De passage à « L'Équipe » pour participer à une rencontre avec les abonnés, Émilien Jacquelin, biathlète et grand fan de vélo, s'est prêté au jeu de l'interview cyclisme.
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00:00 Je pense que Vino Kourov, à la base, je n'y aimais pas trop, mais au fond de moi, j'étais
00:06 trop fan.
00:07 Elle remonte à il y a très longtemps.
00:16 Directement, je suis tombé amoureux.
00:18 J'ai attaqué le vélo à 4 ans sur un VTT.
00:20 Après, j'ai fait du vélo de route, de la piste, du cyclocross, donc j'ai vraiment
00:24 touché à tout.
00:25 Il y a une année où j'avais décidé d'arrêter le ski de fond pour ne pas mettre qu'au vélo.
00:34 Ça n'avait pas fait, j'étais tombé malade.
00:36 Je courais avec Nance, Peters, avec Edi Finet, avec Clément Russo, donc pas mal d'amis
00:41 qui sont passés pros depuis.
00:42 Aujourd'hui, je les suis vraiment avec un œil d'enfant presque.
00:47 Plein de fois, je mettais toute mon énergie pour devenir cycliste.
00:53 Il y a toujours eu des concours de circonstances qui ont fait que ça ne faisait pas.
00:57 Et à un moment donné, je me suis dit que le vélo ne veut pas de moi, donc je vais
01:00 continuer dans le biathlon.
01:01 Ça m'apporte déjà du bien mentalement.
01:08 C'est-à-dire que dès que je vais faire des séances de récupération après une grosse
01:12 séance d'intensité, ça me permet de tout simplement faire tourner les jambes, donc
01:16 m'aérer, m'oxygéner.
01:17 Et surtout, je m'en sers toute la période d'estival pour emmagasiner des heures d'entraînement
01:23 à basse intensité, donc des séances 100%, 150 km, vraiment pour travailler tout l'aspect
01:29 cardiaque.
01:30 J'ai fini fatigué surtout.
01:36 Autant quand j'étais jeune, j'étais plutôt frêle et je grimpais bien.
01:39 Aujourd'hui, je fais 82 kg, donc faire une étape de 4500 de dénivelé, c'était compliqué.
01:45 Et moi, de faire l'étape du tour, en fait, ça me renvoie à mon enfance, à ce que je
01:49 ressens à être sur un vélo et dans un peloton.
01:51 Je prends du plaisir aussi de cette manière-là et donc parfois, de faire des courses de vélo,
01:56 directement, ça me fait beaucoup de bien.
02:01 Je suis assez surpris quand même de l'écart de niveau qu'il peut y avoir entre ces athlètes-là
02:05 et le reste du peloton.
02:06 Après, c'est incroyable à vivre.
02:08 Moi, je suis un grand fan de Mathieu Van Der Poel, donc je vibre à chaque course et je
02:13 sais qu'il va se passer quelque chose.
02:14 Mais je suis admiratif vraiment de l'effort physique, c'est-à-dire que je vois déjà
02:19 ce que ça demande d'être coureur pro, je vois l'énergie que ça demande d'être très
02:22 bon dans un milieu professionnel.
02:24 Mais alors d'être au-dessus du lot, je crois qu'on a affaire à débutant tout simplement.
02:27 Un petit peu comme un Julien Laphilippe, c'est-à-dire quelqu'un qui ne cherche pas à maîtriser
02:36 ce qu'il fait, mais à ressentir les choses.
02:38 Son naturel, c'est l'attaque, c'est l'instinct.
02:40 Surtout, ne pas perdre ce côté plaisir et ça, je m'y retrouve.
02:43 Moi, dans mon parcours de biathlète, je me suis forgé grâce à mon instinct, grâce
02:47 au côté panache et à un moment donné, je me suis perdu à vouloir être dans des standards.
02:52 Nance, Peters, bien sûr, on essaie d'échanger pas mal sur nos cas respectifs.
03:01 Quand Nance gagne son étape du Giro, c'est sur Antolles, c'est en Terceleva et moi, je
03:07 gagne mon premier titre de champion du monde sur la même ligne d'arrivée.
03:09 Et après, je m'entends encore très bien avec Eddy Finet de Cofidis.
03:13 Eddy, on a été dans le même club, on a grandi ensemble.
03:16 Ils ont dit que ça peut nous arriver aussi de se retrouver sur la play.
03:19 Marco Pantani pour le panache.
03:25 C'est ce qui m'a donné envie de faire du vélo et c'est aussi lui qui m'a donné
03:30 envie de faire du biathlon, mais à ma manière, avec ce détachement, avec l'audace et le
03:36 fait de tenter quitte à perdre.
03:37 Je pense que Vino Kourov.
03:43 À la base, je n'aimais pas trop, mais au fond de moi, j'étais trop fan du coureur
03:47 qu'il était et je l'ai rencontré à la présentation du Tour l'an dernier et j'ai
03:50 failli lui demander une photo.
03:51 Aujourd'hui, c'est Strade Bianche.
03:57 Je trouve que le fait de mêler un peu l'histoire, le paysage incroyable et du vélo, ça détonne.
04:02 Sinon, je ne dirais pas oui.
04:03 Après avoir coupé ma saison, je descendais en Toscane et j'ai tenté que c'était
04:12 le même week-end qu'il y avait Strade Bianche et je m'entends bien avec certains
04:15 coureurs d'AG2R et aussi pas mal de personnes du staff.
04:18 Du coup, je les jetais avec le service plus comme photo.
04:21 Chaque fois que je me retrouve dans le milieu du cyclisme, j'ai l'impression que c'est
04:24 l'enfant qui parle, c'est l'enfant qui regarde les choses.
04:26 Je suis juste trop content.
04:27 Je passe une journée où j'ai l'impression que ma journée de 10 heures, elle passe en deux.
04:31 Ce serait un rêve.
04:36 Ce serait un rêve en tout cas.
04:37 Je pense qu'il faut une petite formation comme ça.
04:39 Je n'ai pas arrivé avec mon passé de cycliste qui s'est terminé à l'âge de 16 ans,
04:43 mais c'est carrément quelque chose qui me ferait plaisir et où je serais ultra motivé
04:47 surtout après ma carrière.
04:49 Je sais que 1 100 rémeu, souvent, c'est signe que c'est la fin de saison pour nous.
04:57 Paris-Nice, c'est un peu compliqué des fois de suivre.
04:59 Dès que je rentre de course, j'allume la télé, je regarde si c'est encore diffusé.
05:04 Si ce n'est pas le cas, je vais aller chercher en replay.
05:06 Par exemple, les Mondiaux de cyclo-cross, je les ai suivis.
05:08 J'étais en déplacement pour aller aux Championnats du Monde.
05:10 Il n'y a pas d'excuse, no excuse pour regarder les courses.
05:14 Je dirais bien Van Barle faire le doublé quand même.
05:21 Il a eu un peu de malchance.
05:22 Pour autant, je pense qu'il est très en forme avec un effectif qu'on connaît.
05:25 Je le vois bien aller chercher le doublé où ça va jouer un peu la course d'équipe
05:28 et pourquoi pas pour lui.
05:29 [Musique]