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00:00 Bonjour Thomas Ménager.
00:07 Bonjour.
00:08 Hier, il a suffi d'un tweet pour faire dérailler l'Assemblée nationale, signe que c'est assez
00:12 bouillant en ce moment.
00:13 Thomas Porte, député insoumis, il a posté sur les réseaux sociaux une photo de lui,
00:17 le pied sur un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt, ministre du Travail et d'Emmanuel
00:21 Macron, le président.
00:22 « Si des gens l'ont mal vécu ou mal interprété, je le regrette », dit Thomas Porte.
00:26 Il n'y avait pas d'appel à la violence.
00:27 Est-ce que d'abord, vous le créditez de bonne foi ?
00:29 Alors déjà, il l'a dit après la sanction, il ne l'a pas dit au début.
00:33 Ce n'est pas précisé qu'il a été sanctionné sanction maximale 15 jours d'exclusion de
00:37 l'Assemblée.
00:38 C'est ça, il a attendu d'être sanctionné pour un peu présenter ses excuses et commencer
00:41 à faire un mea culpa, alors même qu'à trois reprises, les députés, unanimement,
00:45 à l'exception des bancs de la NUPES, lui ont demandé de présenter ses excuses dans
00:49 un pays qui a connu Samuel Paty il y a moins de trois ans, qui a été décapité.
00:52 Je pense qu'on ne peut pas se permettre dans un climat qui est déjà délétère,
00:56 des intimidations de nos élus, des menaces de la présidente de la commission des affaires
01:00 sociales, se permettre ce type d'appel à la haine.
01:03 Vous faites le parallèle avec Samuel Paty ?
01:05 Oui, aujourd'hui, ce n'était pas un ballon.
01:06 La ballon, c'était la tête.
01:07 C'est une tête au sol, une tête décapitée.
01:10 C'est ça l'image que l'on voit.
01:11 C'est plutôt Louis XVI que Samuel Paty, la référence de Thomas Porte.
01:14 Oui, aujourd'hui, dans un pays comme le nôtre qui a vécu ça il y a trois ans, je pense
01:18 qu'on ne peut pas se permettre.
01:19 Dans tous les cas, quand bien même la référence, c'est quand même une tête décapitée, c'est
01:22 quand même un visage qui est au sol.
01:24 On ne peut pas se permettre ce type d'appel à la haine.
01:26 Et nous, quand bien même nous sommes totalement opposés à cette haine…
01:29 C'est un appel à la haine, pardon, mais je trouve que le mot est important, il est fort.
01:32 C'est un appel à la haine.
01:33 Ah ben, il a été condamné en vertu de l'article 70, aligné à 5 par le bureau de l'Assemblée
01:37 nationale, pour menace contre un membre du gouvernement.
01:39 Il aurait dû présenter des excuses, il aurait dû dire dans l'Assemblée nationale, ce
01:43 n'était pas l'igne.
01:44 Il l'a fait, je tiens à le rappeler, sain de son écharpe tricolore.
01:47 Il représentait la nation française, il représentait le peuple.
01:50 Quelle image on donne de la démocratie quand on est sain de notre écharpe et qu'on met
01:53 la tête, son pied sur la tête d'un ministre au sol ?
01:57 Justement, les Insoumis parlent d'intimidation parce que précisément les faits n'ont pas
02:01 grand chose à voir avec ce qui se passait à l'intérieur de l'hémicycle.
02:03 Ce n'était pas dans l'hémicycle, mais à l'extérieur.
02:05 Oui, mais il y a eu une demande de clarification de la part de ses collègues.
02:10 Et ils l'ont fait peut-être à l'extérieur.
02:11 C'est son attitude dans l'hémicycle, c'est le fait qu'il ne s'excuse pas pour vous,
02:13 qui a rajouté de la gravité à l'affaire ?
02:16 Oui, c'est-à-dire que s'il avait pris la parole en disant "je n'ai absolument pas voulu
02:20 faire un appel à la haine", c'était peut-être un peu déplacé et je tiens à présenter
02:24 ses excuses.
02:25 Il a été dans la provocation.
02:26 Il a confirmé, il a dit "je ne retirerai jamais mon tweet sauf si vous retirez votre
02:30 réforme".
02:31 Il a été dans la provocation.
02:32 Mais moi ce que je dénonce dans cette affaire, et c'est pour ça que j'espère qu'après
02:34 nous passerons à la réforme des retraites, c'est que nous au Rassemblement national,
02:37 on souhaite parler de cette réforme des retraites.
02:38 Et depuis le début des débats, la nupèce nous empêche de parler du fond.
02:42 Donc moi, le cas de Thomas Porte, on vient d'en parler quelques instants, mais j'aimerais
02:44 parler de la réforme des retraites, puisqu'en fait ça n'intéresse aucun Français qui
02:47 eux s'inquiètent sur ce report de l'âge d'égal de 62 à 64 ans.
02:50 Juste, on est d'accord que cette réforme de retraite, vous êtes contre.
02:52 Avec l'exclusion deux semaines de Thomas Porte, vous venez donc de perdre un allié,
02:56 en l'occurrence dans le combat contre cette réforme des retraites.
02:59 Vous le regrettez ça ?
03:00 Alors moi je constate que la nupèce a appelé il y a dix jours à voter pour un député
03:04 de la majorité et donc a fait entrer un député supplémentaire pour la réforme.
03:08 Vous avez perdu un député.
03:09 C'est un député partiel de fin janvier.
03:10 Voilà, ils ont appelé pour un député supplémentaire pour la réforme plutôt qu'un député du
03:14 Rassemblement National.
03:15 Mais aujourd'hui, oui, ça fait peut-être un député de moins contre la réforme, mais
03:18 on ne peut pas tout accepter.
03:19 C'est une manœuvre dit Mathilde Panot, la chef de file des Insoumis à la Sommet.
03:23 C'est une voix de moins du côté des opposants, de votre côté.
03:26 C'est indigne, c'est indigne.
03:27 C'est-à-dire qu'au lieu de dénoncer ce qu'a fait une partie des socialistes le comportement
03:32 de ce député de la France Insoumise, elle va sur un terrain politicien à un moment
03:36 quand même nous sommes totalement, frontalement opposés à cette réforme, injustes de cas
03:40 social, on ne peut pas tout accepter pour contrer cette réforme.
03:43 En tout cas, ce tweet a rythmé la journée d'hier, quasiment une journée de débat de
03:48 perdus avec hier les événements et les tensions au sein de l'hémicycle.
03:54 Est-ce que vous avez encore espoir d'arriver au bout de ce débat, d'examiner tous les
03:56 articles de cette réforme ?
03:57 Nous avons de l'espoir.
03:58 Nous ne faisons pas de la politique, nous y croyons toujours.
04:00 Mais c'est vrai qu'encore une fois, la nupeste nous empêche avec la complicité de la Macronie
04:06 qui hier aussi a ralenti les débats, a tout fait, a demandé des scrutins publics, a tout
04:09 fait parce que aujourd'hui le gouvernement ne veut pas parler du fond de la réforme,
04:14 de la pénibilité, du report de la Légal.
04:16 Vous, les deux sont alliés dans les manœuvres dilatoires.
04:18 Ils sont alliés dans une volonté d'obstruction et de ne pas arriver à l'article 7.
04:21 Aujourd'hui, nous sommes les seuls en responsabilité à avoir déposé des amendements en quantité
04:26 raisonnable, à ne pas, je veux dire, bloquer les débats en enchaînant des rappels au
04:32 règlement et des prises de parole intempestives qui n'ont aucun rapport ou en créant du
04:36 tumul comme ça a été le cas avec M. Portillère.
04:38 Nous sommes les seuls à avoir une position responsable et nous sommes les seuls, j'ai
04:41 l'impression, aujourd'hui au Rassemblement National avec Marine Le Pen, à vouloir parler
04:43 du fond de cette réforme parce que quand la réforme sera passée automatiquement, automatiquement
04:48 au Sénat vendredi prochain à minuit, il sera trop tard.
04:51 Quand bien même nous n'aurions pas voté, quand bien même nous n'aurions pas traité
04:54 les amendements, c'est ça ce que vos auditeurs doivent comprendre, ce sera trop tard.
04:57 L'article 47.1, ce texte budgétaire peut passer au Sénat même s'il n'a pas été
05:00 adopté par l'Assemblée.
05:02 Exactement.
05:03 Vous avez fait des votes déjà à l'Assemblée, notamment sur la motion de rejet qui avait
05:05 été présentée par les Insoumis, vous avez voté pour cette motion de rejet pour rejeter
05:08 le texte.
05:09 Vous n'avez pas eu de majorité puisque la majorité qui s'est dessinée, c'est une
05:12 majorité Renaissance, Modem, Horizons et les Républicains pour dire on poursuit l'examen
05:17 de ce texte.
05:18 Au final, aller à l'article 7, c'est l'assurance d'une défaite pour les opposants
05:21 du texte ?
05:22 Non, parce qu'une partie des députés de la majorité, des députés républicains
05:26 ont indiqué qu'ils souhaitaient le débat.
05:28 Mais aujourd'hui on est face à Elisabeth Borne.
05:30 Ça ne veut pas dire qu'ils soutiennent le texte ?
05:31 Non, je ne pense pas.
05:32 Vous pensez encore que certains d'entre eux peuvent rallier votre opposition au texte ?
05:36 Oui, j'ai la conviction et un certain nombre de vos confrères ont fait des calculs que
05:40 nous pouvons obtenir une majorité de rejet contre ce texte.
05:43 Les Républicains ont été très clairs, ils ont dit qu'ils souhaitaient que l'on débatte.
05:46 Mais aujourd'hui nous avons Elisabeth Borne qui est dans un totem des 64 ans, un totem
05:53 sur les 44 annuités pour ceux qui ont commencé tôt et notamment ceux qui commencent à 20
05:59 ans et il y a une partie des Républicains, il y en a une partie qui sont totalement la
06:02 béquille du gouvernement, totalement vendus comme les dirigeants.
06:05 Pour vous il n'y a pas de majorité sur ce texte encore aujourd'hui ?
06:07 Non, aujourd'hui nous continuons cette bataille de l'opinion, il y a la bataille de la rue
06:11 qui continue aujourd'hui pour aussi expliquer à un certain nombre de députés, mais même
06:15 de la majorité.
06:16 J'entendais Richard Ramos qui est un député modem qui se bat contre ces réformes, j'entendais
06:21 un certain nombre d'autres députés dire que cette réforme était sacrificielle.
06:24 Je pense que nous pouvons obtenir une majorité de rejet, c'est ce que nous allons essayer
06:27 de faire au Rassemblement National dans les prochains jours.
06:29 On va parler du fonds et des amendements que vous défendez justement.
06:32 Thomas Ménager, député Rassemblement National, référent sur ce texte des retraites pour
06:37 votre groupe.
06:38 Juste après le Fil info, il est 8h40 et voici Diane Ferchitte.
06:41 Un nombre de manifestants en haut s'attendent ce samedi contre la réforme des retraites
06:46 selon les renseignements territoriaux.
06:48 Quatrième journée d'action à l'appel de l'intersyndicale, des syndicats qui espèrent
06:52 dépasser le million de personnes dans la rue.
06:54 C'est la première mobilisation qui ne se déroule pas en semaine.
06:57 Pierre Palmat, grièvement blessé.
06:59 L'humoriste se trouvait au volant de son véhicule sur une route départementale de
07:02 Sénémane hier soir quand il a eu un accident avec une voiture qui arrivait en face.
07:06 Un troisième véhicule a été impliqué.
07:08 Trois autres personnes sont grièvement blessées.
07:11 Fariba Adelka, remise en liberté par les autorités iraniennes.
07:15 La chercheuse franco-iranienne était emprisonnée après avoir été arrêtée à l'été 2019.
07:19 La France se réjouit, réagit le Quai d'Orsay qui juge essentiel que Fariba Adelka puisse
07:24 recouvrer l'ensemble de ses libertés, y compris retourner en France si elle le souhaite.
07:29 Orel San, Angèle et Stromae pour le trio de tête aux Victoires de la Musique hier soir.
07:34 Ils remportent à eux trois 7 des 11 récompenses qui ont été remises à la scène musicale à Boulogne.
07:40 Le 8/30 France Info, Néil Halatrous, Laurence Anechal.
07:49 Toujours avec Thomas Ménager, député Rassemblement National, référent de votre groupe sur ce dossier des retraites.
07:55 Une toute petite précision Thomas Ménager, on évoquait il y a quelques instants la sanction
07:59 dont avait écopé ce député insoumis Thomas Porte pour avoir posé avec un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt.
08:05 Il s'est excusé effectivement après réunion du bureau mais avant de connaître sa sanction et son exclusion temporaire.
08:11 Pour revenir au fond du texte, on s'est intéressé aux amendements qu'a déposé le Rassemblement National.
08:17 Par exemple, vous proposez que le manquement à l'obligation de publication de l'index senior
08:22 qui doit mesurer dans les grandes lignes le taux d'emploi des plus âgés en entreprise,
08:27 que la non publication de cet index ne soit pas systématiquement sanctionné ou en tout cas
08:31 qu'il soit sanctionné sous condition. Pourquoi ?
08:33 Alors nous globalement sur cet index, pour que ça soit clair vis-à-vis de vos auditeurs,
08:36 on considère que c'est un peu les index comme les numéros verts.
08:38 C'est-à-dire que c'est ce qu'on propose quand on n'a rien d'autre et qu'on ne sait pas quoi faire.
08:42 Nous, nous avons dénoncé aussi le choix du véhicule législatif qui était d'empêcher en fait un vrai débat
08:48 sur la question de l'employabilité des seniors parce que le fond du sujet est là et même Emmanuel Macron en 2019
08:52 le disait très clairement. C'est-à-dire qu'on ne peut pas décaler l'âge légal de deux ans si on ne règle pas cette question.
08:57 Et cet index ne sert strictement à rien, il va ajouter de la complexité notamment aux entreprises, aux petites entreprises.
09:01 - Il ne sert à rien ? - Mais non, il ne sert à rien.
09:03 L'index Egalité Hommes-Femmes n'a servi strictement à rien, on l'a vu, les données le prouvent.
09:07 Même l'obligation d'emploi de travailleurs handicapés qui pouvaient partir d'une bonne intention,
09:11 aujourd'hui seul un tiers des entreprises en France respecte cette obligation.
09:15 Donc il faut accompagner les entreprises, il faut leur donner l'opportunité de garder ces personnes.
09:21 Il faut aussi parler de la formation. Une personne de 55 ans, entre 50 et 59 ans en France,
09:28 utilise son compte de formation. Une personne sur dix seulement.
09:32 Donc il y a un travail sur la formation, il y a un travail sur l'accompagnement des entreprises,
09:36 mais ce n'est pas avec cet index qui sert. En plus on le sait très bien censurer au moment du Conseil Constitutionnel puisque c'est...
09:41 - Ce n'est pas une mesure budgétaire, c'est ce que vous dites. - Ce n'est pas une mesure budgétaire, non.
09:44 Il y a eu une volonté en sanctionnant la non-publication d'essayer d'en faire une mesure budgétaire.
09:48 Mais on sait très bien que c'est que de la communication, que ça n'apportera rien,
09:51 et que c'était juste une volonté du gouvernement de répondre à l'argument,
09:54 au contre-argument d'Emmanuel Macron lui-même, qui en 2019 disait qu'il fallait régler l'employabilité des sénateurs avant de reporter l'âge légal.
09:59 - Vous proposez aussi de taxer les retraites chapeau.
10:02 Alors c'est un élément de négociation qui en général est l'objet d'un contraint entre le salarié et son employeur au moment où il intègre l'entreprise.
10:11 Pour vous c'est un élément de salaire décalé qui n'a pas de raison d'être ?
10:15 - Non. Non, aujourd'hui, des retraites à plusieurs millions d'euros pour des chefs d'entreprise,
10:20 même s'ils ont eu de grandes responsabilités, qu'ils avaient des très bons salaires,
10:23 à un moment où on ne peut pas demander à des Français qui souffrent,
10:26 à des Français qui ont travaillé dur toute leur vie et qui vont partir avec des retraites souvent assez modestes,
10:31 de faire un effort alors même que des grands chefs d'entreprise vont avoir un salaire décalé, déguisé pendant des années.
10:38 - Dans ce cas, pourquoi ne pas les interdire ? Pourquoi vouloir les taxer davantage si vous considérez qu'ils sont très décentes ?
10:42 - Parce qu'aujourd'hui, comme vous l'avez dit, c'est une négociation, c'est un contrat.
10:45 L'objectif c'est de récupérer aussi des ressources supplémentaires.
10:47 Nous, nous ne sommes pas comme le gouvernement, qui souhaite en fait, du fait de la baisse de recettes,
10:52 parce qu'aujourd'hui, le rapport du Conseil d'orientation des retraites est clair, les dépenses sont maîtrisées.
10:56 Mais il y a un problème de recettes. Nous le disons, en vérité, aux Français, il y a un problème de recettes.
11:00 Nous, nous souhaitons augmenter ces recettes, c'est-à-dire par de la réindustrialisation, par des gains de productivité, par de la natalité.
11:06 - Mais vous faites aussi de l'exonération pour les salariés qui gagnent jusqu'à 3 SMIC.
11:10 Donc vous jouez aussi sur la ressource en disant, pour certains d'entre eux, il faut des allègements de cotisations.
11:13 - Bien sûr, parce qu'il faut qu'il y ait aussi des salaires qui soient à la hauteur aujourd'hui en France.
11:18 Il y a une question de salaire à court terme. Il faut laisser un certain nombre de ce qu'on appelle des niches sociales,
11:23 pour pas que les salaires des Français baissent, alors même qu'ils subissent aujourd'hui une inflation alimentaire, énergétique.
11:28 - Mais il faut taxer les plus aisés. - Il faut taxer les plus aisés. Il faut que chacun fasse un effort.
11:32 Nous, nous ne sommes pas dans la haine du milliardaire, nous ne sommes pas dans la haine des riches.
11:34 Nous souhaitons qu'il y ait moins de... - Vous n'êtes pas devenu anticapitaliste.
11:36 - Non, nous ne sommes pas contre toute forme de personnes qui, comme les milliardaires, voilà,
11:43 ont des ressources qui, parfois, peuvent choquer les Français, parce que souvent, ces milliardaires réinvestissent en France,
11:48 participent à l'économie et participent à créer de l'emploi.
11:51 Mais il faut que chacun fasse un effort, et pas seulement les plus modestes, les classes populaires et les classes moyennes.
11:55 - Dans ce cas, pourquoi pas demander une contribution aussi aux retraités actuels, les plus aisés ?
11:59 Il y avait cette question de savoir, est-ce qu'il faut écréter le montant des retraites ?
12:02 Ça a été fait pour l'assurance chômage, pour dire des cadres qui gagnent très bien leur vie,
12:06 qui sont au chômage, et bien ils ne peuvent pas gagner au-delà d'un certain montant d'indemnité journalière.
12:09 Pourquoi pas sur les retraites ?
12:11 Parce que ces personnes-là, elles ont travaillé toute leur vie.
12:13 Elles n'ont pas volé cette retraite.
12:15 Et elles ont cotisé pour.
12:17 - Et ceux qui ont des retraites chapeau aussi, ne l'ont pas volé.
12:19 - Oui, mais attendez, à un moment, il faut aussi avoir un minimum de dignité.
12:22 - Ce n'est pas les mêmes montants.
12:23 - Ce n'est pas les mêmes montants.
12:24 - Mais vous êtes contre la mise à contribution des retraités les plus aisés.
12:26 - Oui, aujourd'hui, ce n'est pas aujourd'hui quelque chose qui est d'actualité.
12:29 Je pense que ces Français, ils ont travaillé, ils ont cotisé, ils ont participé à l'effort pour obtenir cette retraite.
12:36 Et, bien entendu, ceux qui ont des revenus qui sont indécents, il faut le dire,
12:40 c'est-à-dire qu'on n'a pas besoin de plusieurs millions d'euros par an pour vivre.
12:43 Ce sont des personnes qui, en plus, ont gagné bien leur vie tout au long de leur carrière.
12:47 Ils ont déjà souvent des biens, ils ont souvent de quoi vivre.
12:50 Mais quelqu'un qui gagne une retraite à 3-4 000 euros, on ne va pas non plus lui taper dessus.
12:55 Il a cotisé, il l'a mérité.
12:57 Il faut surtout faire en sorte que ceux qui ont des petites retraites puissent avoir ces retraites qui augmentent.
13:01 - Il ne faut pas supprimer les régimes spéciaux, si j'en crois le vote des députés RN,
13:04 puisque vous avez rejeté le premier article de cette réforme qui est censé supprimer les régimes spéciaux.
13:09 - Alors, non, nous avons une position claire.
13:11 C'est-à-dire que nous sommes pour la suppression des régimes spéciaux, notamment de la Banque de France.
13:14 Non, parce qu'en fait, c'était tout ou rien.
13:16 C'est-à-dire que c'était la suppression de tous les régimes spéciaux ou d'aucuns.
13:19 Donc nous, nous sommes pour quelque chose de beaucoup plus ciblé.
13:22 C'est-à-dire que nous considérons que les régimes spéciaux de la Banque de France,
13:25 les régimes spéciaux du Conseil économique, social et environnemental,
13:27 qui ne sont pas des postes très difficiles, qui ne sont pas des postes où il y a des problèmes d'attractivité,
13:31 n'ont aucun sens.
13:32 - En revanche, qu'est-ce qu'on garde comme régime spécial ?
13:34 - Nous, nous sommes favorables au maintien du régime spécial de la RATP, du régime spécial des IEG.
13:40 Et c'est de là à moyen ou long terme.
13:42 - Les IEG ?
13:43 - Pourquoi ? Les industries électriques et gazières.
13:45 Pourquoi nous sommes favorables aujourd'hui ?
13:47 Parce que, notamment, je vais vous prendre l'exemple des industries électriques et gazières.
13:50 Nous sommes, en France, dans une situation catastrophique dans le nucléaire.
13:53 Ce sont des soudeurs nord-américains qui, aujourd'hui, viennent souder dans nos centrales nucléaires.
13:58 Nous sommes favorables au Rassemblement national, et nous étions souvent pionniers en la matière,
14:02 à la relance du nucléaire, qui est la seule solution pour avoir une énergie décarbonée et peu chère.
14:07 Comment nous allons pouvoir relancer, et nous aurons un projet de loi en la matière dans quelques semaines,
14:11 cette filière sans une attractivité sur ces métiers ?
14:14 Aujourd'hui, il y a des problèmes de fidélisation, des problèmes d'attractivité.
14:17 Par contre, concernant la RATP, nous avons dit que nous étions favorables au maintien aujourd'hui,
14:21 parce qu'il suffit de prendre le métro à Paris, ou le bus à Paris,
14:23 pour voir qu'il y a un problème de recrutement, un problème de qualité de service.
14:26 Mais nous avons voté un amendement...
14:27 - C'est pas le moment de les supprimer.
14:28 - Nous avons voté un amendement pour qu'il y ait une suppression à horizon 2035.
14:32 C'est-à-dire qu'une fois que Marine Le Pen, en 2027, nous l'espérons, aura repris le pouvoir,
14:38 il y aura des hausses de salaires. Nous proposons une hausse de 10% des salaires sans charge.
14:43 Nous proposons de relancer aussi d'autres manières d'attirer les Français sur ces différents métiers,
14:48 mais à l'heure actuelle, nous ne pouvons pas nous en passer.
14:50 - Plus globalement pour vous, cette réforme, elle est améliorable, ou il faut juste la retirer ?
14:54 - Non, en global, il faut la retirer.
14:55 Aujourd'hui, nous allons tout faire parce que c'est notre rôle de parlementaires.
14:58 Nous ne sommes pas dans l'obstruction, nous ne sommes pas là pour tout bloquer,
15:00 nous ne sommes pas là pour bordéliser l'Assemblée nationale,
15:02 comme certains le font et comme certains le disent.
15:05 Mais notre rôle, c'est quand même d'essayer de nuancer, d'essayer d'amender,
15:08 d'essayer d'adoucir cette réforme.
15:10 Parce que si elle passe, et c'est pour ça que nous dénonçons l'obstruction,
15:13 si elle passe finalement, puisqu'il y a soit une majorité, soit parce qu'automatiquement,
15:18 en vertu du 47-1, elle passe, il faut faire en sorte,
15:21 et c'est notre responsabilité en tant qu'élus d'opposition,
15:24 mais d'opposition constructive, d'opposition de gouvernement,
15:27 de faire en sorte de l'adoucir.
15:28 - Et il faut se mobiliser aujourd'hui, vous le dites aux Français, dans la rue,
15:31 puisqu'il y a une journée de mobilisation.
15:32 - Oui, tout à fait, nous avons une position claire,
15:34 c'est que nous considérons qu'en tant qu'élus, en tant que députés,
15:37 nous devons être dans l'hémicycle, nous devons être en commission, nous devons être…
15:40 - Peut-être surtout pas les bienvenus dans les cortèges,
15:42 parce que les syndicats ne veulent pas des députés RN.
15:44 - Alors, ça c'est à nuancer, c'est-à-dire que oui, les chapeaux à plumes à la Martinez,
15:48 qui ont voté Emmanuel Macron, je vous avoue, moi je serais pas très allé non plus
15:51 d'aller manifester avec quelqu'un qui a fait que nous sommes dans cette situation aujourd'hui,
15:54 et que nous sommes obligés de débattre de cette réforme.
15:56 - Mais vous avez les Français à se rendre dans les cortèges.
15:59 - Nous appelons les Français à y aller, les électeurs du Rassemblement national,
16:01 ils seront, un certain nombre de cadres et d'élus, ils sont en province, en région,
16:05 c'est le cas même de certains députés, notre collègue Jérôme Buisson y était,
16:09 ce qui est certain, c'est que nous, on considère aujourd'hui que le combat, il se mène.
16:12 Il se mène à l'Assemblée, il se mène dans l'opinion pour les députés,
16:15 et il se mènera, si jamais, mais nous allons tout faire pour mettre en échec le gouvernement sur ce texte,
16:19 il se mènera aussi dans les urnes en 2027, parce que nous nous prenons l'engagement
16:22 de revenir sur cette réforme si jamais, malheureusement, elle passait.
16:25 - Thomé Ménager, député RN du Loiret, il y a eu cette annonce hier du ministre des Transports
16:30 mettre à contribution les autoroutes pour financer la transition écologique,
16:34 et vous impliquer, y compris vous les parlementaires, sur un travail qui va commencer au printemps,
16:39 pour savoir ce qu'on fait des concessions autoroutières.
16:42 Certaines arrivent à échéance entre 2031 et 2036, les plus importantes.
16:45 Qu'est-ce qu'il faut faire des concessions d'autoroutes ?
16:47 - Je pense que nous, il faut renationaliser ces autoroutes.
16:49 - Toutes ? - Toutes, bien.
16:50 Oui, je pense la plupart. Alors, il y aura un travail.
16:52 Je ne vais pas vous donner les conclusions de ce travail parlementaire,
16:54 où j'espère que là, il y aura enfin de la construction et un vrai débat,
16:57 parce que c'est un sujet qui, nous, au Rassemblement national, nous tient à cœur depuis des années,
17:00 parce que ces autoroutes, elles appartiennent aux Français.
17:02 Aujourd'hui, il y a des entreprises, et c'est un rapport qui avait été un petit peu mis sous le tapis
17:06 par le ministre Bruno Le Maire, qui indique qu'il y a des bénéfices records,
17:11 des entreprises qui s'en mettent beaucoup dans les poches, et surtout des actionnaires.
17:14 - On parle des inspecteurs généraux des finances qui disent
17:16 "on peut baisser les prix des autoroutes parce qu'il y a assez de profits".
17:19 - On pourrait même les baisser jusqu'à 60%.
17:21 Aujourd'hui, les Français subissent une inflation incroyable.
17:23 Ils payent un carburant à un prix fou. Il faut trouver de nouveaux leviers.
17:27 Et on considère que cette renationalisation, ça serait une manière de donner une bouffée d'air
17:31 aux Français qui souffrent énormément, et notamment aux automobilistes.
17:34 - Et les premières concessions, elles prennent fin en 2031, donc dans 8 ans seulement.
17:38 Merci beaucoup Thomas Ménager. - Merci à vous.
17:40 - Député RN du Loiret, et vous appelez donc à manifester aujourd'hui contre la réforme des retraites.