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  • 24/04/2023
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir.
00:00:04 On débute la semaine ensemble avec Soir Info.
00:00:07 On vous accompagne évidemment comme tous les jours du lundi au vendredi de 22h à minuit avec un sommaire d'ans.
00:00:12 Ce soir, il y a un an, jour pour jour, Emmanuel Macron était réélu pour un second mandat.
00:00:17 A cette occasion, à 20h, des teintements de casserole se sont nouveau élevés dans plusieurs villes de France.
00:00:22 Et vous voyez ces images en direct dans Paris avec un cortège dans la capitale des Heures
00:00:28 qui débute dans l'Est parisien avec ces individus qui se déplacent vers la place de la Bastille.
00:00:34 On fera le point dès le début de cette émission.
00:00:36 Plusieurs visites gouvernementales ont dû être écourtées voire annulées en raison de la présence bruyante des manifestants après la crise des Gilets jaunes.
00:00:42 Combien de temps la crise des casseroles va-t-elle poursuivre ? Emmanuel Macron, débat et images en direct.
00:00:48 Donc dans un instant, opération anti-immigration à Mayotte.
00:00:52 1600 policiers et gendarmes tentent d'expulser depuis aujourd'hui des clandestins qui arrivent quotidiennement des commores.
00:00:58 Une intervention sous haute tension.
00:01:00 La députée de Mayotte dénonce une situation migratoire absolument catastrophique.
00:01:06 On fera le point là encore.
00:01:08 Et puis toujours ce fléau des rodéos urbains.
00:01:10 Nouvelle démonstration près de Nantes ce week-end dans un centre commercial.
00:01:13 Des individus qui se filment, qui publient cette vidéo sur les réseaux sociaux, mettant en danger la vie de plusieurs clients.
00:01:18 Quel moyen mettre en oeuvre de plus en plus de politiques, se disfavorables au contact tactique sous condition pour arrêter un scooter, comme font nos voisins anglais.
00:01:27 Faut-il arriver jusque là ici en France ? Nous en discuterons avec les invités du soir.
00:01:32 Karim Abric, bonsoir de la rédaction de CNews et évidemment très heureux de vous avoir avec Jean-Sébastien Ferjou.
00:01:38 J'ai pas fait l'autre côté de la table, pardon. On va la refaire.
00:01:40 Nous dans l'opposition on reste modeste.
00:01:46 Vous êtes là et vous êtes important tout comme Benjamin Morel, évidemment maître de conférence en droit public.
00:01:50 Bonsoir à tous les trois.
00:01:52 On est avec évidemment Jean-Sébastien Ferjou de la direction de l'application d'Atlantico.
00:01:57 Bonsoir Monsieur Ferjou, bonsoir Monsieur Usail.
00:01:59 Bonsoir Monsieur Pasquet.
00:02:00 Et on vous montre le prénom du service politique de CNews.
00:02:02 Les présentations sont faites.
00:02:04 L'actualité, un point complet avec Isabelle Pibouleau.
00:02:06 On se retrouve.
00:02:08 La visite à Lyon de Papendia est fortement perturbée.
00:02:14 Une centaine de militants de l'ultra-gauche ont tenté d'entrer dans l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation.
00:02:21 Les forces de l'ordre sont intervenues.
00:02:23 Un policier a été blessé.
00:02:25 Le déplacement du ministre a donc été réorganisé.
00:02:28 Papendia s'est d'abord rendu au rectorat, puis à l'Insp.
00:02:32 Gérald Darmanin rappelle aux forces de l'ordre d'arborer leur matricule d'identification.
00:02:37 En toutes circonstances, le ministre de l'Intérieur a adressé un courrier au préfet et au directeur de la police et de la gendarmerie,
00:02:46 insistant sur le sigle RIO.
00:02:48 Le numéro de référentiel des identités et de l'organisation est obligatoire depuis 2014 pour lutter contre les abus de pouvoir des fonctionnaires.
00:02:57 Plus de 1000 ressortissants de l'Union européenne évacués du Soudan.
00:03:02 Près de 400 personnes de diverses nationalités ont été évacuées par la France.
00:03:07 Plusieurs rotations aériennes ont été assurées depuis hier entre Khartoum et Djibouti.
00:03:12 L'ambassade de France a par ailleurs été fermée.
00:03:15 Depuis le 15 avril, les combats entre armées et paramilitaires ont fait plus de 420 morts et 3 700 blessés.
00:03:25 - Allez, on marque une très courte pause. On revient sur ces images en direct depuis Paris,
00:03:32 où des forces de l'ordre se rapprochent de ce cortège, de cette manifestation spontanée qu'a démarrée Gare de Lyon
00:03:39 pour empêcher le ministre de l'Éducation nationale de sortir de son TGV qui le ramenait de Lyon.
00:03:44 Ce cortège qui se dirige vers la place de la Bastille et les forces de l'ordre qui semblent aller à la confrontation.
00:03:49 On vous raconte tout ça dans une poignée de secondes. A tout de suite.
00:03:51 - De retour sur le plateau de soir. Il faut carrément briquer.
00:03:59 Jean-Sébastien Ferjou, Benjamin Morel, Philippe Guibert m'accompagnent en ce début de semaine.
00:04:03 24 avril 2022, 24 avril 2023, un an jour pour jour.
00:04:08 C'était-il il y a un an, Emmanuel Macron réélu président de la République.
00:04:11 Une première année de second mandat compliqué pour lui, pour les Français surtout.
00:04:16 L'occasion ce soir de cet anniversaire, des concerts de casserole ont retentit dans plusieurs villes sur les coups de 20 heures.
00:04:24 Une image forte dans la gare parisienne de la Gare de Lyon.
00:04:27 Regardez ce cortège de manifestants qui sont venus saluer à leur façon Papendiaï.
00:04:34 Puisque Papendiaï arrivait ce soir aux alentours de 21h de son déplacement, rentrée de son déplacement à Lyon,
00:04:40 voilà le comité d'accueil que lui ont réservé certains des manifestants les plus en colère.
00:04:45 "Pour plusieurs visites gouvernementales, d'une manière générale, ont dû être écourtées, voire annulées, ces derniers jours et ces dernières heures,
00:04:51 en raison de cette présence toujours plus bruyante de manifestants.
00:04:55 On garde une image évidemment sur ce qui se passe dans Paris, on garde un oeil sur ce qui se passe dans Paris,
00:05:00 pour vous informer d'éventuels débordements.
00:05:02 Pour l'instant, vous le voyez sur les images, ça reste calme.
00:05:05 Voyons ce qui s'est passé ces dernières heures et cette présence de plus en plus bruyante.
00:05:09 Les jours passent, les casseroles restent."
00:05:12 A Lyon, une dizaine de manifestants réunis, casseroles en main, pour accueillir le ministre de l'Éducation Papendiaï.
00:05:22 Même scène à Massy, pour la venue du ministre du Logement et de la Ville, Olivier Klein.
00:05:27 Ce lundi, plusieurs ministres avaient rendez-vous sur le terrain,
00:05:30 comme le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti à la maison d'arrêt des croisettes à Coulènes dans la Sarthe.
00:05:35 Des comités d'accueil qui ont le soutien de certains politiques comme Mathilde Panot,
00:05:39 et qui contraint parfois les ministres à annuler leurs déplacements.
00:05:42 Sur son compte Twitter, la députée de la France Insoumise se félicite du déplacement annulé de Charlotte Cobell, secrétaire d'État chargée de l'Enfance.
00:05:49 "On était prêts à accueillir comme il se doit la secrétaire d'État Charlotte Cobell à Saint-Maurice.
00:05:54 Visite annulée, gouvernement confiné, courage quand tu nous tiens."
00:05:58 Un an jour pour jour après la réélection d'Emmanuel Macron,
00:06:01 les opposants à la réforme des retraites ont promis de mener la vie dure au gouvernement et de se faire entendre coûte que coûte.
00:06:07 "On n'en veut pas !"
00:06:09 Ça a été le cas la semaine dernière lors du déplacement d'Emmanuel Macron dans les Roset et le Barin.
00:06:13 "On n'en veut pas !"
00:06:14 A l'appel des 100 jours d'apaisement voulu par Emmanuel Macron,
00:06:17 les syndicats répondent par les 100 jours de colère en voulant perturber de nombreux événements à venir,
00:06:22 comme Roland-Garros, le Tour de France ou encore le Festival de Cannes.
00:06:26 "Appelez le TPP !"
00:06:28 "Yohann Usaï, ça va être long 4 ans comme ça, si c'est tous les jours.
00:06:31 Après la crise des gilets jaunes, je disais la crise des casseroles va poursuivre Emmanuel Macron."
00:06:35 "Ce qui est certain, c'est que ne reste désormais dans ces cortèges qui sont dits cortèges sauvages,
00:06:40 parce que ça n'est pas déclaré, c'est un peu improvisé en quelque sorte,
00:06:43 en fonction des déplacements des uns et des autres.
00:06:45 Mais ce qui est certain, c'est que ne reste dans ces déplacements que ceux qui sont le plus déterminés,
00:06:50 donc ceux qui sont prêts à aller le plus loin et parfois à se placer en dehors de la loi.
00:06:55 Donc manifestement, oui, on ne voit pas ce qu'il va faire que ces gens vont rentrer chez eux
00:07:00 dans une semaine ou dans deux semaines.
00:07:02 Ça ne va pas durer 4 ans, parce qu'au bout d'un moment on passe à autre chose,
00:07:05 mais ça va certainement durer encore plusieurs semaines, à l'évidence.
00:07:09 Mais il y a un risque."
00:07:10 "Il y a beaucoup d'échéances qui peuvent remettre, comme on dit très bien, une pièce dans la machine.
00:07:14 Il y a le 1er mai, évidemment, le 3 mai..."
00:07:16 "Le 1er mai, ce sera autre chose. Ce sera quelque chose de très massif, de très organisé,
00:07:21 avec les syndicats, avec les partis politiques."
00:07:23 "C'est-à-dire qu'il y a des dates pour relancer cette contestation."
00:07:24 "Absolument. Mais ça va durer encore plusieurs semaines.
00:07:27 Ça c'est évident, il n'y a aucune raison que ça ne soit pas le cas.
00:07:29 Avec un risque quand même, c'est que les Français, qui ont quand même un désir d'ordre, quoi qu'on en dise,
00:07:34 je crois que les Français n'aiment pas voir que les ministres sont empêchés de se déplacer,
00:07:39 que des manifestants forcent la porte de certains, non pas des ministères,
00:07:45 mais en tout cas des lieux où les ministres devaient aller.
00:07:47 C'est ce qui s'est passé à Lyon aujourd'hui, à l'Inspect, où la porte a été enfoncée par des manifestants.
00:07:52 Les Français ont particulièrement en ce moment envie d'ordre, malgré ce qui se passe dans le pays,
00:07:57 malgré l'agitation politique. Les Français veulent de l'ordre.
00:07:59 Et le risque pour ces manifestants, qui sont viscéralement opposés à cette réforme des retraites,
00:08:03 c'est de perdre l'opinion. Non pas que les Français subitement soient pour cette réforme,
00:08:07 ça ne changera pas, mais je crois que les Français risquent de se dire
00:08:10 "ça suffit maintenant, que tout le monde rentre chez soi, le débat politique se fait à l'Assemblée nationale,
00:08:15 il se fait au sein d'un véritable débat."
00:08:18 Je crois que les Français n'aiment pas cela.
00:08:20 Alors, je vois que chacun a envie de prendre la parole.
00:08:23 On a un président qui n'a plus le pouvoir. On peut dire une chose pareille ?
00:08:26 Alors aujourd'hui, on a un président dont le pouvoir est très limité, en effet.
00:08:28 Tout bêtement, parce qu'il n'y a plus vraiment de majorité à l'Assemblée nationale.
00:08:31 On a une majorité explosée façon puzzle, et on a un exécutif qui…
00:08:35 Quand on voit quand même que c'est très fort symboliquement.
00:08:37 Johan rappelle qu'il ne reste que les plus contestataires.
00:08:41 Mais quand vous avez des ministres qui sont empêchés de se déplacer,
00:08:44 des rendez-vous qui sont annulés parce que ces gens sont présents et empêchent ces rendez-vous, ces déplacements…
00:08:50 Et c'est là que j'ai un désaccord fondamental avec Johan.
00:08:53 Parce que je crois que malgré tout, là, il y a quelque chose qui est bien tenu par les oppositions.
00:08:56 Pourquoi ? Parce qu'en réalité, il y a une cristallisation contre cette réforme des retraites.
00:08:59 Et quel est le but de ces manifestations ?
00:09:01 C'est d'éviter de passer justement à l'étape suivante.
00:09:04 Ce que veut faire Emmanuel Macron avec ces déplacements, c'est changer de sujet.
00:09:07 Essayer de guider et de téléguider l'agenda.
00:09:10 Ce qui est dit là, c'est qu'on ne veut pas changer de sujet.
00:09:13 Et là, malgré tout, avec des manifestations qui peuvent parfois mal se passer,
00:09:16 mais qui sont majoritairement bon enfant, avec ce symbole de la casserole qui est relativement fort,
00:09:21 qui a des racines historiques, vous arrivez à maintenir l'agenda sur les retraites.
00:09:25 Et ça, c'est très embêtant pour Emmanuel Macron.
00:09:27 Il n'y a pas fondamentalement de raison que ça s'arrête.
00:09:29 Parce qu'à la différence d'une grande manifestation massive, ça demande assez peu de moyens.
00:09:33 Et donc, ce faisant, ça peut devenir structurellement un problème,
00:09:36 une forme de sparadrap du Capitaine Haddock sur la chaussure du Président.
00:09:39 Une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés d'ailleurs aujourd'hui à Ostende
00:09:43 pour un accueil contestataire à Emmanuel Macron,
00:09:45 qui participe au sommet de la mer, réunissant 9 pays européens.
00:09:48 Le Président qui a réagi, encore une fois, à cette contestation.
00:09:52 Et encore une fois, j'ai envie de dire, il prend ce recul.
00:09:55 Je continue, moi, à me battre pour que le pays avance.
00:09:59 À savoir, les autres peuvent continuer à taper sur les casseroles.
00:10:03 Ce qu'il ne comprend peut-être pas Emmanuel Macron au jour de ce premier anniversaire,
00:10:08 ou sixième anniversaire de présidence sur le pays.
00:10:12 C'est qu'aujourd'hui, il pourra dire tout ce qu'il voudra.
00:10:14 Il est inaudible pour une partie des Français, principalement pour ceux qui sont à l'image aujourd'hui.
00:10:20 Oui, je crois qu'il dirait qu'il fait jour à midi, qu'on pourrait trouver à contester et à critiquer.
00:10:27 Le fait de se surexposer comme il le fait en ce moment, ne lui permet pas vraiment de passer à autre chose.
00:10:34 J'ai bien compris que dans la stratégie éliséenne, c'était une forme de purge, de catharsis qui était recherché.
00:10:40 Mais je crois que tant qu'il n'y aura pas un autre événement majeur dans l'actualité,
00:10:47 tant que les Français ne seront pas passés en période estivale,
00:10:51 je crois que le président de la République n'arrivera pas à sortir de cette ambiance.
00:10:55 Et de ce point de vue-là, je rejoins Benjamin sur les casserolades.
00:10:59 C'est un moyen, tant que ça reste pacifique.
00:11:02 Oui, mais c'est hautement symbolique.
00:11:05 Mais voilà, c'est une façon d'entretenir et de montrer à Emmanuel Macron que la réforme des retraites a été adoptée,
00:11:12 mais que tout le monde n'a pas oublié qu'au bout d'un an de mandat,
00:11:15 il a en quelque part piétiné le contrat démocratique implicite qu'il y avait dans son élection.
00:11:22 Et de ce point de vue-là, les Français, je crois, ne l'oublieront pas de sitôt.
00:11:27 Alors l'avantage de ce gouvernement, c'est qu'il y a beaucoup de ministres inconnus,
00:11:30 donc comme ça, ils pourront peut-être passer au travers des casserolades.
00:11:33 Ce n'est pas bien, ça.
00:11:35 C'est ce qu'on appelle un coup bas, Jérémy Béarn.
00:11:37 Le plus dur dans la casserolade, c'est de ne pas taper sur la casserole.
00:11:40 C'est pour ça qu'ils ont organisé un dîner des invisibles.
00:11:42 C'est de reconnaître le ministre.
00:11:43 Sérieux ?
00:11:44 Les ministres invisibles, oui, la semaine dernière.
00:11:45 Pour faire quoi ?
00:11:46 De ceux, justement, que personne ne reconnaît dans la rue.
00:11:48 Il n'y avait personne, d'ailleurs, autour de la table.
00:11:50 Ils ont trouvé un moyen d'en oublier, qui était encore plus invisible que les invisibles.
00:11:54 Ils n'ont que ça à faire.
00:11:56 Je voudrais qu'on voit cette séquence. Dans un instant, on reverra cette image.
00:12:00 Cette image qui dit énormément d'un pape Ndiaye, pardonnez-moi,
00:12:04 escorté à la sortie de son TGV pour pouvoir quitter la gare de Lyon,
00:12:09 envahie par ses manifestants.
00:12:10 Tout cela, cette séquence, a commencé à Lyon.
00:12:12 Donc, en début de journée, vous le rappeliez, Yoan, le ministre
00:12:16 qui est allé visiter l'Institut National Supérieur du Professeur à l'Éducation, l'INSPE.
00:12:20 Cette visite n'a jamais eu lieu. Regardez pourquoi.
00:12:23 (Bruits de tambour)
00:12:47 Écoutons la réaction du ministre de l'Éducation nationale.
00:12:49 Ma visite n'a été que très légèrement modifiée.
00:12:54 À l'extérieur, il peut y avoir des bruits.
00:12:57 Il peut y avoir aussi, et je le regrette et je le condamne, des violences.
00:13:02 Des grilles ont été cassées.
00:13:04 Des forces de l'ordre ont pu être attaquées.
00:13:07 Tout cela est évidemment condamnable, mais cela ne modifie ni ne perturbe mes visites.
00:13:15 Je vais continuer évidemment à me déplacer de façon régulière,
00:13:19 parce que je suis un ministre de terrain.
00:13:21 Quel charisme ! Quelle sensibilité dans l'analyse !
00:13:26 Quelle façon de parler aux gens qui sont dans la...
00:13:30 Ils ne comprennent rien, en fait.
00:13:32 Ils ne comprennent rien, ces gens.
00:13:34 Un peu ironique, lui disait que le prof d'anglais pouvait remplacer le prof d'anglais.
00:13:37 Oui, on en a parlé la semaine dernière, oui.
00:13:39 Je pense que n'importe quel autre ministre peut remplacer Papendia.
00:13:42 Il est rendu indisponible sur le terrain. Il n'y aura aucun problème.
00:13:46 J'ironise sur sa réponse, mais ce qui doit nous inquiéter, c'est que chaque déplacement...
00:13:49 Le président de la République a une sécurité qui est encore plus importante.
00:13:52 Donc, a priori, les déplacements du président de la République ne sont pas empêchés.
00:13:56 Il n'y a pas des moyens à l'infini ?
00:13:57 Il y a plus de moyens autour de la sécurité du président.
00:13:59 Mais il n'y en a pas à l'infini, justement.
00:14:01 Il est député, parce qu'on verra après la pub l'image d'un député qui s'est fait poursuivre dans sa situation ce week-end.
00:14:05 Mais Julien, vous savez que la semaine dernière...
00:14:07 En termes de sécurité, pardon, je termine juste ma question.
00:14:09 La sécurité de logistique, ça va devenir injouable.
00:14:12 Parce que vous allez avoir de plus en plus de gens qui vont vouloir gêner, embêter ces déplacements.
00:14:17 Une sécurité qui va être dépassée, qui ne va pas avoir les moyens logistiques de générer ces déplacements.
00:14:21 Donc, ils vont être tout bêtement annulés.
00:14:23 Malgré tout, combien de temps ça tient ?
00:14:26 Parce que ça demande un minimum d'organisation, de suivre l'agenda des déplacements de ministres.
00:14:30 Mais par contre, ça va, parce que ça a fonctionné aujourd'hui.
00:14:32 La semaine dernière, ce qui est certain, c'est que quand Emmanuel Macron s'est déplacé,
00:14:35 il y a des ministres qui ont dû annuler leurs déplacements parce qu'il n'y avait plus assez de forces de sécurité
00:14:40 pour garantir la paix autour de tous ces déplacements-là.
00:14:45 Moi, je crois qu'il y a quand même, à minima cette semaine, une première victime,
00:14:48 qui sera la première ministre.
00:14:49 Parce que là, le bruit des casseroles va totalement dépasser la présentation de la feuille de route d'Elisabeth Borne.
00:14:54 Je ne vois pas à quoi ça rime de demander à Elisabeth Borne de présenter une feuille de route sur les 100 prochains jours,
00:14:59 ce qu'elle doit faire mercredi, me semble-t-il, dans la mesure où, de toute façon, tout est focalisé.
00:15:04 Tout est focalisé sur la personne d'Emmanuel Macron, par les interviews qu'il a continuées à donner.
00:15:12 On voit bien que celui que les Français ont en tête, c'est Emmanuel Macron.
00:15:16 Quand il dit "je ne suis pas..."
00:15:17 À travers les ministres, à travers les députés, à travers les secrétaires d'État,
00:15:20 c'est la personne du chef de l'État qui est visée.
00:15:22 L'impasse, c'est que lui dit "si j'avais mieux expliqué, les Français auraient mieux compris,
00:15:25 c'est que mon gouvernement est nul".
00:15:27 Ben non, les Français, ils ont très bien compris, et c'est d'ailleurs pas à son gouvernement qu'ils en veulent, c'est à lui.
00:15:31 On doit marquer une pause, mais on va poursuivre cette conversation,
00:15:33 parce qu'il y a encore beaucoup de choses à dire, des images à vous montrer,
00:15:36 des questions à se poser avec ce communique et de la CGT,
00:15:40 qui nous promet, à l'instar des 100 jours d'Emmanuel Macron,
00:15:43 pour apaiser le pays, 100 jours d'action et de colère.
00:15:47 La CGT prête pour ce qu'elle appelle, avec ce néologisme, la "grévia",
00:15:51 à savoir la guérilla et la grève mélangées en un seul vocable.
00:15:55 Bon, beaucoup de choses à dire, à tout de suite.
00:15:57 [Musique]
00:16:00 La suite de Soir Info, on est ensemble pendant près d'une heure et demie sans pub,
00:16:04 avec Karim Abrik, Yoann Uzzah et Jean-Sébastien Ferjou, Benjamin Morel et Philippe Guybert.
00:16:08 C'est certainement l'image de la journée, en tout cas l'image de la soirée,
00:16:12 et elle dit beaucoup, beaucoup de ce que traverse le pays actuellement,
00:16:17 et de l'état de notre société.
00:16:19 C'est donc cette image de Papendiaï qui a été empêchée, on va la voir dans une seconde.
00:16:23 J'oublie l'essentiel, à savoir l'actualité.
00:16:25 Isabelle Piboulot.
00:16:27 [Musique]
00:16:30 Le son des casseroles résonne encore dans le pays, comme ici à Paris-Gare de Lyon.
00:16:34 Des manifestants sont venus huer le ministre de l'Éducation.
00:16:37 Papendiaï est rentré dans le déplacement à Lyon.
00:16:40 Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce soir partout en France,
00:16:43 à Marseille, Bordeaux, Nantes ou encore Rennes,
00:16:46 pour protester contre Emmanuel Macron, un an jour pour jour après sa réélection.
00:16:51 Le chef de l'État persiste et souhaite sanctionner les patients
00:16:55 qui n'honorent pas leurs rendez-vous médicaux.
00:16:57 Jusqu'ici, son gouvernement, lui, s'est montré réticent.
00:17:01 Selon Emmanuel Macron, il est nécessaire de mieux responsabiliser les patients
00:17:05 face aux excès d'imprévoyance.
00:17:07 Des propos tenus hier dans Le Parisien,
00:17:09 et qui ne sont pas sans rappeler les voeux du président aux acteurs de la santé début janvier.
00:17:15 Et puis dans le centre de Jérusalem,
00:17:17 cinq personnes ont été blessées cet après-midi, renversées par une voiture.
00:17:21 Parmi les victimes, un homme de 70 ans a été grièvement touché.
00:17:25 Le conducteur, âgé d'une trentaine d'années, a été abattu par un civil armé.
00:17:31 Le Premier ministre israélien évoque un attentat terroriste.
00:17:35 Je vous le disais, cette image à peine croyable du ministre de l'Éducation nationale,
00:17:43 qui était de retour de Lyon, où il avait d'ores et déjà été empêché dans son déplacement à L'Inspion.
00:17:49 On vous en parlait juste avant la pub.
00:17:51 Et au retour de ce déplacement manqué, puisque les manifestants l'ont empêché cet après-midi,
00:17:55 le ministre de l'Éducation nationale vous envoye la sortie.
00:17:59 Mais il est resté de longues, très longues minutes escorté par la police
00:18:03 et enfermé dans son wagon de TGV,
00:18:05 parce que des dizaines et des dizaines de manifestants, que vous revoyez sur ces images,
00:18:09 l'attendaient de pied ferme, des casseroles, des slogans, des cris, évidemment, contestataires,
00:18:15 qui ont donc obligé le ministre Papendiaïe de sortir de ce TGV.
00:18:21 Je disais avant de la lancer, cette image, Johan,
00:18:23 elle dit tellement de la situation de notre pays, de l'état de notre société.
00:18:27 Franchement, c'est une image qui est à peine croyable.
00:18:29 Le ministre de l'Éducation nationale, qui ne peut pas sortir d'un train,
00:18:33 parce que vous avez des gens avec des casseroles qui l'attendent sur le quai.
00:18:35 Oui, absolument. Moi, je n'ai pas souvenir d'avoir connu cela à l'échelle d'un gouvernement.
00:18:39 On a connu ça en 2017, pendant la campagne de François Fillon,
00:18:42 où des manifestants tentaient d'empêcher celui qui était alors candidat de se rendre sur le terrain.
00:18:46 Mais ça restait quelque chose qui était vraiment simplement...
00:18:49 Ils ne sont pas dix là, c'est quand même assez dense.
00:18:52 D'abord, la gare de Lyon, c'est un cortège qui était massif,
00:18:54 parce que des cortèges sauvages à Paris, on en a connu, ils étaient quand même moins denses.
00:18:58 Donc ta première chose, c'est massif, effectivement.
00:19:01 Mais un mot quand même, on dit "le ministre est empêché".
00:19:05 Il est empêché, certes, mais il est, dans le meilleur des cas, intimidé.
00:19:09 Dans le pire, il est menacé. Il n'est pas empêché.
00:19:12 Il y a une intimidation, même une forme de menace, qui est très claire, me semble-t-il.
00:19:17 Et quand on voit Mathilde...
00:19:18 Et on se dit que le rapport de force est du côté des manifestants,
00:19:20 parce que ce soir, c'est le ministre qui a plié, ce ne sont pas les manifestants.
00:19:23 Mais est-ce que vous trouvez normal que cette forme d'intimidation,
00:19:27 ce qu'on en dit, c'est de l'intimidation, soit soutenue par Mathilde Panot,
00:19:31 qui représente un groupe d'opposition très important,
00:19:34 qui est présidente de ce groupe d'opposition à l'Assemblée nationale ?
00:19:37 Qu'on manifeste, qu'on débatte, qu'on fasse savoir son désaccord,
00:19:40 dans une démocratie, c'est sain.
00:19:42 Qu'on intimide et qu'on soit dans une forme de menace, non, ça ne l'est pas.
00:19:46 Et que cette menace soit soutenue par un responsable politique de haut niveau, pardon, mais c'est inacceptable.
00:19:51 Je ne sais pas si on a vu ce tweet, on peut le revoir, il était dans le sujet,
00:19:54 avant la pub, le tweet de Mathilde Panot, qui s'est prise en photo,
00:19:58 fièrement, avec sa casserole et sa cuillère, ce matin,
00:20:01 pour dire qu'elle était prête à accueillir, comme il se devait,
00:20:03 la secrétaire d'Etat Charlotte Cobell à Saint-Maurice.
00:20:05 Visite annulée, gouvernement confiné, courage quand tu nous tiens,
00:20:09 tweet la patronne du groupe LFI à l'Assemblée nationale.
00:20:12 Franchement, les bras nous en tombent, Karim Abrig, je me répète,
00:20:15 mais cette image de Pape Ndiaye, qui a dû rester de longues minutes dans son wagon,
00:20:19 parce que des individus avec des casseroles l'attendaient de pied ferme,
00:20:23 c'est triste de voir l'état de notre pays aujourd'hui.
00:20:26 En fait, ces images qu'on a vues aujourd'hui à la gare de Lyon sont saisissantes,
00:20:31 elles vont faire le tour du monde, elles donnent vraiment l'impression
00:20:34 d'un gouvernement en perte de contrôle totale.
00:20:37 Quand on regarde ces images, on peut se demander, effectivement,
00:20:40 est-ce que ça va durer longtemps, est-ce qu'il y a un potentiel,
00:20:43 que ça se transforme et que ça dure en cours des prochaines semaines.
00:20:49 Moi, je trouve que ça ressemble à des images de fin de règne,
00:20:53 alors qu'on a souligné, effectivement, qu'il y a un an, jour pour jour,
00:20:57 on soulignait la réélection d'Emmanuel Macron.
00:21:00 Mais vraiment, vous regardez ces images-là, ce sont des images de fin de règne.
00:21:03 Et je trouve, en même temps que le gouvernement a donné, si vous voulez,
00:21:07 un beau cadeau à l'opposition quand il a parlé de ses 100 jours d'apaisement,
00:21:11 alors qu'on voit qu'on est dans une stratégie en ce moment d'humiliation,
00:21:15 et c'est aussi la colère, bien sûr, qui s'exprime,
00:21:18 on est dans les 100 jours de la casserole.
00:21:20 - Mais on est dans la haine, là, on est dans l'humiliation, comme vous le dites.
00:21:22 - On est dans les 100 jours de la casserole.
00:21:24 Et pour le mouvement, est-ce que ça pourrait perdurer?
00:21:26 Si je peux faire une petite parenthèse de quelque chose qui s'était passé au Canada en 2012,
00:21:31 un mouvement étudiant qui était vraiment opposé à la hausse des frais de scolarité au Québec,
00:21:37 ça a commencé, ça a duré pendant six mois, les casseroles étaient au rendez-vous,
00:21:41 ça a fini avec la fin de règne d'un gouvernement.
00:21:43 Le gouvernement est littéralement tombé.
00:21:45 On n'en est pas là, c'est pas le même système, c'est pas le même contexte,
00:21:47 mais ça vous donne une idée que cet effet de contagion sociale,
00:21:50 que les gens se mettent à descendre dans les rues à faire des soirées casserole
00:21:54 et d'avoir des printemps très chauds, je suis désolée,
00:21:57 mais quand on voit la position qu'il s'y met,
00:21:59 est-ce qu'on se dirige vers ça ou ça va durer le temps,
00:22:02 bon, jusqu'au 1er mai, puis après on verra à la mi-mai, peut-être que ça va se calmer aussi.
00:22:06 - On revoit cette image tellement surprenante et encore une fois tellement parlante.
00:22:11 Alors on vous refait le contexte, parce qu'à l'image, c'était juste un ministre qui sort d'un train,
00:22:14 sauf qu'il est resté de très longues minutes et qu'il a fallu un gros dispositif de sécurité
00:22:19 pour exfiltrer, parce que c'est de ça dont il s'agit.
00:22:22 On a exfiltré le ministre de l'Éducation nationale d'un TGV ce soir.
00:22:26 C'est jusqueboutiste, ces gens qui sont les plus contestataires,
00:22:30 les plus enclins à brûler des poubelles, à attendre les ministres, à taper dans les casseroles,
00:22:35 ils vont être tentés d'aller de plus en plus loin, Philippe Guibert.
00:22:39 Où cela va-t-il nous mener ?
00:22:41 - Je trouve que vous dramatisez beaucoup.
00:22:43 - Je suis assez d'accord.
00:22:45 - Vous trouvez que je dramatise beaucoup ?
00:22:47 - L'intimidation, c'est une manifestation.
00:22:49 - Vous ne trouvez pas ça grave de voir un ministre qui doit rester une demi-heure dans un train ?
00:22:52 - Non, je ne trouve pas ça grave, mais il n'y a pas de violence.
00:22:54 Je trouve que c'est une manifestation potache, et puis il va y avoir un moyen très simple pour le gouvernement.
00:22:59 - Je vais vous montrer autre chose.
00:23:01 - Très simple, juste je termine mon idée.
00:23:03 Pour le gouvernement, il y a un moyen extrêmement simple de mettre fin à ça.
00:23:07 D'ailleurs, je pense que les chefs de cabinet des ministres vont se réunir dès demain ou après-demain,
00:23:12 et puis ils vont décider de ne plus publier les agendas des ministres.
00:23:15 Voilà comment ça va se terminer.
00:23:17 - Vous aurez toujours des fuites.
00:23:19 - Et puis c'est une forme de démission de faire ça aussi.
00:23:21 - Pendant une période qui va aller jusqu'à l'été, les ministres font des sorties sans prévenir la presse.
00:23:26 Parce que pour savoir que Papenda y arrive au TGV à je ne sais pas quelle heure, à 22h ou 21h30,
00:23:33 il faut avoir son agenda.
00:23:35 Donc ça suppose juste de ne pas publier les agendas.
00:23:38 Ce n'est pas très compliqué.
00:23:40 - Peut-être qu'un ministre soit quelques minutes retenu dans un TGV ne me paraît pas de l'ordre de la dramatisation.
00:23:47 - Il n'y a pas un sous-texte à lire, un symbole à y voir ?
00:23:50 Ça ne dit rien de l'état de notre pays ?
00:23:52 - Ça dit qu'il y a une casserole de la réforme des retraites.
00:23:55 C'est ça le sous-texte.
00:23:57 - Alors, il ne faut pas dramatiser.
00:23:59 Me dites-vous à l'unisson, et je vous entends, il n'y a aucun problème.
00:24:02 Alors peut-être que cette image vous fera plus réagir.
00:24:05 Vous connaissez peut-être le député Renaissance Jean-Marc Zulési,
00:24:08 député des Bouches-du-Rhône.
00:24:11 Je ne sais pas si vous avez vu cette image.
00:24:13 Il est allé en circonscription ce week-end à Salon de Provence.
00:24:18 Le député élu des Bouches-du-Rhône va dans sa circonscription
00:24:22 à la rencontre des habitants, des administrés.
00:24:26 Et voilà comment ça s'est passé pour lui.
00:24:29 - On a travaillé deux ans de plus pour la vie !
00:24:32 - On a travaillé deux ans de plus pour la vie !
00:24:35 - On a travaillé deux ans de plus !
00:24:37 - Ouais !
00:24:39 - On a travaillé deux ans de plus pour la vie !
00:24:42 - Il s'est blessé.
00:24:43 - Non mais alors, ils vont me dire qu'il n'est pas agressé.
00:24:45 Je ne sais pas si on entendait parce qu'on était encore dans la séquence.
00:24:48 Il n'est pas agressé, il est harcelé.
00:24:50 Parce que cette séquence-là, je ne sais pas combien de temps on en a joué.
00:24:53 On va me dire dans l'oreille, mais on en a joué 13 secondes.
00:24:55 C'est une séquence qui dure plus d'une minute sur les réseaux sociaux qu'on a pu voir.
00:25:00 Il est sur cette, on va appeler ça une petite place du marché,
00:25:03 avec des gens qui commencent à l'entourer, à le vilipender, voire à l'insulter,
00:25:06 à taper dans les casseroles.
00:25:08 Quand ça se rapproche comme ça, vous sentez la pression quand vous avez
00:25:11 quelques dizaines de personnes qui lui parlent de façon véhémente,
00:25:14 qui montrent leur colère.
00:25:16 Et à ce moment-là, puisqu'on ne l'a pas vu sur les images, je le raconte,
00:25:18 le député s'en va, commence à partir de plus en plus rapidement
00:25:21 parce qu'il s'inquiète.
00:25:23 On peut légitimement comprendre qu'il ne soit pas dans une situation très aisée pour lui.
00:25:28 Et il est poursuivi sur des centaines de mètres par ces gens-là,
00:25:31 qui le poursuivent avec leur casserole, qui lui crient au visage,
00:25:36 qui l'interpellent.
00:25:38 Moi je trouve ça choquant.
00:25:40 Il est poursuivi, là il y a clairement quelque chose qui peut être poursuivi
00:25:42 comme étant choquant.
00:25:44 Mais sur le reste, et pour le ministre, je suis désolé,
00:25:46 quand vous faites de la politique, être interpellé et vous retrouver face à des gens mécontents,
00:25:49 ça fait partie du job.
00:25:51 - Je suis désolé, mais quand vous êtes ministre, qu'il y ait des gens...
00:25:54 - Tout est normal alors.
00:25:56 - Tout n'est pas normal, Julien.
00:25:58 Je ne suis pas en train de vous dire qu'on ne vit pas une crise sociale,
00:26:00 une crise politique profonde.
00:26:02 Mais là, encore une fois, on a la manifestation de cette crise.
00:26:04 Il ne faut pas criminaliser les gens qui, aujourd'hui, sont dans ce type de manifestation
00:26:07 dès lors qu'ils ne menacent pas directement et qu'ils respectent l'ordre public.
00:26:10 Attendre un ministre avec une casserole, en soi, c'est une manifestation de mécontentement
00:26:15 qui, pour moi, n'est pas blâmable.
00:26:17 Elle a une signification.
00:26:19 Elle est une manifestation de désagression physique.
00:26:21 Et probablement, il y en a-t-il dans certains cas, là, c'est blâmable.
00:26:23 Il faut bien différencier les deux.
00:26:25 Parce que si on commence à criminaliser toute manifestation politique...
00:26:27 - On parle des choses.
00:26:29 - C'est un regard global.
00:26:31 Je ne sais pas si vous remarquez, mais au fur et à mesure de la conversation,
00:26:33 j'apporte à chaque fois un élément de plus pour qu'on comprenne l'ampleur de ce que ça se passe.
00:26:37 Je vous rends tout de suite la parole.
00:26:39 Je parlais juste avant la pause de ces 100 jours d'action et de colère annoncés
00:26:42 par la branche énergie de la CGT en référence au délai que s'est donné Emmanuel Macron
00:26:45 pour relancer son quinquennat.
00:26:47 La CGT prête pour la grève IA.
00:26:49 Donc, ce mélange, cette contraction entre grève et guérilla.
00:26:52 La CGT qui laisse planer la menace de nouvelles coupures de courant dans l'Hexagone.
00:26:58 Notamment lors de grands événements à venir,
00:27:00 tels que le tournoi de Roland-Garros, le festival de Cannes.
00:27:02 Quel est l'objectif ?
00:27:04 Pourquoi, en fait, pour obtenir quoi exactement, Jean-Sébastien ?
00:27:08 - Pour obtenir le retrait de la réforme, j'imagine.
00:27:12 Mais pour obtenir surtout une pression et empêcher le gouvernement de gouverner.
00:27:17 Parce que oui, d'un point de vue institutif, ça n'a pas...
00:27:19 - Oui, l'objectif de ce calendrier, c'est d'empêcher le gouvernement de gouverner.
00:27:21 - Mais il y a un rendez-vous...
00:27:23 - Il y a quand même un rendez-vous.
00:27:25 Il y a un rendez-vous politique le 8 juin avec la fameuse niche parlementaire du groupe Puyot.
00:27:29 - Le 8 mai.
00:27:30 - Non, je crois que c'est...
00:27:31 - 8 juin ou 8 mai ? 8 juin, pardonnez-moi.
00:27:33 - Avec la niche parlementaire du groupe Puyot,
00:27:35 avec cette proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites.
00:27:38 Parce que là, pour le coup, s'il y avait une majorité qui votait pour cette loi-là,
00:27:43 ce qui paraît quand même relativement improbable en l'État.
00:27:48 Là, effectivement, on entrerait dans une crise majeure.
00:27:50 Mais si je l'ai dit, ça donnerait une bonne raison au président de la République
00:27:52 de dissoudre l'Assemblée nationale.
00:27:54 S'il n'y a pas de majorité, mais il pourra dire
00:27:56 "Mais qu'est-ce que vous faites à un moment où vous voulez revoter cette loi-là
00:27:59 jusqu'à quand il n'y a pas de majorité en l'État ?"
00:28:02 Maintenant, je pense qu'Emmanuel Macron sous-estime quand même totalement
00:28:04 la gravité de la crise politique et sociale et même probablement démocratique.
00:28:07 - Et même ce terme de Grévinia, il est pas innocent.
00:28:10 - Oui, mais regardez, quand il redit encore face aux lecteurs du Parisien
00:28:14 que finalement, si c'était lui qui s'était plus impliqué,
00:28:16 s'il avait plus parlé au français, ils auraient mieux compris.
00:28:18 Il ne comprend pas que ce n'est pas ça.
00:28:20 Les français, ils ont très bien compris.
00:28:22 C'est la crédibilité même de la parole publique,
00:28:24 et peut-être même, on est encore au-dessus,
00:28:26 c'est l'acceptabilité même de la parole publique qui est en cause.
00:28:30 Et si Emmanuel Macron ne l'entend pas, il a l'impression que s'il va réexpliquer
00:28:34 pour la énième fois et que je ne sais pas quoi il se donne,
00:28:37 je ne sais quels nouveaux objectifs, alors ça change tout le temps,
00:28:39 on finit par... ça n'est même plus très intéressant d'écouter le détail
00:28:42 de ce qu'il dit parce que c'est à chaque jour une nouvelle promesse.
00:28:46 Alors hier, c'était isoler les écoles, mais comme on a eu les RER,
00:28:49 comme on a eu la réindustrialisation, il n'y a aucune cohérence,
00:28:52 il ne se rend pas compte qu'en faisant ça, il contribue à démonétiser
00:28:56 encore plus la parole publique que ce qu'elle est déjà.
00:28:59 - On parle de ces actions qui peuvent choquer certains,
00:29:02 d'autres qui préfèrent les dédramatiser, tout dépend de quel point de vue on se place.
00:29:07 Il y a ce retour en arrière de quelques jours, l'affaire de la coupure d'électricité
00:29:11 dont a été victime la clinique Saint-Louis de Gange,
00:29:14 c'était le jour du déplacement d'Emmanuel Macron dans les rouges.
00:29:16 Imputer à la CGT Énergie qui s'en était vantée sur les réseaux sociaux.
00:29:19 L'acte malveillant a fait craindre des conséquences sur l'activité de la clinique
00:29:23 alors que les interventions chirurgicales étaient en cours.
00:29:26 Alors Sophie Binet a démenti aujourd'hui l'implication de la CGT,
00:29:31 on ne va pas se prononcer sur la CGT, qui s'est revendiquée dans un premier temps
00:29:34 et ensuite elle balaye tout ça.
00:29:37 - La CGT Énergie l'a revendiquée.
00:29:39 - La CGT Énergie l'a revendiquée, c'est la première chose que j'ai dit.
00:29:41 Mais dès l'instant où Sophie Binet dément tout cela,
00:29:44 on va laisser le temps de l'enquête et on verra.
00:29:47 Mais on a encore cette impression, ce n'est pas la première fois,
00:29:49 il y a une clinique à Grenoble je crois, il y a quelques semaines qui avait été également.
00:29:53 Je crois qu'il y avait une petite fille qui était dans une IRM
00:29:55 qui était tombée en panne évidemment au moment de la coupure,
00:29:58 ça aurait pu être dangereux.
00:29:59 Il y a une ligne rouge qui est très ténue, dont on se rapproche centimètres par centimètres.
00:30:06 - Je ne partage pas tout, je suis d'accord avec vous évidemment sur la ligne rouge,
00:30:10 est-il besoin de le préciser ?
00:30:12 Mais souvenez-vous les gilets jaunes, les agressions d'élus,
00:30:16 les menaces sur les élus étaient beaucoup plus nombreuses.
00:30:18 - C'est la continuité.
00:30:19 - Je ne trouve pas justement, à partir du moment où on n'est pas dans la violence,
00:30:23 on n'est pas dans la continuité, et je rejoins ce que disait Benjamin,
00:30:26 attention de ne pas transformer en quasiment inégalité.
00:30:30 - Mais où commence la violence ? Parce qu'elle s'arrête.
00:30:32 Est-ce que la violence c'est que un coup de poing dans la figure ?
00:30:34 - Sur les images que vous nous avez montrées, il n'y a pas de violence.
00:30:36 Je suis désolé, à Gare de Lyon, il n'y a pas de violence.
00:30:39 - À Salon de Provence, à mon député, à Salon de Provence, il y avait une pression.
00:30:43 - Je pense qu'il a eu peur.
00:30:44 - C'est pas la même chose, je suis d'accord avec vous, que Papel Diagne.
00:30:47 - Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, on a une séquence,
00:30:49 je ne sais pas si on peut essayer d'avoir la sequence plus longueur à 100 ans,
00:30:52 parce que c'est trop court ce qu'on a.
00:30:54 - Dans la durée, c'est ok.
00:30:56 - Emmanuel Macron, chez nos confrères du Parisien,
00:30:58 dans ce long entretien avec l'électeur qui est paru ce matin,
00:31:01 il parle de la coupure d'électricité.
00:31:03 Rendez-vous compte qu'on a coupé l'électricité d'une clinique,
00:31:06 et s'il y a demain une radio ou une télé qui ne me plaît pas,
00:31:09 je vais couper l'électricité de cette radio ou de cette télé ?
00:31:11 C'est démocratique ?
00:31:12 Quelle est la légitimité de la personne qui coupe l'électricité ?
00:31:15 Le fait qu'il bosse dans le secteur électrique ?
00:31:17 Alors on peut tout à fait contester le président,
00:31:19 mais il faut toujours lutter contre la violence et l'incivisme.
00:31:22 Réaction.
00:31:23 - D'abord, je crois que, sur ce point de vue-là, il a raison.
00:31:26 Il peut difficilement contester l'instabilité du président de la République.
00:31:29 Mais, Philippe, soyons sérieux, vous dites qu'il n'y a pas de violence.
00:31:32 On verra peut-être tout à l'heure les images à Lyon,
00:31:34 mais les manifestants ont tenté d'enfoncer la porte de l'INSEP.
00:31:37 Il n'y a pas de violence.
00:31:39 Est-ce que vous avez vu ce député partir en courant ?
00:31:42 Il est parti en courant parce qu'il a eu peur physiquement.
00:31:45 Les manifestants étaient en train de l'encercler.
00:31:47 Si ça, ce n'est pas de la violence, c'est en même temps...
00:31:49 - Tout ça, juste sur la journée d'aujourd'hui.
00:31:51 - Mais c'est en tout cas une forme d'intimidation qui, dans un pays...
00:31:54 - C'est faux. Ce n'est pas de la violence, c'est de l'intimidation.
00:31:57 L'intimidation, c'est une forme de violence.
00:31:59 - Qui, dans un pays comme le nôtre, n'est pas acceptable.
00:32:01 Tous les responsables politiques qui s'inscrivent dans le champ républicain
00:32:05 doivent contester et condamner cela.
00:32:07 Ça n'est pas acceptable.
00:32:09 - Vous faites de la malgame.
00:32:11 - C'est choquant.
00:32:13 - Benjamin.
00:32:14 - Évidemment qu'il y a des violences et des débordements,
00:32:16 mais la plupart de ces manifestations ne sont pas dans la violence et le débordement.
00:32:20 Par ailleurs, sur les dégradations de biens,
00:32:22 vous voyez une manifestation d'agriculteurs il y a 10 ans, 20 ans,
00:32:25 avec les dégradations qui y sont inhérentes,
00:32:27 et faites parfois par des syndicats qui ont pignon sur rue,
00:32:30 vous voyez que la violence dans les manifestations,
00:32:32 elle n'est pas tout à fait...
00:32:34 - Alors, disons que ça n'est pas grave.
00:32:36 - Je dis que c'est pas grave, qu'il faut condamner les violences,
00:32:38 mais qu'il ne faut pas assimiler l'ensemble de ce mouvement
00:32:40 à des débordements qui sont réelles et qui sont tout à point...
00:32:43 - Si je vous ai donné l'impression,
00:32:45 si je vous ai donné l'impression d'assimiler l'ensemble du mouvement
00:32:48 à ce qui se passe ces dernières années, ces derniers jours,
00:32:50 je fermerai tout le pas et je vais refaire complètement ma présentation,
00:32:53 parce que ce n'est pas du tout ce que je dis.
00:32:55 C'est marginal.
00:32:56 - Même le mouvement avec les casseroles a, pour moi, une forme de légitimité.
00:32:59 - D'ailleurs, les interdictions sont choquantes en termes de liberté publique.
00:33:02 Les interdictions étaient probablement...
00:33:04 Ils n'avaient pas de fondement légal, celui-là.
00:33:06 Et c'est quand même choquant de...
00:33:08 - Encore une fois, je...
00:33:09 - Je vous mets juste un mot pour aller au bout.
00:33:10 - Non, mais je voudrais juste récuter.
00:33:11 - Sur les libertés publiques.
00:33:12 - Les libertés publiques, elles ont un sens.
00:33:13 - On est d'accord.
00:33:14 - Elles font...
00:33:15 - On est d'accord.
00:33:16 - Elle partent au lien.
00:33:17 - J'ai mis aussi quelque chose là.
00:33:18 - On est d'accord.
00:33:19 - C'est l'intimidation.
00:33:20 C'est le mot que je cherchais.
00:33:21 - On est tous d'accord là-dessus,
00:33:22 mais il y a eu aussi dans les réactions du gouvernement
00:33:24 et notamment dans l'utilisation de dispositifs législatifs
00:33:26 qui avaient été prévus plutôt dans le cadre de dispositifs antiterroristes.
00:33:29 Je suis désolé.
00:33:30 Il y a là aussi une forme d'intimidation
00:33:32 et ce raidissement du gouvernement en matière de liberté.
00:33:35 - Donc, c'est toujours la même chose.
00:33:37 - Les restrictions de liberté publique peuvent être fondées,
00:33:39 que ce soit au moment du Covid, s'il y a une efficacité sanitaire,
00:33:42 si elles sont corrélées.
00:33:43 - Oui, mais là, je l'entends.
00:33:44 - Oui, mais là, elles ne sont plus corrélées.
00:33:45 - Donc, on part sur un match de boxe, en fait,
00:33:46 entre une partie du peuple et le communiqué, en 4 ans ?
00:33:49 - Non, mais dans une bataille de communication.
00:33:50 - Julien.
00:33:51 - Je suis le premier à vous dire les images à Salon de Provence.
00:33:52 Moi, je les trouve choquantes
00:33:53 et je trouve qu'effectivement, elles illustrent ce que disait Yoann.
00:33:55 Il y a deux réalités qui coexistent.
00:33:57 Il y a des moments de véritable intimidation
00:34:00 et il y a des responsables politiques qui participent
00:34:02 en donnant l'impression qu'il faut absolument faire taire les autres
00:34:06 et on n'est plus dans le cadre de l'échange démocratique.
00:34:08 Puis, il y a d'autres gens qui essayent de se faire entendre
00:34:10 ou de faire du bruit.
00:34:11 Ce sont deux logiques différentes.
00:34:13 Ne confondons pas les deux.
00:34:14 Malheureusement, le gouvernement tente à faire la confusion
00:34:16 et encore une fois, moi, je vous le répète,
00:34:17 sur les arrêtés qu'on a vus ces derniers jours,
00:34:19 je trouve qu'en matière de liberté publique,
00:34:21 alors, évidemment, on n'est pas en Chine,
00:34:22 on n'est pas dans un régime autoritaire,
00:34:24 ce serait absurde de le soutenir.
00:34:25 Ça n'empêche pas que c'est quand même...
00:34:26 - C'était une faute, quand même.
00:34:27 - C'était une faute de communication.
00:34:30 On a utilisé des lois d'exception.
00:34:32 D'ailleurs, on utilise des lois d'exception
00:34:33 pour empêcher des casseroles dans des places de village.
00:34:35 Et ça, en effet, c'est une aberration.
00:34:37 - Et regardez l'éditeur qui a été arrêté à Londres.
00:34:40 - Aussi, sur le détournement, le fondement de législation
00:34:44 antiterroriste détourné parce qu'on lui posait la question
00:34:46 en sortant de l'Eurostar, est-ce qu'il était contre Emmanuel Macron,
00:34:49 est-ce qu'il avait participé aux manifestations, etc.
00:34:51 Je suis désolé.
00:34:52 Il y a quand même des choses qui peuvent être inquiétantes.
00:34:54 - Et le mouvement des casseroles, ça reste un mouvement
00:34:56 populaire, même familial, souvent étudiant.
00:34:59 C'est quelque chose, effectivement,
00:35:00 qui peut prendre de l'ampleur, mais on fait quand même
00:35:02 la distinction entre s'en prendre à des élus
00:35:05 et son lois de plus en plus, ses actes.
00:35:08 - Et Yohann, on va avancer parce qu'on a beaucoup de thèmes
00:35:11 au-delà du gouvernement et du chef de l'État. Allez-y.
00:35:14 - Non, mais ce qu'il faut bien mesurer, c'est qu'on est
00:35:16 dans une bataille de communication,
00:35:18 on est dans une bataille d'images.
00:35:19 La stratégie d'Emmanuel Macron et de son gouvernement
00:35:22 est d'essayer d'occuper le terrain.
00:35:24 Et pour faire comme si la réforme des retraites
00:35:29 s'était terminée, et de fait, c'est terminé,
00:35:31 et comme si on pouvait passer à autre chose,
00:35:33 on est dans de la pure communication.
00:35:35 - C'est ce seul pas de sortie.
00:35:36 - Benjamin l'a rappelé tout à l'heure,
00:35:38 le problème de la majorité n'est absolument pas réglé,
00:35:41 il n'y a pas le début de commencement d'une majorité
00:35:43 à l'Assemblée nationale.
00:35:44 - Bien sûr.
00:35:45 - Donc le vrai problème politique, il est là pour Emmanuel Macron.
00:35:47 Donc Emmanuel Macron et son gouvernement
00:35:49 font de la communication.
00:35:51 Donc il y a une contre-communication
00:35:53 qui, à partir du moment où elle n'est pas violente,
00:35:55 on est bien d'accord, à partir du moment où elle ne consiste pas
00:35:58 à menacer des élus ou des ministres,
00:36:01 me paraît dans l'ordre des choses démocratiques.
00:36:04 - Oui, mais comme on franchit un pas à chaque fois...
00:36:06 - Et les gilets jaunes, c'était bien plus violent que ça.
00:36:08 - Et encore, faudrait-il qu'ils aient accès aux ministres.
00:36:10 Moi, je ne suis pas capable de vous dire
00:36:12 si les ministres ou les membres du gouvernement
00:36:15 ne bénéficiaient pas de sécurité rapprochée.
00:36:18 Je ne sais pas jusqu'où iraient ceux qui sont les plus contestataires.
00:36:22 - Julien Aministre a toujours une sécurité rapprochée.
00:36:24 - Bien sûr, mais vous dites qu'il n'y a pas de violence.
00:36:26 Il n'y a pas de violence parce qu'elle est contenue aussi.
00:36:28 - Jean-Luc Papenda a été retenu pendant 5 minutes ou 10 minutes
00:36:31 ou un quart d'heure dans son train.
00:36:33 Je n'appelle pas ça une violence.
00:36:35 - Précisément, faisons attention quand nous commentons ces images
00:36:38 parce que ce n'est pas un public familial.
00:36:40 Regardez ceux qui sont à la gare de Lyon.
00:36:42 La sociologie n'est pas du tout la même
00:36:45 que celle qu'on trouvait dans les manifestations
00:36:47 encadrées, gérées par les syndicats.
00:36:50 Gare de Lyon, là, ce sont des jeunes, des lycéens
00:36:53 ou des étudiants. La moyenne d'âge à la gare de Lyon, c'est 20 ans.
00:36:57 Donc, faisons attention aux conclusions que nous dirons
00:37:00 de ce qui s'est passé ce soir.
00:37:03 - Vous savez, ça a été longuement commenté
00:37:06 tout au long de la journée et depuis hier soir.
00:37:09 Donc, on ne va pas s'attarder trop longuement sur l'interview
00:37:11 présidentielle face au lecteur.
00:37:13 Vous l'avez certainement tous parcouru ou lu.
00:37:16 Avant de voir, allez, deux extraits.
00:37:18 - Vous croyez ? - Revoir deux extraits. Qu'est-ce que vous dites ?
00:37:20 - Si vous croyez. - Ah oui, je pense que...
00:37:22 - Je me demande vraiment si les Français s'intéressent encore précisément...
00:37:25 - On va le parler bien aujourd'hui. En France, je pense que c'est un des rares
00:37:28 quotidiens nationaux qui fait encore, a priori, des tirages intéressants.
00:37:31 - Est-ce qu'il est en train d'avoir l'interview du chef de l'État ?
00:37:33 C'est là la vraie question. - Vous avez raison.
00:37:35 - C'est la vraie question. - Oui, mais vous avez raison.
00:37:37 C'est très intéressant. On aurait pu poser la question aujourd'hui
00:37:40 et voir quel pourcentage de lecteurs s'est vraiment intéressé
00:37:43 à l'interview présidentielle. Nous, nous l'avons fait.
00:37:45 On va regarder deux extraits, juste avoir vos commentaires
00:37:48 avant de parler de Mayotte, parce que c'est extrêmement important
00:37:50 ce qui se passe à Mayotte. Juste, François-Olivier Gisbert,
00:37:53 l'excellent François-Olivier Gisbert, qui était dans le grand rendez-vous
00:37:55 hier face à Sonia Mabrouk, c'est ce qu'on appelle
00:37:58 tirer à balles réelles sur le chef de l'État. Écoutez-le.
00:38:01 - Moi, je crois que ce qui est fascinant dans l'histoire de Macron,
00:38:04 quand on l'écrira plus tard, c'est qu'il est arrivé comme stagiaire.
00:38:07 Il a été vaguement ministre, mais c'est quelques mois.
00:38:10 Il a travaillé un peu dans les cabines ministérielles,
00:38:13 il a été banquier. Pouf ! Il est parachuté par la volonté
00:38:17 des Français à être président de la République,
00:38:19 mais il n'a pas les clés. Il ne sait pas comment ça marche.
00:38:21 La politique est un métier. Moi, ça fait longtemps que je regarde.
00:38:24 Évidemment, c'est très bien, on fait des articles dans les journaux
00:38:27 pour dire qu'on est contre la politique professionnelle,
00:38:29 mais c'est pas vrai, c'est un métier. Ça s'apprend, c'est violent.
00:38:31 Je ne dis pas que c'est un nul. Je dis juste qu'il y a quelque chose
00:38:35 qui cloche dans la personnalité. Il y a trop de narcissisme,
00:38:39 il y a l'incapacité à apprendre, il y a l'incapacité à déléguer
00:38:43 ce qui est extrêmement grave. Regardez son gouvernement !
00:38:46 Regardez, il choisit. En fait, plus les gens sont des exectoplasmes,
00:38:50 mieux ça lui va.
00:38:51 C'est intéressant, il est dur. Il est dur, mais est-ce qu'il est juste ?
00:38:56 Il y a quelque chose qui cloche.
00:38:58 Je crois qu'il a raison. D'abord, la politique,
00:39:00 et j'ai souvent dit sur votre plateau, si vous vous en souvenez bien,
00:39:02 c'était un métier. On ne s'improvise pas responsable politique.
00:39:06 On ne peut pas devenir ministre du jour au lendemain.
00:39:08 Sinon, on voit bien qu'on n'a pas la même action.
00:39:10 - Bah si, la preuve ! - Oui, mais...
00:39:11 - On peut devenir président de la République du jour au lendemain.
00:39:13 - Précisément, on voit bien que quand on arrive de la société civile,
00:39:16 on n'a pas la même action qu'un ministre chevronné,
00:39:18 qui a un poids politique, qui a un appui, qui est soutenu
00:39:21 par un groupe de députés à l'Assemblée nationale,
00:39:23 qui connaît le terrain, qui a été élu...
00:39:25 - Il n'a pas mis le couteau sous la gorge aux Français pour être élu.
00:39:27 - Mais qui connaît le terrain, qui a été élu local.
00:39:30 D'ailleurs, le non-cumul du mandat, c'est la plus grosse sottise
00:39:33 de ces dernières années. C'est absurde, ça ne fonctionne pas.
00:39:36 Ça empêche le politique de travailler convenablement.
00:39:38 Donc tous les choix politiques qui ont été faits dans ce sens-là
00:39:41 ces dernières années ont été une erreur absolument monumentale.
00:39:44 Et c'est vrai que quand on n'a pas été confronté au local,
00:39:46 oui, on a du mal à sentir le terrain.
00:39:48 On a du mal à avoir des relais.
00:39:50 Quand on n'a pas de fief électoral, parce qu'Emmanuel Macron,
00:39:52 en réalité, n'a pas de fief électoral,
00:39:55 et bien oui, à l'évidence, on est un peu...
00:39:58 Comment dirais-je ? On est un peu...
00:40:01 On ne sent pas le pays. Oui, on est coupé d'une certaine réalité,
00:40:04 d'une certaine manière. C'est incontestable.
00:40:06 - On a attendu 6 ans pour s'en rendre compte ?
00:40:08 - Je suis absolument d'accord avec ce qu'il a dit.
00:40:10 - On a attendu 6 ans et 2 mandats et une réélection ?
00:40:12 - Peut-être d'autres noms.
00:40:14 - Non, c'est-à-dire que malgré tout, on en parle.
00:40:16 En effet, lors de la loi de 2013 sur le cumul des mandats,
00:40:18 on disait, et là-dessus, c'était nager totalement à contre-courant
00:40:21 parce qu'en réalité, il y a eu une forme de populisme au bas de plafond
00:40:23 qui vise à dire que les politiques, ce n'est pas bien.
00:40:25 Vous comprenez ? Les politiques, ils sont forcément corrompus, mauvais.
00:40:27 On n'a jamais eu une classe politique aussi propre qu'aujourd'hui.
00:40:29 - Mais c'était la promesse du Macron, d'ailleurs.
00:40:31 - Mais bien sûr, mais cette promesse, elle est mauvaise pour deux raisons.
00:40:33 La première raison, c'est, comme l'a bien dit Johan,
00:40:35 la politique, c'est un métier. Et à ce métier, il faut vous former.
00:40:38 Et donc, il y avait un cursus honorum en politique.
00:40:40 Vous n'étiez pas directement président de la République.
00:40:42 - Un quoi ? - Vous étiez d'abord...
00:40:44 Un cursus honorum, c'est du latin.
00:40:46 - Excusez-moi de ne pas avoir fait le latin avec vous.
00:40:48 - Vous étiez ensuite député. - Pardon, M. Morel.
00:40:50 - Vous étiez ensuite ministre. - J'espère que vous êtes meilleur en grec.
00:40:52 - Quand vous aviez été ministre, vous pouviez devenir président de la République.
00:40:54 Vous aviez appris le métier. Et il y avait autre chose.
00:40:56 Il y avait un parti politique. - C'est un cursus honorum.
00:40:58 - Vous savez, le parti politique, c'est ce vieux truc totalement poussiéreux.
00:41:01 Sauf que dans le parti politique, il y avait des idées.
00:41:03 Dans le parti politique, on faisait ce qui nous manque aujourd'hui,
00:41:05 un programme politique. - On travaillait.
00:41:07 - On travaillait et on créait une discipline de vote
00:41:09 pour pouvoir appliquer ce programme. Aujourd'hui, il n'y a pas de programme
00:41:11 et il n'y a pas de majorité pour le voter.
00:41:15 - Regardez ce que disent les Français. Qu'est-ce que doit changer Emmanuel Macron ?
00:41:19 C'est toujours intéressant de savoir si les Français ont un avis
00:41:22 et le regard qu'il porte sur le chef de l'État. Écoutez-les.
00:41:25 - Qu'il soit peut-être plus à l'écoute du peuple et qu'il améliore sa communication.
00:41:31 - Je pense que son cas, il est assez désespéré.
00:41:33 Mais il peut toujours changer. J'en sais rien.
00:41:36 - Je pense qu'à travers les manifestations, la colère des Français,
00:41:41 on peut la constater. Du coup, il faudrait qu'il écoute un peu les Français.
00:41:46 - En essayant peut-être d'engager une forme de dialogue.
00:41:49 Est-ce que les Français ont envie de dialoguer avec Emmanuel Macron ?
00:41:51 Je ne sais pas. Peut-être que c'est déjà fichu.
00:41:54 - Il y avait ce sondage, cet indice de popularité pour le JDD publié hier.
00:42:00 Il a perdu 15 points en un an. C'est un cas désespéré, Emmanuel Macron ?
00:42:06 - Et puis, il y a l'IFOP pour Sud Radio qui montre que dans les qualificatifs
00:42:11 que les Français attribuent à Emmanuel Macron, arriveront un autoritaire,
00:42:15 je crois que c'est à 65 %, et en dernier, je crois que c'est que 17 %,
00:42:20 capacité de rassembler les Français.
00:42:23 - 72 % de mécontents.
00:42:25 - Donc, c'est un président qui est perçu comme autoritaire
00:42:27 et incapable de rassembler les Français.
00:42:29 On n'est pas extrêmement surpris au vu des trois derniers mois.
00:42:32 J'ajoute un point d'expérience personnelle, puisque j'ai dirigé le service
00:42:36 d'information du gouvernement et j'en ai même été adjoint à une autre période.
00:42:39 C'est la machine à produire des sondages à l'intérieur du gouvernement.
00:42:44 Donc, les gouvernants peuvent parfaitement savoir l'état du pays
00:42:48 quand les sondages sont bien faits, notamment les études candidatives.
00:42:51 - Oui, mais vous n'y êtes plus.
00:42:52 - Non, ce n'est pas ça. C'est que les politiques, au bout d'un moment,
00:42:56 je l'ai vécu avec d'autres gouvernants qu'Emmanuel Macron,
00:42:58 ne veulent plus écouter. Ce n'est pas la même chose.
00:43:01 Ce n'est pas que... C'est qu'ils ne veulent plus écouter
00:43:03 parce que ça demande une remise en cause qui est trop importante
00:43:07 pour ce qu'ils savent faire ou ce qu'ils pensent savoir faire.
00:43:10 Donc, il y a une forme d'autisme, de déni qui se développe au sein du pouvoir
00:43:16 et qui fait que les raisons du désamour, elles sont parfaitement connues
00:43:20 et il n'y a même pas besoin d'aller sur un marché économique.
00:43:22 - Mais juste les faits retraites. C'est une question très sérieuse.
00:43:25 Est-ce que c'est juste les faits retraites ?
00:43:27 - Non, mais c'est autre chose. - C'est une vertigineuse dans les sondages.
00:43:31 - Je disais bien que c'est autre chose qui se joue.
00:43:33 C'est un rejet du macronisme. La promesse du macronisme, c'était quoi ?
00:43:37 - L'élément déclencheur, c'est la retraite.
00:43:39 - Je me souviens, il y a bien longtemps, quand Emmanuel Macron n'était pas encore
00:43:41 président de la République, je ne suis même pas certain d'ailleurs
00:43:43 qu'il était ministre à ce moment-là, où il avait eu un jour cette phrase
00:43:45 en disant "le cursus est habituel", pour le coup, là je le dis en français,
00:43:49 de se faire élire député, etc. Tout ça, ça ne m'intéresse pas.
00:43:52 Je me souviens d'avoir poussé un coup de gueule sur une autre antenne,
00:43:55 il y a 6 ou 7 ans, en disant "mais c'est quand même ahurissant
00:43:58 que quelqu'un ose nous expliquer ça". La promesse du macronisme, c'était
00:44:01 de dire "la gauche, la droite, tout ça, ça existe plus, on s'en fiche,
00:44:04 les politiques, c'est nul, ils comprennent rien à rien".
00:44:06 - Ça a marché, hein. - Et d'ailleurs, c'est le même regard
00:44:08 qu'il porte sur les syndicats. - Ça a marché un temps, je pense.
00:44:10 - Il ne voit ça que sur le corporatif. Oui, ça a marché, mais il ne faut pas
00:44:12 confondre deux choses. - Non, mais on a l'air plus intelligent
00:44:15 que tout le monde, 6 ans après, de dire "il avait dit ça, et vous voyez,
00:44:18 il n'avait jamais connu d'élection locale, il ne connaît pas le terrain,
00:44:21 il ne connaît pas les Français". - Pardon, mais pour le moment...
00:44:24 - On est bien sur nos petits fauteuils de dire ça 6 ans après,
00:44:26 mais il y a un moment où on a élu... - Non, pardon, mais non, Julien.
00:44:28 - On a élu Emmanuel Macron. - Non, parce que précisément,
00:44:30 ce que disait Benjamin, et quand on disait à l'époque "non",
00:44:32 c'est de la démagogie, effectivement, de s'opposer au cumul des mandats.
00:44:36 Arrêtons les fausses lois de moralisation, qui ne mènent à rien,
00:44:39 parce que ça ne fait que rejeter plus loin de la politique
00:44:41 les gens qui ont les qualités et les compétences pour le faire.
00:44:45 Non, je suis désolé, il y a des gens qui ne changent pas en permanence d'avis.
00:44:48 Je crois que j'étais assez constant là-dedans, mais surtout,
00:44:50 ce qui est grave, c'est que le macronisme...
00:44:52 - On recherchera les archives. - Le macronisme, pardon,
00:44:55 je pense que personne n'aura imaginé que j'ai été un furieux soutien
00:44:58 du macronisme dès les débuts du macronisme.
00:45:00 - Vous partez au cœur de tout. - Non, je vous le dis en rigolant.
00:45:03 Non, mais parce que précisément, la raison, ce n'est pas qu'il me paraît
00:45:06 trop à gauche, pas assez à gauche, ou trop à droite, ou je ne sais quoi,
00:45:09 c'est parce qu'il est dans une forme de déni de démocratie,
00:45:12 encore une fois, pas parce qu'il est un dictateur, mais parce qu'il ne comprend
00:45:15 pas fondamentalement qu'une démocratie, ça ne peut fonctionner
00:45:18 qu'en étant une démocratie représentative, et une démocratie représentative,
00:45:21 par définition, ça doit avoir des corps intermédiaires,
00:45:23 donc des partis, des syndicats, et il n'a cessé non seulement
00:45:27 de contester ce principe-là, mais d'étrangler ceux qui pouvaient
00:45:30 encore les incarner. - Dernier mot, Yoann Usaï.
00:45:32 - Un mot pour conclure, et pour, me semble-t-il, comprendre la séquence
00:45:35 que nous sommes en train de vivre. Il faut avoir quelque chose en tête
00:45:38 et ne jamais oublier ça, c'est qu'Emmanuel Macron ne peut pas se représenter.
00:45:41 Je dis ça, mais, non mais je dis ça, pardon, ça vous semble...
00:45:44 Non, non, mais ça vous semble anecdotique, vous rigolez, mais c'est fondamental...
00:45:47 - En tant que 2027. - Oui, pas en 2027, mais vous semblez...
00:45:50 - Il peut laisser 5 ans entre 2027 et 2032 et on s'en sortira du chapeau.
00:45:54 - Non, mais vous semblez en rire, mais c'est fondamental pour comprendre
00:45:57 la séquence que nous sommes en train de vivre. - Pardonnez-moi, mais est-ce qu'il y a
00:46:00 ne serait-ce qu'une, je ne sais pas, 0,1% de chance, une pirouette institutionnelle
00:46:05 qui pourrait faire que le chef de l'État se représente en 2027 ou pas ? 0% ?
00:46:09 - Très peu probable, parce que combien de temps vous blessez ?
00:46:11 - Non, mais là, c'était une seconde. Non, c'est impossible.
00:46:13 - Non, c'est très peu probable, quasiment impossible.
00:46:15 - Sauf s'il démissionne avant... - Il y a quelques juristes qui pètent ça...
00:46:17 - S'il démissionne avant la fin de son mandat, il peut se représenter ou pas ?
00:46:19 - Théoriquement, non. - Bon, pardon de vous avoir coupé.
00:46:21 - Non, mais c'est complètement improbable, ça n'arrivera pas.
00:46:23 Donc, pour comprendre ce que nous vivons, il faut avoir ça en tête absolument,
00:46:26 parce que je suis certain, moi, que si le chef de l'État avait pu se représenter en 2027,
00:46:30 cette réforme, on n'en parlerait plus. - Évidemment.
00:46:32 - Il l'aurait déjà retirée. - Évidemment.
00:46:34 - La crise aurait été gérée d'une manière différente.
00:46:36 - Il est un peu intouchable, en fait.
00:46:38 - Non, mais là, l'enjeu est complètement différent pour lui.
00:46:40 On parle de sa cote de popularité qui est en train de s'effondrer.
00:46:43 Lui, il a en tête qu'il a été élu pour réformer le pays, qu'il veut réformer le pays,
00:46:47 qu'il laissera son empreinte de cette manière-là.
00:46:49 Il est persuadé qu'il fait du bien au pays avec ces réformes,
00:46:52 parce qu'on en tirera un bénéfice dans le futur.
00:46:54 Donc, l'enjeu pour lui n'est plus le même.
00:46:56 Quand vous n'avez pas la perspective d'une réélection, votre cote de popularité,
00:47:00 vous ne la regardez pas comme si vous vous apprêtiez à être candidat dans 4 ans.
00:47:03 - Vous avez raison. - C'est très important d'avoir ça en tête.
00:47:05 - Allez, vraiment la conclusion, Philippe. Il faut qu'on avance.
00:47:07 - J'ai essayé de prolonger ce que vous disiez.
00:47:09 Il ne se comporte pas en chef politique soucieux de rassembler son peuple.
00:47:12 Il se comporte en manager de l'entreprise France qu'il essaye de remettre,
00:47:16 qu'il essaye de sortir de roue. - Start-up nation.
00:47:18 - De son point de vue, il se trompe de fonction.
00:47:21 Il n'a pas pris la mesure de ce que c'était que la fonction de leader politique dans une démocratie.
00:47:27 - Bon, voilà ce que l'on pouvait dire à quasiment 23h sur la situation sociale du pays
00:47:34 et la réaction du gouvernement et du chef de l'État qui est en déplacement demain à Vendôme.
00:47:38 Donc, demain, on va vous remontrer des images de casseroles.
00:47:41 - Dans le Loirecher, demain. - À Vendôme ?
00:47:43 - Oui, absolument. - Oui, pas Place Vendôme.
00:47:45 - Oui, au cas où vous mourriez. - Oui, dans un déplacement chez un joaillier.
00:47:49 - Et qui sera probablement à nouveau en déplacement jeudi.
00:47:51 Donc, deux déplacements par semaine, demain et jeudi probablement.
00:47:53 - Et demain, rebelote, le comité d'accueil, les casseroles, le bain de foule où il se fait insulter,
00:47:58 mais garde le sourire. Ça va se passer comme ça, a priori ?
00:48:01 - Le bain de foule, on ne sait rien. Il n'y a pas eu de bain de foule quand il s'est déplacé.
00:48:03 - Vous y serez demain ? - Non, ce sera Florian Tardif.
00:48:05 - Ce sera Florian Tardif. - On fera ça pour CNews.
00:48:07 - Bon, on le sollicitera et on verra comment ça se passe.
00:48:09 22h58, situation brûlante, extrêmement tendue dans le 101e département français, Mayotte.
00:48:16 On en parle juste après le rappel de l'actualité. Isabelle Piboulot.
00:48:19 - À partir de cet automne, aller chez votre médecin traitant vous coûtera plus cher.
00:48:26 Les tarifs augmenteront d'1,50€, soit 26,50€ la consultation pour les généralistes
00:48:33 et 31,50€ pour les spécialistes hors dépassement d'honoraires.
00:48:37 Cette mesure reste toutefois bien en deçà des 30 à 50€ minimum réclamés en vain par les syndicats.
00:48:44 L'été s'annonce rude, l'Espagne est frappée par une vague de chaleur particulièrement précoce.
00:48:50 Le mercure dépassera les 30°C demain et mercredi, avec des pointes prévues à 40°C dans la semaine.
00:48:57 Signe de l'accélération du réchauffement climatique, le pays étant déjà confronté à sa pire sécheresse depuis des décennies.
00:49:05 Et puis le chef de la diplomatie américaine annonce un cessez-le-feu de 3 jours au Soudan.
00:49:10 Les généraux rivaux dans le conflit l'ont accepté après d'intenses négociations ces dernières 48 heures.
00:49:17 Dans le même temps, de nombreux pays mènent des opérations de rapatriement de leurs ressortissants.
00:49:23 Depuis le 15 avril, la guerre entre armées et paramilitaires fait rage.
00:49:27 Plus de 420 morts et 3 700 blessés sont à déplorer.
00:49:32 Lui, il a eu une expérience. Jean-Sébastien Ferjeux qui nous raconte ses expériences avec les hippopotames pendant les JT.
00:49:40 Un jour, promis, on vous mettra des séquences off de l'émission. C'est vraiment passionnant.
00:49:46 Situation, on retrouve notre sérieux parce que c'est extrêmement sérieux et c'est surtout tendu dans le 101e département français.
00:49:52 A peine commencé, l'opération Wambushu coince déjà.
00:49:55 Les Comores ont déclaré aujourd'hui avoir refusé l'accostage d'un bateau transportant des migrants en provenance de Mayotte
00:50:01 où les autorités françaises ont débuté cette intervention controversée censée expulser un grand nombre de migrants clandestins vers l'archipel voisin.
00:50:09 Les explications et la présentation de la situation avec Adrien Spiteri. On en débat.
00:50:13 Situation explosive à Mayotte. Arme à la main.
00:50:20 Les policiers du RAID et de la CRS 8 interviennent dans la jungle mahoraise.
00:50:25 Ici, près du village de Tsunzu, les habitants sont la cible de jeunes souvent mineurs en situation irrégulière.
00:50:34 Ils sont venus nous attaquer en disant "vous les Mahorais, on va vous tuer". Là.
00:50:38 Mais attend, mais où est-ce qu'on va là ?
00:50:40 Quand les policiers sont venus, ils ont commencé à nous cahasser, à nous mettre des galets devant nos maisons, à casser les machins.
00:50:46 Une présence policière qui rassure cette habitante.
00:50:50 On veut des gens qui nous protègent ici, parce qu'on ne peut pas non plus laisser nos maisons qui viennent foutre le feu.
00:50:55 Ce n'est pas possible. Nous, on est ici, chez nous. On ne sait pas où aller. On n'a pas d'autre endroit où aller.
00:51:00 Dans ce quartier, ces jeunes installent des barrages et prennent à partie les forces de l'ordre.
00:51:06 Le terrain est extrêmement accidenté et avec des jeunes qui essayent de prendre les points hauts pour nous projeter des pierres avec plus de puissance.
00:51:15 On avait peur que les maisons qui sont dernières mois soient attaquées par les jeunes pour les piller.
00:51:21 Depuis plusieurs jours, des contrôles massifs d'identité sont réalisés.
00:51:25 Durant cette opération, 12 policiers ont été légèrement blessés.
00:51:30 Une opération de plus, j'ai envie de dire, Jean-Sébastien Ferjot, à quoi ça va servir concrètement ?
00:51:36 Peut-être déjà rassurer la population mahoraise, pour le coup.
00:51:41 Les gens qui vivent à Mayotte et qui sont confrontés à cet assaut.
00:51:45 On peut parler de quelque chose qui ressemble à une forme projetée dans le temps d'invasion.
00:51:51 Les autres habitants du reste de l'archipel des Comores viennent parce qu'ils savent bien que la situation est infiniment plus favorable dans ce département français.
00:52:01 Quand bien même à l'échelle de la France, il est le département le plus pauvre, mais à l'échelle de l'archipel des Comores, il est le département le plus riche.
00:52:08 Exactement. A l'échelle des Comores, oui, c'est un pays indépendant.
00:52:12 Je parle de l'archipel.
00:52:13 L'archipel des Comores a préféré être indépendant à l'exception de l'île de Mayotte.
00:52:19 Il y a notamment beaucoup de femmes qui viennent pour accoucher en France, pour pouvoir bénéficier du droit du sol qui s'y est longtemps impliqué.
00:52:27 Donc oui, c'est important que le gouvernement le fasse.
00:52:29 On a entendu des critiques, que je ne comprends pas, en disant encore une attitude d'un gouvernement colonialiste.
00:52:34 Mais ce sont les Mahorais eux-mêmes, on le voyait dans le reportage, qui réclament cette intervention-là.
00:52:39 Ils sont des citoyens français comme n'importe quel autre citoyen français.
00:52:43 La République a évidemment un devoir vis-à-vis d'eux, quoi qu'en pensent les gens qui, depuis Paris, sont favorables à tous les flux migratoires.
00:52:51 Alors justement, une réaction depuis Paris avant d'aller sur place et de vous montrer des séquences qui disent beaucoup, encore une fois, de la situation sur le terrain.
00:52:59 Écoutez, d'abord, juste, je voulais vous faire entendre la réaction et l'analyse de Michel Onfray, qui était tout à l'heure sur le plateau de Laurence Ferrari, sur cette opération.
00:53:06 J'aimerais savoir ce que vous en pensez.
00:53:08 C'est ici, moi, que j'aimerais voir l'État restaurer son ordre.
00:53:11 Alors c'est facile d'être, justement, avec des gens simples, modestes, pauvres et paumés, de dire "on va envoyer la force militaire, la soldatesque,
00:53:20 et on va rouler les ses muscles là pour montrer qu'eux, etc."
00:53:23 À Marseille, vous avez des nouvelles à peu près tous les deux jours de gens qui se font assassiner, qui se font buter.
00:53:28 Il y a des checkpoints où on sait très bien que les forces de police n'entrent pas.
00:53:32 Bachnor a montré tout ça très bien, même si c'est une fiction, je ne suis pas dupe, mais c'est quand même une fiction très inspirée de la réalité.
00:53:37 Il y a un moment donné où c'est facile, c'est assez facile de faire diversion.
00:53:41 Je pense aussi que c'est une façon de faire diversion en disant "bon, maintenant, vous allez m'envoyer un certain nombre de gros sujets,
00:53:46 il faut que les journalistes tournent la caméra, là, le problème des retraites, il faut que ça change, il faut qu'on tourne, allez hop, on braque là-dessus, et on va là-bas".
00:53:52 C'est assez consensuel, l'idée qu'on puisse taper sur des Comoriens sans-papiers au profit de gens de Mayotte dont on se moque éperdument depuis très longtemps.
00:54:00 Ça fait très longtemps qu'ils sont dans cette configuration-là.
00:54:03 Et pourquoi d'un seul coup, La République est bonne fille ?
00:54:05 Si ce n'est pour des raisons médiatiques, pour détourner l'intérêt des gens, pour détourner le regard des journalistes,
00:54:10 et pour faire de telle sorte qu'on puisse dire "Ah, on est en train de restaurer La République".
00:54:13 Ce n'est pas ici qu'on commence à restaurer La République.
00:54:16 – Il a tout faux ou il a tout juste ?
00:54:19 – Pas moins là-bas non plus.
00:54:20 – Je ne suis pas en désaccord fondamental avec Michel Onfray, c'est-à-dire que vous avez remarqué que la loi immigration est un peu dans les choux.
00:54:26 Donc il s'agit malgré tout pour Gérald Darmanin d'exister sur ces sujets-là.
00:54:29 Pourtant le moment n'a jamais été plus mauvais.
00:54:32 Parce qu'on parlait tout à l'heure des Comores, il faut voir qu'il y a une élection présidentielle aux Comores.
00:54:35 Et que derrière le Président, vous avez l'Arabie Saoudite et la Chine qui poussent à une position très anti-française des Comores.
00:54:41 Et que donc, ce faisant, à ce stade-là, le fait que les laissées-passées consulaires soient accordées, il n'y a pas de plus mauvais moment.
00:54:47 – Alors ça, il faut qu'on en parle.
00:54:48 Vous pouvez évidemment tenter de juguler les choses, mais la réalité c'est que vous allez faire quoi des gens que vous allez vouloir expulser ?
00:54:55 Vous allez les mettre dans des camps de réfugiés, enfin des camps de sans-papiers.
00:54:58 Et ces camps-là, ils sont déjà surpeuplés.
00:55:00 La France a été condamnée sept fois, je crois, par la CEDH, justement, pour l'état aujourd'hui de ces centres de rétention.
00:55:07 Donc on n'a pas réellement les moyens d'agir.
00:55:09 Il y a des choses qui sont faites qui sont d'une égalité par ailleurs douteuse.
00:55:12 Vous avez parfois des arrêtés de destruction qui ne sont pas réellement posés aux populations.
00:55:18 Et donc, on ne sait pas exactement comment vont réagir les tribunaux administratifs.
00:55:21 Donc tout ça est fait dans une…
00:55:22 – Après, il y a quand même une détresse…
00:55:24 – Bien sûr, mais je ne suis pas en train de l'anéer.
00:55:25 – Il y a une détresse réelle des maorais.
00:55:27 – Mais là où je suis d'accord avec Michel Montreux, c'est qu'elle ne date pas d'il y a deux semaines.
00:55:29 – Non, c'est en cela qu'il a parfaitement raison.
00:55:31 – Et donc, ce faisant-là, on a une opération de deux mois qui apparaît relativement improvisée, plus ou moins opportune.
00:55:35 Donc on peut se demander si mieux organisée, mieux pensée, elle n'aurait pas été plus efficace.
00:55:39 – Justement, en parlant de détresse, avant de poursuivre le tour de table,
00:55:41 je voudrais que vous voyez cette séquence où le préfet de Mayotte, face à la presse,
00:55:45 présente cette intervention des forces de l'ordre qui a démarré ce matin.
00:55:49 Il est pris à partie par une dame, une maoraise, qui est en détresse totale,
00:55:53 dont la maison, apparemment, c'est ce que l'on va comprendre dans cette séquence,
00:55:57 a pris feu à cause d'une action de délinquants.
00:56:01 – Excusez-moi, je vais avoir la parole, excusez-moi.
00:56:04 – Non, non, non. – Je vais avoir la parole.
00:56:06 On vient de détruire ma maison, on a détruit ma maison !
00:56:09 – C'est moi qui parle. – Non, non, c'est moi qui parle, donnez-moi le micro.
00:56:14 Laissez-moi tranquille, vous n'avez pas dit qu'il y avait pas besoin de nous garder,
00:56:19 vous n'avez pas besoin de sauver nos maisons.
00:56:21 Maintenant, c'est moi qui parle, donnez-moi le micro.
00:56:23 C'est suffisant.
00:56:24 – Les journalistes sont là pour vous écouter, madame.
00:56:26 – Vous allez faire des trucs, vous n'êtes plus pas capable de vous assumer ?
00:56:29 C'est quoi ? Fichez-vous de vous.
00:56:31 – Cette dame a raison d'être en colère, parce que sa maison,
00:56:35 elle a été brûlée par les voyous et les délinquants.
00:56:38 Ce qu'on a fait cette nuit, c'est de protéger des gens comme elle,
00:56:43 comme quand ils étaient attaqués par les voyous et par les délinquants.
00:56:46 Ne nous trompons pas là-dessus, ce sont des gens qui sont des victimes.
00:56:51 – Oui, certes, ce sont des victimes, mais alors Karim Abric et Jean-Sébastien,
00:56:55 je reviendrai vers vous, ou Philippe qui n'a pas parlé,
00:56:57 enfin bon, tout le monde s'exprime, peu importe.
00:56:59 Est-ce qu'en deux mois, tout peut changer ?
00:57:01 Est-ce que c'est une opération de communication ?
00:57:03 Ces gens-là, en effet, Benjamin vient de le dire,
00:57:05 ils sont dans la détresse depuis des décennies, j'ai envie de dire.
00:57:07 – Et où est-ce qu'on met les gens après ?
00:57:09 – Et cette colère, on se dit, oui, le micro, on doit le tendre
00:57:12 envers ces personnes-là, en fait, ces personnes, parce que…
00:57:15 – En l'occurrence, c'était la conférence de presse du préfet,
00:57:17 donc les micros sont tendus vers lui, et après…
00:57:19 – Non, mais vous comprenez ce que je veux dire, c'est-à-dire que cette voix
00:57:21 qu'on n'entend pas nécessairement, et effectivement, ça fait des années
00:57:24 que ça dure, et on parle de bidonvilles qui se multiplient,
00:57:28 on parle de personnes qui sont attaquées à la mâchette,
00:57:30 je ne sais pas si on réalise, on est dans un territoire français,
00:57:32 mais il y a des gens qui se font…
00:57:33 – Qui sont découpés en morceaux et qui sont placés sur les avenues,
00:57:35 et c'est la députée de Mayotte qui nous le dit,
00:57:37 on l'entendra dans quelques instants, c'est…
00:57:39 – Oui, c'est ça, donc…
00:57:40 – Des techniques d'intimidation autrement plus violentes, en effet,
00:57:42 que celles qu'on évoquait dans un autre sujet. Pardon, Karima.
00:57:44 – Donc, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'implicitement,
00:57:46 la France consent à ce que, sur un de ces territoires,
00:57:48 il y ait des citoyens de seconde zone, et ensuite on fait une opération,
00:57:52 est-ce que c'est médiatique ? Oui, on décide de faire quelque chose,
00:57:54 mais quand même…
00:57:55 – C'est toujours le timing, c'est toujours pareil,
00:57:57 on est en pleine contestation contre la retraite,
00:57:59 et c'est à ce moment-là que tombe cette intervention à Mayotte, donc bon…
00:58:02 – Néanmoins, c'est quand même assez complexe, c'est-à-dire que…
00:58:04 – Bien sûr.
00:58:05 – Effectivement, le pôle d'attraction pour Mayotte est très important autour,
00:58:09 il y a beaucoup de gens qui veulent se réfugier là-bas,
00:58:11 on regarde juste les statistiques, c'est quand même incroyable.
00:58:13 – Population multipliée par 6 en 50 ans.
00:58:15 – Oui, en 50 ans, multipliée par 6, et je regardais aussi les chiffres,
00:58:19 c'est un tiers, nous dit-on, de la population qui est issue, disons,
00:58:23 de cette immigration clandestine, irrégulière, donc effectivement,
00:58:27 c'est toute la question de ce droit au sol, ça a été modifié en 2018, je crois,
00:58:31 parce que vous l'avez mentionné tout à l'heure, il y a des femmes
00:58:34 qui viennent accoucher là-bas, qui viennent de l'extérieur, pour bien sûr…
00:58:38 – La maternité de la capitale de Mayotte.
00:58:41 – Oui, c'est ça, exactement.
00:58:43 – C'est devenu la plus grande maternité de France.
00:58:45 – Je pense que c'était en 2018…
00:58:47 – C'est surtout le plus grand désert médical de France, Mayotte.
00:58:49 – Oui, mais quand même, l'idée, c'est de se rendre là-bas et de se dire,
00:58:51 « mon enfant pourrait être naturalisé français éventuellement »,
00:58:54 donc ça, on peut comprendre cette logique, mais en 2018,
00:58:58 il y a eu la modification de la loi sur l'acquisition de la nationalité française,
00:59:02 et on disait que les deux parents doivent être en situation régulière
00:59:06 depuis au moins trois mois, mais c'est très facile de falsifier des papiers,
00:59:10 et l'idée, ce serait probablement de mettre ce délai à un peu plus longtemps,
00:59:14 on parle peut-être d'un an maintenant, je pense que c'est Darmanin qui veut faire ça.
00:59:19 Donc on voit que c'est très complexe, mais en ce moment, ça nous montre aussi
00:59:22 que l'abandon politique au cours des dernières années,
00:59:25 ça donne une situation impossible, et cela dit, sur ce que dit Michel Onfray,
00:59:29 c'est vrai aussi, à un moment donné, il y a une question de volonté politique.
00:59:33 Si on décide de faire quelque chose, d'envoyer des ressources,
00:59:36 on peut aussi se dire pourquoi on le fait pas dans certaines régions.
00:59:39 - Je voudrais juste ajouter, je veux pas balancer trop de chiffres,
00:59:43 comme ça être trop indigeste, mais s'il faut en retenir juste quelques-uns,
00:59:46 4 personnes sur 10 à Mayotte vivent dans un bidonville.
00:59:50 Mayotte, c'est le plus grand désert médical de France, je le disais,
00:59:53 moins d'un tiers de la population a un travail, et puis j'en avais une autre,
00:59:58 la moitié des enfants qui naissent à Mayotte sont issus de deux parents étrangers.
01:00:03 Ça nous donne quand même ces quelques chiffres, nous permettent quand même
01:00:06 de comprendre un minimum la situation dans le pays.
01:00:09 Je parle pas des problèmes de logement, des problèmes d'eau,
01:00:11 enfin il y a vraiment un contexte...
01:00:13 - C'est pas parce que vous allez démonter les bidonvilles que vous allez arranger le problème ?
01:00:15 - C'est ce que je veux dire, d'autant, et pour en venir là où je voulais aller,
01:00:19 les Comores ont déclaré aujourd'hui avoir refusé l'accostage d'un bateau transportant des migrants.
01:00:23 Je cite le ministre comorien de l'Intérieur, Fakhr-e-Din Mahmoud,
01:00:27 "Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale,
01:00:30 nous prenons nos responsabilités, aucun n'expulsé ne rentrera dans un port
01:00:34 de souveraineté comorienne."
01:00:36 Il faut être deux pour pouvoir expulser Philippe Guibert.
01:00:40 - Oui, c'est ça. En fait, ça me paraît être le fond du sujet,
01:00:42 parce que je ne sais pas si Gérald Darmanin fait de la communication ou pas.
01:00:46 - Pourquoi il refuse ?
01:00:47 - On a l'impression que c'est une situation particulièrement dramatique et urgente.
01:00:52 Mais le fond de l'affaire, à l'évidence, c'est politique vis-à-vis de tous les morts.
01:00:56 C'est un conflit qui remonte, ça a été raconté tout à l'heure par Jean-Sébastien,
01:01:00 c'est un conflit qui remonte au moment où Mayotte a voulu rester française
01:01:04 alors que les Comores voulaient un autre destin.
01:01:08 - C'est un référendum d'indépendance et seule l'île de Mayotte a décidé
01:01:11 de rester en département française.
01:01:13 - Seule l'île de Mayotte a décidé de rester française.
01:01:15 Donc si c'est un problème politique et si, comme le dit Benjamin,
01:01:18 il y a des pressions sur les Comores de la part de la Chine,
01:01:21 de la part de l'Arabie Saoudite, on sait qu'on est dans un contexte
01:01:24 où la France est en difficulté en Afrique de manière générale.
01:01:28 - Philippe, pardon de vous couper, si la Russie et l'Arabie Saoudite
01:01:32 sont derrière les Comores, c'est parce que la France n'a pas eu l'intelligence
01:01:36 d'accompagner aussi les Comores pour pas que ça devienne...
01:01:39 - Les Comores ne font pas rien.
01:01:42 - Vous dites qu'il y a beaucoup d'argent aux Comores.
01:01:44 - J'ai trois personnes qui parlent en même temps, je voulais juste...
01:01:46 - Je crois qu'on verse beaucoup d'argent aux Comores,
01:01:48 donc on doit quand même avoir quelques moyens de négociation.
01:01:51 - Entre-temps, ils ont obtenu le soutien de la Russie et de l'Arabie Saoudite
01:01:53 qui poussent notamment à refuser les ressortissants.
01:01:56 - On est dans un vrai jeu géopolitique.
01:01:58 - Donc on est dans un vrai jeu géopolitique,
01:02:00 donc là la question devient géopolitique et diplomatique,
01:02:03 et que ce ne sont pas des réponses sécuritaires,
01:02:05 parce que vu la gravité de la situation, les réponses sécuritaires
01:02:08 ne seront pas humanitaires.
01:02:10 - Donc ce que vous dites ce soir, c'est que ça ne sert à rien
01:02:12 ce qui se passe à Mayotte depuis ce matin ?
01:02:14 - Je ne dis pas du tout que ça ne sert à rien,
01:02:16 il y a des problèmes d'urgence qui sont, et puis les habitants le réclament,
01:02:18 donc à l'évidence, ça doit servir à quelque chose.
01:02:20 Mais en tout cas, la solution du problème, à mon avis,
01:02:22 n'est certainement pas sécuritaire.
01:02:24 - Donc là on est dans une situation également,
01:02:26 pour que chacun comprenne bien,
01:02:28 où l'état des comores refuse ses ressortissants,
01:02:31 donc on est en train de se faire victimiser par les comores,
01:02:36 donc là, la France n'est pas capable de se faire respecter par les comores.
01:02:39 On est d'accord ?
01:02:41 - Je rebondis sur ce que disait Benjamin Morel tout à l'heure,
01:02:43 la question ce n'est pas d'intervenir, là où j'ai un bémol.
01:02:45 - Moi je voudrais juste qu'on réponde à cette question
01:02:47 sur les ressortissants qui ne sont pas accueillis aujourd'hui.
01:02:49 - Je réponds à votre question, Julien,
01:02:51 mais je vous assure, en entendant au moins la moitié de la phrase,
01:02:53 vous verrez que je vais y répondre.
01:02:55 Mais ce que je vous disais, c'est la préparation,
01:02:57 c'est la préparation de l'opération, justement.
01:02:59 Là où j'ai un bémol par rapport à Michel Onfray,
01:03:01 c'est pourquoi faudrait-il refuser à ces citoyens français-là
01:03:05 la République et dire "on commence plutôt à Marseille qu'à Mayotte".
01:03:08 Il n'y a pas de raison, ils sont dans une situation qui est catastrophique,
01:03:11 c'est quand même important de rappeler qu'ils sont citoyens français,
01:03:14 ils ont fait le choix-là, ils méritent ça,
01:03:16 mais oui, c'est une opération qui, justement,
01:03:18 parce qu'ils sont citoyens français, mérite mieux
01:03:20 qu'une simple opération de communication politique
01:03:23 et que ce soit préparé, parce que Philippe Guibert le disait,
01:03:26 oui, on verse pas mal d'argent aux Comores,
01:03:28 il y a des moyens d'être plus efficaces dans la diplomatie.
01:03:30 Et on voit bien que vis-à-vis des pays qui refusent les laisser passer consulaires,
01:03:34 parce que le problème n'est pas que avec les Comores,
01:03:36 il y a avec l'Algérie, avec le Maroc, avec beaucoup de pays,
01:03:39 mais on voit bien que le gouvernement actuel...
01:03:41 - Le gouvernement, sans manquer de respect aux Comores,
01:03:43 ce n'est pas un État qui a une grande influence sur le pays.
01:03:45 - Mais justement, Julien, c'est exactement ce que je suis en train de vous dire.
01:03:48 Il y a manifestement une incapacité du gouvernement actuel
01:03:51 à mener au-delà des coups de menton d'Emmanuel Macron
01:03:53 quand il s'exprime sur la Chine-Taïwan,
01:03:55 ou je ne sais pas, parce qu'il a une vision cosmique des choses,
01:03:57 une incapacité à gérer les enjeux concrets du quotidien.
01:04:00 - Yoann, vous reprenez tout de suite, je voudrais juste entendre
01:04:02 la députée Liotte de Mayotte et Steliosoupha,
01:04:04 qui étaient sur notre antenne aujourd'hui.
01:04:06 - En clair, les Mahorais n'en peuvent plus.
01:04:09 - Nous, on connaît sur notre territoire des émeutes quotidiennes.
01:04:12 Donc, effectivement, cette opération
01:04:15 ou cette intensification de la présence des forces de l'ordre à Mayotte,
01:04:19 c'est impératif.
01:04:21 - Des émeutes quotidiennes ?
01:04:23 - Des émeutes quotidiennes, il y a des barrages.
01:04:25 - Vous vous rendez compte de l'importance des mots que vous enseignez ?
01:04:27 - Oui, je pense qu'ici, dans l'Hexagone, quand on entend l'espèce de blabla
01:04:29 qui est sortie par les associations de défense des droits de l'homme,
01:04:32 nous, on est profondément choqués, en fait, à Mayotte.
01:04:35 Ces personnes ne s'expriment jamais sur le fait que Mayotte est un désert médical,
01:04:38 Mayotte est un désert judiciaire,
01:04:40 que les écoles, elles sont saturées
01:04:42 parce que 80% des élèves sont des Comoriens
01:04:45 qui sont totalement illettrés,
01:04:47 qu'on a des bébés barbus, des élèves qui sont inscrits au CP,
01:04:50 ils sont en pleine adolescence, enfin...
01:04:53 On est dans une situation de saturation totale des services publics
01:04:56 et on entend ici des propos complètement hallucinants.
01:04:59 - Quand on dénonce une opération postcoloniale ?
01:05:02 - Quand on parle d'une opération postcoloniale,
01:05:04 vraiment, c'est scandaleux, pacification, ça renvoie à la guerre d'Algérie,
01:05:07 enfin, c'est grave, parce qu'en fait, Mayotte, c'est un département français
01:05:10 qui, à l'indépendance des Comores, a choisi de rester français,
01:05:13 on est français depuis 1841,
01:05:16 si on ne voulait pas notre avis de ressortissants français,
01:05:19 il ne fallait pas nous demander,
01:05:21 parce qu'on a été consulté un nombre incalculable de fois,
01:05:24 de 1, de 2, les forces de l'ordre et forces et honneurs à elles
01:05:27 sont en première ligne, elles opèrent dans le cadre de la loi.
01:05:30 L'État, c'est le monopole de la violence,
01:05:33 face à la violence.
01:05:35 - Ce qui est vrai, c'est qu'il y a au minimum,
01:05:38 selon les chiffres qui sont donnés, 80 arrivées illégales par jour à Mayotte,
01:05:42 des milliers d'autres qui arriveront, si ça continue comme ça,
01:05:45 ça va juste être la guerre civile à Mayotte dans les mois qui viennent.
01:05:48 Donc il y a urgence à agir d'un point de vue répressif,
01:05:51 tout de même, quand bien même, il y a des problèmes structurels
01:05:54 bien plus profonds dans le 101e département.
01:05:57 - Non, mais ce qui se passe à Mayotte, ce n'est pas simplement un abandon,
01:06:00 ce qui se passe à Mayotte, c'est criminel.
01:06:02 On ne peut pas se rendre compte de ce qui se passe là-bas
01:06:04 si on n'est jamais allé à Mayotte, me semble-t-il.
01:06:06 Les problèmes sont absolument colossaux.
01:06:08 On ne peut pas mettre un pied dehors sans être en insécurité,
01:06:10 risquer de se faire agresser à tout moment.
01:06:12 Il y a des problèmes d'infrastructures qui sont absolument colossaux.
01:06:14 Enfin, c'est un drame absolu.
01:06:16 Alors, effectivement, la clé, c'est de pouvoir expulser
01:06:20 ceux qui n'ont rien à faire à Mayotte.
01:06:22 Il y a le problème des laissés-passer consulaires,
01:06:24 on en parle beaucoup également pour la métropole.
01:06:26 Le problème se pose de manière bien plus importante encore à Mayotte.
01:06:29 Et il y a effectivement l'aide au développement,
01:06:31 qui pourrait être, disons, un moyen de pression.
01:06:33 Le Rassemblement national, par exemple, aujourd'hui, redit
01:06:36 qu'il faut couper l'aide au développement, ce qu'on appelle l'AFB.
01:06:39 Qui fait les très très gros scores à Mayotte, d'ailleurs.
01:06:41 L'AFB, c'est l'aide française pour le développement.
01:06:43 Et effectivement, la France a choisi de faire des comores,
01:06:45 l'un des pays qui est le plus aidé par la France et par l'Union européenne,
01:06:48 parce qu'il s'agit aussi de l'un des pays les plus pauvres au monde.
01:06:51 Donc, le Rassemblement national dit la chose suivante,
01:06:54 dit "coupons toutes les aides au développement,
01:06:56 c'est un moyen de pression sur les comores,
01:06:58 si on ne leur donne plus d'argent,
01:06:59 et bien peut-être que ça va les forcer à reprendre leurs ressortissants".
01:07:02 Et le gouvernement répond une chose tout à fait opposée.
01:07:05 Le gouvernement dit "pas du tout, au contraire,
01:07:07 on va augmenter l'aide française",
01:07:08 c'est ce qui est prévu jusqu'en 2025.
01:07:10 "On va encore augmenter l'aide que nous apportons tous les ans aux comores".
01:07:13 Pourquoi ? Parce que le gouvernement dit
01:07:15 "si on arrête de les aider, le pays va s'appauvrir davantage
01:07:18 et donc il y aura encore plus de clandestins qui voudront venir à Mayotte".
01:07:21 Donc ce sont deux visions, deux choix politiques qui sont radicalement opposés.
01:07:25 Et pour conclure cette démonstration,
01:07:27 ce qu'il faut bien comprendre également,
01:07:29 c'est que pour les comoriens, Mayotte, c'est chez eux,
01:07:32 c'est les comores, parce que c'est un archipel.
01:07:34 Finalement, lors du référendum, il l'a rappelé,
01:07:36 Philippe Mayotte est le seul à avoir décidé de rester français,
01:07:39 mais c'est un même peuple, ce sont des frères.
01:07:42 Et on ne comprend ce problème que si on considère
01:07:44 que les comores en effet sont dans une position très ambigüe.
01:07:46 Ça ressemble d'une certaine façon beaucoup à l'Algérie.
01:07:48 C'est-à-dire qu'à la fois il y a cette idée
01:07:50 qu'il y a besoin de l'argent de la France,
01:07:52 et en même temps Mayotte, ça devrait revenir dans le giron des comores,
01:07:56 selon les comores.
01:07:57 En se faisant, on est forcément dans une position
01:07:59 où l'identité nationale comorienne se construit contre la France.
01:08:02 Et quand vous avez des soucis qui sont des soucis économiques,
01:08:05 avec une population grandissante,
01:08:07 laisser passer l'immigration vers Mayotte,
01:08:09 ça sert également bien l'État comorien.
01:08:11 Donc dès le moment où vous avez les Chinois
01:08:13 et vous avez les Saoudiens qui arrivent aux seuls comores,
01:08:15 ils risquent de préférer ces partenaires-là à nous.
01:08:18 Et ça, c'est un problème fondamental.
01:08:20 Il y a eu une erreur qui a été commise,
01:08:22 et je crois qu'il faut la rappeler,
01:08:23 c'était la départementalisation de Mayotte sous Sarkozy.
01:08:25 C'est le plus jeune département français à l'époque.
01:08:27 C'est le plus jeune département français à l'époque.
01:08:28 Exactement.
01:08:29 Ça ne veut pas dire qu'il y avait une vraie volonté des Mahorais
01:08:30 d'être un département,
01:08:31 mais organiser la départementalisation là encore,
01:08:33 trop vite et trop mal,
01:08:35 ça a donné cette situation-là.
01:08:37 Donc c'est juste le plus grand échec,
01:08:40 c'est un des plus grands échecs politiques de la France,
01:08:43 cette création du département de Mayotte
01:08:45 et l'état dans lequel on l'a laissé.
01:08:46 Je voudrais juste qu'on entende un dernier extrait
01:08:48 de Mme Youssoupha, la députée Lyotte de Mayotte,
01:08:51 sur une atmosphère qu'elle décrit elle-même de terrorisme.
01:08:55 Écoutez-la.
01:08:56 Nous à Mayotte, on dit que les jeunes qui sèment la terreur à Mayotte
01:08:59 sont des terroristes.
01:09:00 Je vais vous dire pourquoi,
01:09:01 parce que la terreur, c'est de semer la mort et la violence
01:09:04 pour faire peur, pour terroriser.
01:09:06 Quand vous découpez des gens en morceaux,
01:09:09 que vous répandez les membres de corps humains sur la route
01:09:12 pour que ce soit visible de tout le village,
01:09:15 c'est du terrorisme et de la barbarie.
01:09:17 Nous, on n'a pas d'autre mot.
01:09:18 Si vous avez dans le dictionnaire des mots plus appropriés,
01:09:21 je ne vois pas de quoi il s'agit.
01:09:22 C'est fort ce qu'elle dit, Philippe.
01:09:26 Des gens qui sont découpés,
01:09:28 qui sont mis à même les avenues pour intimider
01:09:31 les Comoriens qui se comportent un peu comme des néo-colonialistes
01:09:34 en balayant l'autorité sur l'île.
01:09:36 Et dans le même temps, vous avez donc ces associations
01:09:38 dont la Ligue des droits de l'homme,
01:09:39 dont on parle beaucoup en ce moment,
01:09:41 qui s'inquiètent dans un communiqué
01:09:42 que la France place des mineurs
01:09:44 dans des situations de vulnérabilité,
01:09:46 de danger intolérable.
01:09:48 Oui, la Ligue des droits de l'homme,
01:09:50 ils sont très militants.
01:09:51 Ils sont très militants,
01:09:52 mais c'est la Ligue des droits de l'homme.
01:09:54 Moi, j'ai le sentiment que c'est une situation sécuritaire.
01:09:57 Je ne connais pas Mayotte,
01:09:59 mais j'entends ce que vous disiez tout à l'heure.
01:10:02 J'ai l'impression qu'on est face à une situation sécuritaire
01:10:05 auxquelles nos services publics,
01:10:08 nos forces de l'ordre,
01:10:09 nos appareillages de lois et de réglementations,
01:10:13 n'est en fait pas très.
01:10:15 Parce qu'on est dans une situation
01:10:16 qui frôle la guerre civile.
01:10:18 Quand on entend cette description-là,
01:10:20 on est plus proche de la guerre civile,
01:10:22 de la guerre de tous contre tous,
01:10:24 que d'une situation sécuritaire
01:10:26 ou insécuritaire à proprement parler,
01:10:28 telle qu'on peut la connaître sur la métropole.
01:10:31 Et donc, je ne sais pas comment on peut,
01:10:34 je répète ce que je disais tout à l'heure,
01:10:36 les solutions sécuritaires d'urgence,
01:10:38 c'est certainement indispensable,
01:10:40 mais je ne vois pas comment on sort d'une telle situation,
01:10:43 avec les moyens sécuritaires qui sont ceux
01:10:45 d'un État démocratique et d'un État de droit
01:10:48 comme la France,
01:10:49 dans une situation comme ça,
01:10:51 je ne vois pas comment ça peut être la solution.
01:10:53 Donc, ou bien on est sur des solutions
01:10:56 de force et de violence,
01:10:58 mais on rentre dans une autre logique.
01:11:00 Je ne porte pas de jugement sur le fond,
01:11:02 mais soit on est dans une solution
01:11:04 de force et de violence,
01:11:05 mais on sort de nos habitudes politiques,
01:11:09 parce qu'on est dans un département français,
01:11:11 ou bien c'est un problème qu'on arrive
01:11:14 à aborder par la diplomatie,
01:11:17 par les échanges qu'on peut avoir avec le Comore
01:11:20 et ceux qui peuvent éventuellement
01:11:22 les pousser dans ce sens.
01:11:23 - Je veux dire, franchement,
01:11:24 et on va conclure vraiment là-dessus,
01:11:26 - Sinon, je ne vois pas de solution.
01:11:28 - Il y a cette impression qu'on n'est qu'au début
01:11:31 de cette crise, parce que malgré tout,
01:11:33 on l'a dit tout à l'heure,
01:11:34 le niveau de vie à Mayotte est largement supérieur
01:11:36 que dans le reste de l'archipel
01:11:38 de l'archipel des Comores.
01:11:40 Donc cette spirale de violence
01:11:42 et cette volonté des Comoriens
01:11:44 de rejoindre le département français,
01:11:46 vous n'allez pas l'arrêter comme ça
01:11:47 du jour au lendemain.
01:11:48 - Tout dernier mot et on passe à la suite.
01:11:50 - C'est de reconnaître qu'il y a quand même
01:11:51 un échec de la France,
01:11:52 dans un certain nombre de départements
01:11:54 ou de territoires d'outre-mer
01:11:56 dont on n'a pas su assurer
01:11:58 le développement économique,
01:11:59 autrement que par les subventions
01:12:01 qui sont les investissements publics
01:12:03 qui y sont faits.
01:12:04 Mais je crois que la situation,
01:12:05 elle est très, pour revenir sur ce que disait
01:12:07 Juste Philippe à l'instant,
01:12:08 oui, il va falloir choisir une voie,
01:12:10 mais je crois que c'est très représentatif
01:12:11 de toute façon, de peut-être des choses
01:12:13 qui nous attendent dans le futur,
01:12:15 ici, toute proportion gardée.
01:12:17 Bien sûr, parce que la situation
01:12:19 que décrit Veïsta Yusufa
01:12:20 est absolument apocalyptique
01:12:21 et rien, ni de près ni de loin,
01:12:23 ne ressemble à ça en France.
01:12:24 Mais tout ce qu'on ne fait pas
01:12:25 avec fermeté un jour,
01:12:27 on le paie et on le paiera
01:12:28 dans le sang et dans la violence
01:12:30 et dans des atteintes bien pires,
01:12:32 finalement, à l'état de droit plus tard,
01:12:34 parce qu'il n'y aura pas d'autre choix,
01:12:36 justement, que d'en passer par la force.
01:12:38 Donc tout ce qu'on peut faire avant,
01:12:39 faisons-le avant,
01:12:40 n'attendons pas que la situation dégénère,
01:12:42 parce que ce sera pire
01:12:43 en termes de liberté publique et de démocratie.
01:12:44 Allez, deux derniers chiffres
01:12:45 pour conclure ce thème
01:12:46 et encore une fois,
01:12:47 se rendre un petit peu plus compte
01:12:48 de la détresse que vit ce département.
01:12:51 En un an, les vols avec armes
01:12:53 ont progressé de 121%.
01:12:55 Sachez enfin que 77% des habitants
01:12:58 vivent sous le seuil de pauvreté.
01:13:00 C'est cinq fois plus qu'ici, en métropole.
01:13:03 Voilà ce qu'on pouvait dire
01:13:04 sur cette opération
01:13:05 qui va poursuivre pendant bien deux mois.
01:13:06 Donc on tentera de s'informer
01:13:10 quasi au quotidien
01:13:11 de l'évolution de cette opération
01:13:12 et de la situation à Mayotte.
01:13:14 Nouveau Rodeo Urbain,
01:13:15 tout autre sujet,
01:13:16 près de Nantes,
01:13:17 cette fois-ci à Orvaux-Grandval.
01:13:20 Des individus se sont filmés
01:13:22 et ont publié cette vidéo
01:13:24 sur les réseaux sociaux
01:13:25 en mettant au sein d'un centre commercial,
01:13:28 tout simplement.
01:13:29 Oui, il y avait cette vidéo
01:13:30 dans la région de Grenoble, je crois.
01:13:33 C'était la semaine dernière,
01:13:34 c'était à Grenoble.
01:13:35 On réplique,
01:13:36 on réplique parce que les vidéos,
01:13:37 c'est viral
01:13:38 et que ça donne envie aux autres
01:13:39 de faire pareil.
01:13:40 Et on met en danger
01:13:41 la vie de plusieurs clients, évidemment.
01:13:43 Écoutez une commerçante
01:13:44 qui était sur place.
01:13:45 J'ai entendu un bruit très fort
01:13:48 qui est arrivé vers l'escalator orange.
01:13:52 Et donc j'ai vu les deux motocross
01:13:54 passer les scooters
01:13:55 à toute vitesse ici.
01:13:57 Et après, ils sont repartis tranquillement
01:14:00 par la porte ouverte
01:14:02 qui se trouve aux côtés de la pharmacie.
01:14:04 Ça aurait pu être dangereux
01:14:05 si quelqu'un sortait d'une boutique.
01:14:06 Oui, ça aurait été dangereux.
01:14:07 Ou les enfants
01:14:08 parce qu'actuellement,
01:14:09 il y a tous les jeux des enfants.
01:14:10 Donc un enfant aurait pu traverser
01:14:12 au même moment où les motos passaient.
01:14:14 Il y a eu quand même des clients
01:14:15 qui ont été impressionnés
01:14:16 parce qu'on avait pas mal de clients
01:14:19 dans le magasin.
01:14:20 Et c'est vrai, ça les a choqués aussi.
01:14:22 C'est la nouvelle mode, Philippe.
01:14:24 On le disait avant de lancer cet extrait,
01:14:26 il y a un effet réplique avec ces vidéos
01:14:29 et c'est de plus en plus dangereux.
01:14:30 Oui, il y a un effet mimétisme.
01:14:31 C'était hier à Grenoble,
01:14:32 c'est aujourd'hui dans la banlieue de Nantes.
01:14:34 Demain, où est-ce que ça sera ?
01:14:35 Et au Paris, vu l'écho que ces vidéos ont,
01:14:38 qu'il y aura d'autres grandes villes,
01:14:40 d'autres grandes métropoles
01:14:41 ou villes moyennes de notre beau pays
01:14:43 qui seront le théâtre
01:14:44 dans des centres commerciaux
01:14:45 pour montrer que nous aussi,
01:14:47 à Bordeaux, à Rouen, à Toulouse
01:14:49 ou je ne sais où,
01:14:50 on est capable de faire
01:14:51 ce qui a été fait à Grenoble
01:14:52 et ce qui a été fait
01:14:54 dans la banlieue de Nantes, à Orveau.
01:14:57 Après, une fois qu'on a dit ça,
01:14:59 évidemment avec tous les dangers
01:15:00 pour les personnes
01:15:01 qui se trouvent dans ce centre commercial,
01:15:03 qui doivent quand même être très inquiets
01:15:05 pendant quelques minutes.
01:15:06 Ça surprend, hein ?
01:15:07 Oui, ça surprend.
01:15:08 Et puis quand vous êtes avec des enfants...
01:15:10 Ça fait peur.
01:15:11 J'imagine que ce n'est pas du tout,
01:15:12 du tout, du tout rassurant.
01:15:13 Mais après, le problème, là aussi,
01:15:16 sécurité, enfin, qui est d'une toute autre nature
01:15:18 que celui qu'on vient d'aborder,
01:15:21 est de savoir quelle est notre stratégie
01:15:23 et si on en a une possible
01:15:24 par rapport à ces rodéos.
01:15:27 Et là, on est dans le débat
01:15:29 de ce que doit faire la police.
01:15:31 Et est-ce que la stratégie anglaise est la bonne,
01:15:34 le contact tactique ?
01:15:35 On va en parler dans deux minutes.
01:15:37 Je voudrais juste avant cela
01:15:38 vous faire entendre le ressenti
01:15:39 de Rudy Mana, du syndicat de police Alliance,
01:15:41 avec des policiers qui ont presque envie
01:15:43 de baisser les bras.
01:15:44 Alors, ils ne le font pas, évidemment,
01:15:45 en tout cas pour beaucoup d'entre eux.
01:15:47 Mais ils se disent qu'ils n'ont,
01:15:49 pour le moment, pas les moyens
01:15:50 de stopper ce phénomène.
01:15:51 C'est extrêmement difficile
01:15:54 pour les policiers aujourd'hui d'intervenir
01:15:56 parce qu'on n'a pas les moyens,
01:15:58 de le faire.
01:15:59 En fait, il faut qu'on arrive
01:16:00 à les intercepter sans que personne se blesse,
01:16:02 sans dégrader à la limite du domaine public
01:16:04 et en interpellant les mecs
01:16:06 sans qu'ils soient blessés.
01:16:07 Bon, vous avez bien compris
01:16:08 que la situation est très compliquée
01:16:11 pour les policiers de terrain.
01:16:12 Il faut aujourd'hui arrêter de penser
01:16:14 qu'on peut, sans cadre légal,
01:16:16 interpeller ces individus
01:16:18 qui n'obtempèrent rarement, voire jamais,
01:16:21 à nos injonctions pour s'arrêter.
01:16:23 Maintenant, il faut qu'on arrive
01:16:25 à la confiscation de motos plus régulière.
01:16:28 Vous savez qu'aujourd'hui,
01:16:29 on ne peut confisquer que si l'auteur du rodéo
01:16:32 est le propriétaire du deux-roues.
01:16:35 Il faut qu'on arrive à sanctionner
01:16:38 systématiquement de la prison ferme
01:16:40 ces individus parce que, franchement,
01:16:42 ils sont complètement fous.
01:16:43 Rentrer dans une salle commerciale à moto
01:16:46 en faisant peur à tout le monde
01:16:47 avec des enfants qui promènent et des parents,
01:16:49 je trouve ça complètement dingue.
01:16:51 Si on les sert, ces gens-là,
01:16:53 il faut qu'ils aillent en prison.
01:16:55 - Et à travers ce témoignage et cette vidéo,
01:16:57 on se rend compte que, aussi,
01:16:59 le jeu de ces jeunes qui font des rôles,
01:17:01 c'est d'interpeller les forces de l'ordre,
01:17:03 de les provoquer, de leur dire
01:17:04 "Regardez, on est chez nous, on fait ce qu'on veut."
01:17:06 - Oui, c'est ça. On va tester,
01:17:07 pas juste tester les limites,
01:17:08 mais les repousser, les repousser.
01:17:10 On s'en fait une fierté.
01:17:11 Et maintenant, en plus, avec les réseaux sociaux,
01:17:13 on peut partager ça avec ses amis,
01:17:15 se fouter le visage et donner des idées.
01:17:17 En fait, il y a un effet de mimétisme, on le voit.
01:17:20 Et c'est la saison, la saison des rodéos.
01:17:22 Et année après année, ça devient comme ça,
01:17:24 extrêmement populaire.
01:17:25 Non, sur les sanctions,
01:17:26 parce qu'il parle de l'impuissance
01:17:27 des pouvoirs publics, il y a un moment aussi...
01:17:29 Ça pourrait être, par exemple, sur le permis de conduire.
01:17:32 Vous êtes chopé comme ça, vous êtes pris en flagrant délit
01:17:35 ou on réussit à vous retracer,
01:17:37 bien, vous perdez éventuellement votre permis de...
01:17:39 - Je croyais qu'ils ont un permis, hein?
01:17:40 - Non, non, non, non, mais après!
01:17:41 C'est-à-dire, amende salée,
01:17:42 vous perdez le permis de conduire,
01:17:44 vous n'avez pas le... c'est tout.
01:17:46 Je pense qu'on parle quand même de conduite dangereuse.
01:17:49 Qui peuvent mettre la vie en danger d'autrui.
01:17:52 Et ça, ça peut être même une qualification criminelle.
01:17:55 C'est-à-dire que quand vous...
01:17:56 La conduite dangereuse comme telle,
01:17:58 ça peut être déjà un problème criminel.
01:18:00 Et si, en plus, vous mettez en danger quelqu'un,
01:18:03 si peut-être même, imaginez, s'il y avait eu une poussette,
01:18:06 s'il y avait eu des enfants, que vous renversez quelqu'un,
01:18:08 je veux dire, ça peut se terminer très, très mal,
01:18:10 ce genre d'histoire.
01:18:11 Donc non, je pense que ça pourrait être déjà une avenue,
01:18:14 le côté civil, si vous voulez,
01:18:16 donc d'avoir une amende salée
01:18:18 et d'avoir un impact éventuellement sur le permis de conduire.
01:18:21 Ça se fait dans d'autres pays, en passant.
01:18:23 - Ce que je veux dire, c'est que parfois,
01:18:24 ils ne sont pas titulaires du permis de conduire, ces jeunes-là.
01:18:26 Donc vous n'allez pas enlever le permis s'ils ne l'ont pas.
01:18:28 Mais en effet, peut-être leur péché...
01:18:31 Enfin, c'est compliqué.
01:18:32 - Le problème, c'est de les interpeller.
01:18:33 C'est pas tant la solution.
01:18:34 Le problème, c'est qu'on n'arrive pas à les interpeller.
01:18:36 - Parce qu'on n'a pas le droit de les interpeller.
01:18:37 - Oui, c'est ça le défi, c'est de les interpeller, en réalité.
01:18:39 - Aussi, aussi.
01:18:40 - Justement, on va se poser la question du contact utilisé en Angleterre.
01:18:44 On ira à Londres, d'ailleurs, avec notre correspondante sur place
01:18:47 pour voir vraiment comment ça se passe là-bas.
01:18:49 Mais avant cela, quasiment 23h30,
01:18:51 Isabelle Piboulot nous rappelle l'essentiel de l'actualité en quelques secondes.
01:18:54 - À Paris-Gare de Lyon,
01:18:59 au comité d'accueil particulier pour Papendiaï,
01:19:02 le ministre de l'Éducation est rentré d'un déplacement à Lyon
01:19:05 et a dû être exfiltré discrètement pour échapper à des manifestants
01:19:09 et leur concert de casserole.
01:19:11 Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce soir
01:19:14 dans la capitale et dans les grandes villes du pays
01:19:17 pour protester contre Emmanuel Macron,
01:19:19 un an jour pour jour après sa réélection.
01:19:22 Gérald Darmanin rappelle aux forces de l'ordre
01:19:24 d'arborer leur matricule d'identification en toutes circonstances.
01:19:29 Le ministre de l'Intérieur a adressé un courrier au préfet
01:19:32 et au directeur de la police et de la gendarmerie
01:19:35 insistant sur le sigle RIO,
01:19:37 le numéro de référentiel des identités et de l'organisation
01:19:41 est obligatoire depuis 2014
01:19:43 pour lutter contre les abus de pouvoir des fonctionnaires.
01:19:47 Et puis dans une semaine, l'Inde sera le pays le plus peuplé du monde,
01:19:51 place détenue depuis longtemps par la Chine.
01:19:53 Selon les Nations Unies,
01:19:55 la population de l'Inde comptera plus d'un milliard 425 millions d'habitants
01:20:00 et devrait croître encore durant plusieurs décennies,
01:20:03 à l'inverse de la Chine dont la taille de la population
01:20:06 pourrait tomber sous le milliard d'habitants d'ici la fin du siècle.
01:20:10 Quel moyen mettre en œuvre pour enrayer cette nouvelle mode
01:20:17 des rodeos urbains et dans les centres commerciaux qui plus est
01:20:20 de plus en plus de politiques se disent favorables aujourd'hui
01:20:22 au contact tactique sous condition pour arrêter un scooter
01:20:26 comme le font les anglais depuis un petit moment.
01:20:29 Justement, comment cela se passe-t-il outre-Manche ?
01:20:31 Regardez ce sujet de Marine Sabourin, Célia Barotte.
01:20:34 De nombreuses voix s'élèvent pour que cette méthode soit adoptée.
01:20:37 A l'image de François Jolive et député Horizon de l'Indre,
01:20:40 Nadine Morano, ancienne ministre LR ou du président de Reconquête.
01:20:44 Je suis favorable à ce que les anglais font depuis quelques mois.
01:20:47 Le contact tactique est une technique qui consiste à faire chuter
01:20:50 un suspect en fuite en le percutant,
01:20:52 une pratique utilisée à Londres pour les auteurs de vols à l'arraché.
01:20:56 A l'heure actuelle en France, si un conducteur chute
01:20:58 lors d'une course-poursuite, c'est la responsabilité des policiers
01:21:01 et des gendarmes qui est engagée.
01:21:03 Si cette méthode devient autorisée, il sera donc possible
01:21:05 d'engager une course-poursuite avec les suspects,
01:21:08 aujourd'hui fortement déconseillés en raison d'un risque
01:21:10 trop important d'accident.
01:21:12 Mais pour cela, les syndicats souhaiteraient un encadrement juridique.
01:21:15 Il faut qu'on soit, nous, policiers, dédouanés juridiquement,
01:21:20 parce qu'on voit bien aujourd'hui que dès qu'il y a un scooter
01:21:23 qui tombe, qu'il y a des blessés et qu'on touche un tout petit peu,
01:21:26 tout de suite, on est mis en examen.
01:21:29 Et en fait, on est mis en examen souvent pour mise en danger d'autrui,
01:21:33 blessure involontaire ou volontaire.
01:21:36 Et donc, du coup, on se retrouve bien seul devant le juge.
01:21:39 Si elle devient légale en France, certains craignent
01:21:41 pour la protection des policiers.
01:21:43 Il suffirait d'ailleurs qu'un de ces jeunes qui se promènent
01:21:46 soit renversé par un policier pour qu'immédiatement,
01:21:49 il y ait une association qui dénonce les conditions
01:21:53 avec quelles, qui parlerait presque de violences policières.
01:21:56 Selon la police londonienne, le contact tactique aurait fait chuter
01:21:59 de 36% le nombre de délits à scooter entre 2017 et 2018.
01:22:04 Faut-il autoriser les policiers à effectuer des courses-poursuites
01:22:09 contre les auteurs des robots des eaux sauvages,
01:22:11 même si c'est dangereux ?
01:22:13 Vous êtes 76% de Français à répondre oui, non à 23%,
01:22:16 1% ne se prononce pas.
01:22:18 Dans ce sondage, c'est ça pour CNews.
01:22:20 Je voudrais qu'on aille plus loin.
01:22:21 Bonsoir Sarah Menahe, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
01:22:24 Correspondante depuis Londres.
01:22:27 Depuis quand cette technique existe en Angleterre ?
01:22:31 Bonsoir, c'est une technique qui a été mise en place il y a 6 ans,
01:22:35 déjà en 2017.
01:22:37 Et comme vous venez de l'entendre dans votre reportage,
01:22:39 à la base c'était uniquement dans la capitale britannique,
01:22:42 uniquement à Londres, pour lutter contre les vols à l'arraché.
01:22:47 Vous l'avez entendu également, la police britannique se félicite
01:22:49 de cette mesure, puisque depuis 6 ans,
01:22:51 les vols à l'arraché dans la capitale britannique ont baissé de 36%.
01:22:55 C'était vraiment un fléau à un moment donné ici à Londres.
01:22:58 Et donc c'est une méthode qui a été mise en place
01:23:00 par la Metropolitan Police de Londres depuis 2017 maintenant,
01:23:04 avec, il faut le préciser, des policiers, des brigades
01:23:08 spécialement formées en amont,
01:23:11 pour effectuer ce qu'on appelle cette méthode du tampon,
01:23:15 cette méthode tactique pour arrêter les malfaiteurs.
01:23:19 Et justement, les drames ont toujours été évités,
01:23:22 il n'y a pas eu d'incident,
01:23:24 c'est une technique qui est quand même particulièrement dangereuse ?
01:23:28 C'est une technique qui, même ici, 6 ans après son adoption,
01:23:32 fait quand même encore beaucoup débat ici en Grande-Bretagne,
01:23:34 puisque se pose évidemment, vous l'avez dit Julien,
01:23:36 la question de la dangerosité.
01:23:38 Alors cette technique, elle impose une règle,
01:23:41 c'est déjà d'analyser le crime ou le délit en amont
01:23:45 avant de poursuivre les malfaiteurs en voiture,
01:23:48 c'est déjà d'analyser la gravité du crime commis.
01:23:51 Et puis deuxième règle pour mettre en place cette technique,
01:23:54 c'est vraiment avoir une vitesse aussi lente que possible.
01:23:57 Ça c'est vraiment inscrit dans la loi, si j'ai envie de dire,
01:24:02 ici en Grande-Bretagne, c'est-à-dire que pour appliquer
01:24:04 cette méthode du tampon tactique, il faut aller aussi lentement que possible.
01:24:07 Alors bien sûr…
01:24:08 Pardon de vous couper, ça concerne…
01:24:10 Vous dites que ça concerne selon la gravité de l'infraction commise.
01:24:13 Donc j'ai cru voir que ça concernait aussi beaucoup les voiles à l'arraché.
01:24:17 Mais est-ce que ce phénomène des rodéos,
01:24:19 donc cette façon de s'amuser et de servir de la route
01:24:24 comme d'un terrain de jeu, c'est un phénomène qui est connu aussi en Angleterre ?
01:24:28 Et est-ce que justement les policiers agissent sur ce phénomène
01:24:31 précisément des rodéos ?
01:24:33 Alors oui, bien sûr, c'est un phénomène ici évidemment aussi connu.
01:24:38 Alors on n'a pas encore eu le cas dans des centres commerciaux,
01:24:40 mais évidemment qu'à Londres, mais aussi dans le nord de l'Angleterre,
01:24:43 dans le nord du pays, à Manchester, à Leeds,
01:24:45 on dit même que la capitale des rodéos urbains en Grande-Bretagne,
01:24:48 c'est Birmingham, dans le centre du pays.
01:24:50 Donc oui, toutes les semaines, si vous voulez,
01:24:52 il y a des jeunes qui se donnent rendez-vous sur les réseaux sociaux
01:24:55 pour organiser ces rodéos urbains.
01:24:57 Ça fait des dizaines de morts ici chaque année en Grande-Bretagne.
01:25:00 Et la police laisse le droit, en tout cas à Londres,
01:25:03 d'utiliser cette méthode effectivement du tamponnage tactique.
01:25:07 Pas encore dans le reste de l'Angleterre,
01:25:09 c'est vraiment une méthode qui reste dans la capitale britannique.
01:25:12 Mais effectivement, en cas de rodéo urbain en plein Londres,
01:25:14 la police se réserve le droit d'utiliser cette méthode.
01:25:17 Il n'y a pas encore eu de drame vraiment avec des morts,
01:25:20 parce qu'ils jugent vraiment la gravité
01:25:22 et puis surtout, il faut aller le plus lentement possible.
01:25:24 Le but n'est pas du tout de renverser complètement ces motards,
01:25:27 mais de les faire tomber uniquement pour les interpeller.
01:25:30 En tout cas, sur les images, je ne sais pas si vous voyez le retour images qu'on a également,
01:25:34 ça paraît quand même assez impressionnant, assez violent, Sarah.
01:25:37 Oui, oui, c'est impressionnant, c'est violent.
01:25:39 Et c'est vrai que ça fait vraiment débat ici.
01:25:41 C'est-à-dire que lorsque ça a été adopté il y a six ans,
01:25:44 les Britanniques n'étaient pas du tout convaincus par cette méthode.
01:25:47 Et même encore aujourd'hui, c'est un petit peu polémique,
01:25:49 si vous voulez, ce tamponnage tactique.
01:25:51 Et le but, voilà, c'est ce que veut la règle.
01:25:53 Après, est-ce que c'est toujours appliqué ?
01:25:54 Mais effectivement, il faudrait aller le plus lentement possible
01:25:57 et juste simplement faire tomber le motard de son scooter.
01:25:59 Mais il y a des images effectivement impressionnantes
01:26:01 où parfois, vous les voyez chuter très lourdement.
01:26:04 Merci beaucoup, Sarah Menahe, pour cette correspondance.
01:26:08 Donc pour CNews, depuis Londres, bonne idée ou mauvaise ?
01:26:11 Il faut faire comme les Anglais, tiens.
01:26:13 Moi, je suis irritatif à cause de CNews, en réalité.
01:26:18 Parce qu'il y a à peu près un an, je me souviens que vous aviez interviewé un policier britannique.
01:26:22 Moi, j'étais plutôt convaincu par cette technique a priori.
01:26:24 Oui, je crois qu'en plus, c'était sur votre plateau d'hier.
01:26:27 Oui, je m'en souviens, oui.
01:26:28 Le policier britannique disait que c'était un vrai problème, en réalité.
01:26:30 Parce qu'en effet, on met les policiers devant un vrai dilamétique.
01:26:34 C'est-à-dire qu'au-delà de la couverture juridique, est-ce que...
01:26:37 C'est deux mots, hein ? Dilamétique.
01:26:38 Voilà, c'est ça.
01:26:39 Est-ce que je tamponne ou pas ?
01:26:41 Et si je tamponne, eh bien la mort, elle peut être causée par moi.
01:26:44 Et donc ce faisant, ça fait reposer sur l'individu policier une responsabilité qui est gigantesque.
01:26:49 Et donc ce faisant, je ne suis pas tout à fait sûr qu'au-delà du cadre légal,
01:26:53 ce soit une bonne technique.
01:26:55 Si vous n'avez pas une protection juridique du policier en question,
01:27:00 et que vous avez aussi la crainte de l'embrasement,
01:27:03 parce que vous savez très bien que s'il y a le moindre drame, la moindre blessure
01:27:06 qui arrive à un de ces jeunes, derrière c'est tout le quartier.
01:27:09 Je ne vous en ai plus l'impression.
01:27:10 Est-ce qu'il n'y a pas des outils juridiques plus utiles,
01:27:12 notamment en termes de confiscation des véhicules,
01:27:14 même quand ils ne sont pas réellement volés, etc. ?
01:27:16 On sait qu'il y a des éléments qui peuvent avancer.
01:27:17 Déjà, il ne faut pas les confisquer, il faut les détruire, les véhicules.
01:27:19 Je ne suis pas sûr que ce soit la solution miracle, la preuve par l'Angleterre,
01:27:22 c'est d'après moi, ce phénomène.
01:27:23 Le sujet, c'est l'interpellation.
01:27:25 Je comprends parfaitement la question que vous posez sur le dilemme éthique
01:27:28 qu'on fait poser sur les policiers qui sont confrontés à ça.
01:27:32 Mais si on fait de la contrefactualité,
01:27:34 est-ce que nous n'allons pas de toute façon vers des drames ?
01:27:36 Regardez ce qui se passe aux Etats-Unis de plus en plus.
01:27:38 Les gens se font justice eux-mêmes.
01:27:40 Est-ce que vous croyez qu'il n'y aura pas un moment où,
01:27:41 dans les centres commerciaux, si ces images-là étaient amenées à se reproduire,
01:27:44 il n'y a pas quelqu'un qui va tirer un jour dessus,
01:27:47 en disant si les femmes…
01:27:48 Non, je ne crois pas.
01:27:50 Je pense à Nantes.
01:27:52 Rappelez-vous, il y a des milices entre guillemets de citoyens.
01:27:56 Mais non, le jour où il y aura eu des drames,
01:27:58 vous pourrez avoir, et là de plus en plus, on le voit aux Etats-Unis justement,
01:28:02 des gens qui font justice eux-mêmes.
01:28:04 Mais précisément, la contrefactualité, c'est ça.
01:28:06 On voit bien qu'on n'a rien fait et que ça se multiplie.
01:28:09 Et que de toute façon, comme on a renoncé à l'autorité,
01:28:12 comme on a renoncé à la justice,
01:28:14 comme on a renoncé à la justice des mineurs,
01:28:15 parce qu'il n'y a pas seulement la question de l'interpellation,
01:28:17 c'est que quand on les interpelle, s'ils sont mineurs,
01:28:20 il ne leur arrive rien, vraiment.
01:28:22 Justement, avant de les tamponner et de prendre un risque pour leur vie,
01:28:25 pour leur intégrité, parce que ce sont des jeunes,
01:28:27 ils font des bêtises, mais ils ne méritent pas d'être forcément renversés,
01:28:30 voire tués par…
01:28:31 Mais est-ce que ceux qui sont sur leur chemin, ils méritent d'être tués ?
01:28:33 Comment ?
01:28:34 Est-ce que ceux qui sont sur leur chemin, ils méritent d'être tués ?
01:28:35 Bien sûr que non, c'est pour ça que je vais finir ma phrase.
01:28:37 C'est pour ça que je vais finir ma phrase, comme vous aimez finir les vôtres.
01:28:39 Et à un moment, ces jeunes, ils ont des parents.
01:28:41 Si on soctionne les parents, ça mettra peut-être du plomb dans la cervelle des enfants.
01:28:44 Peut-être que cette démarche d'autorité, c'est peut-être un peu démago,
01:28:47 de dire comme ça.
01:28:48 Mais précisément, peut-être aussi que les parents, ça va les inciter à leur dire
01:28:51 « tu ne le fais pas parce que tu mets ta vie en danger ».
01:28:53 Et la responsabilité d'un parent, c'est aussi le dire.
01:28:55 Mais on ne peut pas renoncer à la responsabilité individuelle.
01:28:58 On verra si… En tout cas, c'est vrai que le discours politique
01:29:02 n'est pas forcément toujours à droite.
01:29:05 Philippe tend à aller vers cette répression,
01:29:08 que serait le contact de tactique, comme on dit.
01:29:10 Non mais là, arriver dans les centres commerciaux…
01:29:12 Le phénomène est très dangereux, incontestablement.
01:29:14 Vous avez des mamans, des enfants, des papas d'ailleurs.
01:29:17 Puis la nuisance pour la vie des familles.
01:29:20 Bon, il nous reste quelques minutes.
01:29:21 Ce n'est pas du tout le même sujet, mais on reste dans la mécanique, j'ai envie de dire.
01:29:27 C'est une question qui revient souvent.
01:29:29 Faut-il encadrer la conduite des personnes âgées ?
01:29:32 Ce sujet qui revient sur le devant de la scène,
01:29:34 parce que vous avez certainement vu cette actualité samedi.
01:29:36 Un homme de 76 ans a perdu le contrôle de son véhicule.
01:29:39 Ça s'est passé à Berkshire Mer, en marge des rencontres internationales de serre-volant.
01:29:43 Il a renversé 11 piétons, je crois.
01:29:45 Selon les premiers éléments de l'enquête,
01:29:47 le conducteur aurait confondu la pédale d'accélérateur et le frein.
01:29:50 Un accident qui relance évidemment le débat sur le permis à vie
01:29:54 et la possibilité de mettre en place un contrôle médical pour les seigneurs.
01:29:58 Écoutez ce qu'en dit Pierre Chasserey,
01:30:00 qui était dans la matinale ce matin de 40 millions d'automobilistes.
01:30:03 Cet accident, j'entends déjà des voix s'élever
01:30:06 pour remettre en question les 76 printemps de cet automobiliste,
01:30:09 bien évidemment, mais c'est l'occasion quand même de rappeler la réalité des chiffres.
01:30:13 Aujourd'hui, les 65 ans et plus causent environ 17% des accidents mortels.
01:30:19 Regardez les ratios par catégorie d'âge.
01:30:22 C'est tout simplement le plus bas ratio sur les responsabilités des cas d'accident mortel.
01:30:27 Alors ça ne veut pas dire qu'on ne peut rien faire.
01:30:29 Mais attention aux raccourcis de ceux qui souhaiteraient faire de cet accident
01:30:33 un argument politique pour le transformer en la nécessité d'un examen médical généralisé.
01:30:38 Pourquoi ?
01:30:39 Déjà parce que les pays qui l'ont mis en place, notamment les pays nordiques,
01:30:42 n'ont pas connu d'amélioration en termes de sécurité routière.
01:30:45 Et lorsque l'on analyse le placement des pieds,
01:30:48 parce que là il s'est trompé en fait dans le positionnement des pieds,
01:30:51 eh bien tout âge confondu, il n'est pas rare du côté des formateurs
01:30:55 de constater un mauvais placement du pied sur les pédales
01:30:58 qui fait confondre justement l'accélérateur, l'embrayage et le frein.
01:31:02 Ça s'appelle perdre les pédales.
01:31:04 Ça s'appelle perdre les pédales, excellent Philippe Guibert.
01:31:06 Vous revenez la semaine prochaine.
01:31:08 Comment concilier le permis à vie et tout simplement l'évolution de la santé,
01:31:12 des réflexes, de la vision de chacun ?
01:31:16 Alors certes, les 50-64 ans ont le plus faible taux,
01:31:19 mais on aurait pu aller au-delà de 64 ans parce que par exemple le monsieur de samedi...
01:31:22 65 ans, il a eu 17% de 65 ans.
01:31:24 Ah oui, c'est tout en haut, autant pour lui.
01:31:26 Autant pour moi.
01:31:27 17% mais parce que les plus âgés conduisent moins,
01:31:31 donc statistiquement ils commettent moins d'accidents.
01:31:33 C'est pas pour ça qu'on peut pas faire reculer encore plus ce chiffre.
01:31:37 Qu'est-ce qu'on doit faire ?
01:31:38 Qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:31:39 Est-il souhaitable de revenir sur le permis à vie ?
01:31:41 Oui, on peut dire que c'est tout à fait souhaitable, évidemment.
01:31:43 Quand on obtient son permis à 20 ans et qu'on conduit à 80,
01:31:45 manifestement en 60 ans on a changé.
01:31:47 Donc qu'on passe une lutte médicale ou qu'on refasse des tests,
01:31:49 ça ne semble pas aberrant.
01:31:50 Pourquoi ça n'est pas fait ?
01:31:51 D'abord parce qu'électoralement c'est très compliqué.
01:31:53 Alors on parlait d'Emmanuel Macron qui ne peut pas se représenter.
01:31:56 C'est peut-être le moment de prendre une nouvelle décision impopulaire
01:31:59 auprès de son électorat, ce qui lui reste encore de soutien.
01:32:02 On comprend qu'il hésite un peu, mais puisqu'il ne peut pas se représenter,
01:32:08 pourquoi pas ?
01:32:09 Mais il y a une réalité aussi, et c'est ce que disent d'ailleurs les médecins,
01:32:12 c'est que les plus de 65 ans prennent beaucoup plus de médicaments que les jeunes.
01:32:16 Et les médicaments, ça peut altérer votre conduite naturellement,
01:32:19 ça peut vous faire somnoler, ça peut faire perdre la responsabilité de chacun.
01:32:22 Mais moi ce que je veux dire c'est que la responsabilité de chacun ne suffit pas ?
01:32:23 Mais manifestement non.
01:32:24 Parce que quand vous habitez à la campagne, vous savez que vous avez 70 ans,
01:32:27 et si on vous retire votre voiture, vous êtes cloué chez vous.
01:32:30 Donc manifestement non.
01:32:31 Vous êtes amené à prendre des risques, parce que si vous ne les prenez pas,
01:32:34 votre vie peut vite devenir un enfer.
01:32:36 Donc on peut comprendre aussi ceux qui prennent la voiture en ayant conscience
01:32:40 que peut-être ils ne sont pas en pleine capacité de leurs moyens.
01:32:43 Ça se comprend aussi, mais ça peut se contrôler, et contrôler c'est le rôle de l'État.
01:32:47 Je voulais juste qu'on voit en quelques secondes ce qui se fait chez nos voisins européens,
01:32:50 puisque l'Europe c'est le phare d'Emmanuel Macron.
01:32:52 Peut-être qu'il peut s'intéresser à ce que font nos voisins,
01:32:55 comme il l'a fait sur les retraites.
01:32:56 Regardez, il travaille plus !
01:32:57 Eh bien regardez, un permis sous conditions.
01:33:01 Alors je m'attendais à un petit peu plus de détails pour être tout à fait honnête,
01:33:03 mais en tout cas vous voyez qu'à part les pays en vert,
01:33:07 donc à savoir la France, l'Allemagne et la Pologne,
01:33:10 qui ont un permis à vie,
01:33:12 vous voyez qu'en orange, une grande majorité de nos voisins européens
01:33:16 ont des conditions pour renouveler le permis tout au long de votre vie.
01:33:20 Je sais que de mémoire, l'exemple italien,
01:33:23 c'est que c'est un permis qui se renouvelle tous les 10 ans,
01:33:26 et puis dans l'ensemble des pays, c'est soumis à conditions et à examens médicaux
01:33:30 à partir de 60-65 ans. Oui, carrément.
01:33:32 Oui, et bon, on parle de l'Europe, mais je vous parle du Canada,
01:33:35 d'un endroit que je connais bien, particulièrement au Québec.
01:33:37 À partir de l'âge de 86 mois, avant vos 80 ans,
01:33:41 vous devez passer un examen médical, la vue,
01:33:45 et après ça c'est aux 2 ans.
01:33:47 À partir de 75 ans, c'est une déclaration sur votre état de santé,
01:33:51 et cela dit, pour tous les âges,
01:33:53 si jamais votre condition médicale a tellement changé,
01:33:56 il y a une situation qui peut faire en sorte que ça bouleverse votre conduite
01:34:00 et qu'il peut y avoir un danger ou quoi que ce soit,
01:34:02 vous devez, vous avez la responsabilité de le signaler à l'agence
01:34:05 qui s'occupe de délivrer les fameux permis de conduire.
01:34:09 Donc c'est une question de responsabilité.
01:34:11 On regardait tout à l'heure le pourcentage, par exemple,
01:34:13 pour les 20 ans, les 50 ans.
01:34:15 Il y a eu des campagnes de publicité, par exemple, sur la vitesse
01:34:17 pour les gens dans la vingtaine et tout ça.
01:34:20 Donc c'est une question de responsabilité.
01:34:22 Après, il y a une question culturelle aussi.
01:34:24 - Une voiture, c'est une arme.
01:34:26 Donc savoir qui contrôle et qui maîtrise cette arme,
01:34:28 ça n'est pas quelque chose d'aberrant.
01:34:30 - Oui, enfin, tout est une arme si vous partez du principe.
01:34:32 - Mais la voiture, c'est particulièrement une arme.
01:34:34 Pardonnez-moi, plus de 3000 morts par an, c'est une arme.
01:34:36 - Aucun changement envisagé par le gouvernement
01:34:39 parce qu'on tomberait vite dans de la discrimination.
01:34:42 C'est vrai que c'est compliqué, cette matière.
01:34:44 - C'est pas de la discrimination.
01:34:46 - Ah, mais si, vous allez faire de l'agisme.
01:34:48 - C'est pas de la discrimination, c'est une réalité physiologique.
01:34:51 Après, là, on parle de 65 ans.
01:34:53 - Je parle des revendications, je parle pas dans les fêtes.
01:34:56 On va crier la discrimination.
01:34:58 - L'exemple canadien me paraît assez cohérent.
01:35:01 Les 80 ans paraissent plus cohérents que 65 ans.
01:35:04 Sinon, il faut faire passer des tests.
01:35:06 - Vous mettez en place une nouvelle administration,
01:35:08 une grille de critères médicaux,
01:35:10 vous rentrez dans un autre pays.
01:35:12 - L'exemple que décrivait Karma était intéressant.
01:35:15 Ça me paraît avoir plus de sens que 65 ans.
01:35:18 Sinon, il faut se poser des questions
01:35:20 sur l'état du Conseil constitutionnel.
01:35:22 - Mais ça l'est aussi.
01:35:24 - Précisément, je les respecte en vous disant
01:35:27 qu'on n'est pas en état de dégénérescence cognitive avancée
01:35:30 à 65 ans, pas la moyenne des gens.
01:35:33 Il y a des gens qui prennent des médicaments
01:35:35 bien plus jeunes.
01:35:37 Mais il faut miser sur l'entourage.
01:35:39 Au fil du temps, on a accepté, sur la conduite,
01:35:42 sur l'alcool au volant, que les gens osent plus dire non,
01:35:45 ne rentrent pas dans cet état-là.
01:35:47 Il faut aussi que les familles soient plus capables
01:35:49 parce que tout le monde n'évolue pas de la même manière.
01:35:51 - Si je peux me permettre, je voulais juste dire,
01:35:53 par exemple, sur l'état de santé,
01:35:55 c'est pas d'aller dans tous les détails de la santé,
01:35:57 parce que je peux comprendre cette inquiétude,
01:35:59 cette discrimination.
01:36:01 On parle d'examen de la vue, la mobilité,
01:36:03 la fonction cognitive.
01:36:05 Après ça, ce n'est pas...
01:36:07 - Les gens qui ont un sujet qui n'ont que leur voiture
01:36:09 pour rester socialisés et se déplacer.
01:36:12 Et d'ailleurs, pour aller faire un examen chez le médecin
01:36:14 pour contrôler leur vue,
01:36:16 ils n'ont pas d'autre choix que de prendre leur voiture.
01:36:18 On est dans un truc presque comique.
01:36:20 - L'expérience prouve qu'on n'a pas conscience,
01:36:22 à 80 ans, je suis d'accord avec vous,
01:36:24 de perdre certains de ses moyens.
01:36:26 Il faut qu'il y ait une pression.
01:36:28 Le meilleur moyen, ce serait de passer par le médecin.
01:36:30 - C'était le dernier mot de l'excellent Philippe Guibert.
01:36:34 C'était quoi, votre petit jeu de mots ?
01:36:36 - "Perdre les pédales".
01:36:38 - Ah, "perdre les pédales".
01:36:40 - J'en suis pas non plus.
01:36:42 - C'est l'heure de la dernière image.
01:36:44 La dernière image du lundi, je vous ai trouvé un truc savoureux.
01:36:46 La dernière image, pour ceux qui nous découvriraient,
01:36:48 c'est un instant enchanté
01:36:50 où on met de côté l'actualité pour sourire et s'évader.
01:36:52 Vous avez peut-être vu, ces derniers temps,
01:36:54 il y a une publicité qui tourne en ce moment
01:36:56 sur une agence immobilière
01:36:58 où vous avez des gens qui se rendent compte
01:37:00 qu'ils ont des voisins qui font un concert,
01:37:02 une compétition d'imitation de chants de mouettes.
01:37:04 Ça vous parle, cette idée ou pas ?
01:37:06 Ils sont là... C'est horrible, les voisins.
01:37:08 Eh bien, ça existe vraiment.
01:37:10 La troisième édition du concours
01:37:12 du meilleur imitateur de mouettes
01:37:14 a eu lieu ce week-end.
01:37:16 Ça ne peut se passer qu'en Belgique, à la panne.
01:37:18 Le but est de rendre la mouette
01:37:20 la plus sympathique aux yeux du public.
01:37:22 C'est un concours cocasse qui réunit une cinquantaine de crieurs,
01:37:24 des débutants, des habitués
01:37:26 qui viennent de partout, de Belgique, d'Angleterre, des Pays-Bas.
01:37:28 Les participants sont jugés
01:37:30 sur leur capacité à imiter
01:37:32 les cris et les mouvements du volatil.
01:37:34 Et le vainqueur est un jeune étudiant de 21 ans.
01:37:36 Je vous ai choisi
01:37:38 les trois meilleurs cris de mouettes
01:37:40 de ce concours 2023.
01:37:42 Les cris du mouette
01:37:44 du premier concours
01:37:46 du meilleur imitateur
01:37:48 de mouettes
01:37:50 du premier concours
01:37:52 du meilleur imitateur
01:37:54 du premier concours
01:37:56 du meilleur imitateur
01:37:58 du premier concours
01:38:00 du meilleur imitateur
01:38:02 du premier concours
01:38:04 du meilleur imitateur
01:38:06 du premier concours
01:38:08 du meilleur imitateur
01:38:10 du premier concours
01:38:12 du meilleur imitateur
01:38:14 du premier concours
01:38:16 du meilleur imitateur
01:38:18 du premier concours
01:38:20 du meilleur imitateur
01:38:22 du premier concours
01:38:24 du meilleur imitateur
01:38:26 du premier concours
01:38:28 du meilleur imitateur
01:38:30 du premier concours
01:38:32 du meilleur imitateur
01:38:34 du premier concours
01:38:36 du meilleur imitateur
01:38:38 du premier concours
01:38:40 du meilleur imitateur
01:38:42 du premier concours
01:38:44 du meilleur imitateur
01:38:46 du premier concours
01:38:48 du meilleur imitateur
01:38:50 du premier concours
01:38:52 du meilleur imitateur
01:38:54 du premier concours
01:38:56 du meilleur imitateur
01:38:58 du premier concours
01:39:00 du meilleur imitateur
01:39:02 du premier concours
01:39:04 du meilleur imitateur
01:39:06 du premier concours
01:39:08 du meilleur imitateur
01:39:10 du premier concours
01:39:12 du meilleur imitateur
01:39:14 du premier concours
01:39:16 du meilleur imitateur
01:39:18 du premier concours
01:39:20 du meilleur imitateur
01:39:22 du premier concours
01:39:24 du meilleur imitateur
01:39:26 du premier concours
01:39:28 du meilleur imitateur
01:39:30 du premier concours
01:39:32 du meilleur imitateur
01:39:34 du premier concours
01:39:36 du meilleur imitateur
01:39:38 du premier concours
01:39:40 du meilleur imitateur
01:39:42 du premier concours
01:39:44 du meilleur imitateur
01:39:46 du premier concours
01:39:48 du meilleur imitateur
01:39:50 du premier concours
01:39:52 du meilleur imitateur

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