Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour à tous, ravis de vous accueillir dans Midi News, on est ensemble jusqu'à 13h30
00:00:04 pour de l'info, de l'analyse des débats.
00:00:06 Voici tout de suite le sommaire de votre émission.
00:00:08 La maison police brûle et pour les forces de l'ordre, plus question de regarder ailleurs.
00:00:13 Quatre syndicats ont été reçus ce matin à l'Elysée pour dénoncer une situation
00:00:16 apocalyptique, celle des violences subies par les policiers depuis le début de la contestation
00:00:20 sociale.
00:00:21 La peur doit changer de camp, ils veulent une loi anti-casseurs.
00:00:25 Une loi certes, mais pour quel contenu ? Comment lutter contre les Black Blocs ? La question
00:00:29 sera posée sur ce plateau dès le début de l'émission.
00:00:31 On sera également à l'Elysée avec notre journaliste Jeanne Cancard.
00:00:34 Nous irons également ce matin à Vintimille, cette ville à la frontière franco-italienne
00:00:38 qui cristallise toutes les tensions entre Paris et Rome.
00:00:41 Tensions bien sûr sur les questions migratoires.
00:00:43 C'est depuis cette ville que chaque jour, des centaines de migrants tentent de rejoindre
00:00:46 notre pays, quasiment 10 000 depuis janvier.
00:00:49 Vous entendrez dans notre reportage le témoignage de certains d'entre eux.
00:00:52 On s'interrogera également sur le parcours chaotique de la loi immigration voulue par
00:00:56 le gouvernement avec Gauthier Lebret sur ce plateau.
00:00:58 Et puis enfin, Valence dans la Drôme.
00:01:00 Est-elle le symbole d'une faillite de l'Etat ? Une faillite de l'Etat dans la lutte contre
00:01:04 les violences et les trafics dans les villes moyennes.
00:01:06 On avait des territoires abandonnés par la République, réputés abandonnés par la République.
00:01:09 Cette fois, on a l'exemple d'un quartier conquis par les délinquants.
00:01:12 Arme de guerre à l'appui.
00:01:13 Cette semaine, une fusillade a fait un mort et un blessé grave à Valence.
00:01:17 Les habitants n'en peuvent plus.
00:01:18 Vous verrez ces images terrifiantes tout à l'heure à 13h.
00:01:20 Mais tout d'abord, il est midi et c'est l'heure du journal d'Audrey Bertheau.
00:01:24 Bonjour Anthony. Bonjour à tous.
00:01:28 On débute avec ce braquage d'un fast-food qui a viré au drame.
00:01:33 Un employé est décédé des suites de ses blessures après s'être interposé.
00:01:38 Le malfaiteur a tiré à plusieurs reprises sur l'employé.
00:01:41 Les détails avec Olivier Madiné, sur place.
00:01:43 Les faits se sont produits vers 3h30 ce matin dans ce fast-food de Villeurbanne.
00:01:50 L'établissement s'apprêtait à fermer lorsqu'un homme armé est rentré dans le restaurant
00:01:56 pour tenter de s'emparer de la caisse.
00:01:59 Il y avait dans le restaurant deux employés et un client.
00:02:03 Un des employés s'est interposé et le braqueur a aussitôt répliqué en tirant avec son arme.
00:02:11 La victime a été transportée d'urgence à l'hôpital.
00:02:15 Elle est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Grange-Blanche dans la nuit.
00:02:21 Ce matin, une trentaine de personnes de proches de la victime sous le choc se sont rassemblées devant ce restaurant.
00:02:28 Le braqueur, lui, est toujours en fuite.
00:02:31 Et vous le disiez, les syndicats de police ont été reçus à l'Elysée.
00:02:35 Ils viennent tout juste de sortir.
00:02:37 Pendant une heure et demie, ils ont évoqué différents sujets,
00:02:39 dont les violences subies par les policiers et gendarmes lors des dernières manifestations.
00:02:43 Je vous laisse écouter le secrétaire général Allianz à la sortie de cette réunion.
00:02:47 Le point principal, c'est de faire comprendre aux casseurs qu'il n'a plus le droit de venir aux manifestations.
00:02:54 Comment ? Tout simplement en l'assignant en résidence,
00:02:56 tout simplement en le faisant pointer au commissariat deux, trois, quatre fois, cinq fois,
00:02:59 s'il le faut, pour ne pas qu'il aille à la manifestation.
00:03:00 Et surtout derrière, qu'il y a le cheminement judiciaire nécessaire.
00:03:04 C'est-à-dire que si toutefois on le retrouve à la manifestation et qu'il continue à casser,
00:03:08 il doit être sanctionné sévèrement.
00:03:11 On a donné un exemple très concret. Quand vous agressez un policier aujourd'hui,
00:03:14 vous risquez cinq ans de prison. La peine moyenne ferme prononcée, elle est de six mois.
00:03:16 Et ce n'est pas les chiffres d'Allianz Polystationnal, c'est les chiffres de la justice.
00:03:19 L'inflation en France, la hausse des prix à la consommation s'est établie à 5,9% sur un an en avril,
00:03:27 en cause des prix de l'énergie.
00:03:29 Les prix de l'alimentation, eux, ont légèrement ralenti au mois d'avril.
00:03:32 Ce matin, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, était l'invité de Laurence Ferrari.
00:03:36 Il appelle les multinationales à faire un effort face à l'inflation.
00:03:40 Écoutez.
00:03:41 Je constate qu'aujourd'hui, les marges des distributeurs sont réduites
00:03:45 parce qu'elles financent le trimestre anti-inflation.
00:03:47 Je vois que les marges de certaines grandes multinationales ont augmenté
00:03:51 parce que les prix ont baissé, les prix de gros et les prix de vente, eux, restent très élevés.
00:03:56 Donc, les marges de ces multinationales ont augmenté.
00:03:58 Je leur demande juste une chose. Faites un effort.
00:04:01 Vous aussi, participez à la lutte contre l'inflation.
00:04:04 Réduisez vos marges pour réduire les prix pour nos compatriotes.
00:04:08 Un député de la France Insoumise visé par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale
00:04:13 et abus de biens sociaux.
00:04:14 Son nom, Carlos Martens Bilongo, il est soupçonné d'avoir dissimulé
00:04:19 un peu moins de 200 000 euros aux autorités entre 2018 et 2022.
00:04:22 Les détails et les explications avec Gauthier Lebret.
00:04:25 Oui, une enquête a été ouverte à la mi-avril contre Carlos Martens Bilongo
00:04:28 pour des faits supposés de fraude fiscale, de blanchiment,
00:04:31 mais aussi d'abus de biens sociaux et de manquement à l'obligation de déclaration.
00:04:36 En tout, Carlos Martens Bilongo est soupçonné d'avoir caché 200 000 euros,
00:04:40 un peu moins de 200 000 euros, entre 2018 et 2022.
00:04:44 Le député aurait reçu des virements sur ses comptes bancaires
00:04:47 et encaissé plusieurs dizaines de milliers d'euros en espèces
00:04:51 sans avoir jamais rien déclaré à la haute autorité pour la transparence de la vie publique.
00:04:56 C'est pourtant une obligation quand on est député ou ministre notamment.
00:04:59 Il aurait également minoré pendant plusieurs années le chiffre d'affaires
00:05:03 d'une de ses entreprises et enfin il aurait également un compte non déclaré
00:05:07 à l'étranger, en Europe de l'Est plus précisément.
00:05:09 Alors le parquet s'est refusé à tout commentaire.
00:05:11 Contrairement au député insoumis qui a répondu par communiqué, il se défend.
00:05:15 Il dit "je n'ai jamais eu de contrôle fiscal, ni à titre personnel, ni pour mes sociétés.
00:05:20 J'ai demandé à mon avocat de s'assurer qu'aucune erreur déclarative
00:05:23 n'aurait pu être commise.
00:05:24 Je devrais en connaître la teneur.
00:05:25 D'ici quelques jours, je serai parfaitement transparent
00:05:28 sur l'intégralité de ces éléments".
00:05:30 Évidemment, ça met le député insoumis en grande difficulté.
00:05:33 Il sort un livre ces derniers jours.
00:05:34 Et puis il était monté au créneau contre la fraude fiscale
00:05:37 justement après les annonces de Gabriel Attal.
00:05:39 Et on termine avec cette victoire, celle d'Aya Nakamura.
00:05:44 Enfin, peuvent dire les fans, Aya Nakamura est la chanteuse francophone
00:05:48 la plus entendue dans le monde.
00:05:50 Mais elle a toujours été snobée par les trophées majeurs
00:05:53 aux Victoires de la Musique par exemple.
00:05:55 Hier, elle a enfin été couronnée artiste de l'année lors de la première cérémonie
00:05:58 des Flammes, les Victoires du Rap.
00:06:00 Et je vous laisse écouter un extrait de "Jaja",
00:06:02 l'un de ses plus grands titres.
00:06:04 Écoutez.
00:06:05 Voilà pour "Jaja" d'Aya Nakamura.
00:06:22 La suite avec vous, Anthony.
00:06:24 Merci Audrey.
00:06:24 Quelle ambiance pour commencer l'émission "Jaja".
00:06:27 J'imagine que vous avez beaucoup dansé dessus,
00:06:28 à peu près comme tout le monde.
00:06:29 Oh un petit peu, ma génération.
00:06:31 C'est normal.
00:06:32 Allez, on va commencer notre émission.
00:06:33 Je vous présente mes invités autour de la table.
00:06:35 On l'avait sous la main pendant le journal, on l'a gardé avec nous.
00:06:37 Gauthier Lebret du service politique de CNews.
00:06:39 Nous avons difficulté.
00:06:40 Mais presque pas, vous étiez juste à côté pour faire le papier.
00:06:43 Merci de rester avec nous tout au long de cette émission.
00:06:46 On a également Benjamin Morel, maître de conférences en droits publics.
00:06:49 Bonjour Benjamin.
00:06:50 Et merci d'être avec nous.
00:06:51 Michel Taub, fondateur du site Opinion International.
00:06:53 Bonjour.
00:06:54 Bonjour Michel.
00:06:55 Et bien sûr à vos côtés, Lauriane Rossi, députée Renaissance.
00:06:59 Merci, du Renaissance des Hauts-de-Seine, pardonnez-moi.
00:07:01 Merci d'être avec nous sur ce plateau.
00:07:03 On va commencer par cette phrase, ce slogan des policiers
00:07:06 qui ont rencontré l'administration de l'Elysée aujourd'hui.
00:07:10 La maison police brûle, c'est le message des forces de l'ordre.
00:07:13 Quatre syndicats de police menés par alliance
00:07:16 qui étaient reçus à l'Elysée tout à l'heure.
00:07:17 Des policiers qui dénoncent les violences subies lors des manifestations,
00:07:20 notamment le 1er mai dernier.
00:07:22 On le rappelle, il y a 400 policiers,
00:07:24 400 membres des forces de l'ordre qui ont été blessés.
00:07:26 On va tout de suite rejoindre Jeanne Cancard devant l'Elysée
00:07:29 qui est avec Florian Paume.
00:07:31 Jeanne Cancard, une réunion à l'Elysée, mais je le disais,
00:07:33 sans le chef de l'État.
00:07:34 Oui, exactement, Tony, le président de la République
00:07:40 n'était pas présent lors de cette réunion,
00:07:42 mais il y avait son directeur de cabinet,
00:07:44 son conseiller police ainsi que son conseiller justice.
00:07:46 Lors de cette réunion, il y a eu des avancées concrètes.
00:07:49 C'est ce que nous ont dit les syndicats à la sortie de cette réunion.
00:07:53 Évidemment, sur la table des discussions,
00:07:55 essentiellement la loi anti-casseurs.
00:07:57 Vous savez, cette loi qui est voulue,
00:07:59 qui est estimée comme indispensable aujourd'hui
00:08:01 par les forces de l'ordre et qui est également souhaitée
00:08:03 par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:08:06 Un projet de loi anti-casseurs pourrait être sur la table
00:08:10 d'ici un mois lors de cette réunion.
00:08:12 A aussi été abordé le thème de la sanctuarisation des drones
00:08:16 pour qu'ils soient à la fois utilisés par la police,
00:08:19 mais aussi par la justice, même si c'est réellement
00:08:22 la loi anti-casseurs qui était au cœur des discussions
00:08:24 et par exemple une proposition comme une assignation à résidence,
00:08:28 pas forcément des casseurs qui ont été condamnés par la justice,
00:08:31 mais aussi des éléments plus radicaux,
00:08:33 identifiés comme radicaux par les renseignements.
00:08:36 Lors de cette réunion, les syndicats de police,
00:08:39 ils attendaient aussi très clairement un message de soutien,
00:08:42 un soutien, je cite, inconditionnel de la part du président de la République,
00:08:46 de la part d'Emmanuel Macron face aux violences
00:08:49 que peuvent subir les forces de l'ordre.
00:08:51 Ces forces de l'ordre qui nous ont dit,
00:08:53 et particulièrement le syndicat Alliance avec qui on a pu discuter à la fin,
00:08:57 qui nous ont dit que si jamais ces revendications n'étaient pas entendues,
00:09:01 ils pourraient passer à des actions beaucoup plus concrètes,
00:09:04 avec par exemple la fermeture de certains commissariats.
00:09:07 Jeanne Cancard en direct de l'Elysée avec les images de Florian Paume.
00:09:12 Il y a deux choses dans ce dossier.
00:09:13 Le concret, tout d'abord, Jeanne Cancard parlait de la loi anti-casseurs,
00:09:17 de l'utilisation des drones, de l'assignation à résidence
00:09:20 pour les potentiels casseurs,
00:09:22 fauteurs de troubles en tout cas dans les manifestations.
00:09:23 Puis il y a tout l'aspect symbolique qu'il y a derrière.
00:09:25 C'est-à-dire que les policiers disent aujourd'hui,
00:09:28 Emmanuel Macron ne fait pas vraiment attention à nous.
00:09:30 De quel côté est-il ?
00:09:31 C'était la question qui était concrètement posée.
00:09:34 Je vous cite un participant.
00:09:35 On ne comprend pas, en parlant d'Emmanuel Macron,
00:09:37 s'il est de notre côté ou de celui des casseurs.
00:09:39 On nous répond qu'il a déjà beaucoup donné aux policiers,
00:09:41 mais nous ce qu'on veut, c'est un revirement idéologique au sommet de l'État.
00:09:45 Vous comprenez quand ils disent ça ?
00:09:47 Je le comprends pour une raison très simple.
00:09:49 Depuis que le chef de l'État a voulu tourner la page des débats sur les retraites,
00:09:53 il s'est beaucoup répandu, il s'est beaucoup exprimé sur plein de sujets.
00:09:57 Là, il passe trois jours quasiment sur un autre sujet important
00:10:01 qui est la réindustrialisation de notre pays.
00:10:03 Mais il aurait pu se dire, je confise dossier à Bruno Le Maire.
00:10:07 Et là-dessus, c'est lui qui monte au créneau.
00:10:09 Qu'est-ce qu'il a fait pour les policiers depuis un mois ?
00:10:11 Qu'est-ce qu'il a dit ?
00:10:12 Il a prononcé quelques petites paroles ici et là,
00:10:15 mais il ne s'est pas lui-même exprimé.
00:10:17 Ce n'est pas lui qui a reçu les syndicats de police,
00:10:19 même s'ils ont été très bien reçus.
00:10:22 Donc symboliquement, effectivement, il y a un manque de paroles présidentielles.
00:10:26 Il y a un manque de paroles présidentielles.
00:10:27 Et s'il considère, comme le directeur de cabinet leur ont dit,
00:10:32 qu'effectivement, c'est un message de soutien
00:10:35 et que c'est une priorité de protéger les policiers,
00:10:38 mais qu'il le dise lui-même et qu'il aille à la limite lui-même sur le terrain,
00:10:42 au-devant des policiers, comme il le fait sur d'autres sujets.
00:10:45 Nous sommes avec Rudy Mana, qui est porte-parole d'Alliance Sud.
00:10:48 Bonjour Rudy Mana, merci d'être avec nous dans cette émission.
00:10:52 Qu'est-ce que vous retenez-vous des conclusions de cette réunion
00:10:55 qui s'est tenue tout à l'heure à l'Élysée ?
00:10:56 Je rappelle la réunion menée par le syndicat Alliance.
00:10:59 Il y avait quatre syndicats au total.
00:11:01 Bonjour à vous.
00:11:03 Écoutez, je crois que ça a été dit en amont de présentation de ce dossier-là.
00:11:08 Il est important déjà qu'il y ait des modifications, qu'il y ait du changement.
00:11:12 On a bien compris qu'aujourd'hui, en France, la situation sécuritaire que nous vivons
00:11:17 ne permet pas, ne permet plus d'avoir un consensus mou,
00:11:21 comme l'a dit mon secrétaire général.
00:11:23 Je crois qu'aujourd'hui, il faut muscler son jeu.
00:11:25 On n'a pas le choix.
00:11:26 C'est-à-dire que cette loi Casseur doit être revue.
00:11:29 Les interdictions judiciaires, les interdictions administratives,
00:11:33 il faut plus poser de questions là-dessus.
00:11:34 Il faut que l'utilisation des drones, également, comme vous l'avez dit,
00:11:37 se fasse sans aucune difficulté.
00:11:40 On en a besoin pour travailler contre les trafics de stupéfiants
00:11:44 qui, les derniers jours, vont dans mon sens,
00:11:47 parce qu'il y a énormément de personnes qui meurent en France
00:11:49 à cause du trafic de stupéfiants.
00:11:52 Aujourd'hui, on n'a plus le choix.
00:11:53 Il faut clairement, et c'est pour ça qu'on l'a dit tout à l'heure,
00:11:56 il faut que la plus haute voix de l'État, notre président de la République,
00:11:59 se positionne très clairement.
00:12:02 Est-ce qu'on est pour avoir une sécurité plus importante pour les Français ?
00:12:06 Et je vous rappelle quand même que c'est le premier des droits des Français.
00:12:10 D'avoir, de vivre en sécurité dans son pays.
00:12:13 Donc il faut que le président de la République, aujourd'hui, dise
00:12:15 "je suis du côté de la sécurité,
00:12:18 je suis du côté des policiers et des gendarmes",
00:12:20 qu'ils le disent très clairement.
00:12:21 Je vais leur montrer que je suis à leur côté,
00:12:24 en améliorant des textes de loi, avec des sanctions pénales aussi.
00:12:28 Comment on peut envisager aujourd'hui en France
00:12:30 d'avoir des policiers qui sont agressés,
00:12:33 violentés avec des iniquités de 30 jours, 45 jours,
00:12:37 et dont les individus qui les agressent ne vont même pas en prison ?
00:12:40 Ce n'est pas possible, ce n'est pas audible.
00:12:42 Rudy Mada, je voudrais qu'on revienne un instant sur la loi anti-casseurs.
00:12:46 Qu'est-ce que vous mettez dedans concrètement ?
00:12:47 Qu'est-ce que vous attendez dans cette loi anti-casseurs ?
00:12:50 En fait, on veut qu'il y ait des interdictions judiciaires,
00:12:56 que tu as prononcées systématiquement,
00:12:58 interdictions judiciaires de manifester,
00:13:01 systématiquement, quand des individus sont présentés devant la justice
00:13:05 pour des faits de violence, dégradation, pillage de commerce.
00:13:10 Bien évidemment, si c'est eux, si ils sont reconnus coupables par la justice.
00:13:14 La deuxième chose, il faut que des individus
00:13:17 qui sont déjà répertoriés dans des fichiers,
00:13:19 on demande la création d'un fichier pour que des individus
00:13:22 qui ont déjà commis des pillages, des dégradations
00:13:26 ou des agressions de policiers lors des manifestations,
00:13:29 le même système que les supporters, les hooligans qu'on avait en Angleterre,
00:13:33 ces individus-là, lorsqu'il y a une manifestation,
00:13:36 ils vont pointer deux fois, trois fois, quatre fois dans un commissariat
00:13:40 pour prouver qu'ils ne peuvent pas participer à cette manifestation.
00:13:43 Et je vais vous dire, les choses sont très claires,
00:13:45 vous verrez qu'on aura beaucoup moins de difficultés lors de ces manifestations
00:13:50 et beaucoup moins de casse.
00:13:52 - Rudy Mana, vous allez rester avec nous,
00:13:54 vous allez participer à ce débat,
00:13:56 je vais commencer à faire un petit tour de table.
00:13:57 Si vous voulez réagir, surtout, vous n'hésitez pas,
00:13:58 vous faites prévenir la régie.
00:14:00 Et on me le dit tout de suite, je vous donne la parole.
00:14:02 Gauthier Lebret, sur cette loi anti-casseurs, justement.
00:14:04 - Oui, la question, c'est sera-t-elle votée ?
00:14:05 Sera-t-elle votée ?
00:14:07 - Et par qui ?
00:14:07 - Et par qui ?
00:14:08 Et est-ce qu'il manquera des voix du côté de la majorité ?
00:14:10 Pourquoi est-ce que je dis ça ?
00:14:12 Parce qu'effectivement, Gérald Darmanin veut une nouvelle loi anti-casseurs.
00:14:15 Sacha Houllier, député Renaissance, président de la Commission des lois,
00:14:19 certains dans la majorité regrettent qu'il soit aujourd'hui
00:14:21 président de la Commission des lois,
00:14:22 parce que sur tout un tas de sujets,
00:14:23 il tient l'aile gauche de la majorité
00:14:25 et il met des cailloux dans la chaussure du ministre de l'Intérieur.
00:14:28 Sur l'immigration et sur la loi également anti-casseurs,
00:14:31 il a déclaré que c'était inutile.
00:14:34 Donc il est entré en confrontation directe avec Gérald Darmanin.
00:14:38 Premier point.
00:14:38 Deuxième point, je rappelle qu'il y a déjà une loi anti-casseurs
00:14:40 qui a été retoquée par le Conseil constitutionnel,
00:14:42 puisqu'il était question de la responsabilité collective.
00:14:45 Le simple fait de vous retrouver au milieu
00:14:47 et d'être en action avec un groupe de casseurs,
00:14:50 ça permettait de vous condamner.
00:14:51 Ce n'est pas constitutionnel, dit le Conseil.
00:14:54 Et enfin, dernier point, sur Emmanuel Macron et la police.
00:14:56 Effectivement, on comprend que les policiers sont mal à l'aise.
00:15:00 Ils ne savent pas en fait quel Emmanuel Macron ils ont en face d'eux.
00:15:02 Là où en l'occurrence, ils ne l'ont pas eu aujourd'hui.
00:15:04 Mais est-ce qu'ils ont le Emmanuel Macron de brut
00:15:05 qui dit qu'il y a des violences policières
00:15:07 ou le Emmanuel Macron du parisien il y a trois semaines
00:15:09 qui dit qu'il rejette ce terme ?
00:15:10 Et la voix de Gérald Darmanin ne vaut pas celle d'Emmanuel Macron ?
00:15:12 Ce n'est pas la même chose ?
00:15:13 C'est le président de la République.
00:15:14 Forcément, ils sont soutenus par le ministre de l'Intérieur.
00:15:16 On a entendu ce matin, on l'a vendu plexe chez Pascal Praud.
00:15:20 On entend beaucoup le ministre de l'Intérieur.
00:15:21 Le ministre de l'Intérieur, on ne peut pas lui faire le reproche
00:15:22 de ne pas soutenir les forces de l'ordre.
00:15:24 Ça n'a pas toujours été le cas.
00:15:25 Christophe Castaner, il était beaucoup moins populaire chez les policiers
00:15:27 parce qu'il ne les soutenait pas toujours.
00:15:29 Là, Gérald Darmanin, il prend son job à bras le corps et il les soutient.
00:15:33 Les résultats ne suivent pas toujours, mais il les soutient.
00:15:35 Emmanuel Macron, il est beaucoup plus fluctuant.
00:15:37 Un jour, il dit qu'il y a des violences policières
00:15:39 et un autre jour, il dit qu'il rejette ce terme.
00:15:41 Oui, je reprends les deux points de Gauthier.
00:15:42 C'est-à-dire le premier point, c'est encore une fois une question de majorité.
00:15:44 Le côté très fluctuant d'Emmanuel Macron, il est lié à deux choses.
00:15:47 D'abord, ce n'est pas du tout sa culture politique originale.
00:15:49 Il vient plutôt de Bercy et il a plutôt un avis arrêté sur les sujets économiques.
00:15:52 Il s'est mis très tard au régalien et de manière, je dirais, pas forcément très cohérente.
00:15:57 Et là, en l'occurrence, en effet, si vous prenez le dernier quinquennat
00:16:01 et je parle sous le regard d'un témoin, les moments où ça a crissé,
00:16:05 c'est surtout sur ces sujets asile et immigration, loi anti-casseurs, etc.
00:16:09 Donc, malgré tout, là-dessus, s'il veut tenir sa majorité très fragile,
00:16:12 il n'a guère le choix, il doit être encore dans le même temps.
00:16:14 Le deuxième élément, moi j'entends ce que disait monsieur tout à l'heure,
00:16:18 mais le conscionaliste s'inquiète, c'est-à-dire qu'au-delà des incriminations collectives,
00:16:22 la question des autorisations, des interdictions administratives...
00:16:25 - La justice administrative, est-ce qu'elle va retoquer tout ça ?
00:16:27 C'est-à-dire que les syndicats de magistrats...
00:16:29 - Pas la justice administrative, le Conseil Consul, en l'occurrence, un CNOA.
00:16:32 Et là, les interdictions préalables de manifester sans prononciation d'une peine en amont,
00:16:38 pas légale parce que ça n'a rien à voir avec les supporters de foot.
00:16:41 Ce n'est pas un droit fondamental d'aller au match.
00:16:43 Manifester, si.
00:16:44 Et donc, évidemment, on est dans un autre élément.
00:16:48 - Les syndicats de magistrats, en tout cas dans leur majorité,
00:16:50 considèrent que ces dispositions seraient potentiellement libertifiées.
00:16:53 - Et ensuite, les peines automatiques d'interdiction de manifester,
00:16:57 si jamais vous êtes pris, ça aussi, il n'y a pas d'automaticité des peines.
00:17:00 Il y a une individualisation des peines.
00:17:01 Donc j'entends bien les revendications des policiers,
00:17:03 je peux peut-être les comprendre dans une certaine mesure.
00:17:05 Je suis à peu près certain que le Conseil Consul sera moins allant que moi.
00:17:08 - Rudi Manard, vous nous écoutez toujours,
00:17:10 vous vouliez intervenir justement sur le vote des députés,
00:17:12 potentiel sur cette loi anti-casseurs.
00:17:14 - Oui, bien sûr.
00:17:14 Gauthier Lebret disait qu'il y a des députés qui hésiteraient à voter.
00:17:17 Mais vous savez quoi, nous, on est prêts à aller les voir,
00:17:20 ces députés, pour leur expliquer les raisons pour lesquelles
00:17:23 ça serait intéressant que cette loi soit votée.
00:17:26 Je crois qu'il n'y a pas mieux placé qu'un policier
00:17:29 pour parler des problèmes de sécurité en France.
00:17:32 Bien évidemment, si on nous demande des problèmes sur les données
00:17:34 et des solutions sur l'économie,
00:17:35 on ne saura pas en capacité de vous les donner
00:17:37 parce qu'on n'est pas très bon là-dessus.
00:17:38 Mais par contre, en matière de sécurité,
00:17:40 je crois qu'on est suffisamment bon pour expliquer aux députés
00:17:44 qui seraient réticents à voter ces lois,
00:17:47 les raisons pour lesquelles il serait de bon ton de les voter.
00:17:49 Et si malgré tout ça, ils refusent de les voter,
00:17:53 on en prendra note, mais au moins,
00:17:55 on aura fait la démarche de leur expliquer les raisons
00:17:57 pour lesquelles c'est intéressant de le voter.
00:17:59 Donc moi, je crois quand même qu'il y a quand même
00:18:01 énormément de députés dans ce pays qui sont favorables
00:18:04 à ce que les Français vivent davantage en sécurité.
00:18:07 Je crois que c'est, je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:18:09 c'est le premier des droits des Français
00:18:11 et je crois que les députés seraient mal à l'aise
00:18:13 s'ils devaient voter un texte de loi
00:18:17 où on proposerait des solutions
00:18:20 pour amener davantage de sécurité aux Français.
00:18:22 Il faudrait qu'ils s'en expliquent devant leurs votants
00:18:26 et devant les gens qui les élisent.
00:18:28 Donc nous, on ira les voir dans un premier temps
00:18:29 pour expliquer pourquoi c'est intéressant de voter ce texte
00:18:32 et s'ils ne le votent pas,
00:18:33 ils expliqueront aux gens qui votent pour eux
00:18:36 pourquoi ils ne l'ont pas voté.
00:18:38 Lauriane Rossy, vous avez le sentiment
00:18:39 que l'exécutif ne s'intéresse pas assez au cadre des policiers.
00:18:43 Il demande un revirement idéologique
00:18:45 au sommet de l'État, au sommet de l'exécutif.
00:18:48 C'est Emmanuel Macron qui vise.
00:18:49 Il demande une position claire de défense
00:18:52 des forces de l'ordre et de leurs moyens pour agir également.
00:18:54 Je crois d'abord qu'il faut entendre l'appel,
00:18:56 le cri même de désespoir quelque part de nos forces de l'ordre
00:18:58 qui font face à un niveau de violence
00:19:00 totalement inédit dans notre pays.
00:19:01 Et le soutien doit être total vis-à-vis de nos policiers
00:19:05 et de nos gendarmes.
00:19:05 Et je crois que le rendez-vous d'aujourd'hui à l'Élysée
00:19:07 démontre par la méthode et par l'écoute
00:19:10 de la présidence de la République
00:19:12 que ce soutien est là et qu'il est sans faille.
00:19:15 Maintenant, sur la loi anti-caissière.
00:19:17 Moi, je n'ai pas d'hostilité de principe.
00:19:18 Après, il faut voir ce qu'on met dedans.
00:19:21 Il y a évidemment la première des libertés, c'est la sécurité.
00:19:24 Très clairement.
00:19:24 Donc, le droit à la sécurité de chacun de nos concitoyens
00:19:27 est fondamental.
00:19:27 Et là-dessus, le rôle de nos policiers
00:19:29 et leur sécurité aussi est à préserver.
00:19:31 Nous avons voté récemment une loi, la loi sécurité globale,
00:19:34 qui a mis en place de nouvelles mesures.
00:19:35 Vérifions déjà que l'arsenal juridique qui a été voté
00:19:39 soit bien appliqué.
00:19:40 Il y a un vrai sujet également de justice et de sanctions.
00:19:42 Quand on dit la peur doit changer de camp,
00:19:44 pour que la peur change de camp, il faut que la sanction
00:19:46 soit à la hauteur.
00:19:47 Effectivement, Rudy Mana l'a évoqué.
00:19:49 Il y a un vrai sujet de la part du système judiciaire
00:19:53 sur les sanctions qui sont infligées à ces caisseurs.
00:19:56 Là, clairement, à mon avis, il y a un travail à mener.
00:19:58 Sur l'interdiction administrative de manifester.
00:20:01 On avait inséré ça dans la loi sécurité globale il y a trois ans.
00:20:03 Le Conseil constitutionnel l'a retoqué.
00:20:05 Benjamin Morel l'explique à l'instant très justement.
00:20:07 En fait, on a un équilibre à tenir qui est la préservation
00:20:10 évidemment de la sécurité de tous nos concitoyens,
00:20:13 de chacun d'entre nous, de nos policiers évidemment,
00:20:15 mais également préserver le droit constitutionnel de manifester.
00:20:19 Et on ne peut pas aujourd'hui dans le droit en vigueur
00:20:21 confier à un juge sans qu'il y ait une peine prononcée en amont
00:20:24 l'interdiction de manifester à quelqu'un.
00:20:27 Si je comprends bien, c'est un mirage, ça n'arrivera pas en fait.
00:20:29 Ce n'est pas que c'est un mirage, c'est qu'il faut se...
00:20:31 Je pense que c'est un point de droit, peut-être qu'il faut modifier,
00:20:33 mais il faut le faire avec prudence, avec un risque d'être censuré
00:20:36 par le Conseil constitutionnel.
00:20:38 Si ce point de droit n'est déjà pas très clair,
00:20:41 on imagine très très mal comment l'Assemblée va pouvoir trouver
00:20:43 une majorité sur cette question.
00:20:44 Si déjà, en termes de droit constitutionnel, c'est pas clair.
00:20:47 Vous avez quand même trois dispositions phares qui, à mon avis,
00:20:49 tombent sous le coup du Conseil constitutionnel.
00:20:50 En effet, la potentialité d'incriminer de manière collective,
00:20:54 les interdictions administratives de manifester,
00:20:57 et puis ensuite, l'automatisation des peines.
00:20:59 Qu'est-ce qui restera dans la loi anti-casseurs
00:21:01 si ces trois dispositions tombent ?
00:21:02 En réalité, pas grand-chose.
00:21:04 Peut-être quelques dispositions sur les drones.
00:21:05 Mais fondamentalement, pour les policiers...
00:21:08 Les peines planchers sont une arisienne de la droite française.
00:21:11 Non, mais les peines planchers, ça n'existe pas.
00:21:13 Mais c'est une revendication, c'est une proposition...
00:21:16 Eh bien, il va falloir modifier la Constitution.
00:21:18 Bon courage pour le faire.
00:21:19 Bon courage pour le faire.
00:21:21 Pas tous en même temps, s'il vous plaît.
00:21:22 Sur les peines, il y a un vrai sujet, très clairement,
00:21:24 sur la sanction pénale pour ces casseurs, ça c'est très clair.
00:21:28 Sur les drones, l'utilisation a déjà été facilitée,
00:21:30 donc voyons ce que ça donne dans les faits.
00:21:32 Le renseignement s'est permis déjà depuis plusieurs mois.
00:21:34 Et les services de renseignement, évidemment,
00:21:36 ont un rôle majeur à jouer.
00:21:37 Nous les avons renforcés.
00:21:38 Un mot, s'il vous plaît.
00:21:39 Il y a Rudi Manan qui souhaiterait réagir à vos propos,
00:21:41 justement, Lauriane Rossi.
00:21:42 Rudi Manan, on vous écoute.
00:21:44 Oui, j'écoute attentivement ce que vous dites.
00:21:46 Et l'impression que ça donne, c'est qu'en France,
00:21:49 c'est toujours compliqué d'améliorer le quotidien des Français.
00:21:53 Je pense qu'autour de la table, il n'y en a pas un qui pense
00:21:56 que la France est le pays le plus sécurisé du monde,
00:21:59 où on sort le soir tranquillement, où il n'y a pas d'agression,
00:22:02 où il n'y a pas de règlement de compte,
00:22:03 où il n'y a pas de mort tous les jours à cause des trafics de stupéfiants.
00:22:06 Je ne peux pas penser qu'il y en ait un qui pense ça.
00:22:08 La seule chose qu'on demande de nous, policiers,
00:22:11 c'est qu'on puisse travailler avec les meilleures conditions possibles.
00:22:14 Ce n'est plus possible d'avoir une manifestation
00:22:17 comme on a eu le 1er mai, avec 406 policiers blessés,
00:22:20 avec un policier brut sur la place publique en plein Paris.
00:22:24 C'est totalement impossible de revivre ce genre de situation.
00:22:28 Je le dis assez souvent également,
00:22:29 la police, c'est la dernière digue de la République.
00:22:32 C'est la dernière digue de la République.
00:22:35 On est dans une situation sécuritaire qui est compliquée.
00:22:38 Vous l'avez dit tout à l'heure, on a un ministre de l'Intérieur
00:22:40 qui est déterminé, qui est là pour aider les policiers,
00:22:43 et il l'a démontré ces trois dernières années,
00:22:44 et vous l'avez dit également, ça n'a pas toujours été le cas.
00:22:47 Donc aujourd'hui, il faut juste prendre conscience,
00:22:49 et je vous assure que la grande majorité des Français pensent comme moi.
00:22:53 Ils ont besoin de sécurité,
00:22:55 ils ont besoin de vivre en tranquillité dans leur propre pays.
00:22:58 Et je crois qu'il faut s'interdire,
00:23:00 il faut arrêter de s'interdire, de tenter de voter des lois,
00:23:04 d'améliorer ce quotidien,
00:23:05 et de donner des moyens supplémentaires aux policiers
00:23:07 pour continuer à vivre normalement,
00:23:09 et pour nous permettre d'effectuer notre travail
00:23:12 le plus paisiblement et le plus tranquillement possible.
00:23:14 Gautier Lebret et ensuite Michel Taubes.
00:23:16 Je voulais poser deux questions à Lauriane Rossy,
00:23:18 puisque vous êtes élue Renaissance et vous avez été députée Renaissance.
00:23:21 La première, pour clarifier,
00:23:23 est-ce que vous pensez qu'il y a des violences policières ?
00:23:25 Oui ou non, parce qu'on entend le président un jour dire
00:23:27 "oui, il y a des violences policières",
00:23:28 et l'autre jour dire "non, je rejette ce terme".
00:23:30 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:23:31 On utilise ce terme ou pas ?
00:23:32 Moi, j'ai toujours écusé les termes de violences policières.
00:23:35 Il y a pu avoir des cas de violences accomplies par certains policiers,
00:23:39 et ils doivent être sanctionnés,
00:23:41 et c'est le rôle de l'IGPN, le corps d'inspection,
00:23:43 de mener ces enquêtes-là.
00:23:45 Mais il n'y a pas de violences institutionnalisées dans la police,
00:23:48 il faut arrêter à...
00:23:48 Et comment vous expliquez ce revirement du président ?
00:23:50 Pourquoi est-ce qu'il dit un jour il y a des violences policières,
00:23:51 et l'autre jour il dit non, il n'y en a pas ?
00:23:53 Je crois qu'il a déjà eu l'occasion de s'exprimer là-dessus.
00:23:56 Entendons-nous bien, il n'y a qu'un seul camp dans notre pays,
00:23:58 c'est celui de la République.
00:23:59 Et nos forces de l'ordre sont en première ligne,
00:24:02 et sont le symbole par essence de la préservation de notre état de droit,
00:24:07 de notre sécurité, et donc de nos libertés.
00:24:09 Il n'y a pas de débat là-dessus.
00:24:10 Et je veux d'ailleurs réagir au propos de Rudy Mana.
00:24:12 Je crois qu'on est tous d'accord sur le constat.
00:24:15 On est tous d'accord.
00:24:15 Maintenant, c'est sur la méthode.
00:24:17 Moi, je rêverais aussi qu'il n'y ait plus de manifestations violentes,
00:24:21 qu'il n'y ait plus de casseurs dans ces manifestations.
00:24:22 Je dis juste qu'il faut être prudent.
00:24:24 Si demain, cette mesure d'autorisation administrative a été mise en œuvre,
00:24:30 quid par exemple d'une personne totalement pacifique, non violente,
00:24:33 qui vient manifester contre un projet de loi,
00:24:36 aujourd'hui, demain, dans dix ans,
00:24:37 et qui se verrait avec un autre régime,
00:24:40 il faut tout imaginer, un régime illibéral,
00:24:42 interdire d'aller manifester.
00:24:43 C'est ça qu'il faut avoir en tête.
00:24:44 C'est la préservation quand même de l'état de droit.
00:24:46 Maintenant, je suis entièrement d'accord avec vous.
00:24:48 Stop aux casseurs, renforçons les peines et les sanctions.
00:24:51 Et s'il faut modifier le droit, regardons.
00:24:52 Allez, le mot de la part Michel Taubes.
00:24:54 Deux petits points.
00:24:55 Je pense que les organisations de policiers
00:24:57 devraient aussi rencontrer les organisations de magistrats.
00:25:00 Aller peut-être à l'École nationale de la magistrature
00:25:03 pour sensibiliser les futurs juges.
00:25:05 Parce qu'en fait, quoi qu'on décide au niveau politique,
00:25:08 quoi que les politiques décident,
00:25:10 au final, c'est quand même les juges qui prennent les décisions
00:25:12 quant à interdire ou pas telle personne d'aller manifester.
00:25:15 Donc là, on sait très bien,
00:25:17 certains diront qu'il y a un laxisme des décisions de justice.
00:25:20 Il y a un tel fossé entre le nombre d'interpellations par la police
00:25:23 dans ce cas des manifestations violentes
00:25:25 et le nombre de condamnations derrière,
00:25:27 concrètes, immédiatement prises,
00:25:29 que je pense qu'il y a un énorme travail de ce côté-là.
00:25:31 Et puis, dernier point, le gouvernement va avoir un problème.
00:25:33 Parce que comme il ne peut pas utiliser,
00:25:35 dans l'hypothèse fort probable,
00:25:37 où il ne trouve pas une majorité absolue...
00:25:38 Ce serait 49-3.
00:25:39 Voilà.
00:25:40 Oui, mais...
00:25:40 On m'a dit à l'Élysée, ce serait 49-3.
00:25:42 Oui, ben voilà, mais il va utiliser la 49-3 pour quel projet de loi ?
00:25:45 Immigration.
00:25:45 Un projet de loi ?
00:25:46 Immigration.
00:25:46 Voilà, c'est bien le problème.
00:25:48 C'est ce que je voulais dire, c'est qu'il ne va pas pouvoir utiliser 49-3
00:25:51 pour une loi anti-casseurs,
00:25:52 pour une loi sur l'immigration,
00:25:54 pour je ne sais quel autre projet.
00:25:55 Ça, pour l'immigration.
00:25:56 Et là, il y a un choix politique à faire.
00:25:58 Et donc, effectivement, je pense qu'on est encore une fois
00:26:00 dans une impasse politique due à une majorité...
00:26:03 à une assemblée...
00:26:04 Juste une dernière réflexion.
00:26:05 Qu'est-ce que vous pensez de Sacha Houlié,
00:26:06 président de la Commission des lois, que vous avez connu,
00:26:07 que vous avez siégé avec lui,
00:26:08 qui n'arrête pas de s'en prendre quasiment ouvertement à Gérald Darmanin ?
00:26:13 Bon, sur les petites phrases et les pics, je ne réagis pas.
00:26:15 En revanche, dans la tribune, où la lettre s'est ouverte,
00:26:19 il a publié...
00:26:20 C'est presque un frondeur.
00:26:21 C'est compliqué quand la majorité ne fait pas bloc aussi.
00:26:24 Et quand c'est une majorité relative, il n'est pas absolu encore plus.
00:26:26 Je suis en désaccord avec lui quand il dit que cette loi est inutile.
00:26:29 Je pense que c'est un jugement a priori.
00:26:30 Alors, regardons ce qu'il faut faire évoluer dans le droit.
00:26:32 S'il y a des choses à faire évoluer, faisons-le.
00:26:34 En revanche, il a raison sur un point.
00:26:35 On a voté un arsenal juridique avec la loi sécurité globale,
00:26:38 qui est importante.
00:26:41 Vérifions si c'est bien appliqué.
00:26:42 C'est le rôle aussi du parlementaire de contrôler l'application de la loi.
00:26:45 Mais on peut le dire à Gérald Darmanin au téléphone,
00:26:47 il n'est pas obligé de faire une question.
00:26:47 Vous savez quoi ? Je sens que vous avez encore envie de parler de ça.
00:26:49 On va rester.
00:26:50 Je vais demander à Rudi Mana, porte-parole Allianz Sud,
00:26:52 de rester avec nous juste après la pause.
00:26:54 On va marquer une courte pause.
00:26:55 On reviendra sur cette situation au sein de la police.
00:26:58 La maison brûle et pour les forces de l'ordre,
00:27:00 plus question de regarder ailleurs, c'est ce que je vous disais en titre.
00:27:02 On continue à en parler juste après la pause avec le témoignage
00:27:05 qu'on a pu récolter, le témoignage de Black Blocs
00:27:07 qui se sont exprimés, pourquoi ils dégradent les biens publics,
00:27:11 pourquoi ils s'attaquent aux policiers.
00:27:13 On leur a posé la question des Black Blocs
00:27:15 qu'on a pu rencontrer hier avec nos équipes.
00:27:16 Restez avec nous.
00:27:17 12h29 sur CNews, vous êtes les bienvenus si vous nous rejoignez.
00:27:23 Je suis toujours avec mes invités,
00:27:24 Benjamin Morel, Michel Taubes, Lauriane Rossi, Gautier Lebret
00:27:27 pour évoquer toute l'actualité et notamment cette réunion
00:27:30 à l'Elysée des syndicats de police qui ont été reçus tout à l'heure
00:27:34 pour demander une loi anti-casseurs.
00:27:37 On va continuer à en parler dans un instant
00:27:38 juste après le rappel de l'actualité.
00:27:40 Signeau de Réberteau.
00:27:42 Une nouvelle fusillade à Marseille.
00:27:46 Un homme de 32 ans est mort, tué par balle cette nuit.
00:27:49 Grievement blessé à la tête et au cou,
00:27:51 il avait été pris en charge par les marins pompiers.
00:27:54 L'effet se serait déroulé à proximité d'une boîte de nuit
00:27:56 dans le quartier de l'Opéra, non loin du Vieux-Port.
00:28:00 Une grève des arbitres à Paris ce week-end
00:28:02 après une recrudescence des violences physiques et verbales.
00:28:05 La commission des arbitres du district de Paris de football
00:28:07 a décidé d'exercer son droit de retrait.
00:28:10 Leur but, envoyer un message fort envers les officiels.
00:28:13 Depuis le début de saison, 11 arbitres ont été victimes d'agressions physiques.
00:28:17 Et de plus en plus de très jeunes sont touchés par la solitude.
00:28:20 C'est un constat du baromètre SOS Amitié.
00:28:23 D'après cette étude, de 2020 à 2022,
00:28:26 le nombre d'appelants de moins de 14 ans a augmenté de 40%.
00:28:30 Une majorité de ces jeunes évoquent notamment
00:28:31 la relation avec leurs parents.
00:28:33 20% évoquent des idées suicidaires.
00:28:35 Certains évoquent également leur peur de l'avenir
00:28:37 lié au réchauffement climatique ou aux guerres.
00:28:39 Faut-il une loi anti-casseurs ?
00:28:44 Faut-il durcir les sanctions à l'égard des Black Blocs ?
00:28:47 Justement, ces jeunes de l'ultra-gauche qui participent à ces Black Blocs,
00:28:50 nous avons pu les interroger.
00:28:52 C'est un témoignage exclusif recueilli par notre journaliste Jeanne Cancard.
00:28:55 Il nous explique pourquoi ils cassent, pourquoi ils veulent s'attaquer aux forces de l'ordre.
00:29:00 Écoutez ces témoignages qui sont édifiants.
00:29:02 Ce qu'on a à dire, ça sert à rien.
00:29:05 Autant venir tout casser.
00:29:06 Moi je trouve que c'est la meilleure solution.
00:29:07 Alors d'aujourd'hui, ça fait 5 ans que je suis là.
00:29:09 Depuis 3 ans, je viens juste pour tout casser, rien d'autre.
00:29:12 Les banques, les assurances, un peu tout.
00:29:16 Ça sert pas, mais bon, c'est par la violence qu'on se fait un minimum entendre.
00:29:19 Sans la violence, on se fait pas entendre.
00:29:22 Les manifestants dans la rue qui crient, ça sert à rien, je trouve.
00:29:25 L'État, il les entend pas, il les écoute pas.
00:29:27 Par la violence, au moins, on a quelques réponses.
00:29:30 J'ai cramé du bien public, bien public, bien privé.
00:29:34 J'ai arraché la caméra de la Banque de France.
00:29:36 J'ai jeté des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre, des projectiles.
00:29:40 Tous les jours, on passe à l'attaque.
00:29:41 On est là, en fait.
00:29:42 Moi, je sors en manifestation et je sais que c'est eux ou moi, en fait.
00:29:45 Je sais que ce soir, il y a des chances que je rentre pas chez moi.
00:29:48 On est toujours avec Rudy Mana du syndicat Alliance Sud.
00:29:52 Rudy Mana, quand vous entendez ces témoignages qu'on a pu recueillir,
00:29:55 ça vous fait réagir ?
00:29:57 Oui, ça me fait plutôt réagir.
00:29:59 Déjà, on a l'impression qu'on n'aura pas de futur prix Nobel
00:30:02 dans ce que vous avez interrogé.
00:30:05 Alors ça, je vous confirme qu'on n'a pas des prix Nobel.
00:30:07 Mais quelle peine pour ces casseurs ?
00:30:09 Parce qu'ils disent, en gros, c'est eux, en parlant des policiers,
00:30:13 ou nous, en parlant d'eux-mêmes.
00:30:14 En somme, ils n'hésiteront pas à tuer.
00:30:16 C'est ce qu'ils ont l'air de dire dans cet extrait sonore.
00:30:19 Oui, je crois que là, pour le coup, c'est un peu ce qu'ils veulent dire.
00:30:23 Et d'ailleurs, ils l'ont déjà démontré,
00:30:24 puisqu'on l'a vu sur la manif du 1er mai.
00:30:26 On l'a vu sur des manifestations qui précédaient celles du 1er mai.
00:30:30 Qu'ils n'hésiteront pas à tuer du flic ou du gendarme.
00:30:33 Ça, ça ne va leur poser aucun problème.
00:30:34 Je vois qu'ils sont contents de casser, ils sont contents de dégrader.
00:30:38 Les revendications qu'ils portent, elles sont nulles.
00:30:41 Il n'y en a pas.
00:30:42 Ils ne savent même pas pourquoi ils sont là.
00:30:43 Ils sont là juste pour casser et pour dégrader.
00:30:45 Et quand je vois ça, ça me donne encore plus envie de pousser
00:30:50 pour que cette loi anti-casseurs soit votée
00:30:53 et puisse être appliquée le plus vite possible.
00:30:55 Parce que franchement, ces deux personnes que vous avez interviewées,
00:31:01 s'il y en a une personne en France qui dit que c'est bien d'avoir des mecs comme ça,
00:31:05 là je ne comprendrai plus.
00:31:06 Alors, ce n'est évidemment pas le propos de ce plateau.
00:31:08 Michel Taubes, je vous donne la parole.
00:31:09 Est-ce qu'il faut durcir les sanctions contre les Black Blocs ?
00:31:11 Non, mais ces propos-là ne choquent pas le policier, Mana.
00:31:16 Ils choquent tous les citoyens que nous sommes.
00:31:18 Ce sont des personnes qui sont en rupture complète avec la République,
00:31:22 avec les lois, avec l'ordre public, avec la société, avec les valeurs de notre pays.
00:31:27 Voilà, donc si vous voulez, là, ce n'est même plus, j'ai envie de dire,
00:31:29 une question de gestion, uniquement une question de gestion
00:31:34 de manifestations et de Black Blocs.
00:31:36 Ça, ce ne sont même pas des voyous, des sauvages ou des sauvageons,
00:31:39 comme les termes ont été employés,
00:31:40 ce sont des personnes qui mettent la société en danger.
00:31:44 Pour abonder dans votre sens, et je vous laisse poursuivre,
00:31:45 mais on a 82% des Français interrogés qui nous disent
00:31:48 qu'il faut durcir les sanctions contre les Black Blocs,
00:31:51 selon un sondage CSA pour CNews.
00:31:53 C'est dire s'il y a eu une adhésion quand même.
00:31:55 Alors, on pourrait s'étonner qu'il n'y ait pas 100% de Français
00:31:58 qui soient d'accord pour durcir les sanctions contre ce type de personnes.
00:32:00 Mais bon voilà, 82%, on a quand même une majorité de Français
00:32:04 très large qui est d'accord là-dessus.
00:32:05 Absolument, et d'ailleurs, en fait, quand l'un des deux Black Blocs,
00:32:10 pour moi, ce ne sont même pas des Black Blocs,
00:32:11 ce sont des potentiels criminels.
00:32:14 Ce sont des personnes, voire même, qui sont d'ailleurs déjà passées à l'acte,
00:32:17 puisque ils disent, ils avouent qu'ils ont déjà commis des exactions,
00:32:22 des actes de délinquance et de violence.
00:32:23 Mais quand l'un d'entre eux dit "on ne se fait pas entendre",
00:32:26 mais qu'est-ce qu'ils veulent dire par là ?
00:32:27 On ne se fait pas entendre de quoi ?
00:32:29 Qu'est-ce qu'ils ont dans la tête ?
00:32:30 Parce que là, d'un côté, ils veulent détruire, ils veulent tout casser.
00:32:34 Mais s'ils avaient la possibilité d'agir, qu'est-ce qu'ils feraient ?
00:32:37 Qu'est-ce qu'ils auraient comme intention de changer de notre pays ?
00:32:40 Ce n'est pas seulement de s'en prendre aux policiers,
00:32:42 c'est de changer les lois de la République.
00:32:43 C'est certainement d'aller dans des logiques de rejet de la laïcité,
00:32:46 de l'égalité entre les femmes et les hommes, de respect pour les hommes.
00:32:49 Je vois Rudy Manar et Amir.
00:32:50 Ce n'est pas vraiment leur sujet, je crois.
00:32:51 Ah non, je ne crois pas du tout.
00:32:54 Alors là, vous vous trompez complètement.
00:32:55 Je pense qu'ils savent très bien ce qu'ils peuvent faire au-delà de tout casser.
00:33:00 On est à la rencontre de deux sujets avec les Black Blocs.
00:33:03 Alors d'abord, il y a une forme de nihilisme ambiant,
00:33:05 c'est-à-dire que vous avez des jeunes qui ne savent pas exactement
00:33:07 où ils vont, ce qu'ils font et où vont leur vie,
00:33:09 et donc qui se trouvent des causes.
00:33:11 Et là, en l'occurrence, l'anarchisme radical peut être l'une de ces causes.
00:33:14 Ensuite, vous avez une théorie.
00:33:15 Le Black Bloc, c'est une méthode, ce n'est pas une théorie.
00:33:17 Vous avez une vision anarchiste radicale qui considère que si,
00:33:20 grosso modo, vous faites tomber les symboles de la société,
00:33:23 c'est tout le système capitaliste qui s'effondre et tout l'ordre étatique.
00:33:27 Ce n'est pas tellement la question de droits des femmes et de laïcité,
00:33:29 mais c'est vraiment l'État d'un côté et le capitalisme de l'autre
00:33:32 qui sont visés directement par une idéologie qui a déjà deux siècles.
00:33:35 Donc là, il y a quelque chose, une forme de rencontre
00:33:37 qui, évidemment, produit ce type de phénomène,
00:33:39 qui plus est avec des méthodes, des méthodes de "destruction".
00:33:44 Le deuxième point qu'il faut bien concevoir,
00:33:46 c'est que pour répondre à la question qui est celle de votre bandeau,
00:33:48 faut-il durcir les sanctions ?
00:33:50 En fait, elles existent déjà dans la loi, les sanctions.
00:33:52 Et qu'est-ce qu'on fait depuis 30 ans ?
00:33:53 Comme on n'a pas assez de places de prison et qu'on n'arrive pas à faire appliquer la loi,
00:33:56 chaque fois qu'on veut dire qu'on a réglé un problème,
00:33:58 on augmente les sanctions.
00:33:59 Seulement, comme on n'arrive déjà pas à faire appliquer les sanctions déjà basse,
00:34:05 déjà plus basse en tout cas,
00:34:07 on ne va pas arriver à faire appliquer des sanctions plus hautes.
00:34:09 Donc plutôt que de se dire, encore une fois,
00:34:11 eh bien, augmentons encore l'échelle des peines,
00:34:13 pensons plutôt à capacité à effectuer les sanctions.
00:34:17 Ça veut dire places de prison, ça veut dire réforme de la magistrature
00:34:19 et ça veut dire comment est-ce qu'on pense aujourd'hui
00:34:21 l'application de la loi, beaucoup plus que sa modification.
00:34:23 Je voudrais vous montrer un instant les conséquences de ces violences
00:34:26 envers les forces de l'ordre, conséquences notamment le 1er mai dernier,
00:34:29 au moment d'une charge contre les Black Blocs.
00:34:31 Un policier a été blessé.
00:34:33 Il a du mal à s'en remettre aujourd'hui,
00:34:34 que ce soit physiquement ou psychologiquement.
00:34:36 Et pour lui, il ne fait aucun doute.
00:34:37 Ces individus violents sont présents en manifestation pour tuer des policiers.
00:34:41 Son témoignage est recueilli par Miquel Dos Santos avec Mathieu Devese.
00:34:44 Écoutez.
00:34:45 Des policiers acculés, ciblés par de nombreux projectiles.
00:34:55 Lors de la manifestation du 1er mai,
00:34:57 Lyon a été le théâtre de scènes de violences.
00:35:00 Présent sur place, ce policier a été blessé à la chevigne.
00:35:04 Je peux vous dire que cette journée-là, c'est là qu'il voulait se faire du flic.
00:35:08 Quand vous recevez des cocktails Molotov et des bombes d'acide,
00:35:13 c'est parfait pour...
00:35:15 Quand vous en arrivez à un point que vous espérez brûler vif un être humain,
00:35:20 c'est une tentative de meurtre pour moi.
00:35:22 Je défends mon pays et la République.
00:35:24 Je continue mon boulot jusqu'à la fin, jusqu'au bout.
00:35:28 Mais selon les syndicats de la profession,
00:35:30 cela fait trop longtemps que les forces de l'ordre sont à bout de souffle.
00:35:34 Ça fait plusieurs années quand même que les collègues sont surutilisés,
00:35:38 suremployés et qu'ils doivent faire face à diverses échéances plus ou moins violentes.
00:35:42 Et là, effectivement, le 6 juin, date de la prochaine manifestation,
00:35:47 ça annonce inquiétante.
00:35:50 Et nous, on ne peut pas continuer à voir nos collègues tomber.
00:35:53 Reçu à l'Elysée ce matin, il réclame notamment la fin de l'impunité
00:35:57 avec une loi anti-casseurs.
00:36:00 Rudy Mana, est-ce que vous avez le sentiment finalement
00:36:03 que ces Black Blocs, ces casseurs couvrent un phénomène
00:36:08 qui est peut-être encore plus large au sein de la société,
00:36:10 c'est-à-dire celui d'une société qui a un problème,
00:36:14 une société française qui a un problème avec sa police,
00:36:16 qui a un problème avec l'autorité publique, avec ce qu'elle représente.
00:36:20 Est-ce que vous avez le sentiment que ça dévoile quelque chose
00:36:23 de peut-être un petit peu plus large au sein de la société,
00:36:26 un discours qui est peut-être diffus, ambiant, de certaines catégories politiques,
00:36:29 de certaines catégories de la population
00:36:31 qui sont plus ou moins ouvertement contre la police aujourd'hui ?
00:36:35 Alors, je ne suis pas tout à fait d'accord sur le fait que
00:36:41 la société a des problèmes avec sa police, ce n'est pas vrai.
00:36:44 Honnêtement, ce n'est pas du tout le cas.
00:36:46 On le voit tous les jours quand on discute avec des gens dans la rue.
00:36:51 Je peux vous garantir que les sondages sont tout à fait vrais
00:36:53 et encore, je crois qu'ils sont une pomme de sou.
00:36:55 Il y a moins de 80 ou 85 % des gens qui aiment sa police.
00:36:58 Oui, par contre, on a un problème avec une société qui devient beaucoup plus violente,
00:37:03 qui devient beaucoup plus dure et qui se radicalise énormément.
00:37:07 Et il faut le dire également avec des partis politiques
00:37:11 qui radicalisent cette violence et qui radicalisent le discours de certaines personnes.
00:37:17 Je voudrais revenir en deux mots sur les propos de Mme la députée tout à l'heure
00:37:22 sur les manifestations. Effectivement, on ne peut pas interdire aux gens de manifester.
00:37:26 C'est un droit fondamental et franchement, on est très favorables à ça, nous Alliance,
00:37:30 puisque nous aussi on fait des manifestations.
00:37:32 Par contre, ce que je veux rajouter, c'est qu'on a vu ces deux individus parler tout à l'heure,
00:37:38 ces deux pseudo-Black Blocs, ils ont dit des choses tellement incroyables
00:37:43 qu'il vaut mieux s'abstenir de commenter là-dessus.
00:37:46 Mais par contre, quand on est une personne normalement constituée,
00:37:50 que nous sommes en fin de manifestation et que nous voyons ce genre d'individus
00:37:55 qui commencent à jeter des projectiles sur les policiers,
00:37:59 toute personne normale et moi le premier, lorsque je suis dans une manifestation,
00:38:04 je vois ces mecs-là commencer à jeter des pierres sur les policiers, à dégrader,
00:38:09 vous savez quoi, je m'en vais.
00:38:11 Ça veut dire que ces manifestants qui restent à leur côté lorsqu'ils s'en prennent aux policiers,
00:38:17 ça veut dire qu'ils cautionnent une partie de ce que font ces gars-là.
00:38:22 C'est ça qu'il faut comprendre.
00:38:24 Parce que toutes les personnes normales et honnêtes et responsables s'en vont.
00:38:29 C'est ça qu'il faut bien entendre.
00:38:31 Et ces mecs-là utilisent ces manifestants qui vont plutôt dans leur sens,
00:38:35 en fin de cortège souvent, pour s'en prendre aux policiers.
00:38:40 C'est dans ce sens qu'il faut que la loi évolue.
00:38:43 Très honnêtement, il faut que ça évolue.
00:38:45 Un dernier mot de Michel Taubes et ensuite on passe à un autre dossier.
00:38:48 Deux petites choses.
00:38:50 Ces black blocs ne sont pas des manifestants, ce sont des délinquants
00:38:54 qui commettent des violences, voire plus.
00:38:56 Donc ce ne sont pas des manifestants.
00:38:58 Et le deuxième point, le droit de manifester, comme tous les droits,
00:39:02 est encadré par la loi.
00:39:04 C'est écrit dans le préambule de la Constitution, la déclaration de 1789,
00:39:08 toutes les libertés sont posées dans le respect, dans les conditions définies par la loi.
00:39:12 Donc on a le droit d'encadrer, dans une certaine mesure,
00:39:15 et dans le respect de l'état de droit, les libertés les plus fondamentales.
00:39:19 Et là, encore une fois, ce ne sont pas des manifestations.
00:39:22 Ce sont des violences qui doivent donner lieu à des sanctions très dures
00:39:25 et qui ne sont pas aujourd'hui assez appliquées.
00:39:27 Et je pense encore une fois que le président de la République
00:39:30 doit lui-même s'exprimer dessus et prendre la parole régulièrement.
00:39:34 Et pourquoi ne consacrerait-il pas deux, trois jours sur le terrain
00:39:38 à s'occuper de ce sujet, comme il le fait en ce moment à Dunkerque
00:39:41 et la semaine prochaine à Versailles, concernant l'industrialisation du pays ?
00:39:46 Un grand merci à Rudi Mana, qui a accepté de nous accorder du temps ce midi,
00:39:50 je le rappelle, porte-parole d'Alliance Sud, syndicat de police.
00:39:54 Merci à vous, Rudi Mana.
00:39:55 On va passer à un autre sujet à présent avec mes invités,
00:39:57 Benjamin Morel, Michel Taubes, Lauriane Rossi et Gautier Lebret, bien évidemment.
00:40:01 La crise migratoire.
00:40:03 Notre reportage ce midi à Vintimille, cette ville à la frontière franco-italienne
00:40:07 qui cristallise en ce moment toutes les tensions entre Paris et Rome.
00:40:10 Tension évidemment sur la question migratoire.
00:40:12 C'est depuis cette ville que chaque jour, des centaines de migrants
00:40:15 tentent de rejoindre notre pays, traversent la frontière.
00:40:18 Et face à cette explosion migratoire, l'État a déployé ces derniers jours,
00:40:22 depuis le 3 mai dernier exactement, dans la ville de Menton,
00:40:24 deux escadrons de gendarmerie mobile et deux compagnies de CRS.
00:40:28 Nous sommes justement allés à la rencontre de ces migrants à Vintimille
00:40:30 avec Stéphanie Rouquier. Je vous propose d'écouter leur témoignage.
00:40:34 À la gare de Vintimille, à 8 km de la frontière,
00:40:39 tous les jours, des dizaines d'étrangers en situation irrégulière
00:40:43 affluent pour monter dans un train et rejoindre la France.
00:40:46 Aboubakar vient de la Côte d'Ivoire.
00:40:49 En moins d'un mois, il a déjà tenté de passer à cinq reprises,
00:40:53 mais à chaque fois, il a été intercepté par des policiers et ramené en Italie.
00:40:58 Les policiers sont là, trop de contrôle.
00:41:01 Souvent c'est normal qu'il y ait le contrôle.
00:41:03 C'est trop fatigant, c'est pas trop facile.
00:41:06 La majorité des migrants, originaire d'Afrique francophone,
00:41:10 partagent le même désir, vivre en France.
00:41:13 Yawara est Guinéen. Il est arrivé à Vintimille il y a deux jours.
00:41:17 Nous avons été colonisés par les Français.
00:41:19 Donc normalement, ils ont le droit et le devoir de nous accueillir.
00:41:22 Normalement, ils n'ont pas le droit de nous refouler.
00:41:25 Ça c'est normal, c'est clair, c'est très clair.
00:41:27 Et vous ressentez quoi quand les policiers vous ramènent en Italie ?
00:41:29 Ça me fait très très très mal. Très mal.
00:41:32 Très mal, on a de dire. Très mal, franchement.
00:41:34 C'est fatigant aussi. Très fatigant, très fatigant.
00:41:36 Regardez là où nous sommes comme ça.
00:41:38 On n'a pas le droit où dormir.
00:41:40 En attendant leur prochaine tentative par train
00:41:43 ou en empruntant des sentiers dangereux,
00:41:45 ces exilés vivent dans des campements de fortune,
00:41:49 sur la plage ou le long du fleuve.
00:41:52 Tout d'abord, ça vous surprend, autour de la table,
00:41:55 les propos de cet homme Guinéen qui nous dit finalement
00:41:57 "Les Français nous ont colonisés, ils n'ont pas le droit de nous refouler."
00:42:00 Ça vous choque, ça vous surprend ?
00:42:03 Pas tous à la fois.
00:42:05 Pour certains, l'histoire c'est un prologue.
00:42:07 C'est un prologue à quelque chose qui suit.
00:42:10 Mais moi, non, on ne vit pas avec un rétroviseur devant les yeux.
00:42:14 On vit dans des pays, lui-même d'ailleurs, comme nous-mêmes,
00:42:18 qui devons construire l'avenir.
00:42:20 Moi je pose une question.
00:42:21 Pourquoi l'un des principaux contingents de demandeurs d'asile en France
00:42:24 sont des Ivoiriens, alors que la Côte d'Ivoire c'est un pays démocratique,
00:42:28 plutôt développé économiquement et parmi les plus riches d'Afrique occidentale ?
00:42:34 Pourquoi ils sont tellement nombreux à demander l'asile en France ?
00:42:37 Pourquoi ne restent-ils pas dans leur pays d'origine ?
00:42:39 Ils n'encourent pas des peines de prison à cause de leur liberté, etc.
00:42:43 Donc je suis désolé, non, effectivement, ces propos sont choquants.
00:42:46 Et comme les Guinéens ont le droit de choisir qui ils accueillent sur leur territoire,
00:42:51 nous les Français et les Européens, on a le droit de choisir également.
00:42:54 D'après les autorités françaises, on a 9 737 migrants qui ont été interpellés
00:42:58 dans cette zone frontalière depuis le début de l'année 2023.
00:43:00 C'est une hausse de 33% cette année.
00:43:03 Elisabeth Borne avait annoncé le déploiement d'une Border Force,
00:43:08 150 policiers déployés d'ici l'été.
00:43:11 Gérald Darmanin, parce que c'est aussi à l'origine d'une crise diplomatique
00:43:14 entre la France et l'Italie, lui a dénoncé il y a quelques jours
00:43:17 l'incapacité de l'Italie à agir, ce qui a mis en colère d'ailleurs
00:43:20 Giorgia Meloni, la Première ministre.
00:43:22 La situation n'est toujours pas réglée, on est toujours dans une crise diplomatique
00:43:25 entre la France et l'Italie.
00:43:26 Effectivement, il s'est servi de la présidente du Conseil italien
00:43:29 pour cibler Giordano Bardella et Marine Le Pen.
00:43:31 Giordano Bardella qui venait de faire une visite à Menton,
00:43:33 justement sur la frontière franco-italienne.
00:43:36 Là, il y a des propos de Stéphane Séjourné dans le Figaro,
00:43:40 où il remettait une pièce dans la machine contre Meloni.
00:43:43 Alors c'était un petit encart dans le Figaro, figurez-vous que ce n'est pas du tout passé inaperçu
00:43:47 du côté de l'Italie.
00:43:49 Ça a été repris par tous les médias nationaux et là encore,
00:43:52 on s'est dit, décidément, le chef du parti présidentiel
00:43:55 remet une pièce dans la machine, les Français ne nous aiment pas.
00:43:58 Donc ça, c'est pour le volet, effectivement, de la crise diplomatique.
00:44:01 Je rappelle que le ministre des Affaires étrangères italien a annulé sa visite,
00:44:04 alors qu'il était quasiment en chemin, et que Giorgia Meloni a révélé
00:44:08 qu'elle avait eu Emmanuel Macron au téléphone la veille de la sortie de Gérald Darmanin
00:44:11 et que le discours n'était pas du tout le même en privé et en public.
00:44:14 Giorgia Meloni qui devait venir à Paris pour rencontrer Emmanuel Macron,
00:44:17 on ne sait pas quand on la verra à Paris.
00:44:19 Et puis donc il y a la loi immigration, ce nouveau rebondissement,
00:44:22 c'est un rebondissement par semaine sur la loi immigration, finalement,
00:44:24 après avoir freiné le gouvernement.
00:44:26 Pourquoi le gouvernement accélère ? Parce que les Républicains étaient en train
00:44:29 de lui couper l'herbe sous le pied avec deux propositions de loi,
00:44:32 dont une pour transformer la Constitution,
00:44:34 qui devront être détaillées en juin.
00:44:36 Et donc, Elisabeth Borne, voyant qu'elle allait se faire griller la priorité
00:44:39 par les Républicains, elle a demandé à Gérald Darmanin de consulter pendant un mois,
00:44:42 bonne chance pour trouver une majorité, et de présenter son projet de loi immigration
00:44:46 au Conseil des ministres en juillet.
00:44:48 Je rappelle que ce projet de loi a déjà été présenté,
00:44:50 qu'il était au Sénat en commission, et que c'est Emmanuel Macron qui a dit stop
00:44:53 parce qu'il se rendait bien compte qu'il n'y avait pas de majorité pour le voter.
00:44:56 Mais dans un mois, et à l'automne, puisque les débats auront lieu à l'automne au Parlement,
00:44:59 il n'y aura pas non plus de majorité, parce que qu'est-ce qui se passe ?
00:45:02 Le gouvernement est prisonnier, prisonnier dans une impasse,
00:45:05 pour aller séduire les LR.
00:45:07 Faudrait durcir le texte, droitiser le texte.
00:45:09 Sauf que ce n'est pas possible, pourquoi ?
00:45:11 Parce que l'aile gauche de la majorité, avec encore lui, Sacha Houllier,
00:45:14 président de la Commission des lois, tient notamment à la régularisation
00:45:17 des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension,
00:45:20 et refuse que le texte soit droitisé.
00:45:22 Donc si le gouvernement droitise son texte, il perd une partie de sa majorité.
00:45:26 C'est évidemment totalement impossible, donc on est encore dans une impasse politique.
00:45:29 On va tout droit vers un 49-3.
00:45:31 On a quand même là deux thèmes, Lauriane Rossi,
00:45:33 qui posent quand même question sur la capacité de l'exécutif aujourd'hui à gouverner,
00:45:36 c'est-à-dire à avoir des majorités pour pouvoir faire voter des textes,
00:45:39 et faire avancer le pays, et rendre les Français peut-être plus heureux au quotidien,
00:45:43 ou du moins en sécurité sur certains sujets, puisqu'on parlait de la sécurité tout à l'heure.
00:45:47 Il n'y a pas d'incapacité à gouverner.
00:45:49 Maintenant, il y a une réalité, qui est celle de la majorité relative.
00:45:52 Nous n'avons pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale,
00:45:54 c'est une majorité relative qui oblige à trouver des compromis
00:45:57 avec des partenaires politiques à droite comme à gauche.
00:46:00 Et j'espère que sur ce sujet majeur de l'immigration,
00:46:04 un compromis sera trouvé, notamment sur cette question de la régularisation
00:46:07 pour les métiers en tension.
00:46:12 Pour revenir sur le sujet franco-italien,
00:46:17 et sans revenir encore une fois sur les petites phrases de Gérald Darmanin,
00:46:20 il y a quand même un fait, c'est que l'Italie est passée de 11 000 migrants
00:46:24 à 42 000 migrants en l'espace d'une année.
00:46:27 Et que ce flux migratoire, qui a été multiplié par 4, voire 5,
00:46:32 a des répercussions évidemment sur la France et sur la frontière franco-italienne.
00:46:36 Donc la coopération entre nos deux pays est indispensable,
00:46:39 sur ce sujet migratoire et sur bien d'autres sujets.
00:46:42 C'était peut-être pas très fair play de la part de Gérald Darmanin.
00:46:45 Mais évidemment, à traiter ce sujet à l'échelle européenne...
00:46:48 Et surtout, vu le bilan, quand on a promis de réaliser 100%
00:46:52 des obligations de quitter le territoire français, et qu'on n'est même pas à 10%,
00:46:55 on évite de donner des leçons aux autres.
00:46:57 Mais si vous voulez, le problème, c'est toujours le même.
00:47:00 Prenons cette loi. Elle n'aura pas de majorité, on en est d'accord,
00:47:03 et elle va me cliver au sein de la majorité.
00:47:05 Je le disais tout à l'heure, la première fois que sur la prestation de législature,
00:47:07 la majorité se divise réellement, c'est sur la loi à l'aisé de l'immigration.
00:47:09 Très mauvaise idée. De l'autre côté, il y aura un 49/Alina 3.
00:47:12 Vous voyez le caractère, aujourd'hui, pestiféré du 49/Alina 3.
00:47:15 Très mauvaise idée. Et au fond, elle sert vraiment à quelque chose, cette loi ?
00:47:18 Il y a en effet quelques points qui peuvent être des points d'amélioration,
00:47:21 mais aujourd'hui, on en revient toujours au même problème.
00:47:24 Le problème n'est pas la loi, le problème est l'application de la loi.
00:47:28 Et pour faire appliquer la loi, vous avez besoin de quoi ?
00:47:30 Vous avez notamment besoin de politiques coordonnées au niveau européen.
00:47:33 Et donc vous avez besoin de l'Italie, parce qu'aujourd'hui,
00:47:36 l'un de nos alliés principaux en Europe, sur la plupart des sujets,
00:47:39 notamment économiques, mais également migratoires, c'est Rome.
00:47:42 Et donc là, on est en train de faire quoi ?
00:47:44 On est en train de lancer et de se battre sur une loi
00:47:46 qui probablement ne passera pas et ne servira pas à grand-chose.
00:47:48 On est en train de se fâcher avec Rome, dont on aurait besoin,
00:47:50 justement, pour que ça bouge à Bruxelles.
00:47:52 Et donc, on a aujourd'hui une politique qui marche totalement sur la tête,
00:47:55 et on s'interdit, au contraire, de régler les problèmes,
00:47:58 pour des raisons politiciennes.
00:47:59 On est paralysés par quoi, Michel Thauve ?
00:48:01 On égrène les sujets, et à chaque fois, on dit, finalement,
00:48:04 plus la loi supplémentaire, plus dur, ça ne changera rien,
00:48:06 puisque la loi actuelle, on ne l'applique pas.
00:48:08 L'exécutif ne peut pas agir parce qu'il n'aura pas de majorité
00:48:12 pour faire passer ses textes de loi.
00:48:14 Qu'est-ce qui nous paralyse aujourd'hui ?
00:48:16 Effectivement, Benjamin l'a très bien dit,
00:48:18 le problème, ce n'est pas de rajouter des lois.
00:48:20 Il y en a eu 20 ou 30 depuis…
00:48:22 29 depuis 1980.
00:48:23 Voilà.
00:48:24 En moyenne, tous les deux ans, trois ans.
00:48:25 Et combien sont appliqués ?
00:48:27 La plupart ne le sont pas, ça, c'est la première chose.
00:48:30 Après, effectivement, il y a l'impasse politique.
00:48:32 Je pense qu'en fait, je me demande même
00:48:34 si la mise en avant de ce projet sur l'immigration,
00:48:36 ce n'est pas une manière, au moment où il y aura une impasse,
00:48:39 une impossibilité de le faire voter,
00:48:41 d'accélérer le départ de Mme Borne, voire même au-delà…
00:48:45 Ça, c'est vrai.
00:48:46 Elle sera peut-être obligée d'actionner un nouveau 49-3
00:48:48 pour faire passer la loi immigration.
00:48:49 Ça sera peut-être quelqu'un d'autre.
00:48:50 Exactement.
00:48:51 Mais je veux dire, de toute façon, quelque part,
00:48:53 elle est mise en difficulté parce que vous disiez tout à l'heure,
00:48:56 Benjamin disait tout à l'heure que pour Emmanuel Macron,
00:48:58 les questions régaliennes, ça n'est pas son fort.
00:49:00 Enfin, ça n'est pas non plus pour Elisabeth Borne.
00:49:02 Donc, de toute façon, dans les semaines qui viennent,
00:49:04 ça va être très, très dur pour elle de porter un tel projet.
00:49:06 Et puis ensuite, effectivement, je pense que la réalité,
00:49:09 c'est qu'il n'y a pas vraiment de volonté politique
00:49:13 de traiter le problème.
00:49:14 Qui, par exemple, propose…
00:49:16 Est-ce que les LR, dans leurs projets qu'ils vont présenter en juin,
00:49:18 vont vraiment proposer un "adjonamento",
00:49:22 excusez-moi le terme, pour reprendre un terme italien,
00:49:24 une conversion copernicienne de la politique migratoire,
00:49:28 en disant, par exemple, maintenant, c'est l'immigration choisie
00:49:30 que l'on veut mettre en place ?
00:49:32 Qui va oser le faire ?
00:49:33 Est-ce que LR va proposer cela ?
00:49:35 Ou va proposer 50 petites mesurettes d'adaptation du droit actuel
00:49:39 qui, comme vous le disiez tout à l'heure,
00:49:40 ne sont de toute façon pas appliquées ?
00:49:42 Donc, effectivement, on est dans une impasse.
00:49:44 Et je pense que cela fait le jeu de…
00:49:47 En fait, il y a quand même des mesures qui sont attendues,
00:49:49 en tout cas dans cette loi immigration.
00:49:51 C'est l'accélération des procédures,
00:49:53 la diminution du nombre de recours,
00:49:55 notamment pour les clandestins sous le nom d'une OQTF.
00:49:58 C'est merveilleux, mais cela ne va pas vous donner des laissés-passer consulaires.
00:50:00 Le problème des OQTF, ce n'est pas leur nom,
00:50:02 ce n'est même pas le fait qu'elles soient prononcées,
00:50:04 même si, évidemment, cela peut aider.
00:50:05 Obligation qui fait le territoire français, je le rappelle.
00:50:07 Le problème, c'est qu'elles soient exécutées.
00:50:09 Et donc, on est là, encore une fois, dans une question d'application de la loi.
00:50:11 Comment est-ce que je fais pour que mon OQTF soit exécuté ?
00:50:14 J'ai besoin d'avoir un accord avec les pays d'origine.
00:50:16 Pour cela, j'ai besoin d'installer un rapport de force.
00:50:18 On n'a pas ce rapport de force. On n'arrive même pas à négocier avec les Comores.
00:50:21 Vous imaginez ?
00:50:22 Exactement. Autre échec récent de Gérald Darmanin,
00:50:24 cette fameuse opération Wembushu qui a complètement capoté à Mayotte.
00:50:28 Les Comores n'ont pas dit qu'ils étaient prêts à discuter ?
00:50:32 Le jour où vous avez les Comores qui, finalement, veulent bien ouvrir leur port,
00:50:37 c'est la compagnie maritime qui doit relier Mayotte aux Comores
00:50:40 qui décide de se mettre en grève.
00:50:41 Même du côté de l'Elysée, on reconnaît que cela a été mal préparé.
00:50:44 Ils n'ont pas vu venir la décision du tribunal qui est venue casser,
00:50:46 vous savez, par cet ancien démantèlement des bidonvilles,
00:50:50 par cette ancienne vice-présidente du syndicat de la magistrature,
00:50:53 ce qui fait porter un soupçon de politique sur cette décision.
00:50:57 Et puis, effectivement, Gérald Darmanin a eu tort de se fâcher avec Giorgia Meloni
00:51:02 parce que c'est compliqué de se fâcher avec la frontière italienne.
00:51:05 Si Giorgia Meloni décide de laisser passer les migrants vers la France,
00:51:10 elle peut le faire. Elle peut le faire.
00:51:13 Comme la France peut décider d'être plus ou moins proactif à la frontière
00:51:17 avec le Royaume-Uni. C'est exactement les mêmes situations.
00:51:20 Donc, ce n'est jamais malin quand le Royaume-Uni se fâche avec la France.
00:51:22 Richard Schoena qui est venu à Paris, ça a été l'une des questions.
00:51:25 C'est toujours l'une des grandes questions entre la France et le Royaume-Uni.
00:51:28 Ce n'est pas malin quand la France se fâche avec l'Italie
00:51:31 qui est l'une des portes d'entrée en Europe de l'immigration.
00:51:33 Il y a un très bon exemple de ce que dit Gauthier.
00:51:35 C'est que, par exemple, le Maroc et l'Espagne se sont considérablement rapprochés
00:51:39 politiquement depuis un an ou deux, notamment à cause de cette question migratoire.
00:51:44 Parce que sans accord, sans travail en commun, il y a comme un élément nouveau
00:51:48 qui est très important. La Tunisie qui est en très grande difficulté économique,
00:51:53 politique, sociale, culturelle. Il y a eu un terrible attentat,
00:51:56 en tout cas des meurtres commis à Djerba il y a quelques jours.
00:51:59 Et il faut saluer un Français d'ailleurs qui a été malheureusement assassiné.
00:52:03 Mais la Tunisie est en train de devenir la porte d'entrée vers l'Europe
00:52:07 de milliers, de dizaines de milliers de migrants.
00:52:09 La Tunisie, c'est à 120 kilomètres des côtes italiennes.
00:52:13 C'est à 120 kilomètres de l'Europe.
00:52:15 Donc s'il n'y a pas un travail en commun de tous les pays, au moins de l'Europe du Sud,
00:52:19 à défaut de l'Union européenne et de Bruxelles, on va véritablement dans une impasse.
00:52:23 Et nous allons avoir des milliers de migrants venus d'Italie
00:52:27 parce qu'effectivement, la pression étant trop forte sur l'Italie,
00:52:30 ça va déborder sur les pays voisins, donc la France.
00:52:32 Avec des propos très remarqués du président tunisien sur l'immigration de l'Afrique subsaharienne.
00:52:36 Il a été accusé de racisme, rappelons-le.
00:52:38 On va marquer une courte pause, vous restez avec moi,
00:52:40 Benjamin Morel, Gautier Lebret, Lauriane Roussy et Michel Thau pour évoquer cette fois
00:52:44 cette fusillade à Valence qui a fait un mort et un blessé grave.
00:52:49 Fusillade à Valence, peut-être symbole d'une faillite de l'État dans ces villes moyennes en France,
00:52:54 villes gangrénées par la violence aujourd'hui, plus paisibles auparavant.
00:52:58 On se pose la question sur ce plateau dans quelques minutes, juste après la pause.
00:53:01 Vous restez avec nous dans Midi News. À tout de suite.
00:53:04 De retour dans Midi News, il est 13h avec mes invités pour commenter l'actualité.
00:53:10 Benjamin Morel, Michel Thau, Lauriane Roussy.
00:53:13 Mais avant de poursuivre nos débats d'actualité, tout de suite l'essentiel de l'info.
00:53:17 Et c'est avec vous, Dréberthaud.
00:53:19 Les syndicats de police ont été reçus à l'Élysée.
00:53:22 Ils n'étaient pas avec Emmanuel Macron, mais son directeur de cabinet et son conseiller police.
00:53:27 Pendant une heure et demie, ils ont évoqué différents sujets,
00:53:29 dont évidemment les violences subies par les policiers et gendarmes
00:53:32 lors des dernières manifestations.
00:53:34 On fait le point avec Jeanne Cancart.
00:53:36 Les gars, vous ne faites pas le poids.
00:53:37 La réunion a duré un peu plus d'une heure ici à l'Élysée,
00:53:40 non pas en présence d'Emmanuel Macron, mais avec son directeur de cabinet,
00:53:44 son conseiller police, ainsi que son conseiller justice
00:53:47 et donc les principaux représentants de syndicats.
00:53:51 Lors de cette réunion, des avancées concrètes sont à noter.
00:53:54 C'est ce que nous ont dit les représentants à la sortie de cette rencontre,
00:53:57 notamment autour de la loi anti-casseurs.
00:53:59 Vous savez, cette loi que les forces de l'ordre estiment aujourd'hui
00:54:03 indispensable dans le cadre de leur métier.
00:54:05 Une loi qui est aussi voulue, souhaitée, par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:54:10 Écoutez à ce sujet Fabien Vanhem-Elric,
00:54:12 le secrétaire général du syndicat Alliance Police Nationale.
00:54:15 Globalement, on lui a demandé de muscler son côté sécuritaire,
00:54:19 parce que le consensus mou du président de la République, aujourd'hui, ce n'est plus possible.
00:54:22 Donc on a évoqué évidemment la loi anti-casseurs.
00:54:24 Ils sont fervent partisans de cette loi et ils disent qu'elle va être mise en place.
00:54:27 On a évidemment parlé de la sanctuarisation des drones au niveau juridique
00:54:31 pour que le côté judiciaire, on puisse les utiliser en temps voulu.
00:54:35 On a évoqué la réponse pénale ferme et on a aussi demandé,
00:54:38 et là il y avait le conseiller de justice présent,
00:54:40 on a aussi demandé que les juges expliquent parfois la sanction proposée.
00:54:45 Il doit y avoir un devoir d'explication, un devoir de rendre compte, comme fait le policier.
00:54:50 Et le juge doit expliquer pourquoi il ne sanctionne pas fermement tel fait ou tel autre.
00:54:55 Autre demande qui était sur la table lors de cette réunion,
00:54:58 la sanctuarisation des drones, mais aussi une réponse pénale plus ferme
00:55:02 face aux agresseurs des forces de l'ordre avec des peines minimales.
00:55:06 Et ce qu'attendent aussi avant tout les représentants des syndicats de police,
00:55:09 c'est un soutien inconditionnel de la part d'Emmanuel Macron aux forces de l'ordre
00:55:14 qui selon elle subissent une violence exponentielle aujourd'hui dans la société.
00:55:20 Emmanuel Macron est attendu à Dunkerque. La ville sera totalement barricadée.
00:55:25 Des échanges avec des salariés des industries dunkerquois sont prévus.
00:55:29 Emmanuel Macron est attendu à 15h. Un déplacement à suivre sur notre antenne.
00:55:34 La première ministre a entamé hier sa première visite outre-mer.
00:55:37 Trois jours à la réunion dans le but de tourner la page de la réforme des retraites.
00:55:41 Hier à son arrivée, quelques dizaines de manifestants l'attendaient à l'aéroport.
00:55:45 Aujourd'hui, vous le voyez, elle était dans un marché.
00:55:48 Des manifestants l'attendaient à l'extérieur.
00:55:51 Et puis cette nuit à Villeurbanne, un braquage d'un fast-food a viré au drame.
00:55:56 Un employé est décédé des suites de ses blessures après s'être interposé.
00:56:01 Le malfaiteur a tiré à plusieurs reprises sur cet employé.
00:56:05 Un ami de la victime témoigne. Écoutez.
00:56:08 Il fait du foot avec moi il y a un petit moment.
00:56:12 C'est un gars super cool. Je pense qu'il voulait intervenir.
00:56:16 Il n'a pas accepté qu'il travaille toute la nuit.
00:56:19 Il y a un gars qui vient prendre de sa caisse.
00:56:22 Il est responsable de la boutique.
00:56:25 C'est pas agressif. Il n'a jamais eu de soucis.
00:56:28 Il n'a jamais fait une petite histoire.
00:56:31 Vous demandez à n'importe qui. C'est un gars super cool.
00:56:33 Des fois, moi, je chie tout le monde.
00:56:35 Les gens qui n'ont pas assez ou qui manquent un peu d'argent, je dis pas grave.
00:56:38 Prenez. Je vous paie la prochaine fois.
00:56:41 Et l'été arrive beaucoup avant vouloir faire des barbecues.
00:56:44 Près de 2 millions de barbecues se sont vendues l'année dernière.
00:56:48 Sauf que la version électrique gagne peu à peu.
00:56:51 Des parts de marché plus pratiques, plus rapides.
00:56:53 Les habitudes sont en train de changer.
00:56:55 Olivier Madiné.
00:56:57 Dans ce magasin, il y en a pour tous les goûts.
00:57:00 Des barbecues électriques, au gaz ou au charbon de bois.
00:57:03 Ce client est venu rêver devant les derniers modèles.
00:57:06 Pour lui, le vrai plaisir du barbecue vient de la combustion au charbon de bois.
00:57:10 Le bois parfume à mon idée ce qu'on met dans le barbecue.
00:57:16 J'ai un amateur de viande de bœuf, de côte de bœuf et de choses comme ça.
00:57:21 Et une bonne côte de bœuf faite avec du bon chêne, avec des belles braises, c'est super bon.
00:57:27 Depuis le confinement, le marché du barbecue s'est fortement développé.
00:57:31 Toute une clientèle qui ne possède pas de jardin a fait l'acquisition d'un barbecue.
00:57:36 Un modèle le plus souvent électrique, sa simplicité d'utilisation fait qu'il s'en vend de plus en plus.
00:57:43 Il y a des gens qui cherchent des barbecues qui contribuent à préserver l'environnement
00:57:49 sans risque de flammes ou de braises qui peuvent enflammer la nature.
00:57:54 Vous avez des gens aussi qui recherchent la praticité.
00:57:58 Donc ils veulent des barbecues qui démarrent facilement, sans prise de tête, qui chauffent rapidement.
00:58:06 Un barbecue au bois ou au charbon de bois coûte environ 300 euros,
00:58:10 alors qu'il faudra débourser entre 600 et 1000 euros pour un modèle électrique.
00:58:15 Voilà pour l'essentiel à 13h00, Anthony.
00:58:18 Et même pas un petit peu Diana Kamoura pour finir ce jour d'or.
00:58:21 C'est bien dommage, pas tout le temps, pas trop d'infos.
00:58:24 Il faut savoir en profiter un peu, sinon on ne savoure pas suffisamment.
00:58:28 Merci beaucoup Audrey Bertheau pour ce journal.
00:58:30 On vous retrouve tout à l'heure à 14h pour une nouvelle édition.
00:58:33 Je suis toujours sur ce plateau avec Michel Taubes, avec Benjamin Morel et avec Lauriane Rossy
00:58:36 pour commenter l'actualité.
00:58:37 Malheureusement, ces images terrifiantes qui nous viennent de Valence dans la Drôme.
00:58:41 Valence, est-ce là le symbole d'une faillite de l'État dans ce qu'on appelle les villes moyennes,
00:58:45 autrefois paisibles, aujourd'hui gangrénées pour certaines par la violence dans certains quartiers ?
00:58:49 En tout cas cette semaine, une fusillade a fait un mort et un blessé grave dans le quartier de Fontbarlette.
00:58:54 Les habitants n'en peuvent plus, ils parlent d'un climat de guerre.
00:58:57 Et quand on voit les images glaçantes captées par les téléphones portables d'un riverain,
00:59:00 c'est effectivement le sentiment qui nous traverse.
00:59:02 Des images, vous allez le voir commentées par Valérie Labonne.
00:59:04 Des rafales de tir en pleine rue et plusieurs hommes qui fuient.
00:59:17 C'est une scène d'une extrême violence qui a été filmée par des habitants dans la nuit du 9 au 10 mai.
00:59:22 Cette vidéo authentifiée a été tournée dans la rue où un homme est mort et un autre grièvement blessé.
00:59:28 Un climat de violence que les habitants du quartier de Fontbarlette, classés en zone prioritaire,
00:59:36 dénoncent depuis plusieurs mois.
00:59:38 Ils sont régulièrement témoins de règlements de comptes sur fond de trafic de drogue.
00:59:42 Le préfet de la Drôme a décidé de réagir en déployant une quarantaine de CRS sur place
00:59:48 jusqu'à lundi matin pour sécuriser les lieux.
00:59:50 Un sentiment d'abandon relayé par le maire, les Républicains, Nicolas Daragon,
00:59:55 qui pointe du doigt la faillite de l'Etat.
00:59:57 L'Etat n'intervient pas de façon structurelle.
00:59:59 Ça veut dire qu'on nous envoie des CRS, allez, trois jours, tous les quatre mois.
01:00:03 Mais comment on peut maîtriser un quartier avec ça ?
01:00:05 La police judiciaire interpelle, la justice condamne les dealers.
01:00:09 Mais quand le terrain est laissé libre par ces dealers, il faut reprendre le terrain,
01:00:13 il faut que ce soit la police qui soit présente.
01:00:15 Il dit ne pas avoir reçu de réponse à la dizaine de lettres envoyées
01:00:19 à la Première ministre et au ministre de l'Intérieur.
01:00:22 Et nous sommes avec Yannick Biancheri.
01:00:24 Bonjour, vous êtes responsable à Alliance de la Zone Sud-Est.
01:00:28 On voulait en savoir un petit peu plus avec vous sur le contexte de cette fusillade
01:00:32 et notamment de ce quartier Fontbarlette.
01:00:35 Est-ce que c'est un quartier compliqué ?
01:00:37 Est-ce que ces fusillades sont récurrentes ?
01:00:39 Est-ce que ce quartier est en proie depuis longtemps au trafic de drogue ?
01:00:42 On parle d'habitants qui nous disent que cette zone est abandonnée depuis 20 ans.
01:00:46 Est-ce que c'est le cas ? Comment ça se passe concrètement sur place ?
01:00:49 Oui, bonjour.
01:00:51 C'est un quartier qui a agrandi depuis quelques années,
01:00:56 mais depuis 2023, il y a eu une augmentation de faits.
01:00:59 Il y a eu une augmentation d'usages d'armes à feu,
01:01:01 de tentatives d'homicide, de règlements de comptes, d'intimidation.
01:01:04 Mais on franchit depuis cette année, début de l'année, un palier.
01:01:08 C'est que maintenant, il y a des tirs et il y a des personnes décédées.
01:01:12 Des règlements de comptes sous fond, certainement, de trafic de subventions
01:01:15 ou de tout ce qui est un réseau criminel par rapport à ce quartier.
01:01:18 Mais il est vrai que, voilà, petit à petit, dans ce quartier,
01:01:22 la criminalité est augmentée.
01:01:24 Mes collègues interviennent régulièrement dans ce quartier,
01:01:26 mais à un moment donné, ils se font dépasser parce qu'il manque des effectifs,
01:01:30 il manque de policiers peut-être un peu plus présents dans ce quartier.
01:01:33 Et il faut aussi que l'État ait une conscience dans ce quartier.
01:01:37 Ça veut dire que dès qu'il y a des faits, qu'on commence à mettre les moyens
01:01:41 et qu'on n'agisse pas trop tard.
01:01:42 Parce qu'il ne faut pas que ce soit trop tard dans ce quartier
01:01:44 pour que ce soit une zone où ça devient très compliqué après d'intervenir
01:01:48 et que les faits se continuent.
01:01:49 Là, on le voit en deux jours de règlement de personnes décédées.
01:01:52 Voilà, je pense qu'il nous faut des moyens humains et matériels,
01:01:56 une conscience de l'État que Valence, ça devient problématique.
01:02:01 Il ne faut pas que Valence devienne un Grenoble
01:02:03 comme il ne faut pas que Grenoble devienne un Marseille.
01:02:05 Donc voilà, il faut agir immédiatement.
01:02:07 Et des fois, c'est compliqué.
01:02:09 Là, on a des jeux de mutations qui pourraient nous faire arriver des effectifs en septembre.
01:02:13 Mais il y a des enjeux nationaux qui vont arriver,
01:02:16 les Jeux Olympiques, les Coupes du monde de rugby.
01:02:18 Et ces apports d'effectifs qui devraient arriver sur Valence
01:02:21 comme dans d'autres villes en France, qui nous permettent d'endiguer cette criminalité,
01:02:24 elle est fléchée directement à Paris.
01:02:26 C'est là peut-être la problématique, c'est qu'on ne peut pas se permettre
01:02:29 d'avoir un manque d'effectifs dans ces quartiers-là
01:02:31 pour privilégier des enjeux et des sécurités du régime national.
01:02:34 Alors justement, Yannick Bianchiéry-Gérald d'Armagnan, le ministre de l'Intérieur,
01:02:37 il a annoncé un renfort de 500 policiers sur le territoire
01:02:41 dans les villes moyennes en France.
01:02:43 J'ai envie de dire que c'est un petit peu du saupoudrage.
01:02:45 Des villes moyennes, il y en a 202 en France.
01:02:48 Ça veut dire, en moyenne, 2,5 policiers supplémentaires par ville moyenne.
01:02:53 Oui, alors c'est du saupoudrage.
01:02:56 En fait, avec les moyens que l'on a, vous savez,
01:02:58 d'envoyer un policier pour les envoyer à l'école,
01:03:01 faire le concours, les envoyer à l'école, une information,
01:03:03 et puis quand en plus on puisse les retrouver sur la voie publique,
01:03:05 voilà, il faut un certain temps de latence.
01:03:06 C'est vrai qu'il y a des créations, c'est déjà un bon point,
01:03:09 mais certes, ce n'est pas suffisant.
01:03:11 Il faudra encore plus pour indiquer,
01:03:12 parce que quand on voit que dans des quartiers comme ceux-là,
01:03:14 on a besoin de valence, on n'en attendait pas à parler il y a 5-10 ans en arrière,
01:03:17 voilà, on commence.
01:03:18 Et il faut de suite être réactif, et réactif de manière permanente.
01:03:22 Ça veut dire qu'on ne peut pas régler un problème de manière…
01:03:24 pendant un an, on va mettre des compagnies de CRS,
01:03:27 et après, une fois que ce sera calmé, on partira,
01:03:29 parce qu'on ne peut pas laisser le territoire,
01:03:30 parce qu'ils ont une capacité d'adaptation hyper rapide,
01:03:34 une capacité…
01:03:35 ça veut dire que dès que nous, on va quitter ce territoire,
01:03:37 parce qu'on sent que la sécurité soit revenue,
01:03:39 eh bien, ils vont reprendre le dessus.
01:03:40 Donc, on ne peut pas se saupoudrer ou mettre des pansements sur des arbres de bois.
01:03:44 Il faut vraiment viser sur du long terme, et sécuriser long terme.
01:03:46 Et la police, encore une fois, ne peut pas tout faire tout seul.
01:03:49 C'est-à-dire que mes collègues, là, ils vont investiguer,
01:03:51 ils vont aller dans les investigations,
01:03:52 on va les interpeller ces individus, parce que, bien sûr qu'on va les interpeller.
01:03:55 Mais après, on a besoin aussi de la justice,
01:03:57 pour répondre de manière ferme, et qu'ils soient considérés immédiatement.
01:04:00 – Dans cette vidéo qu'on a fait écouter,
01:04:03 qu'on vous a fait écouter, ainsi qu'à nos téléspectateurs,
01:04:05 il y a quelques instants, on entend des tirs d'armes,
01:04:08 ce sont des armes de guerre qu'on entend, des rafales.
01:04:12 Est-ce que, aujourd'hui, vous avez les moyens, en tant que policier,
01:04:15 de faire face à cela ?
01:04:16 C'est-à-dire que, jusque-là, on avait souvent des tirs de mortiers d'artifice,
01:04:20 déjà dangereux en soi, bien évidemment,
01:04:22 mais là, on a des armes de guerre, littéralement, face à vous.
01:04:25 Vous avez les moyens, vous, en tant que policier, de faire face à cela ?
01:04:28 – Vous savez, on a des moyens qui nous sont donnés par l'administration.
01:04:31 C'est sûr qu'on a une moins grande possibilité d'adaptation,
01:04:35 parce qu'eux, ils n'ont pas de problème financier dans ces quartiers-là,
01:04:37 ils peuvent se fournir dans les armes de guerre,
01:04:39 parce qu'il y a un trafic d'armes qui se passe dans ces quartiers,
01:04:42 donc ils sont de suite abondés.
01:04:44 Nous, bien sûr qu'on a les moyens, on a les formations,
01:04:47 mais encore, il faut avoir une volonté, il faut avoir une volonté dans ces quartiers,
01:04:51 il faut qu'on nous donne les consignes d'aller dans ces quartiers pour endiguer tout cela.
01:04:54 Donc voilà, entre la volonté de mes collègues qui sont en terrain,
01:04:57 bien sûr, on est rentrés dans la police, on a la vocation,
01:04:59 notre but c'est que tous les Français soient en sécurité.
01:05:02 La volonté de chaque policier, elle est là.
01:05:04 Il faut avoir une volonté nationale pour nous donner les consignes d'aller dans ces quartiers.
01:05:07 Et après, il faut une volonté nationale pour qu'ils soient donnés à la justice,
01:05:10 pour donner les moyens à la justice, pour pouvoir investiguer,
01:05:13 et surtout, pour pouvoir condamner ces personnes.
01:05:15 C'est un enjeu global.
01:05:17 Donc oui, bien sûr que c'est compliqué.
01:05:19 Je ne vous cache pas qu'il y a 20 ans en arrière,
01:05:21 quand c'était dans les quartiers, c'était des couteaux et non pas des armes de feu,
01:05:24 c'était peut-être plus sécuritaire pour nous,
01:05:26 et encore, c'était dangereux d'intervenir.
01:05:28 Là, bien sûr, c'est des armes de guerre.
01:05:30 Bien sûr qu'on doit encore être plus prudent,
01:05:32 et on a des formations qui sont données pour intervenir de manière encore plus prudente.
01:05:36 Mais voilà, encore une fois, je vous le dis,
01:05:38 on a les moyens, il faut juste nous donner les consignes d'eux.
01:05:41 Alors Yannick Biancheri, je vais faire un tour de table un instant,
01:05:43 vous restez avec nous, et bien sûr, si vous voulez réagir,
01:05:45 vous pouvez réagir à n'importe quel moment.
01:05:47 Benjamin Morel.
01:05:48 Oui, moi j'entends bien la question de la volonté,
01:05:49 et c'est noble, et c'est nécessaire,
01:05:50 et notamment en matière de justice, il faut plus de budget, etc.,
01:05:52 pour aller plus vite et pour plus incriminer.
01:05:54 Mais il faut voir que le trafic, ne serait-ce que de cannabis,
01:05:57 c'est 3 milliards par an.
01:05:59 Et ces 3 milliards par an, ils servent à quoi ?
01:06:01 Eh bien, on a 18...
01:06:03 Je crois qu'il y avait une étude du Haut Institut d'Études Internationales de Genève,
01:06:07 il y a quelques années,
01:06:08 qui montrait qu'il y avait entre 18 et 20 millions d'armes en circulation,
01:06:11 dont seulement 3 millions étaient légales.
01:06:13 On est le pays dans lequel il y a le plus d'armes par habitant,
01:06:16 le deuxième pays de l'OCDE.
01:06:18 Pourtant, les armes, évidemment, sont très contrôlées en France.
01:06:20 Donc, vous voyez que lorsque vous avez d'un côté,
01:06:23 les 3 milliards uniquement pour le cannabis qui se rencontrent,
01:06:26 et de l'autre côté, le trafic d'armes,
01:06:28 eh bien, forcément, ça donne ça.
01:06:30 Et donc là, il y a une question,
01:06:31 qui est évidemment une question nationale,
01:06:32 incrimination, etc.,
01:06:33 mais qui est également une question de comment est-ce qu'on régule les trafics,
01:06:36 et comment est-ce qu'on régule les frontières.
01:06:38 Et là, en la matière, les frontières,
01:06:39 notamment avec certains pays du sud de la Méditerranée,
01:06:41 concernant le trafic de drogue et de cannabis,
01:06:43 sont un problème.
01:06:44 Et même si aujourd'hui, on a de bons rapports avec le Maroc sur d'autres sujets,
01:06:47 c'est un problème.
01:06:48 Et ensuite, on a un problème de trafic d'armes vis-à-vis de l'Est de l'Europe,
01:06:53 avec certains pays qui sont dans l'Union européenne,
01:06:55 et je ne vous raconte pas ce qui va revenir après la guerre en Ukraine,
01:06:57 en termes d'armes.
01:06:58 Donc là, on a un vrai, vrai sujet qui doit être traité,
01:07:01 soit au niveau européen,
01:07:02 soit on referme les frontières au niveau national,
01:07:04 mais dans tous les cas,
01:07:05 si on ne règle pas cette question des deux trafics qui gangrènent notre pays,
01:07:08 je crois qu'on se paye de mots.
01:07:10 Je vais continuer le tour de taf,
01:07:11 je voudrais tout d'abord vous faire écouter le maire de Valence,
01:07:13 le maire Léry-Publicain de Valence, Nicolas Daragon,
01:07:15 qui nous explique un petit peu le contexte de ces fusillades
01:07:18 et qui revient à parler du trafic de drogue dans la ville.
01:07:21 Il se passe des luttes de territoire entre bandes organisées
01:07:26 qui font le trafic de drogue repéré depuis des années dans les mêmes sites.
01:07:32 Il se passe aussi des confrontations entre deux quartiers
01:07:35 qui sont au vu et au su de tous depuis maintenant plusieurs mois,
01:07:40 voire plusieurs années.
01:07:41 Il se passe l'abandon total de nos quartiers par l'État depuis trop longtemps.
01:07:46 Il se passe une colère que je comprends
01:07:49 et une peur que je comprends et que je partage avec mes concitoyens
01:07:54 qui n'en peuvent plus de vivre dans ce climat.
01:07:56 L'État est totalement absent.
01:07:58 Michel Taubes, ce sont des territoires abandonnés de la République ?
01:08:03 Ce sont des territoires, j'ai presque envie de dire en forme de provocation,
01:08:06 mais conquis par les trafiquants avec des armes de guerre ?
01:08:09 Conquis parce qu'ils ont été abandonnés, comme vient de le dire le maire.
01:08:13 Abandonnés.
01:08:14 Alors que pendant des décennies, on a dépensé des milliards d'euros
01:08:18 en politique de la ville, en mesure...
01:08:20 J'ai vu, pour préparer ce sujet, le nombre de classifications
01:08:24 des communes de France en zone urbaine sensible,
01:08:27 quartier politique de la ville, zone de sécurité prioritaire.
01:08:31 Mais vous avez quasiment toute la France qui peut être concernée par cela.
01:08:34 Mais la réalité, c'est que ces quartiers sont abandonnés.
01:08:37 Donc la question que je pose, c'est combien y a-t-il de balance en France ?
01:08:40 Effectivement, on est loin d'être maintenant concentrés
01:08:44 dans les grandes métropoles de notre pays.
01:08:46 Ça, c'est effectivement considérablement répandu.
01:08:48 Et ce que je voudrais aussi, ce qui est saisissant dans les mots
01:08:51 du syndicaliste d'Allianz, et ça, je trouve qu'on l'entend
01:08:54 de plus en plus, et peut-être que chacun d'entre nous le vivons
01:08:58 dans nos vies quotidiennes, c'est que depuis un ou deux ans,
01:09:01 il y a une très forte accélération, non seulement des violences
01:09:05 commises sur les personnes, non seulement des trafics de drogue,
01:09:08 mais également des instabilités et des formes, effectivement,
01:09:11 de presque de sécession ou de rejet de la société,
01:09:15 qui vont bien au-delà, à mon avis, du trafic de drogue.
01:09:17 Les armes que l'on voit, ce n'est que l'écume des choses.
01:09:20 C'est la partie la plus visible, la plus spectaculaire.
01:09:23 Mais en dessous, il y a une forme de délitement de la société
01:09:26 qui va même bien au-delà de ces quartiers dissensibles.
01:09:29 - Alors, Lauriane Rossi, est-ce qu'il y a, selon vous,
01:09:31 une forme de faillite de l'État sur ce sujet ?
01:09:33 Vous entendez ce qu'a dit Yannick Biancheri tout à l'heure,
01:09:36 "Je ne veux pas que Valence devienne une Grenoble,
01:09:38 je ne veux pas que Grenoble devienne une Marseille".
01:09:40 Il y a une diffusion de cette délinquance des grandes métropoles,
01:09:45 dans lesquelles on est malheureusement habitué
01:09:47 à voir une forme de délinquance dans les quartiers difficiles,
01:09:50 vers des villes moyennes qui étaient autrefois paisibles.
01:09:52 Est-ce qu'il y a quelque chose ? Est-ce qu'on peut reconnaître
01:09:55 que l'État a raté quelque chose complètement ?
01:09:57 - Déjà, évidemment, personne n'a envie que ces phénomènes
01:10:02 se propagent à d'autres villes.
01:10:04 Mais je rejoins ce qui vient d'être dit à l'instant.
01:10:06 Malheureusement, dans bon nombre de villes,
01:10:08 et pas que des métropoles, dans des villes moyennes
01:10:10 et dans de nombreux quartiers sensibles, des quartiers prioritaires,
01:10:12 nous assistons à ça.
01:10:13 Moi, dans ma circonscription des Hauts-de-Seine, à Bagneux,
01:10:16 notamment, dans plusieurs quartiers prioritaires,
01:10:18 nous avions, et nous avons toujours d'ailleurs,
01:10:20 des bandes criminelles et des réseaux qui donnent lieu
01:10:23 à des affrontements entre bandes, à l'utilisation d'armes lourdes
01:10:26 et à des affrontements violents avec les forces de police.
01:10:28 Une fois qu'on a dit ça, moi, j'en ai un peu ras-le-bol,
01:10:30 si vous voulez, d'entendre des maires incriminés à chaque fois
01:10:32 à l'État et dire que c'est la faillite de l'État.
01:10:34 C'est une faillite collective.
01:10:35 Une faillite collective à plusieurs titres.
01:10:37 Évidemment qu'il faut des renforts de police.
01:10:38 Mais qu'est-ce qui se cache derrière ça ?
01:10:40 Une politique de l'aménagement du territoire et du logement
01:10:42 qui est un échec, ça vient d'être dit.
01:10:44 On a concentré dans certains quartiers,
01:10:47 aujourd'hui appelés quartiers prioritaires, quartiers sensibles.
01:10:49 Mais la faute de qui ?
01:10:50 Mais la faute de qui ? Mais pas uniquement de l'État.
01:10:52 Qui a la main sur l'affectation dans les logements sociaux,
01:10:54 puisqu'il s'agit de logements sociaux ?
01:10:55 Qui a la main pour construire ces logements sociaux
01:10:57 et a décidé de les concentrer dans ces endroits-là ?
01:10:59 Ce n'est pas l'État.
01:11:00 Alors l'État, ça part de responsabilité.
01:11:02 Une politique de la ville, effectivement,
01:11:04 on a mis des milliards d'euros, ça n'est pas forcément
01:11:06 toujours très efficace.
01:11:08 Il faut sans doute des renforts policiers.
01:11:10 Mais nous avons recruté plus de 10 000 policiers gendarmes supplémentaires
01:11:12 quand, sous le quinquennat Nicolas Sarkozy,
01:11:14 10 000 avaient été supprimés.
01:11:15 Donc les effectifs arrivent.
01:11:17 Je crois qu'à l'heure où tout le monde devrait
01:11:19 se retrousser les manches et travailler ensemble
01:11:21 dans le même sens, on entend un maire pour qui
01:11:23 j'ai le plus grand respect, parce que je sais combien c'est difficile
01:11:25 de gérer ce type de situation
01:11:27 et d'être élu local aujourd'hui face aux violences
01:11:29 auxquelles ils font face.
01:11:31 Mais je ne pense pas que ce soit la solution de dire
01:11:33 que c'est la faillite de l'État. C'est une faillite collective.
01:11:35 Et je crois que sur ces sujets-là,
01:11:37 il faut qu'on s'y mette tous ensemble.
01:11:39 Et dernier point,
01:11:41 se repose de nouveau, puisqu'on l'évoquait tout à l'heure,
01:11:43 au sujet de l'application des peines.
01:11:45 Si on veut véritablement démanteler ces trafics,
01:11:47 il faut qu'il y ait une réponse judiciaire à la hauteur.
01:11:49 La plupart du temps, ces délinquants
01:11:51 sont condamnés,
01:11:53 quand ils sont condamnés en tout cas,
01:11:55 le sont pour des courtes peines
01:11:57 et reviennent s'installer dans le quartier
01:11:59 et le réseau continue
01:12:01 et les habitants subissent la double ou la triple peine.
01:12:03 Donc là, il y a un sujet
01:12:05 d'une part de sanctions et d'autre part
01:12:07 de rôle aussi du bailleur social.
01:12:09 Les offices HLM, qui, je l'ai vécu,
01:12:11 sont souvent assez lâches
01:12:13 face à ce type de situation,
01:12:15 notamment en matière d'expulsion, parce qu'on pourrait imaginer aussi
01:12:17 que ces personnes ne reviennent pas dans le quartier,
01:12:19 ne reviennent pas y vivre.
01:12:20 Yannick Biancheri, selon vous,
01:12:22 à cause de quoi il y a cette augmentation
01:12:24 de la violence dans les villes moyennes, aujourd'hui ?
01:12:26 C'est un facteur,
01:12:28 c'est multifactoriel.
01:12:30 C'est vrai qu'on a perdu des effectifs il y a des dizaines d'années en arrière
01:12:32 et maintenant, pour rattraper ce retard,
01:12:34 c'est long, comme je vous l'ai expliqué,
01:12:36 il faut deux ans entre une personne
01:12:38 qui candidate pour être policier
01:12:40 et être affecté sur le terrain.
01:12:42 Il faut deux ans.
01:12:44 Donc voilà, après,
01:12:46 certains discours de certains partis politiques
01:12:48 n'incitent pas
01:12:50 les vocations de la police aussi.
01:12:52 On défie la police, on défie
01:12:54 le respect dans ce quartier n'y est plus,
01:12:56 comme le respect commence à partir
01:12:58 dans certains habitants
01:13:00 qui ne sont pas en lien avec les criminalités.
01:13:02 Donc c'est un discours qui est global,
01:13:04 parce qu'on peut avoir la volonté de recruter,
01:13:06 il nous manque des candidats,
01:13:08 on ne peut pas faire tout seul.
01:13:10 Il faut aussi, le maire, on l'a entendu,
01:13:12 demander des moyens, mais le maire aussi,
01:13:14 une police aussi, il peut aussi augmenter
01:13:16 ses effectifs de police municipale.
01:13:18 Il faut que la justice aussi puisse intervenir
01:13:20 de manière ferme et rapide,
01:13:22 parce qu'une justice qui intervient
01:13:24 de manière ferme et rapide est comprise.
01:13:26 Une justice qui intervient deux ans après fait
01:13:28 est moins comprise.
01:13:30 Donc c'est pour ça que nous, mes collègues,
01:13:32 peuvent intervenir tous les jours,
01:13:34 peuvent interpeller tous les jours,
01:13:36 mais si on interpelle de manière assez ferme,
01:13:38 ça va être compliqué.
01:13:40 C'est un enjeu qui est global,
01:13:42 et il faut le prendre dans sa globalité.
01:13:44 Sachez une chose, c'est que mes collègues
01:13:46 ont la vocation, sont motivés,
01:13:48 ils ne demandent qu'à travailler et interpeller.
01:13:50 Mais c'est vrai qu'à un moment donné,
01:13:52 on peut être découragé quand on voit
01:13:54 qu'on n'a pas forcément la réponse
01:13:56 et qu'on se fait déborder comme ça.
01:13:58 Dans ces quartiers-là, quand on voit
01:14:00 qu'il y a dix ans, on exhibe les armes,
01:14:02 maintenant on n'hésite plus à tirer.
01:14:04 On n'a plus ce sentiment de la vie,
01:14:06 de ce que représente une vie.
01:14:08 Une personne qui est décédée,
01:14:10 pour certains de ces individus,
01:14:12 ce n'est pas grand-chose, c'est un jeu vidéo.
01:14:14 Vous disiez quelque chose, Yannick Biancheri,
01:14:16 de très important, l'autorité publique
01:14:18 est défiée aujourd'hui, et j'irai même plus loin.
01:14:20 Existe-t-elle encore cette autorité publique ?
01:14:22 Écoutez la réponse de Nicolas Daragon,
01:14:24 le maire Lé-Républicain
01:14:26 de la ville de Valence, dans la Drôme.
01:14:33 L'État n'intervient pas de façon structurelle.
01:14:35 Ça veut dire qu'on nous envoie des CRS
01:14:37 aller trois jours, tous les quatre mois.
01:14:39 Mais comment on peut maîtriser un quartier avec ça ?
01:14:41 La police judiciaire interpelle,
01:14:43 la justice condamne les dealers,
01:14:45 mais quand le terrain est laissé libre
01:14:47 par ces dealers, il faut reprendre le terrain,
01:14:49 il faut que ce soit la police qui soit présente,
01:14:51 qu'on ne vienne pas me parler de prévention
01:14:53 de culture ou de sport.
01:14:55 Ça on fait notre job, on est présent,
01:14:57 on n'arrête pas, les villes n'arrêtent pas,
01:14:59 elles sont sur ce champ-là.
01:15:01 Il faut de la répression,
01:15:03 il faut des sanctions et des condamnations.
01:15:05 Je suis très en colère et je le dis très clairement,
01:15:07 ça suffit, l'autorité n'existe plus.
01:15:09 Ce qu'on voit vis-à-vis des maires
01:15:11 qui sont pourtant ceux qui sont
01:15:13 les plus respectés parmi les élus,
01:15:15 près de 70% de la population apprécie
01:15:17 le travail de son maire.
01:15:19 Ce qu'on voit en ce moment, c'est bien le dérapage total.
01:15:21 Ça veut dire que même la dernière autorité politique
01:15:23 qui était à peu près respectée
01:15:25 est mise en cause.
01:15:27 Ça veut dire que l'autorité a reculé partout,
01:15:29 à l'école, même dans les associations sportives.
01:15:31 Tout est remis en cause.
01:15:33 Et ça n'est plus possible de fonctionner comme ça,
01:15:35 il faut refixer des règles.
01:15:37 Il faut que chacun sache qu'il y a des limites,
01:15:39 qu'il y a des risques et des sanctions.
01:15:41 L'autorité publique n'existe plus,
01:15:43 vous êtes d'accord avec ça ?
01:15:45 En partie, mais je crois qu'il ne faut pas confondre
01:15:47 deux phénomènes. Il y a en effet un délitement du lien social
01:15:49 qui fait que l'autorité à l'école, c'est l'enseignant
01:15:51 qui parle également, est de plus en plus remise en cause.
01:15:53 Mais là, on est face à des phénomènes qui sont des phénomènes mafieux.
01:15:55 Et à chaque fois que dans l'histoire
01:15:57 du sud de l'Italie aux Etats-Unis,
01:15:59 à la France, que se développe un phénomène mafieux,
01:16:01 vous avez toujours trois éléments.
01:16:03 D'abord, un recul des services publics,
01:16:05 parce que ces structures mafieuses se substituent
01:16:07 aux services publics, et c'est sur l'OMERTA
01:16:09 et sur la substitution à l'État qu'elles prospèrent
01:16:11 et qu'elles parviennent à avoir un terreau favorable.
01:16:13 Un recul évidemment de la sécurité.
01:16:15 Et là, on essaye d'y pallier comme on peut.
01:16:17 Le troisième élément qui est important, c'est évidemment une source de revenus.
01:16:19 Et je reviens à ce que je disais tout à l'heure.
01:16:21 Tant que vous avez des milliards qui circulent en termes de trafic de drogue,
01:16:23 vous pouvez faire ce que vous voulez,
01:16:25 mais malgré tout, vous aurez toujours des gens
01:16:27 pour prendre les milliards. Vous aurez toujours des gens
01:16:29 qui s'arrangeront pour avoir des armes et pour tenter
01:16:31 d'imposer leurs lois. Donc si jamais on veut
01:16:33 s'attaquer réellement au trafic de drogue, il y a deux solutions.
01:16:35 Soit on rentre réellement dans un rapport de force
01:16:37 avec les pays qui aujourd'hui produisent
01:16:39 et vivent de ce trafic, soit en fermant les frontières,
01:16:41 soit en rentrant dans un rapport de force diplomatique,
01:16:43 soit on légalise, et auquel cas,
01:16:45 on essaye de contourner le problème.
01:16:47 Mais si jamais on n'a pas ça,
01:16:49 désolé, encore une fois, je le répète,
01:16:51 on se paye de mots, on est dans l'invocation,
01:16:53 et on est dans l'invocation depuis 20 ans,
01:16:55 il serait temps d'arrêter.
01:16:57 - Je suis d'accord avec Benjamin,
01:16:59 avec une réserve tout de même.
01:17:01 Comment souhaite-t-il qu'en France, il y ait plus de violences
01:17:03 comme celle-là, comme dans d'autres pays voisins,
01:17:05 où pourtant, le trafic de drogue prospère également ?
01:17:07 - Alors regardez les Pays-Bas, où pour le coup,
01:17:09 il n'y a pas vraiment de...
01:17:11 - En Allemagne, en Italie, en Espagne, qui sont des pays voisins
01:17:13 et proches de nous, il n'y a pas les mêmes phénomènes
01:17:15 de délitement dans des quartiers populaires.
01:17:17 Il y a des problèmes, mais les violences
01:17:19 ne sont pas aussi importantes.
01:17:21 - Regardez ce qui se passe aux Pays-Bas,
01:17:23 où même la famille royale a peur.
01:17:25 - Il n'y a pas le même délitement.
01:17:27 Et d'ailleurs, je voudrais rapprocher également
01:17:29 de ce qu'on disait sur les lois anti-cassaires,
01:17:31 c'est qu'il y a quand même
01:17:33 une sorte de sentiment d'impunité
01:17:35 qui s'est installé dans notre pays,
01:17:37 que ce soit pour les trafiquants de drogue,
01:17:39 pour les délinquants, pour les black box,
01:17:41 et ça c'est quand même aussi un problème français.
01:17:43 - 13h30, on arrive à la fin de notre émission.
01:17:45 Je vous remercie Benjamin Morel, Lauriane Rossi et Michel Taubes.
01:17:47 Vous restez avec nous dans un instant.
01:17:49 Votre nouveau rendez-vous consacré
01:17:51 à l'économie, l'heure des comptes,
01:17:53 c'est avec Lomid Guyot et Eric Derryde-Mathel.
01:17:55 A tout de suite sur C'est une maison.
01:17:57 ♪ ♪ ♪