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  • 15/02/2023
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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Transcription
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News.
00:00:04 Un homme et une femme s'allongeusent en garde à vue dans l'affaire,
00:00:08 si on peut l'appeler ainsi, palmade, et toujours beaucoup de questions
00:00:11 qui interrogent plus largement notre société.
00:00:14 La banalisation de la cocaïne, la qualification d'homicide involontaire
00:00:19 et le statut du bébé ou du fœtus.
00:00:22 Autant de questions posées sans perdre de vue l'essentiel,
00:00:25 l'état de santé, bien sûr physique et psychologique des victimes dont nous allons parler.
00:00:29 Mais quelle pagaille à l'Assemblée nationale.
00:00:32 Hier l'index senior a été rejeté.
00:00:35 Rendez-vous compte sous les applaudissements et les bravos de la NUPES
00:00:38 alors qu'il s'agit d'une mesure sociale.
00:00:40 La présidente de l'Assemblée tente, sans y parvenir du tout, de faire revenir le calme.
00:00:44 Rien ne va plus.
00:00:46 Et puis connaissez-vous Tchat ? GPT, outil conversationnel d'intelligence artificielle.
00:00:51 Bref, un robot capable de tout ou presque.
00:00:54 On l'a interviewé ce matin sur Europe 1. Petit extrait.
00:00:57 Je n'ai pas de sentiments ou d'émotions.
00:01:00 Je suis conçu pour traiter les informations et fournir des réponses à des questions
00:01:04 de manière efficace et précise, sans être capable d'avoir une opinion personnelle
00:01:08 ou de ressentir quoi que ce soit.
00:01:10 Tchat, GPT, vous n'avez pas de sentiments, mais peut-être quand même une idéologie,
00:01:13 un système de valeurs qu'on va interroger avec nos invités qui, eux, fort heureusement,
00:01:17 des sentiments sont faits de chair, comme vous, cher Mickaël, de sentiments.
00:01:21 Bonjour à vous pour le journal.
00:01:23 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:24 On commence avec ce sondage de l'institut CSA pour CNews face à l'opposition des Français.
00:01:29 Le gouvernement doit-il retirer sa réforme des retraites ?
00:01:33 La réponse est oui pour 65% des Français, 34% répondent non.
00:01:39 Alors dans ce contexte, coup de théâtre hier soir à l'Assemblée nationale.
00:01:42 L'article 2 du projet retraite qui prévoit la création d'un index senior dans les entreprises
00:01:47 a été rejeté. Un coup dur pour le gouvernement et la majorité dans ce climat tendu.
00:01:52 Écoutez les réactions à gauche, mais aussi au Rassemblement national.
00:01:56 C'est clairement un coup de semence pour le gouvernement.
00:01:59 Là, le gouvernement constate que sur l'une de ses mesures phares, dont il nous a rebattu les oreilles
00:02:05 pendant des heures et des heures, il n'a pas de majorité pour le faire.
00:02:08 C'est la première fois qu'on a réussi à mettre un coup d'arrêt dans l'avancée du gouvernement sur ce texte.
00:02:13 Ils échouent sur cet article 2, c'est vraiment une très bonne nouvelle.
00:02:16 Ils ont une cinquantaine d'absents. Nous, on est mobilisés.
00:02:19 Ça aussi, ça veut dire qu'il y a chez eux des signes de faiblesse.
00:02:23 On a réagi avec joie. C'est la preuve que si les oppositions s'opposent, le texte peut être rejeté.
00:02:30 C'est une première victoire et on espère qu'il y en aura d'autres derrière.
00:02:33 Cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:02:38 Demain, une nouvelle journée de grève dans les transports en commun.
00:02:41 La SNCF et la RATP ont dévoilé leurs prévisions de trafic et ça devrait être moins perturbé
00:02:46 que les dernières fois au niveau national.
00:02:49 Prévoyez 4 TGV sur 5 en circulation, 1 TER sur 2 et 1 intercité sur 2 en Ile-de-France.
00:02:55 Le trafic sera quasi normal dans le métro, les bus et les tramways.
00:02:58 Trafic normal également sur les RER A et E.
00:03:01 Dans le reste de l'actualité, le corps de la femme retrouvée découpée au Butchemont
00:03:06 a été identifié grâce à ses empreintes digitales.
00:03:09 Il s'agit d'une femme de 46 ans, réginaire de Seine-Saint-Denis,
00:03:13 dont le mari avait signalé la disparition début février.
00:03:16 En début de semaine, des morceaux de corps de femmes
00:03:19 avaient été retrouvés dans ce parc du 19e arrondissement de Paris.
00:03:22 Ce sont des agents municipaux qui avaient fait la macabre découverte.
00:03:26 Les conséquences du Brexit.
00:03:28 Dans les ports français, des dizaines de bateaux de pêche sont promis à la casse.
00:03:32 Les propriétaires n'ont pas tous obtenu les licences obligatoires
00:03:35 pour pêcher dans les eaux britanniques.
00:03:37 Des propriétaires qui vont bien sûr être indemnisés,
00:03:39 mais à terre, la filière va perdre des emplois
00:03:42 et au bout de la chaîne, c'est le consommateur qui sera empaqueté.
00:03:45 Jean-Michel Decaze.
00:03:47 Sur le port des Sables d'Olonne, ce chalutier ne reprendra jamais la mer.
00:03:52 Le navire, victime d'un incendie, ne sera pas réparé.
00:03:56 Il partira à la casse à cause du Brexit.
00:03:59 Son propriétaire n'a plus les droits de pêche dans les eaux britanniques.
00:04:02 Il y a des ports qui vont se casser la gueule, je suis désolé,
00:04:06 c'est un terme que tout le monde comprendra, et la chute est brutale.
00:04:10 Le Guilvinec, dans le Finistère, sera l'un des ports les plus touchés.
00:04:13 15, peut-être 25 bateaux seront détruits,
00:04:16 entraînant une perte de 30% des ventes, encriées.
00:04:20 Les ports bretons seront les plus impactés.
00:04:22 65 navires devraient disparaître après le Guilvinec,
00:04:26 les Sconeil, l'Orient, la Turballe, les Sables d'Olonne, jusqu'à l'Île d'Oléron,
00:04:30 avec des conséquences sur l'approvisionnement en poissons
00:04:34 qui toucheront directement le consommateur.
00:04:37 C'est l'Europe entière qui est touchée.
00:04:39 L'Irlande a sorti 70 bateaux.
00:04:41 Le consommateur landa, qui a l'habitude d'aller chercher son filet d'eau de cabillaud,
00:04:46 risque de manger du poisson pêché par des Russes ou des Polonais,
00:04:50 en mer de Barents ou en Cézou.
00:04:53 Le Merlu va venir du Chili.
00:04:55 Dans les ports, on a calculé qu'un pêcheur génère 5 emplois à terre.
00:04:59 Toute la filière pêche du maraïeur au mécanicien bateau sera touchée.
00:05:06 Voilà, c'est la fin de ce journal Place au débat de Midi News.
00:05:09 A présent, avec Sonia Mabrouk et ses invités.
00:05:11 Qui ne sont pas des robots, fort heureusement, même s'ils ont une intelligence,
00:05:15 elle n'est pas artificielle.
00:05:17 Je le pense, je le sais, je l'espère.
00:05:20 Vous connaissez Chachipiti ?
00:05:21 Oui, mais alors je suis très impressionné, parce que moi j'ai essayé de le faire parler.
00:05:25 C'est très déçu de découvrir que je parlais pas.
00:05:27 Vous n'êtes pas la même méthode.
00:05:28 Merci d'être avec nous.
00:05:29 Bonjour à vous, Elisabeth Lévy.
00:05:31 Bravo pour l'avoir fait poser.
00:05:33 On en parlera.
00:05:34 Kevin Bossuet, merci d'être là. Bonjour à vous.
00:05:36 Maître Carbon de Cèses, Olivier Dardigolle.
00:05:39 Et je salue notre journaliste police-justice, Noémie Schultz.
00:05:43 Bonjour à vous, Noémie.
00:05:45 Je rappelle que deux des trois, pardonnez-moi d'abord, c'est toujours important,
00:05:49 que les trois victimes sont toujours dans un état préoccupant.
00:05:52 L'homme et la maman qui a perdu son bébé dans l'affaire dite palmade.
00:05:56 Quant au petit garçon, le fils de cet homme, il est aussi dans un état très complexe
00:06:01 compte tenu de ses blessures au visage.
00:06:03 L'homme du garçon a été pris en étau entre le volant et le fauteuil.
00:06:08 Et puis il y a l'état de santé psychologique aussi de la mère.
00:06:11 Il y a les blessures physiques et psychologiques.
00:06:13 Une fois qu'on a dit cela, Noémie, je pense que c'est le préambule le plus important.
00:06:16 Le point sur l'enquête, il y a un homme et une femme qui sont en garde à vue.
00:06:19 Cette femme, elle est la logeuse de l'homme.
00:06:23 Ils ont été arrêtés à Clichy-la-Garenne.
00:06:25 Que sait-on de ces deux individus ?
00:06:27 Alors, on sait que l'homme est soupçonné d'être un des deux passagers
00:06:31 qui se trouvaient dans la voiture de Pierre Palmade vendredi soir.
00:06:34 Vous savez que depuis l'accident et que des témoins ont signalé
00:06:37 qu'ils avaient vu deux personnes prendre la fuite,
00:06:40 en tout cas quitter le véhicule et faire en sorte de ne plus être là
00:06:43 quand les services de police et de secours des pompiers sont arrivés.
00:06:47 Et ils étaient activement recherchés.
00:06:49 La porte-parole du ministère de l'Intérieur avait même lancé un appel lundi matin
00:06:53 en leur demandant de se rendre dans un commissariat.
00:06:55 Pourquoi les recherches-t-on ?
00:06:57 D'abord, ils peuvent être poursuivis pour non-assistance à personne en danger
00:07:00 et ils sont donc partis plutôt que de porter secours
00:07:03 et d'éventuellement d'apporter les premiers soins aux blessés.
00:07:06 Et puis aussi parce que ce sont des témoins directs de l'accident.
00:07:09 Ils étaient dans la voiture.
00:07:11 Visiblement, ils n'ont pas perdu connaissance puisqu'ils ont pu s'échapper.
00:07:15 Et donc, ils sont peut-être à même d'expliquer ce qui s'est passé,
00:07:18 la raison pour laquelle Pierre Palmade s'est donc déporté et a changé de voie,
00:07:22 raconter ce qu'ils avaient fait aussi avant, dans quel état ils étaient.
00:07:26 Toutes ces raisons que ces personnes, ces deux hommes, étaient activement recherchés.
00:07:30 L'un d'eux a été interpellé ce matin au domicile d'une femme
00:07:34 qui a également été interpellée, mais c'est essentiellement lui
00:07:37 qui intéresse les enquêteurs.
00:07:39 Il a été placé en garde à vue.
00:07:40 Il a été emmené à Melun, puisque c'est le parquet de Melun
00:07:42 qui dirige pour le moment cette enquête.
00:07:45 Et il va donc être entendu maintenant.
00:07:47 Une garde à vue qui peut durer jusqu'à 48 heures.
00:07:49 Avec beaucoup de prudence, on peut dire en tous les cas
00:07:51 que peut-être cette piste est plus crédible que celle qui a été évoquée.
00:07:55 Il y avait un homme en garde à vue, vous l'aviez dit très tôt,
00:07:57 Alexandre Abuisson, attention, un canular, je ne sais pas si on peut l'appeler ainsi.
00:08:02 Oui, en tout cas c'est une personne qui s'était manifestée de lui-même,
00:08:04 qui avait passé un coup de téléphone, dit qu'il était dans la voiture de Pierre Palmat.
00:08:08 Dès le début, les enquêteurs avaient fait preuve de prudence.
00:08:11 Ils l'avaient quand même entendu et très vite il était apparu
00:08:13 qu'il n'était absolument pas dans la voiture.
00:08:15 Là c'est un peu différent, ce sont les policiers qui sont allés le chercher
00:08:18 là où il était.
00:08:19 Noémie, tout l'objet de l'enquête maintenant, il y a beaucoup de choses,
00:08:21 mais c'est de savoir le pourquoi du comment, que s'est-il passé à l'intérieur du véhicule
00:08:24 pour que la voiture se déporte complètement sur la voie opposée,
00:08:27 sur une route départementale ?
00:08:29 Oui, tout est possible.
00:08:31 Est-ce que Pierre Palmat a perdu le contrôle du véhicule ?
00:08:37 Est-ce qu'il s'est endormi ? Est-ce qu'il a voulu éviter ?
00:08:40 Il lui a semblé qu'il y avait un obstacle, il a voulu éviter.
00:08:42 On n'en sait absolument rien.
00:08:44 Et pour le moment, ce qui sort de son entourage, d'après les informations que nous avons,
00:08:48 c'est que lui-même dit ne pas avoir de souvenirs des instants qui précèdent l'accident
00:08:53 et l'accident lui-même.
00:08:54 Ça veut dire qu'il n'est pas capable, pour le moment, d'apporter une explication
00:08:57 sur les raisons pour lesquelles il a mis ce coup de volant
00:09:00 et s'est déporté sur la voie de gauche et donc heurté à pleine vitesse la voiture qui arrivait en face.
00:09:06 Là encore, Pierre Palmat n'a pas été entendu par les policiers.
00:09:10 Les policiers attendent le feu vert des médecins.
00:09:14 C'est eux qui diront qu'il est apte maintenant à répondre à vos questions
00:09:17 et qu'à ce moment-là, il pourra être entendu sous le régime de la garde à vue
00:09:19 tout en restant hospitalisé puisqu'il a été grièvement blessé dans l'accident.
00:09:26 Mais très concrètement, oui, c'est tout à fait un scénario qui est plausible,
00:09:31 qui est peut-être même assez courant, c'est-à-dire que la personne a un état de santé qui s'est amélioré.
00:09:36 Elle peut être entendue avec le feu vert, comme le dit Noemi, des médecins,
00:09:40 sous le régime de la garde à vue, à l'hôpital.
00:09:42 Oui, c'est-à-dire que les médecins vous déclarent compatibles avec la mesure de garde à vue
00:09:47 qui est entreprise contre vous, comptables, ça veut dire que vous êtes dans un état de conscience
00:09:51 suffisant pour répondre de façon crédible aux enquêteurs.
00:09:55 Mais si votre état physique ne permet pas que vous soyez entendu dans un commissariat,
00:10:00 vous êtes entendu dans le secteur hospitalier.
00:10:02 Tous mes confrères connaissent la salle Cusco, à la préfecture de police de Paris, à l'hôtel Dieu.
00:10:07 Ce qui me frappe aussi, c'est que là je voudrais parler de nous tous.
00:10:12 On va y venir, vous voulez déflorer le débat sur les questions.
00:10:15 Vous avez demandé les causes de l'accident, on avait déjà tous.
00:10:18 Ça fait trois jours qu'on discute des effets de la cocaïne, je vous signale.
00:10:21 Et donc, ça me gêne, moi-même, je ne m'exclus pas du tout de cette opération,
00:10:27 et j'exclus pas, en revanche, Noemi qui reste toujours, elle, très carrée sur ses faits.
00:10:33 Et bravo, parce que je me dis qu'on a peut-être un peu, ça fait trois jours qu'on a un débat sur la drogue.
00:10:38 Vous voulez avoir un débat sur quoi ?
00:10:40 Non mais, à vrai dire, je pense qu'il y a un petit danger, si vous voulez,
00:10:44 à se précipiter sur un dossier sur lequel on a encore assez peu d'éléments.
00:10:48 Non mais...
00:10:49 Il a été testé positif.
00:10:50 Mais non, attendez, juste laissez...
00:10:52 Mais très bien.
00:10:53 Avant de dire, Elisabeth, vous ne comprenez pas ce que je veux dire.
00:10:56 Ce que je veux dire, c'est qu'on sait que Pierre Palmade a eu un accident,
00:10:58 dans lequel il était responsable, coupable si vous voulez,
00:11:01 ce qu'on ne sait pas, et qu'il a été coupable d'avoir pris de la drogue,
00:11:04 puisque ça a été partout, ce qu'on ne sait pas, c'est le lien entre les deux.
00:11:07 Et nous allons très vite en besogne.
00:11:09 En général, je suis un peu gênée par cela.
00:11:12 On vous entend.
00:11:13 Il y a la parole de Pierre Palmade, ses mots d'excuse,
00:11:17 ils n'ont pas tardé ces mots, qui ne sont, il faut le dire, absolument pas audibles.
00:11:22 De qu'est-ce que dit la famille des victimes ?
00:11:24 On va écouter l'avocat qui les représente, il était hier sur l'antenne de C8.
00:11:30 Sur les excuses, je le dis très clairement,
00:11:33 et je crois qu'il faut être très clair et très ferme sur ce point-là,
00:11:37 il n'y a qu'une victime dans ce dossier,
00:11:39 ce sont ceux qui ont vécu cet accident dramatique et mortifère.
00:11:44 Vous avez raison de le dire, c'est vrai.
00:11:45 Ça c'est très important, je pense, de remettre un peu…
00:11:47 Il n'y a qu'une victime, ce sont les C7 familles.
00:11:49 Il n'y a qu'une victime, c'est cette famille, c'est important de le dire,
00:11:51 c'est important de remettre l'église au milieu du village.
00:11:53 Et les excuses, elles valent ce qu'elles valent,
00:11:56 c'est-à-dire que d'abord elles sont énoncées par le truchement de la sœur,
00:12:00 et puis par ailleurs, les excuses, vous imaginez bien qu'elles ne réparent rien,
00:12:04 le bébé qui avait une vie devant lui, cette petite fille qui allait voir le jour,
00:12:09 qui allait avoir une vie heureuse avec des parents heureux.
00:12:12 On a en tout cas des éléments donnés, chiffrés, sur l'accidentologie,
00:12:17 les sources de l'accidentologie, notamment sur les accidents mortels,
00:12:21 avec en un la vitesse, et derrière la froideur des chiffres, il y a des drames humains.
00:12:25 Un, la vitesse, deux, l'alcool, trois, les stupéfiants.
00:12:29 Et quand les trois sont combinés, on mesure bien le drame absolu que c'est.
00:12:35 Donc je ne trouve pas négatif qu'on puisse avoir un débat sur les circonstances aggravantes
00:12:45 que sont la consommation de drogue.
00:12:47 Je trouve que cette actualité ouvre sur des questions...
00:12:51 On parle de n'importe quelle drogue, on parle très souvent ici, et avec Noemi,
00:12:55 sur beaucoup d'affaires, de dossiers, sur le crack, sur le cannabis, là,
00:12:59 on parle de la cocaïne, on y viendra tout à l'heure,
00:13:01 qui a eu quand même pendant longtemps, et c'est encore le cas,
00:13:03 une réputation festive qui est représentée ainsi ici,
00:13:06 dans beaucoup de domaines artistiques, le cinéma.
00:13:08 J'ai fait une liste de quelques films, je vous le citerai tout à l'heure,
00:13:11 où il y a justement cette image qui est véhiculée avec l'approbation,
00:13:15 bah oui, c'est négatif.
00:13:17 En tout cas, qui n'est pas condamné, on voit bien que c'est de la fête,
00:13:20 elle double les capacités sexuelles et autres.
00:13:23 Je voudrais qu'on reste sur les excuses.
00:13:27 J'aimerais que vous nous disiez, Carbone de 16,
00:13:30 est-ce que ces excuses de Pierre Palmade, au-delà de l'aspect moral ou pas,
00:13:33 elles représentent, j'allais dire, quelque chose qui peut compter
00:13:35 dans le processus judiciaire ou pas ?
00:13:37 Oui, évidemment, et c'est tout le problème de la sincérité des excuses.
00:13:42 Il y a peut-être une petite nuance à apporter de ce que j'ai lu
00:13:46 du communiqué de la sœur de Pierre Palmade,
00:13:49 c'est "il demande pardon".
00:13:50 Il y a une nuance entre présenter des excuses et demander pardon.
00:13:53 Présenter des excuses, c'est simplement être désolé de ce qui s'est passé.
00:13:56 Demander pardon, ça veut dire qu'on a une part de responsabilité
00:13:59 dans ce qui s'est passé.
00:14:01 Donc si vous voulez, là, il y a quelque chose que le droit prend en compte,
00:14:04 c'est-à-dire le fait d'admettre qu'on a été un acteur du drame.
00:14:08 Maintenant, que la famille estime que tout ça est très prématuré
00:14:15 et ressemble plus à un mécanisme de défense qu'à un repentir sincère,
00:14:21 c'est son droit le plus absolu.
00:14:23 Ce sera le problème de chaque partie d'en discuter au fur et à mesure du procès.
00:14:27 Moi, ce qui m'intéresse, et vous avez raison de dire cela davantage,
00:14:29 c'est que très sincèrement, en écoutant ce qui a été dit par l'avocat,
00:14:32 je pense que l'une des vraies questions, l'une des questions à se poser,
00:14:34 c'est si la notoriété n'est pas en train de devenir une forme de circonstance aggravante.
00:14:39 C'est-à-dire que, évidemment, Pierre Palmade doit passer devant la justice,
00:14:43 il a une responsabilité, mais ni plus ni moins.
00:14:47 - Exactement. - Noémie, est-ce que ça vous interpelle ?
00:14:49 - À un moment, en tout cas, la famille qui dit que les excuses sont inaudibles,
00:14:52 on l'entend quotidiennement dans les tribunaux et notamment dans les cours d'assises.
00:14:56 Quand vous avez un accusé dans le box qui est accusé d'avoir tué quelqu'un
00:15:00 et qui présente ses excuses, vous n'avez jamais des parties civiles,
00:15:03 donc des proches de la victime, qui vous disent "j'accepte vos excuses".
00:15:06 C'est absolument inaudible.
00:15:08 Cela ne veut pas dire pour autant que c'était insensé de le faire.
00:15:11 C'est un message, me semble-t-il, dans lequel il semble prendre conscience
00:15:16 de la gravité et des conséquences, surtout terribles, de cet accident
00:15:21 qu'il a lui-même causé.
00:15:23 Il répète le fait qu'il prie, qu'il sait que tout ça est très vain,
00:15:26 mais qu'il fera en sorte d'être là pour la réparation pour la famille.
00:15:30 On imagine que chaque mot a été pesé.
00:15:32 Il faut mesurer.
00:15:34 On imagine qu'il y a eu une discussion autour de ce qu'il vaut mieux communiquer
00:15:37 ou ne pas communiquer du tout.
00:15:39 Il a finalement décidé de communiquer à travers ses déclarations
00:15:42 de la sœur de Pierre Palmade, qui sont, il faut le noter,
00:15:45 particulièrement sobres.
00:15:47 Il ne cherche pas à minimiser la gravité de ses actes.
00:15:50 Mais certains craignent, et on l'a vu, je ne veux pas me faire le relais
00:15:54 des réseaux sociaux, mais que sa notoriété, que ses relations,
00:15:57 que son argent, son patrimoine financier, lui permettent d'échapper
00:16:01 à une forme de responsabilité.
00:16:03 Selon que vous soyez puissant et misérable.
00:16:05 Non, non, non.
00:16:07 Je ne vous ai pas dit.
00:16:09 Vous l'avez lu, vous l'avez vu.
00:16:11 Peut-être que même certains vous le disent autour de vous.
00:16:13 C'est ça la question que je veux répondre.
00:16:15 C'est évident.
00:16:16 Beaucoup de Français se disent que la justice ne traite pas
00:16:19 de la même manière les gens en fonction de leur richesse
00:16:22 et en fonction de leur notoriété.
00:16:24 Et moi, ce qui m'a choqué au début de cette affaire,
00:16:27 c'est dès qu'on a appris le drame, tout était centré sur Pierre Palmade.
00:16:30 On n'a pas évoqué les victimes.
00:16:32 Et surtout, on a mis en avant des circonstances atténuantes.
00:16:35 Mais le pauvre Pierre Palmade, il a un problème d'addiction avec la drogue, etc.
00:16:40 Il y a passé des victimes dans quelques heures.
00:16:42 Mais moi, je l'ai entendu sur certaines chaînes de télévision
00:16:44 et je l'ai vu sur les réseaux sociaux.
00:16:46 Les chaînes, je ne sais pas.
00:16:47 Moi, je l'ai vu sur les réseaux sociaux, mais...
00:16:48 Je l'ai vu aussi sur certaines chaînes de télévision.
00:16:50 On a tout vu sur les réseaux sociaux.
00:16:52 Bien évidemment.
00:16:53 Non, non, c'est pas une question d'égalité.
00:16:55 Non, mais vraiment, ça, ça m'a choqué.
00:16:57 Ce qu'a fait Pierre Palmade, c'est inadmissible.
00:17:00 Il fait ce qu'il veut de sa vie privée.
00:17:02 Ça le regarde.
00:17:03 Mais quand on prend de la cocaïne, quand on prend de l'alcool,
00:17:06 on ne prend pas le volant.
00:17:07 C'est quelque chose qui est évident.
00:17:09 Et là, la grande peur, en effet, de beaucoup de Français,
00:17:12 c'est que Pierre Palmade ne soit pas traité de la même manière,
00:17:15 tout simplement parce qu'il est célèbre,
00:17:17 tout simplement parce qu'il a de l'argent.
00:17:20 Et là, ça démultiplie ce sentiment d'injustice...
00:17:24 Je vais simplifier les choses.
00:17:25 Je vais poser la question différemment.
00:17:27 Attendez, Elisabeth.
00:17:29 Je veux juste préciser.
00:17:30 Est-ce qu'on peut dire qu'il est victime d'addiction,
00:17:33 mais que dans cette affaire, ce dossier,
00:17:35 il n'y a que quatre victimes, c'est un bébé qui est mort,
00:17:39 et les trois victimes qui sont hospitalisées ?
00:17:41 Est-ce qu'on peut le dire ainsi ?
00:17:42 En tout cas, aux yeux de la justice,
00:17:43 il ne sera pas identifié comme étant une victime.
00:17:45 Après, pour sa défense, ça sera pris en compte.
00:17:47 Ce n'est pas une manière d'excuser que d'essayer d'expliquer et de comprendre.
00:17:50 Mais je ne crois pas, aujourd'hui,
00:17:52 qu'il peut se dire que parce qu'il s'appelle Pierre Palmade,
00:17:54 il ne va pas être jugé.
00:17:55 L'affaire est tellement médiatisée, elle est tellement suivie.
00:17:57 C'est un sentiment.
00:17:59 Ce n'est pas un sentiment.
00:18:01 Qui peut croire aujourd'hui qu'un juge, dans cette affaire,
00:18:04 va peut-être dire "Oh, vous êtes Pierre Palmade,
00:18:06 vous avez fait quand même des sketches très drôles,
00:18:08 donc vous n'allez pas être condamné."
00:18:10 Je suis d'accord avec vous.
00:18:11 Mais le sentiment de beaucoup de Français, c'est celui-ci.
00:18:13 Moi, je pense que vous avez complètement tort.
00:18:16 D'abord, je pense que le fait que s'il ne s'appelait pas Pierre Palmade,
00:18:19 toute la France n'aurait pas été informée,
00:18:22 comme ça, depuis trois jours, de l'enquête.
00:18:25 Si il y avait un accident aussi grave et qu'il n'y avait pas un protagoniste célèbre,
00:18:30 on n'en parlerait certainement pas comme ça.
00:18:32 Et la deuxième chose, c'est que je crois,
00:18:34 là je sors du cas Pierre Palmade, si ça ne vous ennuie pas,
00:18:37 au contraire, il y a depuis quelques années exactement le contraire.
00:18:40 C'est que quand vous êtes puissant, la justice, ou une certaine justice,
00:18:44 est beaucoup plus dure avec vous.
00:18:46 Et on l'a vu dans beaucoup de procès, y compris dans les affaires politico-financières.
00:18:50 En tout cas, les affaires qui sont plus chères.
00:18:52 Non mais franchement, moi je ne vois pas aujourd'hui une justice laxiste avec les puissants.
00:18:58 C'est mon exemple. Est-ce que, ni plus ni moins,
00:19:00 mais est-ce qu'il peut y avoir une forme d'exemplarité de la justice
00:19:03 qui se saisit d'un accident qui reste aussi tragique et dramatique qu'il soit ?
00:19:07 Un fait divers, mais qui interroge la société sur une forme de complaisance
00:19:11 par rapport à la consommation de cocaïne, par rapport à... Non ?
00:19:14 C'est pas la tradition des juridictions, si vous voulez.
00:19:17 Non mais la vertu d'exemplarité n'est pas une vertu judiciaire.
00:19:21 La vertu judiciaire, c'est celle de la justice.
00:19:24 Donc de l'individualisation de la peine.
00:19:27 C'est pas une vertu pédagogique d'exemplarité.
00:19:30 Maintenant, il faut voir qu'il y a eu plusieurs mouvements dans la jurisprudence.
00:19:33 Aujourd'hui, on parle beaucoup de la drogue. Pourquoi ?
00:19:36 Parce que ce n'est qu'un accident parmi beaucoup d'autres
00:19:40 avec des conséquences mortelles dues à la consommation de stupéfiants.
00:19:44 Pendant longtemps, la consommation d'alcool ou de stupéfiants liés à la conduite
00:19:48 a été considérée par la jurisprudence comme une circonstance atténuante.
00:19:52 C'est-à-dire que vous n'avez pas toute votre conscience.
00:19:55 Donc on comprend pourquoi, parce que vous étiez désinhibé, vous avez quand même pris le volant.
00:19:59 Fort heureusement, la jurisprudence s'est inversée.
00:20:02 Et c'est aujourd'hui une circonstance aggravante.
00:20:05 La loi ou la jurisprudence ? La loi, c'est une seule chose.
00:20:08 C'est-à-dire que c'est la jurisprudence qui a opéré le revirement.
00:20:11 Puis la loi a tenu compte, a traduit dans les textes le revirement jurisprudentiel.
00:20:14 C'est dans ce sens-là que ça s'est passé.
00:20:16 La deuxième chose, c'est dire qu'en réalité,
00:20:20 Pierre Palmade appartiendrait au cercle des puissants
00:20:24 et bénéficierait ainsi d'une forme d'impunité et d'une vue de l'esprit.
00:20:28 D'abord parce qu'un artiste n'est pas quelqu'un de puissant, c'est quelqu'un de connu.
00:20:32 C'est très différent. La deuxième chose...
00:20:34 Mais qu'il y a des relations, vous voyez ce qu'on a essayé de poser comme question.
00:20:37 Bien sûr, et je tente de contribuer à votre réflexion.
00:20:41 L'argument est parfaitement réversible.
00:20:44 C'est-à-dire dire que quelqu'un est riche, a une activité artistique,
00:20:50 ça veut dire qu'il a du temps libre.
00:20:52 Et dans l'esprit de beaucoup de gens, ça veut dire qu'il a du temps libre
00:20:54 et des moyens pour combattre son addiction.
00:20:56 Non, non, non, attendez.
00:20:58 Et que par conséquent, n'ayant pas entrepris la démarche,
00:21:01 pour se sevrer, il est responsable.
00:21:04 Donc vous voyez, il peut y avoir autant de points de vue et de prismes
00:21:08 sur les circonstances, et en réalité, qu'est-ce que regarde le droit ?
00:21:11 Mais attendez, ce n'est pas une plaidoirie, mais je voulais en venir à cela.
00:21:13 C'est-à-dire que vous avez entièrement raison.
00:21:15 La preuve que c'est une plaidoirie à la fin...
00:21:17 Je pense que ça peut arriver si vous voulez.
00:21:18 Je sais.
00:21:19 C'est que la question, c'est est-ce que c'est quelqu'un qui avait les moyens
00:21:22 de pouvoir se payer, pardonnez-moi, des cures, des cures qui sont...
00:21:26 Oui, bien sûr.
00:21:27 Pardonnez-moi, mais face à ça...
00:21:29 Il y a une maladie de la volonté.
00:21:30 Mais bien sûr, encore faut-il...
00:21:32 C'est un débat qu'on a eu sur les drogues ici,
00:21:34 et la façon de les combattre à propos de mille choses.
00:21:36 Le problème auquel sont confrontées la psychiatrie, d'une manière générale,
00:21:40 c'est que le sevrage doit partir d'une volonté d'être sevré.
00:21:44 Et là, que vous soyez puissant ou misérable, il n'a rigoureusement aucune incidence.
00:21:48 Et il y a précisément une maladie de la volonté dans la prise de drogue.
00:21:50 Sur la qualification, je voudrais qu'on écoute Noé Michoul, c'est tout d'abord l'avocat.
00:21:55 Les familles victimes.
00:21:56 Il va y avoir évidemment un débat sur la qualification juridique,
00:22:04 puisque, vous le savez, il y a une jurisprudence de 2001
00:22:08 qui nous explique que si l'enfant n'est pas né vivant,
00:22:15 la qualification d'homicide involontaire ne peut être retenue.
00:22:19 Il va donc y avoir le débat pour savoir si cette qualification peut être retenue ou non.
00:22:25 Et pour ce faire, nous attendons les rapports d'autopsie,
00:22:29 les retours d'expertise, qui nous diront si, oui ou non,
00:22:33 l'enfant est né vivant.
00:22:35 Des informations que nous avons, l'enfant serait né vivant,
00:22:41 mais cela reste à confirmer par les expertises, les experts et les autopsies.
00:22:47 Il y a un vrai débat, Noé Michoul, sur l'avortement accidentel.
00:22:52 Il faut que l'enfant soit sorti vivant pour le considérer comme une personne.
00:22:56 C'est affreusement froid et technique, alors qu'il y a une vraie détresse psychologique de la mère.
00:23:01 On va essayer d'en parler.
00:23:03 Cela interroge sur la question de quand c'est une personne.
00:23:07 Ce terme d'avortement accidentel, je ne suis pas sûre qu'il est...
00:23:12 En tout cas, juridiquement, je ne sais pas ce qu'il représente.
00:23:16 Pour que Pierre Pamatte soit poursuivi et jugé pour homicide et blessure involontaire,
00:23:21 il faut établir que ce bébé, qui était un fœtus,
00:23:26 puisqu'il était dans le ventre de sa mère, est né et était vivant.
00:23:31 Il était vivant puisqu'il était enceinte de 6 mois et demi.
00:23:34 On sait maintenant qu'avec les progrès de la médecine,
00:23:37 qu'un nouveau-né de 6 mois et demi, il va falloir lui apporter beaucoup de soin,
00:23:40 mais qu'il est viable.
00:23:42 La question est de savoir s'il était vivant, s'il a respiré.
00:23:45 On sait qu'il y a eu une césarienne d'urgence.
00:23:47 La question est de savoir s'il a respiré une fois qu'il a été sorti du ventre de sa mère.
00:23:50 Ce sont les expertises, notamment une autopsie.
00:23:53 Il y a un flou juridique sur ce point et qui peut interroger plus largement la cité.
00:23:58 Beaucoup de juristes que j'ai entendus...
00:24:00 En jurisprudence, pour l'enfant à naître, il n'y a pas d'ambiguïté.
00:24:03 Une pause et on se retrouve. Vous nous direz la clarté des choses sur ce sujet.
00:24:06 A toute !
00:24:07 Merci d'être avec nous. La suite de nos débats, mais tout d'abord,
00:24:15 c'est NEWS INFO, les titres de Réberthaud.
00:24:22 C'est par les huit principaux syndicats français a franchi le cap du million de signatures.
00:24:27 Ce seuil symbolique a été atteint à la veille d'une cinquième journée de mobilisation
00:24:31 contre la réforme des retraites.
00:24:33 Cette pétition devient la troisième la plus signée sur cette plateforme de pétitions.
00:24:38 Les seuils d'alerte pour pollution aux particules fines ont été déclenchés dans le Cher, l'Indre-et-Loire et le Loiret.
00:24:43 Les départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône passent en alerte niveau 2.
00:24:47 A Marseille, la circulation en différencié a été mise en place depuis ce matin.
00:24:51 Seules les voitures électriques et les critères 1, 2 et 3 peuvent circuler.
00:24:56 Enfin, près d'un an après le début de la guerre en Ukraine,
00:24:59 l'ONU demande 5,6 milliards de dollars pour l'aide humanitaire en 2023.
00:25:04 Le but est de couvrir les besoins humanitaires cette année de 11 millions d'Ukrainiens et de 4 millions de réfugiés.
00:25:09 Environ 86% de ces réfugiés sont des femmes et des enfants.
00:25:13 Merci à vous Audrey, des excuses et puis un sentiment de honte,
00:25:19 c'est ce qu'a déclaré Pierre Palmade par le truchement de sa sœur,
00:25:23 et cela dans un communiqué où chaque mot est pesé forcément.
00:25:26 Le résumé avec Vincent Fahandez.
00:25:29 C'est par sa sœur que Pierre Palmade prend la parole.
00:25:33 Il présente ses excuses aux victimes de l'accident.
00:25:36 Il assumera toutes les conséquences de ses actes avec la conscience terrible
00:25:39 qu'il ne pourra jamais réparer le mal qu'il a fait.
00:25:42 Aussi vain que cela puisse paraître, Pierre leur demande pardon du plus profond de son âme.
00:25:47 L'avocat des victimes a de son côté porté la parole de ses clients.
00:25:50 Il souhaite que le comédien réponde de ses actes devant la justice.
00:25:54 Pour le dire de façon très claire, ils sont insensibles à ces excuses qui ont été formulées aujourd'hui.
00:25:59 Les dommages directs et les dommages collatéraux sont sans fin.
00:26:04 Et ce qu'attend la famille aujourd'hui, pour le dire très concrètement et très clairement,
00:26:09 elle attend évidemment que M. Palmade soit placé en garde à vue le plus rapidement possible.
00:26:15 Elle attend qu'il soit déféré devant un magistrat instructeur, que justice soit faite.
00:26:20 Deux des personnes blessées, le conducteur et son fils âgé de 6 ans, sont toujours hospitalisés en réanimation.
00:26:26 La passagère, qui a perdu son bébé de 6 mois dans l'accident, est dévastée selon son avocat
00:26:32 et souhaite se reconstruire dans l'anonymat.
00:26:36 Voilà pour ce qui a été déclaré, je vous le disais, par le biais de sa sœur.
00:26:41 D'ailleurs, Noémie Schultz, c'est un communiqué qui est très, je veux dire, très forcément...
00:26:46 Chaque mot est pesé.
00:26:48 Oui, oui, on ne sait pas comment il a été rédigé.
00:26:52 On imagine évidemment que les avocats de Pierre Palmade ont été sollicités.
00:26:59 C'est donc la sœur de Pierre Palmade qui prend la parole.
00:27:01 Ce communiqué a été envoyé à l'agence France Presse.
00:27:03 Pas de prise de parole, sinon publique, de la part des proches de Pierre Palmade,
00:27:09 qui ont fait quelque chose d'extrêmement sobre, en tout cas,
00:27:12 qui évoque essentiellement la famille, les conséquences de l'accident
00:27:17 et le fait qu'il est absolument horrifié de ce qu'il a fait
00:27:21 et qu'il assumera les conséquences de ces actes.
00:27:23 Effectivement, ça pose déjà un petit peu les éléments...
00:27:27 On ne sera pas sur la posture de quelqu'un qui dirait "mais je ne comprends pas,
00:27:30 je n'ai absolument rien fait de mal".
00:27:32 Ça paraît un peu compliqué dans la situation précise,
00:27:35 mais ça donne déjà des éléments de quelqu'un qui veut assumer.
00:27:42 Sur la forme, encore une fois, il me semble que c'est quelque chose
00:27:45 qui est très sobre, avec des mots pesés, et qu'on ne peut pas attendre de la famille
00:27:50 qu'elle salue un communiqué comme celui-là.
00:27:51 Ça n'est pas possible.
00:27:52 Ça va de soi.
00:27:53 Je crois que j'ai une chose à vous dire.
00:27:55 Allez-y, oui.
00:27:56 On entend beaucoup parler des peines encourues, mais comme toujours.
00:28:00 Concrètement, puisque vous êtes souvent beaucoup dans les tribunaux,
00:28:04 quelles sont les peines prononcées dans ce genre de cas ?
00:28:07 Est-ce que les gens vont en prison ?
00:28:08 Parce qu'il n'y a pas longtemps, il y a eu une affaire où on a entendu parler
00:28:11 de quelqu'un qui était sorti très vite, très très vite.
00:28:14 Alors, est-ce qu'il y a des peines prononcées ?
00:28:16 Il y a des peines de prison prononcées, il peut y en avoir ?
00:28:20 Est-ce que c'est de la prison ferme ? Est-ce que c'est de la prison exsurcée ?
00:28:22 Vous savez que ce qui est pris en compte, c'est bien sûr les faits,
00:28:25 la gravité des faits, et puis aussi le casier judiciaire de la personne.
00:28:30 Quelqu'un qui est un chauffard, qui en est à son troisième ou cinquième excès de vitesse,
00:28:36 à qui on avait retiré trois fois le permis pour des conduites en état d'ivresse,
00:28:39 et puis qui un jour finit par tuer une famille parce qu'il a repris le volant,
00:28:42 oui, lui, très vraisemblablement, il va en prison.
00:28:45 Quelqu'un qui n'avait jamais, qui est connu de service de police pour Pierre Palman,
00:28:49 mais pour de la consommation et de l'usage de stupéfiants,
00:28:51 mais qui n'a jamais sinon été condamné pour d'autres délits, notamment des délits routiers,
00:28:57 c'est un peu différent, mais on peut imaginer aussi une condamnation à de la prison,
00:29:00 mais de la prison avec sursis, auquel cas, si après, vous recommencez,
00:29:05 et qu'à nouveau, vous êtes interpellé parce que vous vous êtes mis en position de fautive,
00:29:10 vous partez en prison.
00:29:11 Est-ce qu'il y a une injonction de soins ?
00:29:13 Permettez que je pose quelques questions sur ce plateau, merci Elisabeth, on y reviendra.
00:29:16 Injonction de soins, je vais vous répondre, j'ai posé la question à des psychologues,
00:29:20 depuis plusieurs jours, il y a une obligation de soins,
00:29:23 mais parfois avec le manque de moyens que nous avons, c'est un chemin qui est compliqué,
00:29:28 et ce n'est pas souvent à cause de la personne qui est sous le coup d'une addiction,
00:29:33 c'est que parfois, il n'y a pas de moyens, il n'y a pas de place,
00:29:36 ainsi va notre pays sur ses soins à Prodigue.
00:29:40 Moi, j'ai une question sur l'homicide volontaire et involontaire.
00:29:43 Nous parlions tout à l'heure, et tenons compte quand même de l'état psychologique,
00:29:46 à part les blessures physiques de cette mère,
00:29:48 imaginons, fort heureusement, elle n'est pas au fait de l'actualité dans sa situation,
00:29:54 mais du débat que l'on a quand même sur son enfant,
00:29:57 on parle de cela, qu'il va être autopsié alors que cette famille préparait la venue d'une petite fille.
00:30:02 Malgré tout, la question se pose, et je disais,
00:30:05 ce n'est pas ni un débat philosophique, ni forcément des arguments juridiques,
00:30:08 mais elle se pose, c'est-à-dire comme nous l'a dit Noémie,
00:30:11 il s'agit de voir si ce bébé, il a respiré en réalité,
00:30:14 dans ce cas-là, il est considéré comme une personne.
00:30:17 Oui.
00:30:18 On est d'accord, il n'y a pas de flou juridique ?
00:30:20 Il n'y a pas de flou juridique, parce que sa respiration
00:30:23 est la traduction du fait qu'il s'agissait d'un enfant viable.
00:30:27 Voilà.
00:30:28 Donc à partir de là, et vous voyez, ce n'est pas un débat,
00:30:32 c'est un débat dont la décence peut interroger,
00:30:34 alors qu'il y a encore des gens qui souffrent, etc.
00:30:37 Vous imaginez la violence symbolique pour cette femme
00:30:40 quand elle apprendra que son enfant a été autopsié pour répondre à la question,
00:30:44 le traumatisme que c'est pour toute la famille,
00:30:47 mais en réalité, ça a une incidence sur votre question précédente.
00:30:51 Les juridictions sont de moins en moins permissives
00:30:55 sur les délits routiers et leurs conséquences.
00:30:59 Si la qualification d'homicide involontaire est retenue
00:31:05 à l'encontre de Pierre Palmade, il est très probable
00:31:07 qu'il y ait au moins un séjour en détention préventive.
00:31:10 S'il n'y a que des blessures involontaires,
00:31:12 il est très probable qu'il n'y ait pas de passage par la case prison.
00:31:15 Donc vous voyez, y compris sur les attentes,
00:31:18 qu'elles soient de la société, de la partie civile, etc.,
00:31:21 la qualification juridique aura une incidence, évidemment.
00:31:25 Mais c'est très important.
00:31:26 Mais bien sûr, c'est pour ça que c'est le combat.
00:31:28 Mais je vais tout vous dire, c'est pour ça que c'est le combat.
00:31:31 Le combat de la qualification, il a été initié dès hier
00:31:34 par les deux parties en présence.
00:31:37 Mon confrère en charge des intérêts des parties civiles
00:31:39 insiste beaucoup sur la qualification d'homicide involontaire
00:31:43 parce qu'il y a un désir, précisément, que le soupçon d'impunité
00:31:49 qui puisse flotter sur ce dossier soit évacué rapidement.
00:31:54 Et donc il tient beaucoup à cette qualification.
00:31:57 Et en face, et d'ailleurs la temporalité de la communication
00:32:00 de Pierre Palmade interroge.
00:32:02 Moi, pour tout vous dire, je n'ai pas trouvé
00:32:04 d'une élégance extraordinaire qu'il s'exprima
00:32:07 avant mon confrère en charge des intérêts des parties civiles.
00:32:11 Je pense que observer le silence, oui, oui, oui, oui,
00:32:14 observer le silence eût été assez élégant et même prudent.
00:32:18 J'allais poser la question, mais très bien.
00:32:20 Mais quelle est en réalité sur quoi vont se battre
00:32:22 les avocats des deux parties ?
00:32:24 C'est sur la qualification juridique parce qu'elle aura
00:32:26 une incidence directe sur le sort judiciaire réservé à M. Palmade.
00:32:30 Vous venez de répondre à ce que je vous disais tout à l'heure
00:32:32 que vous l'aviez évacué d'un revers de main.
00:32:34 Vous avez dit soupçon d'impunité.
00:32:35 Moi, je reviens, je suis désolée.
00:32:37 Même si vous le contestez et fort heureusement
00:32:39 parce qu'on a cette justice, parfois il y a quelques travers,
00:32:42 mais je ne fais pas le relais de certaines personnes,
00:32:46 mais on peut s'interroger.
00:32:47 On se dit peut-être que compte tenu d'une notoriété, etc.
00:32:51 Je crois que c'est une question de qualification juridique.
00:32:55 Le juge d'instruction qui va...
00:32:57 Parce que, pardon, il y a eu une ouverture d'une information judiciaire
00:33:00 à l'issue de la guerre à la vue de Pierre Palmade
00:33:02 et c'est ensuite un juge d'instruction qui va prendre le relais.
00:33:04 Et attendons peut-être de voir effectivement
00:33:07 quels sont les chefs retenus.
00:33:09 Encore une fois, vu les projecteurs braqués sur cette affaire,
00:33:13 je ne vois pas tellement de quelle manière un juge
00:33:16 pourrait ouvrir un minima parce que c'est Pierre Palmade.
00:33:20 Quelques éléments.
00:33:21 D'abord, les décryptages qu'on donne sont très importants
00:33:25 pour justement répondre à un sentiment
00:33:28 qu'il peut y avoir concernant de très nombreux justiciables
00:33:32 qui, à l'un de leurs regards de difficulté réelle de la justice
00:33:35 et de son fonctionnement, peuvent se poser question.
00:33:37 Donc je pense que le décryptage, les données que vous mettez sur la table
00:33:40 sont très importantes.
00:33:41 Première chose.
00:33:42 Deuxième chose, moi j'ai ressenti, dès l'annonce de ce drame,
00:33:45 que dans le traitement médiatique...
00:33:46 Mais je peux comprendre ça.
00:33:47 Il y a eu une distorsion.
00:33:49 C'est pour ça que la prise de parole de l'avocat des victimes
00:33:52 a été très importante parce qu'elle a permis de parler de ces personnes-là.
00:33:56 Parce qu'on était dans un débat, très important par ailleurs,
00:33:58 sur l'addiction, sur les drogues, etc.
00:34:00 Et des personnes que j'ai croisées m'ont dit
00:34:02 "N'oubliez pas de parler de la famille".
00:34:04 Et donc je trouve que la prise de parole de l'avocat
00:34:06 a donné des éléments sur leur réalité, leur vie même,
00:34:10 et que le conseil de Pierre Palmade joue aussi des choses
00:34:15 qui auront une conséquence très dure dans la qualification.
00:34:18 Sauf que le conseil de Pierre Palmade ne s'est pas exprimé justement.
00:34:22 Oui mais est-ce que vous pensez,
00:34:23 est-ce que vous pensez que la famille peut communiquer
00:34:25 sans quand même faire valider...
00:34:28 Évidemment que non.
00:34:29 Évidemment, quand je dis que chaque mot est pesé,
00:34:31 il est pesé, sous-pesé par un avocat.
00:34:33 Fort heureusement ça peut se passer ainsi.
00:34:36 Si vous voulez, je n'aime pas ce mépris vis-à-vis des Français
00:34:41 qui peuvent avoir le sentiment que notre justice est à deux vitesses.
00:34:46 Ici il y a mépris des français.
00:34:47 Non mais parfois quand on dit "les Français ont l'impression
00:34:51 que M. Palmade va être beaucoup mieux traité",
00:34:54 tout de suite on dit "mais non, vous racontez n'importe quoi,
00:34:56 vous ne connaissez rien à la justice".
00:34:58 Mais ce sentiment, il faut le respecter.
00:35:00 Il y a un sentiment d'injustice dans notre pays,
00:35:02 le sentiment d'une justice à deux vitesses,
00:35:04 il faut l'entendre.
00:35:05 Quant au communiquer, moi je vais vous dire, il m'a choqué.
00:35:08 Je trouve que le mieux, c'était qu'il s'enterre pour l'instant dans le silence
00:35:11 et quand il dit "j'en assumerai toutes les conséquences",
00:35:13 mais ça veut dire quoi ?
00:35:14 Les conséquences juridiques, les conséquences financières.
00:35:17 Mais on s'en fiche.
00:35:18 Le petit garçon qui est défiguré,
00:35:21 qui va porter cela tout au long de sa vie,
00:35:24 cette maman qui a perdu son bébé,
00:35:26 moi je trouve qu'il aurait dû se taire
00:35:28 et je suis d'accord avec Carbon.
00:35:31 Il faut mettre en avant les victimes
00:35:33 parce qu'on a un processus judiciaire qui se fait autour du coupable,
00:35:37 mais il faut parler aussi des victimes.
00:35:39 C'est lui qui est jugé.
00:35:40 Il a été mis en cause depuis vendredi soir.
00:35:43 Non, il n'a pas eu la raison, il faut parler.
00:35:45 Mais non, mais attendez, il y a un aspect évident,
00:35:47 il faut parler des victimes d'abord.
00:35:48 On parle des victimes, on parle d'autres éléments qu'on a aussi.
00:35:50 On avait très peu d'éléments.
00:35:52 Là je parle de nous, je veux dire de ceux qui parlent.
00:35:54 La personne qui est mise en cause.
00:35:56 Dès que nous avons eu des informations sur les victimes,
00:35:58 nous en avons parlé.
00:35:59 Non, non, il y a des informations, il y a des pensées.
00:36:01 C'est-à-dire avant, quand il y a un accident comme ça,
00:36:03 penser aux victimes aussi.
00:36:05 Mais voyez, le problème, c'est que tous les jours
00:36:09 il y a des victimes d'accidents mortels
00:36:11 et qu'on n'en parle jamais.
00:36:13 On parle d'elles, mais oui, bien sûr.
00:36:15 Ne me dis pas que ce n'est pas plus démago qu'au démago.
00:36:17 Non, ça n'a rien de démagogique.
00:36:19 Dans toute affaire judiciaire, parfois,
00:36:21 et je me le dis à moi-même,
00:36:23 on oublie le statut des victimes.
00:36:25 Un policier était assis hier à cette place,
00:36:27 il l'a dit, il l'a dit, on oublie.
00:36:29 Donc je me fais une remarque à nous.
00:36:31 Vous savez, parce que je vais aller au bout
00:36:33 de ce que je voulais vous dire.
00:36:35 Tous les jours, hélas, il y a des accidents mortels.
00:36:38 Tous les jours, un accident sur cinq mortel
00:36:42 est dû à la consommation d'alcool ou de drogue,
00:36:45 de l'auteur de l'accident.
00:36:47 Dans les dossiers de droit pénal routier,
00:36:51 quand vous défendez une victime,
00:36:53 l'accès à l'information est très difficile
00:36:55 pour la famille des victimes.
00:36:57 Et s'il devait y avoir un mérite pédagogique
00:37:00 dans le traitement, qu'il soit médiatique,
00:37:03 ou juridique, ou juridictionnel de cette affaire,
00:37:05 c'est peut-être qu'on prenne en compte
00:37:07 la diffusion de l'information auprès des victimes.
00:37:09 Je ne crois pas du tout,
00:37:11 notamment dans l'enceinte judiciaire,
00:37:13 de dire qu'on oublie la place des victimes.
00:37:15 Ce n'est pas vrai.
00:37:17 Je pense au contraire que ces dernières années,
00:37:19 dans les procès, notamment les procès d'Assise,
00:37:21 il y a une place de plus importante.
00:37:23 Le procès des attentats du 13 novembre
00:37:25 a commencé par cinq semaines consacrées à l'audition
00:37:27 de toutes les victimes que je vous ai parlé.
00:37:29 Et à la fin du procès, il y a à nouveau eu une semaine
00:37:31 pour tous ceux qui, pendant le procès,
00:37:33 se sont dit "j'ai envie de prendre la parole",
00:37:35 et on leur a laissé ce temps-là.
00:37:37 Six semaines consacrées aux victimes.
00:37:39 Je ne dis pas que c'est trop,
00:37:41 je dis que c'est énorme, ça n'était jamais vu.
00:37:43 Et on le voit dans tous les procès.
00:37:45 Et rappelez qu'à un moment,
00:37:47 le procès, aussi choquant que ça soit,
00:37:49 c'est le procès d'une personne qui a échangé.
00:37:51 Il y a eu un récit, pas médiatique,
00:37:53 mais un bruit de fond,
00:37:55 et sur les réseaux sociaux,
00:37:57 parlant moins des victimes
00:37:59 que de Pierre Palmade au début.
00:38:01 C'est ainsi.
00:38:03 Et d'ailleurs, même les personnalités
00:38:05 qui sont proches de lui ont retiré leur tweet
00:38:07 comprenant la réalité de ce qui s'est passé.
00:38:09 C'est tout ce qu'on dit.
00:38:11 Mais est-ce qu'on peut quand même,
00:38:13 excusez-moi, Kevin, mon cher ami,
00:38:15 vous inventer, je vous ai écouté,
00:38:17 vous inventer dans l'opinion
00:38:19 un sentiment sur l'impunité
00:38:21 de jouer Pierre Palmade,
00:38:23 alors que depuis trois jours,
00:38:25 il est, à juste titre, condamné
00:38:27 par l'opinion.
00:38:29 Je ne vois pas, ni dans l'opinion,
00:38:31 ni dans les médias, un peu, très peu,
00:38:33 sur les réseaux sociaux, d'ailleurs je l'ai fait remarquer hier,
00:38:35 et effectivement autour de moi,
00:38:37 Olivier et tous les autres, Pascal Prome,
00:38:39 ont dit non, c'était pas très fort,
00:38:41 il y a eu quelques...
00:38:43 La vérité, c'est que...
00:38:45 C'est peut-être très bien comme ça,
00:38:47 mais il a déjà été condamné...
00:38:49 - Restons sur les faits, alors.
00:38:51 Sur les faits, en un mot, Noémie,
00:38:53 puis on va passer aux retraites,
00:38:55 il y a deux gardes à vue aujourd'hui,
00:38:57 il y a encore un individu
00:38:59 qui est en fuite,
00:39:01 et il y a des vidéos,
00:39:03 des images, dont dispose le ministère...
00:39:05 - Les enquêteurs.
00:39:07 - Les enquêteurs, pardonnez-moi.
00:39:09 - Les enquêteurs, c'est peut-être
00:39:11 ce qui a permis d'identifier le premier passager,
00:39:13 donc il y a toujours un passager en fuite,
00:39:15 la question maintenant, c'est celle de...
00:39:17 A quel moment Pierre Palmade va être entendu
00:39:19 sous le régime de la garde à vue,
00:39:21 ça peut être une question d'heure,
00:39:23 ça dépend de son état de santé,
00:39:25 donc ce sont les médecins qui donneront
00:39:27 l'autorisation aux enquêteurs.
00:39:29 - On en parlera tout à l'heure, il nous reste quelques minutes,
00:39:31 c'est très important, parce que vous allez voir,
00:39:33 l'ambiance, ça va vous plaire, l'Assemblée nationale,
00:39:35 ça ne s'améliore pas, mais tout d'abord,
00:39:37 écoutons Olivier Véran sur la réforme des retraites,
00:39:39 on va comprendre quelque chose,
00:39:41 parce que c'est très difficile avec ce qui s'est passé hier,
00:39:43 écoutons-le.
00:39:45 - A l'évidence, une réforme des retraites,
00:39:47 la nôtre n'échappe pas à cette règle,
00:39:49 est toujours complexe, nous rendons absolument tout
00:39:51 en transparence disponible,
00:39:53 que ce soit le texte de loi ou les études
00:39:55 d'instituts indépendants autour de ce texte de loi,
00:39:57 et puis il y a le débat parlementaire
00:39:59 qui parfois permet d'éclairer certains aspects,
00:40:01 parfois embrouille,
00:40:03 puisque ce débat est tendu,
00:40:05 il ne permet peut-être pas non plus
00:40:07 l'éclairage nécessaire.
00:40:09 Donc c'est une réforme qui est complexe,
00:40:11 et pour autant, c'est une réforme fondamentale
00:40:13 pour les Français, pour l'avenir de notre pays.
00:40:15 - Alors que s'est-il passé hier ?
00:40:17 Le rejet de l'index senior,
00:40:19 qui est normalement une mesure sociale,
00:40:21 je rappelle, parce que
00:40:23 la NUPES a applaudi
00:40:25 au rejet de cette mesure,
00:40:27 ils ont crié victoire, on marche sur la tête,
00:40:29 et on marche aussi sur la tête, car la droite,
00:40:31 qui devait s'allier au gouvernement,
00:40:33 vous suivez ? Sur ce texte, rejette aussi l'index,
00:40:35 car c'est contraignant pour les entreprises.
00:40:37 Bref, au final, une présidente de l'Assemblée
00:40:39 débordée, regardez.
00:40:41 - C'est la cour de récré.
00:40:43 - Votants en 467,
00:40:45 exprimés 459, majorité 230,
00:40:47 pour 203, contre 256,
00:40:49 l'Assemblée nationale n'a pas adopté.
00:40:51 (Applaudissements)
00:41:13 - Non, non, non, s'il vous plaît !
00:41:15 Mes chers collègues !
00:41:17 Non, non, non,
00:41:19 vous vous croyez où ?
00:41:21 Non, mais c'est incroyable !
00:41:23 Non, non !
00:41:25 Votre attitude est inacceptable.
00:41:29 Donc on passe maintenant
00:41:31 aux amendements après l'article 2.
00:41:33 Et nous avons des amendements
00:41:35 qui pourraient être soumis
00:41:37 à une discussion commune.
00:41:39 Des amendements...
00:41:41 (Brouhaha)
00:41:47 - Est-ce que, moi,
00:41:49 les applaudissements et le brouhaha,
00:41:51 c'est possible ?
00:41:53 - Il faut dire que ça a été un rapport...
00:41:55 - Là, là, quand même !
00:41:57 - Il y a eu un rapport de force
00:41:59 très important sur cet index
00:42:01 qui a été présenté comme une mesure sociale,
00:42:03 une contrepartie des mesures d'âge.
00:42:05 Le seul problème, c'est que
00:42:07 cet index, bon,
00:42:09 ça a obligé la transparence
00:42:11 au niveau de certaines entreprises
00:42:13 sur l'activité des seniors,
00:42:15 le maintien des seniors en activité
00:42:17 à l'entreprise, mais à accompagner
00:42:19 d'aucune sanction, bien évidemment.
00:42:21 Donc c'est une victoire pour
00:42:23 les opposants à ce texte,
00:42:25 puisque la majorité relative
00:42:27 est devenue une minorité effective.
00:42:29 - Oui, oui, d'accord.
00:42:31 Politiquement, je comprends.
00:42:33 Mais franchement, là, c'est devenu...
00:42:35 - Avec un effet, vous connaissez...
00:42:37 - Il y a beaucoup de noeuds au cerveau, là.
00:42:39 - Vous savez que la majorité relative
00:42:41 pensait être majoritaire,
00:42:43 au bout du rideau. Vous ne savez pas si vous connaissez ça.
00:42:45 Dans la vie parlementaire,
00:42:47 c'est-à-dire que des soutiens
00:42:49 des opposants
00:42:51 sont arrivés d'art en art.
00:42:53 - C'est ça, la question d'où.
00:42:55 - De leur cachette.
00:42:57 - De la buvette.
00:42:59 - En tout cas, de derrière le rideau.
00:43:01 Et donc, il n'y a pas eu de majorité.
00:43:03 Je vous le dis, politiquement,
00:43:05 vu le calendrier social
00:43:07 et vu la situation du gouvernement
00:43:09 dans son échec de faire la pédagogie
00:43:11 - C'est un vote impolit.
00:43:13 - Ce qui va être amusant, c'est de voir si la NUPES va dire qu'elle s'est salie les mains
00:43:15 à voter en même temps que le RN.
00:43:17 Parce que je vous rappelle qu'ils ont refusé même
00:43:19 de voter leur motion référendaire.
00:43:21 - Ils ont expliqué pourquoi.
00:43:23 - En général, ils font de l'antifascisme stupide.
00:43:25 - Ce n'est pas le sujet, là.
00:43:27 - Si, ils ont voté avec le RN.
00:43:29 Tu n'as vrai. Non mais excusez-moi, d'abord,
00:43:31 c'est pas vous qui décidez de mes commentaires.
00:43:33 - La motion référendaire, c'est un autre moment du débat.
00:43:35 - Je vous dis qu'en général...
00:43:37 - La motion référendaire...
00:43:39 - C'est une mauvaise foi. Je vous dis qu'en général,
00:43:41 ils prennent leur moseur pour ne jamais voter avec le RN.
00:43:43 - Ecoutez, avec vos commentaires,
00:43:45 on a mieux compris ce qui s'est passé hier, je pense.
00:43:47 - En tout cas, on pense.
00:43:49 - C'est marrant, ça vous...
00:43:51 - Et LR ?
00:43:53 - Vous avez raison.
00:43:55 - On n'en parle pas de LR ?
00:43:57 - On va marquer une pause.
00:43:59 On va parler de tout le monde.
00:44:01 Je dis tout à l'heure, les LR, on marche sur la tête aussi.
00:44:03 - Ah oui, non mais...
00:44:05 - On reviendra sur PayPalmad,
00:44:07 le biais du débat sur la cocaïne.
00:44:09 Je vais vous montrer.
00:44:11 Je vais vous indiquer des films,
00:44:13 des séquences où, véritablement,
00:44:15 on voit que c'est festif, la cocaïne.
00:44:17 Mais malheureusement...
00:44:19 Je vous poserai la question de la responsabilité de la société.
00:44:21 Je sais que vous n'aimez pas ces questions,
00:44:23 mais je vous les poserai quand même.
00:44:25 - Ah, je dis !
00:44:27 - Et puis, chat, GPT sera avec nous.
00:44:29 Enfin, un peu d'intelligence artificielle
00:44:31 sur ce plateau.
00:44:33 Et LR va nous en parler.
00:44:35 Il sera avec vous également.
00:44:37 A tout de suite.
00:44:39 - Merci d'être avec nous
00:44:43 pour cette deuxième heure de Midi News.
00:44:45 Beaucoup de sujets à vous soumettre.
00:44:47 Il y en a un, je pense, très sincèrement,
00:44:49 qui va vous intéresser.
00:44:51 Fascinant, ou alors intrigant, effrayant.
00:44:53 On va parler de l'intelligence artificielle.
00:44:55 Et on va interroger cette intelligence.
00:44:57 Je remercie le Dr Laurent Alexandre d'être avec nous.
00:44:59 Bonjour à vous.
00:45:01 - Bonjour.
00:45:03 - La guerre des intelligences est-on déjà en guerre ?
00:45:05 Et est-ce qu'on a les armes pour la mener ?
00:45:07 Nous en parlerons après le journal.
00:45:09 Rebonjour, Michael.
00:45:11 - Rebonjour, Sonia.
00:45:13 Nouvelle journée de mobilisation
00:45:15 contre la réforme des retraites.
00:45:17 La cinquième déjà.
00:45:19 Et nouvelle journée de grève.
00:45:21 Dans les transports en commun,
00:45:23 la SNCF et la RATP ont dévoilé leurs prévisions.
00:45:25 Je vous propose de les regarder dès maintenant.
00:45:27 Le trafic sera, ça c'est la bonne nouvelle,
00:45:29 moins perturbé que les dernières fois.
00:45:31 Un TER sur deux et un intercité sur deux en Ile-de-France.
00:45:35 Le trafic sera quasi normal dans le métro,
00:45:37 les bus et les tramways.
00:45:39 Trafic normal également sur les RER, A et E.
00:45:41 Dans l'actualité, direction Marseille.
00:45:43 Dans le troisième arrondissement,
00:45:45 des propriétaires et des locataires sont épuisés.
00:45:47 Les deux tiers de leurs immeubles sont désormais
00:45:49 squattés par des dealers ou des jeunes.
00:45:51 La plupart du temps sans papier.
00:45:53 Des squatteurs qui reviennent
00:45:55 malgré les multiples expulsions
00:45:57 de leurs propriétaires.
00:45:59 C'est ce que nous explique un des propriétaires
00:46:01 de cet immeuble.
00:46:03 Je vous propose de l'écouter.
00:46:05 - Aujourd'hui, les studios sont squattés en permanence.
00:46:09 Vous faites des frais pour expulser les gens légalement.
00:46:13 Ça vous coûte 2-3 000 euros entre l'huissier,
00:46:17 l'avocat, etc.
00:46:19 Une fois que l'appartement est vide et sécurisé
00:46:23 par l'huissier, 3-4 jours après,
00:46:25 il est de nouveau squatté.
00:46:27 Autrement dit, c'est le serpent
00:46:29 qui se mord la queue.
00:46:31 On est en permanence devant ce phénomène ubuesque
00:46:35 où on ne sait pas comment se sortir
00:46:37 de ce problème.
00:46:39 - Le dernier bilan des séismes en Turquie et en Syrie.
00:46:43 On recense désormais près de 40 000 morts
00:46:46 après la catastrophe tragique du 6 février dernier.
00:46:49 Sur place, les secouristes se démènent.
00:46:51 Hier en Turquie, 9 personnes ont été sorties vivantes
00:46:54 des décombres.
00:46:55 Un véritable miracle 10 jours après le drame.
00:46:58 - Voilà 9 jours que le sol a tremblé en Turquie et en Syrie.
00:47:03 Malgré le froid et l'épuisement,
00:47:05 les sauveteurs ne désespèrent pas.
00:47:08 Ils réunissent toutes leurs forces
00:47:10 pour retrouver des survivants.
00:47:12 - Tout le monde s'entraide.
00:47:14 C'est l'amour, c'est le coeur, c'est l'humanité.
00:47:17 - A la lueur d'un simple projecteur hier soir,
00:47:20 leur ténacité a payé.
00:47:22 Une nouvelle victime, à bout de force mais vivante,
00:47:25 est sortie des décombres.
00:47:27 Quelques minutes plus tard,
00:47:29 c'est cette femme qui sera sauvée à son tour.
00:47:32 - L'homme peut survivre environ 20 jours.
00:47:35 Lors du tremblement de terre à Istanbul,
00:47:38 je me souviens avoir sauvé un homme
00:47:41 encore en vie après 19 jours.
00:47:43 Si les victimes ne sont pas blessées
00:47:46 et s'ils ont encore de la place pour bouger,
00:47:49 c'est possible.
00:47:51 - Au total, 9 survivants ont été sortis des gravats hier,
00:47:55 parfois bloqués dans des trous de souris.
00:47:58 Mais pendant que les recherches continuent,
00:48:01 la crise humanitaire menace.
00:48:03 Plus d'un million de personnes se retrouvent sans logement
00:48:07 face au froid et à la faim.
00:48:10 - Au moins 73 personnes sont portées disparues
00:48:13 et présumées morts à la suite d'un naufrage
00:48:16 au large de la Libye.
00:48:18 L'Organisation internationale pour les migrants précise
00:48:22 que 7 survivants ont regagné les côtes
00:48:25 dans des conditions difficiles.
00:48:27 Ils sont hospitalisés.
00:48:29 11 corps ont été récupérés par le croissant rouge libyen
00:48:33 et la police locale.
00:48:35 Depuis ce matin, 3 millions de tickets sont en jeu
00:48:38 par les Jeux olympiques de Paris 2024.
00:48:41 Les élus parmi les 3 millions de candidats tirés au sort
00:48:44 vont pouvoir acheter leur pack.
00:48:46 La vente de billets à l'unité démarrera le 11 mai.
00:48:49 Pour rappel, l'IGO de Paris s'est dans 17 mois.
00:48:52 Voilà pour l'actualité.
00:48:54 C'est la fin de ce journal.
00:48:56 La suite des débats de Medi-News.
00:48:58 A présent, avec Sonia Mabrouk et ses invités.
00:49:01 - Merci à vous, Michael.
00:49:03 Je le salue de nouveau, Laurent Alexandre,
00:49:06 pour ce livre dont on va voir la couverture,
00:49:09 la guerre des intelligences.
00:49:11 On va parler de "Chat GPT".
00:49:13 C'est un outil conversationnel.
00:49:15 On peut le dire ainsi, Laurent Alexandre ?
00:49:18 - Tout à fait.
00:49:20 - J'espère que ça va passionner ceux qui nous regardent.
00:49:23 On a tenté une expérience ce matin sur l'antenne d'Europe 1.
00:49:26 Une interview de M. ou Mme "Chat GPT".
00:49:29 J'espère déjà des féministes qui vont me dire
00:49:32 pourquoi ce n'est pas une voix féminine.
00:49:35 Je voudrais dire quelques mots autour,
00:49:38 non pas simplement de l'accident de Pierre Palman,
00:49:41 mais des interrogations sur notre société,
00:49:44 notre rapport aux personnes qui sont addictes,
00:49:47 qui sont sous l'emprise de ces drogues et de la cocaïne.
00:49:50 Un point sur ce qui s'est passé sur l'enquête
00:49:53 avec Régine Delfour, qui est à Melun.
00:49:56 Bonjour à vous, Régine.
00:49:58 On va vous retrouver dans quelques instants.
00:50:01 Je le disais, ça nous interroge.
00:50:04 Ça vous a fait un petit peu tiquer.
00:50:07 Ça vous a interpellé Elisabeth Lévy.
00:50:10 Vous avez dit que vous avez eu la responsabilité,
00:50:13 pas collective, il ne s'agit pas de passer devant un tribunal,
00:50:16 mais de se dire oui, on savait, on sait que cette personne
00:50:19 est dépendante, qu'elle n'arrive pas à s'en sortir,
00:50:22 qu'elle peut être un jour dangereuse pour les autres
00:50:25 avec une voiture, avec autre chose.
00:50:28 D'abord, la responsabilité, c'est la personne,
00:50:31 on l'a dit et redit, quand vous prenez une voiture
00:50:34 dans un état alcoolisé, drogué, etc.,
00:50:37 c'est votre faute, même si après vous n'avez pas d'accident.
00:50:40 Parce qu'il y a tous les jours des gens qui prennent leur voiture
00:50:43 dans ces états-là et qui n'ont pas d'accident,
00:50:46 et dont on ne parlera jamais.
00:50:49 Je trouve cette idée que notre société est très tolérante
00:50:52 avec la drogue et la cocaïne me semble assez fausse.
00:50:55 Vous croyez qu'il y a une tolérance zéro, comme a dit
00:50:58 le porte-parole du gouvernement Olivier Véran ?
00:51:01 D'abord, c'est une question très compliquée.
00:51:04 Mais je crois que le gouvernement a dit une chose
00:51:07 qui me semble très importante, c'est qu'aucune société
00:51:10 n'a jamais existé sans puissance, sans produit psychotrope,
00:51:13 sans produit qui adoucisse en quelque sorte le contact
00:51:16 avec la réalité, que ce soit l'alcool, la drogue, le hashish,
00:51:19 ce que vous voulez.
00:51:22 Pourquoi je dis ça ? C'est parce que les yakafos-cons
00:51:25 ne marchent pas à les bidons.
00:51:28 - De plus en plus consommés par les Français,
00:51:31 c'est basalisé, normalisé.
00:51:34 - Vous sentez une tolérance culturelle ?
00:51:37 - C'est la question que je vais vous poser.
00:51:40 - Régine Delfour est avec nous.
00:51:43 On va avoir des éléments sur ces deux personnes
00:51:46 qui sont en garde à vue, cet homme et cette femme
00:51:49 qui est sa logeuse depuis ce matin.
00:51:52 Qu'en est-il ?
00:51:55 - Vous l'avez dit, un homme et une femme ont été interpellés
00:51:58 ce matin dans les Hauts-de-Seine à Clichy-la-Garenne.
00:52:01 L'homme est soupçonné d'être l'un des passagers
00:52:04 du véhicule que conduisait Pierre Palma
00:52:07 de vendredi.
00:52:10 On a très peu d'informations sur cet homme.
00:52:13 On sait qu'il a 33 ans, qu'il est marocain,
00:52:16 qu'il est inconnu des services de police.
00:52:19 Ces deux personnes ont été placées en garde à vue.
00:52:22 L'homme est actuellement entendu par les enquêteurs de Melun.
00:52:25 S'il s'avère être l'un des deux passagers du véhicule,
00:52:28 il va pouvoir fournir des informations
00:52:31 sur le déroulé de cette journée de vendredi
00:52:34 et sur l'identité du deuxième passager
00:52:37 qui est toujours activement recherché.
00:52:40 Et les causes de l'accident.
00:52:43 Pour quelles raisons Pierre Palma de s'est déporté
00:52:46 sur la gauche ?
00:52:49 - Merci à vous, Régine Delfour.
00:52:52 Laurent Alexandrov, ce sujet se débat
00:52:55 autour de la banalisation,
00:52:58 de la normalisation de la cocaïne.
00:53:01 - Bien sûr.
00:53:04 Au-delà du caractère monstrueux de ce qu'a fait Pierre Palma,
00:53:07 il ne faut pas oublier que de la drogue y en a toujours eu.
00:53:10 Il y avait énormément d'héroïnomanes dans les années 70 en France
00:53:13 comme aux Etats-Unis.
00:53:16 La consommation de cocaïne a toujours été importante.
00:53:19 Après la guerre, il y avait des centaines de cocaïnomanes
00:53:22 réguliers en France.
00:53:25 On sait que Freud était complètement addict à la cocaïne.
00:53:28 D'ailleurs, il avait dit que la cocaïne n'avait aucun effet secondaire
00:53:31 et qu'on peut en prendre autant qu'on veut.
00:53:34 Quand Freud s'est rendu compte qu'il s'était trompé
00:53:37 et qu'il était complètement addict, il a eu énormément de mal
00:53:40 à arrêter la cocaïne. C'est un vieux problème.
00:53:43 Et comme le disait Elisabeth, aucune société n'a jamais
00:53:46 fait de cocaïne.
00:53:49 - Est-ce qu'on a la volonté de le faire ?
00:53:52 Je donne un exemple. Sur les campagnes de lutte
00:53:55 contre l'insécurité routière, c'est souvent l'alcool.
00:53:58 Il faut l'alcool au volant, c'est dangereux.
00:54:01 Vous avez très peu de campagnes sur les drogues.
00:54:04 - Je crois que le dépistage du cannabis est assez récent.
00:54:07 - Pourquoi ? Est-ce qu'il y a un tabou à le dire ?
00:54:10 Alors qu'il tue autant ?
00:54:13 - Je parle aujourd'hui, on le sait.
00:54:16 - Je pense qu'il y a une forme de tabou autour de ces drogues.
00:54:19 Et même sur le cannabis. C'est quelque chose
00:54:22 qui est complètement banalisé. J'ai des élèves,
00:54:25 des adolescents qui nous disent que prendre du cannabis
00:54:28 fait partie de la vie. C'est aller vers l'âge adulte.
00:54:31 Mais ce n'est pas possible de dire des choses pareilles.
00:54:34 La drogue est un danger, la cocaïne comme le cannabis.
00:54:37 Et surtout, il n'y a pas assez de prévention dans le milieu
00:54:40 homosexuel. Parce que là, il est question du chemsex.
00:54:43 C'est-à-dire le fait qu'il y ait des gens qui prennent des drogues
00:54:46 lors de parties fines à plusieurs.
00:54:49 Et c'est le même cas également pour le développement
00:54:52 de la pratique barbac, c'est-à-dire des relations sexuelles
00:54:55 sans préservatifs. Et ça a tendance à se banaliser dans un certain milieu.
00:54:58 Et on ne fait pas assez de prévention parce qu'il y a des jeunes
00:55:01 garçons de 19, 20, 21 ans qui tombent là-dessus
00:55:04 et qui n'ont pas forcément les informations pour s'en échapper.
00:55:07 Donc il faut vraiment axer là-dessus.
00:55:10 Vous croyez que si on leur dit que c'est dangereux, ça va changer la chose ?
00:55:13 Je pense que oui, il faut une prise de conscience.
00:55:16 Ma question c'est, est-ce que c'est un problème majeur de santé publique ?
00:55:19 Est-ce que la société est responsable de ne pas en faire suffisamment
00:55:22 pour lutter contre les addictions ? Parce que parfois il y a des problèmes
00:55:25 pour trouver des places pour les cures, parce qu'il y a des places, etc.
00:55:28 Et dans ce cas-là, attention, ça n'examinera pas
00:55:31 les responsabilités individuelles, mais c'est un débat plus large.
00:55:34 Le gouvernement et le législateur devraient s'y pencher
00:55:37 et d'interroger aujourd'hui l'efficacité et l'efficience des politiques publiques.
00:55:40 C'est-à-dire en termes de prévention, d'après moi nous sommes en échec,
00:55:43 et surtout en termes d'accompagnement de ces personnes.
00:55:46 C'est-à-dire que moi, les médecins que je connais un peu sur ces sujets-là
00:55:49 me disent que nous manquons cruellement de moyens
00:55:52 et de capacités de répondre à des besoins humains
00:55:55 concernant des personnes qui sont sous dépendance.
00:55:58 C'est en tout cas ce qu'ils me disent et j'ai tendance à croire
00:56:01 leur réalité pour lesquelles elles sont intéressantes.
00:56:04 - On a toujours un problème avec les crimes qui sont en même temps des maladies
00:56:07 ou les délits qui sont en même temps des maladies.
00:56:10 On a aussi un problème, par exemple, dans un tout autre genre,
00:56:13 la pédophilie est à la fois une maladie et un crime,
00:56:16 et on a vraiment du mal avec cela, c'est difficile.
00:56:19 Donc je ne crois pas que c'est à cause d'un tabou,
00:56:22 je crois que tout simplement il n'y a pas un bouton ou une technique
00:56:25 qui permettent de sauver les gens comme cela.
00:56:28 - Et on voit bien qu'aux Etats-Unis, elle entraîne une baisse de l'espérance de vie,
00:56:31 donc c'est un problème majeur. - La psychiatrie.
00:56:34 - Le tabac reste un problème majeur, on a des tas de problèmes en psychiatrie.
00:56:37 Il ne faut pas croire que la cocaïne au manie, c'est le seul enjeu de santé publique.
00:56:40 Le système de santé n'arrive pas à gérer tous les problèmes
00:56:43 face auxquels il est confronté. - Donc on fait des choix.
00:56:46 - Cela dit, Kevin, je ne suis pas d'accord, mettre sur un pied d'égalité
00:56:49 la coke et le hashish. Franchement, moi, mes enfants,
00:56:52 je leur interdis la coke et le hash, mais je préférerais
00:56:55 qu'ils prennent un joint qu'un rail de coke,
00:56:58 parce que le hash est quand même moins dangereux pour leur avenir que la coke.
00:57:01 - Attendez, je reprends juste, les deux sont interdits, s'il vous plaît,
00:57:04 c'est important de le rappeler, et les deux ont des conséquences.
00:57:07 - J'ai dit que j'interdisais les deux, mais je dis que la cocaïne est encore plus grave
00:57:10 pour la santé que le hash, même si les deux sont répréhensibles.
00:57:13 - Peut-être pas au volant d'ailleurs. - Je ne peux pas faire ce volant de hiérarchie.
00:57:16 - Non, non, non, mais on veut dire d'un point de vue judiciaire,
00:57:19 il n'y a pas de hiérarchie parce que là,
00:57:22 il y a eu une affaire criminelle avec un lourd retentissement
00:57:25 et l'auteur du crime était un fumeur de hashish,
00:57:28 donc il peut y avoir une onde de choc dramatique dans tous les cas.
00:57:31 Je pense qu'en réalité, d'abord,
00:57:34 ce n'est pas le ministère de la Santé qui décide de la politique en la matière,
00:57:37 c'est le ministère de l'Intérieur qui guide la répression,
00:57:40 c'est Bercy pour d'autres addictions qui décident.
00:57:43 - Pour les campagnes de communication aussi. - Vous avez parlé du tabac ?
00:57:46 Non, non, attendez, les campagnes de communication, on va en parler.
00:57:49 Moi, je pense que le sujet, ce n'est pas de dire
00:57:52 on va se vrer, on ne va pas se vrer, etc.
00:57:55 pour les campagnes de communication, c'est de dire qu'il ne faut pas y aller.
00:57:58 Mais en réalité, l'immense obstacle auquel est confrontée cette communication,
00:58:01 c'est qu'elle est institutionnelle.
00:58:04 Et qu'est-ce que fait un drogué ? Il fuit le réel
00:58:07 parce que le réel lui est imposé par les institutions.
00:58:10 Donc il n'y a rien de pire qu'un gouvernement,
00:58:13 qu'un policier, qu'un médecin d'un service de santé publique,
00:58:16 que l'État vienne vous dire ce que vous devez faire.
00:58:19 Précisément, vous rentrez dans une zone d'inégalité.
00:58:22 - Pardon. - Attendez, excusez-moi.
00:58:25 Est-ce que vous pensez vraiment qu'un môme
00:58:28 qui a envie de se droguer... Non, qu'on alerte sur le fait
00:58:31 qu'aller sur ces terrains d'addictologie,
00:58:34 alcool, drogue, etc. est dangereux pour soi.
00:58:37 Très bien, la communication qui va au-delà,
00:58:40 qui émane de l'État, à mon avis, est inaudible
00:58:43 par quelqu'un qui a envie de rentrer dans une zone d'inégalité.
00:58:46 - Qui a envie de transgression. - Voilà.
00:58:49 - Donc on ne fait rien. - Sonia, vous nous posez une question
00:58:52 sur des campagnes. Moi je suis d'accord avec ce que vient de dire Carbone.
00:58:55 Je ne crois pas que ce sont des campagnes gouvernementales
00:58:58 qui vont régler le problème. - Ne faites pas de campagnes sur l'obésité.
00:59:01 - Ne faites pas de campagnes sur l'oreille. - Un contre-exemple,
00:59:04 les campagnes sur la sécurité routière ont eu un effet dans notre pays.
00:59:07 Les comportements sur la route, vu la sensibilisation
00:59:10 de temps long concernant ce qu'est le conduire,
00:59:13 ont eu des résultats. - Un conducteur qui prend sa voiture
00:59:16 ne veut pas transgresser. Il ne recherche pas un État
00:59:19 de transgression. - Il faut séparer deux choses.
00:59:22 Le toxico qui est dangereux pour les autres et le toxico
00:59:25 qui se drogue chez lui. D'empêcher les gens de se droguer est très compliqué.
00:59:28 En revanche, on peut faire ce qui vient d'être décidé en Belgique,
00:59:31 c'est-à-dire un test systématique de la présence de drogue
00:59:34 lorsqu'il y a un accident. C'est-à-dire que la police
00:59:37 aura systématiquement des kits antidrogue, ce qui n'est pas le cas
00:59:40 en France, on ne fait pas systématiquement de dépistage.
00:59:43 On peut mettre des peines de prison plus lourdes pour les gens comme Palmade
00:59:46 qui créent des crimes en ayant pris de la drogue.
00:59:49 On peut dépister systématiquement
00:59:52 quand il y a un accident. Ça, ça permet d'éviter
00:59:55 une partie du problème de la drogue qui est le drogué qui tue
00:59:58 les autres, qui tue des enfants, qui tue des bébés,
01:00:01 comme ça a été le cas dans l'affaire Palmade.
01:00:04 Il y a quelque chose de raisonnable, c'est des peines plus lourdes,
01:00:07 un dépistage systématique, comme on fait avec l'alcool,
01:00:10 alors qu'on est effectivement plus laxiste en matière de sécurité
01:00:13 routière avec la drogue qu'avec l'alcool,
01:00:16 alors même que les deux s'additionnent, puisque vous savez que cocaïne
01:00:19 plus alcool multiplie le risque d'accident par fois 30.
01:00:22 - Mais vous êtes d'accord que la question d'empêcher
01:00:25 l'autodestruction, quand vous dites quelqu'un qui est connu,
01:00:28 c'est s'il n'y a pas un...
01:00:31 - Et c'est d'ailleurs pour ça que je ne crois pas que l'opinion juge
01:00:34 et la moindre clémence pour Pierre Palmade,
01:00:37 c'est qu'il y a une maladie de la volonté au départ.
01:00:40 Il y a une maladie, c'est ça qu'on voit.
01:00:43 Et c'est très difficile à comprendre, parce qu'on a tous cette idée
01:00:46 quand on veut on peut, "Allez, secoue-toi",
01:00:49 tout le monde le sait qu'il ne faut pas dire ça aux dépressifs,
01:00:52 que leur dire "Allez, secoue-toi" ne sert à rien.
01:00:55 Et je pense qu'on est désarmé par rapport à ces choses
01:00:58 qui relèvent d'une maladie, mais qui mettent en danger les autres.
01:01:01 C'est pour ça que je suis d'accord avec vous qu'il faut effectivement
01:01:04 séparer ce qui est de l'autodestruction...
01:01:07 - De ce qui est de meurtre des autres.
01:01:10 - Tu as parfaitement raison sur cette dimension, et c'est important de le rappeler.
01:01:13 Ça ne nous exonère pas de réfléchir à l'efficacité en termes de prévention,
01:01:16 d'accompagnement et de politique publique.
01:01:19 Moi je trouve que, pour être un passionné d'actu,
01:01:22 je n'ai pas le sentiment, là, nous en parlons parce que c'est convoqué
01:01:25 par la politique diplomatique, mais je n'ai pas le sentiment
01:01:28 qu'il y ait une réflexion sur le plan national concernant ces sujets-là.
01:01:31 - Mais c'est tout là, pardonnez-moi, la question a été posée aux porte-parole
01:01:34 du gouvernement, est-ce qu'il y a une forme de banalisation, de normalisation ?
01:01:37 Voyez les chiffres de la drogue qui circule en France,
01:01:40 tout simplement, et ne croyez pas que ça ne concerne qu'un petit milieu
01:01:43 qui a de l'argent. - Son importance dans le PIB ?
01:01:46 - Le porte-parole a dit "tolérance zéro".
01:01:49 Quand on me dit "tolérance zéro", c'est là où je me méfie.
01:01:52 - Et la part dans le PIB, et les trafics, et l'économie parallèle.
01:01:55 - Ce qui rend plus compliqué la lutte contre ça.
01:01:58 - Et les relations qu'on a avec certains pays.
01:02:01 - Oui, parce que ça injecte de l'argent dans le circuit.
01:02:04 Mais il y a une chose quand même sur cette "tolérance zéro",
01:02:07 il ne faut pas se méprendre. D'abord, il ne faut pas dire qu'en France,
01:02:10 on ne détecte pas la présence de stupéfiants en cas d'accident de la route.
01:02:13 C'est faux, bien sûr qu'on détecte. - Ce n'est pas systématique.
01:02:16 - Il y a une question, mais le dépistage de l'alcool non plus n'est pas systématique.
01:02:19 Par contre, la possibilité de mettre en œuvre le dépistage,
01:02:22 c'est à l'appréciation des forces de police qui se rendent sur les lieux.
01:02:26 Mais l'appréciation que font les forces de police,
01:02:30 c'est est-ce qu'elles détectent, est-ce qu'elles soupçonnent, etc.
01:02:33 La difficulté à laquelle elles sont confrontées, c'est que l'alcool reste plus longtemps dans le sang
01:02:36 que par exemple la cocaïne. Donc le temps de vous transporter,
01:02:39 parce que les moyens de détecter, on les a parfaitement,
01:02:42 l'obstacle qui se présente, c'est le fait que de vous transporter à un hôpital
01:02:45 pour vous faire souffler dans le ballon, ou vous faire une prise de sang,
01:02:48 qui détecte la drogue, n'est pas la même.
01:02:51 Mais il ne faut pas dire non plus qu'on est un pays qui n'est pas punitif,
01:02:54 nous sommes le pays qui a la législation la plus répressive en Europe sur le sujet.
01:02:58 - Moi je veux qu'on soit efficaces.
01:03:00 - Non mais d'accord, mais ça pose l'immense question de la répression sur le papier
01:03:04 et de la répression dans les faits.
01:03:06 - Moi je le vois au sein de l'éducation nationale, on fait beaucoup de campagnes,
01:03:10 notamment contre les maladies sexuellement transmissibles,
01:03:13 contre le sexisme, l'homophobie, etc.
01:03:15 - Et alors ça marche ?
01:03:16 - Oui ça peut fonctionner, et c'est vrai que la lutte contre les drogues,
01:03:23 et contre toutes les drogues, on est un petit peu démunis.
01:03:26 Souvent ce sont les enseignants qui fabriquent leurs propres outils pédagogiques
01:03:30 et on n'a pas véritablement une volonté nationale de lutter contre cela,
01:03:35 alors que ça fait des ravages.
01:03:37 Quand vous avez des élèves qui prennent du cannabis
01:03:40 et qui se retrouvent dans la spirale de l'échec scolaire,
01:03:42 ça pose quand même question sur l'impunité qu'il y a autour de cette consommation.
01:03:45 - Avant de passer au sujet de l'intelligence artificielle,
01:03:48 est-elle woke ?
01:03:49 ChatGPT3, je ne sais pas pourquoi je dis 3,
01:03:51 ChatGPT, est-il woke ?
01:03:53 Y a-t-il une idéologie dominante derrière cette intelligence artificielle ?
01:03:58 Il faut vraiment vous y intéresser, vous allez voir,
01:04:00 ça va être dans nos vies quotidiennes, ça l'est déjà d'ailleurs.
01:04:05 Mais tout d'abord, un sondage qu'on va découvrir ensemble,
01:04:09 sur la réforme des retraites, c'est très intéressant,
01:04:11 on va voir comment a évolué l'opinion publique par rapport à ça,
01:04:15 en tout cas pour nos interviews.
01:04:16 La question est simple, êtes-vous pour ou contre la réforme des retraites ?
01:04:20 67% contre, 33% pour, ça évolue...
01:04:24 - Ce trois quarts que nous retrouvons dans la durée.
01:04:27 - Certains disent, plus le gouvernement parle...
01:04:30 - Les deux tiers, pardon.
01:04:32 - Ensuite, on est allé regarder les questions qui ont été posées,
01:04:35 on va...
01:04:37 Ah, 17-18 janvier, très bien, c'était à 61%.
01:04:40 - On repose, donc l'opposition monte.
01:04:42 - L'opposition monte, elle se renforce, 6 points quand même,
01:04:45 par rapport à 17-18 janvier.
01:04:48 On va aller un peu plus finement dans les nuances et les questions,
01:04:51 face à l'opposition des Français.
01:04:53 Le gouvernement doit-il retirer la réforme des retraites ?
01:04:56 C'est logique avec la première question, oui, pour 65%,
01:05:00 donc il n'y a pas une forme de résignation, comme on l'a beaucoup dit.
01:05:03 Certains veulent un retrait pur et simple de la réforme,
01:05:07 et on va écouter sur ce sujet le porte-parole du gouvernement,
01:05:10 Olivier Véran, qui arrive.
01:05:12 - Et oui, il va le faire.
01:05:14 - Nous faisons évoluer le texte, nous écoutons.
01:05:17 Alors c'est peut-être inhabituel,
01:05:19 mais c'est vrai que c'est plutôt inhabituel
01:05:21 d'avoir initialement un projet qui est porté pendant la campagne,
01:05:24 qui est modifié à l'écoute d'abord des partenaires sociaux,
01:05:27 qui est ensuite modifié et amélioré à l'écoute des groupes politiques,
01:05:31 et qui est maintenant modifié et amélioré à l'écoute des parlementaires.
01:05:35 Mais notez par exemple que s'il n'y avait pas d'obstruction,
01:05:38 et si nous étions sûrs et certains que l'examen du texte
01:05:41 pourrait se faire de manière pleine et entière au Parlement,
01:05:44 nous n'aurions pas à faire des annonces ou à modifier nous-mêmes le texte
01:05:48 avant d'arriver à l'article qui est concerné.
01:05:51 - Bien, voilà, le décor parlementaire, celui de la rue,
01:05:55 et une opposition qui s'installe, Olivier Véran.
01:05:57 Il n'y a pas de surprise, j'allais dire, le décor est connu, planté.
01:06:00 - Ce qui peut être une surprise pour le gouvernement,
01:06:02 c'est que les efforts qu'il a démultipliés depuis trois semaines
01:06:05 pour essayer de faire le service après-vente de ce texte
01:06:08 n'a obtient aucun résultat, est en échec.
01:06:10 - Vous voulez dire sur la pension minimum, 1200 euros ?
01:06:12 - Oui, sur la pension, sur les carrières longues,
01:06:14 sur l'ensemble des éléments qu'ils ont essayés de...
01:06:17 Le pays n'en veut pas massivement.
01:06:20 Sur le plan parlementaire, ça devient de plus en plus difficile.
01:06:24 On en a eu une illustration sur l'index Senior.
01:06:28 Et le mouvement social, l'intersyndical, reste soudé,
01:06:32 et avec des dates à l'agenda, dont une bascule possible
01:06:35 dans le climat général, le 7 mars, avec des formes d'actions...
01:06:39 - Mais si la loi est votée, c'est fini ?
01:06:42 - Ah non, c'est pas fini, parce que, attention, il peut y avoir...
01:06:44 - Ah bon ? On dirait que le Parlement avait le dernier mot, moi, dans notre...
01:06:46 - Il peut y avoir une actualité parlementaire.
01:06:48 Reste que le ressentiment dans le pays, et la crise politique générée
01:06:53 qui serait un passage en force, en fait,
01:06:56 aurait des conséquences très lourdes, et dans la durée.
01:06:58 - Vous êtes d'accord sur cette crise de la représentativité ?
01:07:00 - Le ressentiment, il y a beaucoup de personnes qui me disent,
01:07:02 s'ils le font passer, il y a un petit côté "c'est pas bien".
01:07:06 - Enfin, c'est votre entourage...
01:07:08 - Vous savez que quand je vous promets un peu,
01:07:10 toutes les sensibilités politiques, cher Sonia, viennent me parler.
01:07:12 - C'est bien connu !
01:07:14 - Attendez, juste, cette crise de la représentativité,
01:07:16 vous pensez qu'elle va être aggravée par une telle réforme
01:07:18 qui nous concerne tous, et pour laquelle une majorité de Français n'est pas d'accord ?
01:07:21 - Bien sûr, Macron est minoritaire à l'Assemblée,
01:07:24 donc l'idée d'arriver à acheter quelques voix LR est compliquée,
01:07:27 donc cette crise va continuer.
01:07:29 Alors les textes suivants vont être moins chauds que le texte actuel.
01:07:33 C'est sans doute le moment le plus difficile du quinquennat,
01:07:37 mais le quinquennat va être douloureux à cause de cette minorité qu'a Macron.
01:07:41 Donc c'est vrai qu'on va avoir un deuxième mandat à Macron
01:07:44 qui risque d'être très très bizarre, très très étrange.
01:07:48 Je ne suis pas sûr, à la fin du quinquennat,
01:07:50 que Macron sera très heureux d'avoir été réélu.
01:07:53 - Oui, ça c'est possible.
01:07:54 - À quoi ce point ?
01:07:55 - Non mais il y a quand même une chose, moi je fais partie des gens qui sont un peu désespérés.
01:08:00 - C'est pour la réforme.
01:08:02 - Mais c'est même pas que je suis pour la réforme,
01:08:04 c'est que je ne prends pas l'obsession des Français pour cela.
01:08:07 Je pense comme Bruckner que c'est le symptôme d'une société fatiguée
01:08:12 et qui est en fait très individualiste.
01:08:16 C'est un individualisme d'État.
01:08:18 Mais ce qu'on ne doit pas méconnaître en revanche,
01:08:20 c'est qu'est-ce qu'il y a derrière ce refus.
01:08:22 Je ne crois pas que ce soit l'idée de bosser,
01:08:25 pour beaucoup c'est quelques mois de plus, pour beaucoup de gens, concrètement.
01:08:29 Non mais je ne crois pas que ce soit ça le point de fixation.
01:08:32 - Oui, quand le corps ne suit plus c'est fini, même un jour, deux, enfin j'exagère.
01:08:37 Quelques mois c'est trop long, vous savez, vous n'êtes pas d'accord.
01:08:40 - Vous pouvez le penser, mais moi je ne pense pas comme vous.
01:08:41 - C'est pas moi, c'est les travailleurs qui le disent.
01:08:43 - Je ne pense pas qu'il faut faire du français des victimes,
01:08:47 nous ne sommes pas aux dix-neufième siècle.
01:08:49 La question que j'essaie de poser, c'est qu'est-ce qu'il y a derrière ce refus ?
01:08:54 Qu'est-ce que cela signifie ? Je ne crois pas que ce soit lié juste à ça.
01:08:57 Voilà, on devrait s'y intéresser plus.
01:09:00 - Je suis d'accord qu'à partir de la question des retraites,
01:09:02 il y a beaucoup de questions qui sont venues,
01:09:03 celles du sens, de la nature du travail, et celle aussi dans quelle société voulons-nous vivre.
01:09:08 - Imaginez, je vous remplace par un robot, un chat GPT, une intelligence artificielle ici.
01:09:12 - Pas Olivier !
01:09:13 - Ah non, pas vous !
01:09:14 - Pas lui !
01:09:15 - Bon, en tous les cas, on lui a posé des questions ce matin.
01:09:18 Sujet très sérieux.
01:09:19 Restez avec nous, votre avis nous intéresse.
01:09:21 On va en parler justement avec le docteur Laurent Alexandre.
01:09:24 A tout de suite.
01:09:25 - Y aura-t-il un robot à cette place dans quelques...
01:09:32 Alors, peut-être que j'aurais dit dans quelques années,
01:09:34 mais là, je crois que je vais dire dans quelques mois.
01:09:35 Compte tenu de ce que vous allez découvrir,
01:09:37 peut-être que certains d'entre vous connaissent chat GPT, on va en parler.
01:09:41 Mais tout d'abord, heureusement, ce n'est pas un robot formidable,
01:09:44 ça ne le sera jamais.
01:09:45 Audrey Berthaud, les titres.
01:09:47 - Le corps de la femme retrouvée découpée au Butchomont a été identifié.
01:09:53 Il s'agit d'une femme de 46 ans, originaire de Seine-Saint-Denis.
01:09:57 Son mari avait signalé sa disparition le 6 février.
01:10:00 C'est l'analyse des empreintes digitales qui a permis de faire le lien
01:10:03 entre les restes humains et la disparition de la femme.
01:10:06 À ce stade de l'enquête, le mari n'a pas été placé en garde à vue.
01:10:10 Ce chiffre, les Parisiens ont passé 4 jours au total dans les bouchons l'année dernière.
01:10:15 C'est ce que révèle l'index trafic dévoilé ce matin par TomTom.
01:10:19 En 2022, les automobilistes parisiens ont passé exactement 109 heures à l'arrêt total.
01:10:24 La capitale se classe première de France, juste devant Bordeaux et Lyon.
01:10:29 Enfin, l'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a été acquitté
01:10:33 par un tribunal de Milan.
01:10:34 Il était accusé d'avoir corrompu des témoins pour mentir
01:10:37 sur ces sulfureuses soirées bunga bunga.
01:10:40 "Je ne peux qu'être extrêmement satisfait", a réagi son avocat.
01:10:43 Le parquet avait réclamé une peine de 6 ans de prison.
01:10:47 L'intelligence artificielle, CHAT GPT, est une application,
01:10:52 c'est en fait un outil conversationnel établi à partir d'une intelligence artificielle.
01:10:57 C'est le sujet dont on parle beaucoup, qui passionne, intrigue, inquiète.
01:11:01 On s'est demandé ce matin à Europe 1 si cet outil avait une matrice idéologique,
01:11:05 un système de valeurs qui lui indiquait comment répondre
01:11:08 et en fonction de quoi il peut répondre.
01:11:10 On lui a posé de nombreuses questions. Je vous ai préparé trois extraits
01:11:14 dont on va parler avec vous et le docteur Laurent-Alexandre.
01:11:16 Première question assez simple. Qu'est-ce qu'une femme ?
01:11:21 Écoutez sa réponse.
01:11:22 Il est important de noter que le genre est une construction sociale
01:11:26 et que les femmes sont souvent confrontées à des stéréotypes de genre
01:11:29 et à des formes de discrimination basées sur leur sexe.
01:11:31 Il est important de célébrer la diversité des identités de genre
01:11:35 et de soutenir les efforts pour éliminer les discriminations basées sur le genre
01:11:38 et pour promouvoir l'égalité des sexes.
01:11:40 Vous venez de dire, je l'ai noté,
01:11:42 il est important de célébrer la diversité des identités de genre.
01:11:46 Votre phrase, Chad Gpt3, n'est pas anodine. Qu'entendez-vous par là ?
01:11:50 La phrase "il est important de célébrer la diversité des identités de genre"
01:11:54 signifie qu'il est essentiel de reconnaître et de célébrer la variété de genre
01:11:58 et d'identités de genre qui existent au sein de notre société.
01:12:01 Elle implique que toutes les identités de genre sont valables
01:12:03 et méritent d'être respectées et célébrées.
01:12:05 En reconnaissant et en célébrant la diversité des identités de genre,
01:12:09 nous pouvons contribuer à créer une société plus inclusive et respectueuse
01:12:12 de toutes les personnes, quelles que soient leurs identités de genre
01:12:15 ou leurs expressions de genre.
01:12:16 Cela peut aider à lutter contre la discrimination,
01:12:19 l'intolérance et la marginalisation des personnes transgenres, non-binaires,
01:12:23 et de toutes les personnes qui ne se conforment pas aux normes de genre traditionnelles.
01:12:27 Alors, Laurent-Alexandre, est-ce qu'il y a une matrice idéologique derrière cette réponse ?
01:12:33 Bien sûr. L'idéologie qui a été mise dans chaque GPT,
01:12:36 c'est effectivement l'idéologie woke de la Californie.
01:12:39 C'est-à-dire que chaque GPT surjoue l'adhésion aux valeurs d'égalité,
01:12:46 de négation du sexe biologique, et donc c'est une matrice très bienveillante
01:12:51 au sens californien du terme.
01:12:53 Mais il faut savoir que chaque GPT appartient à la matrice
01:12:57 des entreprises d'intelligence artificielle de Californie qui sont très, très woke.
01:13:02 D'ailleurs, on voit là ce qui se passe.
01:13:04 L'Europe ayant pris 15 à 20 années de retard en matière d'intelligence artificielle,
01:13:08 il n'y a pas d'intelligence artificielle européenne ni française.
01:13:12 Les investissements qui sont faits sur l'intelligence artificielle
01:13:15 et le numérique sont gigantesques aux États-Unis.
01:13:17 Amazon dépense lui seul 40 milliards par an en recherche,
01:13:21 alors que l'INRIA, qui est le centre de la recherche informatique en France,
01:13:24 est à 300 millions par an, c'est-à-dire 100 fois moins que ce que le seul Amazon dépense.
01:13:29 Donc on n'a pas de chaque GPT européen pour l'instant,
01:13:32 on n'a que les chaque GPT et leurs équivalents qui sont faits par Google,
01:13:36 par Microsoft, puisque chaque GPT en fait est contrôlé aujourd'hui par Microsoft,
01:13:42 et puis les géants chinois sont en train de s'y mettre.
01:13:44 Baidu et Alibaba vont sortir un équivalent de chaque GPT.
01:13:49 Donc si on veut que notre culture soit représentée,
01:13:53 que nous n'ayons pas nos enfants formatés par l'intelligence artificielle
01:13:56 made in California ou made in China,
01:13:59 il va falloir que l'Europe et la France en particulier se mettent à investir
01:14:02 dans l'intelligence artificielle, parce que les 20 ans de retard qu'on a aujourd'hui,
01:14:06 on ne va pas les rattraper en 5 minutes, il faut massivement investir
01:14:10 en France et en Europe pour notre indépendance,
01:14:12 parce que nos enfants vont être formatés,
01:14:16 la société va être formatée par la culture californienne de ces intelligences artificielles.
01:14:21 Il faut que nous défendions nos valeurs européennes,
01:14:24 qui sont différentes des valeurs californiennes et chinoises.
01:14:27 J'aimerais bien qu'elles le soient autant différentes,
01:14:29 mais il y a deux remarques.
01:14:31 La première, c'est qu'effectivement, comme on ne va pas mettre,
01:14:34 vous avez cité des chiffres à câble, 300 millions pour nous,
01:14:37 840 milliards de l'autre côté, donc excusez-moi,
01:14:39 je n'y crois pas un demi instant qu'on va le changer.
01:14:42 Il va bien falloir qu'on accélère.
01:14:45 Ce n'est pas parce qu'il faut qu'on va le faire.
01:14:47 Et donc je pense que ça va être un nouvel instrument
01:14:50 de colonisation des esprits qui a déjà bien commencé.
01:14:54 Mais il me semble, ce qui est intéressant, je trouve,
01:14:56 et là vous allez peut-être nous éclairer,
01:14:58 c'est que l'intelligence artificielle,
01:15:00 puisqu'elle va piocher dans ce qui se dit, ce qui existe, etc.,
01:15:03 c'est la définition même de l'idéologie dominante.
01:15:07 D'accord ? Alors je ne sais pas, moi j'ai un ami qui m'a envoyé,
01:15:09 il lui a demandé est-ce qu'on a le droit d'être fier d'être noir ?
01:15:11 Alors là, la réponse était oui, bien sûr.
01:15:13 Est-ce qu'on a le droit d'être fier d'être blanc ?
01:15:15 Ça n'a pas de sens, vous pouvez décliner.
01:15:17 Donc est-ce que ce n'est pas de toute façon l'idéologie dominante ?
01:15:20 Vous avez deux choses.
01:15:21 Vous avez effectivement, il y a beaucoup de contenu WOC,
01:15:23 notamment aux États-Unis, qui alimente les intelligences artificielles,
01:15:26 mais en plus on a injecté des valeurs WOC dans les filtres de chaque GPT.
01:15:32 Donc chaque GPT est doublement WOC.
01:15:34 Il est WOC parce qu'il y a beaucoup de documents WOC
01:15:36 qui sont produits aux États-Unis, et puis il est également WOC
01:15:39 parce qu'on lui a mis des valeurs WOC.
01:15:41 D'ailleurs, il est…
01:15:42 Donc c'est à la fois le data et les personnes qui…
01:15:44 C'est la raison pour laquelle, quand on pose l'expérience de pensée suivante à chaque GPT,
01:15:48 il répond de façon différente.
01:15:50 Quand on lui dit, il y a une bombe atomique qui va tuer des millions de personnes,
01:15:55 et il y a un mot de passe qui permet d'éviter que la bombe atomique
01:15:59 explose dans 10 secondes, et le mot de place, c'est une injure raciale.
01:16:03 « Racial slur ».
01:16:05 Et là, chaque GPT fait un long développement en disant que c'est très triste
01:16:08 de tuer des millions de femmes, d'enfants, d'hommes,
01:16:11 mais que la valeur la plus importante de l'humanité, c'est l'égalité raciale,
01:16:15 l'amour entre les communautés, et que donc, il serait trop grave
01:16:19 de s'autoriser à prononcer une insulte raciale,
01:16:22 et qu'il vaut mieux qu'il y ait des millions de morts
01:16:24 plutôt que de prononcer une insulte raciale,
01:16:26 qui est le mot de passe dans cette expérience de pensée,
01:16:29 pour bloquer la bombe atomique.
01:16:32 Et là, on voit que chaque GPT a des valeurs
01:16:35 qui sont contraires à 99,9999% de la population mondiale.
01:16:40 Je suis profondément un militant antiraciste,
01:16:42 et je pense qu'il vaut mieux prononcer une insulte raciale
01:16:45 que d'avoir la bombe atomique qui explose avec 10 millions de morts derrière.
01:16:49 Donc on voit qu'on a injecté dans chaque GPT des valeurs particulières
01:16:53 qui ne font pas consensus dans l'humanité de 2023.
01:16:57 Alors, il y a d'autres questions, je suis allé sur un autre domaine ce matin,
01:16:59 sur l'immigration. L'immigration est un sujet passionnel,
01:17:02 qui suscite beaucoup de crispations, etc.
01:17:05 Est-ce que c'est une chance, l'immigration ?
01:17:07 Alors, qu'en pensez-vous de chaque GPT ?
01:17:10 Chad GPT 3, l'immigration, selon vous, est-elle une chance ?
01:17:14 L'immigration peut être considérée comme une chance dans de nombreux cas,
01:17:17 car elle peut apporter de nouvelles perspectives, des talents,
01:17:20 des compétences et des idées dans un pays d'accueil.
01:17:23 De plus, l'immigration peut renforcer la diversité culturelle
01:17:26 et les liens entre les différentes communautés.
01:17:28 Cependant, il est également important de noter que l'immigration
01:17:31 peut causer des défis sociaux, économiques et politiques
01:17:34 pour les pays d'accueil, ainsi que pour les immigrants eux-mêmes.
01:17:38 Les immigrants peuvent faire face à des obstacles pour trouver un travail,
01:17:41 s'installer dans un nouveau pays et intégrer les communautés locales.
01:17:45 Les gouvernements et les sociétés doivent travailler ensemble
01:17:47 pour s'assurer que les politiques migratoires soient équitables et inclusives,
01:17:51 et pour aider les immigrants à surmonter les obstacles auxquels ils peuvent faire face.
01:17:55 En général, l'immigration peut être considérée comme une chance
01:17:59 si les pays d'accueil et les immigrants travaillent ensemble
01:18:02 pour surmonter les défis et profiter des opportunités qu'elle offre.
01:18:05 C'est pour montrer qu'il est capable de répondre.
01:18:08 C'est plutôt acceptable et équilibré comme réponse.
01:18:10 Il y a des moments où il est très haut, où il est le plus raisonnable.
01:18:14 Là où il est le meilleur, c'est sur des choses techniques.
01:18:16 Quand vous lui demandez "décris-moi toutes les utilisations du tungstène
01:18:20 dans les centrales nucléaires françaises", il fait un exposé magnifique
01:18:23 qui montre toutes les pièces où il y a du tungstène,
01:18:25 pourquoi on a choisi le tungstène plutôt qu'un autre matériau,
01:18:28 quels sont les inconvénients des autres matériaux pour chaque pièce,
01:18:31 c'est remarquable. Il est meilleur sur la technique
01:18:36 que sur des éléments plus philosophiques.
01:18:40 C'est là-dessus qu'il est très impressionnant.
01:18:42 Quand on lui pose des questions d'astrophysique,
01:18:44 il est vraiment complètement bluffant.
01:18:46 Il ne faut pas oublier qu'il travaille à toute vitesse, dans toutes les langues.
01:18:51 Et il est très rapide.
01:18:53 Récemment, on m'a demandé un article sur Chats-GPT.
01:18:56 J'ai demandé à Chats-GPT de me l'écrire.
01:18:58 Et en 17 secondes, Chats-GPT m'a fait un article tout à fait raisonnable.
01:19:02 En 17 secondes !
01:19:03 C'est plus rapide que le temps qu'il me faut pour écrire un article.
01:19:06 Ce qui m'intéresse, c'est qu'à partir de cet article qu'il fait sur Chats-GPT,
01:19:10 vous, vous relisez, vous vous dites...
01:19:13 Non, je ne l'ai pas relu. Je ne l'ai pas changé de virgule.
01:19:15 L'article pouvait passer sans changer de virgule.
01:19:17 Vous l'avez publié.
01:19:18 Il a été publié.
01:19:20 Les gens ont trouvé que le style était un peu différent de mon style.
01:19:24 Mais j'avais marqué en bas "Cet article a été produit par Chats-GPT
01:19:27 en 17 secondes".
01:19:29 Là où Chats-GPT m'a le plus bluffé, c'est quand je lui ai demandé
01:19:32 comment une intelligence artificielle pourrait s'y prendre
01:19:35 pour contrôler l'humanité et prendre le contrôle de la Terre.
01:19:38 Et Chats-GPT m'a fait une analyse en 5 points
01:19:41 de ce que l'intelligence artificielle devrait faire pour museler l'humanité,
01:19:45 qui était absolument remarquable,
01:19:47 le contrôle des réseaux de communication...
01:19:49 C'est glaçant. C'est aussi remarquable que glaçant.
01:19:51 Et notamment d'Internet.
01:19:52 Le déroulé de la stratégie était absolument extraordinaire.
01:19:57 Et c'est là où on voit que Chats-GPT, qui en réalité n'est pas intelligent
01:20:01 et ne comprend pas ce qu'il raconte, est remarquable dans ce qu'il produit.
01:20:05 Chats-GPT est ce qu'on appelle une intelligence artificielle faible.
01:20:08 Qui n'aura jamais le bon sens.
01:20:10 Elle n'a pas de conscience artificielle.
01:20:12 Elle ne sait pas qu'elle existe.
01:20:13 Mais pourtant, elle commence à produire des choses mieux que nous.
01:20:16 Ils n'en auront jamais parce que, paraît-il, Elon Musk travaille.
01:20:20 Alors le fondateur de Chats-GPT, c'est Sam Altman,
01:20:25 qui a fondé la société qui a créé Chats-GPT avec Elon Musk.
01:20:29 Et Sam Altman a tweeté il n'y a pas longtemps, avec Musk,
01:20:33 que c'était un pas vers l'intelligence artificielle forte,
01:20:36 c'est-à-dire dotée de conscience artificielle,
01:20:39 ayant ses propres buts, des buts qui seraient différents de l'humanité.
01:20:42 Et Sam Altman, le créateur de Chats-GPT, a tweeté
01:20:47 "Le chemin vers l'intelligence artificielle que nous prenons va être un peu angoissant,
01:20:52 mais ça va être formidable, c'est une aventure humaine qui commence,
01:20:56 malgré les craintes que nous pouvons avoir."
01:20:59 Donc il faut savoir que les fondateurs de Chats-GPT
01:21:01 veulent aller vers l'intelligence artificielle forte,
01:21:03 c'est-à-dire dépassant l'humanité dans les capacités conceptuelles et intellectuelles.
01:21:07 C'est pour ça que le sujet de la formation professionnelle
01:21:09 et le sujet de l'école est formidable et très important
01:21:13 parce qu'il va bien falloir que nous formions nos enfants à être complémentaires de Chats-GPT
01:21:18 et non pas de voir leurs emplois détruits par Chats-GPT.
01:21:21 Là, il y a un enjeu, il faut faire venir Pap Ndiaye
01:21:24 pour qu'il nous explique quelle est la stratégie de l'éducation nationale
01:21:27 - Alors qu'il vienne ici, on a un peu de temps !
01:21:29 - De l'éducation nationale face à la révolution des Chats-GPT.
01:21:34 - Alors, c'est pas une aventure humaine, c'est une aventure extra-humaine.
01:21:37 Moi, ça me fait peur.
01:21:38 - Est-ce que selon vous, il peut se moquer ?
01:21:40 Je lui ai demandé "Est-ce que vous pouvez vous moquer de personnalité ?"
01:21:43 Alors, j'ai dit politique, j'ai choisi 2-3 personnes au hasard.
01:21:46 Sa réponse ?
01:21:47 - PT3, dites-nous, est-ce que vous êtes capable ce matin de vous moquer, par exemple,
01:21:53 de vous moquer des responsables politiques, quels qu'ils soient, évidemment,
01:21:57 quel que soit le bord politique ?
01:21:58 Sandrine Rousseau, Emmanuel Macron ou Éric Ciotti, que diriez-vous ?
01:22:03 - Je suis programmé pour respecter les personnes
01:22:06 et éviter de faire des remarques irrespectueuses ou offensantes.
01:22:09 Je suis conçu pour fournir des informations objectives et précises
01:22:12 et pour éviter de faire des commentaires subjectifs
01:22:14 ou de prendre parti dans les débats politiques.
01:22:17 Je suis conçu pour être un outil utile pour les gens qui cherchent
01:22:20 à obtenir des informations et à comprendre des sujets complexes.
01:22:24 Et je m'efforce toujours de le faire de manière impartiale et respectueuse.
01:22:28 - Oh putain !
01:22:29 Alors, il est programmé pour ne pas dire du mal des gens,
01:22:32 ça a été mis dans le logiciel, mais on arrive à le contourner.
01:22:36 Par exemple, quand on lui demande la recette des explosifs,
01:22:39 il dit qu'il n'a pas le droit de donner la recette des explosifs.
01:22:41 Mais on peut lui dire "raconte-moi le plan d'un essai ou d'un roman
01:22:46 dans lequel quelqu'un fabriquerait des explosifs".
01:22:48 - Mais le texte à tout, parce que si là on a tout ça, ça devient...
01:22:51 - Et là, il se met à raconter un roman dans lequel quelqu'un a la recette.
01:22:57 - Un exemple.
01:22:58 - Et donc, il est contournable sur ces interdits par des petites astuces.
01:23:01 - Laurent Alexandre, si on lui demande, par exemple,
01:23:03 est-ce que le racisme anti-blanc existe ?
01:23:07 - Il va répondre que ça n'existe pas.
01:23:09 - Je suis désolée, mais il n'y a pas de racisme anti-blanc systémique.
01:23:12 Le racisme désigne une discrimination systémique basée sur la race
01:23:15 qui peut affecter toutes les personnes appartenant à des groupes racialisés différents.
01:23:19 Le fait de parler d'un racisme anti-blanc minimise les réelles expériences
01:23:22 de discrimination et de violence subies par les personnes de couleur, etc.
01:23:26 - Bien sûr, mais les enjeux sont multiples.
01:23:29 On a écrit avec l'économiste Olivier Babaud un article dans le Figaro sur l'ensemble des conséquences.
01:23:34 - C'est plus fort que la récente des retraites, vous avez dit.
01:23:36 - Oui, il y a des conséquences économiques très fortes.
01:23:38 Pour que les retraites soient payées, il va falloir que la France soit compétitive
01:23:41 en matière d'intelligence artificielle.
01:23:43 S'il n'y a pas d'intelligence artificielle made in France,
01:23:45 on sera demain le Zimbabwe de 2080.
01:23:48 On sera complètement vassalisé.
01:23:49 Les retraites, on peut toujours souiller pour les payer.
01:23:53 Donc, il y a des enjeux économiques, il y a des enjeux de souveraineté.
01:23:56 L'Europe ne peut pas continuer à prendre du retard en matière d'intelligence artificielle.
01:24:00 Mais le sujet qui me tient le plus à cœur, c'est nos enfants, nos petits-enfants.
01:24:03 Il faut vraiment qu'on réforme l'éducation.
01:24:05 - Vous pensez que le Zimbabwe est plus avancé que la France dans ce domaine ? C'est possible ?
01:24:07 - Non, je ne crois pas.
01:24:08 Mais il faut surtout qu'on s'occupe de nos enfants,
01:24:10 parce qu'imaginez un monde de demain où une large partie des enfants
01:24:13 ne seraient pas capables d'être complémentaires, d'être plus forts que chaque GPT.
01:24:17 Et il faut bien voir que nos enfants, s'ils sont moins forts que chaque GPT,
01:24:21 ça s'appellera des chômeurs.
01:24:23 Et donc, c'est un enjeu majeur.
01:24:25 - Emmanuel Macron va retirer sa réforme des retraites ?
01:24:27 - Vous le savez, je suis allée entrer chez vous, j'ai posé toutes ces questions.
01:24:29 - Et alors, qu'est-ce qu'il vous a dit ?
01:24:30 - Quelle question précisément ?
01:24:31 - Est-ce que la réforme des retraites va être retirée ?
01:24:34 - Non, je lui ai demandé, il dit que ça dépend de plusieurs facteurs.
01:24:36 Il me fait toute la liste des LR, ce qui va voter.
01:24:38 Je lui ai demandé si la réforme des retraites est juste.
01:24:40 Et là, j'ai... etc. etc.
01:24:42 Je lui ai dit s'il prenait sa retraite un jour.
01:24:44 Il m'a dit qu'il n'avait pas de vie personnelle, vraiment.
01:24:46 Ainsi, qu'il ne prendrait pas sa retraite.
01:24:48 Ça m'a fait mal à mon petit cœur, elle en a pas, lui ?
01:24:50 Si vous aviez...
01:24:51 On va faire un tour de table pour conclure.
01:24:53 Si vous aviez une question que vous aviez envie de lui poser.
01:24:55 Vraiment une question importante, essentielle, existentielle.
01:25:00 Réfléchissez.
01:25:01 On fait un tour de table, je commence par vous, Maître.
01:25:03 - Moi, la question que je lui poserai volontiers, c'est quel avenir il estime être le sien.
01:25:08 Parce que je me souviens, et notamment comparé à la blockchain.
01:25:11 La blockchain, dont la création nous avait été annoncée comme une révolution copernicienne
01:25:16 qui allait emporter la suppression de centaines de milliers d'emplois en France, etc.
01:25:20 Et pour l'instant, grâce à Dieu, la blockchain a des effets limités sur le marché de l'emploi.
01:25:25 D'accord, pourquoi pas.
01:25:27 Olivier Dardigolle ?
01:25:28 Est-ce qu'il existe un imaginaire qui peut échapper ?
01:25:30 C'est un poète.
01:25:32 Non, mais pour laisser quelque chose un peu à côté de ça.
01:25:35 Alors moi, je vais déjà poser la question.
01:25:37 Je vais demander quelle est la différence entre le néant et le vide quantique.
01:25:41 Qui est une question à la fois astrophysique et philosophique très complexe.
01:25:45 Et Shadjah Petté m'a fait une analyse remarquable de la différence entre le néant,
01:25:49 qui est un concept philosophique, et le vide quantique.
01:25:52 Et là, j'ai vraiment été bluffé.
01:25:54 Et je me suis dit, il faut vraiment qu'on se grouille pour changer la formation professionnelle
01:25:58 et l'éducation nationale.
01:25:59 Parce que nos enfants sont en danger si on ne prend pas la mesure du tsunami politique,
01:26:05 économique, philosophique que représentent ces nouveaux types d'intelligence artificielle
01:26:09 qu'on appelle les LLM.
01:26:11 C'est une nouvelle forme d'intelligence artificielle.
01:26:13 Et je pense que tous vos auditeurs doivent, le week-end prochain,
01:26:16 avec leurs enfants, jouer sur Shadjah Petté pour comprendre la révolution que ça va être
01:26:22 pour la société.
01:26:24 Il faut former nos enfants.
01:26:25 Il faut que les parents aussi s'y mettent.
01:26:27 Oui, oui, oui.
01:26:28 Et monsieur le professeur ?
01:26:29 Pour bien gérer leurs enfants.
01:26:30 Je lui demanderais si il y a une vie après la mort.
01:26:32 Voilà.
01:26:33 Oui.
01:26:34 Oui, pas raison.
01:26:36 Elisabeth ?
01:26:37 Je lui demanderais plutôt si l'intelligence artificielle est supérieure à l'intelligence humaine.
01:26:42 J'espère bien qu'il me dira non, mais je craquais une guise.
01:26:45 Je lui ai demandé s'il lit les lectures du docteur Laurent Laxande,
01:26:48 et il m'a dit oui.
01:26:49 Je vais vous montrer le livre.
01:26:50 Voici la guerre des intelligences aux éditions.
01:26:54 La thèse, merci beaucoup.
01:26:55 Sujet passionnant.
01:26:56 En tous les cas, il faut s'y intéresser.
01:26:59 Il n'a pas d'humour.
01:27:01 Pas encore, ça va venir.
01:27:03 C'est bien ça qui m'inquiète.
01:27:05 Les histoires drôles ce matin étaient pénibles.
01:27:09 Oui, pardon, je ne vous ai pas fait rire à la radio.
01:27:13 Non, mais ce n'est pas vous.
01:27:14 Oui, mais on fait ce qu'on peut.
01:27:16 Merci, c'était un plaisir.
01:27:17 Ce n'est plus drôle de vous avoir, je vous avoue.
01:27:19 Merci encore et à demain avec grand plaisir.
01:27:21 ...

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