• il y a 2 ans
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous.
00:01 Merci d'être avec nous pour le Meilleur de l'Info.
00:03 On va revoir toutes les séquences importantes et fortes de l'antenne de CNews aujourd'hui.
00:07 L'image du jour, tout d'abord, c'est celle de cette jeune policière
00:12 assommée par un pavé lors de la manif d'hier.
00:16 On va le tuer !
00:21 Là, on a une policière sur la voie publique qui est KO.
00:24 Vous touchez à un policier, c'est 10 ans alors.
00:27 Ce sera dissuasif.
00:28 Bien sûr, on reviendra sur la question des peines prononcées
00:31 et des peines véritablement exécutées.
00:33 Qu'en pense le ministre de la Justice ?
00:36 On a entendu beaucoup parler d'Éric Dupond-Moretti aujourd'hui,
00:39 mais sur un autre sujet, le double bras d'honneur à l'Assemblée,
00:42 aurait-il dû démissionner ?
00:46 Il n'y a pas un bras d'honneur, il y en a deux.
00:48 Charmé de découvrir que la France est à ce point attachée aux bonnes et belles manières.
00:53 Il y a quelques années, la question ne se serait pas posée plus de deux secondes.
00:56 Il aurait sûrement dû présenter sa démission.
00:59 Shocking ou pas, vous entendrez d'ailleurs la réaction en long d'Aurélien Pradi.
01:03 Et puis, une affaire de justice qui nous passionne autant qu'elle nous interroge,
01:07 celle de ce père de famille qui avait voulu se faire justice lui-même,
01:12 vous vous en souvenez, contre l'agresseur présumé de sa petite-fille de 6 ans.
01:16 Il est cop de 8 mois avec sourcils.
01:18 Et s'il n'avait pas agi ?
01:20 Aujourd'hui, s'il est sous les écrous, c'est parce que le père l'a interpellé
01:23 et le père l'a amené à la justice.
01:25 Autrement, il serait peut-être toujours en fuite.
01:26 Ou alors il l'aurait arrêté.
01:28 Ce soir, le meilleur de l'info, c'est avec Hubert Coudurier.
01:31 Bonsoir.
01:32 Bonsoir, Hubert.
01:32 Directeur de l'info du Télégramme.
01:34 On a beaucoup de sujets à parcourir et à commenter avec vous.
01:38 Dans un instant, juste après, le rappel des titres.
01:40 Des milliers de personnes ont manifesté aujourd'hui en France
01:47 pour la Journée internationale des droits des femmes.
01:49 Une marche était notamment organisée à Paris depuis la place de la République
01:52 en direction de la place de la Nation.
01:54 Une journée placée sous le signe de la lutte contre la réforme des retraites
01:57 et des inégalités salariales.
02:00 La circulation des trains sera encore perturbée demain.
02:03 À la SNCF, une majorité de cheminots a voté la reconduction de la grève
02:06 contre la réforme des retraites.
02:08 Comptez un TGV une oui sur trois, de même un Oui Go sur trois
02:12 et en moyenne deux TER sur cinq pourront circuler.
02:15 Enfin, la banquise en Antarctique a atteint le mois dernier un record de fonte.
02:19 Selon l'Observatoire européen pour le climat, le 16 février,
02:22 la banquise s'étendait sur une superficie de 2 millions de kilomètres carrés,
02:26 son étendue la plus faible depuis 45 ans et l'enregistrement des données satellites.
02:31 Si Mathieu Deveze, dans un instant, on posera la question à Hubert Coudurier,
02:36 est-ce qu'Emmanuel Macron peut continuer à ignorer totalement la rue,
02:40 ses cris et son refus de vouloir cette réforme des retraites.
02:44 Mais pour commencer, on voulait reparler d'une image extrêmement choquante,
02:48 cette policière qui a été frappée au cervicale par un pavé
02:51 lors de la manifestation parisienne d'hier, elle est tombée KO.
02:54 On va revoir ces images et puis poser la question des peines encourues,
02:58 si la justice fait suffisamment.
03:01 Écoutez, les images, elles sont glaçantes.
03:15 Donc déjà, c'est une femme qui appartient à la 11e compagnie d'intervention de la préfecture de police,
03:19 donc qui est habituée au maintien de l'ordre et qui est équipée maintien de l'ordre.
03:22 Ce que je peux vous dire, c'est qu'elle va mieux.
03:24 Ce que l'on voit, et vous l'avez bien précisé, elle a un casque et heureusement qu'elle avait un casque,
03:28 puisqu'elle a été touchée par un pavé au niveau de la cervicale.
03:32 On va revoir les images.
03:33 C'est ce pavé en fait, et ce coup en fait, qui la plonge dans un KO.
03:39 Et c'est pour ça que les policiers, dans un premier temps, la protègent et l'exfiltrent par derrière,
03:42 puisqu'elle est réellement, elle n'a plus conscience.
03:47 S'il n'y avait pas le casque, c'est...
03:49 Le casque, je pense, et la protection l'a certainement aidé,
03:53 mais là, on a une policière sur la voie publique qui est KO.
03:57 [Cris de la foule]
04:05 Comment vous pouvez justifier que la personne qui s'en prend à ce policier
04:09 ne prenne que trois mois exsurcis par exemple, ou six mois exsurcis ?
04:12 Mais je ne justifie pas.
04:13 Mais qu'est-ce que vous voulez en faire en fait ?
04:15 C'est difficile de discuter dans ces conditions, parce que je suis d'accord pour aggraver les peines
04:19 pour les agressions contre les policiers,
04:22 pas seulement d'ailleurs contre les professeurs et contre les pompiers.
04:25 Vous touchez à un policier, c'est dix ans à l'ombre.
04:28 C'est simple.
04:29 C'est mon avis.
04:31 Vous touchez à un policier, c'est dix ans à l'ombre.
04:33 Ce sera dissuasif.
04:35 Moi, je suis d'accord.
04:36 Mais à vous, vous arrivez, il faut faire dix ans,
04:38 mais vous ne connaissez même pas l'échelle des peines.
04:39 Si on met dix ans pour ce truc-là, on va être obligés de relever d'autres peines forcément.
04:43 Il y a une hiérarchie des délits.
04:45 Mais si, c'est ça la civilisation judiciaire.
04:47 Il y a une hiérarchie des peines.
04:48 Je suis d'accord pour augmenter.
04:50 C'est une question qui demande un examen sérieux.
04:53 C'est la millième fois que nous avons ce débat.
04:57 Il faudra combien de débats pour trouver quelque chose de dissuasif contre ces voyous ?
05:01 Autre image forte, c'est celle de la voiture d'un médecin qui a été saccagé par des black blocs.
05:06 Deux affaires d'une extrême violence qui posent donc la question des sanctions,
05:10 on vient d'en parler, mais qui posent aussi la question de la sécurisation des manifestations.
05:38 Stop, allez-y les gars, stop, arrêtez.
05:41 Stop, il y a un médecin !
05:43 Un médecin collabore.
05:48 C'est quand même, c'est vraiment des...
05:50 Ces manifs-là, admettez qu'il y ait quand même peu d'incidents.
05:53 Mais c'est trop, c'est trop.
05:55 Mais franchement, vous me sidérez en fait.
05:57 Mais je ne vous sidère pas.
05:59 C'est encadré par des syndicats responsables, il y a très peu d'incidents.
06:04 À l'occasion de la destruction du véhicule de ce médecin,
06:07 on voit intervenir une jeune femme du service d'ordre qui dit au casseur
06:11 "arrêtez, c'est un médecin".
06:12 Ce qui est vraiment, pour moi, le comble de l'absurde.
06:14 Sous-entendu, si ce n'était pas un médecin, vous pourriez continuer.
06:17 Mais surtout, qu'est-ce que ça veut dire ?
06:19 Non, mais dans le feu de l'action, elle dit...
06:21 Vous le voyez là, le service d'ordre est à côté.
06:25 Il y a des moments où le service d'ordre laisse un black block se constituer et déborder.
06:30 Mais qu'est-ce que vous voulez qu'elle dise ?
06:32 Tu vas au contact si tu es un vrai service d'ordre.
06:34 Vous allez au contact ?
06:37 Ils sont allés beaucoup au contact.
06:40 Là, ça aurait dégénéré et on serait en train de parler de violence policière.
06:44 Il n'y a pas de contact de rugueux avec elle quand elle leur dit d'arrêter.
06:47 Moi, je suis d'accord avec Carbone.
06:49 Pardonnez-moi, bien sûr qu'ici, il y a un service d'ordre.
06:51 C'est ne pas avoir été au cœur de la manifestation pour avoir couvert un malheur.
06:55 Le service d'ordre des organisations syndicales, il protège les manifestants.
06:59 Il n'a pas vocation à aller au contact avec des violents de cette nature.
07:05 Hubert Coudurier, il y a aujourd'hui, 24 heures après la manifestation,
07:08 deux questions qui se posent.
07:08 La première, effectivement, si aujourd'hui, elles sont suffisamment encadrées,
07:12 si les services d'ordre font suffisamment leur boulot.
07:15 Et il y a la deuxième question qui a été posée tout à l'heure,
07:17 celle des peines encourues, prononcées et réellement faites.
07:23 Alors, jusqu'à présent, on avait noté que les manifestations se déroulaient de façon pacifique.
07:27 Il n'y a pas eu de débordement.
07:29 Ce qui nous changeait des épisodes gilets jaunes.
07:33 Et même, ça a commencé avec la réforme El Khomri, c'est du nord de France.
07:40 Là, il y a eu un peu plus de violence cette fois-ci.
07:44 Et ce n'est pas la dernière manifestation.
07:45 Il y en aura d'autres, le 11, le 15 mars et ensuite.
07:48 Donc, il y a un risque de dérapage avec notamment, effectivement,
07:52 toujours les black blocks qui reviennent, qu'on n'arrive pas à afficher ou à enfermer.
07:57 Parce que l'extrême gauche est une mouvance plus difficile à cibler que l'extrême droite.
08:01 Mais si on n'arrive pas à l'enfermer, il faudrait au moins, lorsqu'on l'attrape, la condamner.
08:07 Et la condamner fortement.
08:09 Parce qu'elle produit 10 ans de prison.
08:11 On a vu cette semaine qu'il s'est passé quelque chose à l'Assemblée.
08:13 Les peines planchées, les peines minimums quand on s'attaquerait à policiers ont été écartées.
08:18 Il y a eu un véritable incident entre Renaissance et Horizon.
08:24 C'est-à-dire que Renaissance n'a pas suivi le projet d'Horizon.
08:28 Et je ne dirais pas que c'est une rupture au sein de la majorité.
08:31 Peut-être, mais c'est de la petite peau politique qu'il faut opposer à ces images.
08:38 En France, il y a un certain laxisme à l'égard de ces violences qu'on les laisse se développer.
08:45 Dans des villes, dans ma région, comme à Rennes et Nantes, ça prend des proportions parfois incroyables.
08:52 Et bien qu'il y a des tas d'autres pays où on ne pourrait même pas bouger un orteil.
08:56 Parce que les policiers tirent tout simplement quand on les agresse.
09:00 Parfois même quand on ne les agresse pas.
09:02 En France, on est extraordinairement prudent, respectueux des droits et des libertés.
09:08 Mais on a aussi des policiers maintenant qui sont en cellule psychologique
09:13 parce qu'ils sont heurtés de façon très violente.
09:17 Donc c'est la France, c'est la France avec sa liberté et ses exigences.
09:23 Il faut laisser tomber, il faut baisser les bras.
09:25 On continue parce qu'il faut avancer.
09:27 C'est la majorité pour faire des lois.
09:28 La journée d'hier a été un immense succès de mobilisation populaire.
09:33 La prochaine étape, les syndicats ont demandé unitairement à rencontrer Emmanuel Macron.
09:38 Vous entendrez la réponse d'Olivier Véran tout de suite, là d'ailleurs, maintenant.
09:45 À ce jour, ces mobilisations énormes conduites par une intersyndicale unie
09:50 n'ont reçu aucune réponse de la part du gouvernement.
09:54 Cela ne peut plus durer.
09:56 Le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique
10:01 qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive.
10:04 La porte du gouvernement, elle reste ouverte
10:07 comme elle l'est restée ouverte tous ces derniers mois.
10:10 La porte du gouvernement reste ouverte, comme le dit Olivier Véran, mais la grille est fermée.
10:14 C'est-à-dire que la liaison est coupée avec l'Elysée notamment
10:19 puisque les syndicats demandent à rencontrer Emmanuel Macron.
10:22 C'est une stratégie qui a été opérée par le président de la République
10:25 de ne pas s'exposer et d'envoyer au front en quelque sorte le duo Borne-Dussopt qui porte la réforme.
10:31 Cyril Chabanier, président de la CFTC, comment le mouvement peut-il continuer
10:35 face à un exécutif qui reste absolument bloqué sur ses positions ?
10:39 Il va continuer un intersyndical avec deux fortes mobilisations,
10:43 donc samedi pour permettre à des familles de venir
10:45 et permettre aussi à des personnes de pouvoir manifester sans perte de salaire
10:49 puisqu'on sait qu'après six journées de mobilisation,
10:52 évidemment le pouvoir d'achat est une question phare.
10:54 Depuis hier, il y a des grèves reconductibles,
10:57 il y a des secteurs qui font des actions spécifiques.
10:59 Et donc on continue ce qu'on avait dit depuis le départ,
11:02 que si on n'était pas entendu, on monterait d'un cran
11:04 et on continue à faire des actions en montant d'un cran,
11:07 en espérant que le gouvernement va enfin nous entendre.
11:09 Il faut qu'il nous entende.
11:10 Je condamne les coupures d'électricité dans certains tribunaux,
11:14 dans certaines universités, dans certains quartiers
11:17 et dans certaines permanences parlementaires.
11:19 Si les organisations syndicales souhaitent évoquer certains points particuliers,
11:23 la porte du ministre du Travail Olivier Dussopt reste toujours ouverte.
11:27 On entend Elisabeth Borne dire que la porte du ministre est ouverte,
11:30 Olivier Véran dire qu'ils sont à l'écoute comme depuis le début, etc.
11:32 C'est absolument lunaire le discours du gouvernement aujourd'hui.
11:35 Et je pense qu'on a basculé dans une autre phase de la démocratie
11:39 où finalement ils vont avancer pour une raison d'ailleurs
11:42 que je trouve moi extrêmement cynique,
11:43 mais qui du coup me fait penser qu'il y a assez peu de chance.
11:45 En fait, il faudrait une humilité incroyable pour dire aujourd'hui, on s'est trompé.
11:49 On a fait ça au mauvais moment, dans des mauvaises conditions.
11:52 On a mal préparé et vous êtes arrivé en nous disant que les carrières longues,
11:55 que les mères de famille, que les 1200 euros et donc on retire ce projet.
12:00 Il faudrait une humilité dont on n'a jamais vu ce gouvernement se montrer capable.
12:03 Donc, je n'y crois pas beaucoup.
12:04 De quoi a peur Emmanuel Macron ?
12:07 Vous étiez avec lui en Afrique il y a quelques jours.
12:08 Vous l'avez suivi parce qu'il a quand même le chic pour partir,
12:11 pour quitter la France lorsque ça manifeste fort.
12:13 Il voulait faire de la diplomatie et de la politique étrangère pour son deuxième mandat.
12:16 Bien sûr, il l'a annoncé.
12:17 Rattrapé par la scène intérieure.
12:19 Ce n'est pas le moment de parler, c'est trop tôt.
12:21 De toute façon, s'il reçoit l'intersyndicale,
12:24 d'abord il semble désavouer sa première ministre
12:28 et deuxièmement, ce sera inaudible, ce sera un dialogue de sourds.
12:33 Donc, on n'allait pas au stade où le pays est à feu, à sang,
12:36 où il doit partir à baden baden.
12:38 Donc, à un moment donné, je pense...
12:40 Vous avez un ou deux millions de personnes dans la rue,
12:42 il s'agirait quand même de tendre une oreille,
12:44 pas simplement de dire "mais s'il y a des questions, allez voir Olivier Dussopt".
12:47 Le problème, c'est qu'ils ont déjà tout lâché.
12:50 Mais à qui ils ont lâché ? Ils ont lâché à LR.
12:53 Ils n'ont pas lâché...
12:54 Ils ont lâché à LR.
12:55 Ils ont lâché de l'argent à un peu tout le monde
12:57 et en gros, cette réforme qui devait permettre de faire des économies,
12:59 elle n'en fait pas.
13:00 Elle ne va en coûter.
13:01 Et au final...
13:02 Donc, c'est bien là.
13:04 Il faut...
13:05 Elle est foutue la réforme, elle est ratée.
13:07 Donc, on reprend tout.
13:08 Mais parce que si on ne fait pas...
13:10 On est dans une dramaturgie assez classique.
13:12 Ça s'est toujours passé comme ça.
13:13 Sauf que cette fois-ci, elle est particulièrement mal enmanchée.
13:15 La communication n'a pas fonctionné.
13:17 Mais de toute façon, ça a toujours été un peu comme ça.
13:20 La seule chose, c'est que le président devra parler à un moment donné au français
13:24 et essayer de convaincre de sa sincérité.
13:27 Parce que...
13:28 On ne sait pas exactement encore pourquoi le gouvernement fait cette réforme.
13:32 En tout cas, il a varié...
13:34 C'est une grande question quand même.
13:36 Il a varié dans ses arguments.
13:38 Bon, on a dit...
13:39 À un moment donné que...
13:40 Enfin, on a tout dit, quoi.
13:41 La journée, en tout cas, a été marquée par une série de blocages,
13:44 d'actions ponctuelles pendant que les syndicats sur les plateaux de télévision
13:48 ou en AG expliquaient qu'il existait d'autres voies
13:50 pour conserver le système de répartition des retraites
13:53 que de repousser de deux ans le départ.
13:56 Ce camion-citerne fait demi-tour,
14:01 sans les 40 000 litres d'essence pour alimenter les stations-service.
14:05 L'entrée de cet entrepôt pétrolier en Gironde
14:07 a été bloquée de 3h à 10h du matin.
14:10 Un lieu qui n'a pas été choisi au hasard,
14:12 comme l'explique l'un des porte-parole de la CGT.
14:14 Il y a un côté symbolique d'être devant des centres pétroliers
14:17 alors que Total fait 20 milliards de bénéfices,
14:20 que le CAC 40 a filé 80 milliards aux actionnaires.
14:22 Et on nous dit aujourd'hui qu'il va falloir travailler deux ans.
14:24 Je ne suis pas là pour faire tomber ni le gouvernement ni quoi que ce soit.
14:27 Je suis là pour faire tomber cette réforme des retraites.
14:29 Mais c'est bien dommage.
14:30 Moi, je me rappelle d'un président de la République
14:31 qui voulait, à l'époque, créer un système universel par points
14:34 parce que c'était le système le plus juste.
14:36 On peut être d'accord ou pas d'accord,
14:37 mais en tout cas, on a bien échangé d'avis entre-temps.
14:39 En 2019, peut-être.
14:41 Mais très franchement, je crois qu'en plus,
14:44 il y a énormément d'organisations syndicales aujourd'hui,
14:47 en tout cas la mienne à la CFTC,
14:48 qui reconnaît qu'on peut avoir un problème de déficit dans les années à venir,
14:52 qui est tout à fait partante pour faire une réforme des retraites
14:54 parce qu'on considère que la réforme aujourd'hui,
14:56 enfin que le système des retraites aujourd'hui n'est pas juste.
14:58 Mais il y a des voies de passage,
15:00 il y a des voies de passage, y compris sur le financement.
15:02 Pourquoi automatiquement, la seule mesure possible pour le gouvernement,
15:05 c'est le recours de l'âge ?
15:06 - Marc Twaty, sur ces pistes de financement.
15:08 - Franchement, on voit bien le problème de base,
15:10 c'est-à-dire qu'on est face à une réformette, finalement.
15:12 Ce n'est pas du tout, effectivement,
15:13 ce projet d'une vraie réforme de la retraite,
15:15 plus juste, entre guillemets.
15:18 Et ce qui est intéressant de voir,
15:19 c'est que des syndicats comme le vôtre ou même la CFDT
15:22 avaient dit justement qu'il faudrait peut-être rediscuter,
15:25 mais on va éviter de bloquer cet âge.
15:27 Mais le gouvernement s'est obstiné à le faire,
15:30 alors qu'effectivement, il y a d'autres solutions.
15:32 Et là, maintenant, il est pris à son propre piège.
15:34 L'entrée au port du Havre a également été bloquée
15:36 par des palettes et des pneus en feu.
15:38 Côté train, la circulation s'améliore à la SNCF,
15:41 mais reste encore très perturbée.
15:43 Un train sur trois circule ce mercredi.
15:46 À la gare de Lyon, les voyageurs doivent s'armer de patience.
15:49 - J'avais un voyage initialement prévu en fin d'après-midi,
15:53 que j'ai dû décaler une première fois.
15:55 - Je pense qu'on a aujourd'hui un danger de crise sociétale,
15:58 parce qu'il y a énormément de colère,
16:00 clairement aujourd'hui, notamment en termes d'inflation.
16:03 Et parallèlement, on voit que les gilets jaunes
16:05 également reviennent progressivement.
16:07 Donc ça, c'est dangereux pour la suite des événements.
16:09 - Est-ce qu'il n'y a pas, et on terminera là-dessus ce chapitre,
16:12 une petite dissension qui commence à se faire entendre
16:16 entre les syndicats avec des syndicats durs,
16:19 sur une ligne très dure, et puis des syndicats réformateurs
16:21 qui reviennent, comme on a entendu la CFTC,
16:24 sans doute la CFDT aussi,
16:26 avec des propositions et une volonté de dialogue ?
16:29 - Je pense qu'on est dans le temps du Parlement.
16:32 Il y a une réforme qui est en train de passer au Sénat,
16:35 ça prend un peu plus de temps que prévu,
16:37 commission mixte paritaire, et ensuite retour à l'Assemblée,
16:40 et là on peut se demander si le gouvernement va réussir
16:43 à éviter le 49-3 en trouvant une majorité avec la droite,
16:46 quand on voit Aurélien Pradié qui s'agite dans tous les sens,
16:49 malgré la sanction qu'il a reçue,
16:51 qui voit Laurent Berger.
16:53 Bon, ensuite, la rue, le temps de la rue se déroule en parallèle,
16:58 mais on n'est pas encore, je dirais, à l'apothéose de la révolte sociale.
17:02 - Ah oui. - Donc pour l'instant...
17:04 - Et vous voyez ça pour quand, l'apothéose ?
17:06 - Écoutez, vous savez, en Allemagne, les réformes Hartz,
17:09 pendant deux ans, ça n'a pas arrêté, toutes les semaines, toutes les semaines.
17:13 Sauf que les Allemands ont un sens du compromis social,
17:15 et nous avons une dramaturgie politico-syndicale qui n'est pas la même.
17:19 - Ils ont un sens du compromis social, pour faire deux ans c'est long,
17:22 même pour un Allemand.
17:23 - La vraie question, Macron devra, il reviendra peut-être,
17:26 mais Macron devra dire les choses, parler au français.
17:29 Tous les présidents l'ont fait, à un moment donné, il ne l'a pas encore fait.
17:33 - On va aller à l'Assemblée, parce qu'il s'est passé des choses aussi à l'Assemblée.
17:36 Le bras du ministre de la Justice a été aujourd'hui encore au centre de tous les débats.
17:39 Enfin, le bras de la Justice qui a pris la forme d'un double bras d'honneur
17:42 en direction du président du groupe LR.
17:44 On n'a pas vu les images, mais elles existent.
17:46 Elisabeth Borne a recadré Éric Dupond-Moretti,
17:48 qui a présenté des excuses de convaincance.
17:54 - Maintenant, il n'y a pas un bras d'honneur, il y en a deux,
17:57 mais accompagnés de paroles à chaque fois, qui sont...
18:00 - C'est quoi une parole ?
18:03 - Oui, c'est...
18:05 - Mais enfin, monsieur le ministre, de quoi vous parlez exactement ?
18:08 Vous avez fait deux bras d'honneur, c'est ce que vous êtes en train de dire à l'Assemblée ?
18:11 - Est-ce qu'il doit démissionner ?
18:13 - Ça, ça appartient franchement au président de la République de répondre à cette question.
18:18 Chacun s'occupe de ses problèmes.
18:21 L'Assemblée nationale, elle, elle prend des sanctions quand il y a ce genre de conséquences.
18:24 J'observe que le garde des Sceaux lui demande des sanctions quand il y a ce genre de comportement.
18:28 Je ne comprendrais pas que le président de la République ne tire pas les conséquences
18:31 et que ses principaux ministres, mis à la justice, fassent ce genre de gestes
18:36 sans que ça reste impuni. C'est une insulte à la représentation nationale.
18:40 - Sur le fond, c'est l'origine, c'est quand même ça.
18:43 Il se scandalise du fait qu'on lui reproche une mise en examen.
18:47 Mais c'est le président Macron, il me semble-t-il, qui avait dit lui-même
18:51 qu'un ministre mis en examen devait démissionner.
18:53 Il ne peut pas se gendarmer du fait qu'on lui reproche.
18:56 Puisque c'est le président lui-même qui avait placé ce critère.
18:59 - Je pense que c'est au tribunaux de juger si quelqu'un doit être inéligible ou pas.
19:03 Si à peine elle doit être prononcée par les tribunaux, pas par l'Assemblée nationale,
19:07 automatiquement, s'il y a une condamnation.
19:10 - Oui, mais là, ça aurait été mis dans la loi. C'était ça.
19:12 C'était mis dans la loi. C'est les tribunaux qui l'auraient fait.
19:15 - C'est le tribunaux qui auraient pris la décision.
19:18 - C'est les tribunaux qui auraient pris la décision.
19:19 - C'est les tribunaux qui auraient prononcé la peine.
19:20 Mais il ne faut pas que ce soit une peine automatique.
19:22 - Vilain geste, affaire d'Etat ?
19:25 - Le personnage est assez théâtral et mélodramatique.
19:29 Ce qu'il y a, c'est que jusqu'à présent, les dérapages restaient l'apanage de la France insoumise.
19:34 Là, c'est quand même le ministre de la Justice. Il nous a donné l'exemple.
19:38 Donc il s'est mis dans un mauvais pas.
19:40 Mais bon, une actualité chasse l'autre. Je pense que demain, on en parlera.
19:43 - Et pour cette actualité, avec une nouvelle réaction politique,
19:45 se sort celle d'Érélien Pradié pour LR, groupe d'Olivier Marlex.
19:48 Pour lui, Éric Dupond-Moriti aurait dû présenter sa démission.
19:51 - Il y a quelques années, la question ne se serait pas posée plus de deux secondes.
19:57 Il aurait sûrement dû présenter sa démission.
19:59 Et surtout, moi, je n'accepte pas vraiment ces excuses.
20:02 Je vous le dis comme je le pense.
20:03 - Pourquoi ?
20:04 - Certains de mes amis.
20:05 - Elles sont intensères ?
20:06 - D'abord, ce n'est pas à moi de les accepter. C'est à Olivier Marlex de le faire.
20:09 Et ensuite, parce qu'il y a des gestes qui sont des gestes de portée symbolique
20:13 qui attaquent la représentation nationale et donc l'honneur des Françaises et des Français.
20:19 Nos concitoyens qui assistent à ces spectacles-là,
20:21 comme à celui de la France Insoumise depuis des semaines et des mois dans cet hémicycle,
20:25 se disent au fond, à quoi bon être représenté ?
20:28 Et moi, je préférais toujours des députés, j'en fais partie,
20:30 mais je ne suis pas le seul sur tous les bancs politiques,
20:32 qui tiennent des combats, qui ne les lâchent pas,
20:34 qui parfois parlent un peu fort, un peu durement,
20:36 parce que l'honneur de la politique, c'est aussi cela.
20:38 Pas des gestes déplacés. On n'est pas parfaits,
20:41 mais un geste déplacé et répété comme il l'a été,
20:44 je considère que c'est une faute politique.
20:46 On va changer de sujet, on va quitter la politique
20:49 et on va parler d'une affaire dont tout le monde se souvient à présent.
20:52 Ce père de famille qui, avec ses trois amis,
20:54 avait mis la main sur l'agresseur sexuel présumé de sa fillette de 6 ans.
20:58 Il l'avait trouvé et lui avait donné une raclée.
21:00 La justice a tranché, 8 mois de prison exercis pour le père.
21:07 En France, on ne se fait pas justice soi-même.
21:09 Quand bien même on peut entendre la colère,
21:11 quand bien même on peut entendre l'émotion de ce père de famille,
21:15 le message est clair. C'est l'essentiel pour moi et pour nous,
21:18 puisque en l'espèce, le tribunal a considéré
21:21 que les violences étaient caractérisées,
21:23 qu'une infraction a bel et bien été commise.
21:26 Ce père de famille a été condamné à 8 mois de prison avec sursis.
21:29 C'est une peine qui est inférieure à celle qui avait été requise
21:32 en janvier dernier par le procureur de la République de Rouen.
21:34 Ça me paraît une très bonne décision dont on est tout à fait satisfait.
21:37 Et en plus, je suis sensible au fait que le tribunal ait pris soin
21:41 d'expliquer les raisons pour lesquelles elle a été prononcée.
21:44 Je crois que ce qu'a expliqué le tribunal, c'est qu'ils ont tenu compte
21:46 du fait qu'on était dans un contexte très particulier
21:49 et que ce n'était pas des violences gratuites de la part d'un homme
21:52 qui n'avait aucune raison d'être en colère,
21:54 mais des violences d'un homme dont on pouvait comprendre la colère
21:57 compte tenu des faits dont sa fille avait été victime.
21:59 La différence qui est souvent décriée sur les plateaux,
22:02 là on vient de comprendre ce que c'est l'individualisation de la peine,
22:04 in concreto, c'est ça.
22:06 Ça veut dire qu'on prend en compte les circonstances
22:08 qui ont motivé la commission d'un acte.
22:11 Et le fait qu'on opère un distinguo entre un père de famille
22:14 légitimement ému et quelqu'un qui aurait dû prendre du recul
22:17 par rapport à l'événement auquel il est confronté, c'est ça.
22:21 Lorsqu'un procureur et un avocat de la défense sont d'accord
22:23 pour dire que la décision est bonne, c'est quand même qu'il y a une forme d'apaisement,
22:26 ce qui n'était pas gagné dans ce dossier, qu'il y ait une forme d'apaisement.
22:28 Du coup, il n'y a pas d'appel, puisque la peine est comprise.
22:30 Elle est acceptée parce qu'elle est comprise.
22:32 - Maintenant, ce que je regrette, c'est qu'il y a un mot qui est très important
22:34 dans le bambou qui est le mot "suspecté".
22:36 C'est-à-dire qu'on a un individu qui est présumé innocent,
22:38 un individu qui n'a pas été condamné par la justice,
22:40 un individu qui s'est fait rouer de coups,
22:42 dont on apprendra peut-être dans 6 mois, dans 1 an, dans 18 mois,
22:44 qu'il est innocent. - Ou pas.
22:46 - Ou pas, mais en attendant, il l'est.
22:48 Si jamais il est condamné et qu'il est coupable,
22:50 à un moment, il sera condamné.
22:52 - Il n'y a pas que cet homme, aujourd'hui, s'il est sous les écrous.
22:54 C'est parce que le père l'a interpellé et l'a amené à la justice.
22:56 Autrement, il serait peut-être toujours en fuite.
22:58 - Ou alors, il l'aurait arrêté.
23:00 - L'agresseur présumé sera-t-il condamné ?
23:02 Quel est son profil ? Parce qu'au fond, on a beaucoup parlé
23:04 du père, de ses amis, mais peu de celui
23:06 qui est suspecté d'agression sexuelle.
23:08 - Ça interpelle dans cette affaire. On se dit, en fait,
23:14 la personne qui est soupçonnée d'avoir commis une infraction,
23:16 une agression sexuelle sur une petite fille de 6 ans
23:18 n'est toujours pas jugée, alors que le père de famille
23:20 qui s'est fait justice, lui, a déjà été renvoyé.
23:22 - Il faut se poser une question simple,
23:24 qui a été posée à l'égard des auteurs,
23:26 pour rentrer en voie de condamnation,
23:28 c'est, est-ce que vous étiez sûr
23:30 d'avoir livré la correction
23:32 à la bonne personne ?
23:34 C'est-à-dire à l'auteur des faits allégués.
23:36 Bon, eh bien, la justice
23:38 se pose exactement la même question.
23:40 Est-ce que nous sommes sûrs de condamner la même personne ?
23:42 La bonne personne.
23:44 Et pour être sûrs de condamner la bonne personne,
23:46 on ne fonctionne pas
23:48 comme des justiciers,
23:50 on fonctionne comme des gens de droit,
23:52 c'est-à-dire en réunissant des preuves.
23:54 - Il y a des choses qui prennent du temps, il y a des expertises
23:56 psychologiques, psychiatriques, notamment sur la petite fille
23:58 de 6 ans, il y a des prélevés,
24:00 des prélèvements biologiques,
24:02 on va regarder si on retrouve par exemple de l'ADN
24:04 de ce jeune sur
24:06 cet enfant. On va aussi,
24:08 la juge d'instruction va aussi regarder le
24:10 parcours de ce mineur, est-ce qu'il
24:12 dit qu'il est guinéen, est-ce qu'il vient bien de Guinée ?
24:14 Tout ça, ça prend du temps,
24:16 et d'après mes informations, l'enquête,
24:18 elle est sur le point d'être
24:20 bouclée, et donc on pourrait imaginer un renvoi
24:22 de ce jeune,
24:24 si la juge d'instruction estime
24:26 qu'il y a suffisamment d'éléments pour le renvoyer,
24:28 un renvoi de ce jeune devant un tribunal,
24:30 pour enfants, soit avant l'été,
24:32 soit à la rentrée.
24:34 - Je suis quand même étonné qu'on n'ait pas beaucoup d'infos
24:36 sur cet agresseur, ça n'a pas filtré,
24:38 peut-être que justement le but,
24:40 c'était de ne pas parasiter
24:42 la première décision de justice,
24:44 en tout cas le procès dans le procès,
24:46 l'affaire dans l'affaire, c'est-à-dire celle de
24:48 la décision de ce père de se faire vengeance lui-même.
24:50 - Je n'en sais rien,
24:52 je n'irai pas aussi loin dans l'explication,
24:54 puisqu'on connaît mal l'affaire,
24:56 je me souviens d'un
24:58 directeur de cabinet, d'un premier ministre
25:00 disant un jour,
25:02 dans une conversation,
25:04 "moi si on touche à mes enfants, je tue".
25:06 Alors, c'est un réflexe assez humain,
25:08 ce qui s'est passé. Ensuite,
25:10 personne ne peut faire soi-même la justice,
25:12 sinon c'est la loi de la jungle,
25:14 et on a justement des institutions
25:16 judiciaires,
25:18 pour ça, mais voilà,
25:20 ça arrive. - Oui, donc 8 mois
25:22 de prison avec sursis, et pas d'appel,
25:24 donc ça a été dit,
25:26 décision comprise, cela dit,
25:28 il y a une question qui reste en suspens, si cet homme et ses amis
25:30 sont partis à la chasse à l'agresseur présumé,
25:32 c'est qu'il y a peut-être eu une défaillance
25:34 de la police, de la justice,
25:36 et c'est l'avocat du père qui le soulignait
25:38 en direct chez Jean-Marc Morandini.
25:40 [Générique]
25:42 - Ce qu'il a expliqué aussi, c'est que si
25:44 la justice, au fond, avait été
25:46 plus réactive,
25:48 il n'aurait pas eu besoin de partir
25:50 à la chasse à cet homme, et après d'avoir
25:52 ce coup de colère, c'est ça en fait ?
25:54 - En fait, c'est l'historique du dossier.
25:56 Lorsque sa femme vient le chercher
25:58 pour l'informer de ce qui s'est passé,
26:00 immédiatement, il va au commissariat
26:02 déposer plainte. Il indique
26:04 aux policiers que cet homme est sans doute
26:06 dans le quartier, qu'il ne doit pas être
26:08 loin, et il espère qu'il va y avoir
26:10 des patrouilles de police immédiatement
26:12 pour retrouver cet homme.
26:14 Et rien ne se passe. Il ne voit
26:16 aucun policier, personne ne semble
26:18 s'intéresser à sa plainte,
26:20 et c'est dans ces conditions qu'avec des amis,
26:22 ils vont se lancer à la recherche de cet homme,
26:24 qu'ils vont trouver le lendemain
26:26 à nouveau en train d'essayer de rentrer chez lui,
26:28 en tout cas à proximité. - Les effectifs de police
26:30 mettent toujours trop de temps pour
26:32 régler ce genre de problème. C'est un fait.
26:34 Dès qu'il y a une agression, on a envie
26:36 que tout de suite, la police,
26:38 les effectifs
26:40 soient là et
26:42 interviennent. Malheureusement,
26:44 ce n'est pas toujours possible.
26:46 - La défaillance, je pense, de la justice,
26:48 elle est double. Elle est dans la recherche,
26:50 elle est aussi dans le fait d'être incapable, je pense,
26:52 d'une manière plus générale, dans le sens qu'elle est aujourd'hui, de faire respecter la pression de son innocence,
26:54 ce qui aboutit aussi à des volontés de justice
26:56 privée. Mais c'est vrai qu'il y en a régulièrement des justices privées,
26:58 et on peut le déplorer.
27:00 - Avant le rappel des titres, je voulais qu'on parle
27:02 de l'affaire de la disparition de
27:04 Wesley et Kevin. Le procureur de la République a confirmé
27:06 la mort du couple. Le mobile reste
27:08 flou, mais la mort
27:10 a été probablement provoquée par
27:12 des coups au moyen d'un objet contendant.
27:14 On fait le point sur cette affaire.
27:16 - L'autopsie des corps a en effet permis
27:20 l'identification quasi formelle
27:22 grâce à la présence de tatouages.
27:24 - Le premier corps qui a été découvert est,
27:26 selon toute vraisemblance,
27:28 celui de monsieur Kevin Trompat.
27:30 Il a été
27:32 exhumé le 3 mars dans un champ
27:34 derrière une butte sur la commune
27:36 de Puy-Ravaux. - Le corps de
27:38 Wesley a été retrouvé 5 km plus
27:40 loin dans les mêmes circonstances.
27:42 - Il n'y a pas eu d'agression sexuelle ? - Pas d'agression sexuelle.
27:44 Les deux corps ont été habillés.
27:46 Et la mort
27:48 sera consécutive à des coups
27:50 donnés avec un objet contendant, donc pas
27:52 quelque chose qui tranche, mais un objet
27:54 qui frappe. - Les motivations du passage
27:56 à l'acte restent à confirmer.
27:58 Déception sentimentale
28:00 et/ou dette financière.
28:02 - On a donc Tom Trouillet,
28:04 donc ça, c'est l'ami qui, lui,
28:06 est mis en examen pour complicité.
28:08 Et puis ensuite, on a Nathan
28:10 et Enzo, c'est ça ? Qui sont
28:12 les deux hommes qui, eux, sont soupçonnés du meurtre.
28:14 - On a vraiment l'impression d'avoir
28:16 un pacte criminel entre ces trois
28:18 personnes. Parce que si on lit, en fait,
28:20 les mises en examen,
28:22 Tom Trouillet, il est mis en examen
28:24 pour enlèvement et séquestration. On sait qu'il a
28:26 envoyé des messages où,
28:28 en fait, il cherche à recueillir
28:30 des informations auprès de Leslie.
28:32 Ou, grosso modo, en substance,
28:34 il dit "Vous rentrez quand ? Parce que
28:36 si vous ne rentrez pas, je vais me faire un autre
28:38 carton, à savoir du LSD".
28:40 - Ça, c'est le premier, là. C'est celui qu'on voit à l'image
28:42 en noir et blanc. Donc ça, c'est Tom.
28:44 - Donc on a le sentiment qu'il va chercher
28:46 des informations pour
28:48 savoir quand est-ce qu'ils vont rentrer
28:50 pour ensuite un éventuel passage
28:52 à l'acte entre
28:54 les deux autres personnes. - Nathan et Enzo
28:56 qu'on voit sur la photo. Et c'est eux
28:58 qui, à priori, selon les confirmations de l'enquête
29:00 et selon la décision de justice,
29:02 c'est eux qui auraient tué, à priori,
29:04 à coup de bas de baseball, à priori ?
29:06 - Prononcellement, oui.
29:08 - Avec préméditation, probablement.
29:10 Alors, sur le profil des assassins présumés
29:12 qui tremperaient dans un trafic de drogue,
29:14 ils auraient été déconnectés de la réalité.
29:16 Ça, c'est le point
29:18 vu de la psychologue
29:20 Caroline Veil, chez
29:22 Jean-Marc Morandini, toujours.
29:24 ...
29:26 Peut-être qu'on peut l'écouter.
29:28 ...
29:30 Caroline Veil,
29:32 allez, on y va.
29:34 - Comment on devient assassin ?
29:36 Moi, je me suis toujours posé la question,
29:38 qu'est-ce qui peut se passer dans la tête, surtout quand on est trois ?
29:40 C'est-à-dire qu'en fait, il n'y en a aucun
29:42 pour calmer l'autre. - Le passage à l'acte, c'est-à-dire
29:44 tuer quelqu'un, c'est vraiment passer de l'autre côté
29:46 du miroir et ne plus être dans la réalité.
29:48 Quand vous êtes dans la réalité, vous savez que la mort,
29:50 c'est grave, que vous ôtez le vide de quelqu'un.
29:52 Eux, c'est une banalisation,
29:54 ça paraît être un acte
29:56 tout à fait normal. Ce que je remarque
29:58 surtout, c'est l'extrême jeunesse de
30:00 tous les protagonistes. Ils ont tous
30:02 entre 20 et 22 ans. C'est-à-dire
30:04 qu'ils témoignent d'une immaturité
30:06 totale. On est en pleine
30:08 infantile. Et je pense surtout qu'il y a
30:10 non seulement une banalisation de la violence,
30:12 ils ont voulu les éliminer
30:14 comme on élimine dans
30:16 un jeu vidéo, et puis de nouveau.
30:18 Mais disons qu'ils ne sont pas dans la réalité.
30:20 Et je pense que c'est un défaut
30:22 d'éducation majeure où il y a
30:24 une absence de valeur qui est transmise
30:26 et ces gens font preuve
30:28 d'une... Ils sont dans l'infantile
30:30 et dans la réaction pulsionnelle
30:32 à mort, c'est le cas de le dire. C'est-à-dire
30:34 qu'ils ne se contrôlent absolument
30:36 pas. Ce sont des gens qui sont déconnectés
30:38 de la réalité.
30:40 C'est vraiment un monde à part
30:42 et une histoire vraiment à part
30:44 que celle de la suppression
30:46 de ce couple,
30:48 il n'y a pas d'autre mot, suppression de
30:50 Leslie et Kevin. On va marquer une pause.
30:52 On se retrouve juste après le JT
30:54 de Mathieu Neves, le rappel des titres.
30:56 Les syndicats souhaitent mettre à l'arrêt la raffinerie
31:01 Total Énergie de Faisun dans le Rhône.
31:03 Forces ouvrières et la CGT ont proposé
31:05 ce soir aux grévistes un durcissement
31:07 du mouvement. Concrètement, cela se
31:09 traduirait par un arrêt de la production
31:11 comme l'ensemble des raffineries de France,
31:13 celle de Faisun est en grève avec pour l'instant
31:15 un arrêt des expéditions de carburant.
31:17 Le trafic, lui, sera encore
31:19 perturbé demain dans le métro parisien
31:21 et le RER B. Ce sera le
31:23 troisième jour consécutif de grève contre
31:25 la réforme des retraites. Concernant le métro,
31:27 les lignes 3, 8, 10 et
31:29 13 seront les plus impactées.
31:31 Pour le RER B, compter un train sur deux
31:33 aux heures de pointe et deux trains sur trois
31:35 aux heures creuses. Enfin, la colère
31:37 s'étend en Grèce après la catastrophe
31:39 ferroviaire qui a fait 57 morts la semaine
31:41 dernière. Plus de 65 000
31:43 personnes ont manifesté aujourd'hui dans le pays,
31:45 notamment à Athènes. Une nouvelle journée
31:47 de protestation marquée par une grève quasi-générale
31:49 dans les secteurs publics et privés
31:51 et des violences ont éclaté entre policiers
31:53 et manifestants.
31:55 - On va revenir à ce qui s'est passé
31:58 à l'Assemblée nationale.
32:00 Hier, à la veille de la journée mondiale de la femme,
32:02 il y avait une discussion très importante sur les violences
32:04 conjugales. Faut-il donner une peine
32:06 systématique aux auteurs, aux hommes
32:08 qui tapent sur leur compagne ? La proposition de loi
32:10 a été écartée. C'était un texte qui a été porté
32:12 par la députée renaissance, Aurore Berger,
32:14 qui a craqué dans l'hémicycle.
32:16 Et alors qu'elle dévoilait qu'elle avait été
32:18 victime elle-même, on ne peut pas dire
32:20 qu'elle ait été franchement soutenue par
32:22 des députés femmes de la NUPES, totalement.
32:24 - Entendre des interpellations à l'extrême-gauche
32:29 comme à l'extrême-droite sur
32:31 la mise en doute de la sincérité
32:33 du combat que nous devrions tous porter
32:35 sur la question...
32:37 Non, madame Obono,
32:39 je ne l'instrumentalise pas !
32:41 Je ne l'instrumentalise pas !
32:43 - L'extrême-gauche et la France insoumise
32:45 n'ont aucun respect pour l'adversaire.
32:47 Imaginez que ce soit l'inverse,
32:49 que ce soit madame Obono ou madame Pannot
32:51 qui interviennent sur les violences conjugales
32:53 et que l'Assemblée et les macronistes
32:55 se mettent à la siffler, ils ne le feraient pas
32:57 parce qu'ils ont une certaine retenue
32:59 et ils se feraient accuser immédiatement
33:01 d'être sexistes. Il n'y a pas un jour
33:03 qui se passe sans que les députés femmes
33:05 de la France insoumise se plaignent
33:07 du sexisme de l'Assemblée.
33:09 - Personne ne sait ici l'intimité
33:11 de la France insoumise.
33:13 - Mais oui, oui, je sais exactement
33:15 de quoi je parle quand je parle des violences conjugales.
33:17 - Un des slogans de la France insoumise,
33:19 de la NUPES, c'est "on vous croit".
33:21 Au moment même où Aurore Berger,
33:23 tout indique qu'elle fait part d'une expérience
33:25 personnelle, douloureuse,
33:27 il continue à contester à la UE.
33:29 C'est-à-dire "on vous croit si vous êtes
33:31 de notre camp". C'est ça en fait la phrase complète.
33:33 - Entendre intervention après intervention,
33:35 remettre en cause la sincérité
33:37 qui est la mienne sur ce combat
33:39 comme vous l'avez fait.
33:41 Je ne peux pas continuer
33:43 à le laisser passer.
33:45 Je n'entendrai pas une minute de plus
33:47 que je ne suis pas sincère dans ce combat.
33:49 - Alors moi ce que j'ai compris au travers de ces mots, c'est qu'elle avait subi
33:51 des violences conjugales. - Mais c'est le problème.
33:53 Parce que c'est le moment, quand on a subi
33:55 des violences conjugales, à l'Assemblée nationale
33:57 de se servir d'un moment précis
33:59 pour aller exposer son cas personnel.
34:01 - Mais c'est son histoire. On faisait la politique
34:03 avec son histoire.
34:05 - C'est une forme de théâtralité,
34:07 une théâtralisation. - Vous êtes en train
34:09 de me dire qu'elle n'était pas sincère.
34:11 - Je ne sais pas. - Théâtralité,
34:13 si on joue, on n'est pas sincère.
34:15 - Jean-Marc, c'est ce qui a été dit.
34:17 - C'est ce qui a été ressenti visiblement
34:19 par beaucoup de gens et qui ont dit une forme
34:21 de théâtralisation des débats, qui ne sont pas propres
34:23 seulement à ce sujet-là, mais qui du coup
34:25 viennent peut-être entacher la sincérité de l'engagement.
34:27 - Qu'est-ce que vous êtes dures avec elle alors ?
34:29 - Non, non, non.
34:31 - Qu'est-ce qu'elles sont dures avec elle ?
34:33 Beaucoup de gens ont posé la question aujourd'hui
34:35 parce que le problème, comme les Musicals
34:37 est devenu un grand théâtre,
34:39 on lui fait des bras d'honneur.
34:41 - On a vu Olivier Dussopt.
34:43 - On a vu Olivier Dussopt.
34:45 - Traité d'Assassin.
34:47 - Et traité d'Assassin, lorsqu'il y a
34:49 une scène comme celle-là, on se dit,
34:51 est-ce que c'est vraiment sincère, est-ce que c'est la réalité,
34:53 est-ce que c'est du théâtre, c'est quoi ?
34:55 - Là, j'ai l'impression que le combat politique
34:57 prend le dessus sur le combat féministe.
34:59 C'est-à-dire que comme Aurore Berger
35:01 a porté le fer contre Adrien Capnace,
35:03 face à la France insoumise,
35:05 qu'elle a déstabilisé finalement,
35:07 elle est fille sur le cas de son leader
35:09 qui s'est retrouvé en mauvaise posture.
35:11 - Il y a vengeance, il y a retour de bâton.
35:13 - Il y a un retour de bâton.
35:15 Je pense que c'est la politique
35:17 qui l'emporte sur un autre combat.
35:19 - Donc vous la trouvez sincère, étouchée ?
35:21 - Apparemment, oui.
35:23 - Et apparemment.
35:25 - Ça revoit à une expérience personnelle
35:27 et on ne peut pas mettre en doute la sincérité.
35:29 - On se retrouve demain pour une nouvelle émission
35:31 de "Les informations de l'info".
35:33 - On se retrouve dans un instant, Hubert Coudurier.
35:35 La deuxième partie du "Meilleur de l'info"
35:37 vous montrera une image alors hallucinante.
35:39 Vous allez apprendre que faire un podcast
35:41 aux Etats-Unis, ça peut tourner parfois au drame.
35:43 Restez bien avec nous.
35:45 - Il est tellement silencieux ici.
35:47 Comment est-ce que j'ai fait ?
35:49 - Qu'est-ce qu'il lui a pris au conducteur ?
35:53 - On ne sait pas de cette information.
35:55 - Vous ne l'avez pas envoyé ?
35:57 - On va appeler notre bureau à Houston.
35:59 - Le bureau à Houston est déjà sur le coup.
36:01 - C'était aujourd'hui la journée internationale
36:07 des droits des femmes.
36:09 Ça a l'air encore parce que la journée n'est pas terminée
36:11 avec des manifestations partout en France.
36:13 Nous avons suivi le cortège parisien
36:15 où il était question à la fois du droit des femmes
36:17 et des retraites aussi, des retraites bien sûr,
36:19 des inégalités et des violences faites aux femmes.
36:21 - Oui, en fait, c'est un petit peu une double manifestation,
36:23 à la fois contre la réforme des retraites
36:25 et une manifestation pour le droit des femmes.
36:27 C'est une grève féministe, c'est un petit peu
36:29 le mot d'ordre ici.
36:31 - On a beau dire, nous, les hommes,
36:33 que nous soutenons la cause des femmes,
36:35 nous ne sommes pas concernés par ce dont elles souffrent.
36:37 Donc les inégalités, 19% des cartes de salaire
36:39 entre les hommes et les femmes aujourd'hui
36:41 à compétence égale.
36:43 Je veux dire, excusez-moi,
36:45 le nombre de féminicides qui sont en train
36:47 de se faire enlever,
36:49 excusez-moi, le nombre de féminicides,
36:51 122 l'année dernière,
36:53 une femme qui meurt encore tous les 3 jours
36:55 sous les coups de son compagnon.
36:57 Elizabeth Borne, Première ministre,
36:59 c'est un exploit, c'est la deuxième après
37:01 Édith Cresson.
37:03 On est en 2023, au XXIe siècle.
37:05 Donc, femmes, présidentes de la République,
37:07 on se dit, peut-être un jour,
37:09 mais c'est pas le cas chez nous.
37:11 Je veux dire, franchement, la cause des femmes,
37:13 elle avance quand même très lentement, je trouve.
37:15 - On l'a gagnée, on se battra, on l'a trouvée.
37:17 - Les femmes qui, en effet, travaillent
37:19 à temps partiel ou ont des contrats précaires
37:21 et qui vont avoir, du coup, des plus petites retraites,
37:23 ce n'est pas leur faute à elles,
37:25 leur choix personnel ou leur arbitrage économique,
37:27 non, c'est simplement le fait qu'elles subissent
37:29 un système qui va les pousser à devoir
37:31 s'occuper des tâches domestiques,
37:33 s'occuper de leurs enfants, de leur foyer,
37:35 et donc être à temps partiel, et elles vont devoir
37:37 subir ça aussi au niveau de la retraite.
37:39 - Il me semble que les femmes ont très largement gagné
37:41 le combat politique vis-à-vis des hommes,
37:43 et que ce sont les hommes, aujourd'hui,
37:45 qui ont le droit de réclamer qu'il y ait
37:47 un mouvement de libération des hommes comme il y a eu
37:49 un mouvement de libération des femmes.
37:51 - Je vais donner la parole à Louis, je suis sûre qu'elle va vous répondre.
37:53 - Non, je ne crois pas que tout soit gagné
37:55 pour les femmes, loin de là.
37:57 Quand on voit le besoin de justice
37:59 et d'écoute qu'il y a, non, ce n'est pas gagné.
38:01 Quand on voit les charges mentales imposées
38:03 aux femmes qui sont maires, non, ce n'est vraiment pas gagné.
38:13 - Voilà, vous êtes d'accord ? Non, pas du tout avec Yvan Rioufol.
38:15 Elles n'ont pas tout gagné, les femmes, au contraire.
38:17 - On a publié une étude qui indiquait
38:19 qu'il faudrait attendre 2065
38:21 pour que les femmes aient les mêmes salaires,
38:23 les mêmes droits que les hommes.
38:25 Donc, effectivement, il y a un...
38:27 - Donc, déjà, il y a un bout du tunnel.
38:29 - La cause progresse,
38:31 mais toute injustice
38:33 suscite des combats, avec parfois des excès.
38:35 - Alors, à propos d'excès, peut-être,
38:37 vous me direz, un dernier commentaire
38:39 sur cette journée, il est signé Eugénie Bastier.
38:41 - On ne peut pas dire
38:43 "la journée des femmes", hein ?
38:45 - Non, c'est...
38:47 - La journée des droits...
38:49 - La journée des femmes portant un utérus.
38:51 (rires)
38:53 La journée des personnes ayant un utérus.
38:55 Ce ne serait plus juste, parce que,
38:57 le mot "femme", vous savez, c'est compliqué, aujourd'hui.
38:59 - Et encore, c'est un peu limite.
39:01 - Ce n'est pas très inclusif.
39:03 - C'était une petite blague, évidemment.
39:05 Mais elle se moque, mais sans offenser qui que ce soit,
39:07 la semaine dernière, Mathieu Bocoté racontait
39:09 de cette femme qui venait accoucher dans un hôpital
39:11 au Québec, et qui est, en fait,
39:13 trans, et qui a voulu
39:15 qu'on l'appelle "Monsieur".
39:17 Ça fait le tour des journaux locaux,
39:19 parce que ce n'est pas rien,
39:21 une femme enceinte qui attend un bébé,
39:23 qui va avoir un bébé, on l'appelle "Monsieur", évidemment.
39:25 Est-ce qu'on...
39:27 - Compliqué, la question du genre.
39:29 - Est-ce qu'on est femme, ou est-ce qu'on le devient ?
39:31 Ça, c'est une vraie question, aujourd'hui, en France.
39:33 On est femme ou on devient ? Je vous écoutais l'édito,
39:35 ce soir, de Mathieu Bocoté dans "Face à l'Info",
39:37 il parlait de cette question.
39:39 - On n'est pas femme, on le devient.
39:43 Mais si la femme n'existe pas, pourquoi le deviendrait-on ?
39:45 C'est une question qui me traverse.
39:47 C'est assez intéressant.
39:49 Quoi qu'il en soit, l'identité femme
39:51 demeure présente en société, pour un temps,
39:53 encore, à tout le moins. Or, on constate
39:55 que tous, désormais, peuvent s'en réclamer.
39:57 C'est une notion qui n'a plus d'ancrage
39:59 biologique, d'ancrage naturel.
40:01 Et c'est purement idéologique.
40:03 Et toute référence... Autrement dit,
40:05 si je décide... On en a souvent parlé.
40:07 Si je décide de dire que je suis une femme,
40:09 je suis une femme. Si vous ne le respectez pas,
40:11 vous êtes transphobe, et la transphobie n'est pas
40:13 une opinion, c'est un délit. En prison, Christine Kelly.
40:15 Bon. Alors, il y a cette logique-là.
40:17 - J'y suis presque. - Je précise, soit dit en passant,
40:19 ça peut aller assez loin quand on regarde le vocabulaire.
40:21 Vous savez, le planning familial
40:23 propose quelques fois un vocabulaire
40:25 pour nous permettre de mettre à jour nos représentations
40:27 intellectuelles. Mâle, femelle.
40:29 Utiliser... Ce sont des termes
40:31 utilisés surtout pour étudier la reproduction
40:33 sexuée chez diverses espèces.
40:35 Il convient de ne pas les employer pour caractériser
40:37 nos congénères humains. Ces termes binaires
40:39 ne reflètent pas la variété de nos corps
40:41 et de nos vécus. Comme on l'a vu plus haut,
40:43 le sexe est un construit social.
40:45 Un pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle.
40:47 (rires)
40:49 - Chers amis. Alors, le problème...
40:51 - Cachez les enfants.
40:53 - Le problème avec cette théorie, c'est qu'elle a
40:55 des effets pratiques assez compliqués.
40:57 Comment établir la parité?
40:59 On nous casse les oreilles toujours. Il faut la parité.
41:01 Je vous dirais que la femme réelle, concrète,
41:03 qui existe avec ses vrais problèmes,
41:05 il existe des problèmes spécifiquement féminins,
41:07 disparaît. C'est comme si la journée internationale
41:09 de la femme, résumons ça comme ça,
41:11 les femmes se sont faits voler
41:13 leur journée par l'idéologie
41:15 trans-radicale, par la théorie du genre.
41:17 Les femmes se sont faites déposséder
41:19 de leur journée. J'ajoute,
41:21 soit dit en passant, ce n'est pas un détail,
41:23 quand vient le temps de s'intéresser à des vrais problèmes
41:25 comme le voile, le voile islamique,
41:27 l'insécurité des femmes, ce sont des questions
41:29 à ce qu'on appelle l'extrême droite.
41:31 Je fais le bilan. On ne sait plus ce qu'est une femme.
41:33 Si on ne sait plus ce qu'est une femme, on ne sait pas
41:35 quels sont les droits des femmes. Par ailleurs,
41:37 puisqu'on ne sait pas ce que sont les droits des femmes,
41:39 on n'est plus capable d'évaluer ce qu'est un progrès
41:41 ou une régression. Je reviens à la question du voile.
41:43 On se couche devant cela. Pendant ce temps-là,
41:45 on fait la guerre à la langue française
41:47 parce qu'on croit discerner
41:49 une structure de domination hétéropatriarcale
41:51 dans la langue. Ça, c'est le combat du féminisme
41:53 aujourd'hui.
41:55 - Je trouve qu'il est très en avance sur les commentaires.
41:57 - Il est brillant ici.
41:59 C'est un sketch à la dévo.
42:01 - On va revoir le carton dont il était question.
42:03 Il est intéressant sur la définition du pénis.
42:05 Le sexe est un construit social.
42:07 Un pénis est un pénis, pas un orgasme.
42:09 Un orgasme.
42:11 Un organe sexuel mal.
42:13 - Je n'irai pas aussi loin.
42:15 - L'excitrance.
42:17 Ce n'est pas le petit Robert.
42:19 - Aujourd'hui, il est convenu
42:21 de dire qu'en chaque homme,
42:23 il y a une femme
42:25 ou des côtés féminins
42:27 qu'on assume ou pas.
42:29 J'ai quand même entendu une fois une grande patronne
42:31 dire qu'après 20 ans de psychanalyse,
42:33 elle avait compris qu'elle était un homme.
42:35 Tout ça est réversible.
42:37 - La déconstruction de l'homme
42:39 vaut aussi pour la femme.
42:41 Intéressant, Hubert Coudurier.
42:43 - Ça fonctionne dans les deux sens.
42:45 - On va terminer par une dernière image
42:47 qu'on voulait revoir.
42:49 Du danger de faire des podcasts.
42:51 Attention, ça va vite.
42:53 - Deux jeunes Américains
42:55 s'apprêtent à enregistrer un podcast.
42:57 Ils sont assis dans un café
42:59 à l'américaine
43:01 quand une voiture leur fonce dessus.
43:03 - Il y a tellement de silence ici.
43:05 - Je pense que ça va.
43:21 On a tout l'audio.
43:23 - On se calme.
43:25 Tout le monde est bien.
43:27 - C'est si calme ici
43:29 que la voiture arrive.
43:31 - Ils prennent leur téléphone.
43:33 - D'abord, ils regardent
43:35 si le téléphone va bien.
43:37 - C'est le principal.
43:39 - Qu'est-ce qu'il lui a pris au conducteur?
43:41 - On va enquêter.
43:43 - On ne s'est pas informé.
43:45 - On va enquêter.
43:47 Le bureau à Houston est déjà sur le coup.
43:49 - Premier réflexe, le téléphone.
43:53 Au cas où on aurait manqué la vidéo.
43:55 Heureusement que l'histoire se termine bien.
43:57 C'est pour ça qu'on voulait vous la montrer.
43:59 - Tout peut arriver.
44:01 Au moment où on s'y attend le moins.
44:03 - Tout peut arriver aussi dans un instant
44:05 avec Julien Pasquet.
44:07 Restez bien avec nous sur CNews.
44:09 Merci à Maureen Vidal,
44:11 à Kevin Delanne et à Adrien Fauteneau
44:13 pour m'avoir permis de réaliser cette émission.
44:15 Et bien sûr à vous, Hubert Coudurier.
44:17 On se retrouve demain.
44:19 Bye-bye.
44:21 - Merci.
44:23 ...
44:25 ...
44:27 ...
44:29 ♪ ♪ ♪

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