Laurent Alexandre : «Ça coûte de plus en plus cher de guérir les enfants leucémiques»

CNEWS

Le chirurgien, Laurent Alexandre, rappelle que c’est de plus en plus cher de guérir les enfants leucémiques : «Ça coûte de plus en plus cher de guérir les enfants leucémiques».

Transcript

00:00 - Et le côté franchement, je pense qu'on va droit dans le mur

00:03 en expliquant que le travail n'est pas important avec mon collègue Bibaud.

00:07 On peut vous dire combien coûtent les nouveaux traitements.

00:10 Les traitements du cancer coûtent jusqu'à 500 000 euros par malade.

00:14 - Parce qu'ils sont développés par une industrie capitaliste.

00:17 - Comment ?

00:17 - Parce qu'ils sont développés par une industrie...

00:19 - Mais vous ne connaissez pas le sujet, vous racontez juste n'importe quoi.

00:22 C'est parce que ce sont des techniques extraordinairement compliquées.

00:25 Les médicaments pour traiter les myopathies, les cécités génétiques

00:28 coûtent entre 1 et 2 millions par malade.

00:31 Si vous vous figurez qu'on va pouvoir traiter nos malades

00:34 dans un monde où il n'y a plus de boulot et où on explique qu'il ne faut pas bosser,

00:38 vous vous foutez le doigt dans l'oeil.

00:39 - Ce n'est pas tout à fait ce qu'ils ont dit.

00:41 - Non, non, non. On est en train d'expliquer que le travail n'est pas une valeur.

00:43 Pour payer la santé au prix où elle coûte,

00:46 pour que les myopathes ne meurent plus,

00:48 que pour que les gens qui sont aveugles ne soient plus aveugles

00:51 quand ils ont une maladie génétique des yeux,

00:53 il faut dépenser beaucoup d'argent.

00:55 Ça coûte de plus en plus cher de guérir les enfants leucémiques,

00:58 de guérir les cancéreux adultes.

01:00 Il est irresponsable de penser qu'on va pouvoir maintenir

01:02 la santé, l'état-providence, la solidarité

01:05 en expliquant à tout le monde qu'il ne faut plus bosser.

01:08 On est en train de faire le lit d'une médecine à deux vitesses,

01:10 d'une médecine de riches et d'une médecine de pauvres.

01:12 Parce que si on ne bosse pas,

01:14 on ne pourra pas payer à tout le monde, y compris aux plus modestes,

01:17 les meilleurs traitements et les meilleures thérapeutiques.

01:20 Une opération du cœur, ça coûte une fortune.

01:22 Ce n'est pas dans un monde de l'après-travail qu'on va payer tout ça.

01:25 Notre pays vieillit, l'Europe globalement vieillit.

01:29 On va dépenser de plus en plus pour la santé.

01:31 Il faut bosser pour tout ça.

01:33 Sinon, on aura vraiment une médecine à deux vitesses.

01:35 Donc, il faut arrêter les coderies sur le poste travail.

01:37 Il faut bosser pour assurer la solidarité.

01:40 Il faut bosser pour assurer la sécurité sociale

01:43 et une santé correcte à tout le monde.

01:44 Ce discours, il est suicidaire,

01:47 compte tenu du vieillissement de la population française,

01:49 parce qu'on ne va plus pouvoir payer la santé à tout le monde.

01:53 Je sais bien que certains écologistes, comme Jean Covici,

01:56 ont écrit qu'il fallait,

01:58 que c'était la solution la plus simple,

01:59 Jean Covici l'a écrit,

02:00 que c'était la solution la plus simple,

02:02 il fallait arrêter de soigner les personnes âgées très malades.

02:06 Mais effectivement, si on veut développer une écologie de lutte

02:09 qui est en réalité une euthanasie écologique,

02:12 oui, c'est ce qu'il faut faire.

02:13 Mais moi, je suis contre.

02:14 En tant que père de famille, en tant que citoyen et en tant que médecin,

02:18 je suis contre cette société

02:20 où nous ne pourrions plus soigner tout le monde,

02:23 y compris les gens les plus modestes.

02:24 Il faut bosser pour assurer une santé

02:26 et un état providence et de sécu correct à tout le monde,

02:30 y compris aux plus fragiles d'entre nous.

02:31 [Musique]

02:35 [SILENCE]

Catégorie

Transcription

Recommandations