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  • 02/02/2023

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00:00 Voici le Parthénon, l'un des trésors du patrimoine de l'humanité.
00:02 Pourtant, il en manque une partie emblématique qui se trouve au British Museum à Londres.
00:06 Au 19e siècle, un diplomate anglais a arraché les frises de marbre du bâtiment
00:11 pour les ramener avec lui dans des conditions douteuses.
00:14 La Grèce exige leur restitution depuis des décennies.
00:16 Edifié sur ordre de Périclès il y a 2500 ans,
00:20 le Parthénon célèbre la puissance d'Athènes
00:22 et la gloire de sa déesse protectrice, Athéna,
00:25 après une victoire sur les Perses.
00:26 En plus d'abriter une statue de la déesse de 12 mètres de haut,
00:29 aujourd'hui disparue, le temple raconte l'histoire mythique de la cité
00:32 sur des frises en marbre peintes,
00:34 une à l'intérieur de 160 mètres de long
00:36 et une deuxième, encore plus impressionnante, à l'extérieur.
00:39 Ce sont des petits tableaux qui représentent des scènes en général à deux personnages.
00:44 Alors ces panneaux s'appellent des méthopes.
00:46 Tout cela, c'est visible vraiment immédiatement de l'extérieur.
00:49 Sur ces fraises, on pouvait voir des scènes de combat entre les Athéniens et les Amazones,
00:53 des combats avec des centaures et des scènes de la guerre de Troie.
00:57 - La Tréborde est brûlée !
01:01 Le Parthénon connaît une vie mouvementée.
01:03 Il devient une église sous l'Empire Byzantin.
01:05 Si le bâtiment est préservé, certaines représentations jugées païennes,
01:08 notamment des créatures, sont mutilées.
01:10 L'édifice devient ensuite une mosquée après la conquête ottomane en 1456.
01:15 En 1687, alors que les Vénitiens assiègent une partie de la ville,
01:18 un boulet de canon vient faire sauter les stocks de poudre entreposés dans le temple,
01:22 créant une forte explosion qui endommage les frises.
01:24 Mais le grand rapte se produit en 1801.
01:27 Lord Elgin, diplomate britannique en poste à Athènes, féru de culture hellénique,
01:32 offre des pots de vin aux Ottomans pour pénétrer sur le site.
01:34 Sous prétexte de préservation des frises,
01:36 l'aristocrate étudie les figures et réalise des moulages,
01:39 mais il ne compte pas s'arrêter là.
01:41 Lord Elgin négocie un accord avec les Turcs pour pouvoir extraire les frises,
01:44 ainsi que des statues, qu'il scie et emballe pour les ramener en Angleterre dans sa collection personnelle.
01:49 Le Britannique bénéficie d'un contexte géopolitique favorable,
01:52 puisqu'au même moment, les Français sont en guerre contre les Ottomans
01:55 avec l'expédition de Bonaparte en Égypte.
01:58 L'extraction est réalisée sans précaution.
02:00 Certains marbres sont brisés, une partie de la cargaison est perdue lors du voyage,
02:04 un bateau coule même lors de la traversée.
02:06 Lord Byron, l'un des plus célèbres poètes de l'époque, écrit
02:10 "Aveugles sont les yeux qui ne versent pas de larmes,
02:12 en voyant tes objets sacrés pillés par de profanes mains anglaises."
02:16 En 1816, le diplomate ruiné vend les frises au British Museum.
02:20 "Sa place est dans un musée !"
02:22 Le gouvernement britannique, prévoyant, met en place une commission parlementaire
02:26 qui valide la légalité de l'acquisition de ces œuvres.
02:28 En 1963, une loi est même votée pour interdire de vendre
02:31 ou de céder les collections du British Museum.
02:34 Mais les Grecs, devenus indépendants en 1830, n'oublient pas leurs frises pour autant.
02:38 En 1982, la ministre de la Culture, Melina Mercouri,
02:42 fait une demande officielle à un sommet de l'UNESCO pour le retour des marbres.
02:51 Ce bras de fer prend un tournant diplomatique,
02:53 constituant un véritable enjeu politique et électoraliste pour les Grecs.
02:57 Le gouvernement britannique défend la légalité de l'acquisition,
03:00 tandis que les Grecs objectent que l'accord a été négocié avec l'occupant ottoman,
03:04 et non avec eux.
03:05 "Les arguments ont évolué.
03:06 Dans un premier temps, les Britanniques ont dit
03:11 que la Grèce n'avait pas les moyens de présenter correctement ces fragments,
03:17 étant donné qu'il n'y avait pas de musée qui aurait été assez grand pour les accueillir."
03:22 Mais en 2009, Athènes inaugure un nouveau musée en contrebas de l'Acropole,
03:26 suffisamment grand et aménagé pour accueillir les marbres.
03:29 "Pour la muséographie, pour l'agrément,
03:32 l'avantage est du côté d'Athènes, parce que la muséographie est moderne.
03:37 C'est un bâtiment qui a été créé spécialement.
03:39 Au British Museum, on est quand même dans une salle un petit peu triste de ce point de vue-là."
03:45 Le British Museum défend aussi une vocation universelle.
03:49 "Le British Museum veut se présenter comme un musée de toutes les civilisations.
03:55 Le musée d'Athènes a été présenté, dans cet argument, comme étant un musée local.
04:02 Bon, c'est peut-être une présentation un peu autosuffisante,
04:09 parce que chacun peut dire qu'il a vocation à l'universalité."
04:14 Le Royaume-Uni, qui détient dans ses musées de nombreuses pièces aujourd'hui contestées,
04:18 craint d'ouvrir une brèche en accordant la restitution des marbres grecs.
04:22 Des compromis ont été envisagés par les Britanniques
04:24 comme un préliminé dans le temps ou un échange d'œuvres.
04:27 En 2021, un sondage montrait que 55% des Britanniques étaient favorables à ce retour.
04:32 [Musique]

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