Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00:00 Il est bientôt 21h. Bonsoir à tous. Merci d'être avec nous dans le Meilleur de l'Info sur CNews.
00:00:04 Émission un petit peu particulière ce soir.
00:00:06 On va faire beaucoup d'aller-retour entre le terrain, particulièrement à Paris,
00:00:09 où quelques tensions ont éclaté ce soir, et le plateau pour décrypter l'actualité du jour,
00:00:16 que je vous rappelle. Ce gouvernement qui a donc tenu bon.
00:00:19 Rejet des deux mentions de censure à l'Assemblée nationale.
00:00:23 On va y revenir dans quelques instants, mais tout de suite, c'est le tour de l'actu avec Isabelle Piboulot.
00:00:29 La réforme des retraites adoptée au Parlement, les deux motions de censure déposées à l'Assemblée
00:00:38 ont été rejetées. Neuf voix ont manqué à la motion transpartisane du groupe indépendant
00:00:42 Lyott. Celle du Rassemblement national n'a recueilli que 94 voix sur les 287 nécessaires.
00:00:48 La gauche comme l'extrême droite ont annoncé des saisines du Conseil constitutionnel.
00:00:52 Il devra se prononcer avant une promulgation du projet de réforme très contesté.
00:00:57 Aussitôt, les motions rejetées. La colère s'est exprimée dans les rues de la capitale.
00:01:02 Des rassemblements spontanés se sont formés, comme ici sur les grands boulevards à Paris,
00:01:06 où les forces de l'ordre ont été dépêchées pour disperser des groupes de manifestants,
00:01:10 alors que des poubelles ont été renversées sur la voie publique et parfois même incendiées.
00:01:15 Et puis, Elisabeth Borne se dit déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires
00:01:20 au pays, mais les Français aussi n'en démordent pas. Plus tôt, en fin d'après-midi,
00:01:24 un rassemblement spontané s'est tenu dans le calme. Place Vauban, dans le 7e arrondissement de Paris.
00:01:30 Elle a désormais été évacuée par les forces de l'ordre.
00:01:33 Alexandre de Vécu est avec nous ce soir. Bonsoir. Merci d'être avec nous, rédacteur en chef au Figaro
00:01:41 et l'homme qui ne dormait jamais, le journaliste de CNews qui ne dormait jamais, Gauthier Lebret.
00:01:45 Merci d'être resté avec nous.
00:01:47 Je vous en prie, Vincent.
00:01:48 Vous êtes là depuis tôt ?
00:01:49 En plateau de midi, ça va midi.
00:01:51 Ça va, effectivement.
00:01:52 On salue également Elodie Huchard qui était toute la journée à l'Assemblée nationale.
00:01:55 Très très grosse journée parce qu'effectivement, le gouvernement a tenu bon ce soir face aux mentions
00:02:01 de censure transpartisane d'une part de la part du groupe Lyot et celle déposée par le RN.
00:02:07 Aucune n'a obtenu le nombre de voix nécessaires pour être validée, pour être adoptée. Écoutez.
00:02:11 Mes chers collègues, je vous demande de bien vouloir regagner vos places.
00:02:18 La séance est reprise.
00:02:20 Voici le résultat du scrutin.
00:02:23 Majorité requise pour l'adoption de la motion de censure.
00:02:25 Soit la majorité absolue des membres composant cette Assemblée 287 pour l'adoption 278.
00:02:33 La majorité requise n'étant pas atteinte, la motion de censure n'est pas adoptée.
00:02:37 Je vais mettre maintenant en voie la motion de censure déposée par madame Marine Le Pen et 87 membres de l'Assemblée.
00:02:44 Le scrutin est annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.
00:02:48 Le scrutin va être ouvert pour 30 minutes.
00:02:50 Il sera clos à 19h20.
00:02:52 La séance est juste rendue.
00:02:54 Voilà donc pour...
00:02:57 Il y a Lebron Pivet qui annonce le rejet de la première motion de censure,
00:03:02 celle qui avait le plus de chances d'aboutir, Alexandre de Vécuiaux.
00:03:05 Et maintenant ?
00:03:07 Et maintenant, tout reste à faire pour le gouvernement,
00:03:10 parce que la réalité, c'est qu'on a vu qu'il n'avait pas de majorité.
00:03:13 Et même le résultat sur le vote de la motion de censure, ça s'est joué à 10 voix près.
00:03:17 Donc c'était extrêmement...
00:03:19 9 voix près, voilà.
00:03:20 C'était exact, c'était très serré finalement.
00:03:24 Donc ça montre que ça va être très compliqué pour gouverner.
00:03:28 Le président de la République a lui-même délégitimé, je crois, le 49-3.
00:03:33 Or, c'est un outil qui va lui être utile par la suite.
00:03:35 Et encore, il n'en aura plus qu'un par session désormais,
00:03:40 hormis les textes concernant les lois de finance.
00:03:43 Donc ça paraît compliqué de gouverner quatre ans comme ça.
00:03:47 Il n'a pas beaucoup de solutions, soit devenu une sorte de roi fainéant,
00:03:52 finalement, en gouvernant très peu.
00:03:54 Ce n'est pas forcément dans sa nature.
00:03:57 Ensuite, il a entre ses mains deux outils constitutionnels.
00:04:01 Le référendum, mais il va falloir aller sur un référendum sur la question des retraites,
00:04:04 c'est être sûr de le perdre.
00:04:06 Ou la dissolution.
00:04:08 Et là encore, c'est là où c'est complexe,
00:04:10 c'est qu'il n'est pas sûr qu'à l'issue des élections législatives anticipées,
00:04:15 si elles ont lieu, une majorité claire, en réalité, se dessine.
00:04:19 Donc on est dans une situation, je dirais, inédite,
00:04:23 mais qui est peut-être le fruit d'une longue crise démocratique.
00:04:26 Du fait que les Français votent de plus en plus contre et non pas pour.
00:04:32 Et du fait qu'on est dans un régime, je dirais, un peu technocratique,
00:04:35 qui est rejeté depuis des années par les Français,
00:04:38 sans qu'il y ait réellement d'alternative crédible qui se dessine.
00:04:42 Gautier Lebrecht, pour le gouvernement, c'est une voie sans issue.
00:04:46 Là, on est vraiment au fin fond de la rue.
00:04:47 Oui, c'est l'impasse. C'est l'impasse absolument.
00:04:50 Puisque ce qui est totalement inédit sous la Ve République,
00:04:53 c'est qu'il est minoritaire dans la rue et il est minoritaire au Parlement.
00:04:56 Quand Nicolas Sarkozy fait sa réforme des retraites impopulaires,
00:04:59 où il décale l'âge de départ de 60 à 62 ans,
00:05:03 il est minoritaire dans la rue, mais il est majoritaire au Parlement.
00:05:05 Et là, le gouvernement est minoritaire à la fois dans la rue et au Parlement.
00:05:09 Donc, effectivement, c'est l'impasse.
00:05:10 Alors, comment peut-il s'en sortir ?
00:05:12 On pensait qu'il y a un remaniement parce qu'une dissolution,
00:05:14 s'il avait voulu le faire, il serait allé au vote.
00:05:16 Il aurait pris le risque de perdre et de dissoudre.
00:05:18 Un référendum, on sait qu'il n'en veut pas parce qu'il est sûr de perdre.
00:05:21 Donc, un remaniement au minimum.
00:05:23 Et ce soir, on apprend qu'Elisabeth Borne est à l'Élysée,
00:05:26 où elle a vu pour la deuxième fois de la journée le chef de l'État
00:05:29 et où elle fait une dépêche à l'agence France Presse,
00:05:31 où elle dit qu'elle est déterminée à continuer
00:05:34 et à porter les transformations nécessaires.
00:05:36 Donc, on comprend quoi ?
00:05:38 Que la Première ministre, visiblement, ne fera pas office de fusible
00:05:41 et reste en poste pour le moment.
00:05:43 Dissolution improbable, Alexandre de Vécuo, pour vous ?
00:05:46 Moi, je pense qu'il faudra une solution démocratique.
00:05:50 Quand il y a un blocage, il faut une solution démocratique.
00:05:53 Et comme le référendum est exclu,
00:05:55 je pense que la dissolution reste sur la table.
00:05:58 Maintenant, le président de la République choisit son timing.
00:06:02 Et la crainte qu'on peut avoir, c'est qu'il choisisse
00:06:05 un timing de crise exacerbée,
00:06:07 qui ne soit plus seulement une crise politique,
00:06:09 mais qui soit une crise dans la rue.
00:06:11 On a vu déjà les violences qui se multiplient.
00:06:14 On a vu aussi le président de la République, souvent à l'aise,
00:06:18 quand la crise est dans la rue, quand le chaos s'installe dans la rue.
00:06:21 On l'a vu avec les Gilets jaunes, où il a pu incarner le parti de l'ordre
00:06:25 et susciter un réflexe légitimiste en sa faveur aux élections européennes.
00:06:29 C'est peut-être l'une des stratégies qu'il a en tête.
00:06:33 C'est peut-être un moyen de se sauver politiquement,
00:06:37 de sauver la fin de son mandat.
00:06:38 Mais c'est quand même prendre un très grand risque
00:06:41 d'aggraver encore les fractures qui minent le pays.
00:06:44 Or, il y a des images qui m'ont un petit peu surpris.
00:06:47 Ce sont ces sièges vides à l'Assemblée nationale au moment du résultat
00:06:51 et même au moment des différents discours.
00:06:52 Gauthier, comment on peut expliquer cela ?
00:06:55 Les sièges de la majorité, principalement, qui étaient vides.
00:06:58 Des Républicains aussi, parce que certains ne voulaient pas
00:07:00 aller voter cette motion de censure.
00:07:01 Et donc, il n'y a que les voix pour qui comptent
00:07:03 quand on vote une motion de censure, qui sont comptabilisées.
00:07:07 Cela veut dire quoi du côté de la majorité ?
00:07:08 Cela veut dire qu'on ne fait plus bloc derrière Elisabeth Borne.
00:07:10 On sait que certains députés ont été vexés du choix du 49-3.
00:07:15 Ils auraient préféré aller au vote, quitte à perdre.
00:07:18 Donc, très clairement, on voyait une première ministre
00:07:20 de plus en plus isolée et lâchée, quelque part,
00:07:24 oui, par ces députés renaissance qui,
00:07:27 quand on a une motion de censure comme cela,
00:07:29 qui est soumise aux voix, deux motions de censure
00:07:31 qui sont soumises aux voix, on fait bloc,
00:07:33 on fait corps derrière la première ministre.
00:07:34 Ce n'était pas du tout le cas aujourd'hui.
00:07:35 C'est symbolique de cette fragilité de la majorité ?
00:07:38 Oui, c'est extrêmement symbolique.
00:07:41 Je ne sais pas si c'est une forme d'amateurisme malgré tout,
00:07:43 ou si le président de la République,
00:07:45 ou du moins le Premier ministre, est lâché par la majorité.
00:07:50 Est-ce que ce n'est pas une sorte de message envoyé
00:07:51 de la part de ces députés de la majorité
00:07:53 qui veulent se désolidariser peut-être un petit peu
00:07:56 de ce bloc à l'Assemblée nationale ?
00:07:58 Oui, je pense qu'il y a un message qui est envoyé
00:08:01 au président de la République.
00:08:04 Et on a déjà une partie de la réponse,
00:08:05 puisque Elisabeth Borne dit qu'elle va continuer.
00:08:08 C'est sans doute plus la femme de la situation,
00:08:11 puisqu'elle n'a plus la confiance, y compris sans doute,
00:08:14 de sa majorité.
00:08:16 Mais Emmanuel Macron déteste qu'on lui force la main
00:08:19 et a priori, il a choisi de maintenir Elisabeth Borne.
00:08:22 La question, c'est jusqu'à quand ?
00:08:23 Et est-ce que tout cela va malgré tout
00:08:26 se finir par une dissolution ?
00:08:27 Toujours est-il que vous allez voir ces images
00:08:30 en direct en plein Paris, quartier de l'Opéra,
00:08:34 si je ne me trompe pas, des manifestations,
00:08:37 en tout cas un cortège sauvage qui s'est déclenché
00:08:40 quasiment à la suite.
00:08:41 La place Vauban a été occupée par les manifestants.
00:08:44 Elle a été ensuite, cette manifestation non déclarée,
00:08:48 a été dispersée et puis s'en est suivi
00:08:50 ce cortège sauvage dans les rues de Paris.
00:08:53 Il y a eu quelques feux de poubelle,
00:08:55 pas de grosses tensions pour le moment,
00:08:57 mais toujours est-il que ces manifestants,
00:08:59 on connaît la suite, on voit ça depuis désormais 5 jours,
00:09:03 vont devoir quitter les rues de Paris
00:09:06 et vont devoir être dispersés par les forces de l'ordre
00:09:08 parce que vous le voyez, par exemple,
00:09:10 il coupe la circulation, ça peut être dangereux,
00:09:13 ces manifestations non déclarées.
00:09:15 Donc on suit cette situation en direct dans les rues de Paris.
00:09:20 Toujours est-il qu'il y a eu cette avalanche de réactions ce soir,
00:09:23 des députés des oppositions et des présidents de groupe
00:09:26 qui pour une fois étaient réunis dans ce même objectif,
00:09:27 faire tomber le gouvernement et notamment la Première Ministre,
00:09:31 Elisabeth Borne.
00:09:32 On a appris que pour la première motion de censure,
00:09:36 ce sont 19 députés LR sur 61
00:09:39 qui ont finalement voté pour cette motion.
00:09:41 Oui, finalement, c'était plus que le gouvernement ne le craignait.
00:09:45 Pourquoi ? Certains nous expliquent que notamment le discours
00:09:47 d'Elisabeth Borne juste avant le vote,
00:09:49 le discours aussi d'Aurore Berger,
00:09:51 qui a été extrêmement vindicatif envers les Républicains,
00:09:54 a pu pousser certains qui étaient un petit peu indécis
00:09:56 à montrer véritablement leur opposition à Emmanuel Macron
00:10:00 et Elisabeth Borne et donc à voter pour cette motion de censure.
00:10:03 Notre motion de censure à nous, ça va être la rue,
00:10:05 la mobilisation, les grèves.
00:10:07 Donc en fait, là, on avait la possibilité de fermer le banc.
00:10:10 Voilà, du coup, on continue.
00:10:12 Dès ce soir, à mon avis, il y aura des mobilisations.
00:10:15 Il y aura, à mon avis, beaucoup de monde dans la rue.
00:10:17 Demain, il y aura des grèves.
00:10:19 Voilà, on continue la mobilisation.
00:10:20 On en continue comme depuis le 19 janvier.
00:10:23 Nous n'avons voté ce texte ni en première ni en deuxième lecture.
00:10:28 Il n'y a pas de majorité dans le pays.
00:10:30 Il n'y a pas de majorité parmi les organisations syndicales
00:10:32 qui s'opposent toutes ensemble à cette réforme.
00:10:36 Il n'y en a pas non plus à l'Assemblée nationale,
00:10:38 de l'aveu même de la Première ministre,
00:10:40 qui disait il y a quelques jours "le compte n'y est pas".
00:10:43 Et quand le compte n'y est pas, on retire sa réforme
00:10:46 plutôt que de faire le choix de brutaliser les Français et la démocratie.
00:10:51 Dès demain, nous saisirons avec l'ensemble des groupes de la NUPES
00:10:54 le Conseil constitutionnel pour demander à ce que ce texte
00:10:59 soit déclaré anticonstitutionnel pour beaucoup des choses
00:11:02 qu'il y a dedans, à la fois dans la forme du véhicule législatif utilisé,
00:11:06 mais aussi dans le fond.
00:11:07 Une institution de la légitimité,
00:11:09 que si elle est reconnue, admise, consentie, ce n'est pas le cas.
00:11:14 Et là encore, il a joué avec le feu dans une poudrière.
00:11:20 Voilà pourquoi, pour ma part, je ne renonce pas.
00:11:25 Mes amis de la NUPES et des Insoumis ont déposé un recours au Conseil constitutionnel,
00:11:30 mais il y en aurait pour plus d'un mois,
00:11:32 si le gouvernement ne demande pas une décision rapide au Conseil.
00:11:37 Quant au référendum d'initiative populaire, alors c'est encore plus long,
00:11:41 ça ne pourrait commencer qu'au mois de mai.
00:11:43 Il ne peut pas être question de céder.
00:11:46 Macron doit en tirer les conséquences politiques.
00:11:48 Mathématiquement, ça ne passe pas,
00:11:51 mais politiquement, c'est un coup de semence terrible en fait pour le gouvernement.
00:11:55 Je pense qu'il ne peut pas rester en place, compte tenu de ce résultat.
00:11:59 Quand on est dans une crise politique, il n'y a qu'une seule solution,
00:12:02 c'est de retourner au peuple.
00:12:03 Il y a deux solutions pour retourner au peuple.
00:12:05 Il y a le référendum, solution qu'il a écartée,
00:12:08 alors que sur la réforme des retraites, ça se justifiait parfaitement
00:12:11 sur le plan constitutionnel,
00:12:13 et c'est l'organisation de nouvelles élections législatives.
00:12:16 Il a encore la possibilité de le faire.
00:12:18 Yann Bastière, bonsoir.
00:12:21 Merci d'être avec nous en direct sur CNews.
00:12:23 Vous êtes délégué national de l'unité SGP.
00:12:26 On voit ces images en direct dans les rues de Paris,
00:12:29 ce cortège sauvage, visiblement plusieurs dizaines,
00:12:31 peut-être plusieurs centaines de personnes qui déambulent dans les rues de Paris.
00:12:35 Est-ce que peut-être on a un premier bilan ?
00:12:38 Est-ce qu'on sait exactement ce qui se passe ce soir dans les rues de Paris ?
00:12:41 On sait qu'il y a eu également la place Vauban
00:12:43 qui a été occupée une partie de la soirée.
00:12:46 C'est tout à fait ça.
00:12:47 La première fixation s'est faite sur la place Vauban.
00:12:49 Il y a une faute dans votre santé.
00:12:51 Et puis maintenant, nous avons ces déambulations classiques,
00:12:55 malheureusement, qu'on constate depuis de nombreuses soirées
00:12:59 dans le cœur de Paris, avec les débordements qui vont avec,
00:13:01 et surtout, ce qu'on peut voir sur vos images,
00:13:04 ces incendies sauvages de poubelles qu'on trouve sur les trottoirs.
00:13:07 Et nos collègues sont là pour mettre un terme à ces débordements
00:13:11 et assurer la sécurité des Parisiens.
00:13:13 Quelle est la difficulté justement pour vos collègues
00:13:17 pour maintenir la sécurité de ces manifestants
00:13:20 et également, j'allais dire, encadrer ces cortèges sauvages ?
00:13:26 La première chose, c'est l'aspect totalement imprévisible de ces regroupements.
00:13:31 Des fils WhatsApp, Télégramme, on se retrouve à tel endroit,
00:13:35 c'est totalement imprévisible.
00:13:37 Et donc, c'est la réactivité des forces mobiles,
00:13:39 les CRS, les compagnies d'intervention ou même les gardes mobiles,
00:13:42 avec l'appui des braves de la préfecture de police.
00:13:47 Voilà toute la complexité, c'est de s'adapter à ces regroupements totalement non prévus.
00:13:54 Est-ce qu'on connaît le profil de ces manifestants ?
00:14:00 On le voit, c'est tous les soirs à peu près les mêmes.
00:14:03 Ce sont de jeunes gens.
00:14:05 Nous les avons vus tout à l'heure sur vos images aussi, Place Vauban.
00:14:09 Ce sont des profils toujours type assez radicalisés
00:14:13 et qui mènent systématiquement à des exactions et à des dégradations.
00:14:17 Que la rue s'exprime dans tact,
00:14:21 nous-mêmes représentants du personnel syndicaliste, nous sommes exprimés.
00:14:25 Nous avons manifesté dans les rues de Paris.
00:14:27 Moi-même, je vois, nous avons débuté devant l'Opéra
00:14:30 et là, quand je vois vers quoi on se dirige ce soir, ça me régulse, franchement.
00:14:36 Quel est l'état d'esprit parmi les forces de l'ordre depuis cinq jours désormais ?
00:14:41 Ça dure, pas qu'à Paris d'ailleurs.
00:14:43 Dans d'autres villes en France, c'est cortège sauvage,
00:14:46 qui ne sont pas prévus, qui sont impossibles d'ailleurs à prévoir.
00:14:49 Quel est l'état d'esprit parmi les forces de l'ordre ?
00:14:53 Par la force des choses, de l'abnégation, de la détermination, du professionnalisme,
00:14:57 mais bien entendu, de la fatigue, de l'épuisement.
00:15:00 On tire sur la corde.
00:15:02 Ce sont des hommes et des femmes qui composent ces unités.
00:15:06 Je les ai vus aussi dans les rues de Lille, dans les rues de Toulouse,
00:15:08 donc un peu partout sur le territoire, mes collègues sont extrêmement sollicités.
00:15:12 Et donc, c'est certes assurer la sécurité des Français,
00:15:16 mais avec une part de fatigue qui va commencer, bien entendu, à se faire sentir dans nos rangs.
00:15:22 Yann Bastière, merci beaucoup d'avoir été avec nous en direct sur CNews ce soir
00:15:26 pour commenter notamment ces images de ces cortèges sauvages en plein Paris.
00:15:30 Alexandre de Vécu, peut-être une réaction sur ces images
00:15:33 que l'on voit actuellement en direct depuis les rues de Paris ?
00:15:36 Toujours la même réaction.
00:15:37 Je pense qu'il faut distinguer les manifestants, les Français en colère,
00:15:41 les Français aussi qui les soutiennent, ils sont très nombreux,
00:15:43 plus de 60 %, 93 % d'actifs et effectivement les gauchistes,
00:15:49 casseurs qui pourrissent les manifestations et qui, encore une fois,
00:15:53 à mon avis, sont même contre-productifs pour la cause qu'ils prétendent défendre,
00:15:58 parce que je pense que ça peut arranger le gouvernement d'une forme de pourrissement.
00:16:03 Je vous disais tout à l'heure que la manière d'en sortir, c'était peut-être une dissolution.
00:16:06 Si elle vient après un mois de chaos, Emmanuel Macron pourrait apparaître
00:16:12 comme l'homme qui défend l'ordre, en tout cas c'est ce qui va jouer,
00:16:16 c'est ce qu'on entend déjà chez certains de ses proches.
00:16:20 Donc je pense que ces gauchistes sont vraiment nuisibles pour l'ensemble des Français,
00:16:25 mais je crois qu'il faut être aussi clairvoyant et ne pas confondre une minorité radicale
00:16:30 que par ailleurs le gouvernement a laissé prospérer.
00:16:33 C'était le travail de l'État depuis des années de mettre hors d'état de nuire ces Black Blocs.
00:16:38 Il ne l'a pas fait, il faut donc bien les distinguer de la majorité des Français.
00:16:42 Si jamais les violences se multiplient, les actions coup de poing également se multiplient
00:16:46 et que la foule, en tout cas les Français, continuent à descendre dans la rue,
00:16:50 ce qui est prévu avec des nouvelles journées de mobilisation,
00:16:52 est-il envisageable que le gouvernement recule ?
00:16:56 Je ne crois pas que ce soit envisageable pour Emmanuel Macron, il l'a déjà fait,
00:17:01 c'est bien pourquoi nous sommes dans une impasse.
00:17:03 Et quand bien même il réussirait à calmer la situation dans la rue et à passer en force,
00:17:12 il faudrait gouverner pendant quatre ans.
00:17:15 Donc, je le répète, l'impasse démocratique fait qu'à un moment ou un autre,
00:17:19 je pense qu'on ira vers une dissolution.
00:17:22 Moi je pense qu'il serait logique d'y aller le plus tôt possible,
00:17:26 quand on veut résoudre une crise politique, effectivement on retourne au peuple,
00:17:30 mais il y a sans doute la tentation de la part du gouvernement
00:17:34 de voir ce qui peut sortir du chaos.
00:17:37 Gautier Lebret, dissolution, ça voudrait dire ?
00:17:39 Ça a déjà commencé les reculades du gouvernement.
00:17:43 Par exemple, le prochain projet de loi important qui était à l'ordre du jour,
00:17:47 c'était un projet de loi sur l'immigration portée par Gérald Darmanin.
00:17:50 On sait que la droite et Éric Ciotti avaient déjà annoncé
00:17:54 qu'ils ne voteraient pas ce projet de loi, cette loi immigration de Gérald Darmanin,
00:17:59 ce qui obligerait le gouvernement à avoir recours à un nouveau 49-3.
00:18:03 C'est impossible pour Emmanuel Macron sur deux projets de loi aussi importants
00:18:07 que celui des retraites et de l'immigration de passer par un 49-3.
00:18:10 Donc ça a déjà commencé de ce point de vue-là à reculer du côté du gouvernement.
00:18:14 Et c'est vrai qu'il ne pourra pas faire ce qu'il veut
00:18:17 s'il ne dissout pas l'Assemblée nationale.
00:18:20 Vous me direz s'il la dissout aussi, puisqu'il perdrait le peu de majorité qu'il a aujourd'hui.
00:18:24 La majorité relative se réduirait à peau de chagrin.
00:18:27 S'il fait le choix de dissoudre, c'est très clair, selon toutes les enquêtes d'opinion,
00:18:30 vous aurez notamment une forte augmentation des députés du Rassemblement national
00:18:34 si l'Assemblée demain faisait le choix de dissoudre l'Assemblée, le président de la République.
00:18:39 Donc effectivement, il se retrouve dans une impasse.
00:18:41 À l'heure où on se parle, la dissolution n'est pas à l'ordre du jour
00:18:44 puisqu'il s'il avait voulu y aller, il aurait fait le choix d'aller au vote sur cette réforme des retraites
00:18:48 quitte à dissoudre ensuite si elle était rejetée.
00:18:51 Mais effectivement, il est dans une impasse parce que politiquement,
00:18:54 il va devoir trouver des projets de loi qui font consensus,
00:18:57 qui pourraient recueillir une majorité de voix, les Républicains et de l'Assemblée en général.
00:19:05 Donc on dit qu'Emmanuel Macron pourrait se chiraciser et faire un second mandat
00:19:09 comme celui de Jacques Chirac où il ne fait pas des réformes d'ampleur
00:19:13 contrairement à ce qu'il voulait faire avec cette réforme des retraites.
00:19:15 Sauf que Jacques Chirac avait précisément une majorité.
00:19:19 Et qu'ensuite, moi, je n'exclus pas la dissolution à moyen terme en réalité,
00:19:26 sur fond d'aggravation du chaos.
00:19:29 Les élections ne sont jamais jouées avant qu'elles aient lieu.
00:19:33 Après les Gilets jaunes, souvenez-vous, il y avait les Européennes,
00:19:36 on pensait qu'Emmanuel Macron allait être défait.
00:19:38 C'est l'inverse qui s'est passé.
00:19:40 Donc je pense qu'il pourra essayer de jouer cette carte-là,
00:19:43 même si c'est une carte, encore une fois,
00:19:45 qui est problématique parce qu'elle accroît les divisions du pays.
00:19:47 C'est peut-être même plus risqué pour lui que d'être allé au vote.
00:19:51 Si jamais il avait décidé d'aller au vote jeudi,
00:19:54 ça aurait peut-être été moins risqué que de dissoudre l'Assemblée nationale
00:19:57 et donc de passer par de nouvelles élections législatives.
00:20:00 - Cotier ? - Je ne vois pas grand-chose, si tu me le dirais.
00:20:04 Il aurait perdu sa majorité relative.
00:20:07 Donc non, ils ont posé le pour et le contre
00:20:09 et ils ont préféré prendre le risque du 49-3,
00:20:12 quitte à renforcer les mobilisations.
00:20:14 Parce que là, effectivement, c'est des mobilisations sauvages
00:20:17 avec ce que certains jugent les idiots utiles du gouvernement,
00:20:20 puisqu'Emmanuel Macron va pouvoir, face à ceux, j'entends,
00:20:23 qui sont responsables de violences,
00:20:25 va pouvoir effectivement incarner l'ordre.
00:20:27 Et donc le pari du gouvernement, le pari cynique du gouvernement depuis le départ,
00:20:30 c'était de tabler sur un pourrissement pour essayer que l'opinion s'inverse.
00:20:33 Donc pas sur cette réforme des retraites,
00:20:35 mais qu'au bout d'un moment l'opinion se dise
00:20:37 qu'il y en a assez des casseurs, de ceux qui bloquent,
00:20:40 de ceux qui commettent des violences.
00:20:42 Donc s'il avait fait le choix de dissoudre,
00:20:44 il aurait perdu cette majorité relative.
00:20:46 Donc il n'avait pas intérêt à le faire
00:20:48 et il a préféré aller au 49-3, quitte effectivement,
00:20:51 et c'est jeudi à mon avis, qui sera vraiment la journée primordiale.
00:20:55 Est-ce que l'usage de ce 49-3 va venir renforcer les cortèges
00:20:59 qui depuis deux mobilisations s'essoufflaient ?
00:21:02 Donc c'est jeudi à mon avis qu'on verra si ce 49-3
00:21:05 a réussi à renforcer les cortèges de l'intersyndical
00:21:08 alors qu'on était quasiment sur, non pas une fin de mouvement,
00:21:11 mais en tout cas sur un essoufflement très clair des cortèges de l'intersyndical.
00:21:14 Là où il a commis, je pense, une vraie erreur tactique,
00:21:18 c'est qu'en réalité il aurait pu préparer l'opinion à ce 49-3.
00:21:22 D'ailleurs, le gouvernement, ça va être dès le début
00:21:25 qu'il y avait une forte chance de passer par le 49-3.
00:21:27 C'est pour ça qu'ils ont fait une loi de finances,
00:21:29 pour accélérer un peu le calendrier,
00:21:31 mais aussi parce que la loi de finances leur permettait
00:21:34 d'avoir justement un autre 49-3 éventuellement
00:21:36 pour faire passer la loi immigration.
00:21:38 Le problème, c'est que la veille même de dégainer ce 49-3,
00:21:42 le président de la République a expliqué lui-même
00:21:46 qu'un 49-3 était quelque part illégitime et qu'il fallait aller au vote.
00:21:50 Et les ministres, toute la semaine.
00:21:51 Et les ministres, toute la semaine.
00:21:52 Ça, ça paraît être une erreur fondamentale
00:21:57 qui a effectivement, à mon avis, donné du jus aux opposants.
00:22:00 Et moi, je fais le pari qu'il y aura du monde jeudi.
00:22:03 L'opposition au mouvement est roquinquée comme elle ne l'a jamais été.
00:22:07 Pourquoi ont-ils envoyé ces signes au inverse, justement ?
00:22:10 On entendait toute la semaine dernière les ministres dire
00:22:12 "Vous inquiétez pas, on a la majorité".
00:22:15 C'était une stratégie de communication qui visait à montrer
00:22:18 que le gouvernement faisait tout pour éviter le 49-3
00:22:22 et qu'y avoir recours, c'était quasiment contre sa volonté.
00:22:25 Les Républicains tordaient le bras du gouvernement
00:22:29 et que le gouvernement faisait tout toute la journée de jeudi.
00:22:32 Ça a été ça quand les trois réunions se sont succédées à l'Elysée.
00:22:35 C'était pour montrer aussi que le gouvernement et qu'Emmanuel Macron
00:22:38 faisaient tout pour éviter le 49-3
00:22:40 et que ce recours au 49-3 était quasiment contre la volonté de l'exécutif.
00:22:44 Donc c'était aussi une stratégie de communication
00:22:47 pour essayer de montrer que l'exécutif ne voulait pas du tout de ce 49-3
00:22:51 et que c'est vraiment malgré eux qu'il a fallu y avoir recours.
00:22:54 Au-delà de ce qu'on peut penser de cette réforme,
00:22:58 on peut dire quand même que tout cela a été géré avec une forme d'amateurisme
00:23:03 et d'impréparation.
00:23:05 Il y a un échec technique en plus de l'échec politique du gouvernement.
00:23:11 Jeanne Cancard, vous êtes avec Fabrice Elsner en plein Paris,
00:23:15 place de l'Opéra si je ne m'abuse.
00:23:17 On voit ces images d'un cortège sauvage qui se déplace dans Paris
00:23:24 et les forces de l'ordre qui tentent tant bien que mal de contrôler.
00:23:28 Que se passe-t-il autour de vous Jeanne ?
00:23:30 Jeanne Cancard, est-ce que vous êtes avec nous ?
00:23:44 On retournera voir Jeanne Cancard tout à l'heure.
00:23:48 Vous découvrez ces images en même temps que nous,
00:23:50 en direct de ces quelques feux de poubelles qui sont déclenchés
00:23:56 un petit peu partout dans les rues de Paris
00:23:57 à mesure que ce cortège sauvage avance.
00:24:00 Alexandre Dellecchio ?
00:24:01 Ce qui va être difficile je crois maintenant pour Emmanuel Macron,
00:24:04 c'est parce qu'au-delà de ces violences qu'il faut effectivement condamner
00:24:07 et qui représentent vraiment une petite minorité
00:24:11 et qui sont aussi le fait, je le répète, d'une impuissance de l'État,
00:24:14 parce qu'Emmanuel Macron va sans doute vouloir jouer le parti de l'ordre,
00:24:17 mais en réalité on voit bien qu'il y a une faute,
00:24:20 une impuissance de l'État et qu'il a été souvent l'homme du désordre.
00:24:23 Mais au-delà de ça, je pense qu'il va avoir une difficulté,
00:24:27 c'est qu'aujourd'hui il va concentrer le mécontentement.
00:24:31 Je crois que là, la colère n'est plus simplement dirigée
00:24:34 contre la réforme des retraites, contre le gouvernement,
00:24:37 elle est dirigée contre Emmanuel Macron,
00:24:39 avec aussi du ressentiment pour ce qui s'est passé avant.
00:24:42 Je pense que les Gilets jaunes vont pouvoir rentrer à nouveau dans l'alliance.
00:24:47 Les gens qui ont eu le sentiment d'être maltraités pendant la campagne de vaccination
00:24:53 vont également pouvoir exprimer leur mécontentement.
00:24:57 Vous croyez vraiment au retour de ces mouvements-là, au retour des Gilets jaunes ?
00:25:00 Je pense que ça peut s'agréger dans une situation chaotique,
00:25:02 avec des manifestations sauvages, je pense que ça peut s'agréger.
00:25:05 Et en termes d'opinion, je pense que ça s'agrège déjà.
00:25:08 Je pense que l'opinion pour l'instant va être encore plus qu'elle ne l'était contre cette réforme,
00:25:15 parce que tous les gens qui ont une bonne raison d'être contre Emmanuel Macron
00:25:19 vont se dire qu'après tout il a une méthode autoritaire, il s'est embourbé,
00:25:25 c'est l'occasion d'avoir une revanche par rapport à pas mal de conflits perdus.
00:25:32 Gauthier, je vous fais réagir dans un instant,
00:25:33 on a retrouvé la connexion avec Jeanne Cancard dans Paris.
00:25:35 Jeanne, dites-nous, que se passe-t-il autour de vous ?
00:25:38 Eh bien Vincent, on est ici, avenue de l'Opéra,
00:25:43 où des policiers et des sapeurs-pompiers sont en train d'arriver
00:25:46 pour éteindre les feux de poubelle qui ont été allumés ici, devant l'Opéra de Paris.
00:25:50 Plusieurs centaines de manifestants s'étaient lancés du parvis de la gare Saint-Lazare,
00:25:54 où ils s'étaient donné rendez-vous juste après la manifestation qui a eu lieu à Place Vauban.
00:25:58 Direction, eh bien plusieurs rues ici dans Paris, pas vraiment de cortège,
00:26:04 pas vraiment de parcours établi, puisque par définition, ce sont des manifestations sauvages.
00:26:09 Et c'est justement ce qui inquiète les forces de l'ordre présentes ici,
00:26:12 et déployées en très grand nombre, c'est bien que ces manifestations sauvages
00:26:16 ne sont absolument pas encadrées, ni par les syndicats, ni par aucun leader que ce soit.
00:26:22 Et donc, c'est ce qui pose problème ici.
00:26:24 La situation, si vous voulez, elle est assez folle.
00:26:26 C'est-à-dire qu'on est ici, Place de l'Opéra.
00:26:27 La circulation, elle n'est pas coupée, étant donné que la manifestation n'était pas déclarée.
00:26:31 Donc vous avez les voitures, les taxis qui arrivent avec les sapeurs-pompiers
00:26:34 qui tentent de se frayer un chemin.
00:26:36 Certains arrivent à moto, escortés par les CRS,
00:26:39 pour pas venir arriver ici sur les grandes avenues et éteindre les feux.
00:26:43 On a vu aussi beaucoup de manifestants, eh bien, qui se dispersaient à l'intérieur des métros,
00:26:47 qui descendent dans les stations de métro pour ne pas être arrêtés
00:26:50 par les forces de l'ordre qui sont déployées en très grand nombre ici.
00:26:53 Et puis là, sur la gauche de l'image, on voit quelques centaines de personnes
00:26:57 qui sont en train de se réunir une nouvelle fois,
00:26:59 qui veulent venir pour certaines à l'affrontement avec les forces de l'ordre.
00:27:04 Ce qu'on peut dire en tout cas, c'est que c'est un petit peu...
00:27:05 Alors le bazar, ça serait être gentil, mais le chaos peut-être un petit peu exagéré.
00:27:09 Mais en tout cas, ici, des tensions avec beaucoup de problèmes de circulation,
00:27:14 des touristes, des habitants qui se retrouvent ici, finalement,
00:27:16 bloqués entre les manifestants et les forces de l'ordre.
00:27:20 – Jeanne, j'ai une question peut-être un petit peu précise.
00:27:23 Je ne sais pas si vous entendez, est-ce que ces manifestants scandent,
00:27:27 ont des slogans, chantent certaines choses que l'on entend dans les manifestations
00:27:31 ou pas forcément ?
00:27:32 – Tout le monde l'a manqué, je sais où.
00:27:35 – Si, bien sûr, Vincent, évidemment, Emmanuel Macron démission,
00:27:38 plutôt tout simplement Macron démission.
00:27:40 Et puis surtout, la rue est à nous.
00:27:41 Ils ne veulent pas qu'on leur enlève ce droit de manifester,
00:27:45 même si cette manifestation, on le répète, elle n'est pas déclarée
00:27:48 comme c'était le cas Place Vauban.
00:27:49 Ce sont des manifestations sauvages.
00:27:51 Et vous voyez la difficulté ici des forces de l'ordre,
00:27:53 comme vous voyez en ce moment sur les images,
00:27:55 c'est d'arriver à disperser les manifestants sans pour autant
00:27:58 perturber la circulation qui a lieu ici.
00:28:00 On est sur un gros carrefour, on est ici devant l'opéra,
00:28:03 place de l'opéra sur une avenue assez chic où il y a beaucoup de circulation,
00:28:08 beaucoup de magasins, beaucoup de vitrines et évidemment,
00:28:11 beaucoup de passages de touristes qui sont aussi présents ici.
00:28:14 Alors là, c'est leur objectif, disperser, mais dans le calme,
00:28:17 même si c'est assez compliqué.
00:28:19 Il y a des manifestants qu'on a recroisés ici, qu'on avait vus
00:28:21 un petit peu plus tôt dans la journée.
00:28:23 Place Vauban, des manifestants qui nous le disent,
00:28:26 coûte que coûte, ils continueront cette manifestation,
00:28:29 cette mobilisation, ces mouvements jusqu'au retrait de la réforme des retraites.
00:28:33 – Encore, on va revenir vous voir dans quelques instants
00:28:35 pendant cette émission.
00:28:37 Alexandre de Becquiaux, vous voulez réagir ?
00:28:38 – Oui, moi, ce que je retiens, c'est les slogans.
00:28:40 On n'est plus sur des slogans sur la réforme des retraites,
00:28:42 on est dans le retour du Macron démission.
00:28:44 Ce qui confirme ce que je pense, c'est qu'il va maintenant
00:28:48 catalyser la colère Emmanuel Macron.
00:28:52 Et d'ailleurs, il doit intervenir demain, je crois.
00:28:56 Mais on peut se demander même si son intervention va apaiser la situation
00:28:59 ou va redoubler la motivation de ses adversaires
00:29:04 qui ne sont plus seulement, je crois, les opposants à la réforme des retraites.
00:29:09 Ensuite, là encore, il y a les manifestations spontanées.
00:29:11 Alors, il faut rappeler que ce n'est pas légal,
00:29:14 mais des gens sans doute qui manifestent pacifiquement.
00:29:17 Et il y a la question des Black Blocs.
00:29:19 Et encore une fois, moi, je pense que l'État a une responsabilité
00:29:22 chez les Black Blocs, ça fait 10 ans que ça dure.
00:29:26 Et en fait, ces gens-là, on les interpelle en amont.
00:29:29 Normalement, on devrait être interpellés en amont.
00:29:31 Alors là, on est dans le cadre de manifestations sauvages,
00:29:34 donc c'est compliqué de les interpeller en amont.
00:29:36 Mais on voit qu'ils pourrissent toutes les manifestations,
00:29:38 pour le coup, légales depuis des décennies.
00:29:41 Et qu'il y a des dispositifs qui ont été mis en place,
00:29:43 par exemple, contre les hooligans pendant les matchs de foot.
00:29:47 Quand un hooligan est interpellé une fois,
00:29:49 ensuite, il doit pointer au commissariat
00:29:52 pendant parfois plusieurs années.
00:29:54 Ça n'a pas du tout été mis en place pour les Black Blocs,
00:29:56 alors qu'on en connaît un certain nombre.
00:29:58 Donc là, il y a un manque de volonté politique, évident.
00:30:01 - Ok.
00:30:02 - Oui, donc c'est très clair que là,
00:30:03 depuis l'utilisation du 49.3 par le gouvernement,
00:30:06 il y a toute une partie des mobilisations,
00:30:08 violentes parfois, on le voit sur les images,
00:30:10 qui s'émancipent de l'intersyndical.
00:30:12 Donc l'intersyndical a quelque part perdu le contrôle
00:30:15 d'une partie des mobilisations suite à l'usage de ce 49.3.
00:30:19 La prise de parole d'Emmanuel Macron,
00:30:21 elle n'est pas encore calée.
00:30:22 Ce n'est pas fait qu'il prenne la parole demain,
00:30:23 mais effectivement, il doit prendre la parole, très clairement.
00:30:26 Le but de l'exécutif, c'est de tourner la page de ce 49.3,
00:30:30 de minimiser l'usage de ce 49.3.
00:30:32 On l'a vu ce week-end avec des déclarations de ministres
00:30:35 comme Bruno Le Maire, qui a même dit que le gouvernement
00:30:37 sortait renforcé dans les colonnes du Parisien de cette séquence.
00:30:41 Donc Emmanuel Macron doit s'exprimer.
00:30:44 Et effectivement, par exemple, s'il faisait le choix
00:30:46 de s'exprimer mercredi, c'est très dangereux.
00:30:48 Vous êtes à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation.
00:30:50 Il ne faudrait pas qu'il ait une petite phrase,
00:30:52 comme il en a l'habitude.
00:30:52 Je vous rappelle que la dernière fois qu'il a pris la parole
00:30:54 sur cette réforme des retraites,
00:30:55 c'était entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
00:30:58 quand le texte n'était étudié dans aucune des deux chambres.
00:31:00 Il avait parlé de bon sens.
00:31:02 Il avait dit que cette réforme était du bon sens
00:31:04 et ceux qui s'opposaient à cette réforme manquaient de bon sens,
00:31:07 donc avaient même du mauvais sens.
00:31:08 Comment peut-on s'opposer à cette réforme ?
00:31:10 Donc cette petite phrase typiquement macronienne
00:31:12 avait énervé.
00:31:14 Une autre phrase qui avait énervé, c'était
00:31:16 "ils ne croyaient pas à la victoire de l'irresponsabilité".
00:31:18 Donc lui, il était du côté du bon sens et de la responsabilité,
00:31:22 tandis que ceux qui s'opposent à cette réforme
00:31:24 manquent de bon sens et sont du côté de l'irresponsabilité.
00:31:27 Donc il faut à tout prix qu'Emmanuel Macron
00:31:28 évite ces petites phrases,
00:31:30 parce que l'utilisation du 49.3
00:31:32 a déjà créé les mobilisations qu'on voit
00:31:33 sur les images actuellement,
00:31:35 pourrait venir renforcer selon toute vraisemblance
00:31:37 les cortèges de jeudi.
00:31:39 S'il prend la parole demain ou après-demain,
00:31:41 il ne faut pas qu'il renforce la mobilisation,
00:31:43 parce que sinon, effectivement, il marquerait contre son camp
00:31:46 et il ferait une petite phrase
00:31:48 qui pourrait encore plus attiser la colère dans les rues.
00:31:52 Alors justement, où est Emmanuel Macron ?
00:31:54 Que fait-il actuellement ?
00:31:55 C'est la question qu'on n'a pas arrêté de se poser
00:31:57 aujourd'hui en plateau, à laquelle on n'a pas de réponse.
00:31:59 La question que les gens se posent, qui nous regardent,
00:32:05 c'est "mais où est Emmanuel Macron ?"
00:32:07 Il doit s'exprimer.
00:32:09 Il faut peut-être diffuser une alerte en l'évent.
00:32:11 Donc le président de la République...
00:32:13 Pour dire quoi ?
00:32:14 Bah écoutez, s'il n'a rien à dire, qu'il s'en aille.
00:32:16 Il est où, le président de la République ?
00:32:17 Parce que moi, je dois vous avouer que j'étais très surpris hier soir,
00:32:20 parce qu'on n'arrêtait pas de dire
00:32:21 qu'il allait sans doute s'adresser aux Français lundi ou mardi,
00:32:23 et tout à coup, il y a cette dépêche AFP qui tombe,
00:32:26 et je me dis que c'est quand même une drôle de façon
00:32:27 pour le président de communiquer en s'adressant à l'AFP.
00:32:30 C'est vraiment quelque chose de particulièrement dédaigneux
00:32:34 et méprisant, compte tenu, si vous voulez,
00:32:36 de la situation pré-insurrectionnelle
00:32:40 qu'il peut y avoir dans certaines villes, et surtout à Paris.
00:32:42 La question, c'est est-ce qu'il va faire des déclarations à la Macronie
00:32:45 du style "je vous ai compris parce que vous ne m'avez pas compris",
00:32:47 ou alors il va juste essayer de calmer un peu le truc,
00:32:50 et ça ne va pas forcément lui permettre
00:32:52 de retrouver une légitimité pour gouverner,
00:32:53 parce qu'en effet, je pense qu'aujourd'hui,
00:32:55 avec la chambre qu'il a, ce n'est pas possible,
00:32:56 mais au moins calmer et apaiser pour ne pas que ça soit le chaos dehors.
00:33:00 Il est où Emmanuel Macron ?
00:33:01 Je pense que le président, dans le respect des institutions
00:33:03 et de la séparation des pouvoirs,
00:33:04 va laisser les parlementaires s'exprimer
00:33:06 et va s'exprimer dans un second temps.
00:33:08 Si on n'a rien à dire quand il y a des centaines de milliers de personnes
00:33:11 qui sont dans les rues parce qu'ils sont inquiets,
00:33:12 parce qu'ils ont le corps usé,
00:33:14 parce qu'ils font un métier pénible et qu'ils ne le veulent pas très,
00:33:16 jusqu'à 64 ans, eh bien si le président de l'Olympique n'a rien à dire,
00:33:19 alors c'est extrêmement inquiétant.
00:33:20 Bon, c'est pas faux qu'on ne l'a pas beaucoup entendu.
00:33:22 Alerte enlèvement.
00:33:24 Quand Pascal Praud s'inquiète de quelque chose, il faut prendre la chose.
00:33:28 La situation fait penser, et peut-être d'ailleurs Emmanuel Macron
00:33:32 là en tête, toute proportion gardée, à 1968,
00:33:36 où le général de Gaulle avait disparu à Baden-Baden.
00:33:39 Il n'est pas parti à Baden-Baden.
00:33:40 Donc a priori, Macron n'est pas à Baden-Baden ni à Varennes, effectivement.
00:33:45 Mais pour le général de Gaulle, il était revenu plutôt triomphateur
00:33:49 en justement en faisant une dissolution de l'Assemblée.
00:33:53 Ça avait été la chambre la plus gaulliste qu'il n'y avait jamais eue.
00:33:58 Ceci dit, je ne crois pas qu'Emmanuel Macron soit le général de Gaulle,
00:34:03 mais je pense qu'il a tout de même ça en tête en se disant
00:34:07 "la situation est difficile, si la situation pourrit davantage,
00:34:12 peut-être que les Français se tourneront vers moi comme un recours".
00:34:16 Yann Bastiat, vous êtes toujours avec nous,
00:34:18 alors qu'on voit ces images en direct dans Paris,
00:34:20 de ces forces de l'ordre déployées pour tenter de contrôler ce cortège sauvage.
00:34:25 On a vu des feux de poubelle, on a vu ce cortège qui évolue dans les rues de Paris.
00:34:29 Est-ce que vous avez plus d'informations ?
00:34:31 Est-ce que vous pouvez nous décrypter un petit peu ces images ?
00:34:34 Je vous décrypte, je vois vos images, vous êtes au plus près de l'action.
00:34:39 Pas d'informations particulières, puisque comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:34:42 c'est très évolutif, ce n'est pas prévu, ce n'est pas déclaré.
00:34:46 Donc mes collègues, on le voit sur vos images,
00:34:49 suivent la progression et la déambulation de ces manifestants.
00:34:52 Je ne sais pas si on peut les appeler ainsi, qui mettent Paris à feu et à sang,
00:34:57 et surtout à feu, et c'est les images qui me font le plus peur.
00:34:59 Bien heureusement, nous voyons la brigade des sapeurs-pompiers de Paris
00:35:03 qui assure la sécurité des Parisiens.
00:35:06 On peut être à deux doigts d'un drame, ça c'est ce qui m'inquiète le plus.
00:35:10 Mais je vois que mes collègues CRS et des compagnies d'intervention
00:35:13 gèrent parfaitement ce maintien de l'ordre dans les rues de Paris pour l'instant.
00:35:19 Mme Bastière, vous restez si vous le pouvez un petit peu avec nous,
00:35:23 on va revenir vous voir à mesure qu'on reçoit ces images en direct.
00:35:27 Gauthier Lebret, j'avais une question,
00:35:29 tout à l'heure on a entendu Mathilde Panot qui disait "saisir le Conseil constitutionnel".
00:35:33 On a Elisabeth Borne qui annonce ce soir qu'elle aussi va saisir le Conseil constitutionnel
00:35:36 pour examiner dans les plus brefs délais ce texte.
00:35:40 Qu'est-ce que ça veut dire tout ça ?
00:35:41 Ça veut dire que le Conseil constitutionnel pourrait retoquer une partie du texte.
00:35:44 Je m'explique, ce texte est un texte budgétaire.
00:35:47 Le gouvernement a fait le choix de passer par un texte budgétaire
00:35:50 car l'usage des 49.3 sur les textes budgétaires est illimité.
00:35:54 Donc il faut que tous les points de cette réforme soient des points budgétaires.
00:35:57 Or, exemple, l'index senior qui vise à contraindre les entreprises
00:36:02 de divulguer le nombre de seniors qu'elles emploient n'est pas vraiment un article budgétaire.
00:36:08 C'est l'article 2 de cette réforme des retraites.
00:36:09 Donc par exemple, le Conseil constitutionnel pourrait retoquer l'article 2 de cette réforme des retraites
00:36:14 comme le Conseil constitutionnel pourrait retoquer tout ce qui n'est pas budgétaire
00:36:18 à l'intérieur de ce projet de loi sur la réforme des retraites.
00:36:21 Alexandre de Vecchio ?
00:36:22 Ce serait peut-être aussi un moyen d'en sortir, piteux,
00:36:26 parce que ça confirmerait peut-être une part d'amateurisme chez le gouvernement
00:36:31 d'avoir fait tout ça pour ça sans s'assurer que ça tenait d'un point de vue juridique
00:36:36 mais ça permettrait effectivement peut-être de sortir de la crise.
00:36:40 Il n'en resterait pas moins que le problème de la majorité introuvable
00:36:43 qui continuerait à se poser.
00:36:45 Donc quand on regarde la crise, pas seulement à court terme mais à moyen et à long terme,
00:36:50 on se demande vraiment comment la majorité, enfin l'exécutif plutôt,
00:36:56 va pouvoir gouverner quatre ans encore.
00:36:58 Bautier ?
00:36:59 Oui, on verra comment effectivement l'exécutif s'en sort puisque, encore une fois,
00:37:03 par exemple un projet de loi comme l'immigration pour le moment
00:37:07 va être rangé dans un tiroir sans majorité absolue au Parlement.
00:37:12 Mais ce qui est important de dire c'est que le Conseil constitutionnel
00:37:14 ne devrait quand même pas retoquer l'ensemble de la réforme,
00:37:17 une partie du texte mais pas l'ensemble du texte.
00:37:19 Si effectivement Laurent Fabius et les sages du Conseil constitutionnel
00:37:22 font le choix de retoquer l'ensemble de la réforme,
00:37:24 alors là pour le gouvernement ça sera un désaveu total.
00:37:26 En réalité ce qui pose réellement problème dans cette réforme, c'est la mesure d'âge.
00:37:31 C'est ce pourquoi les manifestants se sont mobilisés.
00:37:36 Donc si le Conseil constitutionnel retirait cette mesure,
00:37:40 la réforme serait vidée de sa substance et ce serait une issue temporaire à la crise.
00:37:48 A priori, oui, c'est ce qu'on disait, juridiquement,
00:37:51 ce n'est pas la partie la plus ambiguë du texte.
00:37:57 Jeanne Cancard, vous êtes toujours avec nous, vous suivez ce cortège sauvage,
00:38:01 on découvre ces images, vous êtes dans le 9e arrondissement,
00:38:04 la situation est loin d'être figée.
00:38:09 Oui, et puis si on peut appeler ça "suivre", parce que c'est vraiment très compliqué,
00:38:12 c'est vraiment le jeu du chat et de la souris entre les manifestants et les forces de l'ordre.
00:38:16 Pour tout vous dire, la situation est assez compliquée à la fois pour les forces de l'ordre,
00:38:21 parce qu'elles doivent à la fois gérer les manifestants, les éléments les plus radicaux,
00:38:24 on a vu qu'il y a eu quelques interpellations,
00:38:27 et puis aussi gérer la circulation, parce qu'il faut vous imaginer qu'ici,
00:38:30 on est dans un quartier très fréquenté avec beaucoup de circulation,
00:38:34 et les manifestants qui courent, qui traversent partout,
00:38:37 sans que la circulation ne soit bloquée ici, donc c'est une situation très délicate,
00:38:41 et puis autre élément qui rend la chose encore plus compliquée,
00:38:44 c'est que tous les manifestants, une partie des manifestants, pardon,
00:38:47 eh bien, prennent, vous savez, les poubelles, les amas de poubelles qui restent encore ici,
00:38:50 sur les trottoirs parisiens, pour les mettre, eh bien, tout simplement, sur les routes.
00:38:55 Ceux-ci donc bloquent la circulation, certains allument les feux de ces poubelles,
00:38:59 et donc le résultat, eh bien, c'est que les pompiers doivent rapidement intervenir,
00:39:02 mais pour que les pompiers interviennent, eh bien, il faut que les forces de l'ordre sécurisent,
00:39:06 pardon, la zone, et c'est là où, évidemment, tout devient compliqué
00:39:11 pour ces forces de l'ordre qui sont déployées ici en très grand nombre,
00:39:13 vous le voyez sur ces images, nous sommes ici, rue Drouot, dans le 9e arrondissement,
00:39:17 les manifestants qui se dispersent un petit peu partout,
00:39:20 particulièrement dans les stations de métro,
00:39:22 il n'y a pas vraiment de mots d'ordre, de points de rassemblement,
00:39:26 d'endroits où converger, qui ont été donnés,
00:39:29 donc c'est finalement des manifestations sauvages qui ont lieu un petit peu partout,
00:39:32 dans la capitale, et donc, c'est pour cette raison qui est très difficile
00:39:35 pour les forces de l'ordre de maintenir le calme ici.
00:39:38 – Je trouve ces images, je donne une image de la France quand même totalement déplorable.
00:39:43 – C'est terrible.
00:39:43 – Chaotique, c'est terrible, et je pense qu'il y a une double responsabilité là,
00:39:48 et du gouvernement, et d'Anne Hidalgo sur la question des poubelles,
00:39:52 moi je fais partie de ceux qui ne contestent pas du tout le droit de faire grève des éboueurs,
00:39:57 mais je pense que, soit la mairie de Paris ou le gouvernement auraient dû réagir plus vite,
00:40:01 parce que c'est l'image de la France qui est abîmée, Paris c'est la capitale de la France,
00:40:05 et donc je trouve que ça participe, toutes ces images,
00:40:09 l'impossibilité de mettre en état de nuire des casseurs, les poubelles qui flambent,
00:40:14 ça participe du déclassement de la France, en réalité ça va avoir un impact,
00:40:19 je pense très lourd sur le moral des Français,
00:40:21 et même sur l'image qu'on renvoie à travers le monde.
00:40:24 – Au même titre que les Gilets jaunes, au final.
00:40:26 – Ce qui est intéressant, c'est que les Français qui sont très majoritairement
00:40:29 contre cette réforme des retraites, et c'est ce qu'on explique avec Alexandre
00:40:33 depuis le début de l'émission, sur le pari du pourrissement de l'exécutif,
00:40:36 où l'opinion pourrait en avoir assez des blocages,
00:40:38 on avait fait un sondage sur les réquisitions concernant les éboueurs,
00:40:40 une large majorité de Français est favorable à ces réquisitions concernant les éboueurs.
00:40:45 On imagine que si l'exécutif doit procéder à des réquisitions également dans les raffineries
00:40:50 pour éviter une pénurie de carburant, là aussi l'opinion pourrait être favorable à ces réquisitions.
00:40:56 Donc on est vraiment sur une ligne de crête où en même temps,
00:40:59 pour reprendre une célèbre phrase macronienne,
00:41:02 les Français sont opposés à cette réforme des retraites,
00:41:05 mais en même temps, on le voit, ils sont favorables aux réquisitions
00:41:08 quand ça entrave la possibilité de se déplacer, le carburant,
00:41:12 ou quand effectivement, ça a même un risque sanitaire
00:41:15 avec les poubelles qui jonchent les rues de dix grandes villes en France.
00:41:19 – J'en profite pour remercier Jeanne Cancard et Fabrice Elsner
00:41:21 qui suivent ce cortège sauvage en plein Paris ce soir.
00:41:26 Avant le vote cet après-midi, c'est Elisabeth Borne qui s'est exprimée face aux députés.
00:41:30 Selon la Première Ministre, le gouvernement n'est jamais allé aussi loin
00:41:34 dans la construction d'un compromis.
00:41:35 Elisabeth Borne a également défendu l'utilisation du 49-3
00:41:39 tout en taclant les oppositions.
00:41:41 Bref, un discours que l'on entend déjà depuis plusieurs jours.
00:41:43 Regardez.
00:41:47 Je parle avec nos concitoyens de leurs doutes, de leurs inquiétudes, de leurs espoirs.
00:41:54 Personne sur ces bancs n'a le monopole pour parler au nom du peuple
00:41:58 et j'ai bien conscience de l'état d'esprit de notre pays.
00:42:01 Au risque de surprendre aux extrêmes de cet hémicycle,
00:42:04 le débat et la concertation, c'est utile.
00:42:08 Si j'ai dû recourir à l'article 49-3 de la Constitution,
00:42:12 ce n'est pas du fait de la majorité qui, elle, d'un bloc, était pleinement mobilisée.
00:42:18 Les mois de concertation en amont du texte,
00:42:22 les propositions de la majorité et des oppositions
00:42:26 et les 175 heures de débat au Parlement auront permis d'aboutir à une réforme équilibrée,
00:42:33 porteuse de progrès et qui prend au mieux en compte les situations de chacun.
00:42:38 Je reste convaincue qu'il n'y a qu'une seule méthode,
00:42:41 chercher des compromis et ne jamais renoncer à l'action.
00:42:46 Dans les jours, dans les semaines et les mois qui viennent,
00:42:50 de nouveaux textes seront débattus au Parlement.
00:42:52 Il n'est jamais trop tard pour sortir des postures.
00:42:56 Mais quand je vois une motion de censure, signée par toute la gauche,
00:43:00 mais avec comme figure de proue un partisan de la retraite à 64 ans,
00:43:05 comme le proposait monsieur le député de Courson votre amendement en octobre 2013.
00:43:11 Un tenant historique de l'austérité budgétaire,
00:43:15 un opposant notoire au mariage pour tous
00:43:18 et qui n'a pas voté l'inscription de l'abolition de la peine de mort dans la Constitution.
00:43:23 Je suis même convaincue que sur beaucoup de sujets,
00:43:25 la bonne méthode est de transcrire dans la loi les accords trouvés avec les partenaires sociaux.
00:43:31 C'est d'ailleurs avec la majorité ce que nous vous proposerons de faire prochainement
00:43:38 sur le partage de la valeur.
00:43:40 Avec cette réforme, nous ne sommes jamais allés aussi loin dans la construction d'un compromis.
00:43:46 Cet après-midi, il y a eu des tirs croisés dans tous les sens,
00:43:51 des victimes collatérales également.
00:43:53 Tout le monde a tiré à boulet rouge sur tout le monde finalement.
00:43:56 Oui, mais moi je crois qu'on est vraiment dans une crise institutionnelle
00:44:02 du fait d'une Assemblée nationale qui n'a jamais été aussi, je dirais, éparpillée
00:44:07 sans réelle majorité, mais aussi dans une crise de la démocratie,
00:44:12 voire une crise de régime de long terme.
00:44:14 Quand on regarde bien, les réformes des retraites,
00:44:17 on en a eu une en moyenne tous les cinq ans depuis 1995.
00:44:22 Il y a eu zéro réforme des retraites populaires,
00:44:24 ça s'est toujours fait en quelque sorte contre la majorité.
00:44:27 Et je crois que c'est ce système-là qui arrive à bout de souffle,
00:44:31 un mode de gestion technocratique,
00:44:34 des réformes souvent dictées de l'extérieur tout de même,
00:44:37 parce que si on fait cette réforme, c'est à cause de Bruxelles
00:44:39 et à cause des marchés financiers.
00:44:41 Alors certes, la France pourrait être crédible à besoin d'équilibre budgétaire,
00:44:45 mais on n'a jamais réfléchi à faire une réforme des retraites autrement.
00:44:50 Et il y a sans doute chez beaucoup de Français le sentiment
00:44:52 qu'on traite les symptômes, c'est-à-dire un déficit dans l'équilibre des retraites,
00:44:59 plutôt que les causes qui sont le problème de l'emploi en France.
00:45:02 En réalité, il y a 3 millions de chômeurs,
00:45:04 mais si on rajoute les 3 millions de temps partiels subis,
00:45:07 c'est 4 millions de personnes qui sont totalement hors des radars.
00:45:11 Il y a 10 millions de personnes en âge de travailler
00:45:13 qui sont sans activité en France.
00:45:15 Pourquoi les gouvernements successifs n'essaient pas de réindustrialiser la France,
00:45:20 peut-être de remettre au travail les gens qui profitent du système,
00:45:23 mais en tout cas de s'attaquer à ce qui devrait être la priorité,
00:45:26 faire que la majorité des Français travaillent,
00:45:32 plutôt que de réformer les retraites.
00:45:35 Je pense que c'est ça, on arrive au bout du bout d'une manière de gouverner
00:45:41 qui s'attaque aux symptômes et qui ne veut pas s'attaquer aux causes.
00:45:45 La cause, c'est que la France est devenue un pays de consommateurs
00:45:50 où il y a 23 millions de travailleurs d'actifs pour 67 millions de Français.
00:45:54 C'est ce problème-là qu'il faut résoudre.
00:45:56 Peut-être qu'après, les Français seront favorables à une réforme des retraites,
00:45:59 mais là, ils n'ont pas l'impression que les gouvernements ont des réformes,
00:46:03 une vision à long terme.
00:46:05 Ils accumulent les réformes bureaucratiques,
00:46:08 et ça peut durer longtemps en réalité.
00:46:10 Si on fait ça, on peut travailler demain jusqu'à 67, 70 ans.
00:46:14 Si on ne s'attaque pas au sujet du travail et de la démographie,
00:46:17 qui est aussi une impensée de cette réforme, on ne s'en sortira pas.
00:46:20 Donc je pense que les Français sentent bien qu'il y a une panne de vision
00:46:24 chez leurs dirigeants, et là, on a les conséquences de tout ça.
00:46:28 Et c'est Emmanuel Macron, finalement, qui le paye, mais ça vient de très loin.
00:46:32 - Mathieu Lebret ?
00:46:33 - Oui, avant que les Français soient favorables à une réforme des retraites,
00:46:36 je pense qu'on a le temps de voir venir, effectivement...
00:46:39 - D'une quelconque réforme ?
00:46:40 - À la différence, en fait.
00:46:42 Il se trouve que les réformes avant, c'était quand même des choses positives.
00:46:44 Le mot "réforme" a été aussi un peu dévoyé,
00:46:46 parce que là, ça fait longtemps, c'est souvent des régressions.
00:46:49 - Mais surtout, ce qui a changé, c'est que, à l'époque de Nicolas Sarkozy,
00:46:52 mais même avant, quand il y avait des réformes des retraites,
00:46:54 le gouvernement était impopulaire dans la rue,
00:46:56 mais il avait la majorité absolue au Parlement.
00:46:58 Donc il avait la possibilité de le faire passer sans recourir au 49-3,
00:47:02 qui paraît aux yeux des manifestants comme antidémocratique.
00:47:07 Donc c'est ça qui a réellement changé.
00:47:09 Et puis, Vincent, vous disiez que tout le monde s'est un peu tiré dessus
00:47:12 au Parlement et à l'Assemblée nationale aujourd'hui.
00:47:15 Très grande volonté d'Elisabeth Borne de rendre les Républicains
00:47:18 responsables de la situation,
00:47:21 puisqu'on rappelle effectivement qu'ils ont soutenu une candidate,
00:47:23 Valérie Pécresse, qui ne proposait pas une réforme des retraites à 64 ans,
00:47:26 mais à 65 ans.
00:47:27 François Fillon, 5 ans encore auparavant, exactement pareil.
00:47:32 Donc effectivement, plus divisé que le gouvernement et la majorité,
00:47:35 les Républicains qui ressortent de cette séquence,
00:47:38 éclatés façon puzzle.
00:47:40 Parce que, si vous voulez, même sur les motions de censure,
00:47:42 ils se sont affrontés.
00:47:44 Aurélien Pradié, il y a eu une forte campagne médiatique ce matin
00:47:48 de la part des pro-Pradiés, Aurélien Pradié sur Europe 1,
00:47:51 Pierre-Henri Dumont chez nous sur CNews dans la matinale,
00:47:54 et Maxime Minot sur France Télévisions,
00:47:57 avec la volonté d'entraîner plus de députés LR avec eux.
00:48:00 Parce qu'on était à 19 députés ce soir qui ont voté la motion de censure
00:48:05 du groupe Llyod, c'était moins au début du week-end.
00:48:08 Alors il faut dire aussi que ces députés sont retournés
00:48:09 en hors-circonscription.
00:48:10 19 sur 61.
00:48:12 Il faut expliquer qu'en fait, ces 19 députés,
00:48:16 pour beaucoup d'entre eux, Marine Le Pen a fait un meilleur score
00:48:18 au second tour qu'Emmanuel Macron.
00:48:20 Donc ils ont été aussi élus avec des électeurs de Marine Le Pen
00:48:24 farouchement opposés à cette réforme des retraites.
00:48:26 Donc ça compte.
00:48:26 Si vous voulez, l'électorat d'Éric Ciotti, dans sa circonscription,
00:48:30 où ils sont favorables à une réforme des retraites, pourquoi pas,
00:48:32 quasiment à 70 ans, et l'électorat d'Aurélien Pradié,
00:48:35 où dans sa circonscription, on les compte parce qu'on a voté
00:48:37 Marine Le Pen au deux tours de l'élection présidentielle,
00:48:40 vous avez des députés LR qui font chacun en fonction
00:48:42 de leur circonscription et qui ne font plus en fonction
00:48:45 de la ligne du parti.
00:48:46 Donc c'est pour ça que ce parti est écartelé.
00:48:48 Et on a bien vu aujourd'hui avec ces 19 députés sur 61,
00:48:52 donc un tiers, qu'il y a un groupe dans le groupe.
00:48:54 Et les Républicains auront beaucoup de mal à se remettre
00:48:57 d'une telle division.
00:48:58 Ils le reconnaissent eux-mêmes, ça va laisser des traces.
00:49:00 Et ils auront énormément de mal à passer à autre chose
00:49:03 parce qu'encore une fois, ces 19 députés n'ont pas suivi
00:49:06 la ligne d'Éric Ciotti et d'Olivier Marlex.
00:49:08 Éric Ciotti est déjà désavoué par un tiers de son groupe
00:49:11 alors qu'il vient de prendre les rênes du parti.
00:49:13 Ils se sont abordés ?
00:49:15 Je crois qu'il y a un vrai clivage, ça a été dit.
00:49:18 Au-delà du cas d'Aurélien Pradié, qui a un côté peut-être opportuniste
00:49:23 quand on voit ses prises de position passées.
00:49:25 Il avait fait la campagne de Valéry Pécresse,
00:49:28 il était pour la retraite à 64 ans.
00:49:31 Par ailleurs, il a été souvent proche d'Emmanuel Macron.
00:49:33 Là, il est devenu peut-être son principal opposant.
00:49:35 Mais au-delà de ce personnage-là, que beaucoup jugent à mon avis
00:49:39 à juste titre opportuniste, il n'y a pas que les Pradiélistes
00:49:44 qui ont voté...
00:49:47 Il y a les pro-Laurent Wauquiez aussi.
00:49:48 Il y a les pro-Laurent Wauquiez, c'est ça.
00:49:52 L'information qu'on essaie d'éluder à droite,
00:49:54 Laurent Wauquiez qui avait fait élire beaucoup de députés
00:49:59 dans sa région, et donc région où il y a une porosité
00:50:03 avec le Rassemblement national.
00:50:04 En fait, ce qu'il joue, c'est la division profonde,
00:50:09 à mon avis, idéologique, sociologique,
00:50:11 entre deux droites, une droite populaire,
00:50:14 proche, connectée au terrain, proche d'une France assez humble,
00:50:20 d'une France qui travaille, et une droite plus technocratique
00:50:24 qui reste dans, je dirais, dans un logiciel
00:50:27 qui commence à dater depuis Alain Juppé.
00:50:30 Alors certes, ceux qui défendent cette ligne-là
00:50:33 la défendent au nom de la cohérence.
00:50:34 Mais quand on n'a pas été au pouvoir depuis 15 ans,
00:50:37 c'est qu'on a perdu les élections et que peut-être
00:50:40 on ne s'adresse plus à toute une partie de la droite.
00:50:42 Le RPR, on disait que c'était le métro à 6h du soir.
00:50:46 C'était précisément la France qui travaille.
00:50:48 Nicolas Sarkozy, même s'il a fait une réforme des retraites,
00:50:50 avait promis de s'adresser à la France qui se lève tôt,
00:50:53 du "travailler plus pour gagner plus".
00:50:55 Donc là, on a cette droite qui veut rester fidèle,
00:50:57 je dirais, au "travailler plus pour gagner plus",
00:51:01 ou à la France des actifs, à la France des classes populaires notamment,
00:51:06 et une droite qui n'en démore pas et qui est sur des réformes
00:51:13 dictées par Bruxelles technocratique.
00:51:15 Donc je ne sais pas comment ça peut se résoudre.
00:51:18 Il y a aussi la droite, je dirais, de terrain
00:51:22 et peut-être la droite des apparatchiks,
00:51:25 parce qu'on voit que ces jeunes députés sont des nouveaux profils
00:51:29 et ces nouveaux profils ne sont pas en accord avec,
00:51:33 je dirais, les "éléphants" en quelque sorte,
00:51:36 de la droite qui contrôle le parti aujourd'hui.
00:51:40 – Alors qu'on voit ces images en direct,
00:51:42 alors je ne sais pas exactement si vous réussissez à reconnaître,
00:51:46 dans le 1er ordnissement de Paris, me dit Adrien Fontenot,
00:51:49 – Oui, c'est bien ce que je me disais.
00:51:53 Effectivement, et donc ces manifestants,
00:51:55 ce cortège sauvage qui continue sa route,
00:51:58 et on a vu juste avant des automobilistes coincés dans ce cortège,
00:52:02 parfois obligés de slalomer entre les feux de poubelle, l'image…
00:52:05 Alors moi je suis personnellement touriste dans une grande ville comme Paris,
00:52:09 je loue ma voiture et je tombe là-dedans,
00:52:11 ou alors je suis obligé de slalomer entre les feux de poubelle,
00:52:14 l'image est terrible.
00:52:16 – Est-ce que vous en avez au Louvre, vous en avez du côté de l'Opéra,
00:52:18 vous en avez qui remontent les grands boulevards vers la place de la République ?
00:52:20 On voit bien la contagion du mouvement,
00:52:22 je ne sais pas combien il y a de personnes,
00:52:23 si nos reporters sur place peuvent nous l'indiquer,
00:52:26 mais il doit y avoir des centaines,
00:52:27 pour ne pas dire des milliers de personnes dans les rues de Paris,
00:52:29 puisqu'on n'arrive pas à…
00:52:31 on a un nombre d'images qui nous arrivent avec des manifestants
00:52:35 à peu près partout qui encerclent l'Opéra, le Louvre et la place de la République,
00:52:39 enfin les alentours.
00:52:40 – Elisabeth Born disait tout à l'heure que le gouvernement n'est jamais allé aussi loin
00:52:45 dans la construction d'un compromis.
00:52:47 Plutôt vrai ou plutôt faux, Alexandre de Vécu ?
00:52:50 – Elle était obligée, j'ai envie de dire, par la structure de l'Assemblée nationale,
00:52:54 le fait qu'ils n'ont pas de majorité, oui, ils ont été, c'est vrai,
00:52:58 finalement assez loin dans le compromis par rapport à ce qu'ils avaient posé
00:53:01 sur la table au début, mais ils ne sont visiblement pas en phase avec le pays,
00:53:07 ça n'a pas suffi à convaincre les oppositions,
00:53:09 justement parce que je crois qu'une partie des oppositions,
00:53:12 notamment une partie de la droite, minoritaire mais quand même importante,
00:53:15 a écouté le pays.
00:53:17 – Gauthier, sur la construction de ce compromis ?
00:53:20 – Alors là, elle parle de ce qui s'est passé en commission mixte paritaire,
00:53:22 et le compromis, il a échoué, parce que si le compromis avait fonctionné,
00:53:28 elle n'aurait pas eu besoin du 49-3, le compromis a échoué
00:53:30 puisqu'elle n'a pas réussi à avoir suffisamment de voix des républicains
00:53:34 pour faire passer cette réforme comme elle l'espérait,
00:53:37 comme le gouvernement l'espérait, encore 24 heures avant le vote.
00:53:41 Donc non, le compromis n'a pas fonctionné, ce qui est vrai,
00:53:46 c'est que le gouvernement a fait un nombre de pas vers les républicains incalculable,
00:53:51 ou alors si, quantifiable, en nombre de milliards d'euros,
00:53:53 sur les carrières longues, sur la surcote des femmes à 5%,
00:53:56 sur le CDI senior, rien que le CDI senior,
00:53:59 Gabriel Attal l'estimait entre 800 millions et 2 milliards d'euros,
00:54:02 donc il y a eu un nombre de concessions incroyables faites aux républicains
00:54:06 pour tenter d'arracher ce compromis.
00:54:09 Les républicains ont été meilleurs que la CGT et la CFDT
00:54:12 pour obtenir des concessions de la part du gouvernement.
00:54:16 Ce qu'on a appris lors de ces débats sur la réforme des retraites,
00:54:20 c'est que LR a fait sa vue sociale quelque part.
00:54:23 Et je me souviens d'un militant, ça a fait le tour des réseaux sociaux,
00:54:27 qui interpellait Éric Ciotti lors d'un meeting dans les Alpes-Maritimes
00:54:31 pour vous dire à quel point les électeurs d'Éric Ciotti
00:54:34 ne sont pas les mêmes que ceux d'Aurélien Pradié,
00:54:36 où il lui disait "mais pourquoi vous êtes à gauche d'Emmanuel Macron,
00:54:39 il faut que vous soyez à droite, il ne faut pas que vous demandiez 64 ans".
00:54:42 Parce qu'au départ, je vous rappelle que la première concession faite au LR,
00:54:45 c'est 64 ans, puisqu'Emmanuel Macron voulait 65 ans,
00:54:48 il a fait campagne sur 65 ans.
00:54:50 Et première concession faite au LR, parce que certains chez les Républicains
00:54:53 voulaient 63 ans, d'autres voulaient 64 ans, et enfin d'autres voulaient 65.
00:54:57 La première concession faite aux Républicains, c'est 64 ans.
00:55:00 Donc effectivement, il y a eu de nombreux pas faits vers les Républicains
00:55:04 de la part du gouvernement pour tenter d'arracher un vote
00:55:08 et éviter à tout prix le 49-3.
00:55:10 Mais le compromis n'a pas réussi à se trouver,
00:55:13 malgré le vote des sénateurs LR, favorable à cette réforme,
00:55:16 malgré la commission mixte paritaire avec les LR représentés,
00:55:20 où 10 membres sur 14 ont validé cette réforme des retraites.
00:55:23 Le compromis n'a pas eu lieu, le 49-3 a été déclenché
00:55:26 et les mobilisations sont renforcées.
00:55:28 Et on va justement rejoindre ce cortège sauvage dans le premier arrondissement.
00:55:32 On va rejoindre Thibault Marcheteau.
00:55:33 Bonsoir Thibault, quelle est la situation ?
00:55:36 Vous suivez ce cortège sauvage, vers où va-t-il ?
00:55:38 Combien y a-t-il de personnes ?
00:55:39 Expliquez-nous un petit peu ce qui se passe autour de vous.
00:55:44 Alors Vincent, j'aimerais vous donner plus d'informations,
00:55:47 mais je tenais à vous dire que ce cortège est très désordonné.
00:55:51 On est à rue du Louvre, qu'on vient de quitter dans le premier arrondissement.
00:55:54 Et ce cortège est vraiment très désorganisé,
00:55:57 puisqu'il ne sait même pas où il va.
00:56:00 On a fait plusieurs fois demi-tour,
00:56:02 parfois le cortège rencontre d'autres cortèges.
00:56:04 Il y a beaucoup d'incertitudes en tout cas.
00:56:08 Et on vient actuellement d'essuyer, de tirer de gaz lacrymogène de la police.
00:56:13 Et donc le cortège a fait demi-tour, il continue de progresser dans la rue de Paris,
00:56:15 mais on ne sait absolument pas où on va.
00:56:17 Et dans ce désordre s'ajoute la circulation, le mobilier urbain.
00:56:20 Donc voilà, un cortège totalement désorganisé,
00:56:22 qui se multiplie dans la capitale.
00:56:24 Regardez...
00:56:25 Regardons ces images terribles de ces voitures bloquées dans les...
00:56:28 dans les... dans les cortèges.
00:56:30 Alors visiblement, d'après Thibault Marcheteau,
00:56:31 effectivement il y a plusieurs cortèges dans Paris qui se...
00:56:34 qui se croisent, qui vont chacun...
00:56:36 qui font un petit peu leur vie chacun de... chacun de leur côté.
00:56:39 Comment on peut imaginer que les forces de l'ordre, en tout cas, n'aient pas...
00:56:45 C'est pas qu'elles l'ont permis, qu'elles ont permis ces cortèges,
00:56:48 mais en tout cas que ces cortèges aient lieu, à ce qu'on peut en dépasser.
00:56:50 Et là, là on vient de voir à l'instant,
00:56:52 visiblement un jet de gaz lacrymogène en plein dans Paris.
00:56:55 Nul doute qu'il y a des passants, dans ces rues-là également,
00:56:58 qui vont essuyer les gaz lacrymogènes, etc.
00:57:01 - Du reste, là ce qu'on voit, ce sont des gens...
00:57:03 Bon certes, c'est une manifestation qui n'est pas déclarée,
00:57:06 mais qui marche plutôt pacifiquement.
00:57:09 Moi, ce qui me pose vraiment problème, c'est ceux qui s'intègrent dans les cortèges...
00:57:13 - Relativement pacifiquement, parce qu'on voit quand même les poulettes qui sont dévastées.
00:57:18 - Au milieu, il y a des gens cagoulés qui s'infiltrent là-dedans et qui...
00:57:22 - Qui sèment le désordre. - On a vu plusieurs départs de feu sur les images.
00:57:24 D'ailleurs, je crois qu'au fond de l'image, là, il y a encore un départ de feu.
00:57:27 - Mais je pense que ça...
00:57:29 Je pense que là, ça devient très compliqué de maintenir l'ordre, justement,
00:57:32 parce qu'il y a deux mouvements en même temps.
00:57:34 Il y a le mouvement des casseurs qui veulent découdre avec l'État
00:57:38 et qui prennent tous les prétextes, finalement, pour détruire.
00:57:42 Et en même temps, je crois qu'il y a quand même un vrai mouvement populaire, en fait,
00:57:46 et spontané, de personnes qui ont décidé de sortir dans la rue pour contester le gouvernement.
00:57:54 Donc effectivement, le mélange des deux, sans que ce soit organisé par des syndicats,
00:57:59 rend la tâche des forces de l'ordre très compliquée.
00:58:03 - Elisabeth Borne a dénoncé tout à l'heure l'antiparlementarisme dans son discours.
00:58:08 Est-ce que ce n'est pas un peu paradoxal, venant d'une Première ministre qui a déclenché le 49-3 ?
00:58:13 C'est néanmoins dans la Constitution, le 49-3, on est d'accord,
00:58:16 mais venant de la Première ministre qui l'a déclenché, dénoncer l'antiparlementarisme,
00:58:20 ça paraît un petit peu paradoxal.
00:58:21 Je me mets à la place des Français qui regardent la télé cet après-midi,
00:58:25 là, ça fait peut-être un petit peu bizarre.
00:58:26 - D'une certaine manière, on assiste au retour du parlementarisme,
00:58:29 du fait que pour la première fois, l'Assemblée nationale n'est plus seulement une chambre d'enregistrement.
00:58:37 Maintenant, je pense qu'on a abouti à tout ça parce que depuis trop longtemps,
00:58:42 il y a un décalage entre les représentants et les représentés.
00:58:47 Et les parlementaires, mais aussi la classe politique en général,
00:58:50 apparaît aux yeux d'une partie des Français de plus en plus déconnectés.
00:58:54 - Gauthier ?
00:58:54 - Oui, elle a privé les députés de vote, effectivement, avec l'usage de ce 49-3.
00:58:58 Ça a grincé des dents, y compris du côté de Renaissance, y compris du côté de la majorité.
00:59:03 C'est ce qu'on disait tout à l'heure.
00:59:04 Est-ce que ça a un lien avec ces bancs clairsemés tout à l'heure,
00:59:09 lorsque les motions de censure ont été débattues ?
00:59:13 Effectivement, même les députés Renaissance n'ont pas apprécié, pour certains, d'être privés de vote.
00:59:18 Certains auraient voulu aller au vote, quitte à prendre le risque de perdre, donc, effectivement,
00:59:23 le pouvoir du Parlement, mais c'est encore une fois la Constitution qui le permet,
00:59:28 et quelque part, abaissée avec l'usage de ce 49-3.
00:59:31 Après, les parlementaires avaient une motion de censure, deux motions de censure
00:59:36 dont ils pouvaient faire l'usage, auxquelles ils pouvaient apporter leur suffrage.
00:59:40 On rappelle qu'il y a une motion de censure qui a failli passer à neuf voix près.
00:59:43 Le gouvernement, actuellement, tient à neuf voix de députés,
00:59:48 neuf voix, notamment de députés LR, qui ont refusé, contrairement à leurs camarades,
00:59:52 puisqu'on rappelle que les Républicains ressortent de là, effectivement, très divisés,
00:59:56 et bien, ont refusé de faire tomber le gouvernement.
00:59:58 – Très rapidement, Alexandre de Vécuo, en plus de 30 secondes.
01:00:00 – En un mot sur le clivage des Républicains que j'ai essayé d'expliquer tout à l'heure,
01:00:03 on peut aussi le résumer simplement en disant que certains sont plus proches
01:00:06 de la vision du monde de Marine Le Pen et d'autres plus proches
01:00:09 de la vision du monde d'Emmanuel Macron.
01:00:11 – Alexandre de Vécuo, merci d'avoir été avec nous dans le Meilleur de l'Info ce soir.
01:00:14 Gauthier Lebret, vous pouvez aller dormir, ça y est, enfin, allez-vous reposer.
01:00:18 On va rejoindre, peut-être, Thibault Marcheteau, en direct, de ce cortège sauvage
01:00:22 dans les rues de Paris, dans le 1er arrondissement de Paris. Thibault, racontez-nous,
01:00:27 que se passe-t-il autour de vous ?
01:00:29 – Vincent, effectivement, on est toujours dans le 1er arrondissement de Paris,
01:00:35 où il y a eu ces manifestations sauvages et non organisées,
01:00:39 dans plusieurs quartiers de la capitale.
01:00:41 On se trouve donc dans le 1er arrondissement.
01:00:43 C'est des cortèges qui viennent d'un petit peu partout dans Paris,
01:00:46 parfois ils se rejoignent, parfois ils font demi-tour,
01:00:48 ils font face aux forces de l'ordre, qui envoient des gaz de dispersion,
01:00:51 des gaz lacrymochaines, pour disperser les manifestants.
01:00:55 Pour l'instant, on ne sait pas du tout où on va.
01:00:59 Le cortège ne sait pas lui-même où il va, puisqu'il change de rue,
01:01:02 parfois le cortège se divise.
01:01:04 Et vous le voyez ici, sur l'image, les forces de l'ordre ne savent pas du tout
01:01:08 où est le cortège, et on se trouve dans une situation de confusion un peu...
01:01:12 un peu... comment dire... curieuse pour une manifestation.
01:01:16 Et c'est bien... ce qui est propre à ces manifestations sauvages,
01:01:19 c'est qu'on ne sait absolument pas où sont les cortèges.
01:01:21 Il y en a plusieurs dans la capitale, et les manifestants utilisent
01:01:24 le mobilier urbain, les poubelles de Paris,
01:01:26 pour entraver le... le... l'avancement des forces de l'ordre.
01:01:29 La circulation également est ouverte,
01:01:31 ce qui est une particularité par rapport aux manifestations organisées.
01:01:34 Et donc voilà, c'est... c'est plusieurs cortèges dans Paris,
01:01:37 qui essaient de s'organiser.
01:01:39 Les forces de l'ordre essayent de s'organiser.
01:01:41 Mais c'est une situation assez confuse dans la rue de Paris pour un lundi soir.
01:01:44 - Oui ! - Oui, parce qu'il y a le feu !
01:01:46 Oh, tu es trop fort, Karkat.