L'actualité vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisWE
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00:00:00 Bonjour à tous, ravie de vous accompagner en ce début d'après-midi.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 15h30 pour donner la parole aux Français,
00:00:07 ceux qui vivent l'actualité au plus près ou bien qui portent sur elle un regard aiguisé.
00:00:11 Aujourd'hui, nous irons tout d'abord à Marseille où les recherches s'organisent
00:00:14 pour tenter de retrouver entre 4 et 10 personnes possiblement ensevelies
00:00:18 sous les décombres d'un immeuble qui s'est effondré la nuit dernière.
00:00:21 Des secours rendus très complexes en raison d'un incendie
00:00:24 et de risques d'effondrement des bâtiments alentours.
00:00:27 On fait le point dans un instant avec un secouriste.
00:00:30 La lutte contre les rodéos urbains est relancée car ils reviennent malheureusement eux aussi avec les beaux jours.
00:00:36 Le ministre de l'Intérieur appelle les préfets à renforcer les contrôles.
00:00:40 Le rodéo urbain devenu un passe-temps comme un autre pour certains jeunes.
00:00:43 Nous en discuterons avec le président d'un club de motocross.
00:00:47 Et puis comment ne pas parler de jeux au chocolat ce week-end de Pâques ?
00:00:50 Malheureusement, il n'échappe pas à l'inflation.
00:00:52 Si vous avez voulu en acheter, vous avez certainement constaté
00:00:55 que les prix ont sévèrement augmenté.
00:00:57 La parole d'un chocolatier dans l'émission qui a cherché des parades,
00:01:00 notamment de nouveaux ingrédients pour éviter aux clients de devoir payer plus cher ce chocolat.
00:01:06 Pour commenter cette actualité avec nous, Jean-Michel Fauvergue, bonjour.
00:01:09 - Bonjour.
00:01:10 - Ancien chef du RAID et Jonathan Cixous, bonjour.
00:01:13 - Bonjour.
00:01:14 - Journaliste à Causeur.
00:01:15 L'actualité majeure de ce dimanche, c'est donc cet effondrement d'immeuble à Marseille
00:01:18 et la recherche de victimes.
00:01:19 On va y revenir dans un instant.
00:01:20 On va s'arrêter une petite minute sur le reste de l'actualité avec Mathieu Dewez.
00:01:25 - L'auteur présumé du tir sur un gendarme du GIGN en Guyane a été interpellé.
00:01:34 L'homme âgé de 20 ans et de nationalité brésilienne a été arrêté par le GIGN dans la forêt guyanaise.
00:01:39 Il a été placé en rétention judiciaire et selon les premiers éléments de l'enquête,
00:01:43 le suspect appartenait à un groupe de braqueurs de mines d'or clandestines.
00:01:47 Le gendarme Arnaud Blanc a été tué le 25 mars lors d'une opération contre leur payage illégal.
00:01:53 Après la Chine, Emmanuel Macron sera aux Pays-Bas mardi et mercredi.
00:01:57 Une visite destinée à sceller le rapprochement des deux pays au sein de l'Union européenne.
00:02:01 Le chef de l'État prononcera mardi un discours sur la souveraineté économique et industrielle de l'Union.
00:02:06 La France et les Pays-Bas signeront ensuite un pacte de coopération dans les semi-conducteurs,
00:02:10 la physique quantique et l'énergie.
00:02:13 Enfin, le pape François manifeste sa vive inquiétude au sujet du Proche-Orient.
00:02:17 Il s'est exprimé lors de sa traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi devant quelques 100 000 fidèles
00:02:22 réunies place Saint-Pierre au Vatican.
00:02:24 Des attaques qui selon le pape menacent le dialogue entre Israéliens et Palestiniens.
00:02:28 Cette semaine a été marquée par une nouvelle recrudescence des violences au Proche-Orient,
00:02:31 notamment dans une mosquée de Jérusalem où la police israélienne est intervenue
00:02:35 pour déloger des fidèles palestiniens.
00:02:40 À Marseille, les secours cherchent toujours entre 4 et 10 personnes.
00:02:43 Évaluation provisoire du nombre de victimes de l'effondrement la nuit dernière d'un immeuble du centre-ville.
00:02:48 Les premiers témoignages ont évoqué une importante explosion
00:02:52 qui aurait donc pu conduire à l'effondrement de cet édifice.
00:02:55 Mais évidemment, il s'agit de rester prudent.
00:02:58 Un incendie s'est ensuite déclenché, empêchant d'envoyer les chiens et les équipes de recherche.
00:03:03 4 personnes y ont été localisées de façon certaine et donc une dizaine au total pourraient être là.
00:03:08 On compte aussi au moins 5 blessés.
00:03:10 Depuis ce matin, le quartier est bouclé.
00:03:13 Je vous propose d'écouter quelques réactions d'élus qui se sont rendus sur place.
00:03:17 Nos services sont excessivement mobilisés depuis minuit et quarante cette nuit.
00:03:21 Évidemment, ce drame nous laisse un sentiment de profonde tristesse.
00:03:32 On espère surtout que le travail engagé par les pompiers et la police permettra de libérer la situation rapidement.
00:03:41 Toutes les informations qu'on a à notre disposition, tous les témoignages disent que l'intervention a été extrêmement rapide.
00:03:48 Les marins-pompiers sont arrivés sur place très rapidement.
00:03:52 Donc, les remercier et les féliciter puisque ça fait maintenant plus de 10 heures qu'ils sont à l'ouvrage.
00:03:59 Ils ont pris des risques. Vous l'avez vu ce matin, il y a une partie d'un immeuble qui se situait sur le côté qui s'est effondré à son tour.
00:04:07 Ils ont risqué leur propre vie pour aller intervenir sur le site et aller à la recherche de personnes qui pourraient être sous les décombres.
00:04:14 Évidemment, désormais, la concentration se situe sur le déblément des grabats pour aller chercher d'éventuelles victimes.
00:04:22 C'est vraiment aujourd'hui, vous le savez, désormais à la justice de déterminer l'origine de la déflagration.
00:04:29 Ce qui est certain, c'est qu'effectivement, dans les témoignages, plusieurs témoignages nous reviennent depuis ce matin
00:04:35 pour dire qu'il y avait évidemment des odeurs suspectes de gaz et qu'à ce stade, on n'en sait pas plus.
00:04:41 Voilà, l'enquête commence à peine. Les secours se poursuivent.
00:04:44 Une centaine d'hommes sur le terrain, mais on l'a dit, leur travail est extrêmement compliqué.
00:04:48 On va demander son avis à Éric Zipper, secouriste. Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:04:55 On l'a dit, même si on ne sait pas encore exactement ce qui s'est passé, il s'agit d'une succession de faits.
00:05:00 Incendie, effondrement, menace d'effondrement d'un immeuble voisin qui s'est d'ailleurs produit,
00:05:05 qui rendent les secours presque impuissants lorsqu'ils arrivent sur place. Quel est votre regard ?
00:05:10 Mon regard que je peux avoir, c'est le regard que j'ai sur chaque tremblement de terre sur lequel on intervient
00:05:16 et les images que vous diffusez sont exactement les images qu'on trouve sur n'importe quel tremblement de terre
00:05:21 ou n'importe quel effondrement de maison. C'est vrai que c'est très compliqué de travailler dans ces conditions-là,
00:05:25 sans incendie, je ne parle même pas de l'incendie, avec des risques d'effondrement constants.
00:05:29 C'est quand même un amoncellement d'éléments instables.
00:05:34 Et là, ce qui rend particulièrement difficile les recherches, voire quasiment impossible,
00:05:38 c'est cet incendie qui couvre en dessous, qui empêche toute intrusion de sauveteurs ou d'équipes cynophiles.
00:05:48 Les chiens sont perturbés par la chaleur, sont perturbés par les fumées,
00:05:51 mais c'est aussi du coup une course contre la montre pour arriver à atteindre des survivants
00:05:57 qui peuvent encore être dans les décombres et en même temps éteindre cet incendie
00:06:01 pour pouvoir y intervenir le plus rapidement possible.
00:06:03 Comment on aborde une telle complexité ? On l'a dit, si la priorité est d'éteindre l'incendie,
00:06:07 on sait que dans le même temps, il n'est pas envisagé d'inonder les restes de l'édifice,
00:06:12 là encore, une fois, pour préserver la vie d'éventuels survivants.
00:06:16 C'est vraiment le type de choix cruciaux qu'on a toujours devant nous,
00:06:22 devant des événements de cette importance.
00:06:24 C'est qu'on a d'un côté un élément qui empêche toute intervention,
00:06:29 et de l'autre côté, on a une course contre la montre,
00:06:31 enfin un décompte qui se passe quand même pour les gens qui sont coincés sous ces décombres-là.
00:06:36 Donc à un moment, il y a des décisions à prendre,
00:06:39 de neutraliser d'une manière ou d'une autre ces incendies,
00:06:42 et ensuite, du coup, de rendre l'accès possible aux équipes de secours.
00:06:47 Alors je suis d'accord que c'est extrêmement compliqué d'éteindre ce type d'incendie
00:06:52 qui couvre sous les décombres, et c'est extrêmement dangereux
00:06:57 pour les victimes qui pourraient être à proximité même de cet incendie-là,
00:07:00 puisque soit on les arrose avec trop d'eau,
00:07:03 soit on les prive d'oxygène puisqu'on doit priver le feu d'oxygène pour l'éteindre.
00:07:07 – Quels autres moyens avez-vous, parce qu'on se fait l'idée du pompier avec la lance à eau,
00:07:13 quels sont les moyens dont vous disposez pour ces situations particulièrement délicates ?
00:07:17 – Alors nous, on n'intervient jamais quand il y a des incendies sur des décombres,
00:07:20 puisqu'en post-tremblement terme, ça ne m'est jamais arrivé de tomber sur des décombres
00:07:24 où il y a un incendie en même temps dedans, on est exposé à d'autres dangers,
00:07:28 ça peut être des fuites de produits chimiques ou des gaz qui sont dangereux.
00:07:33 C'est vrai que tant qu'on n'a pas fait cesser ce danger-là,
00:07:36 c'est impossible d'envoyer des équipes de secours à l'intérieur,
00:07:40 donc c'est bien le choix terrible qui s'offre un peu aux sauveteurs qui sont sur place,
00:07:45 soit on laisse l'incendie s'éteindre de lui-même et on perd des heures précieuses,
00:07:48 et on risque peut-être aussi la vie des personnes avec la chaleur qui continue de se dégager
00:07:52 ou cet incendie qui peut s'étendre, où on traite cet incendie
00:07:55 pour pouvoir ensuite pénétrer dans les décombres avec les risques que cela peut entraîner
00:07:59 pour les victimes qui seraient les plus proches.
00:08:01 Il y a l'immeuble voisin qui s'était en partie effondré déjà ce matin,
00:08:05 il y a des risques sur les bâtiments alentours, ça aussi ce sont des menaces directes
00:08:08 qui pèsent aussi sur la vie de ces secouristes qui s'engagent ?
00:08:12 Oui, je peux être de tout cœur avec eux, puisque toutes les interventions qu'on avait faites
00:08:20 où j'étais en Turquie avec mes équipes, ont été menacées par ces immeubles qui nous entouraient
00:08:24 et qui menaçaient de s'effondrer.
00:08:26 C'est une surveillance totale et constante qui doit s'exercer sur les façades
00:08:30 pour détecter le moindre mouvement et pouvoir évacuer la zone au plus vite en cas d'effondrement.
00:08:37 Mais ce qu'il faut juste comprendre aussi, c'est que de toute façon,
00:08:40 le sauvetage d'ébléments, l'engagement de personnes dans les décombres pour aller porter secours,
00:08:45 reste un engagement physique réellement important.
00:08:49 Mais ça veut dire que vous y allez quand même, malgré le risque d'effondrement d'un bâtiment voisin,
00:08:54 une partie de l'équipe y va, une autre surveille cette menace ?
00:08:59 Voilà, j'aime expliquer ça en expliquant que c'est un problème de curseur.
00:09:05 Si on a la certitude d'avoir des personnes vivantes, que les chiens ont marqué
00:09:09 ou que les appareils d'écoute nous ont permis de savoir que les gens sont vivants,
00:09:13 bien entendu c'est ce qu'on va faire.
00:09:15 On va laisser des gens qui surveillent, on va engager des équipes sous terre
00:09:18 parce que l'urgence c'est d'aller sauver les gens.
00:09:21 S'il n'y a aucun signe de vie, qu'il n'y a vraiment quasiment aucune chance
00:09:25 et aucun témoignage qui dit qu'il y a des personnes,
00:09:27 personne ne s'engage dans les décombres tant que ce qui est à côté menace.
00:09:31 Mais là dans le cas présent, on sait quand même qu'il y a entre 4 et 10 personnes
00:09:34 qui potentiellement peuvent être coincées en dessous.
00:09:37 Donc là effectivement, il va falloir à un moment ou à un autre,
00:09:39 ils le savent bien les sauveteurs, il va falloir qu'ils s'engagent physiquement dans les décombres.
00:09:47 Et c'est toujours risqué, le sautage des véléments est une activité qui est toujours risquée.
00:09:51 Merci beaucoup Eric Zipper de nous avoir fait profiter de votre expérience.
00:09:55 On comprend à vous entendre que ces secours vont durer, qu'ils vont s'étendre sur plusieurs heures.
00:10:00 Merci beaucoup, je rappelle que vous êtes secouriste.
00:10:03 C'est une situation Jean-Michel Fouvert qui ressemble à une situation de catastrophe,
00:10:07 on l'a dit, en comparaison avec un tremblement de terre.
00:10:09 Vous avez déjà fait face, vous, sur des interventions, à une situation complexe
00:10:13 dans laquelle il faut faire des choix cruciaux, comme disait Eric Zipper.
00:10:16 Oui, j'ai fait face à des situations complexes, mais qui étaient des situations, évidemment,
00:10:19 de police et de prise d'otages.
00:10:21 Mais on n'est pas exactement dans cette même situation-là,
00:10:23 quoique il y a des choses qui se ressemblent.
00:10:25 Parce que souvent, avant d'intervenir, il faut, et M. Zipper l'a dit,
00:10:31 il faut d'abord faire baisser le danger, peut-être pas cesser complètement le danger,
00:10:37 mais faire baisser le danger, et ensuite porter secours,
00:10:39 parce que si vous exposez vos hommes et vos secouristes à un danger certain,
00:10:46 vous risquez leur vie.
00:10:48 Et un secouriste qui est blessé ou qui est tué, non seulement ça fait une victime de plus,
00:10:52 mais en plus il ne va pas aider dans les secours.
00:10:54 Donc il faut faire baisser le niveau du danger.
00:10:58 Je dis bien baisser, non pas cesser, parce que M. Zipper l'a dit aussi,
00:11:03 à un certain moment, s'il y a des situations d'urgence dans lesquelles on sait
00:11:07 qu'il y a quelqu'un qui est sous les décombres, il va falloir, malgré ce danger-là,
00:11:12 lui porter secours pour pouvoir sauver cette vie-là.
00:11:16 Et là on doit effectivement, comme l'a fait M. Bonpart tout à l'heure,
00:11:21 féliciter les sauveteurs qui s'impliquent et qui impliquent leur vie là-dedans.
00:11:27 C'est une situation particulièrement, d'abord qui se produit peu,
00:11:33 et particulièrement dangereuse, parce qu'effectivement,
00:11:36 dans l'effondrement vous avez l'incendie, et l'incendie crée des problèmes de chaleur,
00:11:42 bien évidemment, crée aussi des problèmes de fumée toxique,
00:11:45 et puis on a ce fameux dilemme, est-ce qu'on doit arroser, pas arroser,
00:11:48 au péril de la vie de ceux qui se retrouveraient dans des niches dessous
00:11:52 et qui sont en vie et que l'on doit secourir.
00:11:55 J'ai posé la question au secouriste, l'eau c'est le seul moyen d'éteindre le feu,
00:11:58 on parlait de mousse aussi à une époque, est-ce que ce n'est pas moins dangereux ?
00:12:02 Vous savez tous les moyens, là non plus, excusez-moi,
00:12:06 je ne suis pas un gros spécialiste dans ce domaine-là,
00:12:08 mais tous les moyens qui éteignent le feu, c'est soit directement l'eau,
00:12:13 soit des moyens qui vont enlever l'oxygène du feu pour qu'il s'éteigne,
00:12:17 la mousse par exemple, mais enlever l'oxygène des gens qui sont encore dessous.
00:12:24 Jonathan Cixous, on parlera dans quelques instants d'un autre effondrement,
00:12:28 parce que ce n'est malheureusement pas la première fois que ça arrive à Marseille,
00:12:31 même si la comparaison sur l'état des immeubles ne peut pas être faite dans ce cas-là,
00:12:35 on est bien dans un instant, mais première réaction peut-être sur une situation ubuesque,
00:12:39 avec une conjonction de faits qui rendent les secours assez dramatiques.
00:12:43 Le parallèle avec une scène de séisme est assez saisissant,
00:12:47 et je pense que ça permet à tout le monde de prendre la mesure de l'ampleur du drame
00:12:51 qui s'est déroulé cette nuit, on le voit bien sur les images que vous diffusez aussi,
00:12:55 qu'on est vraiment là dans la vieille ville de Marseille, dans des rues étroites,
00:12:59 il est compliqué d'intervenir avec des matériels importants, encombrants.
00:13:05 Première réaction aussi, c'est de saluer le courage et le professionnalisme
00:13:10 de ces équipes d'intervention, de policiers, pompiers, pardon, et secouristes.
00:13:15 Là où je suis assez, j'allais dire, confiant, c'est que les secouristes français,
00:13:20 les pompiers français ont une certaine expertise dans la matière,
00:13:23 et la preuve à chaque fois qu'ils sont souvent envoyés aux quatre coins du monde
00:13:27 pour aider, pour venir en secours d'autres sauveteurs également.
00:13:31 Et donc je pense que là, avec ce drame marseillais, les victimes,
00:13:36 parce qu'il va y en avoir vraisemblablement, si je peux me permettre cet excès d'optimisme,
00:13:41 sont entre de bonnes mains. J'ai envie de faire ce souhait-là, du moins à l'heure où nous parlons,
00:13:46 parce que nous n'avons de toute façon pas d'informations précises les concernant.
00:13:51 Et c'est vrai, vous le soulignez Barbara, les autres drames qui ont eu lieu à Marseille
00:13:56 dans le passé, même pas d'un passé récent, c'était des immeubles vétustes qui se sont effondrés.
00:14:01 Là, cet immeuble-là, c'était un immeuble parfaitement bien entretenu.
00:14:05 On a pu voir même des images de cette façade. C'est un immeuble ancien, bien entretenu,
00:14:11 avec des volets repeints, etc. Il n'était en rien vétuste.
00:14:15 C'est vraisemblablement une explosion due au gaz, une fuite de gaz,
00:14:19 qui est à l'origine de cet effondrement. Et ça n'est absolument pas la vétusté
00:14:24 de certains quartiers de Marseille, qui est une autre réalité, malheureusement, de cette ville.
00:14:28 On va y revenir dans un instant, justement, parce que le ministre de l'Intérieur,
00:14:31 qui s'est rendu sur place, en avait touché un mot. Je voulais d'abord vous montrer
00:14:34 la réaction d'Emmanuel Macron, qui a fait part de son émotion face à ce drame.
00:14:38 Regardez, le président de la République a tweeté "émotion avec Marseille,
00:14:41 où un immeuble de la rue Thivoli s'est effondré cette nuit.
00:14:44 Je pense aux personnes touchées et à leurs proches.
00:14:46 Les recherches se poursuivent avec d'importants moyens déployés.
00:14:49 Merci aux pompiers et aux secours mobilisés."
00:14:53 Alors, il est vrai que ce drame ravit de très mauvais souvenirs.
00:14:58 On l'a dit, Marseille a connu plusieurs effondrements mortels d'immeubles
00:15:01 au cours des 40 dernières années. Effectivement, tout le monde a en tête
00:15:04 l'un des plus récents. En novembre 2018, 8 personnes avaient péri
00:15:07 dans l'effondrement de deux immeubles dans un autre quartier.
00:15:10 Il s'agissait de bâtiments dans un grave étain d'assalubrité.
00:15:14 C'était donc rue d'Aubagne. Gérald Darmanin est revenu pour confirmer
00:15:18 que cet immeuble-là, rue Thivoli, n'était pas du tout dans le même cas.
00:15:21 Écoutez.
00:15:23 "J'aurais terminé par dire que cet immeuble n'était pas connu
00:15:25 des services de l'État. Il ne connaissait aucun arrêté de péril.
00:15:28 Il était de l'avis de tous dans un état très convenable.
00:15:32 La rue elle-même et les marins pompiers comme la préfecture
00:15:35 m'ont témoigné qu'ils n'avaient pas fait d'intervention ces dernières années
00:15:39 récentes dans cette rue.
00:15:41 Récemment, au numéro 15, 17 et 19."
00:15:44 Voilà, un quartier connu, vous l'avez dit, un parlement du quartier de la Plaine
00:15:47 connu pour ses restaurants, sa vie nocturne.
00:15:51 Et plus récemment, c'est Lille, souvenez-vous, il y a quelques mois,
00:15:54 qui a connu également un effondrement dû à la vétusté de l'immeuble.
00:15:59 Et on était là également, en plein centre-ville de Lille.
00:16:02 La façade était en parfait état, mais à l'intérieur, c'était totalement
00:16:05 en état de péril.
00:16:07 C'est vrai que Marseille, qui est aussi une vieille ville,
00:16:09 une deuxième ville de France, a une belle histoire aussi historique.
00:16:12 Selon une ONG, 40 000 personnes vivent dans des taudis à Marseille,
00:16:16 qui encore une fois est pourtant la deuxième ville de France,
00:16:18 mais qui souvent s'ouvre de...
00:16:19 C'est un vrai problème à Marseille.
00:16:20 Oui, oui, oui.
00:16:21 C'est la deuxième ville de France, c'est une ville riche,
00:16:26 qui produit des richesses, et pourtant, elle est très, très mal entretenue.
00:16:30 Il y a certes un centre-ville le plus proche du Vieux-Port,
00:16:36 qui est fait pour la carte postale, mais les quartiers arrière
00:16:40 sont en très mauvais état.
00:16:42 Vous avez des quartiers du 18e, du 19e siècle dans Marseille
00:16:48 qui, effectivement, ont des problèmes, et en particulier,
00:16:51 absence de fondement, absence de base, etc.
00:16:54 Et ça crée un vrai gros problème.
00:16:56 Mais dans beaucoup de centres-villes de cités un peu plus historiques,
00:17:03 on a ces problèmes-là.
00:17:05 Et ça coûte énormément d'argent pour restaurer, puisque ce sont,
00:17:09 en général, des immeubles qui sont des immeubles pas tous classés,
00:17:13 mais qui sont des immeubles d'origine et qu'il faut restaurer en l'état.
00:17:16 Et c'est toujours difficile, ça coûte beaucoup d'argent.
00:17:19 Donc il faut, effectivement, investir dans ce domaine-là.
00:17:22 On vous répète, ce n'est vraiment pas le cas de ces immeubles-là,
00:17:24 de celui qui est tombé, qui sont des immeubles anciens,
00:17:27 mais aussi typiques d'une certaine architecture marseillaise,
00:17:30 historique à Marseille, qui a été bien entretenue.
00:17:32 Qui a été bien entretenue, mais la ville est dans un tel état
00:17:35 que, rappelez-vous, Emmanuel Macron a promis un milliard d'euros
00:17:38 pour bloquer un budget conséquent pour pouvoir faire en sorte
00:17:41 que la ville et ses infrastructures, surtout, soient rénovées,
00:17:46 soient entretenues, soient surtout modernisées,
00:17:48 notamment dans les transports publics.
00:17:51 Et ça devient une vraie nécessité politique et humaine,
00:17:56 parce que les gens qui habitent Marseille et qui ont des trajets
00:17:59 pour aller travailler, prennent un temps fou pour traverser la ville.
00:18:03 C'est le cas dans les villes historiques aussi, qu'on apprécie
00:18:06 pour ce qu'elles montrent de notre patrimoine.
00:18:09 C'est un milliard pour la restauration, la mobilité, la sécurité.
00:18:13 C'est un milliard pour pas mal de choses.
00:18:16 Juste un point, vous vouliez peut-être un point historique.
00:18:21 Le centre-ville de Marseille, le Vieux-Port, avait été totalement bombardé
00:18:24 par les Allemands pendant l'occupation, parce que c'était une vieille ville
00:18:27 avec des ruelles, des venelles, etc., qui était impossible de surveiller,
00:18:31 où se cachait beaucoup de résistants.
00:18:34 L'armée allemande a bombardé le centre de Marseille à cause de ça.
00:18:39 On revient à ces recherches qui s'activent toujours à Marseille,
00:18:43 dans le centre-ville. On recherche entre 4 et 10 personnes
00:18:46 qui pourraient être ensevelies sous les décombres d'un immeuble
00:18:49 qui s'est effondré, l'immeuble d'à côté.
00:18:52 Celui qui est tombé, c'est celui du 17 rue Thibouli, comme vous voyez.
00:18:55 L'immeuble d'à côté, le 15, est en partie tombé également.
00:18:59 Je vous propose d'écouter Benoît Payan, le maire de Marseille,
00:19:02 qui revient sur les secours engagés.
00:19:05 Les services des marins-pompiers de Marseille,
00:19:08 les services de la police nationale et de la police municipale,
00:19:11 ainsi que de la ville de Marseille, se sont mobilisés.
00:19:13 Nous avons tout de suite mis à l'abri les personnes les plus vulnérables,
00:19:18 les personnes qui habitaient autour et qui ont été évacuées.
00:19:21 Nous avons ouvert une cellule psychologique,
00:19:23 nous avons ouvert un PC de crise, et nous continuons de nous occuper
00:19:26 de ces personnes qui sont dans un état de fragilité psychologique.
00:19:30 - Voilà, évidemment, on fera le point aussi,
00:19:32 en cas de toute nouvelle information qui nous parviendrait,
00:19:34 sur ce qui s'est passé la nuit dernière à Marseille.
00:19:37 On va changer de sujet avec le retour des beaux jours.
00:19:41 On sait que ça nous fait tous du bien au moral.
00:19:43 Malheureusement, pour les forces de l'ordre,
00:19:44 c'est aussi synonyme de recrudescence des rodeos urbains.
00:19:47 Le ministre de l'Intérieur a appelé les préfets
00:19:50 à reprendre sans délai les opérations de contrôle
00:19:53 sur les axes les plus exposés.
00:19:55 Regardez ces derniers chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur.
00:19:58 6900 opérations de lutte contre les rodeos ont été entreprises
00:20:03 depuis le 1er mars.
00:20:05 Elles ont donné lieu à 350 interpellations,
00:20:09 7000 verbalisations, et 102 roues ont été saisies.
00:20:14 On sera tout à l'heure avec un président du club de motocross
00:20:18 qui va nous expliquer ce qu'il fait pour essayer d'initier les jeunes
00:20:22 à une pratique sportive et non pas à une pratique de délinquants.
00:20:25 Mais on va d'abord en discuter avec Rudy Mana.
00:20:27 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:20:30 Vous êtes porte-parole Allianz Sud.
00:20:32 On a parlé beaucoup l'été dernier des rodeos.
00:20:35 On les avait un petit peu oubliés l'hiver.
00:20:37 Mais dites-nous s'ils s'arrêtent complètement l'hiver
00:20:39 avant de revenir au printemps.
00:20:41 En tout cas, ces rodeos sont devenus, on le sait,
00:20:43 une espèce de passe-temps pour certains jeunes.
00:20:45 Et c'est un passe-temps qui empoisonne la vie des habitants.
00:20:48 Oui, bonjour à vous.
00:20:50 Non, l'hiver, ça ne s'arrête pas forcément.
00:20:53 Vous savez, les jeunes, quand ils ont l'habitude d'utiliser ces motos
00:20:58 pour faire un peu les idiots sur la voie publique,
00:21:02 il n'y a pas de raison qu'ils s'arrêtent l'hiver.
00:21:04 Alors, bien évidemment, c'est plus à même l'été,
00:21:06 parce que les beaux jours sont là,
00:21:08 parce qu'ils ont un T-shirt et un short pour faire ça,
00:21:11 ce qui est complètement fou quand on est sur un trou.
00:21:13 Mais c'est vrai que la reconnaissance de ces rodeos tempérés,
00:21:18 donc de ces rodeos urbains, apparaissent beaucoup plus au printemps et à l'été.
00:21:23 Alors, on sait que ça empoisonne la vie des habitants.
00:21:25 Ça met en colère aussi les maires qui se sentent désœuvrés.
00:21:28 Et puis, ça met en danger la vie des policiers
00:21:31 qui se lancent à la poursuite de ces délinquants.
00:21:33 Oui, tout à fait.
00:21:35 Vous avez bien défini la situation.
00:21:37 Le problème, déjà, c'est que ces jeunes prennent des risques inconsidérés.
00:21:41 On le voit sur vos images.
00:21:43 Quand ils sont à moto, de cette manière, à faire ces rodeos urbains,
00:21:48 ils prennent des risques pour eux.
00:21:50 La deuxième chose, c'est que lorsque les policiers,
00:21:52 on est en capacité de les voir et d'essayer de les poursuivre,
00:21:54 nous-mêmes, nous prenons des risques pour nous-mêmes.
00:21:57 Donc, en fait, la difficulté, c'est qu'il peut y avoir un accident pour ces jeunes-là
00:22:00 ou alors un accident pour les policiers.
00:22:02 Et quand on sait que souvent, c'est simplement pour des jeunes
00:22:06 qui n'ont pas de permis ou qui ne sont pas assurés
00:22:10 ou dont les motos sont volées,
00:22:12 franchement, parfois, on se dit que le jeu n'en vaut pas la chandelle.
00:22:14 Maintenant, il faut quand même comprendre qu'il faut lutter contre ce phénomène-là
00:22:19 parce que, comme vous l'avez très bien décrit,
00:22:21 c'est particulièrement gênant pour tous ces riverains
00:22:24 qui subissent à longueur de journée les nuisances sonores que provoquent ces rodeos.
00:22:28 Il est très important pour la police de lutter contre ça.
00:22:31 Mais il faut aussi nous donner les moyens nécessaires pour lutter.
00:22:34 Et il faut reconnaître qu'aujourd'hui, il y a la note 89,
00:22:37 la fameuse note 89,
00:22:39 qui ne permet pas aux policiers de faire tout ce qu'elle veut
00:22:42 en matière de poursuites lors d'un refus tempéré.
00:22:45 Et le syndicat Allianz en demande à ce que cette note soit réécrite
00:22:50 parce qu'elle cadenasse beaucoup le système
00:22:53 et c'est assez gênant pour les policiers qui travaillent.
00:22:56 – Vous parlez de techniques d'approche un peu plus brutales,
00:22:59 comme on le voit parfois pour d'autres phénomènes,
00:23:02 par exemple outre-Manche ?
00:23:04 – J'espère qu'on ne va pas en arriver là, effectivement.
00:23:08 Ça c'est au Royaume-Uni où on voit ce genre de technique.
00:23:11 Je ne suis pas sûr qu'en France on en arrive à ça.
00:23:14 Mais il faut au moins que les textes soient pro-sécurité,
00:23:17 c'est-à-dire pro-force de police.
00:23:19 Parce qu'aujourd'hui, la note 81 nous dit
00:23:22 qu'on ne peut presque poursuivre des individus
00:23:24 lorsqu'il y a un cas très très grave,
00:23:26 c'est-à-dire un individu qui vient de commettre un crime de sang
00:23:29 ou alors qui vient de s'évader.
00:23:31 C'est quand même assez restreint.
00:23:33 Quand on voit le nombre de refus tempérés qu'on a en France,
00:23:35 on en a eu tous les 20 minutes.
00:23:37 Donc ça serait déjà très bien de réécrire cette note
00:23:41 pour que ce soit à l'avantage des policiers.
00:23:44 Et ensuite on pourra lutter peut-être plus efficacement
00:23:46 contre ces rodéos urbains.
00:23:48 – Alors Gérald Darmanin préconise aussi d'optimiser l'usage
00:23:50 de la vidéo-surveillance.
00:23:52 Est-ce que ça, ce serait plus utile pour vous ?
00:23:55 – Oui, effectivement.
00:23:57 Nous on est très favorables à la vidéo-protection.
00:23:59 Vous savez qu'il y a quand même certaines villes en France
00:24:01 qui ne sont pas forcément ouvertes à mettre des caméras
00:24:05 de vidéo-surveillance partout dans leur ville.
00:24:08 Marseille, ça a été très compliqué au départ.
00:24:10 Aujourd'hui, ça va dans la bonne direction.
00:24:14 Bien sûr que les caméras de vidéo-surveillance nous aideraient,
00:24:17 mais il faut comprendre que quand on utilise
00:24:19 des caméras de vidéo-surveillance, ça amène une enquête derrière
00:24:22 et on sait que nos collègues de l'investigation
00:24:25 sont noyés par les centaines de milliers de procédures
00:24:29 que nous avons en attente.
00:24:31 Et rajouter des procédures à ça, ça aurait compliqué leur tâche.
00:24:34 Donc effectivement, je vais dans le sens du ministre de l'Intérieur,
00:24:37 si on a des caméras de vidéo-protection qui nous permettent
00:24:39 d'identifier l'auteur de ces rôles urbains,
00:24:41 il faut les utiliser pour essayer de l'interpeller
00:24:44 la plupart du temps à leur domicile.
00:24:46 – Rudi Vanha, vous restez avec nous,
00:24:48 on va se quitter quelques instants le temps d'une page de publicité,
00:24:51 mais on continuera de parler répression et aussi prévention,
00:24:55 puisque certains se mobilisent pour tenter de donner d'autres idées
00:24:59 à ces jeunes, faire de la moto peut-être, du deuro peut-être,
00:25:02 mais encadrer au lieu d'empoisonner la vie des citoyens
00:25:05 et de prendre aussi des risques pour eux-mêmes et pour les passants.
00:25:08 On se retrouve tout de suite.
00:25:10 [Musique]
00:25:12 [Silence]
00:25:13 On reprend nos discussions sur la lutte contre les rodeos urbains
00:25:17 dans un instant avec Rudi Vanha, porte-parole Allianz Sud
00:25:20 qui est toujours avec nous.
00:25:22 Et on donnera la parole également à Boris Bretez,
00:25:25 président de BEMP MX, un club de motocross,
00:25:29 pour évoquer les différentes idées et alternatives,
00:25:32 initiatives qui sont prises pour tenter de dissuader les jeunes
00:25:34 de rouler sans but comme ça dans la rue et de nuire à tout le quartier.
00:25:39 On y revient donc dans un instant après le rappel des titres
00:25:42 de Mathieu Deveze puisqu'il est 14h30.
00:25:45 [Musique]
00:25:47 Gérald Darmanin annonce au moins 5 personnes blessées
00:25:50 après l'effondrement d'un immeuble d'habitation cette nuit
00:25:53 dans le 5e arrondissement de Marseille.
00:25:55 Entre 4 et une dizaine de personnes sont encore sous les décombres.
00:25:58 L'immeuble s'est effondré brutalement après une déflagration
00:26:01 dans le centre de la cité phocéenne.
00:26:03 Un violent incendie était toujours en cours en début d'après-midi,
00:26:06 empêchant chiens et secouristes de rechercher d'éventuels survivants.
00:26:10 Israël a frappé la Syrie en riposte à des tirs de roquettes.
00:26:13 Une riposte donc après des tirs similaires depuis le Liban voisin
00:26:17 et la bande de Gaza ces derniers jours.
00:26:19 Enfin, la 120e édition de Paris Roubaix est lancée.
00:26:22 Qui s'imposera aujourd'hui dans l'enfer du Nord ?
00:26:25 Hier, la Canadienne Alison Jackson a triomphé à la surprise générale
00:26:28 chez les femmes.
00:26:29 Et aujourd'hui, c'est le duel tant attendu chez les hommes
00:26:32 entre le Néerlandais Mathieu Van Der Poel face au Belge Wood Van Aert.
00:26:36 - Voilà, une question d'abord pour Rudi Manat tout seul,
00:26:40 puisque je voulais parler un peu de répression.
00:26:42 Rappelez aussi ce qu'encourent ces pilotes de deux roues
00:26:46 sur les rodéos urbains.
00:26:47 Regardez, on risque près de 15 000 euros d'amende,
00:26:50 le retrait de 6 points sur le permis de conduire,
00:26:53 jusqu'à un an d'emprisonnement également.
00:26:55 Et surtout, l'engin peut être confisqué, Rudi Manat,
00:26:58 vu ces phénomènes qui perdurent.
00:27:00 Ça veut dire que, malgré ce qu'on lit là sur ces informations,
00:27:03 ce n'est pas assez dissuasif pour ces jeunes ?
00:27:05 - Non, je vous le confirme, ce n'est pas assez dissuasif.
00:27:08 C'est vrai que le fait de confisquer quand même l'engin,
00:27:12 ça les embête un petit peu, ça je vous le dis.
00:27:14 Et nous, en tout cas à Marseille, on le fait assez régulièrement.
00:27:18 Et ça quand même, ça a un vrai impact sur l'utilisateur de l'engin.
00:27:22 Ensuite, au niveau des amendes, c'est jamais 15 000 euros.
00:27:25 Et puis s'ils ont une amende, ils la payent une fois par dit, etc.
00:27:30 Donc ça, ce n'est pas très dissuasif.
00:27:32 Mais c'est vrai que la confiscation de l'engin sur lequel vous voulez
00:27:36 pour faire le rendez-vous au Jordan,
00:27:38 franchement ça, ça a quand même un effet intéressant sur les utilisateurs.
00:27:42 - Alors Jean-Michel Fauverg, vous voulez vous poser une question ?
00:27:45 - Oui, bonjour et merci de vos précisions.
00:27:47 Est-ce que quand ils déclarent que l'engin n'est pas à eux,
00:27:51 vous arrivez à le confisquer quand même ?
00:27:53 - Alors, il faut qu'on arrive à remonter...
00:27:56 Non, il faut que l'engin leur appartienne, pardon.
00:27:59 Il ne faut pas que l'engin appartienne à une autre personne.
00:28:03 Parce que sinon, on est dans l'obligation de le rendre au propriétaire de cet engin.
00:28:08 C'est ça la vraie difficulté pour la confiscation et la destruction de ces engins.
00:28:12 Et ensuite, c'est fait bien évidemment sous l'égide d'un officier de police judiciaire et du parti.
00:28:18 - Alors, on va accueillir un nouvel invité, Boris Bretez.
00:28:21 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:28:23 Vous êtes président de BEMP-MI, c'est un club de motocross.
00:28:27 Et si on vous a contacté, c'est parce que vous faites partie de ceux
00:28:30 qui mènent des initiatives pour sensibiliser les jeunes aux dangers de la pratique.
00:28:35 Dans votre club, vous faites faire du motocross à des jeunes pour les dissuader de faire du rodéo.
00:28:41 Expliquez-nous un petit peu le fond de cette idée.
00:28:44 - Alors déjà, bonjour.
00:28:46 Oui, c'est vrai que je suis président de club.
00:28:49 Donc aujourd'hui, j'ai des jeunes qui font de la motocross en initiation et en compétition.
00:28:55 Nous, notre objectif, c'est vraiment de permettre l'initiation à partir de 6 ans
00:29:00 à tous les enfants et même aux adultes.
00:29:02 Et après, on a un vrai rôle de sensibilisation auprès de ces gens-là
00:29:06 qui justement, grâce à nos terrains, grâce à un site de pratique adapté,
00:29:12 viennent justement rouler chez nous.
00:29:14 Et nous, au travers de notre dialogue et même d'action de sensibilisation,
00:29:18 on arrive à déjouer, on va dire, quelques pratiques.
00:29:22 Parce que moi, je condamne complètement la pratique du rodéo sauvage et des rodéos urbains.
00:29:27 - Ça veut dire qu'à vous entendre, vous essayez d'occuper ces jeunes d'une autre façon.
00:29:31 Pourquoi je dis "occuper" ? Parce qu'on dit souvent que cette jeunesse est parfois désoeuvrée
00:29:36 et qu'elle s'occupe, entre guillemets, à faire des rodéos urbains.
00:29:39 Vous préférez les mettre au sport et avoir une activité encadrée, c'est ça ?
00:29:43 - Voilà, c'est un peu ça.
00:29:45 Si vous voulez, nous on est conscients que des jeunes de 18 ans,
00:29:49 mis à part un accident, peut-être la confiscation du véhicule,
00:29:53 peut-être qu'on ne les détournera pas de cette usage-là.
00:29:55 Par contre, un parent qui justement a son enfant qui est demandeur de faire de la moto,
00:30:00 ce parent-là, s'il n'a aucune structure, aucun terrain pour l'emmener découvrir
00:30:05 et aucun éducateur qui lui apprend correctement les bases
00:30:09 et surtout lui apprendre aussi que c'est interdit d'en faire dans un espace public,
00:30:12 c'est sûr et certain qu'il va y avoir des dérives.
00:30:15 Donc pour moi, nous on a un rôle entraîneur, éducateur sur la jeunesse.
00:30:20 Il y a peut-être certaines personnes que malheureusement on ne pourra pas sauver,
00:30:24 mais il y en a d'autres, grâce à la sensibilisation,
00:30:26 qu'on pourra justement éviter de retrouver sur nos routes.
00:30:30 - Alors comme Rudy Mana est toujours connecté avec nous, magie de la technologie,
00:30:34 nos deux invités par vidéo interposés sont là tous les deux.
00:30:36 Rudy Mana, vous saluez ce genre d'initiative.
00:30:39 J'imagine que vous pensez qu'elle porte ses fruits, ses initiatives.
00:30:43 - En tout cas, moi je salue ce genre d'initiative parce que,
00:30:47 premièrement, ça permet d'expliquer à tous ces gamins les bons côtés
00:30:52 et aussi les mauvais côtés de ces rodéos.
00:30:54 Ça leur permet également de s'exercer dans des endroits qui sont faits pour ça
00:30:59 et non pas sur la voie publique où on a des piétons, on a des vélos,
00:31:03 on a des trottinettes, maintenant on a tout sur la voie publique
00:31:05 puisque tout est autorisé.
00:31:07 Donc je trouve que c'est vachement intéressant ce genre d'initiative
00:31:10 parce qu'il faut quand même apporter un petit peu de prévention et de pédagogie
00:31:13 avant d'avoir une répression à outrance.
00:31:16 On peut voir les limites de la répression,
00:31:19 surtout à travers ce qu'on a pu expliquer tout à l'heure
00:31:21 avec ces sanctions qui ne sont pas réellement dissuasives,
00:31:25 surtout si le véhicule n'appartient pas à la personne
00:31:28 que nous avons interpellée en train de faire un rodéo.
00:31:30 Donc si on peut expliquer à ces jeunes relativement tôt,
00:31:33 12, 13, 14, 15 ans, 16 ans,
00:31:36 les méfaits du rodéo urbain quand on le fait sur la voie publique,
00:31:41 franchement c'est extrêmement instructif
00:31:44 et ça leur permettrait peut-être de le faire dans des endroits
00:31:46 qui sont plutôt appropriés à ça,
00:31:48 c'est-à-dire la motocrosse, sur des circuits de motocrosse.
00:31:51 Boris Bretez, c'est aussi une façon de faire passer un message aux parents
00:31:54 parce que certains parents se sont aussi démunis
00:31:58 face aux activités de leurs enfants
00:32:00 ou des dérives possibles des activités de leurs enfants.
00:32:03 Vous parlez aussi aux parents ?
00:32:06 Bien sûr, nous on a un vrai rôle.
00:32:08 Alors oui, certes en séance on a les enfants,
00:32:11 mais après on a la sensibilisation et surtout l'éducation des parents.
00:32:15 Après il faut avoir les bons outils pour pouvoir justement leur proposer des activités.
00:32:20 C'est sûr que si on n'a pas les bons outils pour, c'est très compliqué.
00:32:24 Mais les parents ont un rôle clé à jouer dans l'éducation de leurs enfants.
00:32:29 Nous, en tant qu'entraîneurs aussi,
00:32:31 si on arrive à mettre tout ça bout à bout,
00:32:34 je suis persuadé que la répression c'est une solution,
00:32:38 mais que la sensibilisation c'en est une aussi.
00:32:40 On l'a bien entendu grâce à vos deux éclairages.
00:32:43 Merci beaucoup à tous les deux.
00:32:45 Rudy Mana, porte-parole Allianz Sud,
00:32:46 et Boris Bretez, président du club BEMP-MX.
00:32:50 Joyeux week-end de Pâques à vous deux également.
00:32:53 Pourquoi je dis ça ?
00:32:54 C'est parce que ce sera le prochain sujet qu'on abordera avec nos invités.
00:32:57 Mais on va d'abord les faire réagir sur ces thématiques de Rodéo Urbain.
00:33:00 Malheureusement, ce n'est pas la première fois qu'on en parle sur ce plateau.
00:33:04 Ces initiatives comme ça, on a toujours envie de mettre beaucoup d'espoir
00:33:07 dans ces formations proposées aux jeunes au lieu qu'ils traînent dans la rue.
00:33:11 On ne peut que saluer ce type d'initiative individuelle.
00:33:15 Évidemment, malheureusement, quand ça fonctionne,
00:33:18 ça fonctionne avec une infinie minorité d'individus concernés.
00:33:23 Ce problème des Rodéo, il illustre quoi ?
00:33:25 Il illustre la difficulté du maintien de l'ordre,
00:33:28 du rétablissement de l'ordre dans certains quartiers.
00:33:31 C'est ce thème des Rodéo Urbain qui avait fait que,
00:33:34 entre autres, Gérald Darmanin avait été quasi omniprésent l'été dernier dans les médias.
00:33:39 Ça illustre cette difficulté.
00:33:42 Monsieur Manat a très bien montré la difficulté en parlant des solutions.
00:33:47 Dès qu'il y a une solution, il y a un revers qui montre
00:33:50 qu'elle est quasiment impossible à appliquer.
00:33:52 L'histoire de la vidéosurveillance, par exemple.
00:33:54 On voit bien que c'est impossible de mettre des caméras de vidéosurveillance
00:33:57 dans beaucoup d'endroits.
00:33:59 Les pénalités sont inapplicables dans bien des cas.
00:34:03 Et puis, là aussi, des textes de loi qui sont une aberration
00:34:07 et qui, d'une certaine façon, désarment les policiers en droit.
00:34:11 Cette fameuse note 89 en est une illustration parfaite.
00:34:15 Elle est un peu le corollaire, d'ailleurs, souvenez-vous,
00:34:17 il y a quelque temps, d'un texte qui était assez aberrant,
00:34:20 qui interdit aux douaniers de fouiller un véhicule suspect.
00:34:24 Donc, il y a des textes qui sont, au nom du droit,
00:34:28 qui jouent contre.
00:34:29 - C'est une décision de la corréflexion.
00:34:31 - Oui, exactement.
00:34:32 Et au nom du droit, la loi joue contre même l'honnête citoyen.
00:34:38 Il y a quelque chose d'incompréhensible,
00:34:40 et malheureusement, ce goût du rodéo urbain,
00:34:43 ça correspond à quoi ?
00:34:44 Ça correspond au goût de la transgression
00:34:46 et à un individualisme chevronné qui fait fi de ses voisins, évidemment.
00:34:52 - Jean-Michel Fauvergne, on parlait aussi des moyens
00:34:54 donnés ou non à la police pour poursuivre ces délinquants en deux roues.
00:34:58 C'est vrai que dans ce cas-là, il faut que la police soit aussi équipée
00:35:00 de deux roues, aussi rapide, et qu'elle soit autorisée
00:35:02 à circuler rapidement en milieu urbain, ce qui est extrêmement compliqué.
00:35:06 - Non, mais c'est une difficulté atroce pour lutter contre ça,
00:35:10 du point de vue opérationnel, du point de vue technique,
00:35:12 parce que soit vous vous mettez en chasse derrière,
00:35:14 et il peut arriver un accident aux jeunes,
00:35:16 et à ce moment-là, vous avez tout un quartier
00:35:17 qui va s'embraser dans ce domaine-là.
00:35:20 En fait, les moyens donnés, ils le sont par la loi.
00:35:23 Alors, je veux apporter un bémol à ce que disait Jonathan tout à l'heure,
00:35:26 les deux dernières lois, en tout cas, elles sont bonnes,
00:35:28 puisque moi, je les ai votées et qu'elles venaient de ma majorité.
00:35:30 Elles sont plutôt bonnes, sauf que, assez rapidement,
00:35:34 le délinquant, et ceux-là en particulier,
00:35:38 parce que ce sont des délinquants, d'une manière générale,
00:35:40 qui peuvent revenir dans le droit chemin,
00:35:42 mais c'est des délinquants quand même, le jour où ils font ça,
00:35:44 eh bien, à un certain moment, ils s'adaptent à ces législations.
00:35:50 Voilà pourquoi je posais la question à Rudy Mana,
00:35:52 parce que la problématique, c'est la problématique de la confiscation de l'engin.
00:35:56 Et l'engin, vous ne pouvez pas le confisquer, jusqu'à aujourd'hui encore,
00:36:00 s'il n'appartient pas à la personne que vous interpellez.
00:36:03 Donc, cet engin-là, ça ne va pas faire grand-chose
00:36:06 si vous le remettez en circulation.
00:36:09 Donc, effectivement, il faut s'adapter.
00:36:12 – Rudy Mana, vous parliez aussi des vidéos.
00:36:17 Je rappelle que, pour utiliser, sur la loi Sécurité globale,
00:36:21 on avait mis les drones pour la police et pour la gendarmerie,
00:36:25 on a été, le Conseil constitutionnel s'est opposé,
00:36:29 on a dû refaire une loi particulière.
00:36:31 Maintenant, pour qu'un policier ou un gendarme utilise un drone,
00:36:34 il faut des dizaines et des dizaines d'autorisations,
00:36:36 alors que dans le monde privé, vous l'utilisez immédiatement.
00:36:39 – La loi qui a été votée pour la sécurité des JO permet, facilite,
00:36:44 en tout cas, l'utilisation de drones.
00:36:46 – Alors, effectivement, c'est une expérimentation qu'on pourrait,
00:36:48 vous avez tout à fait raison, c'est une expérimentation
00:36:50 qu'on pourrait utiliser dans ce cadre-là,
00:36:53 mais c'est difficile d'intervenir sur,
00:36:57 alors j'employais le nom de délinquant,
00:37:00 mais sur ce type de délinquant-là qui, voilà,
00:37:05 qui quelquefois n'a pas de casier judiciaire et qui essaye de s'occuper.
00:37:10 C'est pour ça aussi que j'ai eu l'initiative de…
00:37:13 – Du club de Motocross.
00:37:14 – … de Boris Bretez, qui effectivement veut les occuper en les éduquant…
00:37:22 – Au risque aussi, parce qu'à chaque fois, on parle de blessés,
00:37:25 l'été dernier, de morts aussi, de jeunes qui se tuent tout seuls.
00:37:28 – Qui se tuent tout seuls, qui tuent les autres,
00:37:30 peut-être des passants et qui n'ont rien demandé.
00:37:33 Moi, vous savez, c'est quelque chose que j'ai connu
00:37:36 quand j'étais directeur départemental à la sécurité publique en Guyane,
00:37:39 c'est-à-dire chef de la police en Guyane, ça fait quelque temps déjà.
00:37:42 On n'appelait pas ça des rodeos à l'époque, on appelait ça des tirages.
00:37:45 Ils faisaient des courses de mobilettes, ils étaient à plat-vente sur la mobilette,
00:37:49 et régulièrement, j'avais des blessés et des morts,
00:37:53 voilà, des jeunes qui se tuaient ou qui étaient blessés là-dessus,
00:37:57 avec des familles qui étaient désespérées,
00:37:59 mais c'était difficile d'intervenir.
00:38:02 – On va aborder un sujet un peu plus léger en ce dimanche de Pâques.
00:38:06 Impossible de ne pas parler de chocolat, c'est un peu la star du week-end,
00:38:10 dont les ventes représentent un tiers du chiffre annuel des pâtissiers chocolatiers.
00:38:14 Et les amateurs ont bien remarqué que son prix n'échappait pas à l'inflation,
00:38:18 et pour cause, les artisans, les industriels subissent depuis deux ans
00:38:21 l'augmentation des coûts de production sur toute la chaîne.
00:38:24 Le prix de certaines matières premières a flambé,
00:38:26 plus 40% pour le sucre, plus 20% pour le beurre,
00:38:29 et on ne parle pas des emballages, du coût de transport, ni de celui de l'énergie.
00:38:34 Alors pour ne pas trop pénaliser les clients,
00:38:36 certains chocolatiers cherchent des astuces
00:38:38 pour pouvoir réaliser leurs recettes à moindre coût,
00:38:40 mais attention, sans toucher à la qualité.
00:38:42 Et avec nous, il y a l'un d'entre eux, l'un de ces chocolatiers,
00:38:46 Pierre-Benoît Sucher.
00:38:47 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:38:50 Vous êtes le directeur de la société Edouard de Chocolaterie.
00:38:53 Expliquez-nous, donc, quelle parade avez-vous trouvé
00:38:56 pour pouvoir cuisiner vos recettes à moindre coût pour le client,
00:39:02 pour vous d'abord, puis pour le client ?
00:39:04 Bonjour, merci beaucoup de me recevoir.
00:39:07 En effet, cette année, on est tous victimes de l'inflation
00:39:12 des matières premières et aussi des transports.
00:39:15 Donc, cette année, par exemple, l'année dernière,
00:39:18 nous avions sorti un praliné 47% de pistaches d'Iran,
00:39:21 qui est un produit très onéreux.
00:39:23 Pour autant, pour nous, il n'était pas question
00:39:26 d'augmenter les prix cette année par rapport aux prix de l'année dernière,
00:39:29 parce qu'on voulait que nos clients puissent toujours avoir accès
00:39:32 aussi facilement à nos produits.
00:39:34 Donc, par exemple, cette année, on a sorti un nouveau praliné,
00:39:37 qui est un praliné à la cacahuète,
00:39:39 qui est un produit toujours aussi gourmand,
00:39:43 mais un peu moins cher que la pistache,
00:39:45 ce qui permet de proposer des nouveaux produits à nos clients,
00:39:49 tout en restant sur les mêmes gammes de prix.
00:39:51 Cela dit, ça change un peu le goût.
00:39:53 On ne peut pas changer les ingrédients
00:39:55 sans modifier le goût de ce qu'on cuisine.
00:39:58 Bien sûr, tout à fait.
00:40:00 Mais, nous, notre choix, c'est de rester toujours sur des produits de qualité
00:40:04 et ça permet aussi, justement, à nos clients,
00:40:07 plutôt que de...
00:40:09 ...de l'année précédente,
00:40:12 de découvrir quelque chose de nouveau
00:40:14 qu'ils n'ont pas forcément eu l'occasion de découvrir auparavant.
00:40:17 Donc, voilà, ça nous permet, en tout cas,
00:40:20 de ne pas augmenter nos prix cette année.
00:40:22 Alors, on sait que les plus grands amoureux du chocolat
00:40:24 sont prêts à dépenser des fortunes pour se faire plaisir.
00:40:26 Vous auriez donc pu ne rien changer, finalement ?
00:40:29 Oui, on aurait pu ne rien changer.
00:40:32 On aurait pu augmenter nos prix,
00:40:34 mais ce n'était vraiment pas le souhait de la maison cette année.
00:40:37 C'est vrai que le moment de Pâques, c'est un moment plaisir.
00:40:40 Donc, la clientèle n'est pas forcément regardante
00:40:43 et a juste envie de partager un moment en famille à ce moment-là
00:40:46 et de ne pas penser forcément à l'inflation quotidienne
00:40:49 de l'ensemble des produits.
00:40:51 Et c'est vrai que ça s'est encore ressenti cette année,
00:40:54 puisque les ventes se sont très bien passées
00:40:57 et nous sommes quasiment en retard de stock de beaucoup de nos produits.
00:41:00 Vous nous confirmez que c'est un tiers à peu près
00:41:02 de votre chiffre annuel le week-end de Pâques ?
00:41:05 Tout à fait, oui, c'est énorme.
00:41:09 Hier, certaines de nos boutiques ont eu plus de 250 clients.
00:41:12 Donc, c'est vrai qu'en quelques jours,
00:41:14 c'est des quantités gigantesques
00:41:16 qui font que, oui, en effet, ça représente
00:41:19 un gros pourcentage du chiffre d'affaires.
00:41:21 Alors, la communication est un petit peu délicate avec vous.
00:41:24 Je vous propose de raccrocher.
00:41:26 On va vous rappeler dans un instant, on va faire le tour au plateau,
00:41:28 mais on a déjà encore quelques questions à vous poser.
00:41:30 Donc, je vous retrouve dans un instant.
00:41:32 Amateur de chocolat sur ce plateau ou pas ?
00:41:34 Moyennement.
00:41:35 Moyennement.
00:41:36 Moyennement.
00:41:37 Mais ce que je voulais vous dire, oui, effectivement,
00:41:39 le chocolat augmente parce que les produits,
00:41:41 la fève de cacao est un produit,
00:41:43 elle n'est pas produite en Europe,
00:41:45 sinon ça se saurait qu'il faut la transporter
00:41:47 et donc tous les produits.
00:41:49 Mais ce que fait ce chocolatier, c'est à saluer,
00:41:52 beaucoup de commerçants le font, y compris dans l'autre commerce.
00:41:55 C'est-à-dire qu'ils essayent de s'adapter
00:41:57 pour augmenter le moins possible le prix.
00:41:59 Il y a une espèce de responsabilité sociale, environnementale
00:42:04 dans ce domaine-là, comme on demande aux entreprises,
00:42:07 et c'est plutôt pas mal parce que,
00:42:09 bien sûr qu'il y a un chiffre d'affaires à faire,
00:42:11 mais il y a aussi laissé l'accès de ces produits-là
00:42:15 aux gens qui souffrent le plus aujourd'hui.
00:42:18 Et ça, c'est plutôt une bonne chose.
00:42:20 Et c'est une vraie responsabilité de ces commerçants-là
00:42:22 qu'il faut saluer.
00:42:23 Jonathan Cixous, vous aimez le chocolat ?
00:42:25 Avant de vous répondre, je voudrais vous souhaiter
00:42:26 un joyeux Spag, Barbara.
00:42:27 C'est gentil.
00:42:28 C'est pour vous.
00:42:29 Allez.
00:42:30 Merci beaucoup.
00:42:31 Très bien.
00:42:32 C'est un lapinou à croquer.
00:42:33 Un petit lapin à croquer, très bien.
00:42:35 Ah, c'est une excellente transition pour le sujet d'après.
00:42:38 Attention.
00:42:39 Alors, je le garde précieusement, nos téléspectateurs
00:42:41 comprendront dans un instant.
00:42:42 Merci beaucoup.
00:42:43 Je vous en prie.
00:42:44 Donc, vous achetez du chocolat.
00:42:45 J'achète du chocolat.
00:42:46 Il m'arrive d'en consommer aussi.
00:42:48 Le point, Jean-Michel a raison de pointer l'adaptation,
00:42:52 l'adaptabilité, si je puis dire, des artisans,
00:42:54 parce que dans ce domaine-là, dans le domaine de la confiserie
00:42:57 et de la chocolaterie en général, l'imagination,
00:43:01 voire la fantaisie, fait partie même de la nature,
00:43:05 même de cette profession.
00:43:07 C'est-à-dire qu'un chocolat, vous pouvez l'agrémenter
00:43:10 de pâtes de fruits, de fruits secs.
00:43:14 Et ça, ça fait travailler l'imagination.
00:43:16 Et ça, ce sont des éléments qui sont chers à l'achat.
00:43:19 Tout est cher, effectivement, et tout augmente.
00:43:22 Mais je veux dire, sur le fond de la question,
00:43:25 une situation qui n'est vraiment pas facile,
00:43:27 voire franchement pas drôle pour beaucoup de Français,
00:43:30 qui est l'inflation sur les produits alimentaires en général
00:43:35 et le chocolat, qui devient vraiment un produit de luxe
00:43:38 dans bien des cas, on voit que l'imagination est à l'œuvre
00:43:42 dans le bon sens, si je puis dire.
00:43:44 Et on voit quoi aussi ?
00:43:45 Vous le précisiez tout à l'heure, Barbara.
00:43:47 C'est que quand on veut manger du chocolat,
00:43:49 on est prêt à payer le prix.
00:43:51 Et ça a des vertus nombreuses en quantité raisonnable.
00:43:56 Là aussi, le chocolat a de nombreuses vertus.
00:43:59 On n'oublie pas que l'été arrive.
00:44:01 Attention aux "summer body", qu'il faut commencer
00:44:04 à préparer dans notre chocolatier.
00:44:07 Et de retour, Pierre-Benoît Sucher.
00:44:09 On parlait du prix.
00:44:11 C'est vrai que les artisans font face à la concurrence
00:44:14 des grandes surfaces, où on le sait,
00:44:16 où les produits sont aussi plus accessibles.
00:44:18 Est-ce que ça participe un petit peu de votre réflexion
00:44:20 pour aussi ne pas pénaliser les clients,
00:44:23 pour éviter de les perdre peut-être à terme ?
00:44:25 Je ne pense pas, parce que je pense qu'on arrive aussi
00:44:32 sur une période où les clients regardent quand même,
00:44:35 et les Français en général, préfèrent manger moins souvent,
00:44:39 mais peut-être des qualités différentes.
00:44:41 Nous, en tant qu'artisans, on sélectionne nos produits
00:44:46 et on source nos produits de la meilleure qualité possible.
00:44:50 Donc, de ce fait, je pense que les clients,
00:44:53 surtout sur la période de Pâques, vont avoir tendance
00:44:55 à choisir des meilleurs produits possibles
00:44:59 et peut-être miser plus sur la qualité que sur la quantité.
00:45:02 Une dernière question.
00:45:03 Cette inflation apparemment va durer un petit peu.
00:45:05 Ça veut dire sans doute qu'il va vous falloir encore
00:45:07 faire preuve d'ingéniosité après ce week-end de Pâques.
00:45:10 Est-ce que vous travaillez sur d'autres formulations,
00:45:13 si on peut dire ça, pour vos prochaines créations ?
00:45:16 Écoutez, oui, nous, en tant qu'artisans,
00:45:20 c'est un petit peu notre défi.
00:45:22 On a eu de nombreux défis ces dernières années.
00:45:25 On a eu, comme tout le monde, le Covid,
00:45:27 maintenant l'inflation, mais en effet,
00:45:30 on travaille toujours sur des recherches
00:45:33 de nouveaux produits, de nouvelles recettes.
00:45:36 On commence déjà à travailler sur les recettes de Noël.
00:45:39 Ah oui, carrément !
00:45:41 Je pensais à la fête des Mères et la fête des Pères à venir,
00:45:45 mais non, Noël déjà !
00:45:47 Oui, non, la fête des Mères et la fête des Pères,
00:45:52 c'est bouclé déjà depuis longtemps.
00:45:54 En effet, on commence à réfléchir aux recettes de Noël.
00:45:58 Bon, le monsieur est organisé.
00:46:00 Très bien, merci beaucoup de nous avoir fait un petit peu salivés.
00:46:03 Heureusement, j'ai un petit lapin au chocolat.
00:46:05 Merci beaucoup et bonne fin de week-end de Pâques à vous.
00:46:08 On sait que c'est chargé. Bon courage à vos équipes.
00:46:11 On va continuer de parler de chocolat,
00:46:14 mais donc un petit peu différemment, car en Belgique,
00:46:17 la douane ne fait pas la chasse aux œufs de Pâques,
00:46:20 mais aux lapins fourrés à la drogue.
00:46:22 Cette fois, depuis quelques années,
00:46:24 le pays est devenu la plaque tournante des drogues synthétiques
00:46:27 fabriquées en Europe.
00:46:29 Elles sont expédiées dans le monde entier.
00:46:31 Et vous allez le voir, les dealers ne sont pas à court d'idées
00:46:34 pour camoufler la marchandise.
00:46:36 Geoffroy Defeveur.
00:46:38 Ne vous y trompez pas, cet appétissant lapin
00:46:40 ne contient pas que du chocolat.
00:46:42 A l'aide de son scanner, ce douanier belge en fait l'expérience.
00:46:45 C'est de la MDMA, de la MDMA pure.
00:46:48 Nous en avons donc un ou deux kilos.
00:46:51 Avec un kilo, on peut faire environ 6000 pilules d'ecstasy.
00:46:54 À l'aéroport de Bruxelles, la douane ne peut que constater
00:47:00 l'imagination des trafiquants pour dissimuler la drogue.
00:47:03 Cet emballage a priori normal renferme de la kétamine,
00:47:06 un psychotrope utilisé comme produit anesthésique
00:47:09 par les vétérinaires.
00:47:11 Depuis 3 ou 4 ans, avant, on n'en voyait jamais.
00:47:15 Aujourd'hui, nous constatons que le marché se développe
00:47:17 aux Etats-Unis, à Hong Kong et en Asie.
00:47:19 La kétamine est donc un marché en expansion.
00:47:22 Déjà considérée comme une porte d'entrée en Europe
00:47:25 pour la cocaïne latino-américaine, la Belgique serait aussi
00:47:28 devenue une plaque tournante pour les drogues synthétiques
00:47:31 fabriquées en Europe et expédiées dans le monde entier
00:47:34 par voie postale.
00:47:36 Il faut savoir que les gens achètent sur le dark web.
00:47:39 En quelques clics, on achète ce qu'on veut, on commande
00:47:42 et on reçoit à domicile ou à une adresse fausse
00:47:45 les drogues commandées en ligne.
00:47:48 En 2022, la douane belge a saisi près de 6 tonnes de drogues
00:47:51 rien qu'à l'aéroport de Bruxelles.
00:47:54 - Jean-Michel Fauvergue, réaction face à cette imagination
00:47:57 créative de la part des trafiquants ?
00:48:00 - Vous savez, c'est quelque chose qui est vieux.
00:48:04 - Ah bon ?
00:48:06 - Dans les chocolats, j'en suis pas sûr, mais cacher un peu
00:48:09 les drogues un peu partout, c'est quelque chose qui est
00:48:12 assez vieux et ensuite les envoyer par voie postale.
00:48:15 Les douaniers sont vigilants dans ce domaine-là
00:48:18 et c'est eux qui font le plus de saisies, bien évidemment,
00:48:21 puisque c'est eux qui sont compétents dans ce domaine-là.
00:48:24 - Mais ça ne vous surprend pas ?
00:48:26 - Moi, je ne suis pas surpris du fait que les vendeurs de stup,
00:48:29 les cachent. Vous savez, quand vous faites ingérer
00:48:32 par une personne une vingtaine, une trentaine de boulettes
00:48:35 de cocaïne, comme ça se fait à l'aéroport de Cayenne,
00:48:38 par exemple, pour venir en France et inonder le marché
00:48:41 métropolitain, eh bien, vous ne vous étonnez plus de rien,
00:48:44 puisque vous avez même ces mules-là qui acceptent
00:48:47 d'ingérer ce produit-là et le cachent dans le corps.
00:48:50 Donc, pourquoi pas le cacher sous toute forme que ce soit ?
00:48:53 Et d'ailleurs, je suis très intéressé pour voir au moment
00:48:56 où vous casserez votre lapin pour voir ce qu'il y a à l'intérieur.
00:48:59 - Je ne le ferai sans doute pas ici, avec un ancien du Red
00:49:02 sur le plateau. Non, je pense qu'il ne s'agit que de chocs
00:49:05 et de drogues.
00:49:08 - C'est un lapinou à croquets, je vous le redis,
00:49:11 chocolat noir.
00:49:14 - Bon. Réaction de Jonathan Cixous, mais peut-être après la pub,
00:49:17 parce qu'on n'a pas beaucoup de temps, ce qui est de quelques
00:49:20 instants. On écoutera justement ce que Jonathan Cixous pense
00:49:23 de ce camouflage et on parlera aussi de cette guerre.
00:49:26 C'est un peu toujours la même course, les gendarmes qui courent
00:49:29 après les voleurs, mais qui ont toujours une guerre d'avance
00:49:32 sur les forces de l'ordre. On se pose la question dans un instant.
00:49:35 On va tout de suite.
00:49:38 ...
00:49:41 La parole en français,
00:49:44 Week-end continue dans un instant avec nos débats,
00:49:47 nos deux invités, Jean-Michel Fauvergue et Jonathan Cixous.
00:49:50 Mais comme il est 15h, on fait un point sur l'essentiel
00:49:53 de l'actualité avec Mathieu Deveze.
00:49:56 - 4 personnes sont mortes et d'autres ont été blessées
00:49:59 dans une avalanche sur le glacier d'Armancet dans les années 70.
00:50:02 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:50:05 a annoncé il y a moins d'une heure sur Twitter
00:50:08 que le bilan de cette avalanche qui s'est produite
00:50:11 aux alentours de midi est encore provisoire et les secours
00:50:14 sont toujours à l'oeuvre. Une actualité lourde ce dimanche.
00:50:17 Gérald Darmanin a également annoncé au moins 5 personnes
00:50:20 blessées après l'effondrement d'un immeuble d'habitation
00:50:23 cette nuit dans le 5e arrondissement de Marseille.
00:50:26 Entre 4 et une dizaine de personnes sont encore sous les décombres.
00:50:29 Le glacier s'est effondré brutalement après une déflagration
00:50:32 dans le centre de la cité phocéenne.
00:50:35 Le pape François manifeste sa vive inquiétude au sujet du Proche-Orient.
00:50:38 Il s'est exprimé lors de sa traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi
00:50:41 devant quelques 100 000 fidèles réunies place Saint-Pierre au Vatican.
00:50:44 Des attaques qui, selon le pape, menacent le dialogue
00:50:47 entre Israéliens et Palestiniens. Cette semaine a été marquée
00:50:50 par une nouvelle recrudescence des violences au Proche-Orient,
00:50:53 notamment dans une mosquée de Jérusalem où la police israélienne
00:50:56 a délogé des fidèles palestiniens.
00:50:59 - On reprend notre discussion sur ces trafiquants de drogue
00:51:02 qui cachent leurs marchandises, en tout cas pour ce week-end,
00:51:05 dans des lapins de Pâques et des gourmandises de Pâques.
00:51:08 Jonathan Sixon, on dit souvent que les trafiquants
00:51:11 ont une longueur d'avance sur les forces de l'ordre.
00:51:14 Même si Jean-Michel Fauvec n'avait pas l'air étonné
00:51:17 à l'un point de Pâques ou une autre planque, peu importe.
00:51:20 Est-ce que là, ça ne montre pas aussi que, ah oui, tiens,
00:51:23 encore une petite ingéniosité pour faire passer les marchandises ?
00:51:26 - Je saluais tout à l'heure l'imagination des confiseurs
00:51:29 et des chocolatiers. Je ne peux que saluer, mais pas dans le même sens,
00:51:32 je ne peux que remarquer l'imagination elle-même
00:51:35 sans limite des trafiquants de tout genre.
00:51:38 C'est dramatique évidemment, puisque ça a des conséquences
00:51:41 sur les populations terribles.
00:51:44 Ça prête à sourire évidemment, mais c'est en fait
00:51:48 une information très grave. Il y a quelques jours,
00:51:51 il y a 400 tonnes de cocaïne qui ont été saisies
00:51:55 au large de la Réunion aussi sur un paquebot.
00:51:58 La Belgique, ce n'est malheureusement pas nouveau,
00:52:01 ainsi que les Pays-Bas sont devenus la porte d'entrée
00:52:04 et une plaque tournante de la drogue en Europe.
00:52:07 On voit sur vos images que ce sont des sortes de données électroniques
00:52:10 qui sont appliquées sur les matériaux.
00:52:14 C'est peut-être l'avenir des saisies de drogue en tout genre
00:52:19 qui pourrait être privilégiée, parce qu'on ne peut pas mettre
00:52:22 un douanier derrière chaque conteneur, un douanier derrière chaque voiture,
00:52:25 etc. Mais peut-être que ce qu'on les voit là,
00:52:28 ces sortes de données électroniques seraient capables,
00:52:31 je ne sais pas dans quelle mesure, c'est stratégique.
00:52:34 On voit aussi qu'il y a une pesée quand même avant,
00:52:37 et qu'on compare le poids d'un lapin chocolat,
00:52:40 qui se trouve être sans doute plus lourd que ce qu'il devrait peser.
00:52:43 Dans ce sujet-là comme dans d'autres,
00:52:46 il ne faut pas croire qu'on a atteint le stade ultime des techniques.
00:52:50 Il faut miser sur l'instigation, l'inventivité, les recherches,
00:52:55 parce qu'effectivement on a toujours en face des trafiquants
00:53:00 qui sont toujours mieux armés à tous les sens du terme.
00:53:03 Il y a même des trafiquants colombiens qui utilisent des sous-marins
00:53:06 pour traverser l'Atlantique.
00:53:09 Le marché se compte en milliards de dollars.
00:53:12 - Michel Fouvert, comment fait-on pour devancer les tactiques des malfrats ?
00:53:22 On court toujours derrière eux ou on essaye parfois de les court-circuiter ?
00:53:25 - Vous savez, on est un peu dans l'idée du glaive et du bouclier.
00:53:29 Le bouclier c'est ceux qui se défendent, le glaive c'est ceux qui attaquent,
00:53:32 dans tous les domaines d'ailleurs.
00:53:35 Là, nos sociétés sont en attente de ces attaques-là
00:53:39 pour les contrer éventuellement.
00:53:42 On est quand même un peu en amont avec le renseignement opérationnel,
00:53:45 avec l'échange de renseignements, avec la coordination du renseignement
00:53:48 avec d'autres pays.
00:53:50 Ça c'est quelque chose d'important.
00:53:52 Mais vous savez, quand on vous annonce assez régulièrement
00:53:55 des prises importantes, par exemple 20 tonnes de cocaïne
00:53:59 ont été saisies en France l'année dernière,
00:54:03 ça c'est le chiffre de l'activité des gens qui luttent contre ça,
00:54:09 c'est-à-dire les policiers, les gendarmes, les douaniers.
00:54:12 C'est l'efficacité des gens qui luttent contre ça,
00:54:16 mais ce n'est pas l'efficacité de la lutte contre ce produit-là,
00:54:19 puisque s'il y en a autant de saisies, c'est qu'il y en a autant qui rentrent,
00:54:22 si ce n'est plus.
00:54:24 Donc effectivement, on a un temps de retard,
00:54:28 mais pour autant, la police, la gendarmerie, les douanes,
00:54:30 les services de renseignement s'équipent et travaillent là-dessus.
00:54:33 On parlait tout à l'heure des espèces de nez électroniques qui existent,
00:54:37 il y a des appareils électroniques qui existent.
00:54:39 Vous avez aussi, plus traditionnellement, des chiens
00:54:41 qui reniflent la drogue, et en particulier
00:54:44 là où on entrepose les conteneurs, en particulier au Havre,
00:54:50 où il y a beaucoup de cocaïne qui arrive.
00:54:52 Donc il faut lutter contre ça de plus en plus,
00:54:55 mais il faudra bien se poser à un certain moment la question
00:54:58 de savoir comment on lutte réellement contre les stups.
00:55:02 Je pense que... Non, non, mais je vais aller plus loin.
00:55:05 On sait qu'on a renforcé les contrôles en Guyane, notamment,
00:55:08 et qu'on constate qu'il y a effectivement moins de drogue qui voyage vers la France.
00:55:11 Et par rapport aux saisies...
00:55:12 On peut déclarer une guerre totale contre les stups,
00:55:14 et on n'en est pas encore là, malheureusement.
00:55:15 Il me semble que c'est ce que Gérald Darmanin avait déclaré il y a deux ans.
00:55:18 Mais on en est très loin.
00:55:19 Je voulais juste corriger ce que vous avez dit tout à l'heure,
00:55:21 c'est cinq tonnes de cocaïne qui ont été saisies la semaine dernière
00:55:24 par la marine française aux lacs des côtes africaines.
00:55:27 4000, ça faisait beaucoup.
00:55:28 Merci de la précision.
00:55:30 Je vous laisse réagir.
00:55:31 On est loin de ce que je voulais rebondir sur ce que disait Jean-Michel.
00:55:34 On est loin de cette guerre totale dont vous parlez,
00:55:37 pour une raison aussi qui n'est pas simple, mais qui est dramatique.
00:55:40 Et ça avait été pointé par le procureur de Paris,
00:55:42 il y a plusieurs semaines, dans une tribune dans Le Monde,
00:55:45 où elle mettait en garde la France de la pente sur laquelle elle se trouvait,
00:55:52 d'être un narco-État, comme ça peut être le cas déjà aux Pays-Bas.
00:55:56 Et elle donnait des exemples d'infiltration du côté des ports,
00:56:01 du côté des douanes, du côté de la justice même,
00:56:04 où ces trafiquants sont tellement puissants,
00:56:07 sont tellement riches et ont des capacités de corruption telles,
00:56:11 et de plus en plus de personnalités détentrices d'un pouvoir quelconque en France,
00:56:17 sont susceptibles malheureusement de céder à ces sirènes malheureuses de la corruption.
00:56:23 Et si le verre est à ce point dans le fruit, dans la police, dans la magistrature,
00:56:27 c'est évidemment pas la majorité des cas loin de là,
00:56:30 mais dès lors que vous avez un petit grain de sable qui est mis dans la machine,
00:56:34 la guerre totale vous la faites pas du tout, même si avant cela, sur le terrain,
00:56:38 les douaniers, les chiens, la technologie, etc.
00:56:40 permettent de mettre la main sur des cargaisons de drogue.
00:56:44 Alors ce week-end de Pâques lance aussi les vacances de printemps
00:56:48 pour les chanceux de la zone A, mais il lance aussi la saison estivale.
00:56:53 Et pour terminer l'émission, on va aller prendre un peu le large avec ce beau temps.
00:56:57 Il y a du monde dans les stations balnéaires pour ce week-end prolongé.
00:57:00 Je vous emmène sur la côte atlantique, où l'on retrouve Laurent Perrondet, maire de Lacanau.
00:57:05 Bonjour Monsieur le maire.
00:57:07 Pour ceux qui ne connaissent pas, Lacanau c'est une commune du sud-ouest dans la Gironde,
00:57:10 située à environ 30 km au-dessus du bassin d'Arcachon.
00:57:13 C'est une région prisée en cette période.
00:57:15 Première question Monsieur le maire, comment se passe ce week-end d'ouverture de la saison ?
00:57:19 On aperçoit l'océan derrière vous.
00:57:21 Oui, c'est tout à fait magnifique. Bonjour Barbara Quint, bonjour à tous.
00:57:25 C'est un très beau départ de saison. La semaine qui vient de passer, on a eu des conditions météo.
00:57:31 Il y a beaucoup de serveurs, beaucoup de personnes.
00:57:34 Et en ce dimanche de Pâques, on a une influence record sur la station.
00:57:37 C'est plutôt bien. L'activité ne se démarque pas sur le territoire de la côte atlantique.
00:57:42 On vous entend mal, c'est sans doute le bruit des vagues derrière vous.
00:57:46 Est-ce que peut-être que vous pourriez parler un petit peu plus fort Monsieur le maire ?
00:57:49 Je me rapproche.
00:57:51 Il y a du monde dans ce week-end. Vous avez vu arriver les touristes ?
00:57:55 Les touristes oui, puisque l'hôtellerie de plein air a ouvert les campings,
00:58:01 mais aussi les récédences secondaires et toute la métropole qui se déplace.
00:58:05 La station est proche de la métropole.
00:58:07 Aujourd'hui, on a ce monde-là pendant les 4 semaines de vacances de Pâques,
00:58:12 avec une première clientèle qui est plutôt celle du sud-ouest, c'est de la Nouvelle-Aquitaine.
00:58:16 Et après on se déplacera sur les zones.
00:58:18 C'est vrai que cette attractivité ne se démarque pas.
00:58:20 C'est plutôt un indicateur intéressant pour l'avenir.
00:58:24 Alors Monsieur le maire, avez-vous un casque peut-être ? Et un micro ?
00:58:28 Non, je n'ai pas de casque.
00:58:30 On va continuer comme ça, ce n'est pas grave. Rapprochez-vous du micro.
00:58:33 Je m'approche de plus en plus.
00:58:35 Que fait-on ce week-end à Lacanau sous ce beau soleil de Pâques ?
00:58:39 Il y a plusieurs animations. Il y a sur le lac, sur l'océan, il y a des manifestations.
00:58:44 Il y a aussi des tournois sportifs sur la station.
00:58:46 Il y a ce merveilleux réseau de pistes cyclables.
00:58:49 Sur le lac Atlantique et sur Lacanau, c'est 300 km de pistes.
00:58:53 Ce matin, vers 10h30, entre les gens en footing et les gens en vélo, c'était comme en plein été.
00:58:59 C'est plutôt agréable puisque ce tourisme que nous préconisons,
00:59:02 c'est celui de la transition écologique.
00:59:04 Nous le mettons d'abord à travers les alternatives à la voiture individuelle,
00:59:07 en transformant la ville de ce côté-là.
00:59:09 On fait large place au vélo et au piéton, mais sans pénaliser la place de l'automobile
00:59:14 pour que tout le monde y trouve son compte et qu'on puisse vivre intelligemment
00:59:17 en partageant les espaces sur la commune.
00:59:19 Il faut trouver l'équilibre.
00:59:21 L'ouverture de la saison pour le secteur touristique, ça veut aussi dire être prêt
00:59:24 en termes d'infrastructures et de personnel.
00:59:27 Or, depuis la crise sanitaire, on sait que le secteur fait face à une problématique de recrutement,
00:59:31 notamment de saisonniers. Est-ce votre cas à Lacanau ?
00:59:35 C'est bien sûr le cas à Lacanau et sur le territoire littoral girondain.
00:59:40 C'est une vraie problématique.
00:59:42 On fait du gros progrès aujourd'hui en matière de logement,
00:59:44 mais surtout les privés et le public sont en train de se pencher
00:59:47 et de réaliser des équipements pour les loger.
00:59:49 Parce qu'on peut avoir des outils de travail qui sont tout à fait remarquables,
00:59:52 avec des investissements, mais si le saisonnier est mal logé,
00:59:55 il ira où ailleurs, où il s'orientera vers d'autres activités.
00:59:58 Aujourd'hui, on ne recrute plus en montant juste l'outil de travail.
01:00:02 Il faut absolument qu'on avance encore plus vite sur le logement saisonnier.
01:00:05 Et à ce moment-là, ce métier sera pratique,
01:00:07 parce qu'un employé, tel qu'il soit, qu'il soit saisonnier ou autre,
01:00:10 a besoin d'avoir un toit pour pouvoir s'épanouir dans son travail.
01:00:13 Ça veut dire que vous, vous avez l'activité à proposer,
01:00:15 vous avez des candidatures, simplement vous n'avez pas de logement
01:00:18 et la mairie est obligée de s'en préoccuper ?
01:00:21 Alors nous, on loge tous nos sauveteurs logiques,
01:00:24 on loge toutes les forces mobiles, gendarmerie,
01:00:26 on loge aussi quelques saisonniers,
01:00:28 puisque les commerçants ont des emplacements sur le camping municipal.
01:00:32 Mais on doit être capable, dans les deux ans qui viennent,
01:00:34 d'avoir à peu près 600 ou 700 logements,
01:00:36 qui permettraient justement de répondre à la demande des commerçants,
01:00:40 mais aussi des saisonniers.
01:00:42 C'est le défi qu'on doit relever aussi en Gironde,
01:00:44 sur toute la côte Gironde, toute la côte Gironde-Ville.
01:00:48 Alors ça, ce sont pour les saisonniers, il y a aussi la surveillance des plages,
01:00:51 pour les plus courageux qui, un 9 avril, vont plonger une tête.
01:00:55 Tout ça, c'est déjà en place ou vous recrutez encore ?
01:00:58 Alors on est en phase de recrutement,
01:01:00 puisque les stages en mer ont lieu dans chaque commune.
01:01:02 On a un semi-cas des plages en Gironde, qui permet de recruter.
01:01:05 On avait un peu peur après les années Covid,
01:01:07 puisque la formation s'est un peu arrêtée,
01:01:09 comme ça on manque de ressources dans les prochaines années.
01:01:11 Mais finalement, pour 280 postes sur le littoral,
01:01:13 aujourd'hui on a des 360 candidatures.
01:01:16 Mais on doit former à travers nos clubs de sauvetage,
01:01:18 pour qu'on puisse avoir aussi des locaux,
01:01:20 pour qu'ils puissent travailler sur les plages.
01:01:22 Et c'est le cas aujourd'hui, de plus en plus de locaux
01:01:24 sur les plages.
01:01:25 Donc la difficulté, ce sera plutôt 2024,
01:01:27 avec des forces mobiles qui vont se déplacer
01:01:30 sur les sites des JO,
01:01:32 et les CRS sur la place urbaine,
01:01:34 qui risquent aussi de disparaître.
01:01:36 Donc c'est une vraie question, et je me pose la question,
01:01:38 de savoir si on était en capacité d'organiser en France
01:01:40 de tels événements.
01:01:42 Les CRS de plages sont réquisitionnés,
01:01:44 en quelque sorte, pour les JO ailleurs que sur vos plages ?
01:01:47 Oui, oui, ils vont partir des sites, on nous a déjà annoncé.
01:01:50 Donc on est en train, avec le ministère,
01:01:52 de pouvoir les maintenir, parce que c'est très très peu
01:01:54 par rapport aux forces qui vont être mobilisées
01:01:56 pour les JO.
01:01:58 Mais la journée, on n'a pas eu un peu l'automne
01:02:00 de gendarmerie de 40 personnes, c'est pareil.
01:02:02 Ils risquent d'être appelés ailleurs,
01:02:04 et en France, on est un peu dépouillés,
01:02:06 c'est quand même une ville de 100 000 personnes
01:02:08 qui sera vouée à un petit effectif de gendarmerie.
01:02:10 En tout cas, merci d'avoir partagé
01:02:12 votre expérience,
01:02:14 surtout bon week-end de Pâques,
01:02:16 puisqu'on l'a vu derrière vous au début,
01:02:18 le soleil est là, les vagues aussi,
01:02:20 le mer de surf, merci beaucoup d'avoir participé
01:02:22 à notre émission.
01:02:24 Merci à vous, à très bientôt.
01:02:26 Merci.
01:02:28 Ça donne envie, mais effectivement, le principal souci
01:02:30 qu'ont toutes ces stations balnéaires, on l'a dit,
01:02:32 c'est avant tout les saisonniers, là apparemment,
01:02:34 pour ce mer-là, ils sont là,
01:02:36 certains manquent de candidatures.
01:02:38 Oui, tout à fait, c'est une problématique majeure,
01:02:40 on est passé d'un chiffre du chômage important
01:02:44 où les places étaient
01:02:46 limitées à des places maintenant
01:02:52 qui sont offertes à tout le monde
01:02:54 et où l'employé fixe ses conditions,
01:02:56 ce qui est d'ailleurs peut-être pas plus mal,
01:02:58 on ne sait pas, mais en tout cas,
01:03:00 c'est une problématique
01:03:02 qui est importante à la fois
01:03:04 sur ce type d'activité-là,
01:03:06 mais qui est aussi importante
01:03:08 sur les poses de la fonction publique,
01:03:10 je pense en particulier à la police,
01:03:12 je pense aux infirmiers, aux infirmières, etc.
01:03:14 Aux enseignants en particulier,
01:03:16 donc il y a un vrai problème
01:03:18 de recrutement dans ce domaine-là.
01:03:20 La deuxième problématique
01:03:22 qui a soulevé le mer,
01:03:24 c'est effectivement qu'en 2024,
01:03:26 vous allez avoir les JO
01:03:28 et les forces de sécurité publique
01:03:30 seront réquisitionnées,
01:03:32 autant qu'elles sont, sur les JO,
01:03:34 et on a des problématiques dans des villes
01:03:36 de ce type-là qui sont des villes
01:03:38 estivales et qui voient leur population
01:03:40 multiplier par 10 l'été,
01:03:42 avec la nécessité
01:03:44 d'assurer la sécurité,
01:03:46 donc ça va être
01:03:48 quelque chose de problématique,
01:03:50 il ne faudra pas abandonner
01:03:52 pour déshabiller Pierre pour habiller Paul.
01:03:54 - C'est un peu ce qui va se passer.
01:03:56 Effectivement, la question du logement aussi,
01:03:58 elle est très importante,
01:04:00 on sait que les saisonniers,
01:04:02 là pour le coup dans cette ville-là,
01:04:04 veulent venir mais ne peuvent pas
01:04:06 se payer le logement parce qu'un peu partout,
01:04:08 l'immobilier grimpe lui aussi.
01:04:10 - C'est l'employeur qui va payer
01:04:12 de sa poche l'allocation.
01:04:14 - Les communes qui louent des maisons.
01:04:16 - Mais ça veut dire aussi un coût pour le transport
01:04:18 de l'employé.
01:04:20 On voit bien que c'est
01:04:22 ce que Jean-Michel a expliqué aussi,
01:04:24 une évolution du rapport entre employé et employeur
01:04:26 à laquelle on est assis,
01:04:28 c'est un peu l'employé qui fixe les règles,
01:04:30 tout est bon pour essayer de le motiver,
01:04:32 le futur employé, regardez,
01:04:34 vous avez un logement, regardez,
01:04:36 vous avez tel et tel accès, telle facilité, etc.
01:04:38 Ça ne marche pas.
01:04:40 Là dans l'hôtellerie et restauration,
01:04:42 et c'est devenu vraiment une tendance lourde,
01:04:44 les emplois à pourvoir,
01:04:46 et là je ne me trompe pas sur les chiffres,
01:04:48 bien que ce soit une fourchette,
01:04:50 se comptent par dizaines de mille.
01:04:52 C'est d'ailleurs l'un des arguments
01:04:54 avancés par le ministère de l'Intérieur
01:04:56 pour dire qu'il nous faut une main-d'oeuvre
01:04:58 étrangère absolument pour pallier
01:05:00 ce manque de bras
01:05:02 dans notre industrie,
01:05:04 de l'hôtellerie et restauration,
01:05:06 je dis industrie parce que c'est l'un des poumons
01:05:08 de notre économie,
01:05:10 ce qui nous reste de notre production économique,
01:05:12 si je puis dire.
01:05:14 Accrochant-nous à ce qui nous reste.
01:05:16 C'est le tourisme, et on voit bien qu'on n'est même plus
01:05:18 seul capable de faire tourner le tourisme.
01:05:20 Ça pose un peu un problème de fond.
01:05:22 C'est admirable de voir que des maires,
01:05:24 que des restaurateurs, etc.,
01:05:26 déploient là aussi une capacité
01:05:28 d'adaptation et de rebondissement
01:05:30 qui est exemplaire, je pense.
01:05:32 Et donc il faut le saluer.
01:05:34 - Merci beaucoup à mon tour de vous.
01:05:36 - Merci.
01:05:38 - Merci d'avoir participé à cette émission.
01:05:40 À suivre, 90 minutes Info avec Lionel Rousseau.
01:05:42 Je garde mon lapin de Pâques
01:05:44 et j'en profite pour vous souhaiter un excellent
01:05:46 week-end de Pâques prolongés et de bonnes vacances
01:05:48 pour ceux qui en profitent.
01:05:50 Bonne fin de journée.