Le meilleur (et le pire) de la 2e semaine de débats sur les retraites
  • l’année dernière
Le ton du ministre du Travail a bien changé. Lundi 13 février, Olivier Dussopt déclarait tout sourire dans l’hémicycle : « Je suis très heureux de vous retrouver », alors que le texte de la réforme des retraites entrait dans sa dernière semaine d’examen à l’Assemblée. Mais cinq jours plus tard, c’est rouge de colère qu’il lançait en direction de la gauche : « Personne n’a craqué ». Que s’est-il passé entretemps ? Le HuffPost vous propose de revivre le meilleur et le pire de cette dernière semaine, dans la vidéo en tête d’article.

Lundi dernier, les discussions ont tout d’abord repris avec l’article 2 portant sur la création d’un index senior dans les entreprises. Les oppositions n’ont pas été convaincues par cet outil présenté par le gouvernement comme améliorant l’employabilité des seniors. Un revers sérieux pour le gouvernement, qui n’a pas pu compter sur le soutien attendu du groupe Les Républicains.

L’exécutif s’est aussi retrouvé en difficulté sur la question du minimum de pension à 1 200 euros. Après qu’Olivier Dussopt a annoncé, mercredi 15 février sur France Inter, qu’il concernerait 40 000 personnes par an, le député PS Jérôme Guedj s’est empressé d’aller vérifier ce chiffre auprès de la direction de la Sécurité sociale (DSS).

Et de faire part de son enquête dans l’hémicycle : « Les agents ont répondu qu’ils n’étaient pas à l’origine de chiffre ». « Sur 17 millions de retraités, 1,8 million vont voir leur pension revalorisée grâce à la mise en place du minimum », a rétorqué Olivier Dussopt, arguant au passage contre son contradicteur : « Vous perdez les pédales depuis quelques jours (...). Vous ne savez pas comment vous refaire la cerise. »

Pas de vote sur le texte
Autre sujet de discorde : celui des carrières longues. Élisabeth Borne a fait un geste supplémentaire en direction de la droite en annonçant que la durée de cotisation n’excéderait pas 43 annuités pour ceux ayant commencé à travailler tôt. Sauf que cette concession n’a pas eu l’effet escompté, les Républicains ont notamment reproché une mesure injuste, car elle ne concernerait que ceux ayant commencé leur vie active à 17, 20 ou 21 ans et laisserait de côté ceux ayant commencé à 16 ou 18 ans.

Les discussions ont enfin été chaotiques sur la forme des débats. La gauche et la majorité s’accusant mutuellement d’obstruction. Au fil de la semaine, écolos, communistes et socialistes ont retiré des amendements, mais les Insoumis ont rechigné à suivre le mouvement. Avec pour conséquence une impossibilité de parvenir jusqu’à l’examen de l’article 7, portant sur le report de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans. Jeudi et vendredi, les amendements après l’article 2 ont été examinés dans le brouhaha, sur fond de nombreuses interruptions dues à des rappels au règlement.

L’examen en première lecture s’est finalement achevé vendredi à minuit, dans la confusion et sans vote.
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