Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 représentants pour eux le capitalisme, on était vraiment rentré dans une mobilisation beaucoup plus dure, dans une colère et dans des tensions très
00:07 importantes comparées aux autres journées de mobilisation
00:10 contre cette réforme des retraites. Autre point sur la stratégie employée par les forces de l'ordre, souvenez-vous lors des précédentes
00:17 manifestations, la stratégie des forces de l'ordre était de scinder en deux la nébuleuse à l'avant du cortège. Cette nébuleuse
00:24 c'est un groupe formé d'éléments radicaux, les forces de l'ordre avaient pour habitude de la scinder en deux pour les affaiblir.
00:30 Aujourd'hui la tension était telle, la violence avait atteint un tel point que ces forces de l'ordre ont dû la scinder en trois groupes.
00:36 Elles se sont retrouvées à un moment donné un petit peu
00:39 dépassées par ces événements et par la violence ici dans les rues de la capitale,
00:42 mais à l'heure où je vous parle ici place de l'opéra,
00:45 tout semble rentrer dans l'ordre même si au fond de cette rue sur les images d'Olivier Gangloff vous voyez
00:50 cette fin de cortège qui va avancer avec les éléments radicaux qui l'ont rejoint.
00:54 Merci Augustin, Gérard Leclerc, Georges Fenech, Joseph Macescaron,
01:00 Geoffroy Lejeune, Amaury Bucot, Gautier Lebret et puis nous serons évidemment avec nos équipes sur le terrain, je pense à Jeanne Cancart, à Michael Dos Santos,
01:07 à Vincent Farandez, à Eliott Deval également qui est en moto.
01:10 Journée de mobilisation et j'ai envie de dire que ce soir tous les regards, tous les regards,
01:16 se portent sur Emmanuel Macron,
01:19 se portent sur l'Elysée.
01:21 Que doit-il faire ?
01:24 Comment évaluer la journée qui vient de se passer, à quel niveau de dangerosité
01:30 la placez-vous ?
01:33 Où mettez-vous le curseur ?
01:35 C'est forcément des questions
01:37 qu'on va se poser ce soir. Alors bien sûr on va suivre
01:43 ce qui se passe sur le terrain,
01:46 mais quand je disais tout d'abord, et inutile de revoir tout ce qui s'est passé aujourd'hui, vous le savez,
01:52 quand je disais tous les regards se portent à l'Elysée, la question essentielle c'est ça, que doit faire Emmanuel Macron ?
02:00 Qu'est-ce qu'il doit faire et comment doit-il entendre ou pas
02:05 ce qui s'est passé
02:08 aujourd'hui ? Vous voyez cette image étonnante,
02:10 voyez cette image absolument étonnante d'une jeune femme qui est blessée ?
02:16 Elle se fait photographier, donc elle pose, oui alors ça c'est... elle n'est pas du tout blessée,
02:21 elle n'est pas du tout blessée, pardonnez-moi.
02:23 Voilà, c'est-à-dire que
02:27 nous sommes dans cette société qui est parfois folle,
02:31 et cette image
02:33 montre la folie. J'ai même cru
02:35 immédiatement qu'il pouvait lui arriver quelque chose, non, elle pose, elle pose. Voilà la société d'aujourd'hui, elle pose, voilà, et puis
02:44 c'est-à-dire que Paris brûle, mais on fait des photos.
02:47 Ce monde devient
02:50 caricatural, elle va peut-être se mettre, se déshabiller aussi, pourquoi pas, non mais ne riez pas,
02:56 ne riez pas parce que je ne suis pas sûr que... ah non mais ça c'est dommage, pourquoi on ne...
03:01 Non, Benjamin, je vous propose cette image, elle est tellement symbolique.
03:06 Je vous propose Benjamin de revoir cette image s'il vous plaît, voilà, parce que cette image fait sens évidemment,
03:14 si c'est...
03:16 ça fait sens sur notre époque, sur ce rapport concertin et notamment
03:22 parfois une jeunesse,
03:25 à se mettre en avance le narcissisme qui existe, cette mise en valeur, cet instant warholien,
03:32 comme on dit. Je crois que Jeanne vous êtes sur place ?
03:35 Jeanne Cancart ? - Oui, Pascal, je vous entends bien. - Cette jeune femme, elle est française ? - Exactement, Pascal, on est ici boulevard.
03:42 - Bonjour madame, vous parlez français ? Qu'est-ce que vous faites là ?
03:48 Vous faites ici ?
03:53 - C'est un interview ?
03:54 - Tout simplement pour vous demander si vous êtes d'accord ou poser une petite question, savoir ce que vous faites ici.
03:57 - On est en train de shooter en fait. - Pourquoi ici devant ce feu ?
04:01 - Vous êtes pour qui ? - On est travaillé pour le groupe Canal+ pour la télé CNews.
04:10 - Bon, Pascal, on ne vous dérange pas plus longtemps. Cette jeune femme apparemment est en train de travailler, de poser donc pour
04:14 prendre des photos en plein shooting. Ici on est boulevard Rossmann, on est donc juste derrière la place de l'opéra qui a commencé à se vider.
04:22 Il y a quelques manifestants qui sont sortis et qui ont allumé différents feux ici dans les rues adjacentes,
04:26 sur les boulevards adjacents. Dans ce moment vous voyez donc les gendarmes qui interviennent pour laisser évidemment
04:31 travailler, les sapeurs-pompiers qui vont venir éteindre ce feu. Il faut savoir qu'ici c'est un petit feu de chantier qui a été allumé par les manifestants
04:38 qui ont donc quitté cette place de l'opéra pour rejoindre d'autres points dans la capitale et faire ce qu'ils appellent des manifestations
04:44 sauvages. Ce qu'ils veulent ce soir, c'est ce qu'ils nous ont dit, c'est faire courir la police, aller dans différents points. Une police qui est évidemment
04:52 très présente avec un dispositif policier
04:54 extrêmement important ici, tout autour de la place de l'opéra. Et ce qu'on peut vous dire c'est que tout au long de cette journée,
04:59 eh bien on a vu en effet plusieurs personnes, surtout des jeunes, qui se prenaient en selfie, en photo devant
05:03 les mobiliers urbains qui a été détruit ou les feux de poubelle qui ont été allumés.
05:07 Benjamin, nous voyons cette femme. C'est intéressant parce que la police est intervenue.
05:12 Parce qu'il y avait quelque chose tout simplement d'indécent.
05:15 - D'obscène au sens propre du terme. - Exactement, l'indécence, l'obscène.
05:19 Et cette dame ne se rendait même pas compte de ce qu'elle faisait.
05:23 Voilà, elle faisait un shooting.
05:26 Bon, revenons à la question que je vous posais, qui est essentielle.
05:29 Qui veut commencer ?
05:32 Que doit faire ce soir le président de la république ?
05:35 Ce qu'il n'a pas fait hier, tenter d'apaiser.
05:38 C'est-à-dire le contraire de ce qu'il a fait hier.
05:41 Le contraire de ce qu'il a fait hier, puisque hier, je rappelle qu'il a comparé ça
05:45 au Capitole, il a comparé ça au Brésil, il a refusé
05:49 effectivement d'avoir un mot pour tenter d'apaiser.
05:52 Et il est donc en partie responsable de la situation dans laquelle on est aujourd'hui.
05:56 Évidemment, il y a aussi une partie de l'extrême gauche qui attise les colères.
05:59 Mais Emmanuel Macron n'a pas trouvé les mots pour apaiser.
06:03 Que doit faire le président de la république ?
06:05 Est-ce que d'abord, vous êtes d'accord
06:07 sur ce constat, tous les regards de ce soir se portent sur l'Elysée ?
06:11 Oui, moi je crois qu'on a compris ce soir que l'or est grave,
06:14 que ça ne se calmera pas, manifestement.
06:18 D'ailleurs, on a appris il y a quelques minutes qu'il y aura une nouvelle manifestation
06:22 intersyndicale le 28 mars.
06:24 Mais au-delà des syndicats d'ailleurs eux-mêmes, il y a eu d'autres événements qui prennent des tournures insurrectionnelles, manifestement.
06:32 On n'est plus dans la manifestation classique, même si les syndicats ont pu maintenir tout de même leur marche.
06:38 Que va faire le président de la république ? Moi je crois qu'il y a une chose qui est déjà
06:42 mort aujourd'hui, complètement grillée, c'est le 49-3.
06:46 J'imagine pas que demain il y aura un nouveau 49-3.
06:50 C'est impossible, donc il n'aura plus les moyens de gouverner, parce qu'il n'a pas de majorité.
06:55 Et sans 49-3, il ne peut pas gouverner.
06:58 C'est possible encore une fois.
06:59 Non mais, il peut l'utiliser, mais il ne peut plus l'utiliser.
07:02 Au-delà de ça, ce qui m'intéresse vraiment, c'est ce soir.
07:06 D'abord, à quel niveau vous placez le curseur de dangerosité, d'événementiel, de drame,
07:14 appelez ça comme vous voulez, que vous avez vu aujourd'hui ?
07:17 Entre Lorient, une préfecture a été attaquée, une commissariat a été attaquée.
07:25 On est à des violences qui sont plus fortes manifestement que celles des GDJ.
07:28 Le Fort-Brégançon, vous avez vu, on a coupé l'électricité du Fort-Brégançon, qui est la résidence secondaire.
07:34 Qu'est-ce qu'il doit faire dans les choses de GDJ ?
07:36 Est-ce qu'il doit prendre la parole ?
07:37 Il n'y a pas d'autre solution que s'il ne retire pas le texte, il faut redonner la parole au pays.
07:44 Ça veut dire 10 solutions.
07:46 Moi, je ne vois pas d'autres solutions, franchement.
07:48 Moi, je suis d'accord avec Georges, la seule solution c'est ça.
07:50 S'il veut que nos institutions ne soient pas emportées par ce qui est en train de se passer,
07:54 il faut jouer le jeu de nos institutions qui reposent depuis que le général de Gaulle les a fondées,
07:59 sur le fait que le peuple français puisse s'exprimer.
08:01 Pour moi, ce qui se passe, limite le plus grave, ce n'est pas les feux de poubelle,
08:04 ni même la violence, parce qu'on pourrait dire que c'est marginal, c'est une petite partie de l'individu, etc.
08:08 C'est 8 Français sur 10 qui se sentent méprisés et pas écoutés.
08:11 Et à ce moment-là, il faut leur redonner la parole.
08:13 Il y a l'option de la dissolution, il y a l'option du référendum,
08:15 mais il faut accepter ça, sinon ils s'exprimeront différemment, et ce sera forcément violent.
08:19 Tour de table sur cette question essentielle.
08:23 - Joseph-Mathieu Scarron, que doit faire le président de la République ?
08:27 Regardez ces images, quand même.
08:29 Je ne sais pas dans quel quartier de Paris on est,
08:32 mais ce sont des rues où il y a évidemment des gens qui habitent.
08:38 Ce sont des scènes de chaos.
08:40 J'ai rarement vu ça en France.
08:44 Ces images, d'ailleurs, renvoient à mai 68, on l'a dit.
08:47 Ce n'est pas aujourd'hui.
08:49 Ce soir, nous avons fait très attention.
08:52 C'est marginal, ce sont des scènes, ce sont quelques-uns.
08:57 Ce soir, c'est moins le cas.
08:59 - On le sait maintenant que ça va en dehors des black blocs.
09:03 On sait que les personnes, de toute façon, c'est des appels spontanés via les réseaux sociaux.
09:08 Gauthier avait raison de toute façon de rappeler que tout a...
09:13 Évidemment que Macron a jeté de l'huile sur le feu.
09:15 Vous connaissez la face fameuse de l'ecclésiaste.
09:18 À la ville dont le prince est un enfant.
09:20 Là, on y est.
09:21 Qu'est-ce qu'il y a comme possibilité ?
09:23 Je pense que plus même que la dissolution,
09:26 si on veut vraiment rendre totalement la parole au peuple, il y a le référendum.
09:30 Mais ni la dissolution, ni le référendum, il n'en veut.
09:34 Il ne veut en parler.
09:36 Donc, on est dans une situation de blocage.
09:38 Il joue le pourrissement.
09:40 - Regardez ces images. Pardonnez-moi, je vous interromps.
09:42 Ce sont des habitants qui viennent avec des sauts d'eau.
09:45 Regardez cet homme au fond.
09:47 Ce sont des habitants qui viennent avec des sauts d'eau.
09:50 Qui viennent éteindre.
09:51 Regardez cet homme à gauche, il repart.
09:53 Et là, vous avez un "va et viens" de habitants, de parisiens.
09:59 Qui se déplacent avec un saut d'eau.
10:01 Regardez cet homme qui arrive avec une capuche.
10:03 Et qui va, lui, tenter d'éteindre aussi.
10:05 C'est effrayant.
10:07 Ces scènes sont effrayantes.
10:09 - Pascal, si je peux me permettre...
10:11 - Je vous en prie, amouri bucco.
10:12 Et après, je redonne la parole à Joseph.
10:14 - Ce qui est un peu particulier, c'est que dans cette manifestation,
10:16 vous avez aussi des pompiers.
10:18 Vous avez aussi de nombreux policiers qui sont venus défiler
10:20 avec leur cortège syndical contre cette réforme.
10:23 Alors, vous parliez de savoir si c'était vraiment inédit
10:25 comme manifestation aujourd'hui.
10:27 Alors, ce qui est vrai, c'est que nos sources policières
10:28 nous disent quand même que c'est beaucoup plus violent
10:30 que les précédentes manifestations.
10:32 Et là, toute la question, ça va être de savoir
10:34 si ce soir, il y aura un combo, j'ai envie de dire,
10:36 diabolique pour les forces de l'ordre.
10:37 C'est-à-dire à la fois des manifestants d'aujourd'hui
10:39 qui vont rester sur place,
10:41 avec notamment aussi des black box qui étaient présents
10:44 en tête de cortège aujourd'hui.
10:45 Et puis, ces petits groupes dont on a parlé,
10:47 on a vu qu'ils venaient très régulièrement le soir,
10:49 qu'ils se formaient à Paris de manière anarchique
10:51 avec ces tonnes de déchets qui sont à la fois
10:53 des réserves de projectiles,
10:55 mais qui servent aussi à faire des barricades
10:57 et à faire des incendies comme on le voit.
10:58 C'est ça aussi le problème.
10:59 - Bon, je vois en tout cas des gens de bonne volonté
11:01 qui sont en train de tenter, en plus avec les poubelles,
11:04 qui sont en train d'éteindre les feux.
11:06 Je crois que Michael Martein est en direct avec nous.
11:10 Dans un autre endroit de la capitale.
11:12 Où êtes-vous, Michael ?
11:14 - Alors là, Pascal, je me situe dans le deuxième arrondissement de Paris,
11:18 à quelques mètres de la place de la Bourse.
11:21 On est rue Saint-Marc précisément,
11:23 où vous voyez derrière, sur les images,
11:25 des pompiers qui sont en train d'intervenir sur un feu
11:29 qui s'est déclaré il y a une dizaine de minutes ici.
11:32 Un feu impressionnant qui a été lancé sur des poubelles.
11:36 Puis après, ces poubelles ont été rapprochées d'un immeuble.
11:39 Ici, on ne voit pas grand-chose.
11:41 Je ne sais pas si vous voyez bien, mais sur les images,
11:44 une épaisse fumée brume est dans cette rue.
11:48 Les pompiers viennent d'intervenir.
11:50 Ils ont visiblement déjà récupéré le feu, éteint le feu.
11:55 Il reste encore, comme vous le voyez sur ces images,
11:57 quelques petits feux encore en activité.
12:02 Peut-être que vous le voyez aussi sur les images,
12:04 un petit peu plus dans le fond.
12:05 Il y a d'autres, ce qui est assez impressionnant dans cette rue,
12:08 c'est que la rue a pris feu en fait, quelques instants.
12:12 Des deux côtés de la rue, il y avait donc des poubelles
12:14 au niveau de la porte d'entrée.
12:16 On voit les pompiers qui sortent justement de cet immeuble.
12:20 Et puis de l'autre côté, ce sont des scooters et des vélos
12:25 qui ont été incendiés.
12:27 Et dans le fond, il y a un croisement avec une autre rue.
12:29 D'autres incendies ont été lancés.
12:33 Ici, c'est assez impressionnant sur les images.
12:35 Ce qu'on a pu vivre, les gens sont sortis d'eux-mêmes,
12:37 sont venus avec des sauts d'eau.
12:40 Beaucoup de personnes qui sont rapidement portées
12:43 auprès des personnes qui étaient dans la rue.
12:47 Certaines étaient un petit peu bloquées même au niveau de cette rue.
12:50 Mais tout semble rentrer dans l'ordre.
12:52 Il y a une épaisse fumée vraiment très impressionnante.
12:55 Les pompiers sont arrivés très vite.
12:57 Parce qu'il faut savoir que là, dans ce secteur,
12:59 depuis une bonne heure, une heure et demie,
13:02 il y a beaucoup de feu.
13:03 Merci, Mickaël.
13:04 Scène de chaos comme on en a rarement vu dans la capitale.
13:08 Je vous ai coupé, Joseph.
13:10 Pardonnez-moi.
13:11 Le président de la République va accueillir Charles III à Versailles.
13:15 Ce qui est une idée, en termes de symbolique, extrêmement intelligente.
13:19 En termes de communication.
13:20 Parce qu'on trouve toutes les théories pour dire
13:23 qu'il est extrêmement malin.
13:25 Il fait un coup de billard à 12 bandes.
13:28 Il joue le pourrissement, etc.
13:32 Mais quand on se dit que du point de vue de la symbole,
13:36 accueillir Charles III à Versailles,
13:38 et d'ailleurs on voyait bien, ne serait-ce que les préparatifs,
13:41 des assiettes, on est...
13:44 Je pense que ces personnes...
13:45 La question que je pose, c'est que doit faire le président de la République ce soir.
13:48 Je vais donner la parole à Gérard Leclerc,
13:50 qui n'a toujours pas pris la parole.
13:53 Mais je voudrais vous dire ce qu'écrit à l'instant Rachida Dati.
13:57 Vous savez qu'elle, très souvent, elle...
14:01 Comment dire ?
14:02 Elle intervient dans notre émission,
14:04 en nous donnant son avis, avec des SMS qu'elle peut nous envoyer.
14:08 "Le silence et l'inaction de Anne Hidalgo sont honteux",
14:11 écrit-elle.
14:12 "Mais quand Paris reprendra-t-il ses droits ?
14:14 Car dans ce secteur en feu,
14:16 les poubelles n'ont pas été ramassées depuis le début de la grève.
14:20 Le service minimum, dès le début, aurait évité ce type de drame."
14:23 J'avais alerté très tôt, au bout d'un moment,
14:25 "Stop, l'idéologie de Mme Hidalgo va se terminer en drame."
14:28 Et c'est vrai.
14:29 Et c'est vrai que le 13 mars dernier,
14:31 Rachida Dati nous avait écrit de la même manière,
14:33 "C'est un scandale, le silence d'Anne Hidalgo et son inaction."
14:36 Et elle avait exprimé qu'il fallait un service minimum.
14:42 Juste une seconde.
14:43 Mme Rachida Dati est aussi la personne,
14:46 et c'est tout à fait compréhensible dans sa stratégie,
14:49 qui a proposé, qui a remis sur la table,
14:51 la notion de contrat de gouvernement.
14:53 Entre les Républicains, une grande partie des Républicains,
14:56 et la minorité présidentielle.
14:59 Ça, ça a été écarté d'une manière méprisante,
15:02 également par Emmanuel Macron, hier.
15:04 Ah bah si, il a dit...
15:05 - Il veut aller réagir à la majorité ?
15:07 - Non, il a dit précisément,
15:09 si ça avait dû se faire, ça aurait été fait.
15:11 - Joseph, restons sur la séquence.
15:15 C'est vrai que si ces poubelles n'étaient pas dans la rue,
15:20 il n'y aurait pas ces incidents.
15:23 Et l'idéologie de Mme Hidalgo,
15:25 qui soutient les grévistes,
15:28 pose problème pour les Parisiens, disons-le.
15:31 Mais Gérard Leclerc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
15:34 Qu'est-ce que, plus exactement,
15:37 qu'est-ce que le Président doit faire, selon vous ?
15:40 - Cette question est compliquée, elle est insaisissable.
15:43 Bon, moi je ne pense pas, comme vous,
15:45 qu'on soit au niveau de mai 68.
15:47 Je pense qu'on n'en est pas là.
15:48 Mai 68, vous vous rappelez ce que c'était ?
15:49 - J'ai dit que ça renvoyait.
15:51 - Il y avait toute la France en grève.
15:53 Il y avait des manifestations extrêmement violentes
15:56 tous les soirs dans le quartier latin.
15:58 On n'en est pas là.
15:59 Mais c'est vrai que c'est une situation qui,
16:01 comme je l'ai dit, paraît assez insaisissable.
16:04 Et surtout que le Président est un peu dans un corner.
16:07 Qu'est-ce qu'il peut faire ?
16:09 C'est ma question.
16:10 Retirer sa loi, ce serait, je pense,
16:12 si il retire sa loi,
16:13 ça ressemblera quand même beaucoup à la fin du quinquennat.
16:16 Je ne vois pas qu'est-ce qu'il pourrait faire derrière.
16:18 Dissoudre aujourd'hui, c'est aller vers une assemblée
16:23 qui, je crains, serait de nouveau également ingouvernable
16:27 et avec un rassemblement national
16:29 qui serait sans doute très, très élevé.
16:31 - Et alors ?
16:32 Si ça permet de canaliser la...
16:34 - Oui, mais ce n'est pas une hypothèse
16:35 qu'il faut totalement exclure.
16:37 Et ne rien faire.
16:38 - Et ne rien faire.
16:39 - Ne rien faire, ça va être, à mon avis,
16:41 la tentation qu'il va avoir dans un premier temps.
16:43 C'est-à-dire de voir, justement,
16:46 qu'est-ce qui se passe demain ?
16:48 Qu'est-ce qui se passe demain ?
16:49 Qu'est-ce qui se passe dans les jours suivants ?
16:50 Déjà, qu'est-ce qui va se passer cette nuit ?
16:52 Est-ce qu'on va en rester à ce qu'on a vu maintenant,
16:55 ce qu'on a vu les nuits précédentes ?
16:56 C'est-à-dire quelques feux de poubelles qui sont épouvantables.
17:00 Et là, de ce point de vue-là,
17:01 je partage ce qu'a dit Rachid Haddadi.
17:03 Je trouve incroyable qu'on laisse cette situation,
17:07 que les autorités ne bougent pas.
17:10 - Et les révisions n'y ont pas pu aller.
17:12 - Il y a même un problème de salubrité publique, quand même.
17:14 Ça devient vraiment dangereux.
17:15 Donc, je pense que c'est une des choses à faire.
17:18 Mais ce n'est pas simple, parce que la grève, semble-t-il,
17:20 pourrait s'étendre, y compris dans les sociétés privées.
17:24 - Donc, il y a trois solutions.
17:27 Ne rien faire.
17:29 Dissoudre.
17:30 Ne rien faire.
17:31 Attendre.
17:32 Attendre.
17:33 Dissoudre.
17:34 Retirer.
17:35 Donc, c'est ces trois positions.
17:36 - Alors, retirer, ça me paraît.
17:38 - Oui, vous l'avez dit.
17:39 Mais alors, une fois qu'on a dit ça...
17:40 - Remanier, aussi.
17:41 - Mais remanier, je pense que remanier ne sert plus à rien.
17:44 - Non, mais ce n'est pas que ça ne sert à rien.
17:46 - Peut-être que ça sert.
17:47 - Juste un mot, juste un mot.
17:49 Juste un mot, juste un mot.
17:50 Rappelez-vous, parce que vous faisiez allusion à mai 68,
17:52 rappelez-vous comment évolue mai 68.
17:55 La façon dont De Gaulle arrive à reprendre la situation en main
17:58 après être allé à l'apnée, je veux dire, à l'acné de la crise.
18:03 - Pardon, mais il dissout.
18:04 - Oui, mais il ne le fait pas tout de suite.
18:07 Rappelez-vous que mai 68, ça commence.
18:10 - En fait, il y a mai 68, il joue en mai 68, quand même.
18:12 - Mais Chauffroy a donné son point de vue.
18:14 Je pense qu'aujourd'hui, il faut dissoudre.
18:16 C'est un point de vue d'éditeur.
18:17 - Je pense aussi.
18:18 - Bon, et peut-être, Georges Fenech a dit de penser.
18:21 Mais on attend quoi ?
18:23 C'est-à-dire qu'on attend que...
18:25 A chaque fois, c'est plus haut.
18:26 - Oui.
18:27 - Donc à chaque fois, c'est plus haut.
18:28 On attend quoi ?
18:29 Pardonnez-moi de dire comme ça.
18:30 Un drame ?
18:31 On attend un drame ?
18:32 Ce soir, vous avez des policiers.
18:33 Vous savez que des policiers à Nantes,
18:36 il y en a deux qui sont en bloc opératoire.
18:38 Deux qui sont en bloc opératoire,
18:39 avec des manifestations qui ont été d'une violence inouïe, me dit-on.
18:43 Et ça, Maury Bucaud, c'est une compagnie, je crois,
18:45 qui venait de Périgueux.
18:46 C'est bien ça ?
18:47 - Je sais qu'effectivement, il y a eu notamment un policier
18:50 qui a été blessé au coup de marteau, je crois.
18:52 - Voilà, vous vous rendez compte.
18:53 - Une femme qui a eu un panclus arraché.
18:54 - Bon, on en est là.
18:55 Donc moi, je veux bien.
18:56 Je pense que Gérald Darmanin,
18:57 il sera demain matin chez Laurence Ferrari.
18:59 Vous êtes ministre de l'Intérieur.
19:00 Vous allez voir Emmanuel Macron, vous vous dites
19:02 "Mais vous voulez quoi ?
19:03 Vous voulez que moi, je sois le ministre de l'Intérieur
19:05 qui assume des drames sur le terrain ?"
19:08 Il y a un moment, des gens vont parler quand même à Emmanuel Macron.
19:11 Ils vont lui dire "Attention, danger ! Attention, danger !"
19:15 - Je pense que la dissolution n'est pas forcément une solution,
19:18 malheureusement, qui réglerait le problème.
19:20 Et deuxièmement, je pense que pour l'instant, c'est un peu tôt.
19:23 - Gérard, on...
19:24 - Me semble-t-il, hein.
19:25 - Je ne suis pas en présence de règle.
19:26 - Mais en sensé, en permanence, le général De Gaulle
19:27 expliquait qu'il a tout bien fait, que c'est l'icône de...
19:30 - Ah non, je n'ai pas dit ça.
19:31 - Je veux dire, c'est très consensuel aujourd'hui de se dire gaulliste.
19:33 Prenons la situation à situation équivalente ou quasi équivalente,
19:36 disons que ce n'est pas la même chose, mais voilà.
19:38 Qu'est-ce qu'il fait ? Il dissout, il y a mai 68,
19:40 mais il y a surtout juin 68.
19:41 Pourquoi ? Il est sûr de son fait,
19:43 et il y a un million de personnes qui vont le filer pour le soutenir,
19:45 et il gagne les élections législatives.
19:47 Pourquoi Macron ne le fait pas ? C'est très simple.
19:48 Parce qu'il a peur de ce que les Français vont dire
19:49 si jamais il y a une dissolution.
19:50 - Non, non.
19:51 - C'est ça qu'elle ratera.
19:52 - Non, non, excusez-moi, c'est que De Gaulle ne le fait pas tout de suite.
19:55 De Gaulle attend, De Gaulle va très très loin dans la crise.
19:58 - Pourquoi Macron fait ça ?
19:59 - Et au moment, je vous rappelle qu'à un moment,
20:01 il va quand même à Badone-Badone, voire Massu.
20:03 - Amauri.
20:04 - Bon, on n'est pas du tout pour l'instant dans cette situation.
20:06 - Amauri Buco.
20:07 Ce qui m'intéresse, qu'est-ce qui est nouveau aujourd'hui ?
20:09 D'abord le chiffre.
20:10 Est-ce qu'on a le chiffre exact du nombre de manifestants aujourd'hui en France ?
20:15 - Les chiffres du ministère de l'Intérieur, c'est plus d'un million de manifestants,
20:18 dont près de 120 000, 119 000 plus exactement à Paris.
20:21 Il y avait quand même un dispositif...
20:23 - C'est plus que d'habitude ?
20:24 - C'est plus que d'habitude.
20:25 - Est-ce que c'est la manifestation la plus importante ?
20:27 - Ça dépend des chiffres après qu'on prend.
20:29 - Oui, mais si on prend le même critère de chiffre, le chiffre du ministère de l'Intérieur.
20:32 - À Paris, le ministère de l'Intérieur et les syndicats sont d'accord pour dire que c'est une journée record.
20:37 Et à l'échelle de la France, c'est une journée record à égalité avec le 7 mars.
20:41 - D'accord, alors qu'on disait qu'il pariait sur un mouvement qui allait s'essouffler.
20:46 Ça, c'est la première chose.
20:47 - Et on est surpris, je peux vous dire ce soir à l'Elysée, des chiffres de mobilisation.
20:49 - Bon, la deuxième chose.
20:50 Est-ce qu'il y a quelque chose de nouveau ?
20:51 Et notamment, est-ce qu'il y a des jeunes ? J'entends tout sur les jeunes.
20:54 Est-ce que les lycéens étaient dans la rue aujourd'hui, lycéens ou étudiants ?
20:57 Est-ce que c'est un phénomène nouveau ? Vrai ou pas ?
21:00 - Vrai, oui et non.
21:01 Parce qu'en fait, tout ce qu'on va voir, c'est que ce soir, ils vont de nouveau se mobiliser comme les autres soirs.
21:05 C'est-à-dire, comme je vous disais, ces petits groupes qui vont se répandre.
21:08 Ça a été le cas les soirs précédents.
21:10 Là, ils étaient perdus dans la masse des manifestants intercédicaux.
21:13 - Oui, mais c'était là quand même.
21:14 - Oui, il y en avait, je suis pas certain.
21:15 - Non, il y en avait.
21:16 - Il y avait des jeunes.
21:17 - Il y a une nouveauté très claire.
21:18 Les syndicats, les policiers et nos reporters sur place sont tous d'accord pour dire que dans les cortèges de l'intersyndicale,
21:24 il y avait beaucoup plus de jeunes que les semaines précédentes.
21:26 C'était un enjeu de la France Insoumise qui a essayé depuis plusieurs semaines en échouant de faire rentrer les jeunes dans la manifestation.
21:33 Et semble-t-il, la gauche y est parvenu aujourd'hui.
21:36 - Cotillier a mille fois raison.
21:37 C'est-à-dire que Macron a réussi à faire ce que les leaders de la France Insoumise n'ont pas réussi à faire.
21:42 - Bien sûr.
21:43 C'est-à-dire qu'il a réveillé l'extrême gauche, il a réveillé les gilets jaunes, il a réveillé les jeunes.
21:50 - En trois séquences.
21:51 - Il l'a sans doute fait exprès.
21:53 Pardon, mais je vais pas...
21:55 - Je ne perçois pas son intérêt.
21:58 - Je vous expliquerai tout le temps.
21:59 C'est une info de Cotillier, mais moi je vais le dire comme une intuition.
22:02 Comment il a fait pour les gilets jaunes ?
22:05 C'était quand même le chaos aussi tous les week-ends dans Paris.
22:07 On dit toujours il y a 7 Français sur 10 qui sont contre lui.
22:10 Mais ça veut dire qu'il y en a 3 sur 10 qui sont pour lui.
22:12 Qu'est-ce qu'il fait ?
22:13 Il dit à ces 3 Français sur 10 ou ces 2 Français sur 10 qui ont envie de l'ordre,
22:18 qui ont besoin d'un retour de l'autorité, qui ont peur de ces images,
22:21 "Je suis le chef, je suis le guide".
22:22 Les gilets jaunes, en termes de maintien de l'ordre, c'était une catastrophe.
22:24 Les policiers étaient envoyés avec des consignes idiotes,
22:26 c'était pas les bonnes unités qui étaient sur le terrain, etc.
22:29 Ça s'est très mal passé.
22:30 Sauf que, je vais le dire un peu trivialement, ça effraie le bourgeois.
22:33 Et il se soude autour du chef.
22:35 Donc il a tenu dans la séquence des gilets jaunes uniquement grâce à ce soutien au parti de l'ordre.
22:40 Et il y a des élections européennes, juste après les gilets jaunes,
22:42 où il fait un très bon score, il est quasiment égalité avec le Rassemblement National.
22:45 Je suis quasiment persuadé qu'aujourd'hui, cette stratégie du pourrissement ou de la provocation,
22:50 elle vise à reproduire exactement le même contexte
22:52 pour que les Français se détournent d'un mouvement qu'ils verront à la télévision comme étant violent.
22:55 Je crois que là, on est au-delà de la question des retraites, c'est sûr.
22:59 Oui, je pense qu'effectivement, il cristallise, bien sûr.
23:03 Il cristallise, et ce que je trouve très singulier comme situation,
23:07 c'est qu'on a le sentiment que le président de la République est seul face au reste du pays.
23:13 Au syndicat, aux manifestants, aux partis politiques, même au sein de sa majorité,
23:17 on a des bruits, il semblerait qu'il y ait quand même pas mal d'interrogations.
23:21 On a affaire à un homme seul, retranché dans ses certitudes,
23:24 dans le fait qu'il a raison contre la terre entière.
23:27 Non mais son intervention hier, ça c'est factuel.
23:30 Son intervention hier, d'ailleurs, parmi toutes les choses que j'ai écoutées aujourd'hui,
23:34 je vais vous proposer d'écouter Fabien Villelieu.
23:37 On va l'écouter en même temps qu'on voit toujours ses images, bien sûr.
23:39 Fabien Villelieu, que vous connaissez, c'est le syndicaliste de Sudra,
23:42 il emmène la casquette, et vraiment, nous on l'a reçu très souvent.
23:46 C'est un homme qui en est à trois semaines de grève,
23:49 et qui est, comment dire, engagé dans cette lutte avec une sincérité, une authenticité.
23:54 On parle de ce qu'on veut de lui, mais il y a quelque chose chez lui de respectable.
23:59 Et en même temps, c'est un homme qui ne prône aucune violence.
24:02 Écoutez ce qu'il disait tout à l'heure chez Laurence Ferrari,
24:05 c'est un des témoignages que j'ai entendus les plus intéressants de la journée.
24:10 On a un président de la République, à chaque fois qu'il intervient,
24:14 il prend un bidon d'essence, alors que ça fait deux mois qu'il y a de la tension.
24:18 Moi je vous le dis, ça fait 20 jours de grève.
24:21 20 jours de grève reconductible, plus 5 jours de grève,
24:24 là je suis à quasiment 3 000 euros que j'ai perdus.
24:27 Voilà, donc je suis un peu comme ça.
24:29 Et ce n'est pas un cas individuel, c'est le cas d'énormément de gens qui sont en grève.
24:33 Donc il y a une tension de dingue.
24:35 On a un président qui met un bidon d'essence sur les flammes,
24:40 et on devrait demander, oui mais quand même,
24:42 les organisations syndicales, vous devriez être sérieuses et vous devriez calmer tout ça.
24:45 Non mais c'est une plaisanterie, c'est une plaisanterie quand même.
24:48 Et par ailleurs, quand bien même je l'admettrais, ça, je le prendrais sur moi.
24:52 Là, je vous le dis, on ne contrôle rien.
24:54 Tous les soirs, il y a des rassemblements qui ne sont pas appelés par les organisations syndicales.
24:58 C'est les jeunes qui, via les réseaux sociaux, qui le font eux-mêmes.
25:01 Ce n'est pas possible que, vu la tension sociale qu'il y a dans ce pays,
25:05 qu'on ait quand même le président de la République qui mette de l'huile sur le feu en permanence.
25:09 Ce n'est pas possible ça.
25:11 Et qu'on demande aux organisations syndicales d'éteindre le feu.
25:14 C'est intéressant parce que c'est un homme qui rapporte une sensibilité du terrain
25:21 que nous faisons remonter en permanence ici.
25:24 Moi j'ai parlé de rage qu'il existe sur le terrain.
25:26 Tout le monde s'accorde à dire que les présidents de la République ont été détestés.
25:29 Tout le monde s'accorde à dire que Charles de Gaulle, il y a eu des attentats contre lui,
25:33 que Nicolas Sarkozy n'était pas toujours aimé,
25:35 que François Mitterrand a eu également des difficultés avec l'opinion.
25:39 Tout le monde s'accorde à dire qu'il y a quelque chose de différent chez Emmanuel Macron.
25:43 Que c'est lui, aujourd'hui, qui est en première ligne.
25:45 Qu'il déclenche une forme de haine presque physique, une sorte de rage de certains, pas de tous là encore.
25:52 Pas de tous.
25:54 Moi souvent je dis la France qui va bien, elle n'a pas de soucis.
25:57 Mais ça, s'il n'en prend pas conscience...
25:59 Il y a eu des phrases tellement malheureuses au début de son premier quinquennat.
26:02 Oui mais même hier !
26:04 Même hier quand il explique que s'il y a des colères, il n'aurait pas été réélu.
26:09 Non mais les gens de rien, etc. Vous vous souvenez comme moi.
26:12 Ça c'est rester indélébile dans la tête de beaucoup de Français.
26:16 Je veux bien entendre tout ça en même temps.
26:18 Excusez-moi, il a été réélu quand même. C'est le premier président de la République...
26:21 Mais dans quelles conditions ?
26:22 Il a été réélu.
26:24 Ce qui n'empêche qu'effectivement je me suis tout à fait sur le...
26:27 Dans quelles conditions et sans majorité ?
26:29 Ce qui est étonnant c'est que malheureusement on pouvait le prévoir.
26:35 C'est-à-dire que chaque fois qu'il intervient, il y a toujours trois ou quatre phrases, trois ou quatre mots qui sont catastrophiques.
26:41 Y compris vis-à-vis des syndicats surtout.
26:44 Sur les foules, sur le...
26:46 En fait c'est toujours pareil, je vous le dis depuis le départ.
26:49 Emmanuel Macron sa stratégie c'est "moi ou le chaos".
26:52 Et quelqu'un avait dit un jour, je me souviens, on était à ITL,
26:55 c'est un ancien ministre de l'Intérieur qui avait dit "attention qu'un jour ce ne soit pas le chaos".
26:59 Comme c'est un propos off, j'ai jamais cité ce ministre de l'Intérieur.
27:02 Là on est ou le chaos ?
27:04 Ça y est, on y arrive en tout cas.
27:06 Je dis pas qu'on y est, je dis qu'on y arrive.
27:09 En tout cas qu'il y a possibilité de chaos.
27:12 Et tous les jours on monte.
27:14 Alors qu'est-ce qu'on fait ? Moi je vous pose la question.
27:16 Là le dirigeant de Sud a eu un mot nouveau à mon sens.
27:23 Il est acquis que le président de la République ne protège plus.
27:28 Alors qu'avant la fonction présidentielle c'est d'abord la protection.
27:33 Il ne protège plus.
27:34 Ce sont les syndicats qui protègent.
27:37 Et lui-même dit justement "nous n'avons plus le contrôle".
27:43 Donc est-ce que la situation est grave ?
27:46 Oui, parce qu'à partir du moment où il n'y a plus vraiment de protection dans la société,
27:51 oui bien sûr elle est grave.
27:52 Jeanne Cancard m'interpelle et me demande de lui donner la parole.
27:57 Je ne reconnais pas ce carrefour où ces scènes sont hallucinantes.
28:02 Je rappelle qu'on est en plein Paris quand même,
28:04 avec des gens qui vont rentrer ce soir travailler et qui rentrent chez eux.
28:07 Donc je ne sais pas dans quel quartier nous sommes.
28:11 Jeanne Cancard.
28:14 Oui Pascal, on est ici juste devant la gare Saint-Lazare.
28:17 On est vraiment devant le parvis.
28:19 Vous le voyez, des quelques centaines de personnes sont présentes ici
28:22 pour une manifestation sauvage.
28:24 Des personnes qui ont donc quitté la place de l'Opéra
28:26 pour se donner rendez-vous ici sur le parvis de la gare Saint-Lazare.
28:29 Vous voyez sur ces images de Fabrice Hassner en direct, des feux de poubelle.
28:33 Et puis ce qui est aussi à noter, et ce que vous allez voir bientôt arriver sur l'image en direct,
28:38 ce sont ces énormes morceaux de béton qui viennent des travaux.
28:43 Alors pardon, ce n'est pas du béton, c'est plutôt de l'acier.
28:46 Des énormes morceaux de travaux, de chantiers,
28:48 qui ont lieu en ce moment tout autour de la gare Saint-Lazare
28:51 et qui sont donc utilisés par ces éléments radicaux,
28:54 par ces éléments perturbateurs pour venir attiser le feu,
28:58 venir créer une barricade.
29:00 Ici, il y a les sapeurs-pompiers qui tentent en ce moment de se diriger vers ce feu,
29:03 alors que les forces de l'ordre ne sont pas actuellement présentes.
29:07 Le camion de sapeurs-pompiers, vous ne le voyez pas à l'image, mais moi je le vois,
29:10 il est en train de faire demi-tour à l'instant.
29:12 Cette barricade donc qui a été allumée il y a quelques minutes maintenant,
29:16 ici sur le parvis de la gare Saint-Lazare,
29:18 alors que les forces de l'ordre ne sont pas encore présentes ici.
29:21 Jeanne Cancard qui est avec Fabrice Hassner, qui est sur place.
29:26 Jeanne répondait à la question, on s'étonnait qu'il n'y ait pas de forces de l'ordre quand même
29:30 qui puissent intervenir ou qui interviennent sur cette séquence.
29:33 À chaque fois, c'est des petits groupes, enfin je ne suis pas spécialiste du maintien de l'ordre,
29:37 mais c'est des petits groupes qui sont très très mobiles,
29:40 et les forces de l'ordre ont du mal à...
29:42 Vous voyez, ce n'est pas une manifestation qui est canalisée où on peut intervenir facilement.
29:45 Moi Pascal, ce qu'on me dit là, policiers de la protection de la police de Paris,
29:49 c'est que tous les pompiers de l'île de France sont appelés à venir à Paris
29:53 pour éteindre tous les feux qui ont été allumés.
29:55 Et on a un petit délai des interpellations qui ont été données par Gérald Darmanin
29:58 et des policiers blessés.
29:59 On a 123 policiers et gendarmes qui ont été blessés aujourd'hui,
30:02 ce qui fait à peu près plus de 500 depuis le début de la mobilisation.
30:05 Vous avez 58 interpellations à Paris et 80 dans toute la France aujourd'hui,
30:12 de cette journée de mobilisation.
30:15 J'aime bien citer des messages que je reçois,
30:19 et pour donner des avis parfois contradictoires bien sûr,
30:23 je vais citer Gervais Martel, que vous connaissez,
30:27 qui était le président du Racing Club de Lens,
30:29 que j'ai connu dans une ancienne vie,
30:32 et qui m'envoie un petit message qui me dit
30:34 "Vous perdez tous les jours votre objectivité,
30:36 vous n'êtes que des journalistes à charge", me dit-il.
30:39 "Tu trouves normal que les lycées fassent grève ?"
30:43 Je n'ai pas trouvé ça normal ou pas, je le constate,
30:46 je n'ai pas d'avis là-dessus.
30:48 "Déjà qu'ils se mettent au travail, tout le monde voudrait gagner du fric sans travailler,
30:51 continuez comme cela et ça va s'arranger", me dit-il.
30:56 Mais c'est intéressant.
30:57 D'abord je le salue évidemment, Gervais Martel,
30:59 mais l'art de gouverner, c'est là qu'il y a un problème avec celui qui nous gouverne.
31:04 L'art de gouverner, c'est effectivement de ne pas toujours écouter le peuple,
31:11 bien sûr, qui a parfois des demandes délirantes,
31:13 c'est ça l'art de gouverner,
31:15 mais de savoir justement être suffisamment subtil,
31:19 être suffisamment crédible, être suffisamment fort,
31:23 pour l'amener là où tu penses qu'il faut l'amener.
31:26 Avec intelligence, mais sans brutalité,
31:30 je disais, la 5ème République c'est une Formule 1, il faut savoir la conduire.
31:33 Le problème qu'on a peut-être aujourd'hui,
31:35 c'est qu'on se rend compte que ce président ne peut pas conduire une Formule 1,
31:38 et qu'il est incapable, par sa jeunesse, par son expérience, par son ADN.
31:45 - La réforme des retraites, ce n'est pas la première fois que ça pose un problème.
31:49 Il y a un vrai souci en France, les gens ne veulent pas...
31:53 - Oui mais Gérard, c'est pas ça Gérard.
31:57 C'est bien autre chose que la réforme des retraites.
31:59 Elle a agi comme un détonateur.
32:01 - Là c'est quand même ce qui est en jeu.
32:03 - Regardez, les pompiers sont empêchés,
32:05 les pompiers, regardez ces séquences.
32:07 Jeanne Cancard, les pompiers sont empêchés,
32:09 je vous coupe Gérard, les pompiers sont empêchés de travailler.
32:12 Regardez ces scènes dont on se souviendra peut-être dans quelques années.
32:15 Les pompiers ne peuvent pas intervenir.
32:17 Regardez, regardez ces scènes.
32:20 - Il y a des jeunes qui sont découverts.
32:23 - Absolument sidérant.
32:24 - Il n'y a pas que des black blocs.
32:25 - Et ces jeunes gens qui sont à découvert avec ces jeunes filles.
32:28 - C'est ça qui est nouveau.
32:29 - Vous allez au tribunal de Paris pour voir qui sont les personnes interpellées et qui sont jugées.
32:35 Effectivement, rarement des personnes connues des services de police.
32:38 Ce sont des jeunes diplômés, plutôt aisés, inconnus du service de police
32:41 et qui ne sont en général pas des black blocs, plutôt politisés quand même, des jeunes plutôt politisés.
32:45 Mais pas des professionnels, effectivement, des manifestations.
32:48 - Bon, je vous ai coupé Gérard Leclerc.
32:51 - Non, non, oui, je dis...
32:52 - Je pense que vous, si vous me permettez, je pense que vous vous trompez si vous pensez que c'est qu'un problème de retraite.
32:56 C'est que c'est un problème qui cristallise les retraites et un prétexte à tout être dans cette...
33:02 - L'un n'est pas contragatoire avec l'autre.
33:04 Pour l'instant, le conflit de tous les syndicats, la seule revendication, c'est leur retrait de la réforme.
33:10 Derrière ça, ça révèle effectivement...
33:13 Moi, il se trouve que je suis passé pour voir la manifestation comme je le fais souvent.
33:16 - Cette image est folle.
33:19 Cette image est folle, les pompiers ne peuvent pas intervenir.
33:22 Ils demandent aux pompiers de remonter, cette image est folle.
33:26 - C'est ce que je disais tout à l'heure, comme l'une des choses...
33:28 - Jeanne Cancard, racontez-nous ce que vous voyez, puisque vous êtes sur place.
33:34 - Oui, parce qu'on est toujours sur place. Ce que vous voyez en ce moment sur les images de Fabrice Esner,
33:39 eh bien, ce sont les jeunes, les manifestants, qui demandent aux pompiers d'être avec eux.
33:44 Ils leur demandent de les rejoindre ici, dans leur lutte, et donc, par définition,
33:48 de ne pas éteindre le feu qui vient d'allumer ici, sur la gare Saint-Lazare.
33:52 Les pompiers, il faut le préciser, ne sont pas entourés de forces de l'ordre.
33:55 Alors, il n'y a pas de violence entre manifestants et pompiers, mais plutôt des éléments de langage
34:00 pour leur faire comprendre qu'ils souhaitent qu'ils les rejoignent dans le mouvement,
34:04 et pas qu'ils travaillent ce soir, puisque c'est l'objectif de ces manifestants qui sont présents ici ce soir.
34:09 Ce qu'ils nous disent, c'est de mettre le feu à Paris.
34:12 Alors, évidemment, c'est une expression, même si on le voit dans la réalité.
34:16 Depuis plusieurs soirs maintenant, beaucoup de rues dans la capitale sont totalement embrasées,
34:20 enflammées par des petits incendies qui sont allumés par les éléments les plus perturbateurs toujours présents ici.
34:26 – Merci.
34:28 – Ce sont les jeunes. Le fait du jour, c'est que c'est les jeunes dans les...
34:34 C'est ça le truc, moi. Et je termine, je suis passé cet après-midi dans la manifestation, je l'ai traversée.
34:40 Il y avait un jeune, un grand t-shirt qui disait "le travailles-tu ?"
34:46 – Oui, ben voilà. – Mais Gérard, 40 ans ?
34:51 Le ministre du Temps Libre, c'est François Mitterrand.
34:56 Mais vous ne voulez pas entendre ça, vous ne voulez pas entendre ça, parce que ça ne vous arrange pas.
35:01 – Pas du tout, je n'ai rien qui m'arrange, je ne me dérange pas, puisque je dis les choses,
35:04 moi je n'ai pas d'arrangement. – Eh bien, vous avez 40 ans,
35:07 40 ans, je veux dire, à force de critiquer les patrons comme on les critique,
35:12 à force de critiquer la société capitaliste comme on la critique,
35:15 à force d'expliquer aux gens qu'ils peuvent travailler, avoir de l'argent sans travailler,
35:19 à force avec le Covid d'avoir mis tout le monde chez soi et d'avoir distribué l'argent quoi qu'il en coûte.
35:23 C'est inaudible aujourd'hui, c'est inaudible de dire aux gens "il n'y a plus d'argent dans les caisses,
35:28 on a 3 000 milliards de dettes, on a renvoyé tout le monde, le Covid, que vous le vouliez ou non,
35:33 ça a été une catastrophe ce qui a été pris, mais c'est un autre problème, c'est la suite du Covid.
35:39 – Mais non, ce n'est pas la suite du Covid, la preuve c'est que le Covid a touché tous les pays,
35:43 là ce n'est pas le Covid, c'est les retraites, c'est pas même des retraites.
35:46 – L'argent, ce sont les compétences aujourd'hui, les conséquences, pourquoi ?
35:51 Parce que c'est inaudible de dire qu'on n'a plus d'argent, c'est inaudible Gérard,
35:55 pourquoi vous n'entendez pas ça ?
35:57 – Je pense que mon sentiment c'est qu'on assiste à une convulsion sociale
36:02 dont la question des retraites a été le détonateur, rappelez-vous il y a eu l'assurance chômage
36:07 qui a été réformée, beaucoup de mal à passer, ensuite le Président nous parle hier encore,
36:13 comme pour mettre de l'huile sur le feu, qu'il va réformer le RSA sous conditions,
36:18 c'est-à-dire que c'est la même classe toujours sociale qui en prend plein la figure,
36:22 l'assurance chômage, les retraites, le RSA et donc…
36:26 – Je suis étonné de vous entendre dire ça, excusez-moi, je suis étonnant.
36:30 – Mais enfin, soyons clairs, vous êtes un ancien député LR, tout ça c'est le programme de la droite.
36:35 – Mais je vous ai dit le contraire.
36:37 – Que ce soit le RSA, que ce soit la retraite, que ce soit l'assurance chômage, c'est extraordinaire.
36:42 – Mais je vous ai dit pas le contraire.
36:44 – Je vous entends dire ça, c'est extraordinaire.
36:46 – Mais si ça aurait été les LR c'était la même chose.
36:48 – Mais donc ça veut dire que tout ça c'était, il fallait pas le faire, il faut pas le faire.
36:52 – Ah bah oui, non mais je comprends pas.
36:54 – L'étonnateur, c'est un étonnateur, la crise ça fait 40 ans qu'elle est là, elle explose aujourd'hui.
37:00 – C'est tout, arrêtez quoi.
37:02 – Mais bien sûr, elle vient de très loin, 40 ans, on paie les factures, on paie toutes les factures.
37:08 Voilà, Geoffroy Legendre.
37:10 – C'est pour ça que ça m'amuse de voir Gérard sourire comme si c'était pas vrai,
37:14 déjà la droite son vouloir défendre…
37:16 – Sourire comme quoi ?
37:17 – Mais non, mais comme si c'était pas…
37:19 Évidemment que c'est… moi je pense que c'est la fin d'un système en réalité,
37:21 que c'est une crise de régime qui pose évidemment bien d'autres questions que celles uniquement des retraites,
37:26 que Emmanuel Macron est en fait en train de payer le mépris de le sien et de tous ses prédécesseurs
37:33 vis-à-vis d'une catégorie de la population qui en fait est la majorité des français
37:37 qui travaillent, qui payent des impôts, mais ne dites pas non, qui travaillent, qui payent des impôts…
37:43 – Ceux qui manifestent là qu'on voit, c'est pas ceux-là justement, c'est pas ceux-là.
37:47 – Gérard, ceux-là en fait on les voit à chaque manifestation,
37:50 ceux qu'on voit dans la rue ou en tout cas…
37:52 – Oui, c'est ceux-là dont on parle.
37:53 – Sauf que pourquoi c'est grave en ce moment ?
37:54 C'est pas parce que c'est le chaos dans la rue, dans les rues de Paris,
37:56 c'est parce qu'il y a 8 français sur 10 qui sont pas choqués par ces images.
37:59 Voilà l'histoire, c'est ça le problème.
38:01 – Ils sont même solidaires de ces images.
38:03 – Exactement, c'est exactement pareil, on a obligé au moment des…
38:06 – Je n'en sais rien, je n'en sais rien.
38:08 – Encore un parallèle récent, vous pourrez pas dire que ça n'a pas existé,
38:11 au moment des gilets jaunes, après l'arc de triomphe,
38:13 il y a encore 7 français sur 10 qui soutiennent le mouvement des gilets jaunes.
38:16 Malgré la violence, malgré les images de l'arc de triomphe qui pourtant sont choquantes,
38:19 malgré le fait qu'on ait un peuple qui quand même aime l'ordre et l'autorité.
38:22 Donc en fait, c'est des gens qui veulent en finir avec un système.
38:25 Quels sont les défauts de ce système ? Moi je suis d'accord,
38:27 remontons aux années Mitterrand, remontons même un peu avant,
38:30 on fait peser sur les épaules d'une partie des gens,
38:34 ceux qui travaillent, ceux qui sont corvéables à Merci,
38:36 ceux qu'on peut traire comme des vaches,
38:38 parce qu'ils payent des impôts, ils bossent, ils ne disent rien,
38:42 on fait peser sur eux tous les efforts.
38:44 Au fond, la phrase de Macron hier sur le RSA, elle est pas idiote du tout,
38:48 quand il explique qu'il va falloir remettre des gens au boulot.
38:51 Il aurait peut-être juste dû l'expliquer avant de faire une réforme des retraites.
38:54 Mais c'est devenu inaudible parce qu'en réalité,
38:57 parce que oui, s'il y a plus de gens qui bossent,
38:58 il n'y a pas besoin de faire peser sur ceux qui travaillent,
39:00 les actifs d'aujourd'hui, le poids de cette réforme.
39:02 Donc en fait, c'est toutes ces lâchetés, toutes ces factures accumulées
39:06 qui se trouvent aujourd'hui dans la rue.
39:09 Et je pense que, je suis un fervent défenseur de la démocratie,
39:15 en tout cas, vu qu'on vit en démocratie, autant aller au bout de la logique.
39:18 S'il n'y a pas un retour aux urnes, s'il n'y a pas, d'une certaine manière,
39:21 si Macron ne se soumet pas à la claque électorale
39:24 que les Français ont envie de lui mettre en ce moment,
39:26 on le paiera différemment.
39:28 Et ceci, à mon avis, est annoncé à terre, c'est ce qui nous attend.
39:30 — Tout à fait d'accord.
39:33 — Ah oui, sauf si c'est pour reconduire une rassemblée qui peut, au prouf,
39:37 ce sera la même. Et contrairement à ce qu'on peut peut-être imaginer,
39:40 ce sera peut-être pas le Front, le Rassemblement national
39:43 qui va augmenter ses chiffres, parce que je regarde avec attention
39:46 toutes les partielles, et ce sera peut-être la nube.
39:49 Contrairement à ce qu'on peut penser.
39:51 — Ce qui nous donne le vertige, Joseph, ce qui nous donne le vertige aujourd'hui,
39:54 c'est qu'on ne voit pas d'alternative, de solution alternative.
39:57 — Ah mais... — Quand il y avait eu la crise de l'eau,
39:59 il n'y avait pas d'alternative. — Il y avait Pompidou, qui était à Rome,
40:02 et qui a dit "je suis là". Voyez-vous ?
40:04 — Il n'y a pas de majorité alternative en France aujourd'hui.
40:06 — C'est ça qui nous donne le vertige, c'est que derrière, on ne sait pas
40:08 ce qui peut se passer.
40:10 — Il y a des alliances qui pourraient se mettre en place, et qui proposeraient des...
40:13 — Il n'y a pas d'alliances ?
40:15 — Qui pourraient se mettre en place...
40:17 — Non, le président a appelé à un débauchage, hier.
40:19 — Non, mais il y a des alliances à droite qui pourraient se mettre en place,
40:22 et qui pourraient former des majorités alternatives, mais pour le moment,
40:25 "cordons sanitaires", comme disent les Républicains,
40:30 et un programme économique sur lequel il y a quelques différences.
40:34 Alors, récapitulatif des chiffres définitifs polices
40:37 depuis le début des manifestations.
40:39 Le 19 janvier, il y avait 1,120,000 personnes.
40:42 Aujourd'hui, il y en a 1,089,000.
40:44 Dont 119,000 à Paris, il y en avait 80,000 simplement à Paris.
40:48 En gros, on est toujours sur...
40:50 Aujourd'hui, il n'y a pas plus de monde.
40:52 Mais il y a plus de monde, en revanche, que le 15 mars,
40:56 il y a plus de monde que le 11 mars,
40:58 il y a moins de monde que le 7 mars, par exemple.
41:01 Il y avait 1,280,000 personnes à Paris.
41:03 Ça, c'est des chiffres vraiment polices.
41:05 Mais ce qui est tout à fait exceptionnel, c'est que là, la loi est votée.
41:08 C'est-à-dire que généralement, ceux qui expliquaient
41:11 qu'après la réforme, ça allait tomber, ben non.
41:14 Et le 28 mars, il y a une nouvelle journée.
41:17 Donc c'est pour ça que je vous ai dit,
41:18 "Que doit faire le président de la République ?"
41:20 Qu'est-ce qu'il doit...
41:22 Simplement dîner avec Charles III, ce week-end ?
41:25 - Euh...
41:27 - Hein ? Comment ?
41:28 - Je ne comprends pas qu'on maintienne cette visite.
41:31 - Mais comment vous voulez faire ? Vous allez annuler ?
41:33 - Oui, il faut l'annuler.
41:34 Il vaut mieux l'annuler aujourd'hui plutôt que ça se passe mal dans 5 jours.
41:37 - Demain soir, ça va être intéressant,
41:39 le président de la République devait aller au Stade de France.
41:41 Il devait aller voir le match France-Pays-Bas.
41:43 Est-ce qu'il y sera ? Je n'en sais rien.
41:45 Parce qu'il va plus généralement dans un endroit public.
41:49 Si vous avez tout le stade qui se met à l'invectiver,
41:53 je ne suis pas sûr que ce soit une bonne image pour lui.
41:55 Bon, il devait y aller.
41:56 Après, effectivement, il reçoit Charles III.
42:00 - Ce que vous avez, les chiffres que vous avez donnés tout à l'heure,
42:02 c'est intéressant, ce qui se passe là.
42:04 Il y a une mobilisation qui est très forte,
42:06 mais qui en même temps n'est pas une explosion par rapport aux précédentes.
42:10 En revanche, ce qu'il y a de nouveau, c'est ce qu'on a dit,
42:12 c'est les jeunes, et des jeunes qui sont souvent très violents.
42:15 - Et les violences.
42:16 - Voilà.
42:18 - Et ce qui est nouveau, c'est quand même les violences.
42:20 - Ce n'est pas une situation facile.
42:21 - Je vous dis par exemple à Lorient, ce qui s'est passé,
42:26 ce n'est pas rien.
42:28 À Lorient, vous avez la sous-préfecture qui a été attaquée.
42:32 À Lyon, le commissariat de la ville à Lorient,
42:36 les forces de l'ordre ont été pris par cible par des manifestants,
42:39 en grande partie des jeunes, évidemment, aux visages dissimulés.
42:42 Mais c'est vrai que ça, c'est des jeunes militants, activistes,
42:44 remontés par la France Insoumise,
42:46 avec des gens qui jettent de l'huile sur le feu, tout ça est vrai.
42:49 Tout ça est vrai, vous avez parfaitement raison.
42:51 Gérald Darmanin, d'ailleurs, avait tweeté au milieu de l'après-midi.
42:54 Mais il a réveillé, et c'est ça l'art de gouverner.
42:57 Le reproche que je fais à Emmanuel Macron,
42:59 l'art de gouverner, c'est de ne pas réveiller, évidemment,
43:02 toutes les tensions du pays.
43:04 De ne pas les brutaliser, de ne pas les...
43:06 - Vous m'expliquerez quand même, là, je ne veux surtout pas défendre la réflexion,
43:09 mais vous m'expliquerez quand même comment on fait une réforme aux retraites
43:12 sans provoquer ce genre de...
43:14 Voilà, on n'y est jamais arrivé.
43:16 - Il y avait peut-être un problème de timing.
43:18 - Dans ce cas-là, ou alors l'autre solution, c'est de ne pas faire la réforme.
43:20 - Il y avait un problème de timing, pardon.
43:22 - Il y a quand même une grande différence par rapport à Nicolas Sarkozy.
43:24 Nicolas Sarkozy, il était minoritaire dans la rue,
43:26 mais il avait la majorité absolue au Parlement.
43:28 - On est d'accord, bien sûr.
43:30 - Et d'ailleurs, il a dit il y a quelques semaines, l'ancien président,
43:32 que s'il avait utilisé le 49.3, ça aurait déclenché des violences.
43:35 Donc là, le problème d'Emmanuel Macron,
43:37 c'est qu'il est minoritaire dans la rue et minoritaire au Parlement.
43:39 - Mais ça, on est d'accord.
43:41 - Mais moi, je vous dis depuis que j'y suis pas, il n'a pas tiré les anciens...
43:43 Il a perdu les élections législatives.
43:45 - Il a perdu le pouvoir.
43:47 - Je ne peux pas vous dire autre chose, puisque je l'ai dit depuis six mois.
43:49 Il les a perdus.
43:51 Il n'a pas compris qu'il ne les avait pas gagnés.
43:53 - Donc, il n'y a pas le temps de réformer les rentes.
43:55 - Mais c'est quoi la séquence ?
43:57 Non mais Gérard, c'est quoi la séquence ?
43:59 La séquence du printemps, c'est quoi ?
44:01 C'est un président qui gagne. Géralement, quand un président gagne,
44:03 il a une majorité derrière. C'est un tapis rouge.
44:05 D'ailleurs, c'est ce que tout le monde croyait à l'Élysée.
44:07 Vous verrez, je les entends encore, j'ai encore dans leur oreille,
44:09 parce qu'ils se trompent depuis des mois, tous ces gens-là.
44:11 Vous verrez, il sera élu et tout sera...
44:13 Bon, à l'arrivée, il perd législative.
44:15 Il ne veut pas entendre le signal.
44:17 Ça veut dire quoi qu'il n'a pas la majorité à la législative ?
44:19 Ça veut dire que les gens n'ont pas vraiment voté pour lui.
44:21 Vous pouvez le prendre dans tous les sens.
44:23 - C'est la première fois.
44:25 - C'est la première fois depuis 1980 que ça arrive.
44:27 Donc, si tu ne prends pas...
44:29 - La président nouvellement élue a toujours eu sa majorité.
44:31 - Si tu ne prends pas contre lui,
44:33 si tu ne prends pas conscience de ça,
44:35 et que tu ne dis pas,
44:37 ce qu'il avait dit au départ,
44:39 d'ailleurs, je vais gouverner différemment.
44:41 Manifestement, non.
44:43 - Mais si vous dites qu'il le reconnaît le soir du second tour ?
44:45 - Il le dit.
44:47 - Exactement, ça m'oblige.
44:49 On votait pour lui pour faire barrage à Marine Le Pen
44:51 et qu'il serait prêt à adapter sa politique.
44:53 Le problème, c'est que la seule mesure sur laquelle il a fait campagne,
44:55 c'est cette réforme des retraites.
44:57 Il n'y avait rien d'autre dans son programme
44:59 au moment de se représenter.
45:01 Et que lui-même a dit, il y a trois ans,
45:03 dans un moment qu'on a passé, repassé, repassé,
45:05 où il explique qu'il ne faut pas faire la réforme.
45:07 Et que cette réforme,
45:09 elle n'est peut-être même pas juste,
45:11 parce que personne ne comprend vraiment si elle est utile ou pas.
45:13 Et que le corps n'est même pas d'accord dessus.
45:15 Que tous les syndicats, M. Ombril, que j'ai cité 50 fois,
45:17 M. Ombril, c'est pas un type d'extrême gauche,
45:19 tous les syndicats sont contre cette réforme.
45:21 Et vous, la seule chose que vous dites, Gérard,
45:23 c'est "oui, mais tout le monde est toujours contre la réforme".
45:25 Non !
45:27 M. Ombril, il n'était pas contre toutes les réformes.
45:29 Non, mais la justification de la réforme, elle est insupportable.
45:31 Vous vous souvenez, le titre...
45:33 Elle a été mal vendue, mais sur la réforme de la tête, je maintiens que...
45:35 Le titre du livre d'Edgar Ford, vous vous en souvenez ?
45:37 C'est un grand tort d'avoir toujours raison.
45:41 Probablement qu'il a raison sur le fond de la réforme.
45:43 Mais là où il a tort,
45:45 c'est d'avoir raison contre le père entier.
45:47 C'est ça le problème.
45:49 C'est un problème de timing.
45:51 Parce que ça, c'est une vraie question.
45:53 Est-ce que la France est un gouvernable aujourd'hui ?
45:55 C'est la condition de ne pas prendre les Français en permanence pour des imbéciles.
45:57 Parce qu'il y a un élément quand même qui est important.
45:59 C'est la manière dont on a commencé... Pardonnez-moi.
46:01 C'est la manière dont on a commencé à vendre cette réforme.
46:03 On l'a vendue comme une réforme juste.
46:05 On l'a vendue...
46:07 Et à chaque fois, on serait allé...
46:09 Il aurait fait une déclaration, pour le coup, solennelle,
46:11 en disant "la situation économique dans laquelle nous sommes
46:13 fait que, du point de vue des marchés financiers,
46:15 du point de vue de l'emprunt,
46:17 pour une fois, expliquer...
46:19 C'est un Mozart de la finance.
46:21 Il aurait peut-être pu être pédagogue
46:23 et voilà, nous sommes aujourd'hui
46:25 obligés de faire cette réforme pour cette raison.
46:27 Ce que Nicolas Sarkozy avait fait.
46:29 Ce qu'il a essayé de faire hier, mais trop tard.
46:31 Il a parlé d'effort hier,
46:33 alors qu'avant, on parlait de réforme juste.
46:35 Non, non, mais il y a...
46:37 On ne peut pas prendre les Français pour des imbéciles.
46:39 Contrairement à vous, moi, je ne pense pas que la solution
46:41 soit la dissolution, parce qu'on reviendrait tout.
46:43 Mais la solution, ce serait un référendum
46:45 et que si, évidemment, cette réforme
46:47 est rejetée par les Français...
46:49 Elle sera rejetée.
46:51 Elle sera rejetée.
46:53 Donc, évidemment, acter du fait que les Français...
46:59 Les jeunes, je vois, c'est Daniel Guichard
47:01 qui m'envoie lui aussi un petit message.
47:03 Les jeunes se rattrapent des années Covid,
47:05 de leur angoisse pour leur avenir et leur enfermement forcé.
47:07 Mais oui, mais oui.
47:09 Le Covid, ça a été une catastrophe, le Covid.
47:11 Le signe qui a été envoyé de fermer le pays,
47:13 de balancer l'argent comme on l'a fait.
47:15 Vous voulez...
47:17 Depuis le départ, je vous dis que les mesures
47:19 qui ont été prises sur le Covid sont des mauvaises mesures.
47:21 Et tout ça, ça fait partie des factures
47:23 qu'on va payer.
47:25 Factures au sens propre.
47:27 Avec l'argent, ça a été une erreur.
47:29 Mais aller dire aux gens qu'il n'y a plus d'argent,
47:31 après, avec tout l'argent...
47:33 Mais c'est inaudible.
47:35 - Non, mais aussi aller faire la leçon aux jeunes...
47:37 - La porte de l'hôtel de ville de Bordeaux
47:39 est en feu, me dit-on.
47:41 L'information a vérifié.
47:43 La porte de l'hôtel de ville de Bordeaux est en feu.
47:45 Quel monde...
47:47 - Vous n'êtes pas d'accord avec l'idée que la France est ingouvernable ?
47:49 Si vous regardez, dans à peu près
47:51 les grandes aspirations du pays,
47:53 globalement, il y a des consensus qui se dégagent sur beaucoup de choses.
47:55 Par exemple, la France voudrait une réponse pénale,
47:57 mais il a mis Dupond-Moreti à la justice.
47:59 Donc forcément, il n'y aura pas de réponse pénale.
48:01 Par exemple, la France est globalement d'accord pour limiter l'immigration.
48:03 Mais il en train de faire une loi sur l'immigration,
48:05 pour régulariser les travers sans papiers.
48:07 - Non, non, vous allez parler de l'immigration, la sécurité.
48:09 Il y a quand même un petit problème.
48:11 C'est que depuis, il y a...
48:13 Pour le coup, le consensus, tout le monde constate
48:15 que depuis la fin du premier
48:17 septennat de Mitterrand,
48:19 il n'y a quasiment plus
48:21 de grandes réformes qui ont été faites dans ce pays.
48:23 Et que tous les présidents, qu'ils aient été
48:25 de droite, de gauche ou du centre,
48:27 n'arrivent pas à réformer ce pays.
48:29 Et que ces réformes, cette réforme des retraites,
48:31 elle a été faite dans tous les autres pays d'Europe,
48:33 il y a déjà souvent 10 ans ou 15 ans.
48:35 Il y a un problème.
48:37 - Sarkozy et puis Marisol Touraine ont fait la même réforme.
48:39 - Mais avec quelle difficulté ?
48:41 Avec quelle difficulté ?
48:43 Avec quelle difficulté ?
48:45 Une réforme qui n'allait pas assez loin.
48:47 C'était très bien qu'ils l'aient faite, mais qui n'allait pas assez loin.
48:49 La preuve, c'est qu'on est obligés d'y revenir.
48:51 Donc, rappelez-vous ce qu'on disait de Chirac,
48:53 le président feignant,
48:55 ce qu'on a dit de Sarkozy, il a arrêté son quinquennat,
48:57 il n'a pas pu réformer.
48:59 - La place de la République, Gérard.
49:01 La place de la République, Gérard.
49:03 La place de la République, je ne sais pas...
49:05 La place de la République est en feu,
49:07 la statue est en feu, me dit-on.
49:09 D'ailleurs, je voulais vraiment remercier
49:11 les gens qui sont sur le terrain, j'ai dit Jeanne Fancart tout à l'heure
49:13 et Fabrice Elsner, Michael Dos Santos
49:15 et Léo Marcheguet, Vincent Farandez
49:17 et Antoine Durand, et puis
49:19 Eliott Deval qui est à Mouteau,
49:21 ce sont des images... Vous savez qu'il y a des conséquences
49:23 terribles, puisque les gens ne sortent plus, évidemment,
49:25 dans Paris, les restaurateurs, c'est un drame économique,
49:27 les théâtres, de la même manière,
49:29 Paris, le soir,
49:31 on n'a pas envie de prendre le moindre risque,
49:33 bien évidemment.
49:35 - Peut-être une solution intermédiaire,
49:37 c'est un moratoire. Moratoire sur cette réforme.
49:39 - Sans la retirer, c'est-à-dire
49:41 je ne prends pas
49:43 les décrets d'application,
49:45 je ne la mets pas en oeuvre, on en rediscute plus tard.
49:47 - Excusez-moi, mais là il y a un petit problème
49:49 constitutionnel.
49:51 Le président dans la Constitution
49:53 doit promulguer les lois.
49:55 - Ah bah si, on ne va pas dénoncer le chirac.
49:57 - Je vous cite...
49:59 - La seule exception qu'on connaît,
50:01 c'est le chirac qui retire sur le CPE.
50:03 - Mais c'est justement...
50:05 - C'est resté comme un argument.
50:07 - Ce qui est intéressant, c'est que les jeunes
50:09 rentrent dans la mobilisation.
50:11 - Les jeunes, attention avec les jeunes.
50:13 - Certains jeunes rentrent dans la mobilisation.
50:15 L'exemple que la gauche a en tête, c'est le CPE
50:17 quand Gilles Pins et Jacques Chirac ont reculé
50:19 au moment où la loi est votée, mais pas promulguée.
50:21 On est pile à ce moment-là sur cette réforme d'Air France.
50:23 - La seule solution,
50:25 la seule solution, me dit Jean-Marc
50:27 Sylvestre, que vous connaissez,
50:29 économiste de renom, journaliste économique
50:31 de renom, la seule solution,
50:33 c'est de ne pas faire la réforme, donc laisser
50:35 les régimes par répartition mourir tranquillement.
50:37 Et pendant ce temps, les Français prendront
50:39 des complémentaires par capitalisation.
50:41 Toutes les grandes banques, AXA, Amundi
50:43 et les autres ont des produits tout prêts.
50:45 Les Français ont l'épargne pour cela,
50:47 livré à 500 milliards, Assurance Vie,
50:49 2000 milliards de l'argent disponible.
50:51 - Il a raison. - Bon.
50:53 - Il n'a pas raison. - Il est 20h56, il reste 3 minutes.
50:55 - Il a raison. - Je voudrais...
50:57 - On fait toujours les politiques, on fait tout les autres pays.
50:59 - Je voudrais, si vous le permettez...
51:01 - On va cotiser deux fois. - Je voudrais, si vous le permettez,
51:03 faire une incise et saluer
51:05 quelqu'un que j'aimais beaucoup
51:07 qui est mort aujourd'hui.
51:09 C'est son fils d'ailleurs qui m'a
51:11 donné cette
51:13 triste nouvelle.
51:15 Et que les amateurs de football connaissaient
51:17 très bien, puisqu'il
51:19 s'appelait André Lecoq.
51:21 André Lecoq était une légende
51:23 du journalisme en France.
51:25 Et il a été longtemps photographe
51:27 à l'équipe, au journal "L'équipe".
51:29 Et il est mort à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique.
51:31 Il avait 87 ans.
51:33 Il avait couvert
51:35 9 Coupes du monde de football.
51:37 Il avait immortalisé notamment le cliché de la main de Dieu
51:39 de Diego Maradona.
51:41 S'il est possible,
51:43 Benjamin Nau, je sais que cette scène de chaos
51:45 évidemment est...
51:47 est importante.
51:49 Mais j'aurais aimé qu'on voit la photo d'André Lecoq.
51:51 Parce que
51:53 tout le journalisme sportif
51:55 l'aimait, avait de la tendresse et de l'affection.
51:57 Pour lui... Vous n'avez pas la photo,
51:59 Benjamin ? Ah, c'est dommage.
52:01 Et
52:03 je voulais qu'on lui rende
52:05 hommage vraiment.
52:07 Il avait photographié la tête victorieuse
52:09 de Basile Boli. Il a travaillé
52:11 40 ans pour le journal "L'équipe".
52:13 Thierry Roland parlait très souvent de lui
52:15 dans les retransmissions.
52:17 Donc tous les journalistes de France
52:19 ce soir seront tristes
52:21 et penseront à sa compagne, à ses enfants
52:23 Andy.
52:25 C'est à lui également, bien sûr, que
52:27 je conseille et je voulais
52:29 lui faire passer ce
52:31 message.
52:33 Il reste une minute 35.
52:35 Monsieur Ben Clement, ça va être à vous
52:37 dans une seconde.
52:39 Bonsoir, monsieur Pron.
52:41 Scène de chaos
52:43 évidemment dans
52:45 Paris.
52:47 On va revoir
52:49 beaucoup d'images. On va être surtout
52:51 en direct. Aux alentours de
52:53 21h30, à priori,
52:55 Gérald Darmanin devrait prendre
52:57 la parole depuis la préfecture de
52:59 police et nous vous proposons
53:01 cette déclaration
53:03 en direct, probablement pour faire
53:05 un bilan, dresser un bilan
53:07 des interpellations, mais aussi du
53:09 nombre important de policiers qui ont
53:11 été blessés
53:13 aujourd'hui dans des violences
53:15 qu'on a vues monter
53:17 petit à petit, tout au long
53:19 de la journée. On va revenir avec
53:21 nos invités dans un instant.
53:23 Pascal. - Merci, merci.
53:25 Beaucoup d'inquiétude, forcément.
53:27 Beaucoup
53:29 d'inquiétude, mais aussi
53:31 beaucoup de danger pour nos
53:33 reporters qui sont sur place. C'est Jeanne
53:35 Cancaire qui va assurer
53:37 la transition entre
53:39 nos deux émissions.
53:41 Olivier et Jeanne, vous allez
53:43 nous dire où vous êtes
53:45 et ce qui se passe là
53:47 où vous êtes. Bonsoir, à demain.
53:49 Merci.