30 parce que ce sentiment d'injustice,
01:31:32 de laxisme judiciaire et d'impunité,
01:31:34 ça vient aussi de ça, et surtout,
01:31:36 c'est vraiment un problème de sécurité
01:31:39 pour les citoyens français en général.
01:31:41 Il y a vraiment un risque pour leur vie,
01:31:43 pour leur sécurité.
01:31:44 - Tout dernier mot, tout dernier thème
01:31:46 avant de se quitter pour ce soir.
01:31:48 L'État frappe au portefeuille des Frères musulmans.
01:31:51 C'est une enquête dans votre magazine,
01:31:53 soyez attentifs, cher ami Alexandre Devecchio.
01:31:55 C'est le Figaro qui nous apprend ce matin
01:31:58 que 20 fonds de dotation douteux ont été épinglés
01:32:01 par la DGSI, 8 d'entre eux auraient déjà été suspendus,
01:32:05 ce qui correspond à environ 25 millions d'euros
01:32:08 déjà gelés, pour bien comprendre le résumé
01:32:10 de Jeanne Cancard, et on en discute 3-4 minutes.
01:32:14 - Face à l'islam radical, l'exécutif accélère
01:32:18 son offensive, avec en ligne de mire
01:32:20 le financement des Frères musulmans.
01:32:22 Pour Arnaud Lacheret, professeur en sciences politiques,
01:32:25 c'est le seul moyen de contrer leur progression.
01:32:28 - Ce genre d'organisation islamiste,
01:32:30 il faut les prendre par le porte-monnaie.
01:32:32 Si réellement ça se révèle efficace,
01:32:35 et je pense qu'on a aujourd'hui les outils juridiques
01:32:38 pour les mettre à terre, ça fera un réseau d'influence
01:32:43 en moins pour les Frères musulmans en France.
01:32:46 - La DGSI a identifié une vingtaine de fonds
01:32:49 de dotation douteux, liés à l'islam politique.
01:32:52 Selon nos confrères du Figaro, 25 millions d'euros
01:32:55 auraient déjà été gelés.
01:32:57 Des actions concrètes qui pourraient avoir
01:32:59 d'importantes conséquences pour les structures séparatistes.
01:33:02 - Pas mal de petites associations qui sont des mosquées déguisées,
01:33:06 il y a pas mal d'écoles privées hors contrat,
01:33:09 ou écoles sous contrat, qui vivaient vraiment
01:33:12 grâce à ce type de revenus.
01:33:14 A partir du moment où on va couper ça,
01:33:17 il y a beaucoup de ces outils de propagande
01:33:20 qui vont se mettre à avoir de plus en plus de difficultés
01:33:23 et à disparaître.
01:33:24 - Depuis la loi séparatiste à l'automne 2021,
01:33:26 Gérald Darmanin demande au préfet de renforcer les contrôles
01:33:29 de chaque fonds de dotation.
01:33:31 - Comment ça fonctionnait ?
01:33:33 Les frères investissaient dans ces fonds
01:33:36 qui servaient à financer par exemple des salles de prière,
01:33:39 l'entretien de mosquées, des écoles,
01:33:42 tout cela de manière illégale.
01:33:45 Il y avait très peu de contrôles en préfecture
01:33:48 et les montages sont opaques, complexes, c'est le principe.
01:33:51 C'est la fin de l'impunité, Alexandre de Vecchio,
01:33:54 pour ces groupes qui agissent dans l'opacité,
01:33:57 c'est là que ça doit changer ?
01:33:59 - La fin de l'impunité, on en est encore loin,
01:34:02 mais pour une fois c'est quelque chose de sensé et d'efficace,
01:34:05 je pense, de frapper au portefeuille et d'enfin
01:34:08 s'intéresser à ces fonds qui, sous prétexte souvent
01:34:11 de bonnes oeuvres, de sociales, font en réalité
01:34:14 de la politique et financent un certain esprit.
01:34:17 Il y a les fonds occultes qui viennent des frères,
01:34:20 mais il y a aussi le problème de toutes ces associations,
01:34:23 ce qui évoque le Figaro, qui pour le coup là
01:34:26 sont financées par l'Union Européenne ou par l'État.
01:34:29 Donc ça va dans les deux sens.
01:34:32 La DGSI a fait un bon travail, mais si on pouvait arrêter
01:34:35 de les alimenter à Voreweijs,
01:34:38 qui est un lycée ou un collège,
01:34:41 en tout cas une école des frères,
01:34:44 une école des frères musulmans,
01:34:47 financée par les frères musulmans,
01:34:50 qui forme des élites.
01:34:53 C'est le plus grand établissement privé musulman de France.
01:34:56 C'est très connu que c'est ambigu.
01:34:59 Jusqu'ici on n'avait pas voulu faire ce qu'il fallait.
01:35:02 Donc c'est une bonne chose, mais il faut couper les flux
01:35:05 illégaux qui viennent les alimenter,
01:35:08 mais aussi il faut couper les flux que nous envoyons
01:35:11 nous-mêmes souvent au nom de l'antiracisme
01:35:14 ou de la lutte contre l'islamophobie.
01:35:17 Jean-Massia, quand il y a de la volonté politique, des lois adaptées,
01:35:20 en l'occurrence la loi séparatisme votée il y a peu de temps,
01:35:23 on peut faire des choses, mais il faut s'en donner les moyens.
01:35:26 C'est un pas dans la bonne direction.
01:35:29 C'est le meilleur moyen de s'attaquer au frérisme ?
01:35:32 Le frérisme est à la base de la gangrène islamiste
01:35:35 qui défigure la France depuis des années.
01:35:38 Le problème c'est l'islam politique et c'est l'islam radical.
01:35:41 Donc là c'est un pas dans la bonne direction.
01:35:44 On attend du gouvernement qu'il fasse preuve de la même volonté
01:35:47 lorsqu'il s'agit de lutter contre toutes les agressions
01:35:50 alter-identitaires en provenance de l'islam radical,
01:35:53 que ce soit des agressions vestimentaires,
01:35:56 des agressions culturelles,
01:35:59 toutes ces revendications incessantes
01:36:02 par lesquelles l'islam radical arrive,
01:36:05 dans l'espace public et dans la société,
01:36:08 il faut qu'à un moment le gouvernement réagisse,
01:36:11 ce qu'il ne fait pas pour l'instant.
01:36:14 Encore un ou deux mots là-dessus ?
01:36:17 La bonne nouvelle, c'est qu'on a cessé très récemment
01:36:20 et trop tardivement malheureusement d'être naïf vis-à-vis des frères musulmans.
01:36:23 On est au début d'un processus, dont on ne mesure peut-être pas
01:36:26 encore l'ampleur et les conséquences que ça pourrait avoir.
01:36:29 Les frères musulmans sont là depuis très longtemps,
01:36:32 notamment parce qu'ils ont ouvert des cours de sport,
01:36:35 des cours à soutien scolaire,
01:36:38 et qu'ils ont indoctriné massivement
01:36:41 et recruté une partie de la jeunesse
01:36:44 qui a ensuite été des relais pour eux.
01:36:47 Maintenant, c'est devenu un phénomène qui est extrêmement répandu
01:36:50 et ça donne des situations que nous connaissons tous désormais.
01:36:53 Au moins, nous avons cessé d'être naïfs de ce point de vue-là.
01:36:56 Compte tenu de la situation, encore une fois,
01:36:59 ça va être très difficile d'aboutir à des choses satisfaisantes.
01:37:02 Tout dernier mot, Valérie. La France fait preuve
01:37:05 de la vigilance nécessaire de ce point de vue ?
01:37:08 Non, mais c'est une très bonne intention et ça a l'avantage
01:37:11 de lancer une démarche. Après, j'ai un petit peu peur
01:37:14 que les moyens des frères musulmans, c'est une goutte d'eau
01:37:17 pour eux, l'argent dont on parle à l'instant.
01:37:20 Là, on parle de plusieurs millions, 25 millions d'euros déjà gelés.
01:37:23 Ce n'est que ce que je disais,
01:37:26 c'est qu'à lire l'enquête du Figaro, on a vraiment l'impression
01:37:29 qu'on est au début d'un processus qui pourrait faire mal.
01:37:32 Le système que vient de décrire Julian Huzan
01:37:35 et qui est extrêmement juste a des ramifications internationales
01:37:38 extrêmement importantes dans des pays où il y a beaucoup d'argent
01:37:41 et qui alimentent dans énormément de pays,
01:37:44 en Afrique, en Europe,
01:37:47 dans la Turquie notamment,
01:37:50 et du coup, je pense que malheureusement,
01:37:53 il s'agit d'une goutte d'eau. Mais c'est un bon début.
01:37:56 On en reparlera probablement encore demain de ce papier
01:37:59 du Figaro qui sera relayé,
01:38:02 on peut l'imaginer. C'est l'heure de l'image de fin ?
01:38:05 La dernière image ? J'en ai une très belle aujourd'hui.
01:38:08 Le Titanic, comme vous ne l'aviez jamais vu,
01:38:11 échoué, vous le savez, à 3 800 mètres de profondeur,
01:38:14 le mythique paquebot n'a pas encore révélé tous ses secrets
01:38:17 pour la première fois. Regardez ça, c'est un scan numérique
01:38:20 qui a permis de modéliser intégralement en 3D
01:38:23 l'épave grâce à des cartographies de fonds marins.
01:38:26 C'est une innovation qui permet de pallier les difficultés liées à la taille imposante
01:38:29 du paquebot, ce qui rendait impossible le fait de le photographier
01:38:32 dans son intégralité. Une société de cartographie de fonds marins
01:38:35 qui s'appelle Magellan est intervenue à l'été 2022
01:38:38 pendant plus de 200 heures à la balayer le navire dans toute sa dimension.
01:38:41 700 000 images ont été capturées,
01:38:44 même plus. Magellan espère désormais que cette modélisation
01:38:47 aboutira à de nouvelles informations sur le sort du Titan X.
01:38:50 C'est exceptionnel, on ne l'a jamais vu comme ça,
01:38:53 cette épave. Et voici ce qu'ont réalisé
01:38:56 les ingénieurs avec ce processus de numérisation.
01:38:59 Je rappelle qu'il est parti de Southampton le 10 avril
01:39:02 1912 pour rejoindre New York, le plus grand paquebot
01:39:05 du monde à l'époque, a fait naufrage après avoir percuté un iceberg
01:39:08 cinq jours plus tard. Sur les 2 224 passagers
01:39:11 et membres de l'équipage, près de 1 500 ont péri.
01:39:14 Voilà pour cette image exceptionnelle
01:39:17 d'une société. - Un synchronisme en 3D aussi ? - Excellent, très bon
01:39:20 Jean-Mathia. Un autre commentaire sur le Titanic, Alexandre ?
01:39:23 Je vois que ça vous inspire. Il est déjà sur son portable
01:39:26 en train de regarder ses tweets. - Ça donne le goût de voir le film.
01:39:29 - Rien à faire de mon image de fin. Je vous ai dénoncé en direct à la télévision.
01:39:32 - Le Titanic n'est pas qu'un film. - Ça donne envie de voir le film.
01:39:35 - C'est ça, le Titanic n'est pas qu'un film et pas qu'une chanson de Céline Dion.
01:39:38 - Et avec la chanson Thème, exactement. - Vous voulez nous la faire ?
01:39:41 - Je veux quand même que les téléspectateurs restent. - Ils resteraient, j'en suis sûr.
01:39:44 - Loan, un commentaire ? - Les images d'animaux.
01:39:47 - Non, Loan n'a pas... - Les images d'animaux, les trucs...
01:39:50 - J'ai hésité, je vais vous dire un truc. J'ai hésité entre cette image
01:39:53 et l'adieu de
01:39:56 Brigitte Macron au panda de Boval qui va retourner
01:39:59 en Chine. Je vous ai dit pour une fois, Titanic, c'est une belle image.
01:40:02 - C'est symbolique, c'est magnifique. - Vous la verrez, l'image de Brigitte
01:40:05 Macron avec le panda, vous la verrez dans l'édition de la nuit de Simon Guilain
01:40:08 dès l'ouverture. Non, évidemment, ça sera a priori à la fin du journal.
01:40:11 Merci à Louvna Daoudi qui a préparé cette émission. J'aurai le plaisir
01:40:14 de vous retrouver demain pour Soir Info, évidemment. Bonne nuit.
01:40:17 ...

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