Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE
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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur CNews, heureux de vous retrouver pour la suite de votre samedi, deuxième partie de Midi News Weekend.
00:00:06 A 13h, je vous donne d'ores et déjà rendez-vous pour le débat de Midi News.
00:00:10 Mon invité tout à l'heure sera le chef doublement étoilé Christophe Dufossé, lauréat de la dernière édition du Michelin.
00:00:16 Mais d'abord, c'est le grand journal de la mi-journée et voici les titres de l'actualité de ce samedi.
00:00:21 Septième journée de manifestation contre la réforme des retraites.
00:00:26 Près d'un million de personnes sont attendues dans les rues.
00:00:28 Vous verrez que pendant ce temps, les grèves se poursuivent, notamment dans les transports,
00:00:32 le ramassage des ordures ou encore dans le secteur de l'énergie.
00:00:37 Une femme de 96 ans, cambriolée et violée en pleine nuit par un homme pourtant connu des services de police.
00:00:42 Le suspect a été interpellé il y a quelques jours.
00:00:44 Nous reviendrons sur ce drame sordide dans un instant.
00:00:48 C'est un phénomène de plus en plus récurrent des drones, complique désormais la vie des surveillants de prison,
00:00:54 des drones qui permettent aux détenus de se faire livrer toutes sortes de choses et notamment de la drogue.
00:01:00 A Pékin, l'Iran et l'Arabie Saoudite ont renoué hier leur lien diplomatique.
00:01:03 Ennemis jurés depuis 2016, les deux pays du Golfe vont à nouveau se parler grâce à la Chine.
00:01:09 Décryptage tout à l'heure avec notre spécialiste des questions internationales Harold Iman.
00:01:14 Et puis ce samedi, nous commémorons les 45 ans de la disparition de Claude François.
00:01:18 Des milliers de fans sont attendus aujourd'hui et demain au Moulin de Danois dans l'Essonne pour honorer sa mémoire.
00:01:24 Et pour décrypter l'actualité de ce samedi, à mes côtés,
00:01:32 chroniqueur habitué, aguerri et averti de Midi News Week-end, Kevin Bossuet, professeur d'histoire.
00:01:38 Bonjour. - Bonjour, Mickaël.
00:01:39 - Ravi de vous accueillir cet après-midi. Naïmaïm Fadel, essayiste. Bonjour.
00:01:43 - Bonjour, Mickaël.
00:01:44 - Et Mickaël Sadoun, chroniqueur et consultant.
00:01:47 On va donc démarrer dès maintenant avec cette nouvelle journée de manifestation contre la réforme des retraites.
00:01:53 Ce samedi, c'est la septième fois que les Français sont dans la rue aujourd'hui.
00:01:56 Regardez tout de suite les prévisions de la préfecture.
00:01:59 La participation pourrait atteindre 800 000 à 1 million de personnes en France, selon la police,
00:02:04 dont 70 000 à 100 000 à Paris.
00:02:07 Paris, où la manifestation se lancera à 14 heures depuis la place de la République.
00:02:13 Du côté des perturbations à présent, elles perdurent depuis mardi,
00:02:16 particulièrement dans les transports, le ramassage des ordures ou encore dans le secteur de l'énergie.
00:02:21 Alors, où en est la grève ce week-end ? Tour d'horizon avec Thomas Bonnet.
00:02:25 - Une drôle d'odeur dans l'air à quelques pas de la Dame de Fer.
00:02:36 Les poubelles envahissent certaines rues parisiennes.
00:02:38 Il faut parfois se frayer un chemin entre les ordures.
00:02:41 Des milliers de tonnes de déchets jonchent le sol de la capitale depuis plusieurs jours.
00:02:46 Conséquence directe de la grève des services de traitement des ordures.
00:02:49 - Alors, comment dire ? Terrible, ça sent pas bon, c'est pas beau, il y a des rats.
00:02:55 Blocage aussi dans de nombreuses raffineries en France.
00:02:58 Le mouvement se durcit chez Total Énergie.
00:03:00 Pour le moment, pas ou très peu de pénuries dans les stations-service.
00:03:04 La CGT, qui se targue de coupures d'électricité, ciblait autre symbole du durcissement du mouvement.
00:03:10 Des coupures qui peuvent avoir de sérieuses conséquences.
00:03:13 Cette semaine, c'est une clinique de Charleville-Mézières qui a été touchée.
00:03:16 Un IRM est ainsi tombé en panne, impactant au moins 150 patients.
00:03:21 Il faudra une dizaine de jours pour réparer l'appareil.
00:03:24 Un incident qui aurait pu mal finir.
00:03:26 - Il aurait pu avoir des conséquences néfastes pour les patients qui étaient en train de passer des examens,
00:03:32 y compris en IRM où il y avait une jeune fille de 13 ans qui était en IRM.
00:03:37 Et tout s'est arrêté brutalement avec toutes les conséquences que ça aurait pu entraîner.
00:03:42 Côté transport, la situation reste toujours très perturbée.
00:03:45 A la SNCF, ce week-end, amélioration en revanche pour les lignes du métro parisien.
00:03:50 Situation toujours aussi compliquée pour ce qui concerne le secteur aérien.
00:03:53 20% des vols prévus ce week-end ont dû être annulés.
00:03:57 Preuve que si la France n'est pas vraiment à l'arrêt, la mobilisation se fait tout de même ressentir
00:04:02 et impacte le quotidien des Français.
00:04:04 - Alors voilà, des perturbations, comme vient de l'expliquer Thomas Bonnet,
00:04:08 qui impactent le quotidien des Français.
00:04:10 Mais bon, les syndicats voulaient mettre à genoux l'économie du pays.
00:04:13 On parlait de France à l'arrêt.
00:04:15 Kevin Bossuet, on en est loin.
00:04:17 - On en est évidemment loin.
00:04:18 Pour l'instant, c'est raté.
00:04:20 Évidemment qu'il y a une contestation au sein de la société française
00:04:23 contre cette réforme des retraites.
00:04:24 Évidemment qu'il y a une mobilisation et c'est vrai qu'il y a une unité syndicale
00:04:28 qu'on peut qualifier d'historique.
00:04:30 Mais quand on regarde concrètement ce qui se passe dans la société française,
00:04:33 la mobilisation est forte, mais elle n'est pas historique.
00:04:37 Regardez la mobilisation de mardi dernier.
00:04:39 On nous avait dit "vous allez voir ce que vous allez voir".
00:04:41 Et finalement, on était dans la moyenne des manifestations.
00:04:44 Et surtout, il y a certains secteurs qui n'ont pas été touchés.
00:04:47 Je pense notamment aux ports ou je pense aux routiers ou même à la jeunesse.
00:04:51 Monsieur Boyard avait fait un appel au blocage dans les lycées et les universités.
00:04:55 Mardi, il y a seulement 1% des lycées de France qui ont été bloqués.
00:05:00 - Certains ports avaient été touchés.
00:05:02 - Oui, certains ports, mais ça s'est vite débloqué.
00:05:05 Par contre, l'enjeu pour Emmanuel Macron,
00:05:07 c'est évidemment ce qui va se passer au sein de l'Assemblée nationale,
00:05:09 parce qu'il lui faut une majorité pour voter cette loi.
00:05:13 Et si jamais il ne la trouve pas,
00:05:14 si jamais il n'a pas l'appui des députés, les Républicains,
00:05:17 il devra avoir recours au 49-3.
00:05:19 De toute façon, chacun campe sur ses positions.
00:05:23 Les syndicats ne veulent pas des 64 ans.
00:05:26 Emmanuel Macron veut absolument des 64 ans.
00:05:28 Donc, de toute façon, ce conflit ne pourra pas être résolvé
00:05:34 dans le sens où chacun campera sur ses positions.
00:05:36 Et Emmanuel Macron passera de toute manière.
00:05:38 Par contre, on va voir les conséquences sur son quinquennat,
00:05:41 parce qu'utiliser le 49-3,
00:05:43 ça va être perçu encore une fois comme un déni de démocratie,
00:05:46 comme une forme de mépris.
00:05:47 Et la question qui va se poser,
00:05:49 est-ce qu'Emmanuel Macron va pouvoir diriger correctement la France
00:05:53 après ce passage en force ?
00:05:55 Le mouvement semble donc perdurer,
00:05:56 même se divorcir dans certains secteurs.
00:05:58 Mais les Français, eux, sont de plus en plus partagés
00:06:01 par les actions menées par les syndicats Vincent Fandèges.
00:06:04 Et Sacha Robin sont allés vous interroger
00:06:06 que pensez-vous de la tournure que prend la mobilisation ?
00:06:09 Écoutez vos réponses.
00:06:10 Ça va tenir et Macron et compagnie, ils vont baisser les bras.
00:06:17 Je soutiens le mouvement sur le fond,
00:06:20 mais sur la forme, je suis de moins en moins d'accord
00:06:22 parce qu'on se sent un peu pris en otage.
00:06:23 Personnellement, c'est le cas.
00:06:25 La parole des manifestants, elle ne sera jamais entendue, c'est mort.
00:06:28 Naïma, les Français semblent en grande majorité contre cette réforme.
00:06:30 Mais pour ce qui est des actions menées par les syndicats,
00:06:34 là, la vie des Français est plus mitigée.
00:06:36 Exactement, mais les syndicats, je pense qu'ils sont conscients de cela.
00:06:38 Ils sont conscients qu'il ne faut pas bloquer le pays.
00:06:41 Il ne faut pas, excusez-moi l'expression, emmerder.
00:06:44 Ils sont conscients qu'il ne faut pas bloquer le pays,
00:06:45 mais l'objectif premier, c'était quand même de mettre la France à l'arrêt.
00:06:47 Oui, mais justement, c'est ça qui est intéressant.
00:06:49 C'est qu'ils disent, on veut mettre la France à l'arrêt,
00:06:51 il faut bloquer le pays, tout ça.
00:06:53 Mais rappelons-nous que c'est beaucoup plus Mélenchon
00:06:55 qui a quand même tenu des propos extrêmement guerriers.
00:06:59 Mais ce qui est intéressant, c'est que...
00:07:00 La CGT aussi un peu.
00:07:01 Exactement.
00:07:02 Mettre à genoux l'économie.
00:07:03 Vous avez raison, Michael, sauf que la CGT, elle a quand même...
00:07:07 La CFDT, qui n'est pas pour bloquer le pays.
00:07:10 Donc, vous voyez, c'est ça le balancement.
00:07:11 La contrebalance.
00:07:12 Donc, ça contrebalance énormément.
00:07:14 Et je pense aussi qu'ils n'ont pas intérêt,
00:07:17 parce que sinon, il va y avoir un retournement de l'opinion publique.
00:07:21 C'est ce qu'on voit aujourd'hui.
00:07:23 Et en même temps, je rejoins ce qu'a dit tout à l'heure Kevin,
00:07:26 c'est qu'on a un blocage aujourd'hui,
00:07:27 puisqu'il tend la main à Emmanuel Macron en lui disant,
00:07:31 "On veut être reçu", lui il dit, "Non, j'ai voulu vous recevoir un moment,
00:07:35 maintenant c'est fini".
00:07:36 Et il dit même, parce qu'on a parlé du 49.3,
00:07:38 qu'il n'exclut pas d'utiliser le 49.3.
00:07:41 Un homme a été condamné à un an de prison ferme
00:07:45 pour avoir dégradé une voiture de SOS médecin.
00:07:47 On parlait des actions un peu extrêmes, plus qu'extrêmes même,
00:07:51 on a tous encore en tête les images de ce véhicule
00:07:53 pris pour cible mardi lors des manifestations.
00:07:55 L'homme qui a été jugé en comparution immédiate
00:07:57 a également écopé d'une interdiction de venir dans la capitale
00:08:01 de deux ans, car c'est bien sûr la crainte pour les Français
00:08:04 lors des manifestations qu'elle dégénère.
00:08:06 Aujourd'hui encore à Paris, certains commerçants craignent
00:08:09 de voir leur boutique caillassée par les manifestants.
00:08:12 Thomas Bonnet et Charles Pousseau en ont rencontré certains.
00:08:15 À quelques heures de la manifestation parisienne,
00:08:19 les employés de cette agence immobilière sont à pied d'œuvre.
00:08:24 Non sans mal, ils installent ces larges panneaux de bois.
00:08:27 Le but, éviter tout dégât lors du passage du cortège.
00:08:30 En fait, la préfecture, la police est venue pour nous signaler
00:08:34 que le parcours passait par ici, donc voilà, pour ne pas prendre de risques,
00:08:39 on préfère fermer plutôt que d'avoir peut-être une chance
00:08:42 qu'elle soit cassée.
00:08:44 Autre agence, même inquiétude.
00:08:46 Pascal va lui aussi barricader.
00:08:48 Question de sécurité, dit-il.
00:08:50 On a déjà eu un collègue qui s'est fait casser la vitrine de son agence
00:08:54 et par sécurité, on préfère fermer, barricader.
00:08:58 Les commerçants de ce quartier de Paris vivent régulièrement
00:09:00 au rythme des manifestations fréquentes dans cette zone de la capitale.
00:09:05 C'est donc avec une certaine philosophie qu'ils s'adaptent.
00:09:07 Ce caviste parle des aléas du quartier
00:09:11 et ne fermera son rideau métallique qu'au dernier moment.
00:09:14 Je me suis fait casser mes vitrines plusieurs fois,
00:09:16 pas contre moi, mais parce qu'il y avait les CRS qui étaient devant
00:09:20 et les gens qui leur tiraient dessus.
00:09:22 Et donc on a dû remplacer trois, quatre fois les vitres.
00:09:24 Mais là, maintenant, on a ce rideau qui fait qu'on ferme au moment
00:09:28 où les CRS arrivent et d'ailleurs, souvent, des gens en civil
00:09:31 viennent nous dire de fermer.
00:09:32 Des milliers de manifestants sont attendus dans les rues de la capitale
00:09:36 à partir de 14h.
00:09:38 - Mickaël Sadoun, les syndicats condamnent-ils suffisamment
00:09:41 ce type de débordement ?
00:09:43 Est-ce que ça ne les dessert pas finalement ?
00:09:45 Ça ne dessert pas leur discours ?
00:09:47 - Ça les dessert totalement.
00:09:48 Je pense aussi qu'ils les condamnent insuffisamment.
00:09:52 Mais il faut dire quand même que les syndicats ont derrière eux
00:09:55 quand même l'opinion.
00:09:57 Ils ont gagné cette bataille, on l'a dit plusieurs fois.
00:09:59 Emmanuel Macron…
00:10:00 - Même dans des cas comme ça ?
00:10:01 Même quand on voit une voiture cassée ?
00:10:02 - Oui, pour le moment, les manifestations ont été plutôt de bonne tenue.
00:10:05 Franchement, il faut le dire et le rappeler,
00:10:07 il y a eu beaucoup moins d'échauffourés, de black blocs,
00:10:11 de groupuscules d'extrême gauche que pendant d'autres séries
00:10:14 de manifestations, les Gilets jaunes notamment sur la fin.
00:10:17 Puis ensuite, la réforme des retraites, la première,
00:10:20 celle qu'il y avait en 2019.
00:10:22 Donc pour le moment, les mouvements de grève ont été plutôt calmes
00:10:26 et respectables.
00:10:28 L'autre chose sur laquelle je voulais insister,
00:10:29 c'est qu'Emmanuel Macron a fait à mon avis le deuil
00:10:32 de la bataille de l'opinion.
00:10:34 Il sait que l'opinion n'est pas dans son camp.
00:10:36 Il n'a pas de problème à mon avis à passer en force
00:10:39 au Parlement et ailleurs, d'où l'utilisation probablement du 49.3.
00:10:43 Voilà, après il a gagné quand même la bataille du récit
00:10:46 puisque tout le monde a quand même dans l'idée qu'il va passer en force,
00:10:49 que la réforme des retraites va finir par passer.
00:10:51 Je pense que les Français sont habitués au fonctionnement
00:10:54 des institutions de la Ve République.
00:10:55 Et l'utilisation du 44.3 aussi, qu'on vient de découvrir
00:10:58 maintenant au Sénat.
00:10:59 Allez, on passe à un tout autre sujet dans le reste de l'actualité.
00:11:02 Ce drame affreux a cliché la garenne.
00:11:04 En région parisienne, une femme de 96 ans, cambriolée
00:11:07 et violée en pleine nuit par un homme pourtant connu
00:11:09 des services de police.
00:11:10 Les faits se sont déroulés le 13 février dernier,
00:11:13 mais le suspect a été interpellé il y a quelques jours.
00:11:15 Reportage de Solène Boulan, Charles Bajer et Jules Bédot.
00:11:18 C'est au sein de cette résidence de cliché la garenne
00:11:24 que le calvaire d'une femme de 96 ans a duré près de deux heures.
00:11:28 Dans la nuit du 13 au 14 février,
00:11:30 un individu s'introduit chez la nona génère.
00:11:33 Il dérobe plusieurs objets de valeur avant de la violer
00:11:36 et de la frapper à plusieurs reprises.
00:11:38 Dans la résidence, les voisins sont sidérés.
00:11:41 C'est une toute petite mamie, elle est toute mignonne.
00:11:43 Quand on la sort, on la tient parce qu'elle tremble un peu,
00:11:48 elle n'a plus beaucoup d'équilibre.
00:11:50 Mais bon, voilà, oui, elle est vulnérable.
00:11:53 Comment on peut faire ça à une mamie ?
00:11:54 Franchement, moi, je ne comprends pas.
00:11:57 Deux cinglées.
00:11:58 La police judiciaire des Hauts-de-Seine a été chargée de l'affaire.
00:12:01 L'auteur des faits a été interpellé le 6 mars dernier.
00:12:04 C'est une personne, vraisemblablement,
00:12:06 qui a déjà été inquiétée pour des faits de délinquance sexuelle
00:12:09 et qui a été connue également pour des faits divers,
00:12:13 des services de police.
00:12:14 Les faits pour lesquels il avait été inquiété
00:12:16 d'agressions sexuelles sur mineurs remontent à plusieurs années.
00:12:19 L'individu a été placé en détention provisoire pour viol aggravé.
00:12:22 Il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
00:12:26 Kevin Bossuet, le sujet de la récidive s'invite dans l'actualité
00:12:29 avec cet homme connu des services de police
00:12:32 pour des faits d'agressions sexuelles, notamment sur mineurs.
00:12:35 Ça rend ce drame encore plus révoltant, j'ai envie de dire.
00:12:38 Évidemment que ça rend ce drame encore plus révoltant.
00:12:41 Je crois qu'on a oublié l'idée que l'État devait protéger
00:12:45 la population française et que la justice doit protéger
00:12:49 la population française.
00:12:50 Évidemment, quand j'entends parler de réinsertion,
00:12:52 c'est évidemment important.
00:12:53 Au cours de sa vie, on peut fauter une fois,
00:12:56 on peut fauter deux fois, mais on ne peut pas relâcher
00:12:59 quelqu'un dans la nature qui est dangereux, en quelque sorte.
00:13:03 Et là, on voit bien que les verrous moraux sont en train de sauter.
00:13:07 Non, mais est-ce que vous vous rendez compte ?
00:13:09 Vous en prendre à une femme de 96 ans
00:13:12 qui n'a aucun moyen de se défendre, la violer.
00:13:15 Non, mais on est ici véritablement dans l'horreur
00:13:19 et les Français ne comprennent plus cela,
00:13:21 ne comprennent plus que cela puisse être possible,
00:13:24 surtout que les faits que cet individu avait commis,
00:13:27 c'était des faits d'agressions sexuelles.
00:13:29 Pourquoi n'a-t-il pas été soigné ?
00:13:30 Pourquoi n'a-t-il pas été davantage suivi ?
00:13:33 À force de voir ce genre d'affaires,
00:13:35 c'est véritablement la société française qui s'est délite
00:13:38 parce que les gens ne veulent plus jouer le jeu
00:13:41 et le pacte social part en éclat et c'est dramatique.
00:13:45 Poissy va devoir revoir sa copie.
00:13:47 La Ville ne pourra plus suspendre les aides municipales
00:13:50 aux familles de délinquants mineurs.
00:13:51 Le tribunal administratif de Versailles a annulé cette mesure prise
00:13:54 il y a deux ans par l'ancien maire Karl Oliv,
00:13:56 devenu depuis député Renaissance.
00:13:58 La justice avait été saisie par la Ligue des droits de l'homme.
00:14:01 Écoutez la réaction de Karl Oliv justement.
00:14:03 On n'a jamais suspendu ou supprimé finalement ce type d'initiative,
00:14:17 on n'en a pas eu besoin.
00:14:18 Mais on a pu justement retisser le lien avec les familles.
00:14:21 C'est-à-dire que moi dans mon bureau à Poissy,
00:14:22 j'ai reçu cinq familles avec des enfants pour dire
00:14:25 « c'est pas bien, la délinquance juvénile,
00:14:27 comme on dit, la délinquance des jeunes a baissé ici à Poissy. »
00:14:30 Donc vous voyez, on est dans un contrat gagnant-gagnant
00:14:32 et malheureusement l'autorité de l'État est à nouveau dégradée
00:14:36 avec ce type de décision que je respecte, il n'y a pas le choix.
00:14:41 Mais je pense qu'aujourd'hui, si on veut que l'autorité de l'État
00:14:44 soit respectée dans ce pays et que les pompiers, les policiers,
00:14:49 malheureusement les enseignants, les élus soient respectés,
00:14:52 on ne peut pas transiger avec ce type, encore une fois, d'initiative.
00:14:58 Naïma Imfadel, est-ce que vous comprenez la colère de Karl Oliv ?
00:15:01 Je la comprends, d'autant plus que moi souvent j'aborde
00:15:03 la question de la place et du rôle des parents et qu'effectivement,
00:15:07 alors moi je vais même plus loin que les allocations familiales
00:15:09 qu'on donne en France sont là pour accompagner la parentalité,
00:15:14 aider les parents dans leur rôle parental,
00:15:17 mais qu'en même temps on doit aussi conditionner ces aides.
00:15:20 Et là en l'occurrence, et c'est ça qui est encore plus scandaleux,
00:15:23 c'est que ce sont des aides qui sont décidées par la collectivité.
00:15:26 Donc notamment la collectivité, c'est à sa discrétion,
00:15:29 donc elle est en droit à un moment de dire,
00:15:31 "Bien écoutez, vos enfants se comportent mal,
00:15:33 sont dans la délinquance, se dégradent, sont dans l'investibilité,
00:15:36 du coup on vous retire ces aides."
00:15:38 Mais vous vous rendez compte qu'aujourd'hui c'est open bar,
00:15:40 ça veut dire que dans ce pays, on n'a plus de levier,
00:15:43 on n'est plus en capacité de penser à la place et le rôle des parents
00:15:47 et comment on les responsabilise et on les poursuit aussi.
00:15:51 Et je voudrais juste citer une chose,
00:15:52 c'est que normalement il y a un projet de loi qui va être présenté
00:15:55 à l'Assemblée nationale par Alexandre Martin, député,
00:15:58 qui va justement positionner ce rôle et cette place des parents
00:16:05 et non seulement on va rabaisser dans le cadre de la justice des mineurs
00:16:09 l'âge pour poursuivre le jeûne,
00:16:13 mais aussi pour poursuivre les parents pour manquement dans l'éducation.
00:16:18 Dans l'actualité également, c'est un phénomène de plus en plus récurrent,
00:16:20 des drones compliquent désormais la vie des surveillants de prison,
00:16:24 des drones qui permettent aux détenus de se faire livrer toutes sortes de choses
00:16:27 et notamment de la drogue.
00:16:29 Regardez ce sujet de Célia Barotte et puis je vous écoute en plateau juste après.
00:16:33 Il est presque 11h ce vendredi matin,
00:16:35 lorsqu'un drone est signalé par le mirador du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Falavier.
00:16:40 Dirigé à distance par un pilote camouflé,
00:16:43 l'engin volant a largué des colis au pied d'un surveillant moniteur de sport.
00:16:47 Au total, un kilo de cannabis a été récupéré,
00:16:50 une pratique de plus en plus courante selon ce représentant syndical.
00:16:54 Les drones sont un moyen un peu plus moderne,
00:16:56 un petit peu plus précis également pour livrer des marchandises
00:17:01 qui sont parfois coûteuses quand même,
00:17:03 puisqu'en effet sur le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Falavier ce matin,
00:17:06 enfin aujourd'hui, c'était un paquet d'un kilo.
00:17:09 Le cas de Saint-Quentin-Falavier n'est pas isolé.
00:17:12 Depuis le début d'année, les vols de drones se multiplient au-dessus des prisons françaises.
00:17:16 Par exemple, selon nos confrères du Figaro en janvier,
00:17:19 à Riom, 22 colis, dont 8 téléphones, de la viande,
00:17:22 3 cartes SIM et 138 grammes de stupéfiants ont été interceptés.
00:17:26 Et à Douai, le 2 mars, 226 grammes d'une substance illégale.
00:17:30 Mais à ce jour, pénétrer dans un domaine pénitentiaire ne constitue pas une infraction.
00:17:35 Dans ces règles spécifiques aux établissements pénitentiaires,
00:17:38 on ne trouve pas d'infraction précise
00:17:41 concernant le fait de s'introduire illégalement dans un établissement pénitentiaire.
00:17:45 Le délit spécifique aux établissements pénitentiaires,
00:17:49 c'est le fait de transmettre un objet quelconque à un détenu.
00:17:53 Inquiets que des armes ou explosifs soient parachutés aux fenêtres des cellules,
00:17:56 le syndicat EFO-surveillants a demandé dans une lettre ouverte
00:18:00 la création d'une cellule drone à part entière.
00:18:02 - Mickaël Sadoun, cette situation paraît totalement dingue.
00:18:07 C'est-à-dire les drones, c'est le nouveau Amazon des détenus en fait.
00:18:10 - Oui, mais ce n'est pas nouveau.
00:18:12 Bon, ça fait écho à plusieurs polémiques qui ont fait l'actualité.
00:18:15 On se souvient de Colantès et du karting organisé.
00:18:18 On se souvient des livraisons par drone de drogue qui ont déjà été faites.
00:18:20 Et notamment fin octobre, il y avait eu un fait similaire
00:18:23 dans une prison en Ile-de-France.
00:18:25 - Et là, ça semble effectivement devenir récurrent.
00:18:27 - C'est récurrent. - Presque quasi quotidien.
00:18:29 - On ne le dira jamais assez.
00:18:30 C'est une insulte pour les victimes qui veulent
00:18:32 que les délinquants et les criminels soient punis.
00:18:34 - Et c'est une insulte pour la justice de notre pays.
00:18:36 - C'est une insulte pour la justice.
00:18:37 C'est une démonstration de faiblesse, plutôt, je dirais,
00:18:39 pour la justice et l'administration pénitentiaire.
00:18:43 Voilà, et ça va à l'encontre de la volonté des Français.
00:18:45 Il faut rappeler que selon un sondage IFOP de 2018,
00:18:47 50% des Français pensent que la souffrance et l'enfermement
00:18:50 font partie de la peine de prison.
00:18:53 Ils veulent une justice plus punitive,
00:18:55 pas seulement qui ait vocation à la réinsertion.
00:18:57 Évidemment, ces gens qui sont en prison ne sont pas inhumains.
00:19:00 Il faut les traiter peut-être parfois plus humainement.
00:19:03 Il faut rappeler que les suroccupations des prisons françaises
00:19:06 sont une réelle problématique.
00:19:08 Il y a 120% de surpopulation carcérale, comme on dit.
00:19:12 Donc, mettre plus de moyens dans la justice.
00:19:14 Je rappelle que le budget moyen par habitant de la justice en France
00:19:17 est deux fois moins important, par exemple, qu'en Allemagne.
00:19:19 Donc, des prisons qui explosent,
00:19:21 il faut remettre des moyens dans la justice
00:19:22 et aussi pour pouvoir s'équiper technologiquement
00:19:24 et surveiller ses drones.
00:19:25 - Et ce qui est hallucinant, c'est que...
00:19:26 - Un mot très rapide alors, Naïma.
00:19:28 - C'est ça qui est hallucinant, c'est que malgré ces conditions,
00:19:30 effectivement, qu'on peut penser quand même indignes,
00:19:33 ça n'empêche pas la récidive.
00:19:34 - Ça n'empêche pas la récidive et on en parlait,
00:19:36 notamment tout à l'heure.
00:19:38 L'actualité internationale à présent, à Pékin, l'Iran et l'Arabie saoudite
00:19:42 ont renoué hier leur lien diplomatique.
00:19:44 Ennemis jurés depuis 2016,
00:19:47 ils vont à nouveau se parler grâce à la Chine.
00:19:50 Harold Iman, bonjour, merci de nous avoir rejoints.
00:19:53 Spécialiste des questions internationales,
00:19:55 la Chine réussit un exploit finalement en rabibochant ces deux poids lourds du Golfe.
00:20:00 - Alors, ça faisait sept ans que les deux ne se parlaient pas,
00:20:02 n'avaient plus de relation diplomatique entre Teheran et Arabie saoudite.
00:20:07 Ce sont deux rivaux stratégiques,
00:20:09 on pourrait même dire ennemis stratégiques au Moyen-Orient.
00:20:13 Et voici que ce ne sont pas les États-Unis qui vont les rapprocher,
00:20:18 bien sûr, ils ne parlent pas à l'Iran.
00:20:19 Ce n'est pas la Russie,
00:20:21 mais c'est la puissance à laquelle on ne s'attendait pas,
00:20:25 c'est-à-dire la Chine, le chef de la diplomatie chinoise
00:20:30 entre ses homologues iraniens et saoudiens,
00:20:36 à Pékin pour là-bas signer la reconnaissance croisée.
00:20:44 Et justement, si on revient à la carte,
00:20:45 on comprendra pourquoi c'est si dramatique,
00:20:48 parce que c'est tout le Moyen-Orient qui est affecté par cette nouvelle réconciliation,
00:20:56 puisque les deux pays sont quasiment militairement en guerre.
00:21:00 Ça ne veut pas dire que la guerre s'arrêtera,
00:21:02 mais vous voyez tout ce qui est orange,
00:21:03 c'est ce qu'on appelle le croissant chiite plus le Yémen.
00:21:07 Ça veut dire que l'Iran domine le gouvernement de l'Irak,
00:21:10 celui de Syrie et celui du Liban.
00:21:13 Et au Yémen, il y a une guerre civile.
00:21:15 Donc, c'est difficile de dire qu'ils ne sont pas en guerre,
00:21:20 alors que l'Arabie saoudite soutient quasiment systématiquement
00:21:24 ceux qui sont de l'autre côté de cette zone orange.
00:21:28 Et les Chinois avaient essayé de faire un peu les faiseurs de paix
00:21:34 entre l'Ukraine et la Russie, mais là, ça n'a absolument pas marché.
00:21:37 Ils n'avaient pas du tout les bons leviers, les bons réflexes.
00:21:41 Mais là, comme ils sont proches de l'Iran,
00:21:44 comme ils achètent du pétrole iranien et du pétrole saoudien,
00:21:49 ils pouvaient à peu près s'insinuer.
00:21:52 Et voilà que les Saoudiens sont de plus en plus attirés
00:21:55 par une alternative aux États-Unis.
00:21:57 Et il semblerait qu'ils l'aient trouvé.
00:21:59 Merci beaucoup Harold Iman.
00:22:00 On va écouter un peu de musique avant de partir en pub,
00:22:03 puisque ce samedi, nous commémorons un triste anniversaire.
00:22:05 Mais on peut écouter un peu de musique avec évidemment Claude François.
00:22:10 Si on arrive à l'écout, voilà l'Emmanuelia.
00:22:13 45 ans de la disparition de ce grand de la chanson française.
00:22:18 Le 11 mars 1978, Claude François a décédé à l'âge de 39 ans.
00:22:22 Et ce week-end, des milliers de fans sont attendus au Moulin de Danois,
00:22:25 dans l'Essonne, pour honorer sa mémoire ancienne.
00:22:27 Demeure du chanteur dans laquelle il a vécu 14 ans,
00:22:30 devenu depuis un musée.
00:22:32 Je vois que ça vous fait sourire, My My Imfinal.
00:22:34 Claude François, ça vous rappelle plein de souvenirs ?
00:22:35 Ah oui, effectivement, ça me rappelle plein de souvenirs.
00:22:37 On avait nos fameux cahiers de chansons
00:22:39 et c'était beaucoup Claude François qu'on chantait.
00:22:42 Parole d'Ethienne Rodagil sur cette chanson.
00:22:44 Parole d'Ethienne Rodagil.
00:22:46 Qui était un peu, plutôt un télo à l'époque.
00:22:49 Lui qui était plutôt un chanteur populaire.
00:22:51 Et ensemble, ils ont fait cette chanson magnifique.
00:22:53 Et cette chanson qui reste aujourd'hui.
00:22:54 C'est-à-dire qu'il nous a quittés il y a 45 ans,
00:22:56 mais on continue à chanter et à danser sur du Claude François.
00:23:00 On va marquer une courte pause, les amis.
00:23:01 On revient dans un instant pour la suite de Midi News Week-end.
00:23:03 Merci beaucoup Harold.
00:23:05 On revient juste après la pause.
00:23:06 Midi News Week-end qui continue bien sûr sur CNews.
00:23:09 Restez avec nous.
00:23:10 A tout de suite.
00:23:11 De retour sur CNews pour la suite de Midi News Week-end.
00:23:19 On va poursuivre notre journal et nos discussions juste après.
00:23:23 Le rappel des principaux titres de l'actualité, c'est avec Mathieu Devez.
00:23:26 Le début d'une nouvelle polémique autour de l'équipe de France de football.
00:23:33 Dans une interview accordée aux Parisiens, Didier Deschamps est revenu
00:23:36 sur le forfait à la Coupe du Monde de Karim Benzema, alors blessé.
00:23:39 Selon le sélectionnaire des Bleus, Karim est meurtri car cette Coupe du Monde
00:23:42 représentait beaucoup pour lui.
00:23:44 C'est le footballeur qui aurait déclaré ne pas pouvoir jouer.
00:23:47 Or cette version semble ne pas correspondre avec celle de Benzema.
00:23:50 Il a répondu à son ex-sélectionneur avec le message.
00:23:52 Mais quelle audace, accompagné d'un clown.
00:23:55 Le vent souffle fort sur la Corse.
00:23:57 Météo France a placé les départements de Haute-Corse et de Corse du Sud
00:24:00 en vigilance orange pour vents forts.
00:24:02 Des rafales de 140 à 160 km/h sont attendues dans l'après-midi.
00:24:06 L'alerte a en revanche été levée pour les Alpes-Maritimes et le Varve.
00:24:10 Et aux Etats-Unis, la Californie est menacée par des inondations
00:24:13 après une nouvelle tempête.
00:24:14 Hier, elle a entraîné des ordres d'évacuation dans plusieurs régions.
00:24:18 Jusqu'à 23 cm de précipitations sont attendues par endroit,
00:24:22 alors que l'État de l'Ouest américain connaît un hiver
00:24:24 marqué par de fortes pluies et des neiges importantes.
00:24:27 Merci Mathieu, Mathieu Devez.
00:24:30 On vous retrouve à 13h pour un nouveau Flash Info.
00:24:31 Et puis l'actualité ce samedi, c'est bien sûr cette nouvelle journée
00:24:34 de manifestation contre la réforme des retraites.
00:24:37 Septième journée, c'est la septième fois que les Français
00:24:40 sont dans la rue aujourd'hui.
00:24:41 Voici les prévisions pour la participation qui pourrait atteindre
00:24:46 800 000 à 1 million de personnes en France selon la police,
00:24:49 dont 70 000 à 100 000 à Paris.
00:24:51 Paris où la manifestation se lancera à partir de 14h
00:24:55 depuis la place de la République.
00:24:57 Du côté des perturbations à présent dans les transports,
00:25:01 comptez un RER A, D et E sur 2,
00:25:05 deux trains sur 3 également pour le RER B,
00:25:07 un sur 4 pour le RER C concernant les métros,
00:25:11 les lignes 6, 8, 11, 12 et 13 circulent quasiment normalement aujourd'hui.
00:25:16 Du côté à présent des ordures, parce que vous avez remarqué que Paris,
00:25:21 la grève des éboueurs est particulièrement suivie aujourd'hui.
00:25:25 Les rues de Paris sont jonchées de déchets,
00:25:26 on va en parler dans un instant.
00:25:28 Les incinérateurs sont bloqués.
00:25:31 On va faire le point tout de suite avec Tony Pitaro
00:25:34 et puis j'en parle avec mes chroniqueurs en plateau juste après.
00:25:37 Voici à quoi ressemblent certains arrondissements de Paris depuis lundi.
00:25:41 Plusieurs milliers de tonnes de déchets accumulées dans les rues,
00:25:45 ce qui provoque l'indignation des riverains.
00:25:48 Ça sent pas bon, c'est pas beau.
00:25:50 Il y a des rats sur les vues, des souris, donc une horreur.
00:25:54 Une catastrophe, ça ne devrait pas exister.
00:25:57 En France, c'est très sale, de toute manière c'est très sale de toujours.
00:26:01 Une situation qui n'est pas près de s'améliorer dans la capitale
00:26:04 puisque trois sites de traitement des ordures ménagères sont bloqués.
00:26:08 C'est le cas de l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine
00:26:11 qui traite 700 000 tonnes de déchets par an.
00:26:13 On ne va pas s'excuser non plus auprès des usagers,
00:26:16 celui qui les prend en otage et qui nous prend en otage
00:26:18 et qui nous oblige à faire grève et qui nous oblige à faire ça,
00:26:21 c'est quelqu'un qui n'a pas entendu ce qui s'est passé
00:26:24 depuis le mois de janvier dans les manifestations,
00:26:25 il s'appelle Emmanuel Macron.
00:26:27 On va passer le week-end jusqu'à mardi prochain,
00:26:29 et le mardi prochain on verra ce qu'on fait.
00:26:30 Le commerçant qui charge !
00:26:31 Pour faire face, certains maires parisiens s'organisent.
00:26:35 C'est le cas de Geoffroy Boulard, dans le 17ème,
00:26:38 qui a fait appel aux commerçants et à un prestataire privé
00:26:41 pour ramasser les ordures.
00:26:43 Voilà, à Paris, la grève des éboueurs particulièrement suivie.
00:26:47 On est dans l'exemple d'un métier pénible, celui des boueurs.
00:26:50 La contestation de la réforme est donc d'autant plus importante,
00:26:53 on l'imagine, Michael Sadoun.
00:26:55 Oui, moi ce que je constate, c'est que dans ce pays,
00:26:57 on a souvent besoin que les gens s'arrêtent de travailler
00:26:59 pour découvrir à quel point leur métier est essentiel
00:27:01 pour la vie de la nation.
00:27:02 Et on voit la vitesse à laquelle ça se dégrade
00:27:04 quand les éboueurs arrêtent de travailler.
00:27:06 Donc moi personnellement, j'ai un grand respect pour ces personnes.
00:27:09 Je n'ai pas envie de condamner leur blocage ici et maintenant.
00:27:13 On verra ensuite l'avancée du dialogue social et de la réforme.
00:27:16 Naïmem Fadel.
00:27:17 Effectivement, c'est la grève des invisibles.
00:27:19 Et c'est effectivement, comme disait Michael,
00:27:21 c'est à ce moment-là qu'on se rend compte
00:27:23 combien ils sont importants pour notre quotidien.
00:27:25 Et moi sincèrement, je les soutiens
00:27:27 parce que c'est un métier extrêmement dire,
00:27:28 c'est un métier extrêmement pénible.
00:27:31 Et c'est un métier dont ces gens-là,
00:27:34 on n'a vraiment pas de respect pour eux.
00:27:36 Parce que comme disait certainement un ripper,
00:27:39 il disait mais je demande à ce qu'il y ait
00:27:41 de plus en plus de civilité.
00:27:43 Ayez respecté notre travail.
00:27:46 Et effectivement, on voit bien combien
00:27:47 on respecte de moins en moins leur travail.
00:27:50 Évine Bossuet.
00:27:50 Moi, j'ai un profond respect évidemment
00:27:52 pour tous ces travailleurs de l'invisible,
00:27:55 les rippers, les caissières,
00:27:58 tous ces gens qui nous permettent de vivre
00:28:01 correctement au quotidien.
00:28:03 Mais quand même, je veux dire,
00:28:04 on nous parle d'une France en colère.
00:28:06 Je suis d'accord contre la réforme des retraites,
00:28:08 mais il y a une autre France qui est en colère.
00:28:09 C'est la France qui doit subir les blocages.
00:28:13 C'est la France qui doit subir les grèves.
00:28:15 Vous savez, il y a beaucoup de gens
00:28:16 qui en ont marre de ne pas savoir
00:28:18 comment ils vont faire pour se rendre
00:28:20 dans leur lieu de travail,
00:28:21 tout simplement parce qu'il y a des grèves.
00:28:23 Il y a des lycéens ou des étudiants
00:28:25 qui en ont marre de ne pas pouvoir étudier
00:28:28 parce que les lycées ou les universités
00:28:30 sont bloqués.
00:28:31 Il y a des commerçants qui en ont marre
00:28:32 de ne pas pouvoir faire leur chiffre d'affaires
00:28:34 parce qu'il y a des blocages.
00:28:35 On peut être contre la réforme des retraites.
00:28:37 Je comprends l'exaspération.
00:28:39 Je comprends la colère,
00:28:40 mais on ne peut pas bloquer non plus
00:28:41 tout un pays.
00:28:42 Et la France en colère,
00:28:44 elle est certes d'un côté,
00:28:45 mais elle est aussi de l'autre.
00:28:46 Il faut aussi penser à eux.
00:28:47 La France et les étrangers aussi
00:28:49 qui viennent visiter notre pays,
00:28:50 on peut imaginer que ce n'est pas
00:28:51 une super jolie vitrine
00:28:53 de voir, d'avoir les transports perturbés,
00:28:55 d'avoir les ordures dans la rue.
00:28:57 On va passer à...
00:28:59 Évidemment, on va parler,
00:29:00 continuer à parler des retraites
00:29:01 avec les débats qui se poursuivent
00:29:03 au Sénat autour du projet du gouvernement
00:29:06 et le recours du vote bloqué
00:29:07 qui a été dégainé hier par Olivier Dussopt,
00:29:09 le ministre du Travail.
00:29:11 Ce recours ne semble pas changer
00:29:12 grand-chose pour le moment.
00:29:14 On voit ça tout de suite avec Élodie Huchard
00:29:15 du service politique de CNews.
00:29:18 Pas de miracle après le déclenchement
00:29:20 du vote bloqué ici au Sénat.
00:29:22 La gauche continue de défendre
00:29:24 ses amendements.
00:29:24 Chaque orateur utilise ses deux minutes
00:29:26 pour défendre ses idées.
00:29:28 Et d'ailleurs, il y a eu des dissensions
00:29:30 à gauche. Certains auraient préféré
00:29:31 abandonner complètement ses amendements
00:29:33 et quitter l'hémicycle.
00:29:34 Mais finalement, le fait de défendre
00:29:36 ses amendements jusqu'au bout a été précisé.
00:29:39 Alors, ce qu'on nous explique aussi
00:29:40 dans les rangs de la gauche,
00:29:41 c'est qu'ils veulent être les relais
00:29:43 des Français.
00:29:43 Et en cette journée de samedi
00:29:44 où il va y avoir des mobilisations,
00:29:46 les sénateurs veulent tenir bon.
00:29:48 Alors à droite, forcément,
00:29:49 on commence à s'impatienter.
00:29:51 Certaines idées phares de la droite,
00:29:52 comme la clause du grand-père,
00:29:53 pourraient finalement être supprimées,
00:29:55 ce qui ferait tomber d'un coup 300 amendements
00:29:57 et ce qui permettrait d'aller au bout du texte.
00:29:59 On a tellement entendu dire ici
00:30:01 que le Sénat était plus sage,
00:30:02 plus responsable que l'Assemblée nationale,
00:30:04 qu'ils enverraient forcément un mauvais signal
00:30:06 en n'allant pas au bout du texte.
00:30:08 Et puis, on rappelle quelques éléments
00:30:09 de calendrier. Les sénateurs ont jusqu'à
00:30:11 dimanche minuit, pas plus,
00:30:13 pour étudier le texte.
00:30:14 Mercredi, il sera devant la Commission
00:30:16 mixte paritaire.
00:30:17 Sept députés, sept sénateurs
00:30:18 qui devront se mettre d'accord
00:30:20 sur un texte.
00:30:20 Et si le texte, effectivement,
00:30:22 est en application et que les sénateurs
00:30:24 et les députés sont d'accord entre eux,
00:30:25 eh bien, le vote interviendra jeudi prochain,
00:30:28 le matin au Sénat et l'après-midi
00:30:29 à l'Assemblée nationale.
00:30:31 Alors, ce recours du vote bloqué
00:30:33 d'Olivier Dussopt, ce fameux 44-3
00:30:36 dont on parle depuis hier,
00:30:37 évidemment, fait beaucoup réagir,
00:30:38 notamment, essentiellement d'ailleurs,
00:30:40 à gauche. Mais coup de force
00:30:41 ou aveu de faiblesse, selon vous,
00:30:43 du gouvernement, Michel Sadoun ?
00:30:45 Non, je pense que maintenant,
00:30:46 le gouvernement, comme je l'ai dit,
00:30:47 a complètement cédé la bataille
00:30:49 de l'opinion.
00:30:49 Ils sont dans une espèce d'efficacité.
00:30:51 Ils ont déjà cédé pas mal de pouces
00:30:53 de terrain à l'opposition,
00:30:56 au LR pour qu'ils puissent se rallier
00:30:57 à la réforme à l'Assemblée nationale,
00:30:59 au syndicat.
00:31:00 Donc, je pense qu'ils commencent à se dire
00:31:02 bon, maintenant, ça suffit,
00:31:03 on y va, on avance,
00:31:04 peu importe l'impopularité.
00:31:06 Ils utilisent toutes les armes juridiques
00:31:07 qu'ils ont à leur disposition.
00:31:08 Ce que je note aussi,
00:31:10 c'est que la gauche du Sénat
00:31:12 a une réaction un peu différente
00:31:14 et à mon sens, un peu plus digne
00:31:15 que la gauche à l'Assemblée nationale.
00:31:17 Peu importe, je rebondis
00:31:19 sur ce que vous avez dit,
00:31:19 peu importe l'impopularité.
00:31:21 Vous pensez qu'ils n'en ont plus rien
00:31:22 à faire finalement ?
00:31:23 Non, je pense qu'ils ont totalement
00:31:25 cédé cela.
00:31:26 Ils ont très bien compris
00:31:27 qu'un tiers des Français
00:31:27 étaient avec eux
00:31:28 et que les deux tiers étaient
00:31:30 contre cette réforme,
00:31:31 même parmi parfois leurs électorats.
00:31:33 L'opinion s'est cristallisée,
00:31:34 tout le monde l'a dit depuis des semaines.
00:31:36 Donc oui, je pense que ça y est,
00:31:37 ils ont cédé cette bataille.
00:31:38 Maintenant, ils veulent donner l'image
00:31:40 d'un gouvernement réformateur
00:31:41 qui va faire aussi, il faut le dire,
00:31:43 du bien peut-être à l'économie
00:31:45 et aux finances publiques de ce pays.
00:31:47 Il faut toujours rappeler
00:31:47 aussi cette dimension.
00:31:49 Il n'y a pas que la dimension
00:31:50 sentimentale de pénibilité,
00:31:51 il y a aussi une dimension d'efficacité.
00:31:54 Je rappelle que pendant le Covid,
00:31:56 on a dépensé des centaines
00:31:58 et des centaines de milliards
00:31:59 qu'on a déversés dans l'économie.
00:32:00 Il y a quand même un moment,
00:32:01 il faut économiser parce que sinon,
00:32:03 on ne pourra plus emprunter
00:32:04 à des taux normaux
00:32:04 sur le marché financier.
00:32:05 On a eu même Fabel.
00:32:06 Avec toutes les concessions
00:32:07 qui ont été faites,
00:32:09 justement, cette réforme,
00:32:10 elle ne va pas avoir le résultat
00:32:11 escompté.
00:32:12 Elle finit par faire
00:32:13 moins d'économie que début août.
00:32:14 Exactement.
00:32:15 Et le pire, c'est qu'en fait,
00:32:16 les Français ne voient même pas
00:32:18 les concessions qui ont été faites,
00:32:19 notamment en ALR.
00:32:21 Quand vous les interrogez,
00:32:22 ils se cristallisent
00:32:23 sur l'âge pivot de départ.
00:32:25 Donc, en fait, le problème,
00:32:27 c'est que tout ça pour ça,
00:32:28 alors que peut-être dès le début,
00:32:29 on n'aurait pas dû mettre
00:32:30 un âge pivot.
00:32:31 C'est Henri Guaino
00:32:32 qui l'a dit dernièrement,
00:32:33 mais plutôt dire que c'est 43 annuités.
00:32:35 Quand vous commencez à 16 ans,
00:32:37 18 ans, 20 ans, 25 ans,
00:32:38 vous faites vos 43 annuités
00:32:39 et vous partez.
00:32:40 Mais c'est un signal.
00:32:42 Et c'est le même signal
00:32:43 qui énerve les manifestations,
00:32:45 qui donne aussi un bon signal
00:32:46 à l'étranger, à Bruxelles
00:32:47 et aux marchés étrangers.
00:32:48 Allez, on va enchaîner.
00:32:49 On va passer à un tout autre sujet.
00:32:51 Les humains remplacés
00:32:53 par des machines
00:32:54 ardues déjà vues au cinéma.
00:32:55 Sauf que la fiction se rapproche
00:32:57 de plus en plus de la réalité.
00:32:58 À plaisir, dans les Yvelines,
00:32:59 le standard de la mairie
00:33:01 a été remplacé
00:33:01 par une intelligence artificielle.
00:33:03 Le standard uniquement.
00:33:05 Les standardistes sont toujours là.
00:33:07 C'est pour ça que je disais
00:33:08 que la fiction se rapproche
00:33:09 simplement de la réalité.
00:33:10 À plaisir, cette machine
00:33:11 qui porte le prénom,
00:33:12 le doux prénom d'Optimus,
00:33:13 a justement pour objectif
00:33:15 de les aider, ces standardistes.
00:33:17 Vincent Fandèche, Sacha Robin
00:33:19 et Florian Pomme
00:33:20 ont rencontré justement Optimus.
00:33:22 Bienvenue à la mairie
00:33:24 de la ville de plaisir.
00:33:26 Je suis Optimus,
00:33:27 votre nouvel assistant
00:33:28 conversationnel.
00:33:29 Optimus, c'est le nom donné
00:33:31 à l'intelligence artificielle
00:33:32 en charge du standard
00:33:34 de la mairie de plaisir
00:33:35 dans les Yvelines.
00:33:36 Nous l'avons testé
00:33:37 pour renouveler une carte d'identité.
00:33:40 Vous devrez faire une pré-demande
00:33:41 sur le site internet
00:33:42 de l'Agence nationale
00:33:43 des titres sécurisés, l'ANTS.
00:33:45 Je viens de vous envoyer un SMS
00:33:47 avec les liens correspondants.
00:33:48 La mission d'Optimus,
00:33:50 c'est bien de répondre
00:33:51 aux questions les plus simples.
00:33:52 Oui, monsieur, vous m'entendez ?
00:33:54 Pour les demandes plus complexes,
00:33:56 ce sont deux personnes à l'accueil
00:33:57 qui s'en chargent.
00:33:58 L'intelligence artificielle
00:34:00 filtre ainsi les quelques 600 appels
00:34:02 quotidiens.
00:34:02 On s'est rendu compte surtout
00:34:04 qu'il y avait pratiquement
00:34:05 70% de personnes
00:34:07 qui n'avaient pas de réponse
00:34:09 parce que vous prenez du temps
00:34:10 à répondre aux personnes.
00:34:11 Aujourd'hui, on n'est plus
00:34:12 à 70% d'appels
00:34:14 non, je dirais sans réponse.
00:34:15 On est bien inférieur à tout ça.
00:34:17 On est maintenant à 20-30%.
00:34:20 Toujours est-il que l'apparition
00:34:22 d'Optimus à plaisir divise les habitants.
00:34:25 Non, ça ne m'intéresse pas trop.
00:34:26 Je préfère le vu du physique.
00:34:28 Je suis contre parce que ça ne marchera pas.
00:34:31 À partir du moment que c'est désigné,
00:34:32 s'il y a-t-il dans ce sens-là,
00:34:33 c'est très, très bien.
00:34:34 Ce service pourrait bien se généraliser
00:34:36 partout en France.
00:34:38 Certains élus se sont renseignés
00:34:40 auprès de la mère de plaisir.
00:34:42 À bientôt.
00:34:43 Alors, entre nous le robot
00:34:44 qui vient simplement aider
00:34:45 les standardistes.
00:34:46 C'est une première étape
00:34:47 parce que si ça fonctionne
00:34:48 pour filtrer une partie des appels,
00:34:49 la mairie peut très bien se dire
00:34:51 bah voilà, un jour, on va l'utiliser
00:34:52 pour filtrer tous les appels.
00:34:54 On n'a plus besoin des standardistes.
00:34:56 Kévin Bossuet.
00:34:57 Oui, en fait, j'ai deux positions
00:34:59 contradictoires sur le sujet.
00:35:01 Il ne faut pas tourner le dos
00:35:03 aux nouvelles technologies.
00:35:04 Évidemment que tous les progrès
00:35:06 qu'on a pu avoir
00:35:07 grâce aux avancées scientifiques,
00:35:09 il faut quand même les mettre en avant.
00:35:11 Et il est normal qu'on modernise
00:35:12 tout cela.
00:35:13 Je pense par exemple à l'hôpital.
00:35:14 Vous avez dans des hôpitaux
00:35:16 en Asie une distribution
00:35:18 de médicaments qui se fait
00:35:20 de manière automatique
00:35:21 par des machines,
00:35:22 ce qui permet aux infirmières
00:35:24 de faire autre chose,
00:35:25 de s'occuper davantage des malades.
00:35:26 Mais de l'autre côté,
00:35:27 c'est vrai qu'on nous prépare aussi
00:35:29 une société sans relations humaines
00:35:31 où l'humain est de plus en plus
00:35:33 mis de côté.
00:35:34 Et c'est vrai que ça me gêne un peu.
00:35:35 Il y a un exemple qui est clair,
00:35:37 c'est les caisses automatiques
00:35:38 dans les supermarchés.
00:35:39 Certes, ça va beaucoup plus vite,
00:35:40 mais c'est vrai que pour un bon
00:35:41 nombre de personnes âgées,
00:35:42 le fait de pouvoir discuter
00:35:44 avec la caissière, un simple sourire,
00:35:46 ça peut aussi leur faire du bien.
00:35:48 Donc oui aux nouvelles technologies,
00:35:49 mais il faut bien doser
00:35:51 et ne pas non plus mettre de côté
00:35:52 l'aspect humain des choses.
00:35:54 Et puis, on nous dit que ça ne
00:35:55 remplace pas les salariés de la mairie.
00:35:56 C'est vrai et c'est faux,
00:35:58 parce qu'on peut imaginer que si
00:35:59 ce programme n'existait pas,
00:36:00 il aurait certainement fallu embaucher
00:36:03 une standardiste ou un standardiste
00:36:05 supplémentaire, une troisième personne.
00:36:07 Donc, ça remplace cette
00:36:09 troisième personne.
00:36:10 Moi, je trouve ça assez glaçant.
00:36:11 Je pense que ça finira par les remplacer.
00:36:14 Kevin parlait de l'exemple
00:36:15 des infirmières.
00:36:15 C'est un exemple intéressant.
00:36:17 Les nouvelles technologies
00:36:18 doivent être bien accueillies
00:36:19 si elles vont dans le sens
00:36:21 d'un progrès humain.
00:36:22 Là, en l'occurrence,
00:36:23 les infirmières, elles peuvent
00:36:23 se focaliser sur quelque chose d'humain.
00:36:26 Les patients, etc.
00:36:27 Là, en l'occurrence,
00:36:28 le personnel de la mairie,
00:36:29 s'il n'est pas consacré à dialoguer
00:36:31 avec les habitants,
00:36:32 à apporter des réponses,
00:36:33 à apporter une chaleur humaine aussi,
00:36:35 qui est importante.
00:36:36 Ils sont dédiés à quoi ?
00:36:37 Donc, moi, je veux bien
00:36:38 qu'on aille dans le sens
00:36:39 de plus d'efficacité, plus d'économie.
00:36:41 Mais si on considère que le lien humain
00:36:43 est subordonné à toutes
00:36:44 les considérations d'efficacité
00:36:46 et technologie, il ne faudra pas
00:36:47 s'étonner que les gens deviennent
00:36:48 violents, qu'ils deviennent inhumains,
00:36:50 qu'ils perdent le contact avec l'État
00:36:52 et qu'ils enveuillent
00:36:52 à leurs responsables politiques.
00:36:54 Naïmane Fadel.
00:36:55 Écoutez, moi, je suis d'accord
00:36:56 avec ce que vient de dire Michael.
00:36:57 Moi, ça me chagrine vraiment
00:36:59 parce que le service public,
00:37:01 il a été pensé aussi
00:37:02 au niveau des collectivités
00:37:03 pour qu'il y ait cette relation humaine,
00:37:05 cette relation de proximité,
00:37:06 cette relation où on peut,
00:37:07 effectivement, il y a la chaleur humaine,
00:37:09 mais on peut nous expliquer
00:37:10 les démarches, etc.
00:37:12 Et aujourd'hui, effectivement,
00:37:13 ça obéit tout simplement au fait
00:37:15 qu'on a moins envie de recruter.
00:37:18 Et on est en train
00:37:19 de tout déshumaniser, au fait.
00:37:20 Regardez la dématérialisation
00:37:22 au niveau quand vous devez faire
00:37:23 vos démarches, notamment
00:37:25 administratives.
00:37:27 Oui, mais c'est réellement
00:37:28 des économies aujourd'hui.
00:37:29 Et...
00:37:30 Réellement, souci d'économie, mais...
00:37:32 3 000 milliards de dettes
00:37:33 pour faire des économies dans ce moment-là.
00:37:35 Et tant mieux, mais au détriment...
00:37:36 Alors, mon cher Kévin,
00:37:38 au détriment des rapports humains
00:37:40 dont on a besoin encore plus aujourd'hui.
00:37:42 Sans parler d'économie,
00:37:43 moi, j'ai aussi noté
00:37:44 une chose intéressante.
00:37:46 Kévin a aussi dit...
00:37:47 Moi, je suis aussi très partagé
00:37:48 sur cette question, parce qu'il y a
00:37:49 aussi le fait qu'il ne faut pas
00:37:51 tourner le dos...
00:37:52 On ne peut pas, de toute façon,
00:37:53 tourner le dos aux nouvelles
00:37:54 technologies.
00:37:55 Non, mais ce qu'il a dit, Kévin,
00:37:56 et ce qu'a repris aussi Mickaël,
00:37:58 c'est faciliter au quotidien,
00:38:00 effectivement, pour qu'on puisse
00:38:01 se concentrer sur l'humain.
00:38:03 C'est ce qu'a dit Mickaël.
00:38:04 C'est-à-dire que l'infirmière,
00:38:06 elle va être détachée de tout
00:38:07 ce qui était un peu matériel
00:38:10 pour être consacrée sur l'humain.
00:38:11 Donc, justement, on est sur
00:38:13 plus d'humanité, et tant mieux.
00:38:15 Les caissières dont tu parlais,
00:38:17 moi, je ne vais jamais
00:38:19 dans les caisses automatiques.
00:38:21 Je trouve ça déshumanisant.
00:38:22 Et je passe, justement,
00:38:25 chez les caissières,
00:38:26 un petit bonjour,
00:38:27 un petit... Des fois,
00:38:28 "Ah, il fait beau, ah, il pleut
00:38:29 aujourd'hui, etc."
00:38:30 On a besoin, aujourd'hui,
00:38:32 où on est en train de tout
00:38:33 déshumaniser.
00:38:34 Et je vous assure, je pense que
00:38:35 c'est extrêmement important.
00:38:37 Et le service public aussi.
00:38:38 Rappelons aux collectivités que
00:38:40 le service public est
00:38:41 un service qui doit être
00:38:43 équitable à tous les habitants.
00:38:45 On a une égalité de traitement
00:38:46 des citoyens et on est en train
00:38:48 de la perdre.
00:38:49 Un dernier mot, Kévin, parce que
00:38:50 je sens que ça vous démange.
00:38:51 Oui, ça me démange.
00:38:52 On est dans un pays où il y a
00:38:54 3 000 euros...
00:38:56 3 000 milliards d'euros de dettes.
00:38:58 C'est quelque chose qui n'est pas
00:38:59 possible. Il faut absolument
00:39:01 faire des économies.
00:39:02 Moi, je suis désolé.
00:39:03 Dans les centres des impôts
00:39:05 ou dans l'administration,
00:39:07 il est normal qu'on facilite
00:39:09 la venue des nouvelles technologies.
00:39:10 Par contre, sur les enseignants,
00:39:12 sur les policiers, sur tous ces
00:39:13 métiers de terrain, au contraire,
00:39:15 il faut renforcer leur présence
00:39:16 pour faire en sorte de rendre un
00:39:18 service efficient à
00:39:20 la population.
00:39:21 Et dernière chose...
00:39:22 Appuyez sur 1.
00:39:23 Et dernière chose aussi, on ne va
00:39:24 pas non plus vivre, on ne va pas
00:39:26 retourner non plus au 19e siècle.
00:39:28 Il y a des métiers pénibles qui
00:39:29 ont disparu grâce aux nouvelles
00:39:31 technologies.
00:39:32 Heureusement, regardez, en usine,
00:39:34 il y a des machines qui ont
00:39:35 remplacé certains métiers qui
00:39:36 étaient très durs à faire.
00:39:38 Enfin, on ne peut quand même que
00:39:39 s'en réjouir.
00:39:40 Et des économies, des économies.
00:39:42 Moi, j'en ai marre de payer
00:39:43 autant d'impôts.
00:39:43 Il faut faire des économies dans
00:39:45 ce pays. Je suis fonctionnaire,
00:39:46 mais je le dis, il y a trop de
00:39:46 fonctionnaires.
00:39:48 Allez, on va passer à autre chose.
00:39:51 Mais pas au détriment de choses
00:39:53 où il ne faut pas faire.
00:39:54 Au détriment de l'éfficacité.
00:39:55 On va diminuer la masse de papier
00:39:56 que peut-être que les gens de la
00:39:57 mairie doivent remplir.
00:39:58 Et puis, ils pourront plus se
00:39:59 dédier à l'humain aussi.
00:40:00 Allez, on enchaîne avec...
00:40:01 Vous avez remarqué qu'Harold
00:40:02 Imane est revenu en plateau.
00:40:04 Il est à nos côtés.
00:40:05 Il a laissé la veste ouverte cette
00:40:06 fois-ci.
00:40:07 Vous savez que votre veste,
00:40:09 Harold, fait énormément parler
00:40:10 depuis 10h30 ce matin.
00:40:13 Donc, voilà.
00:40:14 Les bretelles sont toujours là.
00:40:16 Ils nous l'ont changé.
00:40:17 Sinon, je pars.
00:40:18 Ah oui, voilà.
00:40:19 Parfait, vous m'avez rassuré.
00:40:21 Richie Souna, qu'Emmanuel Macron
00:40:23 réunit hier à Paris pour un sommet
00:40:25 franco-britannique, le premier
00:40:26 depuis 2018 et le premier depuis
00:40:28 que le Royaume-Uni a quitté l'Union
00:40:29 européenne. On en parle avec vous,
00:40:31 Harold, qui était...
00:40:33 Vous étiez présent à l'Elysée
00:40:35 hier. Vous avez assisté à cette
00:40:37 conférence de presse lors de ce
00:40:39 sommet franco-britannique dont le
00:40:41 sujet portait notamment sur
00:40:43 l'immigration.
00:40:43 Tout à fait. Et je noterai en
00:40:45 passant que les intervenants
00:40:47 français sont entrés.
00:40:49 Je parle de conseillers
00:40:50 diplomatiques de très haut niveau
00:40:52 et qui ont dit "Ah, c'est l'affluence
00:40:54 des grands jours en voyant autant
00:40:56 de collaborateurs britanniques
00:40:58 dans la salle".
00:40:59 Donc, il ne s'est pas...
00:41:00 Je crois que c'était en vous voyant
00:41:00 avec une veste qu'ils avaient fait
00:41:01 cette remarque.
00:41:02 (rires)
00:41:05 Et donc, on a renoué les choses.
00:41:08 Et il y avait déjà des dossiers
00:41:10 sur le métier. Donc, ce n'était
00:41:12 pas si complexe. Mais il fallait
00:41:13 faire le dernier pas politique.
00:41:16 Et donc, sur l'immigration
00:41:18 clandestine qui traverse la
00:41:20 Manche dans les "small boats",
00:41:22 ces emparcations frêles, eh bien,
00:41:25 voilà que Rishi Sunak avance
00:41:27 environ 541 millions
00:41:31 d'euros supplémentaires sur les
00:41:32 trois prochaines années,
00:41:34 sachant que les Britanniques
00:41:36 avaient déjà décaissé
00:41:38 depuis 2018 environ
00:41:40 200 millions.
00:41:42 Donc, en fait, par année,
00:41:44 ça s'accroît jusqu'à atteindre
00:41:47 209 millions d'euros
00:41:49 en 2025, alors que si on prend
00:41:51 2021, on était à 62 millions
00:41:53 d'euros.
00:41:54 Qu'est-ce que...
00:41:55 À quoi sert cet argent?
00:41:56 C'est pour des gendarmes et des
00:41:57 policiers supplémentaires.
00:41:58 On en aura jusqu'à 500.
00:42:01 Français, mais payés via ces
00:42:02 fonds-là.
00:42:03 On aura des drones, on aura
00:42:05 des hélicoptères, on aura des
00:42:08 aéronefs pour surveiller
00:42:10 les frontières et on aura un
00:42:12 centre de rétention
00:42:14 pour les immigrés
00:42:17 illégaux dans le nord
00:42:19 de la France, qui sera plus ou
00:42:21 moins co-géré par
00:42:23 Londres et par Paris.
00:42:25 Donc, c'est vers cela qu'ils ont
00:42:27 tendu et c'est allé très vite.
00:42:28 Alors, Rishi Sunak peut dire...
00:42:30 Quand il rentre à Londres devant
00:42:31 la Chambre des communes, qui est
00:42:32 terrible comme chambre de
00:42:34 critique et de bruit et de
00:42:37 huée et tout ça, il va dire
00:42:39 "ben voilà, grâce à moi,
00:42:41 Emmanuel Macron a bougé".
00:42:42 Cependant, Emmanuel Macron a
00:42:43 rappelé "Rishi, ceci
00:42:46 est un dossier européen".
00:42:48 Il y a les Belges qui sont dans le
00:42:49 coup, il y a les Néerlandais
00:42:51 qui sont dedans et il y a toute
00:42:52 l'Union européenne.
00:42:53 Donc, en fait, ce n'est pas
00:42:55 bilatéral.
00:42:56 Nous, on n'a pas fait le Frexit.
00:42:58 Michael Saloune, est-ce que tu as
00:42:59 une bonne nouvelle que les
00:43:00 relations se réchauffent entre la
00:43:02 France et l'Angleterre ?
00:43:03 Moi, je trouve que c'est une très
00:43:04 bonne nouvelle.
00:43:04 Je considère que l'Angleterre
00:43:07 peut être à beaucoup d'égards un
00:43:08 allié naturel de la France, même
00:43:10 si évidemment, il y a une
00:43:11 rivalité historique, même si
00:43:12 évidemment, l'Angleterre
00:43:14 traditionnellement est plus
00:43:15 tournée vers ce que Winston
00:43:17 Churchill appelait le grand large,
00:43:18 c'est-à-dire les États-Unis que
00:43:20 vers l'Europe.
00:43:21 Donc, je me réjouis très
00:43:22 franchement du réchauffement de
00:43:23 ces relations.
00:43:24 Après, franchement, le traitement
00:43:26 de l'immigration et la révision
00:43:28 des accords du Touquet, je trouve
00:43:29 ça très mauvais pour la France.
00:43:31 Je veux dire, 200 millions par
00:43:33 an, ça ne représente pas grand
00:43:34 chose à côté de ce que l'immigration
00:43:36 nous coûte, non seulement en
00:43:37 termes d'argent, mais aussi en
00:43:39 termes humains.
00:43:40 Donc, au bout d'un moment, il va
00:43:41 falloir que l'Angleterre arrête
00:43:43 de sous-traiter ce
00:43:45 traitement de l'immigration en
00:43:47 France, parce que nous avons aussi
00:43:48 de gros problèmes d'immigration
00:43:49 que nous avons besoin de traiter
00:43:51 et il faut résoudre ça de manière
00:43:53 tout à fait bilatérale.
00:43:54 Mais Richie Sounak, qui a l'air
00:43:55 d'être un très bon Premier
00:43:56 ministre et qui est en plus un
00:43:57 ancien banquier, a fait en
00:43:58 l'occurrence un très bon
00:43:59 investissement, je pense.
00:44:00 Merci beaucoup, Mickaël Sadoun,
00:44:01 chroniqueur et consultant.
00:44:03 Merci d'avoir été avec nous
00:44:04 pour cette deuxième partie
00:44:06 de Midi News. On va se retrouver
00:44:07 dans un instant pour la troisième
00:44:09 partie avec toujours Kevin Bossuet,
00:44:11 Naïma Imphadel, Louis Morin
00:44:12 va également nous rejoindre.
00:44:14 À Harold, on se dit à tout à
00:44:16 l'heure. Vous restez bien sûr avec
00:44:17 nous. On va revenir sur la
00:44:18 mobilisation, septième journée
00:44:20 de manifestation contre la réforme
00:44:22 des retraites.
00:44:23 À Paris, le cortège doit s'élancer
00:44:25 à partir de 14 heures.
00:44:26 Et puis, on va y revenir,
00:44:27 évidemment, avec vous tous
00:44:29 pour la dernière partie de
00:44:31 Midi News Week-end.
00:44:32 Restez avec nous, toujours en
00:44:33 direct sur CNews. À tout de suite.
00:44:34 Troisième partie de Midi News
00:44:39 Week-end. Merci de nous avoir
00:44:41 rejoint. Il est 13h.
00:44:42 Nous sommes toujours en direct sur
00:44:44 CNews. Bon appétit.
00:44:45 Si vous êtes à table, on va bien
00:44:46 sûr poursuivre avec la partie
00:44:48 débat. À présent, en compagnie
00:44:50 de Naïma Imphadel, Kevin Bossuet
00:44:52 et Louis Morin qui nous a
00:44:54 rejoints. Ça va toujours, Louis,
00:44:54 depuis tout à l'heure.
00:44:55 Très bien. Merci à vous.
00:44:56 Parfaitement bien. Le Flash Info,
00:44:59 en compagnie de Mathieu Deveze.
00:45:00 Et on développe les thèmes de
00:45:02 cette dernière partie de Midi News,
00:45:04 juste après.
00:45:05 Emmanuel Macron a rendu ce matin
00:45:09 hommage aux victimes du terrorisme
00:45:10 lors d'une cérémonie aux Invalides.
00:45:12 C'est d'ailleurs la journée
00:45:13 nationale en hommage à ces victimes.
00:45:15 Le président a notamment déclaré
00:45:16 que près de 70 attentats ont été
00:45:18 déjoués ces dix dernières années.
00:45:21 Aux États-Unis, le Congrès a voté
00:45:22 la déclassification des
00:45:24 renseignements sur l'origine du
00:45:25 Covid-19. La décision intervient
00:45:27 alors que l'hypothèse d'une fuite
00:45:29 de laboratoire est revenue au
00:45:30 premier plan ces derniers jours.
00:45:32 Il revient désormais au président
00:45:33 Joe Biden de promulguer le texte.
00:45:36 Le Japon marque aujourd'hui les
00:45:37 douze ans du séisme, tsunami et
00:45:39 accident nucléaire de Fukushima.
00:45:41 Le 11 mars 2011, un tremblement
00:45:43 de terre de magnitude 9 a ébranlé
00:45:45 tout l'archipel et a été ressenti
00:45:46 jusqu'en Chine.
00:45:47 Le tsunami est la principale cause
00:45:49 du lourd bilan humain de près de
00:45:50 18 500 morts ou disparus
00:45:52 causés par la catastrophe.
00:45:54 Enfin, le vent souffle fort sur la
00:45:56 Corse aujourd'hui.
00:45:57 Météo France a placé les
00:45:58 départements de Haute-Corse et de
00:45:59 Corse du Sud en vigilance orange
00:46:00 pour vent fort.
00:46:01 Des rafales de 140 à 160 km/h
00:46:04 sont attendues dans l'après-midi.
00:46:05 La alerte a en revanche été levée
00:46:07 pour les Alpes-Maritimes et le Var.
00:46:09 Merci Mathieu. Nouvelle journée
00:46:12 de manifestation contre la
00:46:13 réforme des retraites ce samedi.
00:46:15 Septième journée, c'est la
00:46:16 septième fois que les Français
00:46:17 sont dans la rue aujourd'hui.
00:46:19 On va tout de suite retrouver
00:46:20 Clémence Barbier qui se trouve
00:46:22 actuellement à Paris.
00:46:25 Clémence, vous êtes au milieu
00:46:27 du cortège qui doit partir d'ici
00:46:29 une petite heure normalement
00:46:30 depuis la Place de la République.
00:46:31 C'est bien ça ?
00:46:32 Effectivement, Mickaël, le
00:46:37 cortège devrait s'élancer dans
00:46:38 une petite heure.
00:46:40 Et vous pouvez le voir sur ces
00:46:41 images, le cortège a commencé à
00:46:43 se former avec en tête de ce
00:46:45 cortège les syndicats qui se
00:46:47 sont exprimés.
00:46:49 Pour eux, c'est une démonstration
00:46:50 de force avant une semaine cruciale
00:46:52 où le gouvernement espère faire
00:46:53 voter la réforme.
00:46:55 Et vous pouvez entendre
00:46:57 Laurent Berger, président de la
00:46:59 CFDT, qu'il ne faut rien lâcher.
00:47:00 La forme, ce n'est pas à moi
00:47:04 de la trouver.
00:47:05 C'est une position que vous portez
00:47:06 en inter-syndicats ?
00:47:08 On en a discuté, oui, effectivement.
00:47:10 Parce que je crois qu'il faut
00:47:11 sortir de cette logique qu'il y a
00:47:13 un affrontement stérile où il n'y
00:47:14 a même pas un pont qui est possible
00:47:16 en termes de rencontres à
00:47:17 construire.
00:47:18 Donc, on voit bien la difficulté
00:47:21 au Parlement. Le compromis
00:47:22 politique est quand même très
00:47:23 compliqué à faire.
00:47:24 Il y a eu une procédure
00:47:25 accélérée même au Sénat où ils
00:47:26 ont une habitude de sérénité dans
00:47:27 les débats.
00:47:29 On a aussi quand même
00:47:31 un vote au Sénat qui, quand on
00:47:33 le regarde de près, n'est pas si
00:47:35 simple que ça pour nombre de
00:47:38 parlementaires de droite.
00:47:40 Donc voilà, on sent bien que la
00:47:41 majorité, elle est même fragile.
00:47:42 Donc on verra. D'abord, il faut
00:47:44 que ça passe à un vote.
00:47:45 Le 49-3 serait quand même, dans
00:47:47 toutes ces circonstances-là,
00:47:48 incroyable. Donc sans doute,
00:47:50 il faut réfléchir à aller vers
00:47:53 une consultation des citoyens
00:47:54 si le président de la République
00:47:56 continue de considérer que les
00:47:57 organisations syndicales qui
00:47:58 représentent des millions de
00:47:59 travailleurs qui manifestent
00:48:01 n'en sont même pas dignes d'être
00:48:02 reçues.
00:48:03 Mais là, effectivement, c'est la
00:48:05 position de Laurent Berger,
00:48:06 secrétaire général de la CFDT
00:48:08 ou c'est la position, aujourd'hui,
00:48:10 samedi 11 mars, de l'intersyndical ?
00:48:12 C'est la position de l'intersyndical.
00:48:15 Et c'est quoi la suite, M. Berger ?
00:48:17 Vous allez discuter mercredi prochain ?
00:48:19 On discutera mercredi prochain.
00:48:21 La suite, c'est d'abord une
00:48:23 mobilisation mercredi, le jour de
00:48:24 la CMP. Je pense que,
00:48:25 symboliquement, il faut rappeler
00:48:27 qu'il y a une démocratie
00:48:28 parlementaire qui est tout à fait
00:48:30 légitime. Mais il y a aussi une
00:48:31 démocratie sociale dont on doit
00:48:32 tenir compte. Donc on manifestera
00:48:34 mercredi. Et puis, la suite,
00:48:36 c'est qu'on le décidera ensemble
00:48:37 mercredi. Et après, vous voyez
00:48:40 bien qu'à l'heure qu'il est,
00:48:41 il y a plusieurs scénarios sur la
00:48:42 table. Donc on ne va pas en
00:48:44 commenter un particulièrement.
00:48:46 Vous savez, je vais être très
00:48:47 clair. La CFDT, elle respectera
00:48:49 toujours la légalité. C'est dans
00:48:51 nos gènes. La légalité, c'est le
00:48:55 vote au Parlement, c'est, y
00:48:57 compris le 42.3 qui serait une
00:48:59 forme de vice-démocratique sur
00:49:01 cette réforme. Mais on ne pourra
00:49:03 pas dire que c'est illégal. Mais
00:49:04 le problème, ce n'est pas la
00:49:05 légalité seulement dont il sera
00:49:06 question. C'est la cohésion
00:49:08 sociale de notre pays dont il va
00:49:09 être question dans les semaines
00:49:10 d'avenir. Et donc là, on en
00:49:12 discutera mercredi soir en
00:49:13 intersyndical. Et j'implore, d'une
00:49:17 certaine manière, je demande à
00:49:19 ceux qui dirigent ce pays de
00:49:21 sortir de cette forme de déni du
00:49:22 mouvement social.
00:49:23 Les sources policières estiment
00:49:26 à 800 000 à 1 million de
00:49:28 manifestants attendus dans toute
00:49:31 la France et près de 100 000
00:49:32 personnes à Paris.
00:49:33 Merci beaucoup Clémence Barbier
00:49:36 en direct de la Place de la
00:49:37 République à Paris. Les images
00:49:39 sont signées Antoine Durand pour
00:49:40 CNews. Louis Morin, vous avez
00:49:42 entendu le secrétaire général de
00:49:46 la CFDT s'exprimer, Laurent
00:49:47 Berger. La CFDT respectera
00:49:49 toujours la légalité. Ça veut
00:49:51 dire que d'autres syndicats ne
00:49:53 le font pas ?
00:49:54 Oui, historiquement, la CFDT est
00:49:56 plus légitimiste que d'autres
00:49:57 syndicats, que la CGT par exemple.
00:49:59 Tout à l'heure, on a parlé des
00:50:01 appels à bloquer la France, des
00:50:03 appels au blocus, y compris
00:50:04 d'ailleurs par certains partis
00:50:05 politiques. Louis Boyard, la
00:50:07 NUPES, a appelé à bloquer les
00:50:09 universités et les lycées cette
00:50:11 semaine à l'occasion de la journée
00:50:13 du 7 mars. On voit bien qu'en
00:50:15 réalité, tout cela a du mal à
00:50:17 prendre. La France n'a pas été
00:50:19 bloquée le 7 mars dernier. Il n'y
00:50:21 a pas vraiment eu un avant et un
00:50:23 après 7 mars, contrairement aux
00:50:26 ambitions qui étaient celles des
00:50:28 syndicats et de certains partis
00:50:29 politiques. Et donc, finalement,
00:50:31 la mobilisation est en
00:50:33 demi-teinte. Aujourd'hui, on a une
00:50:34 mobilisation qui est estimée,
00:50:36 selon les forces de l'ordre, à
00:50:37 800 000 à 1 million de
00:50:39 manifestants. Alors, le chiffre va
00:50:41 bien évidemment être affiné au
00:50:42 cours de la journée. Mais on voit
00:50:44 bien qu'en termes de rapports de
00:50:45 force, les syndicats n'y sont pas.
00:50:47 Le gouvernement est en train de
00:50:49 réussir à s'imposer petit à petit.
00:50:51 Le gouvernement a joué la montre.
00:50:52 Et puis, le gouvernement a envoyé
00:50:54 beaucoup de messages également au
00:50:56 cours des dernières semaines, des
00:50:58 messages pour décourager, en
00:50:59 réalité, les manifestants. Et ça,
00:51:01 ils sont très forts pour le faire.
00:51:03 Tout d'abord, Emmanuel Macron n'a
00:51:04 pas répondu aux différents appels
00:51:06 des différents syndicalistes qui
00:51:08 ont demandé à le rencontrer. Et
00:51:10 puis ensuite, il y a ce passage en
00:51:12 force, le fameux article 44.3,
00:51:16 qui permet de ne voter que les
00:51:20 amendements qui sont agréés par le
00:51:22 gouvernement et non pas de faire un
00:51:24 vote sur chaque amendement séparé.
00:51:26 Évidemment, il y a ce passage en
00:51:28 force qui, en réalité, décourage un
00:51:30 peu plus les manifestants. L'idée,
00:51:31 c'est d'envoyer un message simple.
00:51:33 Arrêtez d'aller manifester parce
00:51:34 que de toute façon, ça ne sert à
00:51:35 rien.
00:51:36 Kévin Bossuet, vous croyez, vous
00:51:38 êtes d'accord avec Louis Morin, que
00:51:39 le passage en force, que ce fameux
00:51:41 article 44.3 décourage les
00:51:43 manifestants ?
00:51:44 Oui, je pense, tout simplement,
00:51:46 parce qu'Emmanuel Macron l'a dit,
00:51:49 l'a redit, il ne reculera pas. Et
00:51:52 de toute façon, il ne peut pas
00:51:54 reculer puisqu'il joue son entrée
00:51:56 dans l'histoire. Il ne veut pas
00:51:57 apparaître comme un président de
00:51:59 crise, la crise en Ukraine,
00:52:01 l'inflation, etc. Il veut apparaître
00:52:03 comme un président réformateur. Et
00:52:05 cette réforme des retraites, il a
00:52:07 déjà essayé de la faire passer
00:52:09 lors de son premier quinquennat.
00:52:11 C'était compliqué. Donc, il en a
00:52:13 changé la philosophie. Il l'a porté
00:52:15 pendant la campagne. Et on a parlé,
00:52:17 c'était le seul point important,
00:52:19 finalement, de son programme. Donc,
00:52:20 il ne peut pas reculer. En outre,
00:52:22 il faut bien qu'il rassure les
00:52:23 marchés financiers. 3 000 euros de
00:52:26 dette, 3 000 milliards d'euros de
00:52:29 dette, c'est quelque chose qui n'est
00:52:31 pas possible. Donc, certes, il y a,
00:52:33 lui, il a très bien dit, il y a une
00:52:35 mobilisation qui est forte dans notre
00:52:36 pays. Ce n'est pas une mobilisation
00:52:38 historique. Emmanuel Macron ira
00:52:41 jusqu'au bout. Et de toute manière,
00:52:43 s'il recule, son quinquennat serait
00:52:45 mort. Après, il y a d'autres lois
00:52:47 qui vont venir. La loi sur le
00:52:49 plein emploi, la loi sur l'immigration.
00:52:51 On voit bien qu'Emmanuel Macron
00:52:53 prépare l'après, notamment à
00:52:55 travers l'international. Il va
00:52:58 recevoir le roi d'Angleterre. Il va
00:53:00 aller aux Pays-Bas. Il va aller en
00:53:02 Chine. Donc, à un moment donné, il
00:53:04 essaie d'aller le plus vite possible
00:53:06 pour que la France passe très
00:53:08 rapidement à autre chose. Et vous
00:53:10 verrez que sa réforme passera
00:53:12 49-3 ou pas. Naïma M. Fadel, est-ce
00:53:14 que c'est effectivement ce que dit
00:53:16 Kevin Bossuet ? Le fait que le
00:53:17 président de la République reste droit
00:53:19 dans ses bottes, d'ailleurs s'exprime
00:53:21 très peu, finalement, sur la réforme
00:53:23 des retraites et n'a pas du tout
00:53:25 l'intention de revenir dessus. C'est
00:53:27 ce qui fait que, petit à petit, le
00:53:29 mouvement s'essouffle ? Moi, je ne suis
00:53:30 pas certaine. Je ne pense pas que le
00:53:32 mouvement va s'essouffler. Je pense
00:53:34 que, là, on voit bien ce qu'a dit
00:53:36 Laurent Berger. Vous ne pensez pas que
00:53:38 le mouvement va s'essouffler ? Mais on
00:53:39 parlait de blocage général du pays.
00:53:42 Non, mais je pense que, dès le début,
00:53:43 rappelez-vous, je pense que Laurent
00:53:45 Berger ne veut pas bloquer. Il ne
00:53:47 voulait pas bloquer le pays. Il a dit…
00:53:49 Il était pour la France à l'arrêt et
00:53:51 pour la grève reconductible. Non. Moi,
00:53:53 ce que j'avais entendu, en tout cas,
00:53:55 c'est qu'il ne voulait pas bloquer,
00:53:56 qu'il voulait effectivement manifester,
00:53:58 montrer qu'il y avait une mobilisation
00:54:00 forte, mais qu'il restait sur le
00:54:02 dialogue. Là, vous avez bien vu sa
00:54:04 réaction par rapport au fait qu'ils ont
00:54:06 tendu la main au président et que cette
00:54:08 main n'a pas été saisie. On sent
00:54:09 vraiment une déception. Et…
00:54:12 On va laisser terminer.
00:54:16 Voilà, que je termine, sinon…
00:54:19 Donc, on sent bien qu'au contraire…
00:54:22 Et puis, le fait de passer aussi cette
00:54:25 réforme en accéléré, avec ce fameux
00:54:27 44-3, ça va encore plus, comment
00:54:32 dirais-je, crisper. Et à mon avis, on n'en
00:54:35 n'a pas fini avec ces mobilisations. Il y a
00:54:37 aussi autre chose qu'il a dite, Laurent
00:54:39 Berger, c'est extrêmement intéressant. Il a
00:54:40 dit, effectivement, il y a la démocratie,
00:54:43 il y a le Parlement et on respectera ce
00:54:45 qui se passera. Mais ça mettra à mal la
00:54:47 cohésion nationale. Et moi, je crois
00:54:50 bien que cette cohésion nationale, cette
00:54:51 fracturation de notre pays, on n'a pas
00:54:54 fini de la voir venir. Et c'est ça qui
00:54:56 m'inquiète moi le plus. Moi, qui travaille
00:54:58 sur la question sociale, je peux vous dire
00:54:59 qu'aujourd'hui, le pays est fracturé. Et
00:55:01 que si le Président ne prend pas la parole,
00:55:04 s'il ne donne pas un signe fort, à mon
00:55:06 avis, le pire est à venir.
00:55:07 Alors, justement, on vient d'écouter
00:55:09 Laurent Berger, on va écouter à présent
00:55:11 Philippe Martinez, le secrétaire général
00:55:14 de la CGT, cette fois qui lui aussi vient
00:55:16 de s'exprimer. Et il invite aussi
00:55:18 Emmanuel Macron à s'exprimer. Il invite
00:55:19 le Président à consulter le peuple. On
00:55:22 l'écoute.
00:55:23 Il faut repartir depuis le début. Réforme
00:55:26 de justice sociale pour le bien des
00:55:28 Français. Et quand on voit la fébrilité
00:55:30 du gouvernement, y compris les procédures
00:55:33 adoptées dans les deux chambres, c'est pas
00:55:36 un signe d'assurance. Le gouvernement
00:55:40 n'est pas sûr de lui. Il voit un passage
00:55:41 en force et il prend des risques en
00:55:43 pratiquant cette méthode.
00:55:45 Louis Morin, les mots de Philippe
00:55:47 Martinez. Alors, on a l'habitude,
00:55:49 on n'est pas exactement sur le même ton
00:55:51 que sur celui de Laurent Berger.
00:55:54 Oui, mais pour autant, le gouvernement
00:55:55 n'est pas sûr de lui. Moi, j'ai plutôt,
00:55:57 au contraire, l'impression d'un
00:55:58 gouvernement qui est assez sûr de lui
00:56:00 sur cette réforme. En tout cas, qui veut
00:56:03 renvoyer le signal. Jusqu'à présent, il n'y a
00:56:06 pas vraiment, aujourd'hui, une opposition
00:56:08 qui fait peur au gouvernement sur cette
00:56:10 réforme parce qu'ils ont tous les outils
00:56:12 à leur disposition pour pouvoir
00:56:14 s'affirmer, pour pouvoir s'imposer. Et
00:56:16 effectivement, le seul frein qu'ils
00:56:17 auraient pu avoir, ça aurait été une
00:56:18 mobilisation sociale extrêmement forte
00:56:20 dans la rue, un blocage de la France.
00:56:22 Et aujourd'hui, finalement, la France
00:56:24 n'est pas bloquée. Mais ils ne voulaient pas
00:56:26 bloquer. Alors, attendez, la France était
00:56:28 bloquée. Non, non, je suis désolée.
00:56:30 La jeunesse n'est pas dans la rue. Non, je suis
00:56:32 désolée, les syndicats... Alors, justement,
00:56:34 attendez Naïma, une seconde. On va faire
00:56:35 le point, justement, sur les grèves,
00:56:37 parce qu'effectivement, on parle de
00:56:38 blocage, on a parlé de grève
00:56:39 reconductible, des grèves qui se
00:56:42 poursuivent, ça c'est évident, dans les
00:56:44 transports, notamment le ramassage des
00:56:46 ordures, on en parlait aussi tout à
00:56:47 l'heure à Paris, dans le secteur de
00:56:49 l'énergie. On en est où en ce qui
00:56:51 concerne la grève ce week-end ? On fait le
00:56:52 point avec ce sujet de Thomas Bonnet.
00:56:55 Une drôle d'odeur dans l'air, à quelques
00:57:00 pas de la Dame de Fer.
00:57:02 Les poubelles envahissent certaines rues
00:57:03 parisiennes. Il faut parfois se frayer un
00:57:06 chemin entre les ordures. Des milliers de
00:57:08 tonnes de déchets jonchent le sol de la
00:57:10 capitale depuis plusieurs jours.
00:57:12 Conséquence directe de la grève des
00:57:14 services de traitement des ordures.
00:57:16 Alors, comment dire ? Terrible, ça sent
00:57:18 pas bon, c'est pas beau, il y a des rats.
00:57:21 Blocage aussi dans de nombreuses raffineries
00:57:23 en France. Le mouvement se durcit chez
00:57:25 Total Énergie. Pour le moment, pas ou très
00:57:28 peu de pénuries dans les stations-service.
00:57:30 La CGT qui se targue de coupures
00:57:32 d'électricité ciblait autre symbole du
00:57:35 durcissement du mouvement. Des coupures
00:57:37 qui peuvent avoir de sérieuses conséquences.
00:57:39 Cette semaine, c'est une clinique de
00:57:40 Charleville-Mézières qui a été touchée.
00:57:42 Un IRM est ainsi tombé en panne,
00:57:44 impactant au moins 150 patients. Il faudra
00:57:47 une dizaine de jours pour réparer l'appareil.
00:57:50 Un incident qui aurait pu mal finir.
00:57:53 Il aurait pu avoir des conséquences
00:57:55 néfastes pour les patients qui étaient en
00:57:57 train de passer des examens, y compris en
00:57:59 IRM où il y avait une jeune fille de 13 ans
00:58:02 qui était en IRM. Et tout s'est arrêté
00:58:04 brutalement avec toutes les conséquences
00:58:06 que ça aurait pu entraîner.
00:58:08 Côté transport, la situation reste
00:58:10 toujours très perturbée à la SNCF ce
00:58:13 week-end. Amélioration en revanche pour
00:58:15 les lignes du métro parisien. Situation
00:58:17 toujours aussi compliquée pour ce qui
00:58:18 concerne le secteur aérien. 20% des vols
00:58:21 prévus ce week-end ont dû être annulés.
00:58:23 Preuve que si la France n'est pas vraiment
00:58:25 à l'arrêt, la mobilisation se fait tout
00:58:27 de même ressentir et impacte le quotidien
00:58:29 des Français.
00:58:30 Voilà, une mobilisation qui continue de
00:58:32 se faire ressentir, d'impacter le
00:58:34 quotidien des Français. Une France qui
00:58:36 n'est clairement pas bloquée, mais
00:58:38 avec quand même des actions qui
00:58:40 interrogent sur l'objectif des
00:58:44 syndicats. Quand on voit ce qui s'est
00:58:45 passé notamment à Charleville-Mézières
00:58:47 avec, on l'a vu dans le sujet, des
00:58:49 grévistes qui ont coupé l'électricité
00:58:51 dans un quartier. Conséquence, une
00:58:53 clinique a dû être évacuée car le
00:58:54 système de refroidissement de l'IRM est
00:58:56 monté en surpression. L'IRM qui depuis
00:58:58 est HSS. Vous avez entendu ce
00:59:00 radiologue parler, ça aurait pu être
00:59:02 grave pour la patiente qui était à ce
00:59:04 moment-là dans l'IRM. Donc certains
00:59:07 syndicats sont-ils conscients des
00:59:09 conséquences de leurs actes ?
00:59:10 Kevin Bossuet. Non, mais certains syndicats
00:59:12 sont dans un jusqu'au boutisme
00:59:15 irresponsable. Moi je suis d'accord avec
00:59:17 Louis, le rapport de force n'est pas du
00:59:19 côté des syndicats. Quand vous entendez
00:59:21 Monsieur Berger nous raconter que de
00:59:23 toute manière, si la loi est adoptée à
00:59:25 l'Assemblée Nationale, il l'acceptera.
00:59:27 Il dit d'emblée que si le gouvernement
00:59:29 réussit à faire passer cette loi, de
00:59:31 toute manière, la mobilisation
00:59:34 s'éteindra. En outre, on voit bien
00:59:37 qu'il y a...
00:59:38 - Le groupe Martinez n'est pas du tout sur la même ligne.
00:59:39 - C'est bien pour ça que cette unité
00:59:41 syndicale qu'on nous présente comme
00:59:42 historique et qui est historique de
00:59:44 toute façon, se délitera après le vote
00:59:46 de la loi. Pour en revenir sur les
00:59:49 actions de certains syndicalistes, on
00:59:51 voit bien que c'est aussi un aveu de
00:59:52 faiblesse. Ils n'ont pas
00:59:54 réussi à mobiliser de manière très
00:59:57 importante dans la rue, donc ils
00:59:59 essayent d'autres moyens d'action et on
01:00:01 voit bien qu'il y a deux types de
01:00:02 syndicats. Les syndicalistes qui sont
01:00:04 réformistes, qui sont dans le jeu
01:00:06 démocratique et de l'autre, des
01:00:08 pseudo-révolutionnaires en herbe qui
01:00:10 se servent de la réforme des retraites
01:00:12 pour faire le grand soir, sauf que c'est
01:00:15 irresponsable. Quand vous coupez
01:00:17 l'électricité dans la circonscription
01:00:18 d'un ministre, ce n'est pas responsable.
01:00:20 Quand vous menez une action et que vous
01:00:24 vous retrouvez dans une situation où un
01:00:26 centre médical n'a plus d'électricité
01:00:29 avec les conséquences que cela peut
01:00:33 générer, ce n'est pas acceptable. Donc à
01:00:35 un moment donné, tous ces gens-là sont
01:00:37 les idiots utiles d'Emmanuel Macron,
01:00:38 puisque Emmanuel Macron n'attend qu'une
01:00:40 chose, l'action de trop, le dérapage, pour
01:00:44 passer comme celui qui incarnera l'ordre
01:00:46 et qui ramènera la paix au sein de la
01:00:48 société française. Et c'est bien dommage.
01:00:50 Louis Morin. Oui, ce qu'il faut ajouter
01:00:52 par ailleurs, c'est que les mobilisations
01:00:54 sociales, les syndicats, les partis
01:00:56 politiques d'opposition ne sont pas aidés
01:00:57 actuellement, parce que la première
01:00:58 préoccupation des Français, ce n'est pas
01:01:00 tellement la réforme des retraites, mais
01:01:02 c'est le pouvoir d'achat. Voilà, c'est
01:01:03 qu'aujourd'hui, avec l'inflation, avec
01:01:05 l'explosion des coûts de l'énergie,
01:01:07 et puis l'inflation sur les produits
01:01:09 alimentaires de première nécessité,
01:01:11 aujourd'hui, il y a cette préoccupation-là,
01:01:13 dont les syndicats, par ailleurs, ne
01:01:15 peuvent pas se saisir, parce qu'ils sont
01:01:17 trop occupés à s'occuper des retraites.
01:01:19 Et donc, on voit bien qu'ils ne parviennent
01:01:21 pas encore à faire une grande
01:01:23 manifestation de toutes les causes,
01:01:25 voilà, de l'agrégation des colères, et
01:01:28 ceux-là, justement, jouent en leur
01:01:30 défaveur. Naïma. Justement, cette
01:01:32 manifestation, c'est une manifestation
01:01:34 qui a en fait une convergence des
01:01:35 colères, parce qu'il n'y a pas que par
01:01:38 rapport à la réforme des retraites, il y
01:01:40 a aussi toute cette colère liée,
01:01:42 effectivement, à l'inflation, à la
01:01:44 baisse du pouvoir d'achat, et c'est
01:01:46 pour ça que ce n'était pas le bon
01:01:48 moment. Je n'arrête pas de le dire,
01:01:49 ce n'était pas le bon moment. Alors,
01:01:51 souvent, certains disent que ça n'aurait
01:01:53 jamais été le bon moment, mais il y a
01:01:55 des moments où c'est mieux qu'aujourd'hui,
01:01:57 et après tout ce qu'on a vécu, ce n'était
01:01:59 pas le bon moment. Et effectivement, on
01:02:01 a beaucoup de gens qui manifestent, qui
01:02:03 ont eu de la colère, et qui en fait n'ont
01:02:05 même pas lu cette réforme. C'est ça qui
01:02:07 est terrible. C'est-à-dire qu'ils ne se
01:02:08 sont même pas penchés. Vous avez vu
01:02:10 dernièrement le monsieur Le Reaper, là,
01:02:12 qui est venu chez Pascal Praud. C'était
01:02:14 très intéressant, parce qu'il a dit
01:02:16 « j'ai calculé ma retraite », mais il
01:02:18 était à côté de la plaque, parce qu'il
01:02:21 pensait qu'il ne partirait pas avant 68,
01:02:23 70 ans, alors que non. Donc, vous voyez
01:02:25 bien qu'aujourd'hui, on assiste à
01:02:27 quelque chose qui, en fait, on a
01:02:30 aujourd'hui le fait, cette
01:02:32 manifestation, on a vu tout simplement
01:02:34 le fait que ça a agrégé toutes les
01:02:36 colères. Alors, les colères des
01:02:38 Français, qui sont aussi de plus en
01:02:40 plus partagées par les actions menées
01:02:42 par les syndicats. Vincent Farandezh et
01:02:44 Sacha Robin sont allés, justement, vous
01:02:46 interroger dans la rue. Que pensez-vous
01:02:48 de la tournure que prend le mouvement ?
01:02:50 Écoutez vos réponses.
01:02:51 Ça va tenir, et le Macron et compagnie,
01:02:55 ils vont baisser les bras.
01:02:57 Je soutiens, entre guillemets, le mouvement
01:02:59 sur le fond, mais sur la forme, je suis
01:03:01 de moins en moins d'accord, parce qu'on se sent un peu
01:03:03 pris en otage. Personnellement, c'est le cas.
01:03:05 La parole des manifestants, elle sera jamais
01:03:06 entendue, c'est mort.
01:03:07 David N'Bosué, vous avez entendu.
01:03:09 Voilà, c'est ces Français qui soutiennent
01:03:11 le mouvement par le fond,
01:03:13 finalement. Il y a une grande majorité de
01:03:15 Français qui sont contre cette réforme,
01:03:17 mais la forme ne leur convient pas.
01:03:20 Mais évidemment, parce qu'il y a une
01:03:22 forme de lassitude chez beaucoup de
01:03:24 Français, des Français qui en ont
01:03:26 marre de toutes ces grèves, de toutes
01:03:28 ces mobilisations, qui les empêchent
01:03:30 d'aller étudier, qui les empêchent
01:03:32 d'aller travailler, qui ont
01:03:34 des conséquences
01:03:36 dévastatrices sur leur chiffre d'affaires.
01:03:38 Là, je parle par exemple des commerçants.
01:03:40 Donc évidemment, on peut être contre cette
01:03:42 réforme des retraites, on peut être contre
01:03:44 la politique d'Emmanuel Macron,
01:03:46 mais à un moment donné, on ne peut pas
01:03:48 finalement
01:03:50 prendre en otage,
01:03:52 ce n'est pas cette expression, mais c'est quand même la réalité,
01:03:54 tout un pays. On ne peut pas bloquer tout un pays.
01:03:56 Les Français ne l'acceptent plus.
01:03:58 - Et avec les manifestations et les grèves,
01:04:00 est-ce que
01:04:02 quand on entend cette personne parler de
01:04:04 forme, elle ne parle pas aussi du débat ?
01:04:06 Est-ce que les Français n'ont pas marre
01:04:08 également du débat autour des retraites ?
01:04:10 - On a été, en fait,
01:04:12 on a été,
01:04:14 il faut le dire aussi, au niveau du
01:04:16 Parlement, on aurait aimé que le Parlement
01:04:18 fasse son travail parlementaire
01:04:20 tel qu'on attend d'un Parlement,
01:04:22 tel qu'on attend de nos députés,
01:04:24 qu'ils puissent débattre,
01:04:26 qu'ils puissent argumenter, déjà,
01:04:28 dans la sérénité, et qu'on puisse
01:04:30 comprendre, effectivement, et puis
01:04:32 qu'il puisse y avoir ce débat où, à un moment,
01:04:34 allez, je rêve peut-être, mais qu'il y ait une
01:04:36 convergence autour d'une réforme
01:04:38 qui puisse aussi
01:04:40 amener un équilibre. Le problème,
01:04:42 c'est qu'on n'a pas eu ce débat
01:04:44 au niveau du Parlement, et aujourd'hui,
01:04:46 c'est la rue, en fait,
01:04:48 c'est les syndicats. Moi, je trouve que,
01:04:50 justement, les grands gagnants,
01:04:52 alors on verra par la suite, mais c'est les syndicats.
01:04:54 Non, moi, je parle des syndicats, déjà,
01:04:56 parce que cette unité syndicale
01:04:58 qui a fait que le CFDT
01:05:00 et Martinez ont été ensemble, c'est dû au
01:05:02 fait aussi que le Parlement
01:05:04 n'a pas joué son rôle
01:05:06 de débat, d'argument, etc.
01:05:08 Oui, mais alors, après, pour rejoindre
01:05:10 ce que dit Naïma, les syndicats
01:05:12 ont enregistré un nombre de nouveaux adhérents
01:05:14 records depuis le début
01:05:16 de la concessation sur la réforme
01:05:18 des retraites. C'est vrai, vous avez raison,
01:05:20 Michael Dorian, et on l'attribue aussi, d'ailleurs,
01:05:22 à la faiblesse de la NUPES dans les débats
01:05:24 à l'Assemblée nationale.
01:05:26 On a vu qu'ils ont été particulièrement
01:05:28 faibles dans ces débats-là.
01:05:30 Jusqu'à présent, d'ailleurs,
01:05:32 ils ont été très critiqués sur la forme,
01:05:34 puisque vous l'évoquiez, c'est aussi un sujet
01:05:36 de forme, et vous avez raison aussi
01:05:38 de souligner cet aspect-là, parce qu'il y a
01:05:40 véritablement la prévalence de l'émotion
01:05:42 sur la raison dans
01:05:44 ces manifestations, dans ce clivage
01:05:46 aujourd'hui sur la réforme des retraites,
01:05:48 et d'ailleurs, qui est capable de dire
01:05:50 exactement ce qu'il y a dans
01:05:52 cette réforme. Je mets au défi
01:05:54 les manifestants dans la rue
01:05:56 de le dire clairement. Je suis convaincu que la plupart
01:05:58 ne connaissent pas le contenu
01:06:00 de la réforme. Quelles sont, d'ailleurs,
01:06:02 leurs propositions alternatives ? Très souvent,
01:06:04 sur le fond... - Alors, je peux nommer...
01:06:06 - Est-ce que ce n'est pas souvent le cas dans les manifestations,
01:06:08 en général ? - Je peux en dire juste...
01:06:10 - Naïma. - On peut nommer les choses, effectivement, je ne l'ai pas
01:06:12 nommé tout à l'heure, mais la NUPES nous a
01:06:14 privés de cet espace
01:06:16 de débats, d'arguments,
01:06:18 qu'est l'Assemblée nationale. Et effectivement,
01:06:20 les gens, vous avez raison, lui,
01:06:22 ne connaissent pas
01:06:24 cette réforme, et encore
01:06:26 une fois, c'est ça qui est
01:06:28 quand même terrible, parce que la NUPES
01:06:30 n'a même pas cherché à argumenter. C'est l'émotion
01:06:32 qui a pris le dessus, avec
01:06:34 l'outrance, avec les insultes,
01:06:36 etc. - Lévine, bien sûr,
01:06:38 qui va ressortir
01:06:40 gagnant de
01:06:42 cette séquence ?
01:06:44 Sans doute Emmanuel Macron, parce que
01:06:46 il va fortifier une partie de son
01:06:48 électorat, parce qu'il va passer comme
01:06:50 étant un président réformateur.
01:06:52 Les syndicats, aussi,
01:06:54 parce que c'est vrai qu'il y a eu une unité syndicale,
01:06:56 et c'est vrai qu'ils ont regagné en crédit,
01:06:58 mais surtout Marine Le Pen,
01:07:00 parce que le comportement
01:07:02 des élus du Rassemblement national
01:07:04 a été impeccable,
01:07:06 parce que Marine Le Pen a su
01:07:08 à la fois entendre la colère
01:07:10 populaire en s'opposant à ce
01:07:12 texte, tout en condamnant
01:07:14 les "exactions"
01:07:16 des syndicats, parce que
01:07:18 Marine Le Pen a dit
01:07:20 sur France Inter, que
01:07:22 une fois qu'elle serait élue,
01:07:24 qu'elle serait élue, elle ne met même plus
01:07:26 en avant une hypothèse, elle reviendrait
01:07:28 sur cette réforme des retraites.
01:07:30 La vérité, c'est qu'Emmanuel
01:07:32 Macron, en agissant de
01:07:34 la sorte, participe
01:07:36 aussi à une élection
01:07:38 possible de Marine Le Pen
01:07:40 lors de la prochaine présidentielle.
01:07:42 Et la cerise sur le gâteau pour Marine Le Pen,
01:07:44 c'est les bras d'honneur d'Éric Dupond-Moretti
01:07:46 cette semaine à l'Assemblée nationale,
01:07:48 qui met finalement un petit peu LREM
01:07:50 dans le même sac que la NUPES
01:07:52 sur la détérioration des débats
01:07:54 qui a eu lieu au Parlement
01:07:56 finalement sur ce sujet.
01:07:58 On va marquer une pause, on va revenir dans un instant,
01:08:00 et nous reviendrons aussi sur ce drame sordide,
01:08:02 une femme de 96 ans, cambriolée et violée
01:08:04 en pleine nuit par un homme pourtant
01:08:06 connu des services de police.
01:08:08 On y revient pour la suite de Midi News
01:08:10 Week-end, toujours en compagnie
01:08:12 de Kevin Bossuet, Louis Morin et Naïma
01:08:14 M.Fadel. A tout de suite sur CNews,
01:08:16 restez avec nous.
01:08:18 CNews pour la suite
01:08:20 de Midi News Week-end,
01:08:22 toujours en compagnie de Naïma M.Fadel,
01:08:24 Kevin Bossuet et Louis
01:08:26 Morin. On va poursuivre nos débats dans un instant,
01:08:28 on va évidemment continuer
01:08:30 de décrypter l'actualité de ce samedi,
01:08:32 actualité marquée fortement
01:08:34 évidemment par cette septième journée
01:08:36 de manifestation contre la réforme
01:08:38 des retraites, manifestation qui doit
01:08:40 démarrer d'ici une demi-heure à partir de 14h
01:08:42 à Paris depuis la Place
01:08:44 de la République, où on retrouve
01:08:46 Clémence Barbier et Antoine Durand.
01:08:48 Clémence, le cortège parisien est en train
01:08:50 de se remplir tout doucement.
01:08:52 - Oui, effectivement
01:08:56 Mikaël, ça se remplit et le
01:08:58 mot d'ordre d'aujourd'hui, c'est pas de signe
01:09:00 d'essoufflement. Les syndicats
01:09:02 en tête de cortège se sont exprimés,
01:09:04 ils dénoncent le mépris du gouvernement
01:09:06 qui ne les écoute pas. Aujourd'hui
01:09:08 c'est donc une nouvelle démonstration de force
01:09:10 avant une semaine cruciale où le gouvernement
01:09:12 espère faire voter sa réforme
01:09:14 définitivement et vous l'avez dit,
01:09:16 ce cortège va s'élancer d'ici
01:09:18 30 minutes.
01:09:20 - Et manifestation que vous suivrez
01:09:22 évidemment en direct sur
01:09:24 CNews à partir de
01:09:26 14h. Merci beaucoup Clémence Barbier et
01:09:28 Antoine Durand qui seront
01:09:30 présents évidemment tout au long de l'après-midi
01:09:32 au sein de ce cortège parisien pour
01:09:34 CNews. Dans le reste de l'actualité également,
01:09:36 ce drame affreux à Clichy-la-Garenne
01:09:38 en région parisienne. Une femme de
01:09:40 96 ans, cambriolée et violée
01:09:42 en pleine nuit par un homme pourtant connu
01:09:44 des services de police. Les faits se sont déroulés
01:09:46 le 13 février dernier mais le
01:09:48 suspect a été interpellé il y a
01:09:50 quelques jours. Reportage de Solène Boulan,
01:09:52 Charles Bagé et Jules Bedot.
01:09:54 - C'est au sein
01:09:56 de cette résidence de Clichy-la-Garenne
01:09:58 que le calvaire d'une femme de 96
01:10:00 ans a duré près de 2 heures.
01:10:02 Dans la nuit du 13 au 14 février,
01:10:04 un individu s'introduit chez
01:10:06 la nona génère, il dérobe plusieurs
01:10:08 objets de valeur avant de la violer
01:10:10 et de la frapper à plusieurs reprises.
01:10:12 Dans la résidence, les voisins sont sidérés.
01:10:14 - C'est une toute petite mamie,
01:10:16 elle est toute mignonne,
01:10:18 quand on la sort, on la
01:10:20 tient parce qu'elle tremble un peu,
01:10:22 il n'y a plus beaucoup d'équilibre.
01:10:24 Mais bon, voilà, oui,
01:10:26 elle est vulnérable. Comment on peut faire ça
01:10:28 à une mamie ? Franchement, moi je
01:10:30 ne comprends pas. Deux cinglées.
01:10:32 - La police judiciaire des Hauts-de-Seine a été
01:10:34 chargée de l'affaire. L'auteur des faits
01:10:36 a été interpellé le 6 mars dernier.
01:10:38 - C'est une personne vraisemblablement
01:10:40 qui a déjà été inquiétée pour des faits
01:10:42 de délinquance sexuelle
01:10:44 et qui était connue également pour des faits
01:10:46 divers des services de police.
01:10:48 Les faits pour lesquels il avait été inquiété
01:10:50 d'agression sexuelle sur mineurs remontent
01:10:52 à plusieurs années. - L'individu a été
01:10:54 placé en détention provisoire pour viol
01:10:56 aggravé. Il en court jusqu'à 20 ans
01:10:58 de réclusion criminelle.
01:11:00 - Louis Morin,
01:11:02 c'est un drame évidemment qui fait froid
01:11:04 dans le dos et c'est vrai
01:11:06 que le fait que cet individu soit
01:11:08 connu des services de police
01:11:10 nous révolte, évidemment. - C'est encore une fois
01:11:12 le débat sur la récidive
01:11:14 que l'on a régulièrement sur ce plateau et
01:11:16 malheureusement, on est obligé de constater
01:11:18 que ce type de faits divers
01:11:20 se reproduisent, on est obligé de les
01:11:22 commenter sans cesse parce que
01:11:24 en réalité, on constate
01:11:26 qu'il n'y a rien qui est fait réellement
01:11:28 pour lutter contre la récidive.
01:11:30 Vous avez effectivement
01:11:32 un individu qui est connu pour des agressions
01:11:34 sexuelles, qui n'a pas été suivi,
01:11:36 qui n'a pas fait l'objet d'un suivi
01:11:38 psychiatrique. On aurait pu envisager
01:11:40 même éventuellement, puisqu'il
01:11:42 avait déjà été condamné
01:11:44 pour des agressions sexuelles, on
01:11:46 aurait pu envisager qu'il soit soumis
01:11:48 à un suivi psychiatrique pendant le
01:11:50 reste de sa vie. Il y a des pays où
01:11:52 cela se fait, aux Etats-Unis notamment.
01:11:54 En France, il n'en est rien.
01:11:56 Et forcément, sur ce type
01:11:58 de pathologie, parce que bien souvent, il y a une
01:12:00 pathologie qui est sous-jacente, on parle
01:12:02 effectivement de problèmes souvent
01:12:04 psychiatriques, il y a récidive.
01:12:06 Et pour rappel, il y a quelques jours,
01:12:08 un projet de loi sur la récidive a été
01:12:10 porté à l'Assemblée nationale
01:12:12 sur la récidive, et
01:12:14 notamment pour les agressions
01:12:16 de force de l'ordre, de policiers.
01:12:18 Ce projet de loi n'a pas
01:12:20 eu de suite, finalement.
01:12:22 C'est rejeté, Kevin Bossuet.
01:12:24 C'est dommage finalement qu'on en arrive
01:12:26 à toujours parler de ces sujets-là ?
01:12:28 Oui, c'est dommage qu'on en arrive
01:12:30 toujours parler à ces sujets-là, et il n'y a pas
01:12:32 de traduction politique, parce que ce qui a été
01:12:34 abandonné au sein de l'Assemblée nationale,
01:12:36 c'était une proposition
01:12:38 de horizon, qui fait pourtant
01:12:40 partie de la majorité,
01:12:42 et c'est Renaissance, finalement, qui a rejeté
01:12:44 cela, ce qui a créé
01:12:46 des bisbilles au sein de la majorité.
01:12:48 Et de manière plus générale,
01:12:50 c'est quand même symptomatique de l'hyper-violence
01:12:52 qui touche notre société,
01:12:54 parce que cet individu va faire
01:12:56 un cambriolage, bon,
01:12:58 pour s'emparer
01:13:00 d'objets de valeur, etc. Mais une fois
01:13:02 qu'il est dans l'appartement, il frappe une vieille
01:13:04 dame, qui, à 96 ans,
01:13:06 je ne pense pas qu'elle ait les moyens de se défendre.
01:13:08 Il ne fait pas que la frapper,
01:13:10 en plus il la viole. Donc il y a bien
01:13:12 une volonté de détruire
01:13:14 l'autre, de lui faire du mal.
01:13:16 On n'est pas dans une volonté,
01:13:18 finalement, de prendre quelques bijoux
01:13:20 ou de prendre un peu d'argent.
01:13:22 Donc c'est quand même symptomatique de ce qui se passe
01:13:24 dans notre société. Et encore une fois,
01:13:26 M. Dupond-Moretti, qui s'est fait remarquer
01:13:28 cette semaine, avec son
01:13:30 bras d'honneur, et qui nous racontait
01:13:32 que la France n'est pas un coup-gorge. Mais la
01:13:34 France est un coup-gorge. Aujourd'hui, les Français
01:13:36 sont inquiets. Ils ont peur
01:13:38 de laisser, soit leurs jeunes enfants,
01:13:40 soit leur mère ou leur père,
01:13:42 leur grand-mère ou leur grand-père,
01:13:44 seuls chez eux. On en est là, aujourd'hui.
01:13:46 Naïma M. Fadel.
01:13:48 Écoutez, c'est l'horreur absolue. Je suis
01:13:50 vraiment effarée par
01:13:52 ce drame, parce que c'est un
01:13:54 drame qu'a vécu cette
01:13:56 pauvre dame. Mais vous savez,
01:13:58 c'est l'ensauvagement aussi de notre société.
01:14:00 C'est qu'aujourd'hui, malheureusement, face
01:14:02 à cet ensauvagement, on n'a rien,
01:14:04 en fait. Regardez ce jeune
01:14:06 homme-là, qui apparemment a 20 ans.
01:14:08 Il est récidiviste. Et
01:14:10 il y a quelques années qu'il a commis des viols
01:14:12 sur mineurs. Ça veut dire que qu'est-ce
01:14:14 qu'on n'a pas fait pour empêcher
01:14:16 qu'il recommence ? Qu'est-ce qu'on n'a pas fait
01:14:18 pour protéger la société ?
01:14:20 Et c'est tout le questionnement qu'on doit avoir
01:14:22 aujourd'hui. La question de la justice,
01:14:24 elle doit mettre au centre
01:14:26 les victimes et non pas les coupables.
01:14:28 Allez, c'est un phénomène de plus
01:14:30 en plus récurrent des drones. Complique
01:14:32 désormais la vie des surveillants
01:14:34 de prison, des drones qui permettent aux détenus
01:14:36 de se faire livrer toutes sortes de choses,
01:14:38 et notamment de la drogue. Regardez,
01:14:40 le sujet est signé Célia Barotte et on en parle juste
01:14:42 après en plateau. Il est presque
01:14:44 11h ce vendredi matin, lorsqu'un drone
01:14:46 est signalé par le mirador du centre
01:14:48 pénitentiaire de Saint-Quentin-Falavier.
01:14:50 Dirigé à distance par un pilote
01:14:52 camouflé, l'engin volant a largué
01:14:54 des colis au pied d'un surveillant moniteur
01:14:56 de sport. Au total, un kilo de
01:14:58 cannabis a été récupéré.
01:15:00 Une pratique de plus en plus courante, selon
01:15:02 ce représentant syndical.
01:15:04 Les drones sont un moyen un peu plus moderne,
01:15:06 un petit peu plus précis,
01:15:08 également pour livrer des marchandises
01:15:10 qui sont parfois coûteuses
01:15:12 quand même, puisqu'en effet, sur le centre pénitentiaire
01:15:14 de Saint-Quentin-Falavier, ce matin,
01:15:16 aujourd'hui, c'était un
01:15:18 paquet d'un kilo. Le cas de Saint-Quentin-Falavier
01:15:20 n'est pas isolé. Depuis le début
01:15:22 d'année, les vols de drones se multiplient
01:15:24 au-dessus des prisons françaises.
01:15:26 Par exemple, selon nos confrères du Figaro,
01:15:28 en janvier, à Riom, 22 colis,
01:15:30 dont 8 téléphones, de la viande,
01:15:32 3 cartes SIM et 138 grammes
01:15:34 de stupéfiants ont été interceptés.
01:15:36 Et à Douai, le 2 mars,
01:15:38 126 grammes d'une substance illégale,
01:15:40 mais à ce jour, pénétrer dans un domaine
01:15:42 pénitentiaire ne constitue pas
01:15:44 une infraction. Dans ces règles spécifiques
01:15:46 aux établissements pénitentiaires,
01:15:48 on ne trouve pas d'infraction
01:15:50 précise concernant le fait
01:15:52 de s'introduire illégalement
01:15:54 dans un établissement pénitentiaire. Le délit
01:15:56 spécifique aux établissements
01:15:58 pénitentiaires, c'est le fait
01:16:00 de transmettre un objet quelconque
01:16:02 à un détenu. Inquiets que des armes ou
01:16:04 explosifs soient parachutés aux fenêtres des cellules,
01:16:06 le syndicat EFO-surveillants
01:16:08 a demandé dans une lettre ouverte
01:16:10 la création d'une cellule drone à part entière.
01:16:12 - Alors vous avez entendu
01:16:14 dans le sujet qu'on vient de voir, ça ne constitue
01:16:16 pas une infraction. Est-ce que là déjà, il n'y a pas
01:16:18 un souci en ce qui concerne la
01:16:20 loi Louis Morin ? - Bien sûr qu'il y a un souci
01:16:22 en ce qui concerne la loi, mais après il y a aussi
01:16:24 les moyens qu'on alloue en réalité
01:16:26 à la lutte contre
01:16:28 la drogue
01:16:30 en prison quand vous avez déjà
01:16:32 une surpopulation carcérale.
01:16:34 Finalement ce chiffre qu'on répète souvent
01:16:36 sur ces news, moins de 70 euros
01:16:38 par habitant en France
01:16:40 pour le budget du ministère de la justice
01:16:42 contre le double en Allemagne,
01:16:44 vous voyez bien qu'en réalité on ne
01:16:46 donne pas les moyens à nos
01:16:48 surveillants de prison de lutter
01:16:50 efficacement contre les trafics
01:16:52 et même en réalité d'accueillir
01:16:54 les détenus dans des conditions
01:16:56 normales et dignes telles qu'ils devraient l'être.
01:16:58 - Oui. - Kevin Bossuet. - Nos prisons
01:17:00 sont aujourd'hui des passoires.
01:17:02 Là on parle des drones, c'est une pratique
01:17:04 qui a été développée lors du premier
01:17:06 confinement et qui a perduré, mais on
01:17:08 pourrait parler également des parloirs.
01:17:10 Parce que, en fait, les agents
01:17:12 n'ont pas le droit de fouiller de
01:17:14 manière systématique après
01:17:16 les parloirs, il doit y avoir
01:17:18 une motivation qui
01:17:20 doit être notifiée. Donc il y a plein de choses
01:17:22 qui passent, il y a des téléphones portables, il y a des
01:17:24 couteaux aussi en céramique qui ne passent
01:17:26 pas les
01:17:28 détecteurs à métaux.
01:17:30 À Nîmes, on a retrouvé récemment
01:17:32 dans une cellule des tournevis et des couteaux.
01:17:34 Qu'est-ce que des tournevis ou des couteaux
01:17:36 font dans une cellule ? Et surtout,
01:17:38 moi je vais souvent sur TikTok, sur
01:17:40 réseau social, et je vois
01:17:42 des détenus dans une prison en train de faire
01:17:44 des TikTok en direct, en train de
01:17:46 converser avec
01:17:48 des gens qui sont sur ce réseau social et qui
01:17:50 continuent leur
01:17:52 trafic de drogue une fois en prison. Vous savez,
01:17:54 pour un dealer, parfois le passage
01:17:56 par la case prison, ça fait
01:17:58 partie de leur carrière de
01:18:00 dealer. C'est un moment, ils continuent à gérer
01:18:02 et d'ailleurs les drones sont commandés
01:18:04 via Snapchat.
01:18:06 Alors qu'ils ne sont pas censés avoir
01:18:08 de téléphone de communication en prison.
01:18:10 Comment voulez-vous que les Français
01:18:12 comprennent quelque chose ? Où est le respect des victimes ?
01:18:14 Où est le respect de l'institution judiciaire ?
01:18:16 On voit bien, encore une fois
01:18:18 à travers cet exemple, que notre pays va à volo.
01:18:20 La faillite de la justice,
01:18:22 c'est la faillite de l'État
01:18:24 finalement. C'est quand même hallucinant
01:18:26 que dans, en prison,
01:18:28 il puisse se passer autant de choses.
01:18:30 On sait très bien que les
01:18:32 gardiens aussi
01:18:34 parfois peuvent être dépassés
01:18:36 et que quelque part,
01:18:38 ils ferment les yeux aussi sur certains
01:18:40 comportements pour avoir la paix.
01:18:42 C'est aussi une réalité. Vous savez, la prison
01:18:44 c'est aussi une micro-société
01:18:46 qui aussi est régie par des règles
01:18:48 et auxquelles tout ce petit monde,
01:18:50 que ce soit des prisonniers ou des gardiens, finissent
01:18:52 par obéir. Mais on ne peut pas leur en vouloir
01:18:54 puisqu'aujourd'hui, comme disait lui,
01:18:56 on n'a pas les moyens.
01:18:58 On n'a pas les moyens d'une justice
01:19:00 qui finalement empêche aussi la récidive.
01:19:02 Il y a la justice
01:19:04 et il y a l'univers carcéral. Est-ce que ça veut dire que l'univers
01:19:06 carcéral n'est pas assez sévère
01:19:08 finalement avec ses détenus ?
01:19:10 Le problème, c'est les moyens de l'univers
01:19:12 carcéral. Il n'a pas les moyens aujourd'hui
01:19:14 d'être à la hauteur de ce qu'on souhaite
01:19:16 dans notre pays. Et aujourd'hui,
01:19:18 effectivement,
01:19:20 le pénitentiaire
01:19:22 fait avec aussi une réalité.
01:19:24 Non mais on pourrait mettre en place
01:19:26 des brouilleurs anti-drones, on pourrait mettre en place
01:19:28 des filets. À un moment donné,
01:19:30 j'ai l'impression qu'on laisse ces choses se faire
01:19:32 et qu'il y ait une forme de fatalisme.
01:19:34 C'est ça qui est quand même dommageable.
01:19:36 Mais c'est un fatalisme politique
01:19:38 en réalité. Ce n'est pas un fatalisme
01:19:40 des fonctionnaires
01:19:42 qui sont là justement
01:19:44 pour surveiller les prisons, des gardiens de prison
01:19:46 ou des directeurs de prison qui sont en réalité
01:19:48 les premières victimes de ce manque
01:19:50 d'investissement. Les fonctionnaires n'ont pas
01:19:52 les moyens. Exactement. Il n'y a pas assez de personnel.
01:19:54 Ils se retrouvent face
01:19:56 à un univers carcéral
01:19:58 qui est extrêmement violent aussi.
01:20:00 Allez, on va changer de sujet
01:20:02 maintenant avec la ville de Poissy
01:20:04 qui va devoir revoir sa copie. Poissy ne pourra
01:20:06 plus suspendre les aides municipales
01:20:08 aux familles de délinquants mineurs.
01:20:10 Le tribunal administratif de Versailles a annulé
01:20:12 cette mesure prise il y a deux ans par l'ancien
01:20:14 maire Karl Olive devenu depuis
01:20:16 député Renaissance. La justice
01:20:18 avait été saisie par la Ligue des Droits de l'Homme. Écoutez
01:20:20 la réaction de Karl Olive.
01:20:22 On n'a jamais suspendu
01:20:24 ou supprimé finalement
01:20:26 ce type
01:20:28 d'initiative. On n'en a pas eu besoin.
01:20:30 Mais on a pu justement
01:20:32 retisser le lien avec les familles. C'est-à-dire que moi dans mon bureau
01:20:34 à Poissy, j'ai reçu cinq familles avec
01:20:36 les enfants pour dire "C'est pas bien".
01:20:38 La délinquance juvénile, comme on dit, la délinquance
01:20:40 des jeunes a baissé ici à Poissy.
01:20:42 Donc vous voyez, on est dans un contrat gagnant-gagnant
01:20:44 et malheureusement l'autorité de
01:20:46 l'État est à nouveau dégradée
01:20:48 avec ce type de décision
01:20:50 que je respecte. Il n'y a pas le choix.
01:20:52 Mais je pense qu'aujourd'hui
01:20:54 si on veut que l'autorité de l'État
01:20:56 soit respectée dans ce pays
01:20:58 et que les pompiers,
01:21:00 les policiers, malheureusement les enseignants,
01:21:02 les élus soient respectés,
01:21:04 on ne peut pas transiger
01:21:06 avec ce type, encore une fois,
01:21:08 d'initiative.
01:21:10 Retirer les aides aux familles
01:21:12 de délinquants, est-ce que
01:21:14 finalement c'est aller
01:21:16 à l'encontre des droits de l'homme ? C'est un peu la question
01:21:18 finalement qui se pose ici.
01:21:20 C'est un débat extrêmement intéressant, Michael Dorian, parce que c'est une proposition
01:21:22 qui fait la quasi-unanimité
01:21:24 auprès des Français.
01:21:26 Tout d'abord, 71%, alors c'est pas
01:21:28 l'unanimité, mais c'est quand même un chiffre
01:21:30 très élevé des Français, sont pour suspendre
01:21:32 les aides aux
01:21:34 familles de délinquants.
01:21:36 Et puis ce qui est intéressant à voir, c'est que Carl
01:21:38 Olive, qui est aujourd'hui un député
01:21:40 renaissance député de la majorité,
01:21:42 eh bien cette proposition
01:21:44 avait également été faite
01:21:46 dans le débat sur la campagne présidentielle
01:21:48 par Éric Zemmour en
01:21:50 2022 et déjà
01:21:52 par Marine Le Pen en 2017.
01:21:54 Il faut souligner également que
01:21:56 Gérald Darmanin avait proposé également
01:21:58 d'expulser les familles
01:22:00 des délinquants qui
01:22:02 séjournaient dans des HLM. Donc on voit
01:22:04 qu'il y a quand même finalement une
01:22:06 volonté commune politiquement
01:22:08 et aujourd'hui qui n'est pas
01:22:10 compatible visiblement avec
01:22:12 la loi. Il faudra peut-être passer
01:22:14 justement par une évolution législative.
01:22:16 Peut-être que ça pourrait être mis à l'ordre du jour
01:22:18 du calendrier en la matière. - Effectivement,
01:22:20 c'est prévu, notamment la députée
01:22:22 Alexandra Martin
01:22:24 va proposer une loi dans ce sens-là.
01:22:26 L'invité de Midi News Week-end à présent, cette
01:22:28 semaine avait lieu la cérémonie annuelle
01:22:30 d'annonce des nouveaux étoilés du célèbre
01:22:32 guide Michelin. C'était lundi, plus de
01:22:34 500 chefs étaient réunis au
01:22:36 Palais de la Musique et des congrès de
01:22:38 Strasbourg. Alexandre Couillon est le seul
01:22:40 et unique nouveau 3 étoiles, mais le guide
01:22:42 compte également 4 nouveaux 2 étoiles
01:22:44 dont le chef Christophe Dufossé
01:22:46 du Château de Beaulieu
01:22:48 à Bunnes dans le Pas-de-Calais qui nous
01:22:50 fait le plaisir d'être avec nous cet après-midi.
01:22:52 Bonjour ! Nouveau propriétaire
01:22:54 du Château de Beaulieu que vous avez repris
01:22:56 il y a moins de 2 ans, c'est ça ?
01:22:58 - Il y a moins de 2 ans, tout à fait. Château de Bunnes.
01:23:00 Château de Beaulieu à Bunnes.
01:23:02 - Château de Beaulieu à Bunnes.
01:23:04 Vous avez décroché une première étoile l'an dernier,
01:23:06 la deuxième cette année. La troisième marche,
01:23:08 c'est pour l'année prochaine ?
01:23:10 - Non, non. En profitant déjà de la
01:23:12 deuxième étoile, l'étoile verte,
01:23:14 et puis on verra dans l'avenir.
01:23:16 - Alors je disais que vous aviez repris l'établissement
01:23:18 il y a 2 ans, vous l'avez aussi entièrement
01:23:20 repensé. On va en parler.
01:23:22 Cette haute distinction de la gastronomie,
01:23:24 2 étoiles au guide Michelin, c'est une
01:23:26 extraordinaire reconnaissance,
01:23:28 j'imagine, pour ce que vous avez construit
01:23:30 et pour votre travail au quotidien
01:23:32 dans votre établissement.
01:23:34 - Oui, c'est un projet de vie déjà avec mon épouse,
01:23:36 qui a positionné
01:23:38 l'établissement dans de la
01:23:40 haute gastronomie, mais aussi
01:23:42 avec un écosystème
01:23:44 aujourd'hui qui est les circuits courts,
01:23:46 la production en interne, puisqu'on fait 70%
01:23:48 de nos légumes, nos fruits.
01:23:50 On a 3 hectares qu'on exploite
01:23:52 en fermes agricoles. On a aussi
01:23:54 parmaculture sur 600 m2,
01:23:56 une fermette avec des animaux,
01:23:58 c'est-à-dire qu'on les nourrit. Ensuite,
01:24:00 on récupère leurs rejets, on a une station
01:24:02 de compostage avec nos terres,
01:24:04 chaque année on tapisse pour être sur du raisonné,
01:24:06 du durable. - Vous êtes autosuffisant
01:24:08 à 95%, c'est ça ?
01:24:10 - Oui, 70% sur
01:24:12 le site et ensuite des sourcils avec
01:24:14 une trentaine de producteurs, éleveurs,
01:24:16 artisans de tout horizon, qui nous
01:24:18 permettent d'être même à 95%
01:24:20 hauts de France. - Et c'est pour cette raison
01:24:22 que le guide Michelin vous a attribué une étoile
01:24:24 verte. Alors, je ne connaissais pas moi l'étoile
01:24:26 verte. Qu'est-ce que c'est que l'étoile verte ?
01:24:28 - L'étoile verte, c'est le respect d'environnement,
01:24:30 c'est les circuits courts, c'est
01:24:32 une propre production, c'est le respect aussi
01:24:34 de la gestion des équipes.
01:24:36 Donc aujourd'hui, c'est vrai qu'une étoile
01:24:38 verte est l'équivalent pratiquement aujourd'hui
01:24:40 à une étoile rouge. - Bon alors, qu'est-ce
01:24:42 qu'il y a à la carte ce midi ?
01:24:44 Je sais qu'il est bientôt 14h, mais
01:24:46 est-ce que vous servez encore au restaurant ?
01:24:48 - Oui, on sert encore, même dans des maisons comme ça,
01:24:50 on débute parfois.
01:24:52 Écoutez, actuellement, on est encore sur du joli topinambour,
01:24:54 qui vient de nos terres.
01:24:56 On fait une déclinaison sur le topinambour,
01:24:58 un petit clin d'œil aussi sur la Saint-Jacques,
01:25:00 puisqu'on est à une heure des côtes.
01:25:02 Donc la Saint-Jacques boulonnaise,
01:25:04 que l'on travaille avec des épinards,
01:25:06 un peu de truffes qui est de saison.
01:25:08 On y retrouve aussi après
01:25:10 l'agneau qui commence à arriver
01:25:12 de notre région.
01:25:14 On met vraiment en avant
01:25:16 l'ensemble des artisans, producteurs et éleveurs
01:25:18 de notre très belle région
01:25:20 des Hauts-de-France. - Les producteurs, et puis comme
01:25:22 vous nous l'expliquiez tout à l'heure, ce que vous produisez
01:25:24 vous-même au sein
01:25:26 de cet écosystème, c'est ça ?
01:25:28 - C'est ça, on a embauché 3 personnes,
01:25:30 on a acheté un tracteur, on a une ferme agricole,
01:25:32 avec même une fermette sur le site,
01:25:34 ce qui permet aujourd'hui
01:25:36 d'avoir l'équivalent de 50 légumes
01:25:38 et fruits à l'année
01:25:40 au Château de Beaulieu. - Eh bien écoutez, parfait !
01:25:42 Il faut combien de temps pour aller
01:25:44 dans le Pas-de-Calais ? 2 heures de route ?
01:25:46 - Une heure et demie par contre. - Une heure et demie,
01:25:48 vous nous gardez une table ? - On arrive !
01:25:50 - On arrive, merci
01:25:52 beaucoup Christophe Dufossé d'avoir
01:25:54 été avec nous cet après-midi, je rappelle
01:25:56 que vous êtes le chef du Château de Beaulieu
01:25:58 à Bunes, dans le Pas-de-Calais,
01:26:00 et désormais 2 étoiles
01:26:02 au Guide Michelin. - Merci à vous !
01:26:04 - Vous avez récupéré la 2ème étoile,
01:26:06 c'est ça ? - Non,
01:26:08 c'est-à-dire que quand j'ai racheté, il y avait
01:26:10 2 étoiles, on se part à zéro. - Vous repartez à zéro.
01:26:12 - J'ai gagné une 1ère étoile l'année dernière, et là j'ai
01:26:14 gagné la 2ème étoile avec l'étoile verte, 3 étoiles.
01:26:16 - Eh bien encore félicitations à vous alors !
01:26:18 Et merci d'avoir été
01:26:20 avec nous cet après-midi.
01:26:22 C'est-à-dire un des rendez-vous
01:26:24 incontournables de Midi News Week-end,
01:26:26 je savais en remplaçant Thierry aujourd'hui
01:26:28 que je ne pourrais pas passer à côté.
01:26:30 Voici les coups de cœur et les coups de griffe
01:26:32 des chroniqueurs. Alors il paraît qu'il y a
01:26:34 des gestes, c'est ça ? Moi c'est ce qu'on m'a dit.
01:26:36 Avec les coups de cœur et les coups de griffe,
01:26:38 il y a... - Ah, le coup de griffe c'est "crrrrrr"
01:26:40 et les coups de cœur c'est...
01:26:42 - Parce que quand je suis arrivé ce matin, on m'a demandé si je m'étais
01:26:44 entraîné, j'ai pas compris. Donc le coup de cœur c'est ça,
01:26:46 et le coup de griffe c'est "crrrrrr".
01:26:48 C'est ça, alors parfait. Et il paraît qu'il y a un jingle
01:26:50 aussi, donc jingle.
01:26:52 Ah, il n'y a pas le jingle. Bon ben c'est pas grave,
01:26:54 on l'aura peut-être tout à l'heure.
01:26:56 Alors, le premier coup de griffe, il est signé
01:26:58 Naïma M. Fadel. - Alors moi,
01:27:00 c'est contre la réalisatrice
01:27:02 Andrea Bescon,
01:27:04 qui dans l'émission "C'est à vous"
01:27:06 s'est attaquée à Marlène Schiappa
01:27:08 en lui disant qu'elle n'avait
01:27:10 absolument rien fait pour lutter
01:27:12 contre la violence faite aux femmes,
01:27:14 ce qui est injuste, parce que
01:27:16 si il y en a bien une qui a incarné
01:27:18 vraiment la fonction en tant que
01:27:20 ministre, c'est Marlène Schiappa, qui a fait
01:27:22 un excellent travail
01:27:24 pour lutter contre la violence faite aux femmes,
01:27:26 et pour ma part, je le dis
01:27:28 et le redis, je regrette qu'elle ne soit pas
01:27:30 restée sur ce ministère. Donc,
01:27:32 coup de griffe à Andrea Bescon.
01:27:34 - Coup de griffe également pour Kevin Bossuet.
01:27:36 - Oui, un coup de griffe
01:27:38 contre l'annulation par le
01:27:40 président de l'université de Nice
01:27:42 d'une conférence
01:27:44 organisée par la droite universitaire
01:27:46 le syndicat L'Uni,
01:27:48 auprès d'étudiants en droit et en sciences
01:27:50 politiques, une conférence de Stanislas Rigaud,
01:27:52 qui est le président
01:27:54 des Jeunes avec Zemmour.
01:27:56 C'est-à-dire que sous la pression
01:27:58 des syndicats d'extrême-gauche,
01:28:00 le président de l'université de Nice
01:28:02 a finalement cédé, et Stanislas Rigaud
01:28:04 a été prévenu seulement
01:28:06 4 heures avant de
01:28:08 cette annulation. Ça pose la question
01:28:10 de la liberté d'expression
01:28:12 dans nos universités.
01:28:14 C'est une forme de totalitarisme
01:28:16 idéologique de la part
01:28:18 d'associations et de syndicats d'extrême-gauche.
01:28:20 On a déjà eu plein d'annulations.
01:28:22 Par exemple, l'un des dirigeants de
01:28:24 TotalEnergie, annulé
01:28:26 à Sciences Po Strasbourg.
01:28:28 Sylvia Nagazinsky, dont la conférence avait été annulée
01:28:30 à l'université de Bordeaux.
01:28:34 Ou encore, par exemple, Geoffroy Lejeune
01:28:36 qui vient souvent sur ses plateaux,
01:28:38 directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles
01:28:40 dont la conférence a été annulée
01:28:42 à Sciences Po Paris ou à Sciences Poly.
01:28:44 Donc, il y en a marre de ce totalitarisme
01:28:46 idéologique. Vive la liberté
01:28:48 d'expression, surtout à l'université.
01:28:50 Et on va terminer sur
01:28:52 une note positive avec un coup de cœur
01:28:54 quand même, et un coup de cœur de Louis Morin.
01:28:56 Un coup de cœur, Mickaël Dorian,
01:28:58 sur le Davos de l'énergie
01:29:00 qui s'est déroulé cette semaine à
01:29:02 Houston. Alors, on en a très peu
01:29:04 entendu parler en France. Seul
01:29:06 un article du Monde en a relaté
01:29:08 la substance. Deuxième émetteur
01:29:10 en carbone, les États-Unis
01:29:12 ont réduit leurs émissions de 15%
01:29:14 par rapport à 2005.
01:29:16 En réalité, en France, on a fait mieux
01:29:18 puisqu'on a réduit de 26%
01:29:20 depuis 2005. Mais cela
01:29:22 pourrait s'inverser et je vais vous
01:29:24 expliquer pourquoi. En France, on est
01:29:26 tout simplement en train de réouvrir
01:29:28 des centrales à charbon, tout simplement
01:29:30 puisqu'on manque d'électricité.
01:29:32 Quant aux États-Unis, ils sont en train
01:29:34 de faire l'inverse et d'investir massivement
01:29:36 dans le progrès technologique avec
01:29:38 trois chantiers phares, la lutte contre les
01:29:40 fuites de méthane, la capture ou la
01:29:42 recapture du CO2
01:29:44 et la transformation du gaz en
01:29:46 hydrogène. C'est l'Inflation
01:29:48 Reduction Act, la loi
01:29:50 pour la
01:29:52 réduction de l'inflation,
01:29:54 une enveloppe totale de 500
01:29:56 milliards d'euros. C'est colossal
01:29:58 avec au programme des aides, des subventions,
01:30:00 des prêts, des incitations
01:30:02 fiscales. Finalement, aux USA,
01:30:04 ce qu'il faut en conclure, c'est qu'ils sortent
01:30:06 la carotte quand nous, en Europe,
01:30:08 on sort le bâton et forcément,
01:30:10 les progrès technologiques qui vont avoir
01:30:12 lieu, ils vont se dérouler aux USA.
01:30:14 On les importera en France
01:30:16 plus tard. Tant pis, c'est malheureux,
01:30:18 mais au moins, c'est heureux pour la planète.
01:30:20 C'était les coups de griffe et les coups de cœur
01:30:22 de MidiNews.
01:30:30 Voilà, j'ai eu droit au jingle. Je suis content,
01:30:32 je voulais absolument le jingle avant de finir
01:30:34 l'émission, sinon je serais en partie
01:30:36 très déçu. En tous les cas, merci à tous les trois d'avoir
01:30:38 été avec moi cet après-midi. Naïma M. Fadel
01:30:40 essayiste, Kevin Bossuet, professeur
01:30:42 d'Histoire et puis Louis Morin,
01:30:44 journaliste. Il y en a certains que je retrouve demain ?
01:30:46 Non ? Bon, non. Oui ? Oui.
01:30:48 Ah oui, Naïma. Parfait. C'est la fin donc de
01:30:50 ce MidiNews Weekend.
01:30:52 cnews.fr pour revoir nos émissions. Merci à
01:30:54 François Epecore, Ali Deleplace en régie.
01:30:56 À la réalisation, il y avait
01:30:58 André Misiraca, Alice Malet.
01:31:00 Voilà, cnews.fr
01:31:02 pour revoir nos émissions. Dans un
01:31:04 instant, c'est La Parole aux
01:31:06 Français avec
01:31:08 Barbara Klein. Je vais y arriver.
01:31:10 Barbara Klein. Et nous, on se retrouve donc demain
01:31:12 à partir de midi pour MidiNews. Salut.
01:31:14 - Merci. - Merci.