Réforme des retraites : la ruse de ce député socialiste pour mettre Dussopt face à ses contradictions

  • l’année dernière
Pour interroger Olivier Dussopt sur la réforme des retraites, ce député socialiste a repris une interrogation posée par… Olivier Dussopt. Lors des Questions au gouvernement ce mardi 7 février, Iñaki Echaniz, élu PS des Pyrénées-Atlantiques, a recyclé les mots utilisés en 2010 par l’actuel ministre du Travail, du temps où il était député socialiste et opposé au report de l’âge légal du départ à la retraite.

« Monsieur le ministre, il y a maintenant quelques semaines, vous receviez les partenaires sociaux pour évoquer la question des retraites, et la réforme que vous souhaitez conduire », a commencé le député, exactement comme Olivier Dussopt l’avait fait lorsqu’il s’en prenait au projet mené par François Fillon, prévoyant le report de l’âge légal de 60 à 62 ans.

« La main sur le cœur vous vous êtes engagés devant nous, et avant vous le Président de la République, à ne pas passer en force sur ce dossier et à mener une concertation approfondie, à rechercher une position de consensus », a poursuivi Iñaki Echaniz, citant toujours à l’identique les arguments brandis à l’époque face à Éric Woerth, alors ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique.

« Cette volonté de reculer l’âge de la retraite est doublement injuste. Injuste car elle écarte d’emblée la recherche d’autres recettes, notamment la mise à contribution de l’ensemble des revenus et en particulier de ceux issus du capital. Entre les niches fiscales et le bouclier du même nom, beaucoup pourrait être fait pour que l’effort ne porte pas sur les seuls salariés », a continué le député socialiste, exactement comme son prédécesseur.

« Exceptionnel et révélateur »
Si l’on se fie à sa réponse, l’actuel ministre du Travail n’a -manifestement- pas réalisé que son interlocuteur avait utilisé sa propre question posée douze ans plus tôt. Puisqu’il s’en est tenu à dérouler les arguments du gouvernement, s’en faire aucune allusion à la forme de la question posée par Iñaki Echaniz. De quoi provoquer des ricanements chez les socialistes.

« Exceptionnel et révélateur ! Magnifique mise en abîme par Iñaki Echaniz qui pose la question, au mot près, qu’Olivier Dussopt avait posée en 2010 à Éric Woerth sur le passage à 62 ans . Et le ministre d’aujourd’hui répond au député qu’il était hier. Sans s’en rendre compte ! », a commenté le député PS de l’Essonne Jérôme Guedj.

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