Le Meilleur de l'info du 24/03/2023

  • l’année dernière
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
Transcript
00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, le meilleur de l'info la dernière de la semaine.
00:03 J'ai deux informations importantes à vous donner.
00:06 D'abord, il ne se passe rien dans Paris ce soir.
00:09 Ça fait plus d'une semaine qu'il y a des manifestations.
00:11 Ce soir, c'est calme, la police est déployée.
00:14 Un certain nombre de manifestations qui sont interdites et qui ont été respectées.
00:19 Donc, place de la République.
00:21 En ce moment, il n'y a que des CRS entre eux qui couvrent le périmètre.
00:25 On peut dire ça.
00:26 La deuxième information que j'ai à vous donner,
00:28 c'est contrairement à ce qu'on vous a dit, nous, on a les images du roi Charles à Paris.
00:32 Et vous les verrez juste après le rappel des titres.
00:35 Oui, c'est vrai.
00:35 Vous allez voir, ils avaient le petit boulot.
00:38 3200 policiers et gendarmes mobilisés ce week-end dans les Deux-Sèvres.
00:45 Plus d'un millier d'individus sont arrivés à Sainte-Sauline
00:48 compte embravé l'interdiction préfectorale de manifester contre les bassines.
00:52 Tôt ce matin, les forces de l'ordre se sont positionnées
00:55 autour de la réserve d'eau en construction. 7000 à 10 000 personnes
00:59 sont attendues demain dans le département, dont 1500 éléments radicaux.
01:05 Ce n'est que partie remise.
01:06 La visite d'état de Charles III en France pourrait avoir lieu au début de l'été.
01:11 Il devait être présent dans l'Hexagone de dimanche à mercredi
01:14 pour son premier voyage à l'international en tant que roi.
01:17 Emmanuel Macron a demandé au gouvernement britannique
01:20 de reporter la visite royale compte tenu de la crise sociale dans le pays.
01:25 Et puis les contrôleurs aériens en grève au moins jusqu'à mercredi.
01:28 La direction générale de l'aviation civile demande aux compagnies
01:32 de renoncer dimanche à 33% de leurs vols à Paris-Orly,
01:36 mais aussi à 20% des vols aux aéroports de Lyon et Marseille,
01:40 même sans une cloche pour lundi.
01:42 Les annulations s'élargiront aux aéroports de Toulouse et Bordeaux
01:46 mardi et mercredi.
01:48 La colère et la mobilisation continuent, mais ce soir,
01:52 je le disais, c'est le calme plat.
01:54 Une soirée pour respirer, Jean-Christophe Couvy.
01:55 Bonsoir, secrétaire national d'unité AZP.
01:58 On peut être satisfait, d'ailleurs, ce soir.
02:01 Il y a match de foot, peut-être que ceci explique cela, mais...
02:04 Alors il y a match de foot, peut-être.
02:06 Il y a aussi week-end à la campagne parce que tous les capteurs
02:09 de Black Box sont partis s'aérer dans les Deux-Sèvres.
02:14 Charmant pays. Non, non, je rigole, mais c'est vrai.
02:16 Il faut constater que quand il y a un trou comme ça,
02:19 c'est qu'il y a forcément quelque chose qui se prépare.
02:21 Mais à mon avis, ça se prépare ailleurs.
02:23 Et on verra tout à l'heure à nouveau les images de République,
02:25 mais c'est vraiment, wouah, calme plat.
02:27 Bonsoir, Marc Varnot.
02:29 Je rappelle que vous êtes souvent avec nous.
02:31 Vous êtes chef d'entreprise.
02:32 Je salue aussi Yoann Zahy.
02:34 Pour commenter quand même une actualité politique importante
02:37 et on va commencer par ça.
02:38 Charles III, je vous le disais, contrairement à ce qu'on vous a dit
02:41 toute la journée, nous, on a trouvé des images de Charles III à Paris.
02:43 Vous allez voir, le voilà, Charles III, le roi d'Angleterre.
02:47 Il ne viendra peut-être pas à Versailles, mais il est rentré au musée Grévin aujourd'hui.
02:50 Ils ont organisé quelque chose, un événement.
02:52 Le voilà, Charles III.
02:55 Évidemment, ce n'est pas le Charles qu'on attendait,
02:57 puisque le roi ne viendra pas.
03:00 Mais ce n'est pas mal comme cette petite présentation.
03:02 Bon, 3200 gendarmes, policiers, forces de l'ordre devaient être mobilisés,
03:07 devaient être sur le qui-vive.
03:09 Là aussi, un peu un soulagement.
03:12 On va parler de l'aspect politique. Est-ce qu'il fallait l'accueillir ?
03:14 Est-ce que la France est prise en défaut de ne pas pouvoir accueillir un chef de l'État ?
03:19 Est-ce que vous êtes bouleversé que le roi ne vienne pas ?
03:22 En tout cas, encore une fois, du côté policier,
03:24 je pense que c'est un grand soulagement.
03:26 Oui, c'est un grand soulagement.
03:27 Ça va permettre à mes collègues parisiens déjà de respirer, de souffler un petit peu,
03:31 même si mardi, il y a une grosse grosse manif.
03:33 Mais au moins, déjà, ils ne vont pas se taper, j'allais dire,
03:37 un voyage officiel où on sait que c'est beaucoup de plantons, beaucoup d'attentes.
03:41 Il faut canaliser tous les trajets.
03:45 Donc, ça mobilise énormément de force.
03:46 Ça, c'est quand c'est normal.
03:48 Mais là, déjà, on a eu une vraie menace.
03:51 On était très fatigué, entre guillemets.
03:53 C'est vrai, un bout de souffle.
03:54 Et les forces mobiles et mes collègues ont été souvent utilisés depuis trois mois.
03:58 Et donc, il y a besoin de respirer un petit peu.
04:00 Alors, sachant qu'il y a encore un mardi, une autre épreuve,
04:05 une autre manifestation, et on risque, à mon avis, encore avoir des dégâts.
04:08 Donc, oui, c'est un petit répit, en fait.
04:10 Le programme, Yoann, du roi Charles III, le programme annulé,
04:16 donc, ça passait par Versailles, évidemment.
04:20 Image difficile, on peut peut-être en dire un mot.
04:23 Le roi reçu à Versailles, on aurait comparé forcément Emmanuel Macron à lui aussi un roi.
04:33 Sans doute, on aurait vu le roi Charles III descendre les Champs-Élysées
04:37 ou même les remonter, allumer la flamme du soldat inconnu,
04:41 parce que c'était prévu, avec tout ce que ça comporte de danger également.
04:46 Et puis, sans parler de Bordeaux, le voyage à Bordeaux qui devait être fait.
04:51 La prise, il devait prendre le tramway, je crois.
04:53 Et il y avait une menace qu'on coupe l'électricité pendant qu'il était dans le tram.
04:57 Les conducteurs de tram ne voulaient plus conduire
05:00 et voulaient effectivement se mettre en grève ce jour-là.
05:02 Il y a plusieurs problèmes qui concernaient la venue du roi Charles.
05:05 D'abord, un problème de communication.
05:07 C'est vrai pour Emmanuel Macron, en train de trinquer au champagne
05:10 sous les dorures de Versailles la veille de cette nouvelle journée de mobilisation.
05:15 Ça aurait pu être perçu comme une forme de provocation
05:17 par les manifestants et par les leaders syndicaux.
05:19 Donc, c'était le premier problème, le problème de la communication présidentielle.
05:22 Même si Emmanuel Macron, aujourd'hui, est à ce point populaire
05:24 qu'il pourra difficilement le devenir davantage, me semble-t-il, quoique.
05:28 Mais le problème principal concernait la sécurité.
05:31 C'est avant tout pour cela que cette visite a été annulée.
05:33 Il est temps d'expliquer Emmanuel Macron tout à l'heure
05:35 et je vous propose de l'écouter.
05:36 Au moment où, hier soir, l'intersyndicale a annoncé
05:40 une nouvelle journée de mobilisation, mardi,
05:43 et que la visite du roi était prévue de lundi à mercredi,
05:46 je pense que nous ne serions pas sérieux,
05:48 et nous manquerions d'un certain bon sens,
05:50 à proposer à Sa Majesté le Roi et à la Reine Consort
05:54 de venir faire une visite d'État au milieu des manifestations.
05:57 J'ai pris l'initiative, ce matin, de l'appeler et de lui dire
06:00 quelle était la situation, à partir du moment où il y avait
06:02 cette journée qui avait été décidée.
06:05 Le bon sens et l'amitié nous conduisent à proposer un report.
06:08 Et donc, nous avons proposé qu'au début de l'été,
06:10 en fonction de nos agendas respectifs,
06:11 nous puissions, ensemble, caler une nouvelle visite d'État.
06:17 Mais perfidement, Jean-Christophe Cousy, il disait.
06:19 Mais je croyais qu'il n'y avait pas de crise, en réalité.
06:21 Oui, c'est ça. J'ai cru comprendre qu'il n'y avait pas de crise,
06:23 que l'affaire du 49.3 s'était tournée, page est tournée,
06:26 on classe l'affaire, hop, ça va à la bibliothèque de France.
06:29 Et en fait, non. On voit bien qu'il y avait encore
06:32 plus de gens mobilisés dans la manifestation
06:34 et que la partie n'est pas finie.
06:35 Ce n'est pas encore game over.
06:36 Alors, on a l'impression quand même que c'est Paris
06:38 qui a été à l'initiative du report,
06:40 parce que c'est un report de cette visite.
06:42 Cela dit, je crois que du côté de Londres, de l'ambassade
06:46 et de Buckingham, il y avait des craintes.
06:49 Vous vous rendez compte que c'est le premier voyage à l'extérieur
06:53 du roi Charles. Donc, ce sont les Allemands qui auront la primeur,
06:55 puisqu'il va aller en Allemagne, de cette visite.
06:58 Imaginez s'il y avait eu des manifestations, des poubelles
07:01 et puis pire, qu'on lui jette des objets,
07:06 puisque maintenant, on est devenu des spécialistes
07:08 pour jeter ce genre d'objet.
07:10 On n'aurait pas pu y couper.
07:11 Il faut quand même se mettre un tout petit peu
07:13 dans l'esprit des manifestants aujourd'hui.
07:15 L'occasion était trop belle.
07:16 Enfin, ceci étant, les annulations des voyages officiels,
07:18 des voyages d'État, c'est malheureusement monnaie courante.
07:21 Dès qu'il y a un événement majeur ou un risque majeur, on les annule.
07:24 Je le répète, il était symbolique que c'était le premier
07:26 protestant à l'étranger.
07:27 Il y a eu d'autres symboles avant.
07:28 Vous avez eu Hollande en 2016 qui a annulé deux fois de suite
07:30 un voyage en République tchèque, à tel point qu'il a dû appeler
07:33 le premier ministre de l'époque pour s'en excuser plate-ban
07:35 parce qu'il y avait eu deux attentats à ce moment-là en France.
07:37 Donc, il était bien obligé d'eux.
07:39 Bon, là, il y a quand même un contexte politique aujourd'hui
07:41 qui appelle à la prudence.
07:42 Oui, juste pour nuancer un petit peu ce que vous venez de dire.
07:45 À ma connaissance, annuler 48 heures avant, ça ne s'est jamais fait.
07:50 On peut annuler, effectivement, mais annuler 48 heures avant
07:53 une telle visite d'État, c'est une visite d'État,
07:56 c'est-à-dire le degré le plus haut du protocole.
07:59 48 heures avant, annuler la venue d'un monarque,
08:02 à mon sens, ça ne s'est jamais produit.
08:05 Et là, effectivement, on se rend bien compte.
08:08 Oui, il y avait un risque, il y avait un vrai risque.
08:10 Mais important.
08:12 Même, je crois savoir que pour aller, pour que la compagne,
08:17 son service d'ordre, la compagne, sa sécurité, la compagne à Bordeaux,
08:20 tout n'était pas résolu pour le port d'armes de ceux qui accompagnent le roi Charles III.
08:25 Oui, alors ça, des fois, il y a des petits jeux comme ça
08:27 entre services d'ordre, d'État, de protection, où il y a des protocoles.
08:32 Et c'est vrai que les Anglais nous le rendent bien aussi,
08:34 parce que souvent, mes collègues de services de la protection,
08:39 même dans le passé, ont voulu aller pour escorter des présidents armés,
08:43 comme on fait en France, et souvent le protocole anglais l'interdisait.
08:47 Donc des fois, il y a en fait, si vous voulez, il y a un jeu comme ça,
08:49 de ping-pong entre protocoles en disant la dernière fois,
08:52 tu m'as un peu, tu m'as le comporté avec moi,
08:56 bah ce coup-ci, je vais te rendre l'appareil.
08:57 Voilà, ça s'est fait aussi avec l'Ukraine il n'y a pas longtemps, par exemple.
09:00 On va écouter, parce que c'était intéressant le point de vue anglais, de Benedic Godwin.
09:06 Il était aujourd'hui dans La parole aux Français.
09:09 C'est intéressant parce que vous, vous n'avez pas l'air du tout bouleversé
09:12 par la non venue de Charles, lui, il était un peu plus.
09:17 Je suppose, ma première réaction est d'être vraiment déçu que nous sommes à ce point.
09:23 C'est évidemment les relations entre nos deux pays sont très importantes.
09:29 La France est une alliée très, très importante dans tous les domaines.
09:33 Et alors, que ce soit des manifestations en France de telle taille
09:40 qui empêchent cette visite est vraiment décevant.
09:43 Désolant, choquant presque.
09:45 Imaginez quand même les derniers mois, nos relations avec les Anglais.
09:48 On les élimine en quart de finale de la Coupe du monde de foot.
09:51 On les bat à tout et qu'un âme chez eux. Et là, maintenant, on refuse.
09:54 On annule le voyage officiel.
09:56 Je pense qu'effectivement, ce sont nos meilleurs amis.
09:58 Vous allez voir ce qu'écrivait le mail aujourd'hui,
10:00 puisque je crois qu'on a une page du mail qui a été publié et qui s'inquiétait.
10:07 En tout cas, informait ses lecteurs en disant les manifestants français badigeonnent
10:10 mort au roi avec de la peinture rouge sur les bâtiments parisiens.
10:13 Moi, je n'en ai pas vu, mais enfin, ils en ont trouvé.
10:15 Alors que le président humilié reporte la visite royale
10:19 au milieu des émeutes dans les rues.
10:22 On a également interrogé quelques Parisiens aujourd'hui.
10:25 Non, on a interrogé dans Paris quelques personnes.
10:29 Ils ne sont pas tous parisiens.
10:30 Il y a même une jeune fille qui est irlandaise.
10:32 Écoutez.
10:33 J'aime le roi Charles.
10:36 Je ne sais pas pourquoi il ne vient pas.
10:38 Normalement, il faut qu'il vienne.
10:39 Franchement, c'est bien pour la France, pour l'Angleterre, pour l'Europe.
10:43 Je ne sais pas. Après, chacun est libre.
10:46 C'est ça, la démocratie.
10:48 Moi, j'aimerais bien qu'il vienne.
10:50 J'aime bien.
10:51 Je pense que faire grève, c'est important dans la culture française,
10:54 surtout à Paris.
10:56 Donc, ce serait super s'il venait et qu'il voyait réellement
10:58 comment ça se passe ici.
11:00 Peut-être qu'il pourrait avoir son mot à dire là-dessus,
11:02 avoir un regard différent.
11:04 Si quelqu'un arrivait à souffler à l'oreille d'Emmanuel Macron,
11:07 est-ce que le roi aurait pu ?
11:08 Je ne suis pas sûr.
11:09 Mais ce qui est intéressant, puisque ce matin,
11:11 on avait ici en plateau le ministre de l'Intérieur,
11:14 Gérald Darmanin, qui disait qu'il était 8h15,
11:17 8h30 quand il a dit, voilà, tout est prêt.
11:19 On est en capacité de recevoir le roi et à 11h, plus droit.
11:25 Mais dans quelles conditions ?
11:26 Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
11:27 A le recevoir ?
11:28 On était prêt.
11:29 Si c'est pour recevoir le roi Charles uniquement à l'Élysée
11:32 et qu'il ne puisse plus sortir de l'Élysée,
11:33 qu'il serait à ce moment-là transformé en bunker,
11:35 ça n'a plus aucun intérêt.
11:37 Parce que si le risque, le risque principal n'était pas tant
11:39 que les manifestants s'en prennent au roi.
11:41 Ce n'est pas après lui qu'ils en ont, c'est après Emmanuel Macron.
11:43 Le risque était qu'ils se servent de cette visite pour, par exemple,
11:47 faire un city, n'empêcher sa voiture d'avancer,
11:48 pour faire parler d'eux, faire parler de la mobilisation.
11:51 Ce en quoi c'est réussi, parce que la visite annulée aujourd'hui,
11:54 ça va faire la une des journaux du monde entier,
11:56 pas seulement en France, c'est en Grande-Bretagne demain.
11:58 Et donc, ça va mettre en lumière davantage ce conflit social.
12:02 Donc, dans tous les cas, les manifestations et les syndicats,
12:05 en programmant cette nouvelle journée de mobilisation,
12:07 le jour où le roi Charles devait être en France,
12:10 eh bien, ils ont effectivement, d'un point de vue de la communication,
12:13 là marqué un point.
12:14 Bon, terminé avec le roi, vous voulez ajouter quelque chose sur le roi ?
12:16 Non, je crois qu'on aurait dû annuler cette visite avant,
12:18 parce qu'effectivement, l'annuler 48 heures avant,
12:20 ce n'est pas sérieux, alors qu'on connaissait parfaitement les risques.
12:22 Alors, ça s'est aggravé avec la manifestation prévue mardi.
12:25 Mais de toute façon, ce n'était pas raisonnable
12:27 d'accueillir le roi d'Angleterre dans ces conditions-là.
12:29 Moi, je suis d'accord, ce n'était pas correct.
12:30 Moi, je pense que psychologiquement, il y a eu un tournant hier, forcément,
12:35 qui a fait qu'à un moment donné, on s'est dit, là, il y a une vraie crise.
12:39 On ne peut pas accueillir, effectivement, quelqu'un dignement.
12:42 Alors, deux jours avant, on dit qu'il n'y a pas de crise.
12:43 Aujourd'hui, il y a une vraie crise.
12:44 D'ailleurs, je crois même qu'hier soir, il y a eu une petite réunion de crise à l'Élysée aussi.
12:48 Donc, on se dit, mais là, pour moi, c'est des signes
12:53 que vraiment, la mobilisation aussi a marché, a marqué les esprits.
12:58 Donc, ça ne sera pas une septième nuit de colère, a priori.
13:00 Ce soir, on va regarder peut-être les images de la place de la République,
13:04 où encore une fois, je vous le disais, il ne se passe rien.
13:08 Mais alors, rien.
13:11 On a une autre image d'un autre quartier de Paris, où il était possible qu'un rassemblement,
13:15 c'est la place Saint-Augustin, il ne se passe rien.
13:18 Mais alors, rien du tout.
13:20 Donc, Paris est calme. Très bien.
13:22 Tant mieux.
13:23 On ne peut que s'en réjouir parce qu'hier, c'était une toute autre image.
13:28 Ça a été une vraie nuit de saccage, une nuit de violence absolue dans de nombreuses villes.
13:32 D'ailleurs, pas qu'à Paris.
13:33 Bordeaux, c'était abominable de voir l'image de la porte de la marée carbonisée.
13:39 Évidemment, on pense aussi à Rennes, à Nantes, à Lyon.
13:43 Le seul risque, il est peut-être annoncé ce soir par François Ruffin, dans un tweet,
13:47 qui dit "Attention, attention à la 49e minute du match".
13:50 Donc, on est attentif à l'heure du match.
13:52 "À la 49e minute et trois secondes", comme le 49-3,
13:56 "le peuple sifflera la retraite d'Emmanuel Macron".
13:59 Je ne sais pas si ça se passera, mais vous savez qu'on est à la 28e minute, me dit-on.
14:05 Et surtout, Emmanuel Macron a annulé sa venue au Stade de France.
14:09 On ne peut pas vraiment dire qu'il ait annulé sa venue,
14:12 dans le sens où ça n'était pas à l'agenda officiel.
14:14 C'est-à-dire que c'est davantage le fan de foot qui avait envisagé
14:18 de se rendre au Stade de France ce soir que le président de la République.
14:21 C'est le coach. On a bien vu que c'était aussi le coach de l'équipe de France.
14:23 C'est vrai, lors de la Coupe du Monde, effectivement, il a pris un peu les habits de Didier Deschamps.
14:27 Mais oui, il avait envie d'aller au Stade de France ce soir, c'est sûr, parce que c'est un fan de foot,
14:31 parce qu'on a vu qu'il s'impliquait beaucoup, effectivement, avec l'équipe de France.
14:34 Donc, il aurait aimé être dans les tribunes.
14:36 Encore une fois, ça n'est pas une annulation, parce que ça n'était pas à l'agenda officiel du président de la République.
14:40 Néanmoins, ça montre que le président de la République, en ce moment, a du mal à se déplacer.
14:45 Si le président de la République ne peut pas aller au Stade de France, c'est quand même très problématique.
14:50 Ça veut dire que pendant les prochaines semaines et pas seulement les prochains jours,
14:54 il va rester claque-murée à l'Élysée, où il va faire des déplacements officiels à l'étranger.
14:58 Il revient de Bruxelles, il était au Conseil européen.
15:00 C'est la même chose pour les ministres.
15:02 Les agendas des ministres ne sont pas vides, mais tout ce que font les ministres en ce moment,
15:05 ça se passe dans leur ministère.
15:07 Ils ne quittent plus leur ministère.
15:08 Il n'y a plus de déplacement de terrain parce que la pression est trop forte,
15:11 parce que le risque d'incidents sur le terrain avec des membres du gouvernement est trop élevé.
15:15 Avant d'entendre Marc Varnault, je voulais qu'on revoie plusieurs séquences,
15:18 et celle de la rue Vivienne en particulier, d'une petite rue du premier arrondissement de Paris.
15:26 Les poubelles n'avaient pas été ramassées.
15:27 C'est une rue étroite.
15:30 Le feu a été mis à ses poubelles.
15:31 Les flammes ont plus que léché l'entrée d'un immeuble, dont la porte était en bois.
15:38 Vous allez voir ce qui s'est passé.
15:41 Vous pouvez commenter, Jean-Christophe Couville, ce qui s'est passé,
15:45 parce que les policiers sont intervenus ici, des policiers en civil.
15:49 Oui, c'est des collègues syndicalistes, d'après ce que j'ai compris,
15:53 qui passaient, qui revenaient de la manif et qui ont assisté à ça,
15:57 et d'initiative, parce qu'en fait, tout policier d'initiative intervient.
16:01 Voilà, c'est normal.
16:02 Les voisins ont sorti les...
16:05 Tout le monde s'y est mis, en fait.
16:06 Pour éteindre, les pompiers ont fait ce qu'ils ont pu,
16:10 et surtout les policiers ont permis à tous ceux qui étaient dans l'immeuble de sortir.
16:15 Oui, absolument.
16:16 Parce qu'effectivement, les policiers, on voit bien, ils jouent un rôle maintenant.
16:19 Ils sont policiers 24 heures sur 24, en fait.
16:22 À chaque fois, ils jouent un rôle.
16:24 Ils jouent un rôle pour arrêter parfois des terroristes,
16:26 des personnes qui sortent un couteau dans une gare, etc.
16:29 On voit bien que les policiers, maintenant, sont toujours en alerte.
16:32 Donc, on comprend effectivement leur épuisement,
16:34 parce qu'ils sont sollicités en permanence.
16:37 Et ça devient effectivement problématique pour eux, naturellement.
16:40 Il y a des policiers qui ont travaillé plus de 24 heures.
16:43 Oui, il y avait des CRS, oui.
16:44 Hier soir.
16:45 C'était avant-hier, ils étaient rappelés d'urgence.
16:48 Et hier, par contre, il y a effectivement des forces mobiles
16:50 et des forces de police qui ont travaillé une amplitude de 16 heures,
16:54 et qui ont fait plus de 20, je crois que c'était 19 kilomètres,
16:57 à un moment donné, dans toute la journée,
16:58 avec un barda de 14 kilos dessus.
17:01 Enfin, on sent. Et puis, la tension, je veux dire,
17:02 quand vous prenez des boules de pétanque,
17:05 vous prenez, maintenant, ça s'appelle,
17:06 enfin, c'est toujours comme ça, mais des hérissons.
17:08 C'est-à-dire qu'on a vu, c'est carrément comme des boules de plâtre
17:11 avec des clous et des vis qui sont à l'intérieur
17:13 et qui vous déchirent la peau.
17:14 Lancer, lancer, ça fait très mal, ça mutile.
17:19 Moi, j'ai...
17:19 Il y a un de vos collègues qui a reçu, alors, je ne sais pas si c'est un hérisson.
17:23 Je préfère l'appeler par son prénom parce que ça l'humanise.
17:26 C'est Benjamin, un collègue de la 11e compagnie d'intervention
17:29 qui a pris un pavé sur la tête et qui est tombé tout de suite,
17:33 il perd de connaissance.
17:34 Et on a vu, d'ailleurs, les images très choquantes.
17:35 On va aller revoir ces images.
17:38 Je crois que c'est vrai, on a l'impression d'une action de guerre.
17:40 En fait, on le traîne.
17:42 Vous savez, comme dans les films d'action où ils sont blessés,
17:43 on le tire pour le soustraire au bal.
17:45 Là, c'est la même chose.
17:46 Et on n'entend pas, mais peut-être que vous entendrez là,
17:49 mais quand on le tire comme ça,
17:50 non seulement les gens autour en prennent des photos, etc.,
17:53 mais surtout, ils l'insultent.
17:54 Ils continuent à l'insulter.
17:57 Et c'est ça qui est choquant, en fait.
17:58 C'est qu'on voit qu'il y a de la haine dans les yeux de certaines personnes
18:01 qui sont venues là pour se faire du flic.
18:03 C'est-à-dire que les policiers sont maintenant complètement déshumanisés.
18:06 Les manifestants qui s'attaquent à eux ne voient plus l'homme derrière l'uniforme,
18:09 mais ils voient uniquement l'uniforme.
18:11 Et derrière l'uniforme, ils voient en réalité l'autorité de l'État
18:13 et donc l'autorité du président de la République,
18:16 qui est en réalité l'unique cible de ces manifestants.
18:19 Mais à travers ces policiers, ils s'attaquent à Emmanuel Macron,
18:21 mais ils les oublient derrière l'uniforme.
18:22 Eh bien, il y a des hommes, il y a des hommes qui ont des familles
18:25 et qui, évidemment, ne sont pas là pour se faire matraquer de la sorte.
18:28 – En plus, Marc Verdon.
18:30 – Oui, moi je crois que la contestation de ces manifestations
18:33 a profondément changé depuis 24 heures.
18:35 Et c'est ça qui explique un certain nombre de comportements gouvernementaux
18:38 qui changent.
18:39 On a eu hier 100 personnes sur 80 000
18:43 qui ont bloqué l'aéroport Charles de Gaulle.
18:45 On a des grèves avec un nombre de grévistes extrêmement limité,
18:48 mais qui sont, entre guillemets, les spécialistes de la grève dans les raffineries.
18:52 Et on voit bien que le mouvement qui a commencé avec la retraite
18:57 se poursuit aujourd'hui par un mouvement d'ultra-gauche,
18:59 entre guillemets, quasiment insurrectionnel.
19:01 Et donc, on est en train de changer de paradigme.
19:03 Et c'est ça qui est en train de se passer.
19:05 Et c'est pour ça qu'on va arriver devant un week-end de tous les dangers,
19:07 parce qu'on le sait tous, malheureusement, les situations les pires,
19:10 c'est souvent en 24-48 heures qu'elles se dessinent,
19:13 par en France, partout.
19:14 Et donc, les 24-48 heures prochaines vont être cruciales.
19:17 – Avant de revenir sur l'ultra-gauche, parce que ça c'est un sujet,
19:20 et vous entendrez tout à l'heure, là, nos collègues, Mathieu Vallée,
19:23 dire qu'on n'arrive plus à protéger les citoyens contre les militants d'ultra-gauche,
19:26 j'aimerais qu'on écoute Gérald Darmanin, ce matin encore,
19:29 à propos des violences contre les policiers,
19:32 et rappeler, d'ailleurs dire les mêmes mots qu'il avait dit hier soir,
19:35 et on était en direct quand on l'a écouté,
19:38 certains manifestants veulent tuer, veulent tuer du flic,
19:43 c'est le terme qu'il a employé.
19:45 Je suis très marqué par le fait qu'on n'a pas assez souligné
19:50 que 441 policiers et gendarmes blessés,
19:52 mais en fait c'est quasiment un petit millier,
19:54 depuis le début des manifestations,
19:56 on va dire, pour certaines d'entre elles, sauvages la nuit,
19:58 contre la réforme des retraites,
19:59 et en fait contre les institutions, ne sont pas assez condamnés.
20:02 Il se passe quelque chose dans notre pays,
20:04 qui consiste à faire une sorte de sport national,
20:06 de salir les policiers et les gendarmes.
20:07 Moi je n'essaierais pas de salir les policiers et les gendarmes,
20:09 c'est des gens qui travaillent pour un salaire qui n'est pas très élevé,
20:13 ce sont les femmes et les enfants du peuple,
20:15 ce sont des jeunes, souvent les policiers et les gendarmes,
20:18 et le fait de leur adresser des pavés,
20:20 leur déformer la mâchoire, les attaquer au cocktail Molotov,
20:23 de voir ces CRS hier qui sont tombés,
20:25 ces images ont beaucoup marqué je crois les Français.
20:28 Voilà, donc un millier de policiers,
20:31 depuis le début des manifestations,
20:32 qui ont été blessés, Jean-Christophe Couvé.
20:35 Je suis d'accord avec le ministre,
20:37 on a des salaires pas très élevés,
20:38 d'ailleurs ça serait sympathique qu'on nous augmente le salaire,
20:40 voilà j'en profite, puisqu'il le reconnaît lui-même.
20:42 Non, non, mais oui, on paye un lourd tribut encore une fois,
20:46 c'est 441 forces de l'ordre,
20:49 parce que ce n'est pas que des policiers,
20:50 c'est des gendarmes aussi,
20:51 qui ont été blessés en une journée.
20:53 En une journée, alors que depuis le début des manifestations,
20:56 on en avait 394.
20:58 Donc en fait, ça vient s'ajouter,
20:59 donc on a fait un petit calcul,
21:01 j'ai fait mon calcul, il y a 835 policiers et gendarmes
21:03 qui ont été blessés depuis le début janvier.
21:05 Voilà, donc c'est énorme, en deux mois,
21:07 deux mois, presque 1000 personnes,
21:09 enfin 1000 collègues au tapis,
21:11 c'est autant de familles qui sont meurtries,
21:12 c'est autant de parents qui sont inquiets pour leurs enfants.
21:15 Je parle des enfants, des policiers,
21:17 quand nos parents, quand on va sur le terrain,
21:20 nos parents se font du mouron,
21:21 ils se disent "mais est-ce que mon fils ou ma fille
21:23 va rentrer ce soir entier en fait ?"
21:26 Et c'est un vrai...
21:27 Alors oui, on a un métier, on le fait,
21:29 c'est un métier à vocation,
21:30 mais on n'est pas de la chair à canons.
21:32 C'est important que vous disiez ça
21:33 avant d'ouvrir le chapitre qui suit,
21:35 parce qu'évidemment, sur les réseaux sociaux,
21:37 il y a beaucoup de séquences où on montre des policiers,
21:40 des CRS chargés des manifestants.
21:43 Alors d'une part, on comprend,
21:45 vu la charge de travail, que de temps en temps,
21:47 on puisse être épuisé
21:48 et que tout ne soit pas si simple à gérer.
21:51 On va regarder la séquence qui suit,
21:54 que des policiers qui travaillent 24/24,
21:57 encore une fois, puissent manquer parfois de discernement,
22:01 c'est possible, mais ça ce sont des images
22:03 qui ont beaucoup tourné, évidemment,
22:06 à la fois sur les réseaux sociaux,
22:07 qui sont utilisés par l'ultra-gauche,
22:09 mais il y a un enfant quand même,
22:11 en bas à gauche de l'écran, qu'on a aperçu.
22:14 Donc je ne sais pas comment on peut expliquer cette charge.
22:19 Christophe Clouillet.
22:20 Là, je ne sais pas ce qui s'est passé avant,
22:23 mais manifestement, il y a beaucoup quand même de Black Blocs
22:26 qui sont là, qui ont dû caillasser mes collègues
22:28 et qui se sont réfugiés, comme ils font d'habitude.
22:30 Ils essaient de se réfugier dans les manifestations
22:33 pour passer inaperçu, quitte à se changer vite fait.
22:35 Sauf que là, en fait, devant eux, ils ont vu aussi un mur
22:37 et donc ils n'ont pas pu rentrer dans la manifestation.
22:41 Donc du coup, ils se sont pris un sandwich
22:43 et c'est eux qui ont fait la tranche de jambon blanc
22:44 entre justement le Bloc syndical et les policiers.
22:50 Donc en fait, quand on fait ça, on fait des bons offensifs.
22:52 C'est-à-dire que quand on se fait caillasser,
22:54 on est obligé d'aller au choc, au contact,
22:57 justement pour disperser les Black Blocs.
22:58 C'est une technique, on n'a pas le choix,
23:00 parce que sinon, qu'est-ce qu'il aurait fallu faire ?
23:01 Il aurait fallu gazer entièrement toute la manif.
23:04 Alors il faut dire qu'hier,
23:05 il faut dire qu'il y a eu quelque chose de nouveau.
23:07 C'est les Black Blocs, en général,
23:09 entraient dans la manifestation par la tête.
23:11 Ce qui n'a pas été le cas hier,
23:12 ils sont rentrés par le milieu du cortège.
23:14 C'est exactement ici.
23:15 Donc au milieu du cortège, vous trouvez aussi des enfants.
23:18 Vous trouvez aussi des personnes âgées.
23:19 On les a vues sur les images.
23:20 Marc Varnon.
23:21 Oui, je crois que par moments, il faut aussi essayer
23:24 de prendre un peu de recul et regarder ce qui s'est passé.
23:26 Parce que c'est vrai que depuis 2012,
23:28 depuis le fameux Notre-Dame-des-Landes
23:31 et la décision absurde de Hollande
23:33 de se faire cesser les opérations de police en février 2013,
23:37 puis ensuite en 2018, Edouard Philippe,
23:40 qui a décidé d'abandonner le projet
23:42 alors que tous les recours administratifs avaient été gagnés
23:45 et qu'il y avait eu un référendum de 55% pour,
23:49 Hollande a donné le top départ à l'extrême gauche
23:51 du "tout est permis, la violence paye".
23:53 Et depuis ce jour-là,
23:54 effectivement, on compte les policiers blessés.
23:56 Mais est-ce qu'on compte les condamnations ?
23:58 On ne les compte pas parce qu'il n'y en a pas.
23:59 Et qu'en réalité, on n'a pas adapté nos outils judiciaires
24:03 à la réalité de cette nouvelle délinquance.
24:05 On a voulu les adapter.
24:06 On n'a rien adapté du tout.
24:08 Les policiers sont obligés de faire les mêmes procédures
24:11 pour un voyou qu'ils interpellent dans la rue
24:12 que pour un black bloc qui vient de leur lancer un caillou.
24:15 On a voulu les adapter et encore récemment,
24:17 je crois que Horizon a déposé des ordonnances
24:20 pour qu'il y ait des peines minimums contre les policiers
24:23 et le ministre de la Justice s'est écarté du revers de la main.
24:27 Les peines planchers, c'est très compliqué en France
24:29 parce que ça n'est pas constitutionnel.
24:31 La liberté d'appréciation du juge, elle est totale.
24:36 Il n'y a pas d'automatisation des peines dans notre pays.
24:39 Ça n'est pas possible.
24:40 Donc ça voudrait dire que si on veut remettre des peines...
24:43 Nicolas Sarkozy avait essayé de mettre des peines planchers,
24:46 mais ça n'avait pas été fait parce qu'il avait fallu laisser
24:50 une marge d'appréciation aux magistrats.
24:52 Il fallait que les magistrats justifient le fait
24:54 de ne pas appliquer les peines planchers.
24:56 Mais il les justifiait tout le temps en l'occurrence.
24:58 Est-ce que c'est des images qu'on verrait ailleurs ?
25:01 Nulle part dans le monde.
25:03 On parle de l'Angleterre depuis tout à l'heure.
25:05 Est-ce qu'on aurait la même chose ?
25:06 Vous attentez à l'avis d'un policier.
25:07 Dans 90% des pays du monde, la police vous tire dessus.
25:10 Il faut aussi dire la vérité.
25:12 Il n'y a qu'en France où on peut jeter un cocktail Molotov
25:14 sur un policier et être poursuivi pour violences urbaines.
25:17 Je veux dire dans les trois quarts des pays du monde.
25:19 Alors on peut tous les citer,
25:20 mais vous êtes immédiatement mis en prison
25:21 et ça ne se passe pas comme ça.
25:23 Il n'y a qu'en France où on a cette tolérance.
25:25 En fait, dans les autres pays, on a sacralisé la police,
25:28 surtout les pays anglo-saxons.
25:30 Alors on prend souvent le modèle allemand en disant
25:32 "Voilà, regardez, c'est les parangons de la vertu,
25:35 du maintien de l'ordre parce qu'ils font la désescalade".
25:38 Alors oui, la désescalade, c'est quoi ?
25:39 Ça veut dire qu'à un moment donné, quand les manifestants,
25:42 enfin je ne veux pas dire les manifestants,
25:43 je veux dire les black blocs, prennent un peu le dessus,
25:45 on abandonne le territoire.
25:46 Et là, on laisse le pillage, on laisse tout.
25:48 Alors si c'est ça, effectivement, la vertu,
25:50 je ne suis pas très sûr que ce soit un cercle vertueux.
25:52 Et récemment, les Allemands, en janvier,
25:54 ont aussi utilisé la force,
25:55 notamment contre des écologistes, et ça a fait la une.
25:58 Donc vous voyez bien que toutes les démocraties,
26:00 en ce moment, rencontrent les mêmes problématiques.
26:01 Mais attention, on nous appuie sur la tête en même temps.
26:05 Le Conseil de l'Europe aujourd'hui s'alarme d'un usage
26:08 excessif de la force en France.
26:09 Déclaration de la commissaire au droit de l'homme
26:12 du Conseil de l'Europe qui s'appelle madame Dunja Mijatovic.
26:16 Voilà, des incidents violents ont eu lieu,
26:17 parmi lesquels certains ont visé les forces de l'ordre.
26:19 Mais les actes de violence sporadiques de certains manifestants
26:21 ou d'autres actes répréhensibles commis par d'autres personnes
26:24 au cours d'une manifestation ne seraient justifiés.
26:26 L'usage excessif de la force par les agents de l'État.
26:29 Mais on est dans un pays effectivement
26:31 où les choses sont très compliquées.
26:32 D'abord, on est dans un état de droit.
26:34 Non mais ça peut paraître bête de le rappeler,
26:36 mais c'est pour ça que les choses sont extrêmement compliquées.
26:38 Dans une dictature, effectivement,
26:39 ce serait beaucoup plus simple de maintenir l'ordre.
26:41 Dans une dictature, on doit...
26:42 Non mais je ne veux pas...
26:43 Non mais pardon, mais ce que je dis est important.
26:46 Dans un état de droit...
26:46 Le droit n'est pas appliqué, Yvan.
26:47 Non mais le droit de manifester,
26:48 c'est un droit qui est constitutionnel.
26:50 Ça, c'est certain.
26:51 Mais le droit de s'en prendre à un policier,
26:52 est-ce que c'est constitutionnel ?
26:54 Et est-ce que...
26:54 Mais j'entends bien ce que vous dites.
26:55 Mais dans la Constitution,
26:57 il y a aussi l'individualisation de la peine.
26:59 Ce qui fait qu'on ne peut pas appliquer aujourd'hui
27:01 des peines planchées.
27:02 Non mais on débat de choses qui peuvent paraître absurdes.
27:05 Mais sans être des peines planchées,
27:06 vous en prenez un policier en général.
27:08 Les deux...
27:08 Je rejoins ce qui a été dit.
27:09 La conclusion de ce que je voulais dire, pardon,
27:11 c'est que comme nous sommes dans un état de droit,
27:13 quand on veut modifier les choses, c'est très compliqué.
27:15 Ce qui signifie peut-être que le droit n'est plus adapté
27:18 et donc qu'il faut le modifier en profondeur
27:19 et peut-être même aller jusqu'à modifier la Constitution.
27:21 Non, non, le problème, c'est qu'il y a deux choses.
27:23 D'abord, la Constitution, elle est toujours rappelée
27:26 pour le droit de manifester,
27:27 le droit de circuler, le droit de travailler.
27:29 On ne rappelle pas que dans la Constitution,
27:30 c'est aussi garanti.
27:31 Donc le droit de manifester,
27:33 ce n'est pas un droit absolu sur tout le reste.
27:35 C'est un des droits que donne la Constitution.
27:36 La deuxième chose, c'est effectivement la loi.
27:38 On pourrait très bien avoir un système
27:40 dans lequel on a une peine minimale,
27:41 mais qui est adaptée par un juge.
27:42 Or, c'est vrai, vous avez raison.
27:44 Le problème, c'est que la Cour européenne des droits de l'homme,
27:46 on peut tout citer dans l'ordre,
27:47 nous interdit de faire ça.
27:48 Mais ça, c'est un énorme problème.
27:49 C'est la Constitution qui l'interdit.
27:50 C'est un énorme problème.
27:51 C'est un énorme problème parce que ça donne un surpouvoir
27:54 aux juges aujourd'hui qui ont effectivement le pouvoir
27:56 à sous-qualifier les actes et à, malheureusement, ne pas condamner.
27:59 Une chose encore, parce que le préfet de police de Paris
28:01 a annoncé ce soir saisir l'IGPN pour des propos tenus
28:04 par des policiers de la BRAV-M.
28:05 Il s'agit d'un enregistrement audio des policiers
28:07 qui ont interpellé plusieurs personnes,
28:09 ont menacé de les envoyer à l'hôpital.
28:10 Les propos sexuels également.
28:12 Et personne n'a interpellé.
28:13 On les entend également répondre.
28:15 Signe d'énervement.
28:16 Policier surmené.
28:18 La BRAV-M dans le viseur.
28:19 Je crois que Jean-Luc Mélenchon voudrait l'interdire également.
28:23 Jean-Christophe Couville, vous avez entendu cet enregistrement ?
28:26 Oui, alors, je n'ai pas totalement tout entendu,
28:28 mais effectivement, je suis au courant de ça.
28:30 Alors moi, je prends toujours des pincettes parce que,
28:32 encore une fois, c'est toujours dans un contexte.
28:34 C'est un enregistrement.
28:36 Il y a effectivement une enquête.
28:38 Donc l'enquête dira s'il y a des,
28:40 j'allais dire, des rapages ou pas.
28:42 Après, il faut le mettre dans le contexte où il y a des violences urbaines.
28:46 Il y a de la fatigue.
28:47 Il y a la résilience des policiers.
28:49 Et en face, il y a aussi des gens qui répondent,
28:52 qui se permettent aussi de mal parler aux policiers.
28:54 Et donc, c'est aussi les policiers.
28:55 On a aussi beaucoup de jeunes chez nous, notamment sur Paris.
28:58 Et en fait, il y a des discussions, des invectives entre jeunes.
29:00 Alors oui, je sais, on va nous dire,
29:01 oui, mais les policiers doivent toujours rester droit dans leur bote,
29:04 intègre et représente l'autorité.
29:05 C'est vrai.
29:06 Mais il y a des fois, on est tellement à vif aussi qu'on répond.
29:08 Et certaines personnes, moi, je m'interroge aussi sur l'encadrement.
29:12 Voilà, dans l'encadrement, dans la police.
29:14 Est-ce que, par exemple, mes collègues, ils ont été encadrés?
29:16 Est-ce qu'il y avait un officier?
29:17 Est-ce qu'il y avait un gradé?
29:19 Moi, je sais pas, mais j'ai entendu tout à l'heure l'enregistrement.
29:21 Ça m'est arrivé des fois.
29:22 Moi, j'ai entendu tout à l'heure l'enregistrement,
29:24 quasiment en intégralité.
29:25 On l'a écouté, ce qui est hallucinant, vraiment, ce qui est hallucinant,
29:28 parce que ça reste des mots, tout ça, des mots.
29:30 Ce qui est hallucinant, c'est la manière dont on répond en face à des policiers.
29:34 Jamais, des gens de ma génération...
29:35 Les gens n'ont plus peur de la police.
29:36 Comme moi, de la vôtre, car vous êtes beaucoup plus âgé, Marc-Thibault.
29:38 Mais jamais on n'aurait répondu de cette manière à des policiers.
29:44 À notre époque, pardonnez-moi, mais quand j'avais 20 ans,
29:47 si vous osiez parler, comme certains parlent aujourd'hui à la police,
29:51 vous étiez immédiatement embarqué.
29:53 La réalité, elle est là.
29:54 Il n'y a plus d'autorité de l'État.
29:55 C'est le fond du problème.
29:58 Maintenant, sur les policiers, évidemment qu'ils sont surchargés,
30:01 évidemment, évidemment, évidemment.
30:02 Mais derrière tout ça, je crois qu'il y a aussi une partie, pardonnez-moi,
30:05 mais de démotivation quand on voit ce qui se passe.
30:07 Parce que, regardons ce qui s'est passé à Bordeaux.
30:10 On a parlé des lois tout à l'heure.
30:11 Moi, je vais vous parler de la non-application des lois.
30:12 À Bordeaux, on attaque une mairie, on met le feu à la porte de la mairie.
30:15 C'est de l'insurrection au sens de la loi.
30:17 C'est le 412-3.
30:18 C'est 15 ans de prison et 200 000 euros d'amende.
30:21 Est-ce que ceux qui ont été interpellés hier soir sont poursuivis pour insurrection ?
30:24 Eh bien, je vous le dis tout de suite, non.
30:26 Et le maire Feuneau de Bordeaux, où il sera ce week-end ?
30:29 Sans doute à la ville de Sèvres, sans doute à Saint-Solide.
30:32 Donc, il va récolter ce qu'il a lui-même jeté.
30:36 Bon, on fait une pause.
30:37 21h30, le Rappel des titres avec Isabelle Piboulot
30:40 avant de regarder ce qui se passe à la place de la République ce soir.
30:43 Donc, rien ou quasiment.
30:45 Depuis le Conseil européen de Bruxelles,
30:50 Emmanuel Macron a assuré être à la disposition de l'intersyndical
30:54 pour discuter des questions liées au travail.
30:57 Mais sans remettre en cause sa réforme des retraites,
30:59 le président ne veut pas d'un pays à l'arrêt,
31:02 alors qu'une nouvelle journée de mobilisation nationale se tiendra mardi.
31:07 Les incidents violents présents dans le pays alarment le Conseil de l'Europe.
31:10 La commissaire aux droits de l'homme s'inquiète d'un usage excessif de la force
31:15 par les agents de l'État envers les manifestants.
31:17 Si elle ne nie pas les actes répréhensibles visant les forces de l'ordre,
31:21 la commissaire somme la France de respecter le droit de manifester pacifiquement.
31:26 Les fonctionnaires d'État devront se passer de TikTok sur leur téléphone professionnel.
31:31 Le gouvernement a interdit le téléchargement et l'utilisation du réseau social chinois,
31:36 mais plus largement des applications récréatives comme Candy Crush ou Netflix,
31:40 ces dernières présentant des risques en matière de cybersécurité et de protection des données.
31:47 Alors, vous êtes fonctionnaire de l'État, Jean-Christophe Couville ?
31:49 Oui, mais je n'ai pas de téléphone.
31:51 TikTok, terminé. La rigolade avec les lolcats, etc.
31:55 Les petits chats qui rigolent, tout ça, c'est fini.
31:57 On va partir. Place de la République. Est-ce que ça rigole, Place de la République ?
32:01 Soled boulant, je crois que c'est calme.
32:04 On a des CRS qui regardent leur téléphone, des policiers qui regardent leur téléphone.
32:08 Pas TikTok, bien sûr. Evidemment pas TikTok.
32:10 Mais c'est calme, vous nous le confirmez. Il n'y a pas de manifestation.
32:16 Olivier, oui, je vous le confirme, c'est très calme ici.
32:19 La Place de la République est vide, mis à part les quelques passants habituels
32:24 et les forces de l'ordre encore présentes, vous l'avez dit.
32:27 Il faut dire que très peu de manifestants se sont déplacés ce soir,
32:30 malgré l'appel à se rassembler à partir de 19h sur les réseaux sociaux.
32:35 Les forces de l'ordre leur ont rapidement demandé de partir,
32:38 car un arrêté préfectoral a été mis en place,
32:41 interdisant les rassemblements dans ce secteur.
32:44 On a tout de même assisté à un gros dispositif sécuritaire,
32:47 beaucoup de fourgons de CRS aux abords de la place
32:50 et des effectifs mobiles sur la place cette fois.
32:53 Des forces de l'ordre qui ont procédé à de nombreux contrôles préventifs,
32:57 des fouilles de sacs et des contrôles d'identité
33:00 pour prévenir les éventuels débordements,
33:02 des débordements qui n'ont finalement pas eu lieu.
33:05 Je le disais, l'ambiance est restée très calme ici.
33:07 Seuls quelques CRS sont encore sur place, en prévention seulement.
33:11 - On ne peut pas s'en plaindre. Merci beaucoup Solène.
33:15 On va regarder une image de la place Saint-Augustin,
33:17 où là encore il devait y avoir peut-être un rassemblement.
33:21 Là c'est encore plus calme, un fourgon de police qui a éteint,
33:25 toutes les lumières, c'est terminé, tout le monde regarde le match.
33:28 On le souhaite. - Peur mieux.
33:29 Ça c'est la soirée idéale des policiers,
33:31 c'est-à-dire quand il n'y a rien qui se passe,
33:33 tout le monde est content et c'est très très bien.
33:35 Je tiens juste à remercier la personne
33:38 qui a envoyé un beau bouquet de fleurs à mes collègues de Nantes.
33:40 Vous ne le voyez peut-être pas, et qui dit dessus
33:43 "Non, tout le monde ne déteste pas la police,
33:44 merci d'assurer notre sécurité au quotidien.
33:46 Force et courage à vous Philippe".
33:48 C'est tout bête, mais ça fait très plaisir à mes collègues
33:50 et ça fait chaud au cœur.
33:51 - Vous voulez dire que la police ne reçoit pas beaucoup de fleurs ?
33:53 - En ce moment non, pas trop.
33:56 Et quand elle reçoit, non non, pas du tout.
33:57 Il y a eu 77 blessés dans les forces de l'ordre à Nantes.
34:01 Et en fait, il y a eu deux députés et les filles
34:04 qui ont préféré aller voir, visiter les geôles
34:06 où il y avait des black blocs plutôt d'aller aux cheveux de mes collègues.
34:09 Il y a la France silencieuse, qui par définition est silencieuse
34:12 donc on n'entend pas, mais la France silencieuse elle aime la police.
34:15 - C'est la pub, c'est l'heure de la pub.
34:16 On marque une pause et les policiers sont mobilisés
34:18 à Sainte-Seline, dans les Deux-Sèvres.
34:19 On va en parler dans un instant.
34:20 On parlera aussi d'Emmanuel Macron qui ouvre à nouveau la porte au syndicat.
34:25 Peut-être une rencontre, pour l'instant aucun syndicat ni oui.
34:28 Mais on y revient dans un instant.
34:29 Toujours avec Jean-Christophe Couville, secrétaire national de l'Unité SGP Police,
34:37 Monsieur Nuzay, Marc Varnot, chef d'entreprise pour commenter.
34:41 Alors, ce qui va être la grande fête de l'ultra-gauche,
34:44 demain dans les Deux-Sèvres.
34:45 On parle de milliers de black blocs qui viennent de l'Europe entière.
34:50 Déjà dans l'après-midi, il y a eu des manifestations.
34:52 Alors, il y a eu l'arrivée des tracteurs, peut-être qu'on peut voir les images,
34:58 et des centaines de personnes qui les ont suivies.
35:01 Alors ça, c'est la Confédération Paysanne.
35:03 - Oui, c'est ça, c'est José Bové et ses copains.
35:05 - Voilà, et puis aussi, il y a eu déjà en fin d'après-midi,
35:10 des manifestants qui ont fait reculer des positions de forces de l'ordre,
35:12 et en particulier autour d'un rond-point où il y avait des contrôles de véhicules.
35:16 Les radicaux ont pris le contrôle des ronds-points,
35:17 ça veut dire qu'il n'y a plus de contrôle.
35:20 En tout cas, cette scène nous a été racontée cet après-midi.
35:23 Je voudrais qu'on écoute la préfète des Deux-Sèvres.
35:27 - Des activistes très violents, formés à la violence, venant de l'étranger,
35:32 les organisateurs eux-mêmes ayant indiqué qu'ils étaient allés chercher
35:37 des activistes dans des pays voisins de la France.
35:41 - 2500 policiers et gendarmes mobilisés ?
35:43 - Oui, un gros dispositif.
35:46 Et puis on sait que ça va être très compliqué,
35:48 parce que ça va être étalé dans les champs.
35:51 Voilà, c'est encore une fois, ce week-end, ça va être un week-end d'affrontement.
35:55 - Des machettes ont été trouvées lors des premiers contrôles ?
35:57 - Des machettes, des haches, des couteaux.
35:59 On voit bien qu'il y en a qui viennent faire une guerre.
36:04 - Une guerre, oui.
36:05 On a vu les images de la guerrière urbaine,
36:08 avec des gens qui avaient des marteaux, etc.
36:10 - Oui, j'ai des collègues gendarmes mobiles qui ont pris des lancets de marteaux sur le casque.
36:15 À chaque fois, on gravit toujours un peu plus, un peu plus, un peu plus,
36:20 les degrés de violence.
36:21 Et après, on se demande jusqu'où ça va s'arrêter.
36:23 Un jour, effectivement, il va y avoir un malheur.
36:26 - En fait, tant que vous ne risquez rien devant les tribunaux,
36:29 vous pouvez continuer.
36:30 - Une tentative de homicide, ça existe.
36:31 Et le commun des mortels est condamné sans arrêt.
36:33 - Mais pas dans ces cas-là.
36:35 - Je reviens sur Notre-Dame-des-Landes.
36:36 Vous avez des activistes qui avaient fait des pièges mortels,
36:38 type Vietcong à l'époque, pour piéger les gendarmes, vraiment les tuer.
36:42 Il n'y en a aucun qui a été condamné.
36:44 - En même temps, Notre-Dame-des-Landes, c'était une pépinière azadiste.
36:47 On les a laissés grandir petit à petit, nourris, au biberon.
36:53 Ils sont entraînés.
36:55 Et après, on voit d'ailleurs sur Rennes et Nantes que c'est une catastrophe,
36:58 parce que maintenant, dès qu'il y a une petite manifestation,
37:01 ils viennent tous se fixer chez eux.
37:03 - On voit les images d'Archive.
37:05 Ça, c'était en novembre 2022.
37:07 1700 gendarmes policiers mobilisés à l'époque.
37:10 Aujourd'hui, on en a plus.
37:11 Une soixantaine de blessés parmi les forces de l'ordre.
37:15 Et à l'époque, Gérald Darmanin avait parlé d'actes d'éco-terrorisme.
37:19 Mais je ne sais pas combien ont été condamnés en réalité et à quoi.
37:23 - C'est marrant, la justice n'aime pas trop se justifier
37:28 par rapport justement aux condamnations.
37:31 Alors, on dit toujours oui, mais si, il y a eu des condamnations.
37:33 Sauf qu'à la fin, j'aimerais bien savoir effectivement le quandum de peine
37:36 et surtout vraiment par rapport à ce qui a été présenté à la fin.
37:41 Vraiment qui, quand, quoi, comment.
37:43 Alors, ça serait intéressant d'avoir vraiment des statistiques.
37:45 - J'aimerais qu'on écoute deux sons.
37:46 Le premier, c'est celui de Mathieu Vallée, un collègue à vous.
37:49 Il dit "On ne peut pas protéger les citoyens français
37:51 contre les militants d'ultra-gauche".
37:53 - Ce qu'on se dit aujourd'hui, c'est que l'état de droit actuellement
37:56 ne permet pas de protéger les honnêtes gens de ces groupes factieux
38:01 qui sont des groupuscules extrémistes, notamment l'ultra-gauche.
38:03 Et je vous le dis, Pascal Praud, cette ultra-gauche,
38:05 elle représente un danger majeur pour notre République aujourd'hui.
38:08 On a la chance d'avoir la sous-direction antiterroriste, la DGSI,
38:11 la direction générale de la sécurité intérieure,
38:12 la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris
38:14 et le renseignement territorial qui sont axés sur ces mouvements ultra-gauches
38:18 et qui méritent d'être renforcés, d'avoir une priorisation.
38:21 Et d'une certaine manière, si on ne peut pas faire ça,
38:23 ce que nous on propose, c'est que toutes les personnes, Pascal Praud,
38:26 qui sont condamnées pour des violences dans les manifestations,
38:28 systématiquement, en peine complémentaire,
38:31 ils aient une interdiction de paraitre dans ces manifestations.
38:32 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'ils pointent au commissariat ou à la gendarmerie.
38:35 - Alors ça, ce n'est pas encore le cas.
38:37 - C'est impossible. C'est un droit constitutionnel de manifester.
38:40 On en a souvent parlé.
38:41 La différence avec les hooligans qui sont interdits de stade,
38:44 c'est que d'aller au stade, ce n'est pas un droit constitutionnel.
38:46 Par contre, effectivement, de manifester, c'est un droit constitutionnel.
38:48 - Alors en revanche, pour les hooligans, c'est un endroit fermé.
38:51 Donc les policiers se sont dit "à nous d'apporter la preuve,
38:54 on va montrer que ces gens sont hors la loi, on va amener ça".
38:57 Parce que c'est le problème devant les tribunaux.
38:59 Les tribunaux disent "on n'a pas la preuve, on ne peut pas les condamner ces gens-là".
39:03 - Il y a deux éléments, il y a la preuve et il y a aussi la légalité.
39:06 C'est-à-dire que d'un côté, la preuve est très difficile avec les black blocs,
39:09 effectivement, mais à côté de ça, ils finissent par être connus,
39:11 c'est toujours les mêmes.
39:12 À côté de ça, il y a un droit constitutionnel qui empêche d'interdire les gens de manifester.
39:16 - On écoute également Bertrand Cavalier, expert en sécurité et Georges Fenech.
39:19 Et tous les deux sont d'accord pour dire "il y a complaisance".
39:22 Il y a complaisance parfois de la justice.
39:25 - L'extrême-gauche existe aussi, et je pèse mes mots, au sein de la magistrature.
39:30 - Oui.
39:31 - C'est ce que je suis en train de vous dire.
39:33 Donc pourquoi voulez-vous qu'il n'y ait pas de solidarité entre ceux qui pensent de la même manière
39:38 et qui considèrent que ces actions sont la résultante d'une première faute politique
39:42 et donc il faut les excuser ?
39:44 - Il y a une indulgence à dégarder les black blocs de la part de la population.
39:46 - On n'est qu'à la justice, on ne suit pas.
39:48 Et monsieur Dupond-Moretti a beau faire des circulaires pour dire aux magistrats
39:53 "soyez fermes, rapides, efficaces", il n'aura aucun résultat de cette circulaire.
39:58 C'est clair et je peux vous citer plein d'exemples dans le passé où ça s'est passé comme ça.
40:02 - Mais il y a une complaisance avec les black blocs un peu partout, Georges, si on se parle franchement.
40:04 - Il y a une complaisance.
40:06 - La réponse pénale, elle est déstabilisée par le fait que les magistrats n'utilisent pas déjà les premières qualifications.
40:12 C'est-à-dire que dès lors qu'une personne participe à un entroutement, c'est prévu par l'article 439-4.
40:18 Si cette personne, elle est appréhendée par les forces de l'ordre, elle devrait être condamnée.
40:22 Or là, on considère que c'est un délit politique.
40:24 Donc les gens ne se dispersent pas lorsque les forces de l'ordre font les sommations.
40:28 - Voilà, et donc on se retrouve avec des situations où, comme on dit vulgairement, il n'y a pas la peur du flic.
40:34 - En fait, on empile les lois.
40:36 Et les lois, alors, sont là pour dire aux bonnes gens, "Regardez, on a tout prévu, le législateur a tout prévu."
40:42 Sauf qu'après, il y a les faits.
40:44 Et dans les faits, effectivement, on le voit aussi dans les guet-apens, par exemple, dans les émeutes de banlieue.
40:49 C'est-à-dire qu'en fait, c'est un crime.
40:50 Mais en fait, c'est jugé non pas comme un crime, mais comme un délit.
40:54 Parce qu'on change la qualification juridique pour essayer.
40:59 Alors on nous dit officiellement, "Oui, mais comprenez, c'est pour juger plus vite."
41:02 - Oui, d'accord. Alors, merci.
41:04 On prend rendez-vous parce qu'en fait, c'est pas jugé si vite que ça.
41:08 Mais surtout, c'est que nous, on a besoin de réponses.
41:10 Et on a besoin d'une réponse pénale ferme.
41:12 Et surtout, on a besoin de se sentir soutenu.
41:13 C'est ça, en fait, la différence.
41:15 - Je voulais qu'on termine en disant un mot de la nouvelle stratégie syndicale d'Emmanuel Macron.
41:19 Puisque ça n'est que tout ça, le résultat de l'utilisation du 49-3.
41:25 Ce qui ne justifie pas, évidemment, la violence.
41:28 Mais ça a attisé sans doute les choses.
41:31 Emmanuel Macron a dit aujourd'hui qu'il voulait renouer avec les syndicats.
41:35 Qu'il avait une grande admiration pour Laurent Berger.
41:37 Nous sommes plaisis, peut-être qu'on peut l'écouter.
41:40 - Je remercie Laurent Berger de son esprit de responsabilité.
41:44 Et de sa volonté d'apaisement que je partage.
41:46 J'ai moi-même, mercredi, indiqué notre disponibilité à avancer sur des sujets comme
41:51 l'usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions,
41:56 l'évolution des carrières, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches.
42:02 Et donc je suis totalement disponible, ainsi que le gouvernement, pour avancer tout de suite sur ces sujets.
42:08 Et donc je suis à la disposition de l'intersyndicale, si elle souhaite venir me rencontrer,
42:12 pour avancer sur tous ces sujets.
42:14 Pour le reste et la réforme des retraites, elle est devant le Conseil constitutionnel.
42:18 Et il est évident que nous attendrons la décision du Conseil constitutionnel.
42:22 - Voilà, elle n'est pas super motivée, l'intersyndicale.
42:25 C'est-à-dire qu'il a quand même fermé sa porte à double tour, le président de la République.
42:29 Il dit à l'intersyndicale "oui, oui, venez, bien sûr, je vous reçois à l'Élysée,
42:32 venez, on va discuter de tout sauf des retraites".
42:35 Vous imaginez bien que c'est perçu à nouveau comme une provocation,
42:38 même s'il a essayé, effectivement, de rattraper le coup,
42:40 parce que Laurent Berger a très mal vécu l'interview du président mercredi dernier.
42:45 Il a essayé un peu de se rabibocher avec lui, parce que comme il n'a plus de majorité à l'Assemblée,
42:49 c'est très clair, il aura au moins besoin du syndicat réformiste pour essayer d'avancer un peu comme il le pourra.
42:54 Donc il a essayé de rattraper un peu le coup, mais concernant la réforme des retraites,
42:57 non, la porte, elle est fermée et fermée à double tour.
42:59 Il paraît qu'il y a une possibilité,
43:02 ça serait demander une nouvelle délibération au Parlement pour s'en sortir d'une manière,
43:06 la tête un peu haute. Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est envisagé ?
43:09 C'est-à-dire que là, 49.3, maintenant, c'est le Conseil Constitut,
43:12 ça va être entre les mains, la loi, la promulgation de la loi,
43:14 dépend de ce que va dire le Conseil Constitutionnel.
43:17 Ensuite, il y a effectivement un article qui permet au gouvernement
43:20 de demander une nouvelle délibération du Parlement,
43:22 mais ça n'est pas du tout envisagé parce qu'on imagine bien
43:25 que dans la situation actuelle, si le Parlement était sollicité,
43:28 il dirait non à cette réforme des retraites.
43:29 Or, le président, il la veut, il la veut absolument
43:32 parce qu'il croit sincèrement qu'elle est utile et même indispensable,
43:35 parce que c'est devenu maintenant pour lui un fait politique
43:38 et il ne peut pas se dédire là-dessus parce qu'à ce moment-là,
43:40 il n'a plus de crédibilité pour les quatre prochaines années.
43:42 Donc il ne sollicitera pas cette nouvelle délibération
43:45 parce que cette réforme, il la veut absolument.
43:48 Vous avez le mot de la fin.
43:49 J'ai le mot de la fin ?
43:50 Écoutez, j'espère juste que cet appel du pied soit transformé,
43:53 mais dans un seul sens.
43:55 C'est-à-dire si effectivement la réforme, et c'était clair,
43:57 l'intersyndic elle l'a dit, si la réforme des retraites n'est pas appliquée,
44:01 là, ça va être très compliqué.
44:02 Et en plus, j'ai cru comprendre qu'il y a Olivier Dussopt
44:04 qui a commencé aussi à annoncer par les réseaux sociaux,
44:07 en gros, il y aurait encore peut-être du 49.3.
44:09 Donc en fait, c'est vraiment bizarre.
44:10 D'un côté, on dit tiens, on essaie d'ouvrir une petite porte
44:12 et de l'autre côté, on remet un seau encore sur la tête des gens
44:15 et le sac à dos, il est de plus en plus lourd.
44:17 - Allez, on se termine là. Merci beaucoup Marc Varnot.
44:18 Merci Jean-Christophe Poulain. Merci Yohann Zay.
44:21 Dans un instant, Soir Info.
44:22 Je vous souhaite un excellent week-end. On se retrouve lundi.
44:24 ...

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