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00:00 dans le débat public, on retrouvait régulièrement l'idée que finalement les taxis étaient Goliath et Uber le David.
00:04 L'histoire est un petit peu moins manichéenne que ça.
00:06 Un chiffre, Uber c'est 90 millions de dollars dépensés pour du lobbying à l'échelle mondiale en 2016.
00:12 C'est 6 milliards d'euros de déficit, de dollars pardon, de déficit en 2016.
00:17 Voilà pour David.
00:19 Et donc en France, Uber a ciblé dès 2014 plus de 200 cibles, des membres du gouvernement, des parlementaires, des relais d'opinion.
00:26 Ce qui vous donne aussi une idée des moyens mis en place. On prend un carnet d'adresse de 200 cibles,
00:31 on va devoir aller le travailler humainement au coup par coup.
00:33 On n'envoie pas juste des mails, on les rencontre quand on peut, on les travaille, on cherche à les aborder.
00:37 Donc c'est ce travail-là auquel a participé Marc McGann et auquel on a eu accès.
00:43 La deuxième chose qui n'a pas été assez... La deuxième idée fausse finalement, c'est que tout serait transparent dans cette histoire.
00:50 On saurait déjà tout, on connaîtrait avant les Uber Files tout ce qui s'est passé.
00:54 En fait, la majorité des contacts entre Uber et des responsables politiques ont été passés sous silence à l'époque.
00:59 C'est vrai des contacts entre Emmanuel Macron et Uber au ministère de l'Economie.
01:04 Dans nos articles, on a parlé de 17 échanges significatifs, des SMS, des rendez-vous, des appels,
01:09 entre le ministre ou les membres de son cabinet et Uber.
01:13 17 échanges significatifs, une seule rencontre qui a été publiquement relatée dans la presse au Forum de Davos en 2016.
01:20 C'est aussi vrai des autres responsables politiques.
01:23 Quand on a par exemple interrogé le sénateur de Seine-Saint-Denis, Vincent Capo Canelas,
01:28 il a prétendu ne pas avoir discuté avec Uber.
01:31 Il nous a dit avoir même tout fait pour éviter Uber.
01:34 Qu'à ce qu'il avait l'image, nous a-t-il dit en 2022, il avait l'image à l'époque d'un modèle un peu prédateur.
01:40 Ça nous a surpris parce que nous on l'avait appelé parce que les Uber Files ont montré qu'il avait rencontré,
01:44 avant le vote de la loi Thévenoud au Sénat, le PDG d'Uber France, le directeur d'Uber France Thibault Saint-Falle, le 6 mai 2014,
01:52 et qu'il a intervenu au Sénat pour faire passer des amendements favorables à Uber,
01:55 notamment pour assouplir certaines règles techniques du retour au garage des VTC avec un amendement déposé en son nom.
02:02 Si bien que nous on a vu qu'Uber en privé considérait M. Capo Canelas comme, je cite,
02:08 "son principal et plus actif défenseur au Sénat",
02:11 mais le sénateur, lui, nous a d'abord dit n'avoir eu aucun contact avec eux
02:15 et a contesté jusqu'au bout finalement avoir été favorable à Uber.
02:19 Et on a été de cas comme ça en cas comme ça dans cette enquête.
02:23 Systématiquement, quasiment, on a approché des personnes qui nous ont dit "Ah non Uber, moi je ne les approchais pas,
02:28 je ne les ai pas rencontrés, je ne les connais pas, pas du tout".